Plus longue est l'attente, plus belles sont les retrouvailles [pv Ed <3333333]

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ane afficha un fin sourire quand Edward lui répondit qu'il l'aimait aussi. Elle préférait cela à ses "je sais", d'autant que bien souvent, quand il répondait cela, elle-même n'était sûre de rien, du moins pas en ce qui concernait ses sentiments à elle, mais ses sentiments à lui. Cela pouvait sans doute sembler absurde compte tenu de la force, de la puissance de leurs sentiments, qui ne sauraient échapper à la connaissance de qui que ce soit, mais c'était pourtant le cas. Du moins, jusqu'ici. Peut-être que ces mots n'avaient pas besoin d'être prononcés, et Jane avait pourtant besoin de les entendre. C'étaient des points d'ancrage, et grâce à eux, ils évitaient de partir à la dérive comme ça avait été si souvent, trop souvent le cas.

Pour autant, pour cette fois, elle savait, elle aussi, sans aucun doute, sans se demander si elle était suffisante à ses yeux, si ses erreurs étaient un frein à leur histoire, si une autre femme ne serait pas susceptible de lui apporter tout ce qu'elle peinait à lui apporter de son côté. C'était terrible qu'il ait fallu toutes ces épreuves qu'elle se sente entièrement et définitivement confiante dans ses sentiments pour Edward, mais voilà, c'était le cas. Et là, elle se sentait juste invincible. Il ne manquerait plus que le retour de leurs pouvoirs pour que tout soit parfait, mais - et même si c'était naïf -, Jane commençait à se dire que cette mise à l'épreuve était simplement un défi de plus, la dernière étape à dépasser, et que leurs pouvoirs leur reviendraient au moment où ils auraient définitivement l'assurance de ne pas en avoir besoin, au fond. Quand il seraient ensemble comme avant, comme au cours de ces brêves parenthèses où ils avaient été parfaitement heureux, sans sorcier, sans rivaux, juste eux... Et maintenant, eux et Samuel, c'était la partie la plus délicate du processus. Mais elle y arriverait. Elle arriverait à tout. Parce qu'il le fallait.

Et pour le moment, Jane pouvait savourer la situation comme elle était, car tout se passait merveilleusement bien. Bon, certes, on ne disait pas "Je t'aime" à un premier rendez-vous, mais pour le reste, tout sembler couler de source, et Edward être complètement convaincu de sa décision de revenir sur les étapes qu'ils avaient sauté trop rapidement au cours de leur relation. Tant mieux, parce que l'air de rien, la perspective de jouer les jeunes amoureux qui devaient encore chercher à constamment se séduire, on ne va pas se le cacher, ça lui plaisait tout de même sacrément.

-Eh bien... J'ai un emploi du temps très chargé, tu sais, prétendit-elle, ce qui était évidemment faux. Si ça ne tenait qu'à elle, ils se reverraient dès le lendemain. Matin. Mais ce serait un peu fausser le jeu. Et puis, l'attente faisait naître le désir, non ? Bon, pas trop d'attente quand même... mais juste un peu ? Dans trois jours, ça te va ?

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ane apprécia qu'Edward ne fasse pas la tête ou ne cherche pas à la revoir plus tôt que planifié, même si une partie d'elle l'aurait peut-être voulu. Elle savait d'avance qu'elle allait trouver le temps terriblement long en attendant de revoir le jeune homme, mais ça faisait partie du jeu et de leurs nouvelles résolutions, et visiblement, ils étaient sur la même longueur d'ondes sur ce point également. Elle sourit, amusée, quand le jeune homme fit mine de réfléchir à ses propres disponibilités. Ils se connaissaient par coeur, ils savaient très bien que ni l'un ni l'autre n'avaient l'emploi du temps du chef du village. Et même si ça avait été le cas, ça n'aurait pas eu grande importance, au bout du compte, parce qu'ils se feraient tout de même passer en priorité, elle n'en doutait pas, ne serait-ce qu'iun seul instant. Ils étaient tous deux la priorité de l'autre, c'était ainsi, et tant que ça le serait toujours, alors tout irait bien. Et elle était convaincue, à l'heure actuelle, que ce serait bel et bien toujours le cas.

-En début de soirée, c'est parfait, confirma Jane.

Et elle était déjà impatiente d'être à cette nouvelle soirée alors que celle-ci n'était pourtant pas finie. Elle se disait que ça devait être ça, l'exaltation des relations naissantes. Chose qu'elle n'avait jamais vraiment vécu. Certes, avec Connor ou Léo, elle avait fait les choses de façon plus... conventionnelles, on va dire, et l'un comme l'autre avaient beaucoup compté pour elle. Mais malgré tout, ce n'était pas comparable. Parce qu'elle ne les aimait pas. Il n'y avait pas en elle la vive sensation qu'une nuée de papillons flottait dans sa cage thoracique et altérait les battements de son coeur juste parce que ses yeux étaient posés sur les siens et pouvaient s'y plonger à loisir.

Mais malgré tout, pour le moment, leur soirée n'était pas finie, non. Jane n'avait absolument pas la moindre envie de s'en aller tout de suite. Elle présentait déjà combien il serait déprimant de retrouver sa chambre d'auberge vide et miteuse avant la prochaine occasion de passer du temps avec l'homme qu'elle aimait. Alors s'il n'était pas pressé de la laisser parti, elle ne comptait pas non plus se faire prier pour qu'il la retienne. Elle n'était bien que dans ses bras. Et elle avait la ferme intention d'en profiter un maximum.

-Ca tombe bien, moi non plus, répondit Jane, même si dans le fond, il n'était même pas nécessaire de le dire tant c'était évident. J'ai tout le temps qu'on veut devant moi, ajouta-t-elle simplement. Elle déposa un nouveau baiser sur les lèvres d'Edward, juste comme ça, juste parce qu'elle le pouvait. Est-ce que ça te dirait de s'éloigner un peu ? On pourrait... allumer un feu et s'installer autour ?

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ane se doutait qu'Edward n'aurait rien contre les plans qu'elle avait pour eux (si on pouvait parler de plans... en vérité, l'idée lui était venue très spontanément, et elle était en soi très classique)... il s'agissait dans tous les cas d'être ensemble. Peu importe ce qu'ils faisaient, ce n'était pas important, l'important, c'était qu'ils étaient l'un avec l'autre, tout simplement. La jeune femme se laissa entraîner vers ce lieu à l'écart, qui était effectivement parfait. Enfin, en soi il n'avait rien d'incroyable, mais la localisation restait tout de même idéale. Personne ne viendrait les importuner ici, et ils pouvaient juste... se délasser à leur aise en oubliant tout le reste.

La jeune femme s'installa à même le sol tandis qu'Edward préparait un feu. Être une myrihande avait ceci de particulier que Jane avait vraiment besoin de se sentir proche de son âme soeur, constamment, il est vrai... mais de son élément également. Elle ne se sentait jamais aussi bien que quand elle avait à la fois l'un et l'autre... et c'était le cas... Bien sûr, elle n'avait plus son lien avec le jeune homme, mais ça ne rendait pas ce moment moins... unique. Même si Jane comptait faire ce qu'il fallait pour que ce ne soit pas tant quelque chose d'unique que de répété, et dont ils ne se lasseraient tout bonnement jamais. Une fois Edward installé à ses côtés, elle se blottit un instant contre lui en silence. Elle savourait tout bonnement la situation. La chaleur des flammes, la douceur de sa présence... Elle savait qu'elle était chanceuse, en cet instant... Et elle ne s'imaginait pas que les choses pourraient être mieux. Peut-être que c'était le cas, quand ils vivraient de nouveau ensemble, ou quand ils retrouveraient leurs pouvoirs, mais loin d'elle l'idée de penser de la sorte, ce n'était pas du tout comme ça qu'elle avait envie de procéder. Elle n'avait pas envie de se focaliser sur ce qui pourrait être mieux, uniquement sur ce qui était, en cet instant et à ses yeux, l'expression la plus parfaite de sentiments qui n'attendaient après aucune circonstance spécifique pour être ce qu'ils étaient, forts et évidents.

Après un moment, dans un soupir d'aise, Jane s'allongea dos au sol et contempla le ciel où brillaient maintenant des étoiles à ne plus savoir les dénombrer. Juste ça, un bon feu de camp, le ciel étoilé, son âme soeur... elle voyait difficilement ce qui pourrait être ajouté à ce tableau pour qu'il soit plus idyllique. Et encore une fois, se poser la question, c'était déjà se prendre la tête inutilement, et elle n'avait pas envie de se prendre la tête inutilement.

-On aurait dû faire ça plus souvent, se contenta-t-elle d'observer, dans un souffle, un fin sourire aux lèvres, tout en calant ses mains derrière sa nuque.

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ane se contenta d’afficher un fin sourire quand son âme sœur suggéra qu’ils devraient faire cela plus souvent, qu’ils feraient cela plus souvent. Elle serait la dernière à dire non. Elle se sentait si bien, si sereine… c’était comme si tous ses problèmes s’envolaient d’un seul coup… Pas qu’elle en ait ressenti le poids jusqu’ici, mais là, c’était encore au-delà. Elle frôlait du doigts la perfection, et elle voulait en savourer la perfection à chaque instant. Alors forcément, évidemment, s’il pouvait lui être donné de revivre ce moment, encore et encore, elle ne dirait pas non. Après, elle pouvait bien reconnaître qu’il perdrait certainement de sa saveur s’il devait se répéter trop constamment. C’était comme pour toutes les bonnes choses, il fallait savoir ne pas en abuser et considérer le tout avec la plus grande parcimonie… Mais des moments comme celui-là, si parfaits, si évidents, elle voyait mal comment, d’une manière ou d’une autre, elle pourrait réussir à s’en lasser. Ça lui paraissait même totalement improbable. Alors s’ils pouvaient renouveler cela, encore et encore, elle dirait oui à chaque fois, et ce sans hésiter un seul instant.

Edward tourna son regard vers elle, et les paroles qui lui adressa auraient pu lui arracher un sourire moqueur en d’autres circonstances. Elle ne se serait sûrement pas privée d’en souligner la mièvrerie, au passage… et avec plaisir. D’un autre côté, elle devait bien avouer qu’elle l’aimait, cette mièvrerie, elle adorait qu’il la trouve à ce point belle, et elle savait que ce n’étaient pas là les propos d’un pur baratineur, c’était une chose qu’il pensait bel et bien, et qu’il se contentait d’exprimer tel quel. Elle ne voulait surtout pas réprimer un tel élan du cœur en refusant le compliment. Alors elle l’acceptait, et elle l’appréciait.

Elle ne s’était jamais vraiment trouvée belle, en réalité, mais Edward, à sa manière bien à lui, réussissait l’inconcevable. Quand elle se voyait à travers ses yeux, elle se trouvait attirante, séduisante. Ce sentiment se dissipait très vite dès lors qu’elle se retrouvait devant le miroir, il faut bien le dire, mais ici et maintenant, il n’y avait que le miroir des yeux d’Edward, et elle adorait ce qu’elle y voyait. Tout comme elle reconnaissait sans mal que le spectacle n’était pas mal pour elle non plus. Elle n’avait clairement pas à s’en plaindre, Edward était un homme incroyablement attirant… mais de son côté, elle ne le lui disait pas si souvent. Le jeune homme en avait beaucoup trop conscience, et elle le savait, pas la peine de conforter un orgueil qui n’avait guère besoin de cela pour vivre sa meilleure vie.

-C’est l’obscurité, ça, ça dissimule les imperfections, se permit tout de même de plaisanter Jane.

Ce qui ne voulait pas du tout dire qu’elle n’appréciait pas ou n’acceptait pas le compliment, mais le trait d’humour était presque venu toute seule. Pas là pour la dévaloriser du tout, juste là pour faire sourire, l’espérait-elle, l’homme qui faisait battre son cœur. Elle aimait, en vérité, qu’Edward la trouve belle en toutes circonstances.

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dward, loin de contredire les propos de Jane, se contenta de les confirmer et d'en jouer. Rien qui ne sache ennuyer la jeune femme pour autant, malgré tout. Jane doutait d'elle, mais elle ne doutait pas en revanche du regard qu'Edward posait sur elle. Si elle avait peine à se trouver belle, elle savait qu'Edward, lui, en revanche, l'avait toujours trouvée belle... même s'il s'était longtemps gardé de le lui dire, évidemment. Alors oui, elle savait que lumière des étoiles ou pas, grand jour ou nuit noire, ça n'y changerait rien pour lui. Elle n'allait donc pas se laisser vexer par ses propos pour si peu, mloin de là.

-Parfait, répondit Jane en surenchérissant (à ce jeu-là, ils pouvaient tenir la distance pendant longtemps, le seul problème était que parfois, le jeu prenait une autre tournure, et ils finissaient par dire le mot de trop, celui qui ne piquait plus juste pour la forme, celui qui faisait définitivement mal. Mais elle pensait qu'ils sauraient s'arrêter à temps cette fois - dans tous les cas, ils ne s'engageaient pas sur un terrain trop dangereux, c'était déjà ça. Dans ce cas, on ne se verra que dans le noir, ou bien je vais te mettre un bandeau sur les yeux en journée, suggéra-t-elle alors (s'ils s'engageaient sur cette voie, elle pouvait bien se révéler inarrêtable, très clairement, et elle ne voyait pas pourquoi elle s'arrêterait au passage). Et tu devras te fier à ma parole et te laisser guider en toutes circonstances, suggéra-t-elle ensuite.

Ce qui honnêtement était un petit jeu qui ne lui déplairait pas. Au sens où elle aimait mener la danse. Bon, n'importe qui aimait mener la danse, non ? Elle, en tout cas, adorait cela. En fait, c'était une affaire de gens fiers et orgueilleux. Et fiers et orgueilleux, ils l'étaient autant l'un que l'autre. Jane, peut-être à tort, avait le sentiment que le jeune homme avait mené la danse bien plus souvent qu'elle, et elle ne serait pas contre le fait d'inverser la tendance, ça c'est certain. Même s'il serait assez agaçant et contraignant que de devoir s'amuser à jouer les guides d'aveugle parce que le jeune homme n'y verrait rien. Mais ils se comprenaient, il la comprendrait. Il n'était pas question de mettre en application quoi que ce soit. Jane avait envie de voir Edward de jour comme de nuit, elle avait envie également qu'il la voie de jour comme de nuit, et qu'il la trouve belle, même sans étoiles pour illuminer son sourire ni pénombre pour dissimuler ses imperfections... ou du moins celles qu'elle se trouvait, en étant peut-être la seule au passage à les trouver, par ailleurs. Elle lui fournirait une foule d'images pour remplacer l'actuelle, tout simplement.

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ane afficha un léger sourire, elle aimait entendre que si Edward devait décider de se fier aveuglément à quelqu'un, ce serait forcément elle. En même temps, elle espérait bien que ce n'était pas un privilège qu'elle accordait à n'importe qui (il temps, quand ne fallait pas exagérer non plus), parce que dans ce cas, elle se sentirait sincèrement vexée. Cela dit, elle ne le pensait pas, parce que la jeune femme savait pertinemment que ce qu'ils partageaient était unique. L'un comme l'autre, parce qu'ils étaient trop fiers, avaient tendance à ne vouloir dépendre que d'eux-mêmes. Mais c'était ainsi, l'un et l'autre étaient dépendants l'un de l'autre, et ce serait toujours le cas, jusqu'à la fin. Alors ce qui pouvait s'assimiler à une corvée pouvait bien davantage passer pour un jeu... même si en soi, Jane n'avait pas forcément prévu de donner de la réalité à ce jeu. A l'origine... mais elle pouvait bien décider de changer d'avis, car elle sentait bien que sa suggestion avait éveillé dans l'esprit d'Edward des pensées qui n'avaient pas manqué de l'effleurer aussi. En même temps, quand on connaissait ces deux énergumènes - et leur propension à se sauter dessus à tout bout de champ -, ça n'avait tout de même rien de surprenant.

C'est sûr, il y avait un tas de trucs à faire les yeux bandés, et ça pouvait être plus ou moins agréable. Parfois moins quand même. Il y avait des jeux dont il fallait tout de même savoir fixer les règles. Jane, par exemple, ne gardait pas forcément le meilleur souvenir de ce moment où Edward l'avait attaché au lit, dans son ancienne chambre, chez sa mère. Pas que ça n'ait pas été excitant, mais la manière dont il l'avait menée en bateau, profitant de sa petite supériorité, n'avait pas été un jeu qui lui avait particulièrement plu (quand bien même ça avait tout de même très, très bien fini). Mais Jane ne pensait pas que se laisser porter signifie forcément se laisser dominer. Et plus elle laissait son esprit divaguer, moins elle parvenait à se convaincre de demeurer sage, moins elle se sentait capable d'achever cette soirée chastement. En même temps, depuis l'instant où elle avait retrouvé Edward, depuis tout ce temps, surtout, elle avait eu envie de lui sauter dessus, c'était comme ça. Elle n'y pouvait rien, c'était plus fort qu'elle, en fait, elle n'était jamais qu'humaine, après tout. Enfin, presqu'humaine, en vérité.

-Bon okay, finit-elle par dire après quelques secondes de silence, un fin sourire mutin au coin des lèvres. Ferme les yeux.

Ce n'était pas la stratégie à adopter... quoique... Même si l'on partait du principe que c'était un "premier rendez-vous amoureux", il n'y avait pas de mal, après tout.

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ane se doutait que la proposition d'Edward recueillerait forcément son approbation. La jeune femme savait bien que des deux, ce n'était pas lui qui freinait le pas. Quand on parlait de mener la danse, elle devait bien reconnaître que, depuis le début de la soirée, il s'était laissé guider sans protester, et elle n'allait pas cacher le fait qu'elle adorait ça, vraiment... Pas le fait de le guider en soi, juste le fait qu'il accepte de lui faire confiance et de se conformer à ses décisions, qu'elle estimait avoir prise pour leur bien à tous les deux. Et après tout, ça semblait ne pas si mal marcher que cela. En l'occurrence, elle n'avait presque pas pensé à Samuel depuis leurs retrouvailles. Certes, elle ne devait pas non plus occulter son existence, c'est un fait, mais y penser tout le temps comme elle le faisait avant avait eu le don de la rendre complètement dingue, alors dans ce sens-là, c'était clairement un sérieux progrès. Alors oui, elle ne fut pas surprise mais du moins satisfaite quand le jeune homme approuva et, sans protester, accepta de fermer les yeux.

Jane, dans un premier temps, fouilla dans ses affaires à la recherche de quelque chose qui lui permettrait de s'assurer qu'Edward ne tricherait pas et garderait les yeux clos, mais elle n'avait rien sous la main qui puisse faire l'affaire. Il faut dire qu'elle n'était pas du genre à porter des foulards, elle trouvait que ça faisait nunuche... pour cette fois, elle se le reprocherait. Mais puisque le jeune homme lui faisait confiance, elle allait lui faire confiance de son côté, également. Après tout, il savait que jouer le jeu jusqu'au bout devrait lui être plutôt profitable, alors...

-Surtout, ne rouvre pas les yeux ou je te les arrache, décréta-t-elle avec fermeté, alors.

Bon, elle n'irait certainement pas mettre sa menace à exécution, mais au moins, il était prévenu. Alors, la jeune femme glissa doucement une main dans les cheveux du jeune homme avant de venir déposer une nouvelle fois ses lèvres sur celles du jeune homme. Puis elle déposa ses lèvres au creux de son cou, non sans une certaine avidité. Elle déboutonna doucement sa chemise et la laissa glisser le long de ses bras. Bon, elle allait s'épargner le moindre commentaire, mais c'était tout de même vrai que son corps lui avait manqué, et oui, il était toujours aussi parfait (chut, on a rien dit). Une fois débarrassé de son haut, elle laissa ses doigts caresser, titiller, masser ce torse qu'elle redécouvrait... à un premier rendez-vous, ou au cours d'une première fois, du moins, on prend soin d'explorer, pas vrai ? Alors c'était ce qu'elle faisait. Elle y allait doucement, sensuellement, elle voulait laisser à Edward la possibilité d'en profiter un maximum. Avant d'aller un peu plus loin.

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ane sourit de plus belle en entendant Edward assurer qu'elle avait des doigts de fée. Elle espérait bien que oui, parce que la jeune femme mettait vraiment tout son talent au service du plaisir de son âme soeur, et elle tenait réellement à ce qu'il en éprouve un maimum. Ses yeux fermés pouvaient décupler le plaisir, du moins était-ce ce qu'elle s'imaginait, et elle ne comptait pas détromper cela, certainement pas, il ne pouvait tout bonnement pas en être question. Alors oui, elle aimait qu'il trouve qu'elle avait des doigts de fée, et elle espérait bien que le jeune homme ne changerait pas de discours quoi qu'il en soit. Elle frissonna légèrement quand le jeune homme passa sa main dans son dos. Elle sentait bien que la situation lui plaisait, mais pour le moment, elle était restée... relativement soft, on va dire. Et elle avait bien envie de lui en montrer plus, et lui en faire éprouver encore davantage. Même sans ses pouvoirs de myrihande, le plaisir d'Edward restait tout de même son plaisir quoi qu'il en soit, et elle comptait bien le faire vibrer.

-Et tu n'as encore rien vu, lui souffla-t-elle à l'oreille avec malice.

Enfin, rien vu, c'était une façon de parler, puisque, dans tous les cas, le jeune homme n'était pas capable de voir quoi que ce soit, effectivement, mais il aura très bien compris. Et même si elle tenait bel et bien à lui démontrer l'étendue de son talent, elle n'avait pas l'intention d'aller trop vite en besogne malgré tout. Raison pour laquelle elle prit son temps, continuant de caresser le torse du jeune homme avec lassivité et douceur, et toute la sensualité qu'on puisse imaginer. Puis, finalement, ses lèvres cessèrent de s'égarer au creux de son cou et vinrent se déposer une nouvelle fois sur ses lèvres. Elle lui fit entrouvrir la bouche du bout de la langue alors que ses doigts se déplaçaient plus bas, toujours plus bas. Ils caressèrent un moment l'entrejambe du jeune homme par-dessus le tissu de son pantalon. Elle aimait sentir la zone la plus sensible de son anatomie grossir sous l'effet de ses caresses, encourageant un désir qu'elle choisit de satisfaire davantage en déboutonnant le pantalon du jeune homme pour mieux glisser ses mains sous le sous-vêtement de son âme soeur. Plus libre de ses mouvement, elle en profita pour flatter autant que possible l'anatomie du jeune homme. Même s'ils n'avaient pas eu l'occasion de se retrouver d'un point de vue charnel depuis un bon moment, elle ne pensait pas avoir perdu la main (c'est le cas de le dire), et elle espérait bien que le jeune homme savourerait comme il se doit ces retrouvailles. Comme elle-même en éprouvait à la seule pensée du plaisir qu'elle était susceptible de lui faire éprouver.

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U

ne lueur de satisfaction naquit dans le regard de Jane quand elle entendit son âme sœur pousser un premier râle de plaisir. Faute de pouvoir éprouver les choses à l’unisson avec lui quand ça avait été le cas pendant si longtemps, c’était agréable d’avoir cet indice, et elle le sentait, Edward prenait du plaisir, un plaisir immense, même, et de son côté, pour la peine, elle n’avait pas besoin de beaucoup plus pour ressentir du plaisir à son tour. Même si ce n’était pas son entrejambe que l’on venait flatter de mille caresses, elle se sentait envahie d’une immense vague de chaleur qu’elle ne se sentait capable que de savourer avec un plaisir gigantesque. Si Edward avait les yeux fermés, elle, elle les gardait bien ouvert. Dans cette situation, elle pouvait assister au spectacle de sa jouissance sans la moindre barrière, et le voir prendre son pied comme c’était le cas en cet instant, c’était la chose la plus excitante au monde pour elle. Définitivement, elle n’aurait pas pu rester sage toute la nuit.

Le retrouver de façon plus charnelle lui faisait définitivement bien trop de bien. Certes, ils auraient passé une excellente soirée dans tous les cas, mais elle refusait de formuler ne serait-ce qu’un début de regret. Elle n’agissait peut-être pas précisément ainsi qu’elle l’avait planifié au moment de donner rendez-vous à Edward, mais elle n’estimait pas que ce soit grave ou important. Parce que pour l’heure, tout se passait à la perfection. Ils étaient là, sous le ciel étoilé, baignés par la chaleur et la lueur du feu qu’ils avaient allumé, et c’était définitivement l’un des meilleurs moments de sa vie. Parce qu’il n’y avait qu’eux, parce qu’elle goûtait au plaisir d’Edward, et parce que ce dernier, bien que déstabilisé par les règles nouvelles de leurs ébats, n’oubliait pas pour autant de lui faire du bien à elle aussi.

Ses mais tatonnaient sous son haut, et un grand frisson parcourut l’échine de la jeune femme quand elles effleurèrent sa poitrine. Elle se mordilla la lèvre inférieur. Ce petit jeu était trop parfait pour ne pas durer. Ses mains poursuivaient leurs caresses expertes entre ses jambes, et quand elle sentit Edward à deux doigts de craquer, elle cessa net, et s’écarta légèrement. Pas pour longtemps, néanmoins, juste le temps de se débarrasser de tous ses vêtements. Alors elle se rapprocha d’Edward, attrapa une de ses mains et dirigea ses caresses. D’abord, elle guida ses doigts jusque sur sa poitrine, elle l’invita à la caresser longuement, langoureusement, ne sachant s’empêcher de soupirer et gémir de plaisir un peu plus à chaque seconde qui passa. Sa main vacante retrouva l’entrejambe du jeune homme pour reprendre le cours de leurs caresses comme si elles n’avaient jamais cessé. Après un moment, elle fit descendre la main d’Edward plus bas, jusqu’à son nombril tout d’abord, sentant son ventre son contracter et son désir augmenter chaque fois que ses doigts l’effleuraient, puis elle arrêta de le guider au moment où ses doigts glissèrent entre ses jambes à elle, le laissant à son tour maître de la situation.

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S

i Edward gardait les yeux fermés, ceux de Jane, pour leur part, demeuraient bien ouverts. Et pour cause, non seulement elle voulait s'assurer que le jeune homme jouait bien le jeu (mais de toute évidence, elle pouvait lui faire confiance de ce point de vue, et il ne lui donnait très clairement pas l'air de regretter l'expérience, loin de là), mais elle aimait à contempler la moindre indication que recelaient les expressions de son visage, témoins du plaisir qu'elle lui faisait ressentir. Ceci dit, si elle restait attentif au ressenti de son âme soeur, il devenait toujours plus difficile de s'y concentrer entièrement alors que le jeune homme lui en faisait éprouver en retour plus que cela ne semblait soutenable.

Edward connaissait son corps par coeur. Personne ne savait mieux que lui de quelle façon la faire vibrer, de quelle manière lui retourner les sens. Lui et ses doiggts de fée n'avaient plus rien à prouver à personne, et il se débrouillait à la perfection. Pas besoin de la vue pour contrôler son plaisir. C'était ainsi, même quand ils laissaient s'écouler un temps forcément trop long avant de se retrouver de façon si charelle, ils n'oubliaient pas ce qui les faisait vibrer, ils n'oubliaient pas ce qui les rendaient... vulnérables au plaisir, mais dans le meilleur sens du terme. Jane ne se retenait pas d'exprimer l'effet que lui faisaient ses caresses. Elle ne se retenait pas en temps normal non plus, mais elle ne voulait d'autant moins en cet instant qu'elle tenait à ce que le jeune homme, faute de pouvoir lire dans son regard le sentiment de jouissance qui l'envahissait, puisse en juger d'une autre manière.

Le plaisir était puissant, alors que ses hanches ondulait au rythme de ses caresses, alors qu'elle-même accentuait les massages qu'elle prodiguait au jeune homme entre ses jambes. Mais elle en désirait plus encore, elle en voulait davantage. Parce qu'elle savait pertinemment quelle osmose ils étaient tous deux capables d'atteindre quand leurs corps s'unissaient. L'harmonie qui en découlait. Quand ils ne faisaient plus qu'un, le monde s'effaçait autour d'eux, et ils étaient à leur juste place. Peu importe leurs contentieux, ça ne cesserait jamais d'être le cas, et en l'occurrence, elle avait le sentiment qu'il ne subsistait plus le moindre contentieux entre eux.

Alors elle prit les devants. Elle déposa longuement, langoureusement ses lèvres sur celles de son âme soeur tout en l'allongeant au sol avant de s'installer à califourchon sur lui, afin qu'ils puissent enfin ne faire plus qu'un. Penchée sur lui, ne cessant de l'embrasser sous aucun prétexte, elle engagea un lent mouvement de va et vient au-dessus de lui, profitant un maximum de cet instant. Ca lui avait tellement manqué. Il lui avait tellement manqué... Le retrouver était un bonheur, le retrouver ainsi, c'était... l'extase.

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ane s'était souvent sentie un peu triviale, voire coupable d'accorder autant d'importance au sexe de manière générale au sein de son couple, au point de se demander si c'était bel et bien ce qui le cimentait, au point de se demander si leur histoire continuerait de valoir quelque chose s'ils n'avaient pas ça. Depuis, elle avait sa réponse. Non, le sexe n'était pas une nécessité au sein de leur couple, ils pouvaient s'aimer, s'adorer sans cela. Mais ils s'adoraient justement si fort que les mots avaient tendance à ne pas suffire à l'exprimer. Alors que les actes le pouvaient, dans une certaine mesure, pouvoirs actifs ou non. C'était au-delà du plaisir, c'était au-delà de la satisfaction d'une pulsion. Il se passait quelque chose de réel, d'évident, quand ils ne faisaient plus qu'un.

Leurs coeurs battaient à l'unission, ils ne formaient plus qu'un seul et même être, c'était la démonstration de leurs sentiments, l'expression de ce qu'ils étaient vraiment, et ne cesseraient jamais d'être quoi qu'il arrive. Et elle était heureuse de retrouver cela. Elle aurait pu s'en passer par caprice, mais elle n'en avait pas eu envie. Elle l'aimait, point. Elle avait envie de le lui montrer... et de le rassurer, aussi, parce qu'elle savait pertinemment qu'il en avait besoin. Elle avait peut-être un peu trop tendance à mener le jeu. Elle savait que, à un moment ou à un autre, il faudrait équilibrer les forces. Ce serait pour bientôt. En attendant, elle espérait que son âme soeur comprenait. A quel point elle l'aimait, qu'elle était convaincue qu'ils réussiraient, qu'ils s'en sortiraient quoi qu'il puisse advenir, quels que puissent être les remous du destin.

Enfin, elle pensait moins, dans les faits, qu'on ne pourrait le croire. Elle avait occulté toute pensée de son esprit. Elle se contentait de savourer, rien d'autre, ni plus ni moins. Et qu'est-ce qu'elle se sentait bien, en cet instant. Son plaisir s'intensifiait, un peu plus à chacun de leurs mouvements, et forcément, devait bien arriver le moment, alors que leurs mouvements de bassin s'accéléraient, le plaisir devenait impossible à contenir, jusqu'à finalement exploser, purement et simplement. Dans un dernier gémissement de contentement infini. La jeune femme, son plaisir consommée, resta allongée dans les bras de son amant, avant de venir déposer une nouvelle fois ses lèvres sur celles du jeune homme.

-Tu peux ouvrir les yeux, murmura-t-elle avec une douceur infinie.

Elle aimait qu'il les ait gardé clos durant tout ce temps. Il avait joué le jeu, c'était une preuve de confiance, et elle espérait bien qu'il n'avait pas regretté l'expérience. Elle, de son côté, l'avait adorée. Ce qu'ils venaient de partager était unique, simplement uniques.

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ane afficha un sourire amusé quand son âme soeur lui fit observer qu'il avait été sage... c'était une question de point de vue, au fond, car beaucoup affirmeraient, et à raison, que ce qu'ils venaient de faire n'avait rien de sage. Ceci dit, il avait respecté ses consignes, et l'air de rien, ce n'était pas rien. Quand on connaissait Edward Baker, on réalisait bien vite qu'il n'était pas du tout dans son tempérament de respecter les ordres de qui que ce soit... Bon, elle savait aussi qu'elle faisait exception, et que dans ces circonstances particulières, ce n'est pas comme s'il perdait grand-chose à obéir, mais bon, elle voulait bien récompenser ce petit exploit, ce n'est pas comme si ça devait être difficile pour elle ou lui demander beaucoup d'efforts en fin de compte.

En fait, ça ne lui en demandait même aucun. Mais ce n'était pas comme si cette remarque devait être prise au sérieux dans tous les cas, et s'il n'était question de récompenser la sagesse du jeune homme, par ailleurs, cela ne posait pas franchement soucis. Bien au contraire, même, elle en serait particulièrement ravie. Elle ne savait pas exactement comment la situation allait évoluer. Elle savait, malheureusement, qu'ils n'étaient jamais à l'abri d'un dérapage, ce n'était pas pour rien si elle voulait qu'ils fassent les choses progressivement (enfin, selon les domaines, c'était peut-être assez relatif), pour que l'ascenion fulgurante ne se solde pas ensuite par une chute vertigineuse, qu'ils se reprocheraient tous les deux. Mais dans tous les cas, elle pensait qu'ils s'engageaient sur la meilleure voie possible. Elle réussissait vraiment à se convaincre du fait que leur avenir serait... lumineux, et c'était un sentiment particulièrement agréable.

Elle sourit de plus belle quand Edward affirma que c'était parfait. Elle était du même avis. Entre eux, sur le plan horizontal du moins, ça avait toujours été parfait, en même temps. Ils avaient toujours su se plaire et se faire plaisir, sans aucun problème. Mais là, elle avait le sentiment que leurs corps avaient communié en même temps que leurs coeurs, leurs âmes qui avaient été si impatients de se retrouver. Et oui, c'était effectivement parfait.

-C'était pas trop mal, oui, confirma Jane avec une légère ironie, parce qu'évidemment, elle avait trouvé ça plus que pas mal. Elle se serra un peu plus contre lui. Même sans ses pouvoirs, elle éprouvait à son contact une puissante chaleur, et elle ne saurait la justifier autrement que par le fait que c'était eux, car très clairement, personne d'autre n'était capable de lui faire éprouver cela. Il la changeait, profondément, il éveillait en elle des sensations et des émotions qui restaient inaccessibles à tous les autres, et ça faisait une grande différence. Tu m'as vraiment beaucoup manqué.

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