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 Heureux qui détiennent la science infuse | Dean

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Heureux qui détiennent la science infuse | Dean Vampir10
Jean Carridge
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Message#Sujet: Heureux qui détiennent la science infuse | Dean   Heureux qui détiennent la science infuse | Dean EmptyVen 3 Mai - 9:14


Heureux qui détiennent la science infuse
J

ean passe ses doigts sur la paroi rocheuse, avançant lentement, silencieusement, regard scrutateur. Ses mouvements étaient, la plupart du temps réduits aux minimums. Tel un corps, qui n’avait plus l’habitude de bouger ses articulations. Créature appartenant à l’obscurité, Jean n’avait pas besoin de lumière pour voir, et c’était dans le noir total qu’elle rôdait au sein de la grotte personnelle du leader des sorciers des grottes, du moins dans la partie laborantine. Tables d’observations, cages, divers instruments –qui pouvaient, elle le savait bien, être considérés comme des instruments de torture ; tout était à double tranchant- bocaux emplis d’éléments appartenant à divers espères… Animales, humains ou autres.

Ce n’était pas comme si Dean avait un seul laboratoire, mais c’était dans celui-là qu’elle avait décidé de l’attendre. Bien évidemment, Jean n’attendait pas, elle n’avait pas à attendre, elle était au-dessus de tout le monde (eh oui, elle était décidément la sagesse incarnée). Disons qu’elle était en repérage, en attendant pas qu’on réalise sa présence. De toute manière, il devait déjà savoir qu’elle était là. Le nombre de sortilèges qui entouraient ces grottes était impressionnant, et qu’ils autorisent Jean à y pénétrer ne signifiait pas qu’ils ne donnaient pas l’alerte. Elle était tolérée par les sorciers des grottes, même s’ils ne comprenaient pas qui elle était, ou plutôt ce qu’elle était. Ni ce qui la liait à Dean, ce lien indescriptible.

Dans tous les cas, ce ne devrait pas être surprise, qu’elle soit là, sans s’annoncer, sans être invitée. Il n’était pas rare, qu’elle décide de venir rôder dans ces grottes, tourner autour de ce sorcier pas comme les autres qu’elle avait connu presque toute sa vie. Vu grandir, vieillir, mûrir, avec une sorte de fascination. Elle avait vu passer d’innombrables êtres, humains ou non. L’existence de Dean n’était qu’un grain de poussière comparée aux siècles de Jean. Bientôt elle clignerait des yeux, et il ne serait plus qu’une carcasse rongée par les vers, selon la notion de temps des vampires. Mais pourtant, elle n’avait pas cessé de le fréquenter. Jean ne pensait plus avoir d’espoir pourtant elle attendait toujours inconsciemment qu’il lui annonce qu’il avait réussi à résoudre son problème.
A moins qu’elle apprécie simplement sa curiosité, et que quelqu’un reconnaisse sa vraie valeur.

Jean attrape un livre qui traînait, et commence à lire à haute voix les mots, du jargon scientifique dans un langage passé de mode, du vieux notre-terrois. Etudier la transformation du langage avec le temps était extrêmement intéressant, mais ce n’était pas ce qui préoccupait Dean, avec cet ouvrage.
Elle finit par s’asseoir sur la table en froid métal, sans se soucier du sang séché qui la tâchait encore. Continuant de réciter à haute voix le livre alors qu’elle l’avait laissé plus loin. Jean l’avait déjà lu, bien sûr. Et avec sa mémoire photographique, il n’y avait rien, ou presque, qu’elle oublie.

« Les changements d’état et leurs conséquences sur- …Tu as été fort occupé, Dean. » s’interrompt-elle en entendant le sorcier s’approcher de l’ouverture de la grotte, de sa voix trop jeune, emplie d’une arrogance vieille de plusieurs siècles. Elle pouvait le reconnaître, à sa démarche et l’odeur de son sang.
Jean lève les yeux vers le sorcier encore plongé dans le noir et penche la tête sur le côté. Elle ne parlait pas d’occupations comme la lecture, évidemment.

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Message#Sujet: Re: Heureux qui détiennent la science infuse | Dean   Heureux qui détiennent la science infuse | Dean EmptyVen 3 Mai - 17:54


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D

ean ne se mêlait pas au commun des mortels. Ou même des immortels, d'ailleurs. Le nombre de ses relations soutenues se comptait sur les doigts d'une seule main, et il s'agissait toujours là de relations plus qu'intéressées. Il n'aimait pas ces contraintes sociales qui vous obligeaient à vous lier à autrui.

Il n'aimait tout simplement pas la présence des autres, qui ne lui semblait utile qu'au nom d'un intérêt purement scientifique. Sa maladie était un excellent prétexte à son isolement, et à tout le temps qu'il pouvait passer au fin fond de sa grotte, à mener ses petites expériences sans jamais voir personne.... même s'il y avait bien longtemps qu'il n'avait plus vraiment besoin d'un prétexte.

C'était également l'un des avantages à vivre en dehors de la société, l'on a nul besoin alors d'en respecter les règles, et l'on a moins encore de comptes à rendre à qui que ce soit. Bref, en ayant connaissance de cela, l'on pouvait être étonné de le voir accueillir la présence de Jean dans son laboratoire (ou un de ses principaux lieux d'expérience pour être plus exact) sans ciller et sans intervenir derechef. Tout le monde a ses exceptions, cette vieille sage aux allures de gamines en était une pour lui.

Pour cause, si quelqu'un dans toute notre terre pouvait se targuer de connaître Dean Appers, ce devait être elle. Pas ses sbires les plus fidèles, qu'il s'agisse de Cordelia ou de Julian, pas davantage ceux qui cherchaient désespérément à lui nuire. Elle l'avait accompagné, à plus ou moins de distance, dans plus d'une étape de son existence. En conséquence, non, il n'envisagerait pas de la mettre dehors (encore qu'il réservait aux intrus sort beaucoup moins tendre - il ne faudrait pas que tout ce qui se tramait ici s'ébruite encore davantage).

-Jean
, la salua-t-il, une esquisse de sourire au coin des lèvres. Aucun commentaire sur sa remarque, c'était si évident qu'il n'estimait pas avoir besoin de confirmer quoi que ce soit à ce sujet. Que me vaut le plaisir de ta visite ?

Au fond, la question était rhétorique, il n'y avait pas forcément de prétextes à leurs rencontres. Mais il n'y en avait aucun besoin non plus. C'était en partie l'intérêt de leurs conversations quand elles avaient lieu, ce qui ne leur conférait pas pour autant la moindre vacuité, ceci dit.



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Message#Sujet: Re: Heureux qui détiennent la science infuse | Dean   Heureux qui détiennent la science infuse | Dean EmptyJeu 16 Mai - 11:32


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L

es yeux perçants de Jean attrapent le presque-sourire du sorcier, et elle sourit aussi en retour, sourire aux canines affutées et lèvres cramoisies, rouge à lèvre qu’elle avait dérobé il y avait quelques temps à une femme qui lui avait servi de dîner. Rouge à lèvre qui lui allait bien mieux qu’à l’humaine, de toute manière. Un sourire sincère.

Elle le connaissait, Dean. Mieux que ses larbins, mieux que ses pantins, mieux que ses victimes qui plongeaient bien souvent tête la première dans les subtiles toiles tissées par lui. Elle avait vu son potentiel, avant tous les autre, ce qui, évidemment, la faisait se sentir extrêmement fière. Elle aimait se sentir plus importante–ou plus exactement, que cela soit reconnu car elle n’avait pas besoin de misérable rassurance pour se sentir supérieure. Elle aimait le fait qu’elle soit spéciale, pour Dean.
Cela, entre autre, le rendait spécial à ses propres yeux.

« J’avais envie. » Envie de venir, envie de passer, que ce soit en coup de vent ou une série de jours, elle l’ignorait encore. Envie, tout simplement, et Jean ne se refusait jamais quoi que ce soit. Elle faisait ce qu’elle voulait, quand elle le voulait, un comportement qui n’était pas sans rappeler celui d’un enfant capricieux, mais qui relevait, surtout, de sa supériorité intellectuelle. L’ennui était son pire ennemi, après toutes ses années. Alors elle prenait quand elle voulait prendre, elle saignait quand elle voulait saigner, et considérait que c’était son droit. Elle n’acceptait l’autorité d’Eric uniquement parce qu’elle ne voulait pas sa place (même si elle était persuadée que, depuis le temps, elle aurait pu le battre, cet arrogant à l’esprit étroit qui avait, de ses mains, massacrés tous les vampires les plus anciens, toutes les mémoires vivantes, inestimables. Bon débarras, Jean n’en devenait que plus précieuse pour son savoir).

Elle n’avait pas de raison précise, juste une pulsion et, peut-être, la solitude. Ce qu’elle ne reconnaîtrait pas.
Car Jean n’avait besoin de personne.
C’était les autres qui avaient besoin de Jean.

« Un vampire de plus d’un siècle est en train de se décomposer. J’ai pensé à toi. Tu aimerais voir ça. » Je pourrais te le raconter, qu’elle sous-entend, afin qu’il lui demande, qu’il cherche à savoir ce qu’elle savait, qu’il ait besoin d’elle.
Les jours qu’il lui avait fallu pour vieillir, se décomposer, mais sans mourir car il était immortel, ce que son apparence ne pouvait défaire… Jusqu’à ce que sa peau commence à s’effriter, ses os à sa voir… Une fin odieuse. Elle ne pouvait même pas imaginer ses souffrances (même si elle en avait connu son lot, lorsque son créateur était encore là). Pourtant, le vampire refusait d’être achevé, il pensait mériter cette souffrance, le fou. Mais elle savait que Dean trouverait son intérêt dans l’étude unique de cet être immortel qui s’en allait devenir poussière.

Jean gratte le sang séché sur la table et emmène ses doigts à sa bouche, les léchant curieusement. Et grimace, car elle était habituée au sang chaud venu de la source, pas à cette denrée périmée. Du sang de fée, pour répondre à sa question.

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Message#Sujet: Re: Heureux qui détiennent la science infuse | Dean   Heureux qui détiennent la science infuse | Dean EmptyJeu 16 Mai - 17:41


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E

lle avait envie. Soit. La réponse convenait à Dean. Elle lui suffisait, tout du moins. Le Sorcier n'aurait pas toléré une telle réponse de la part de n'importe qui, mais Jean, une fois n'est pas coutume, n'était pas à considérer exactement comme n'importe qui. En l'occurrence, que ses visites ne soient pas le fruit d'une impulsion particulière lui allait très bien en soi, il n'y avait pas besoin de chercher plus lui. Qu'elle ait eu envie de pallier à l'ennui ou simplement de lui rendre visite importait peu. Elle allait là, et puisqu'elle était là, il profitait de leur conversation improvisée.

Le fin sourire sur les lèvres de Dean n'en disparut pas quand la buveuse de sang lui parla, avec une nonchalance qu'il estimait calculée, qu'un vampire plus que centenaire était en train de doucement se décomposer. La nouvelle pourrait susciter chez d'autres un frisson d'horreur, ce n'était pas son cas... en même temps, il en avait vu d'autres, et ils le savaient tous les deux. Dean et lui n'avaient pas parlé ensemble de sa dernière initiative, mais si quelqu'un devait d'office conclure que le responsable de la situation était sous ses yeux, c'était évidemment elle. Peut-être qu'il aurait dû la prévenir, pour qu'elle ne se laisse pas prendre à ce même piège... mais non. Et de toute évidence, puisqu'elle gardait d'apparence toute la fraîcheur d'une jeunesse évanouie depuis bien longtemps, ce n'était pas du tout nécessaire.

-Ce doit être un cas relativement intéressant,
admit-il alors simplement.

Ce qui était vrai. Il ne répandait pas la souffrance sans raison, il ne prenait même pas vraiment de plaisir à cette dernière, d'ailleurs (à quelques exceptions près), il se contentait d'analyser les conséquences de ses actions... et souvent, il est vrai, elles résultaient en quelque épreuve pour ses petits rats de laboratoire. En ce moment à l'air libre.

-J'y jetterai un oeil.


Même s'il quittait rarement son repère, le point commun qu'il avait avec les vampires était son incapacité totale à supporter le soleil, en conséquence, ces créatures restaient les plus simples à atteindre pour lui. Et en effet, il serait dommage de se priver d'observations telles que celles qui lui seraient peut-être proposées.

-Je peux te proposer du sang un peu plus frais, si tu veux,
ajouta-t-il en la voyant gratter du sang séché sur sa table pour le porter à ses lèvres.



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Message#Sujet: Re: Heureux qui détiennent la science infuse | Dean   Heureux qui détiennent la science infuse | Dean EmptySam 4 Avr - 23:48


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J

ean ne s'étonne même pas que le sorcier n'attrape pas la deuxième perche qu'il lui tendait. Il fallait dire que, depuis le temps, elle le connaissait. Ou tout du moins, se targuait de la connaître mieux que tous les autres. Ce qui allait dans les deux sens : il l'avait vue, dans plusieurs phases, dans toutes ses humeurs, des plus "habituelles" aux plus sombres... Alors non, elle ne s'en étonne pas, mais elle aurait quand même aimé ne pas avoir à l'interroger pour avoir une confirmation de ce qu'elle suspectait. Et puis, même si elle lui posait la question, pas certain qu'il lui réponde clairement. Dean était un mortel à part, elle l'avait toujours su. C'était pour cela qu'elle l'avait repéré. C'était pour cela qu'elle n'était pas venue massacrer de fureur quelques uns de ses petits soldats lorsque les premiers vampires étaient tombés malades.
Aussi, sans doute, parce que cette maladie était une malédiction pour les autres... Mais pas forcément pour elle. Parce que... C'était comme une partie de la réponse qu'elle espérait. De la seule et unique demande qu'elle ait jamais faite à Dean.

Quand elle le voit, avec ses rides et ses yeux perçants comme un scalpel, Jean ne voit pas juste le plus puissant sorcier de sa génération, le plus progressiste scientifique, ou le plus cruel... Non. Elle le voit enfant, adolescent, homme, enfant. Elle voit son évolution, et elle sourit. D'autant plus qu'elle sait qu'il la traite différemment de tous les autres et, c'est très appréciable, pour son ego.

Quand elle le voit, elle se souvient...

...L'enfant était étrange. Elle l'avait surpris, après son repas, sortant pendant la nuit pour attraper un chat. L'emporter chez lui, pour tester des potions, des sorts. Drôle de petit sorcier, à la peau plus pâle qu'un vampire, qu'il s'appliquait avec une concentration immense. Jour après jour, Jean se surprend à l'observer, le guetter, le suivre lorsqu'il s'aventure dehors. Elle ne pense pas une seule fois à le vider de son sang, trop occupée à tenter de le cerner. Si étrange. Si unique. Elle n'avait jamais vu un mortel comme ça. Un mortel qui craignait le soleil.
Une nuit, elle s'était perchée à la fenêtre de l'enfant...


Et ne l'avait jamais regretté. Même s'il n'avait toujours pas trouvé ce qu'elle voulait plus que tout au monde.

« Je suppose que tu ne parle pas du tien ? » répond-t-elle avec arrogance, un sourire hautain au coin des lèvres. Jean descend de la table d'examen pour aller rejoindre Dean, ses talons hauts claquant sur la roche. « Je crains que tu n'ai passé le stade de la fraîcheur depuis un moment, Dean très cher. »

Pour n'importe qui, s'aventurer dans le labyrinthe des sorciers des grottes était une très, très mauvaise idée. Qui s'était avérée fatale pour un grand nombre de créatures. Elle le savait bien, elle avait déjà eu plusieurs fois des restes. Pourquoi pas ? Qu'il s'agisse de son "peuple", ou non, elle n'avait plus cette faiblesse humaine qu'on appelait compassion. S'ils étaient assez faibles pour être tombée dans la toile de Dean, tant pis pour eux. Jean était la dernière personne qui viendrait les secourir.
Et faire confiance à Dean était sans doute idiot, pour les autres, mais elle ne pensait rien avoir à craindre de lui. Leur relation était spéciale. L'avait toujours été, et le resterait, jusqu'à ce que l'un des deux ne meurent. Autrefois, elle aurait pensé "jusqu'à ce qu'il meurt", mais rien n'était moins sur. Dean semblait plus déterminé à vivre qu'elle. Et Dean avait prouvé plus d'une fois être capable de surpasser les lois de la physique ou de la magie, pour servir ses intérêts et expériences. Jean... Comme son humeur qui changeait déjà, n'avait rien qui la raccrochait à sa non-vie de malheur.

« Je te suis avec plaisir. » qu'elle chantonne presque, voix enfantine et soudain beaucoup plus plaisante.

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Message#Sujet: Re: Heureux qui détiennent la science infuse | Dean   Heureux qui détiennent la science infuse | Dean EmptyDim 5 Avr - 9:12


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U

n sourire s'esquissa au coin des lèvres du sorcier quand Jean suggéra que ce n'était pas son sang à lui qu'il lui proposait. Evidemment que non, et il n'entendait pas ses paroles comme une menace. Il n'irait pas prétendre qu'au cours de leur première rencontre, Dean avait eu peur qu'elle ne lui saute à la gorge et s'abreuve à même son cou, mais ces considérations étaient loin derrière, à présent. Si Jean avait voulu le tuer ou se nourrir de son sang, voilà longtemps que ce serait chose faite... ou que Jean serait morte en essayant, va savoir.

Il ne l'entendait pas comme un reproche ou même une pique désagréable quand Jean ajouta qu'il n'était pas de toute première fraîcheur (contrairement à elle, qui ne vieillissait pas d'un pouce). C'était le cas, il en avait conscience, et il n'en était pas déranger. Ce pouvait paraître contradictoire au regard de ses ambitions, mais vieillir ne dérangeait pas Dean, pas le moins du monde. Et il préférait de très loin l'homme qu'il était à présent que celui qu'il avait pu être dans sa vingtaine. Non, vieillir n'était pas un problème. Le problème était de ne pas mourir. De se guérir de cette maladie qui gagnait du terrain sur un corps de plus en plus faible. Et c'était un problème qui n'avait pas encore su trouver de solution, malheureusement. Il n'enviait certainement pas la jeunesse de Jean, qui était par ailleurs bloquée à un âge bien peu enviable de la vie. Mais l'éternité qu'elle avait devant elle, oui. Vous me direz, se laisser transformer aurait pu être une solution, peut-être même que Jean aurait accepté de lui rendre cette faveur, mais il n'en était pas question.

Dean hocha la tête et invita donc d'un geste Jean à le suivre, l'entraînant à travers le dédale des grottes. Il avait une idée précise à l'esprit. Elle ne lui était venue qu'à l'instant où Jean avait fait son apparition dans son sillage, mais puisqu'elle était là, autant mettre sa présence à profit. Et la buveuse de sang, de son côté, pourrait saisir cette opportunité de se faire un petit gueuleton. Il l'entraîna finalement jusqu'à un laboratoire où attendait une de ses dernières victimes. Une fée. La vingtaine. Du sang frais. Là depuis trop peu de temps pour être encore trop affamée et amochée. Elle ferait sans doute le bonheur de Jean.

-Bois à ta soif, si le coeur t'en dit. Tu me rendrais un grand service, en revanche, si tu pouvais seulement transformer notre cobaye ici présente sans la tuer.




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Message#Sujet: Re: Heureux qui détiennent la science infuse | Dean   Heureux qui détiennent la science infuse | Dean EmptySam 31 Juil - 13:52


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L

a promesse d’un bon repas (gratuit, et sans effort) était plus que tentante, et cela aurait suffi à améliorer l’humeur d’un autre qu’elle. Si la voix de Jean se fait chantonnante, son humeur se met pourtant à dégringoler. Parler d’âge, même aussi peu, lui rappelle le sien, le réel autant que l’apparent. Lui rappelle la raison de tous ses malheurs. Jean marche à la suite de Dean sans tenter de relancer la conversation, trop assoiffée et intriguée par le présent surprise que lui faisait Dean. Elle n’était pas naïve au point de croire qu’il lui ferait un présent comme ça sans la moindre arrière-pensée -c’est que c’était aussi pour ça qu’elle l’appréciait, Dean, son brillant esprit retors, toujours rempli de plans et de sujets d’expériences- mais elle ne pensait pas qu’il ferait quoi que ce soit qui puisse réellement la blesser. Peut-être qu’il veuille qu’elle le débarrasse d’un sujet d’expérience raté, en revanche…

… Quoique. Ils ont beau se connaître depuis presque l’entièreté de la vie du sorcier… Il ne lui avait pas donné le moindre indice sur ce qu’il avait lancé sur les vampires. S’il n’avait encore rien confirmé ni infirmé à haute voix, elle ne voyait personne d’autre capable de faire cela. Dean était à sa connaissance le plus puissant sorcier existant, et brillant. Ça ne pouvait être que lui. La seule raison qui l’empêche de se jeter tête la première dans le vif du sujet et l’odeur qui lui met l’eau à la bouche. Du sang de fée, sucré et puissant. Jeune. Elle n’avait pas si souvent l’occasion de se nourrir du sang d’autres créatures que les humains ; c’était plus rare à débusquer, et plus dangereux à attaquer. Même si Jean ne craignait pas grand-chose, surtout pas de mourir. Et puis ce n’était pas comme si elle se privait, le sang humain restait son crû favoris. Mais un peu d’exotisme de temps à autre…

Elle ne bat pas un cil devant l’état de la jeune fée enchaînée. Jolie. Jeune, mais pas trop. Elle a envie de lui voler sa peau. La pulsion est si puissante qu’en un instant elle arrive à l’autre bout de la pièce ce qui semble encore plus terrifier la victime. Les pupilles dilatées elle agrippe les cheveux de la fée violemment pour tirer sa tête en arrière et la toiser.

« Mais qui me dit que ce n’est pas un cadeau empoisonné ? » Jean peut être particulièrement violence et sadique, mais elle est encore en contrôle malgré l’alléchant repas. Elle lance un sourire-grimace aux canines très pointues vers Dean. « J’ai l’impression que je te rend tout le temps des services mais- » elle prend un air plus menaçant, la tête légèrement penchée sur le côté comme un animal en chasse. « -ce n’est pas réciproque. » Les menaces de Jean n’ont en vérité pas de vrai fondement. Elle aime bien de temps en temps donner des piqures de rappel, parce qu’elle est un vieux vampire horriblement orgueilleux qui n’aime pas ne pas être le centre du monde… Mais Dean à une place particulière dans sa vie d’immortelle. Pourtant, il n’avait toujours pas exaucé son souhait, la seule demande qu’elle lui ait faite… La sortir de ce corps trop enfantin, juvénile. Mais il avait l’air enfin de s’en rapprocher, avec sa dernière création… Elle griffe assez douloureusement la peau du crâne de la fée qui se met à pleurer, pitoyablement.

Jean ricane mais ne fait rien d’autre. Attend, en fixant Dean de ses prunelles de prédateur, la soif se mêlant à la déprime et à l’envie de violence… Elle est entre-deux états, entre-deux humeurs, et la réaction du sorcier pourrait déterminer de quel côté la balance finira par pencher.

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Message#Sujet: Re: Heureux qui détiennent la science infuse | Dean   Heureux qui détiennent la science infuse | Dean EmptySam 31 Juil - 14:51


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-J

e ne pense pas t'avoir jamais fait le moindre cadeau que l'on puisse qualifier d'empoisonné, pourquoi commencerais-je maintenant ? se contenta de répondre le Sorcier dans un haussement d'épaules quand la buveuse de sang remit en question la pureté de ses intentions.

Oh, en soi, ses intentions n'avaient rien de pure, mais si ce petit gueuleton devait être défavorable à qui que ce soit, il était convaincu que ce ne serait pas tant à Jean qu'à la jeune fille qu'il attendait qu'elle transforme afin de pouvoir procéder par la suite à de nouvelles analyses sur ce même cobaye. De Jean, il n'attendait que de la voir se repaître de l'un de ces festins qu'elle n'avait pas si souvent l'occasion de savourer, et c'était tout, le reste ne lui appartiendrait pas vraiment, et il ne mentait pas quand il affirmait que ce cadeau n'était pas empoisonné, ni au sens propre, ni au sens figuré.

Oh, qu'elle en doute était, dans le fond, tout à son honneur, parce qu'elle le connaissait bien, et que par conséquent elle connaissait ses méthodes, mais ce qu'il faisait subir à d'autres, il n'avait pas l'intention de le lui infliger, il avait quelque part toujours fait preuve de ce qui se rapprocherait d'une certaine forme de respect à son adresse. Privilège qu'elle avait gagné pour avoir fait partie de sa vie depuis bien plus longtemps que n'importe qui ayant accès à ces grottes sans en être les victimes. Donc non, il ne comptait pas la lui mettre à l'envers, pas plus qu'il ne comptait renoncer à l'aide qu'il avait dans l'intention de lui apporter. Bien sûr, il en retirait quelque chose puisque cela aiderait ses propres recherches et alimenterait sa curiosité intellectuelle.

-Tu es impatiente
, se contenta de répondre Dean le plus posément du monde.

Il ne comptait pas se laisser intimider ou influencer par le discours de son interlocutrice. Il faudrait, pour cela, que cette dernière déploie des arguments qu'il considèrerait comme convaincants, et la menace, qu'il aimait tant utiliser avec les autres, ne fonctionnait pas sur lui, sans doute parce qu'il avait passé l'âge de se sentir intimidé, et surtout, il pensait suffisamment connaître son interlocutrice pour savoir qu'elle était motivée par son impatience, certes, mais qu'elle savait aussi ce qu'elle pouvait gagner à le laisser faire.

-J'ai travaillé à ton problème, et j'y travaille toujours, j'ai même obtenu de bons résultats. Tu pourrais dès maintenant trouver une apparence plus... cohérente. L'ennui, c'est que cela te tuerait à petit feu en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire... alors peut-être est-il préférable d'attendre encore un peu, tu ne penses pas ?




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Message#Sujet: Re: Heureux qui détiennent la science infuse | Dean   Heureux qui détiennent la science infuse | Dean Empty

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