Ceux qui disent dormir comme un bébé, en général, n’en ont pas. (Andrew <3)

L

a jalousie n'était pas vraiment un problème qu'ils avaient un jour eu à affronter. Peut-être parce que les circonstances de leur rencontre et de leur attachement étaient telles qu'elles excluaient de s'inventer le moindre problème superflu, va savoir. Andrew pensait être capable de jaloux, il pouvait l'avoir été, vaguement, injustement, notamment de cet époux que Penny avait longtemps pleuré et qu'Andrew n'avait jamais connu, mais dans les faits, il avait tout simplement trop confiance en Penny et était beaucoup trop convaincu du fait que ce qu'ils vivaient était fort et unique pour envisager de remettre cela en question une seule seconde au nom d'un simple sentiment de jalousie. Certains avaient peut-être besoin de cela pour mettre du piment et de l'animation dans leur couple, mais en matière de piment et d'animation, Penny et Andrew n'avaient vraiment pas besoin de l'aide de qui que ce soit pour obtenir des résultats. Si la jalousie n'était pas bonne pour le teint, alors ils étaient tranquilles, d'un côté comme de l'autre. Ils garderaient une peau de bébé pendant très longtemps.

Là où Penny avait raison, c'est que faire garder Dorothy n'allait définitivement pas être une mince affaire. De toute évidence, ils ne pouvaient pas la confier à n'importe qui. C'était dans tous les cas le cas, puisque c'était de leur fille qu'il s'agissait et qu'ils veillaient évidemment à son bien-être comme à la prunelle de leurs yeux, et d'autre part parce que tout ce qu'ils faisaient devait forcément être décidé dans le plus grand secret. Alors bien évidemment, ils ne pouvaient pas se permettre de laisser s'ébruiter l'existence de leur fille, même s'ils ne pourraient pas la garder sous cloche éternellement non plus... encore moins avec des pouvoirs pareil. Il allait falloir qu'ils y réfléchissent très sérieusement... mais pour le moment, Andrew préférait considérait les aspects les plus simples et pragmatiques de la situation.

-Pour le moment, je ne vous veux nulle part ailleurs qu'avec moi dans tous les cas, ni toi, ni elle. Il afficha un fin sourire. Et dire que c'était toi qui redoutait que je veuille trop la couver.

De toute évidence, Penny n'était pas mieux de son côté... même si ça ne dédouanait absolument pas Andrew de son caractère ô combien surprotecteur, c'était même tout l'inverse. Quand bien même il essaierait de s'en cacher, personne ne saurait être dupe. Il était plus que certain que Andrew restait malgré tout beaucoup trop psychorigide quand il était question de la protection des siens. Mais en même temps, tout semblait indiquer que ce n'était pas de trop, loin de là, et que c'était même quelque chose de nécessaire. Alors forcément, il n'allait pas changer de sitôt.

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A

ndrew afficha un sourire en coin quand sa moitié admit qu'elle avait sous-estimé l'envie qu'elle aurait de couver leur fille. En même temps, il était très certainement impossible de savoir ce qu'il en était tant qu'on ne devenait pas réellement parent. Même durant la grossesse, tout ceci restait hypothétique. Mais bien sûr, à présent qu'ils avaient leur fille à leurs côté, ils ne pouvaient tout bonnement pas faire abstraction de leur instinct, et leur instinct leur dictait de prendre soin de leur progéniture et de veiller sur elle quoi qu'il puisse advenir, et ce qu'importent les circonstances.

Bien sûr, ils ne pourraient pas préserver leur fille éternellement, tôt ou tard, il faudrait qu'ils acceptent de lui concéder ces espaces de liberté qui étaient absolument essentiels pour qu'elle s'épanouisse mais... c'était plus facile à dire qu'à faire. Certains parents étaient hyperprotecteurs sans avoir de bons motifs à l'être, dans le cas de Penny et Andew, on ne pouvait pas dire que ce soit le cas. Les menaces qui pesaient sur elle n'étaient pas fictives, elles étaient bien réelles, et leur instinct était donc naturellement renforcé par l'urgence d'une situation qu'ils ne pouvaient tout simplement pas nier. Oui, la tentation de la mettre sous cloche était grande, et il était difficile de savoir à quel moment ils parviendraient à dépasser cette tentation, pour peu qu'ils réussissent à la dépasser. Ce serait sans doute plus simple s'ils avaient idée de ce qui pourrait éventuellement attendre Dorothy. Mais faute de le savoir, et puisqu'ils pouvaient s'imaginer absolument tous les scénarios du monde, il était difficile de faire autrement.

-Comme si c'était moi qui empêchait constamment l'autre de dériver, répondit Andrew avec un fin sourire au coin des lèvres avant de déposer un tendre baiser sur le front de sa compagne. On ferait bien de se reposer un peu, tu ne penses pas ?

Même s'il allait être difficile de fermer ne serait-ce qu'un oeil alors qu'à tout moment, Dorothy pouvait décider de poper hors de son lit. Andrew sentait d'avance que la petite n'aurait guère besoin de se signaler comme elle le faisait parfois au beau milieu de la nuit pour que dans tous les cas le jeune homme se réveille très - trop - régulièrement pour s'assurer que tout allait bien pour sa fille, ce petit trésor qu'il aimait tant et qui leur en faisait voir, à elle et à sa fille, des vertes et des pas mûres. A ce stade, ils en passaient définitivement par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel, c'état rien de le dire... mais d'un autre côté, elle avait aussi le don de les rendre tellement heureux. Bien assez pour que tout le reste semble accessoire en comparaison. Absolument tout.

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