Quiconque est un jour la cible d'une rumeur devient ensuite vulnérable à toutes les autres. (Aurore)

Depuis que Eponine avait appris à Lena que son petit ami chasseur – rien que ça c’était déjà une mauvaise chose, mais pour le coup, ça l’arrangeait quand même pas mal – avait une dent contre elle, qu’il savait qu’elle était une sirène, celle-ci avait un peu le sentiment de devenir paranoïaque. Sans doute parce qu’il valait mieux qu’elle le soit un cet instant précis. Lena avait l’habitude de prendre les choses à la légère, de ne pas se préoccuper des choses, de prendre la vie à la légère. Sauf qu’en cet instant précis, Lena ne pouvait pas faire n’importe quoi. Il était question de survie après tout, ce n’était pas juste d’avoir une réputation de fille facile dans le village. Visiblement, Aaron Hellsing avait après elle et quelque chose lui disait que les autres Hellsing étaient également au courant. Et forcément, ce n’était pas du tout une bonne chose, vraiment pas. La sirène ne savait pas ce qu’elle allait faire, mais il fallait quand même qu’elle se fasse oublier. D’une manière ou d’une autre, Lena ne pouvait vraiment pas se faire remarquer. Sauf que maintenant, les chasseurs savaient qu’elle était une créature et il y avait peu de chance qu’elle puisse s’en sortir, qu’ils l’oublient. Et elle ne pouvait pas non plus se cacher toute sa vie. Lena avait un peu le sentiment qu’elle était en train de voir sa vie complètement changer. Elle n’avait aucune envie de passer son existence à devoir se cacher et avoir peur… mais elle ne pouvait pas faire comme si de rien n’était, comme si le copain de sa meilleure amie n’avait pas envie de la tuer…

Pour le coup, Lena se rendait bien compte qu’elle vivait un peu différemment, qu’elle ne profitait pas de la vie comme d’habitude. Elle sortait moins, elle ne prenait pas vraiment la peine de séduire autant de jeunes hommes et femmes comme avant. Alors que ça ne faisait que quelque jour et que ça ne changeait rien à la situation puisque les Hellsing étaient déjà au courant de sa situation Mais c’était plus fort qu’elle. Elle se faisait, malheureusement, trop entraîner per les dernières nouvelles. Et en prime, Lena ne pouvait pas nier qu’elle s’inquiétait pour ses parents. D’ailleurs, elle venait de prendre la décision ‘aller les trouver pour leur exposer la situation. Après tout, si les Hellsing savaient qu’elle était une sirène, ils devaient sans doute se douter que au moins l’un de ses parents était aussi une créature, si ce n’était pas les deux donc… ils étaient en danger eux aussi. Elle était en train de marcher dans la rue, sans être vraiment rassurée d’ailleurs, quand elle croisa la route d’un visage familier.

« Oh Aurore ! » Depuis que Lena avait compris que son amie se contentait simplement de se jouer de son médecin, il était clair que leur relation était repartie au beau fixe. La sirène n’avait pas manqué d’ailleurs de tenir sa promesse et d’avoir séduit le meilleur ami de son médecin… même si elle avait levé le pied depuis. « Comment tu vas ? » Demanda-t-elle en espérant ne rien laisser paraître de son trouble.

Lena ne perdit pas son sourire quand Aurore lui affirma que la vie suivait son court. C’était une bonne nouvelle ça non ? La jeune femme savait que son amie n’était pas forcément dans une situation si sereine que cela. Même si elle s’en sortait avec son médecin, il y avait quand même des personnes qui se méfiaient. Et Lena était bien placée pour le savoir, parce qu’elle avait pris la peine de parler avec le Jamie qui lui prenait la tête justement. Donc, elle appréciait de savoir que Aurore continuait sa petite vie, tranquillement. Si tout roulait pour la jeune femme, alors c’était une bonne chose. Mais Lena perdit légèrement son sourire quand Aurore affirma que ce n’était pas à elle qu’il fallait poser la question, avant donc de lui retourner la question. Comment elle allait ? Elle pourrait très bien mentir et se contenter de dire qu’elle allait bien, prétendre que ce n’était pas le genre de chose, qu’elle allait bien parce qu’elle profitait pleinement de sa vie sans aucun souci. Elle était tentée oui, parce qu’en soit la jeune femme n’avait pas l’habitude de s’appesantir sur son sort. Après tout, ce n’était pas rien de profiter de la vie, sans se soucier des détails, sans se préoccuper des petits points noirs. Oui, elle pourrait. Sauf que ce petit point noir n’était pas si petit que ça finalement…

« Disons que j’ai connu mieux. »

Elle ne mentirait pas à Aurore, parce que même si Lena avait envie de se montrer forte, elle savait aussi que son interlocutrice était l’une des rares personnes capables de la comprendre. La sirène savait bien que Eponine la soutenait, ce n’était pas pour rien qu’elle l’avait prévenu concernant son petit ami, mais elle n’était pas non plus vraiment à sa place. Du moins, Aurore était une sirène, elle savait ce que ça faisait que d’être dans cette position alors oui… Lena devait lui en parler.

« Je suppose que tu es au courant… » Ce n’était sans doute pas pour rien que la jeune femme lui affirmait que c’était à elle qu’il fallait demander si elle allait. « J’ai un peu l’impression de… » Lena marqua une pause, ne sachant pas vraiment comment expliquer ce qu’elle avait le sentiment de vivre, d’être devenu. « D’être épié constamment. »

Ce qui était sans doute normal, en soit. Parce que la jeune femme était connu des Hellsing maintenant et qu’elle savait que le petit ami de sa meilleure amie avait l’intention de la refroidir. Elle craignait de le croiser à un moment donné et qu’il décide de la refroidir sur place. Bon, en même temps, elle osait croire qu’en public elle était en sécurité, mais en même temps ça ne la rassurait aps tant que ça. Et dans ces moment-là… elle se sentait idiote et faible. C’était bête, mais c’était le cas.

C’était normal oui… Lena se doutait que sa situation et son sentiment était normal, au vu de la situation, mais ce n’était pas pour autant qu’elle sautait de joie. Dans tous les cas, il valait mieux qu’elle soit prudente et qu’elle ait le sentiment d’être épiée constamment, afin d’être sûre de ne pas se faire avoir. Malheureusement, elle craignait que le petite amie de Eponine la suive et décide de lui sauter dessus (et pas comme elle pourrait apprécier malheureusement, même s’il était évident qu’elle ne ferait pas ce genre de chose à Eponine) pour la refroidir et l’arrêter complètement. Les intentions du jeune Hellsing étaient clairs, il avait l’intention de la tuer. Et forcément, elle craignait qu’il ne le fasse dès qu’il en aurait la possibilité. Autant dire que Lena devait faire en sorte de ne pas laisser cette possibilité à son « adversaire ». Parce que même si elle avait quelques ressources, elle ne pouvait pas se défendre contre une arme des Hellsing, contre un Hellsing tout court. Oh, elle pourrait tenter d’utiliser ses pouvoirs pour le séduire et l’empêcher de lui faire du mal, mais est-ce qu’elle en aurait le temps déjà ? Aaron Hellsing n’avait pas de doute sur sa nature, il était sûr et certain qu’elle était une créature. Alors elle avait peu de chance d’avoir une sommation avant de passer à la casserole (et encore une fois pas comme elle aimait). En fait, elle se disait même que le Hellsing devait peut-être attendre dans un coin de pouvoir lui tirer une balle dans la tête, même de dos, lâche comme ils pouvaient être. Bref, ses pouvoirs et sa nature ne lui étaient donc pas d’une grande aide. Et en cet instant précis, elle regrettait un peu de ne pas être une sorcière ou une vampire. Même une fée en fait… qui pouvaient avoir des pouvoirs utiles.

« Pour le moment, il faut que je prévienne mes parents, s’ils ne sont pas déjà au courant. » Dit-elle dans un soupire quand Aurore lui demanda ce qu’elle comptait faire. Elle devait prévenir ses parents oui et elle entendait déjà leurs sermons. Parce qu’ils avaient passer leur temps à lui dire de se montrer prudente, de ne pas jouer avec le feu, de se poser un peu et d’arrêter de vivre comme elle le faisait. Lena regretterait si à cause d’elle, ses parents devaient payer le prix fort. Elle n’avait aucune envie que ça soit le cas pour elle non plus bien sûr, mais au moins si elle payait le prix à cause de ses actions, c’était son souci. Mais elle n’avait aucune envie que ses parents se retrouvent la cible des Hellsing par sa faute. « Et ensuite… je me demande si je ne devrais pas me faire oublier un peu dans le lac. »

Elle n’aimait pas cette idée, mais si elle n’avait pas le choix, elle le ferait. Le lac, même si elle s’y sentait bien un peu de temps en temps, ce n’était pas du tout son lieu de vie favori. Elle savait que certaines sirènes préféraient l’eau, mais Lena avait toujours préféré la terre ferme et ses belles jambes séduisantes.

Affirmer qu’elle envisageait de se rendre au fond du lac et de se faire oublier un temps, Lena n’en était pas forcément ravie. Mais en même temps, elle ne pouvait pas ignorer le fait que c’était quand même une solution et potentiellement la solution la plus efficace. Parce que ça permettait de se cacher, de se faire oublier des Hellsing, et d’être en sécurité. Les chasseurs n’avaient pas encore trouvé la possibilité d’aller au fond du lac, ils ne pouvaient donc pas s’en prendre aux sirènes et aux ondins qui avaient décidé d’y vivre. Alors, clairement, ça ne faisait pas plaisir à Lena, mais la jeune femme ne pouvait pas ignorer le fait que c’était quand même une solution, que si sa situation était à ce point grave, que si elle n’avait pas le choix, elle se contenterait de s’enfoncer dans le lac.

Mais visiblement, cette situation ne plaisait pas plus que cela à Aurore. En soit, la jeune femme n’avait pas son mot à dire, Lena ferait bien ce qu’elle voulait et elle était quand même prête à tout dans le but de sauver sa vie. Cela dit, la sirène appréciait quand même énormément d’entendre son amie affirmer ainsi qu’il était hors de question pour elle de se rendre dans le lac, hors de question qu’elle vive cette vie d’ermite comme beaucoup de personnes comme elles, mais ce dont elles n’étaient pas faites du tout. Lena, avant ce jour, n’avait jamais envisagé de le faire après tout, elle ne l’envisageait que dans le but de sauver sa vie.

Cela dit, Aurore ne se contenta pas d’affirmer qu’elle n’avait pas envie de la voir aller dans le fond du lac, elle lui proposa même une solution. Elle lui demanda de venir chez elle, chez son docteur et elle. C’était peut-être risqué en un sens, parce que forcément si Lena était cherchée par les Hellsing, elle ne pouvait que craindre de mettre son amie dans une situation délicate. Mais en même temps, elle pouvait quand même lui accorder un répit, un endroit où se cacher.

« Ça serait parfait ! » Répondit-elle, ne sachant même pas comment réellement remercier Aurore pour cette proposition. Quand bien même, elle se permettait encore de se montrer un peu sur la réserve. « Mais je ne voudrais pas que ça t’apporte des ennuis. »

C’était bien la preuve que Aurore était importante pour elle, parce qu’elle n’avait en aucun cas l’intention de se servir d’elle. Elle tenait à la jeune femme, parce qu’elles étaient pareilles, parce qu’elles se comprenaient. En fait, elle se disait même que Aurore devait être la seule à la comprendre entièrement. Eponine la comprenait, forcément, et elle tenait à elle plus qu’à quiconque, mais c’était forcément différent parce qu’elles n’avaient pas la même nature.

Lena ne pouvait que reconnaître qu’elle avait énormément de chance de pouvoir compter sur une amie telle que Aurore, mais en même temps elle n’avait aucune envie de lui attirer des ennuis. Parce que si jamais on devait découvrir qu’elle l’aidait, il était évident qu’elle allait avoir les chasseurs sur le dos. Elle ne pouvait pas vraiment se le permettre, surtout que la jeune femme avait ses propres soucis à gérer de son côté. Ce n’était donc clairement pas le moment pour Lena d’entrainer Aurore dans ses ennuis, même si en même temps c’était la sirène qui lui avait proposé son aide et qu’elle ne lui avait rien demandé.

Forcément, Lena avait juste envie d’accepter, mais elle se faisait quand même du soucis pour son amie et elle n’avait pas envie qu’il lui arrive quoi que ce soit. Elle voulait que Aurore soit sûre et certaine de ce qu’elle faisait, même si elle n’était pas du genre à ne pas être sûre de ses actes. Quand il était question de se servir des autres, Lena ne reculait pas généralement, mais quand il s’agissait de ses amies c’était quand même quelque chose de bien différent. Lena afficha un sourire quand Aurore lui affirma qu’elle savait très bien s’apporter des ennuis toute seule, qu’elle ne devait donc pas s’en faire pour ça. C’était sûr que la jeune femme ne pouvait pas réellement lui donner tort, Aurore aussi avait son lot de problème, même si justement c’était pour cela que Lena ne voulait pas en rajouter. Cela dit, ça pouvait aussi grandement l’aider. Ce n’était qu’une solution temporaire évidemment, mais ça pouvait quand même l’aider dans un premier temps, pour qu’elle puisse se retourner un peu sans avoir besoin d’aller se terrer dans le fond du lac. Ce n’était pas du tout son genre, elle avait de trop belles jambes pour se contenter de vivre dans l’eau.

« Bon, très bien. » En même temps, Lena n’avait aucune raison de refuser en soit, elle mourrait même d’envie d’accepter. Aurore n’avait donc pas réellement besoin de dire quoi que ce soit pour la convaincre d’accepter. « Je me ferais aussi petite que possible. » Affirma-t-elle alors, dans un nouveau sourire.

Même si elles savaient bien toutes les deux que ce n’était pas forcément possible. Dans tous les cas, la jeune femme savait bien que si son amie lui proposait ça, ce n’était pas dans le but de rester enfermer dans une pièce sans rien dire. Elle avait besoin de se cacher, bien sûr, mais pas forcément des personnes vivant dans cette maison. Il suffisait de toute façon à Aurore qu’elle manipule son « petit ami » comme elle savait si bien le faire.

Un franc sourire s’afficha sur le visage de Lena quand Aurore lui ordonna – puisque c’était quand même un ordre – de ne surtout pas se faire toute petite. En un sens, c’était impossible pour la jeune femme de se faire toute petite, elle n’aimait que trop se faire remarquer, attirer les regards, c’était bien pour cela qu’elle se trouvait dans cette position actuellement. Aurore lui affirma même qu’elle avait intérêt à prendre toute la place qu’elle voulait. En un sens, la sirène n’était pas surprise. C’était qu’elle et Aurore se ressemblait quand même énormément. D’ailleurs, c’était bien pour cela qu’elles s’appréciaient autant. Bon, en un sens, la jeune femme savait qu’il aurait été possible qu’elles se détestent, parce qu’elles marcheraient sur les plates-bandes de l’autre, mais ce n’était pas ainsi que les choses s’étaient passées. Elles s’entendaient à merveille, Lena la considérait vraiment comme une amie proche et ce qu’elle lui proposait maintenant, c’était bien la preuve qu’elles étaient là pour se soutenir mutuellement dans les épreuves.

Aurore aurait très bien pu abandonner Lena à son sort, comme la sirène s’imaginait bien le faire avec beaucoup de personne. En dehors de Eponine et de Aurore en réalité, il y avait peu de personnes que Lena pouvait considérer comme suffisamment important pour qu’elle fasse des efforts. Elle appréciait donc ce que faisait Aurore, elle prenait ça comme un gage certain de leur amitié. Et évidemment, elle ne pouvait qu’en être heureuse. Le sourire de Lena se fit encore plus grand en entendant Aurore affirmer qu’elles allaient bien s’amuser.

« J’attends que ça depuis des jours ! » Lança-t-elle vivement. « Je te fais entièrement confiance pour ça, tu as toujours su t’amuser pleinement. »

Aurore était même la sirène qui s’amusait le plus de celles qu’elle connaissait. Elle en connaissait beaucoup, mais elles finissaient toujours par se ranger. Alors que celle qui se trouvait sous ses yeux avait beau faire croire qu’elle se ranger – ce qui avait voulu d’ailleurs les reproche de Lena avant qu’elle ne comprenne son plan –, ce n’était pas ce qu’elle faisait. Autant dire qu’elle se doutait qu’elles allaient pouvoir pleinement s’amuser toutes les deux. Même si Lena allait quand même devoir se cacher et faire en sorte de ne pas trop se faire remarquer. Mais elle pouvait très bien s’amuser en se contentant de rester dans la maison de « l’ami » de Aurore. Elle faisait confiance à son amie pour gérer tout ça en tout cas.

« À nous deux, on va faire une équipe d’enfer. » Les sirènes ne travaillaient pas forcément en équipe, mais si ces deux là formaient bel et bien une équipe, ça allait vraiment détonner. En tout cas, Lena allait faire en sorte que ça soit le cas. Parce qu’elle en avait assez de sentir l’épée de Damoclès des Hellsing sur sa tête.

Lena n’avait aucune envie de s’imposer chez Aurore, mais en même temps elle lui donnait tellement le sentiment de se réjouir à l’idée de l’inviter chez elle que la sirène ne pouvait qu’être enthousiasmée à l’idée d’y aller. Elle avait hâte de pouvoir avoir le sentiment qu’elle avait réellement sa vie en main, même si ce n’était clairement pas le cas, que même si elle restait chez Aurore et qu’elle en était heureuse, ça ne voudrait pas dire que sa situation était arrangée, bien au contraire. La jeune femme allait quand même devoir se montrer prudente, ne pas forcément sortir, être caché donc. Mais en même temps, ça allait quand même être bien plus agréable. C’était de toute façon mieux que de se retrouver à devoir se cacher au fond du lac, parce qu’elle n’avait aucun endroit où se cacher correctement sur Terre.

Et puis, Aurore était juste parfaite, elle parvenait à faire oublier un peu à Lena ses soucis. Ça semblait si facile de profiter de la vie à ses côtés. C’était peut-être dangereux dans le sens où elle ne devrait pas sortir, comme la sirène lui prévenait qu’elles allaient faire le soir même, mais en même temps, Lena n’avait aucune raison de s’arrêter de vivre pour autant. Elle n’avait pas l’intention de s’arrêter de vivre dans tous les cas, mais c’était encore plus facile quand elle avait une Aurore aussi heureuse qu’elle de passer une soirée de dingue. Lena lui faisait confiance en tout cas, quand elle affirmait qu’elle connaissait des coins où elle n’avait jamais croisé de Hellsing, tant mieux. Elles ne pouvaient pas ignorer complètement ce qui se passait, mais en même temps Lena ne pouvait pas non plus se laisser pourrir la vie comme elle le faisait avant que Aurore ne la guide sur le bon chemin.

« Je te fais pleinement confiance. » Affirma-t-elle, même si elle était d’avis qu’elle n’avait pas réellement besoin de le préciser. Elle reprit ensuite la parole pour répondre à son amie. « J’ai… j’ai bien quelqu’un que je vois régulièrement en ce moment. Il est plutôt pas mal. » C’était une cible qu’elle se gardait sous le coude, quand elle ne pouvait pas réellement se permettre de se rendre à la taverne, quand elle n’avait pas envie de prendre une nouvelle conquête. Mais il n’était rien d’autre qu’un jouet pour elle. « Preston Baker ça te dit quelque chose ? »

Le genre d’homme riche, sacrément canon et qui en prime était vraiment doué au lit. Clairement, la jeune femme appréciait de l’avoir sous le coude, de pouvoir passer des soirées en sa compagnie. C’était une de ses cibles en vue, même si dans tous les cas Lena était toujours ouvertes aux nouvelles rencontre et aux nouvelles cibles.

Un sourire décore le visage de Lena quand Aurore se mit à sourire en entendant le nom de Preston. La sirène se doutait que son amie devait voir parfaitement qui il était. Elle le confirma d’ailleurs, en précisant qu’elle voyait exactement qui c’était. En même temps, les Baker n’était quand même pas la dernière famille du village, ils avaient pas mal de richesse. Ils étaient connus et donc, clairement, Lena n’était pas étonné que son amie connaisse Preston, surtout que mine de rien ce n’était pas le plus moche du village non plus. Le sourire de la sirène s’agrandit même quand son amie affirma que c’était un très bel homme, un très bon choix et pas le plus pauvre, en effet Preston Baker avait tout pour plaire.

Parce que même si Lena pouvait ne pas forcément regardante quand elle désirait quelque chose, elle avait quand même des critères de sélection. Elle ne prenait pas le plus poivrot de la taverne. C’était la même chose pour les femmes qui passaient dans son lit, elle avait des critères de beauté. Si en prime, la beauté allait avec la richesse, c’était encore mieux. Bon, Preston aurait pu être moins séduisant qu’elle aurait quand même pu l’avoir dans le collimateur, mais pour le coup l’homme possédait tous les bons arguments pour lui.

« C’est un très, très, bon coup. » Répondit-elle à la dernière question de son amie, ne se souciant évidemment pas du fait de parler ainsi d’une de ses proies. En même temps, si elle avait eu du respect pour cet homme, elle ne le manipulerait pas comme elle le faisait. « Il a ce côté un peu… froid par moment, très rigide de l’homme de famille qui tient à son image et qui a énormément de responsabilité sur les épaules. » Quelque chose qui pouvait clairement rebuter la première femme qui voudrait s’attacher à lui, mais en même temps ce n’était pas comme si Lena avait l’intention de s’attacher à lui. « Mais quand on sait bien le prendre… » Dit-elle son sourire se faisant encore plus grand, sans aucune pudeur. Elle savait évidemment que Aurore verrait la manière dont elle s’y prenait avec le fameux Preston. « Il se révèle être une personne très attentionnée, qui ne demande qu’à se qu’on s’occupe un peu de sa personne. » Lena marqua une pause, lançant un regard entendeur à son amie. « Il cache bien son jeu, mais il sait me faire grimper aux rideaux. »

C’était bien pour ça qu’elle le gardait d’ailleurs. Elle avait des cibles régulières, des personnes qu’elle allait trouvait de temps en temps pour passer du bon temps. D’autres, elle ne les voyait qu’une seule fois et ça lui suffisait. Si Preston n’avait pas été capable de la satisfaire, clairement Lena ne s’en préoccuperait plus. Mais il le faisait, elle prenait clairement son pied et en plus… il ne manquait pas d’argent. C’était vraiment un bon plan dans tous les sens du therme.

Parler de ses conquêtes était une activité que Lena adorait réellement, surtout quand c’était avec Aurore avec qui pour le coup, elles étaient parfaitement sur la même longueur d’onde. Lena ne pouvait pas s’empêcher de prendre un malin plaisir à partager ses expériences et quand elle entendit Aurore affirmer qu’elle avait envie d’y goûter, la sirène se félicitait de parvenir à transmettre à ce point ses impressions. Et au vu de ce qu’elle disait, Aurore aurait bien tort de ne pas avoir envie de goûter à ce Preston Baker. Ça n’était peut-être pas très glorieux de réduire les hommes à quelque chose d’à ce point consommable, mais en même temps c’était comme ça qu’elles voyaient les choses.

Lena prenait, utilisait les hommes, les femmes, peu importait, dès qu’elle avait quelqu’un dans son collimateur, elle faisait tout dans le but de l’obtenir, de le consommer, jusqu’à ce qu’elle en ait assez. C’était en grande partie pour cette raison que la jeune femme n’avait pas beaucoup de conquête qu’elle gardait sur le temps, parce qu’elle se lassait très rapidement. Mais Baker avait l’avantage de lui offrir des choses et d’être vraiment très intéressant. Pas au point qu’elle s’en attache bien sûr, ce n’était vraiment pas son genre. Elle l’abandonnera comme une vieille chaussette comme tous les autres sans aucun ménagement, sans se préoccuper une seule seconde de ses sentiments (qu’elle savait fort pour elle, parce qu’elle faisait en sorte qu’ils soient forts justement).

Et c’était bien parce qu’elle n’était en aucun cas attaché à cet homme qu’elle ne s’offusqua pas d’entendre Aurore lui demander si le fameux Baker était chasse garder ou si elle avait droit d’y gouter. Au vu du fait qu’elles avaient quand même assez souvent les mêmes goûts, il valait mieux en effet qu’elles se consultent pour ne pas se tirer dans les pattes, mais généralement elles s’en sortaient très bien. Et puisqu’elles n’étaient pas jalouses. Quoi que Lena laissait sans soucis son médecin à Aurore. Mais Aurore ne se contenta pas de vouloir juste y goûter, elle donnait encore plus de piment à la situation.

« J’avoue que pour le moment, j’apprécie grandement de l’avoir sous la main et entièrement à ma disposition. » Si quiconque autre que Aurore décidait de s’approcher de trop prêt, il était évident qu’elle n’apprécierait pas. Pas par jalousie parce qu’elle avait des sentiments, simplement parce qu’elle était un peu possessive par moment. Et parce qu’elle avait envie de profiter pleinement de sa petite pépite. « Mais si tu veux faire un festin en ma compagnie… » Lena marqua une pause, se mordant la lèvre inférieure. Elle aimait vraiment cette idée qui germait dans son esprit grâce à Aurore. « Je suis sûre que ça pourra se faire très rapidement. »

Au vu de la situation, la sirène avait clairement besoin de se changer les idées, de passer du bon temps, et donc si en prime elle pouvait profiter de la présence de Aurore, c’était encore mieux. Elles allaient passer du temps ensemble, autant qu’elles le fassent à fond.

« Je peux le convaincre facilement de t’inviter, ainsi tu pourras… découvrir tout son potentiel. »

Lena savait être partageuse en certaine situation, mais pas trop non plus évidemment. Tout cela n’était pas sans condition. La jeune femme n’accepterait en aucun cas qu’une autre femme – sirène ou non d’ailleurs – s’entiche pour l’heure de Baker, parce qu’elle considérait qu’il était très bien sous sa coupe. Si elle devait apprendre qu’une de ses congénères décidait d’utiliser ses pouvoirs sur Preston, c’était évident que Lena ne le supporterait pas. C’était comme ça, il y avait des chasses gardées dans leurs petits amusements et les sirènes qui se respectaient, respectaient ces chasses gardées. Quand par contre on avait une dent contre une personne, c’était forcément tellement tentant de se servir de leurs pouvoirs pour obtenir ce qui ferait beaucoup de mal à l’autre. Lena était possessive avec ses victimes, elle en voudrait à quiconque chercherait à s’amuser avec eux dans le but de l’emmerder, mais elle devait bien reconnaître qu’elle n’avait pas toujours joué fair-play avec les femmes qu’elle ne portait pas dans son cœur.

Mais dans cette situation, dans tous les cas, Lena avait bien envie de partager tout cela avec Aurore. Évidemment, si elle devait apprendre que la sirène s’amusait avec Preston sans qu’elle n’en soit au courant, il était évident qu’elle lui en voudrait énormément. Mais elle savait qu’elle ne le ferait pas, parce qu’elles étaient amies, Lena ne ferait jamais rien concernant le médecin d’Aurore à moins que l’idée ne vienne d’elle. En tout cas, dans ce cas précis, Lena acceptait avec plaisir de partager un peu son bel étalon, surtout que ça faisait un moment qu’elles n’avaient pas fait tout cela ensemble.

« Je pense qu’il n’en existe pas un seule en Notre Terre. » Répondit-elle, avec un grand sourire, quand Aurore demanda quel homme serait capable de refuser d’avoir deux femmes comme elles dans son lit en même temps. Aucun, c’était évident, surtout quand elles savaient y faire et elles savaient parfaitement y faire.

En tout cas, c’était décidé, Lena n’allait clairement pas tarder à inviter Aurore pour qu’elles puissent s’amuser ensemble avec Preston Baker. Ce dernier n’était clairement pas le genre d’homme à faire ce genre de chose, elle en savait parfaitement, en tant que parfait homme d’affaire bien rangé, qui se préoccupait tant de son travail. Mais elle savait aussi qu’il ne serait pas capable de lui refuser quoi que ce soit, alors Lena était juste parfaitement confiante. Et elle trouvait même cela bien plus amusant de faire ce genre de jeux avec un homme tel que Preston, plutôt qu’un homme à femme.

« C’est décidé, je m’occupe de lui soumettre l’idée la prochaine fois que je le vois, et je te tiendrais au courant de quand on pourra passer la soirée… ou plus, ensemble. » Ajouta-t-elle dans un fin sourire. C’était évident qu’elles allaient passer de bon moment ensemble et ça faisait tant de bien à Lena de pouvoir compter sur une amie aussi précieuse. Elle ne pouvait pas faire confiance à grand monde au village, en vérité, mais Aurore, elle était capable de lui confier sa vie même.