L'amour vache n'est pas toujours la bonne solution. (Jane <333)

L'amour vache n'est pas toujours la bonne solution.

Jane n’avait pas encore réintégré leur maison. Edward devait bien avouer qu’il avait envie qu’elle revienne vivre chez eux, mais en même temps il savait aussi qu’il ne devait pas être trop pressé. Qu’il devait être patient, justement parce qu’il fallait qu’ils prennent leur temps tous les deux, qu’ils se concentrent sur le fait qu’ils devaient être bien, trouver un équilibre, avant de se lancer un peu plus vivement. Cela dit, ça ne voulait pas dire qu’ils n’étaient pas bien ensemble, au contraire. Ils se voyaient le plus possible, ils vivaient une relation comme un couple qui prenait leur temps tout simplement, comme un couple… normal.

C’était ça le grand changement de la situation, ils essayaient d’agir de la façon la plus normale possible, de ne pas aller trop vite et surtout de ne pas mettre la charrue avant les bœufs. Mais ça ne voulait pas dire qu’ils ne pouvaient pas être eux même non plus, des personnes incapables de rester trop longtemps loin l’un de l’autre. Edward avait besoin de la présence de son âme sœur, de sa chaleur… Au fond, ils avaient tous les bénéfices de la vie de couple, sans les inconvénients que la routine pouvait clairement les ennuyer. Pour le moment, ils s’en sortaient bien. En tout cas, Edward avait envie de croire qu’ils s’en sortaient même parfaitement bien.

Ils mettaient certaines choses en place, la reconstruction de la cabane était en cours. Ils avaient encore énormément de travail pour ça évidemment, mais Edward avait envie de croire qu’ils pouvaient quand même terminer assez rapidement. Ainsi, ils pourraient y mettre leur feu, ça sera leur endroit secret où ils allaient pouvoir se retrouver que tous les deux. Même si pour ça, ça allait leur demander encore pas mal de travail. Sauf qu’ils n’allaient pas non plus travailler à longueur de temps, qu’ils pouvaient prendre la peine de se détendre et de profiter pleinement du beau temps. C’était d’ailleurs avec cette idée là que le jeune homme avait décidé de se rendre à la taverne, sans avoir prévenu Jane cela dit. Il n’avait pas pris la peine de le faire, mais il savait qu’elle était disponible. Ils en avaient parlé, il savait qu’elle n’avait rien de prévue et c’était bien pour ça qu’il prenait la peine de venir la trouver. Il frappa à la porte de sa chambre de la taverne que Jane occupait, attendant qu’elle l’ouvre. Quand ce fut le cas et qu’il se retrouva devant elle, il afficha un énorme sourire. En même temps dès qu’il voyait son âme sœur, il ne pouvait pas s’empêcher de sourire.

« Dis-moi que tu as du temps devant toi, pour venir pique-niquer avec moi au bord du lac. » Affirma-t-il, en montrant un panier où se trouvait tout un tas de truc à manger et à boire.

Un rendez-vous galant, une idée comme ça, dans le seul but qu’ils soient ensemble tous les deux, qu’ils profitent du temps ensemble. Avant que Edward ne récupère Samuel chez sa mère, puisqu’ils n’avaient pas encore pleinement passer ce cap.

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J

ane mentirait en affirmant qu'elle n'avait pas parfois quelques regrets, et surtout l'envie de retourner vivre chez Edward, chez elle, en sautant toutes les étapes essentielles pour revenir à ses anciennes habitudes, mais même si elle éprouvait parfois un certain manque, elle était contente de la situation telle qu'elle était. Elle avait l'impression de redécouvrir son âme soeur, leur relation était plus douce, plus apaisée. Ils n'entraient pas constamment en conflit, ils ne se prenaient plus la tête pour un oui ou pour un non, ils profitaient simplement de l'instant, et Jane estimait vraiment aimait Edward plus que jamais, alors qu'elle pensait d'ores et déjà l'aimer plus que tout.

Ils se laissaient vivre, tout simplement, et c'était un vrai bonheur... même le fait de ne pas forcément planifier leurs rendez-vous à l'avance avait, en fin de compte, quelque chose d'exaltant. Il n'y avait pas de routine, il n'y avait pas d'attentes trompées... ça lui faisait un bien immense. Même s'il fallait parfois accepter la frustration quand l'un espérait retrouver l'autre et que cela ne se faisait pas, notamment dans les moments où Edward devait garder Samuel. Même si la jeune femme savait qu'elle devait accepter l'existence de ce gamin, elle voulait attendre d'être complètement prête plutôt que de faire semblant d'être totalement prête, en fin de compte.

Comme beaucoup de ses journées, Jane était occupée à ne pas faire grand-chose. Elle était allongée sur son lit (cette chambre avait beau ne pas être la sienne, techniquement, elle l'accaparait depuis un moment, maintenant, au point d'avoir réellement le sentiment d'y vivre depuis une éternité), et elle lisait un livre. Quand on frappa à la porte, elle se releva d'un bond. Pas besoin de se poser la question, elle savait de qui il s'agissait. Elle se recoiffa du plat de la main. Elle n'était pas franchement sexy, dans son jean et son T-shirt trop large, mais en même temps, Jane était tout sauf coquette, et Edward le savait. La jeune femme alla ouvrir, un large sourire aux lèvres, qui répondait au sien. Il lui proposait un pique-nique au bord du lac, elle n'allait certainement pas dire non, bien au contraire.

-Je devrais réussir à trouver une petite place dans mon emploi du temps, répondit-elle d'un ton mutin en enroulant ses bras autour de son cou. Elle déposa ses lèvres sur les siennes. Surtout si tu as tout préparé toi-même. Tu as cuisiné, au moins ? demanda-t-elle, taquine.

La vérité, c'est qu'il pouvait bien avoir débarqué avec deux bières et un paquet de chips, elle serait heureuse. Elle serait heureuse parce qu'il était là. Un simple regard dans sa direction la faisait complètement fondre, la rendait absolument dingue. Et elle comptait bien faire que ça dure toujours.

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Voir le sourire de Jane illuminer son visage était tout bonnement agréable. Surtout avec le fait que Edward espérait que ce sourire était en partie une réponse au fait qu’il était là, qu’elle était heureuse de le voir venir. Edward ne se posait plus autant de questions sur eux, même s’il était d’ores et déjà pas la personne qui se posait le plus de question sur leur relation. Mais le jeune homme avait vraiment le sentiment qu’ils se contentaient juste de vivre au jour le jour, de profiter de l’instant présent, sans se prendre la tête. Ils ne se prenait plus la tête, du moins pour l’heure, ils n’entraient pas en conflit. Ils étaient juste heureux de se retrouver quand ils se retrouvaient, sans avoir forcément prévu de le faire à l’avance. Mais en espérant quand même pouvoir passer le plus de temps possible ensemble.

Edward était parfaitement ravi d’entendre son âme sœur affirmer qu’elle pouvait trouver une place dans son emploi du temps pour lui. Le jeune homme savait qu’elle n’aurait aucun problème à le faire. Bon, en même temps, Jane pouvait avoir quelque chose de prévu et il ne lui en voudrait pas si jamais c’était le cas et qu’ils ne pourraient pas passer du temps ensemble. Mais en même temps, il avait juste envie de profiter de la présence de son âme sœur, de pouvoir passer du temps en sa compagnie. Encore plus d’ailleurs quand elle vint enrouler ses bras autour de son cou pour s’emparer de ses lèvres. Comme il adorait quand ils pouvaient se retrouver comme ça. C’était l’avantage du fait qu’ils ne passaient pas leur temps ensemble, c’était qu’il y avait des moments comme celui-ci où ils se retrouvaient tout simplement.

« Évidemment que j’ai cuisiné. » Répondit-il dans un sourire, avant de reprendre. « Je pense même que ça peut être bon. »

Il n’avait rien fait de complexe alors en soit, il n’y avait aucune raison que ça ne soit pas bon. Et il n’avait pas non plus tout cuisiné, il s’était aussi contenté de mettre des trucs tous prêt. De quoi manger, juste, parce qu’ils aimaient ça manger tous les deux. Et qu’il se disait que joindre l’agréable d’un moment avec Jane, avec l’agréable de manger et de boire… c’était juste rendre cet instant parfait. Puis bon, quand il était question de Jane, il était capable d’en faire tellement, juste parce qu’il aimait lui faire plaisir (ce qui n’avait rien à voir avec l’homme qu’il était autrefois avec son âme sœur, mais ils avaient évolué tous les deux).

« J’espère que tu as un maillot de bain dans tes affaires. » Ajouta-t-il dans un sourire en coin.

Parce qu’il ne voyait pas pourquoi ils ne profiteraient pas du beau temps, du lac. Tant qu’à faire. Et ce n’était pas comme si le lac pouvait réellement leur causer plus de dégâts que ce qu’il leur avait déjà fait, en leur ôtant leur lien. Qui ne les empêchait pas de profiter pleinement de l’autre.

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E

dward n'aurait reproché qu'en plaisantant à Edward de ne rien avoir cuisiné si ça avait dû être le cas. Ce n'est pas comme si elle attendait de lui plus que ce qu'il lui offrait déjà, à savoir sa gentillesse, son attention, sa douceur, sa présence... lui, en somme. Malgré tout, elle aimait ce que cela connotait. Elle aimait qu'il ait pris ce temps pour elle, elle aimait le fait qu'il ait vraiment pris soin d'elle, qu'il ait mis les petits plats dans les grands juste dans l'optique de lui faire plaisir. Il faisait vraiment des efforts pour elle. Et le moindre de ces efforts était clairement apprécié à sa juste valeur. Et elle acceptait de le croire s'il affirmait qu'il leur avait même apporté quelque chose de bon. Elle ne demandait qu'à voir, mais elle ne pensait pas qu'elle serait déçue, ceci dit. Elle ne pourrait pas l'être d'un moment passé avec lui.

-Je devrais réussir à trouver ça, répondit Jane, toujours rayonnante. Entre, le temps que je me change, ajouta-t-elle avant de l'entraîner à l'intérieur et de refermer la porte derrière eux.

Elle avait bien envie de profiter du beau temps, et elle ne comptait pas les enfermer dans cette chambre très longtemps, mais puisque cette visite était impromptue, il fallait bien qu'elle se prépare un minimum. Comme il fallait s'y attendre, sa chambre était déjà un bordel sans nom, mais elle ne s'en souciait pas réellement tandis qu'elle fouillait son armoire où ses vêtements avaient été dispersés en vrac pour trouver une tenue qui convienne. Le choix n'était pas immense, Jane n'avait pas un milliard d'affaires et avait au passage laissé une partie d'entre elle chez eux, elle ne s'était pas vu s'encombrer de toute sa garde-robe. Elle finit par mettre la main sur son maillot de bain et sur une robe légère, roulée en boule et par conséquent froissée, mais peu importe.

-Comment tu vas, sinon ? demanda-t-elle en se changeant sans aucune pudeur sous ses yeux, ravie à vrai dire de laisser paraître sa nudité le temps simplement d'abandonner ses sous-vêtements pour les troquer contre son maillot deux pièces, qu'elle recouvrit rapidement de sa robe avant de se mettre en quête d'un chapeau de soleil et d'une serviette, bref, de tout le nécessaire pour se la couler douce au soleil tranquillement en charmante compagnie.

Avoir à demander comment Edward allait était encore un peu étrange, d'une part parce que leurs pouvoirs perdus leur permettaient avant de toujours connaître la réponse à cette question, d'autre part parce que quand ils étaient tout le temps ensemble, cela arrivait forcément moins, mais elle aimait cela aussi, dans leur nouvelle dynamique. Bien sûr, à un moment ou à un autre, elle ne demanderait qu'à passer à la date supérieur. Lais en attendant, la situation lui plaisait vraiment en tant que telle.

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Jane lui donnait le sentiment d’être vraiment rayonnante et ça lui faisait tellement de bien. Le fait de la voir comme ça, le rendait tout bonnement heureux. Il ne pouvait pas savoir avec précision ce que ressentait Jane, malheureusement, il devait se reposer sur ce qu’il savait, sur ce qu’il ressentait, sur ce qu’il pouvait voir sur son visage, sur la façon qu’elle avait de dire les choses. Mais au moins, le jeune homme avait vraiment le sentiment qu’elle appréciait son idée, tant elle lui semblait vraiment rayonnante. Edward ne se retint pas de renter dans la chambre de Jane, qui était quelque peu… en bordel, mais ce n’était pas comme s’il était spécialement étonné. Ou même choqué. En même temps c’était pareil chez eux (et ça arrangeait un peu que Jane et lui se rendent au lac plutôt que de se rendre chez eux… même si en soit les pièces à vivres étaient propres ainsi que la chambre de Samuel, mais ça c’était parce qu’il allait devoir le chercher plus tard), on ne pouvait pas dire que la maniaquerie était un trait de leur personnalité. Ce qui ne dérangeait pas Edward.

Dans tous les cas, le jeune homme se concentra bien plus sur son âme sœur qui cherchait de quoi se changer et ne manqua pas de se changer devant lui, en ne se préoccupant pas une seule seconde d’être prude. A quoi bon ? Ce n’était pas comme si le jeune homme ne connaissait pas son corps, ses courbes, par cœur. Et il profita pleinement de ce spectacle d’ailleurs, tout en répondant à sa question.

« Je vais bien. » Répondit-il simplement, parce que c’était le cas, il allait bien. « Tu m’as manqué. » Ajouta-t-il tout de même, parce que c’était vraiment le cas.

Dès qu’ils n’étaient pas ensemble, la jeune femme lui manquait cruellement. Mais il se faisait au fait de ne pas la voir tout le temps, quand bien même il avait hâte qu’elle revienne vivre chez eux. Pour le moment, ils avaient une sorte d’équilibre, avec ce plaisir immense de se revoir à chaque fois. Le jeune homme posa son panier et s’approcha de Jane, qui avait recouvert son corps d’une robe légère qu’il aimait bien (qu’elle soit froissée ou non, ce n’était pas le genre de détails qui préoccupait vraiment le jeune homme), posant ses mains sur ses hanches et vint déposer ses lèvres sur les siennes. Ces lèvres précisément lui manquaient cruellement. Mais quand il pouvait les retrouver, il se sentait toujours parfaitement bien.

« Et toi ? »

Ces échanges de banalités n’étaient pas vraiment quelque chose dont ils avaient eu l’habitude en effet. Contrairement aux couples normaux qui prenaient la peine de se demander comment ils allaient, de s’assurer qu’ils allaient bien tous les deux. Eux, ils avaient toujours ressenti ce que ressentait l’autre, même parfois avant que l’autre ne le comprenne. Et quand ils vivaient ensemble, ils n’avaient pas autant besoin de ce genre de rituel. Maintenant si, ce n’était pas désagréable.

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E

lle aimait sentir le regard tout particulier qu'Edward posait sur elle quand elle se mettait à nu au sens le plus propre du terme devant lui, elle aimait lire son désir, elle aimait qu'ils ne cessent jamais d'avoir ça en commun, elle aimait la façon qu'ils avaient de se plaire, avec le sentiment que ça ne changerait absolument jamais. Elle aimait aussi ce sentiment qu'elle avait d'être belle, nue ou habillée, quand il la regardait C'était une chose qu'elle avait rarement - voire jamais - éprouvée avant de tolérer qu'il la regarde, avant d'accepter le désir mutuel qu'ils avaient l'un de l'autre.

Edward allait bien, elle pensait qu'il disait vrai, même si elle ne pouvait pas en être sûre. Et évidemment, elle ne pouvait qu'y croire d'autant plus que le jeune homme semblait aussi rayonnant qu'elle l'était elle-même. Le seul plaisir de se voir et de passer du temps ensemble. Il ajouta qu'elle lui avait manqué, lui pareil. Le temps était long quand elle n'était pas avec lui. Elle avait l'impression qu'il s'écoulait avec une insurmontable lenteur, et elle passait presque plus de temps à penser à lui quand il n'était pas là que quand elle l'avait à ses côtés. Ceci dit, elle estimait que c'était une bonne chose. Une chose qu'elle aimait, en tout cas. Parfois, s'éloigner un peu nous permet de prendre la pleine mesure de ce que l'on possède, par ailleurs, cela lui permettait aussi de réfléchir à eux sous un autre angle, et elle aimait terriblement ça, aussi. Il déposa sues mains sur ses hanches, il l'embrassa de nouveau, elle lui rendit son baiser. Elle ne connaissait rien de plus agréable et de savoureux que le goût de ses lèvres. Jamais, ô grand jamais, elle ne serait capable de s'en lasser.

-Je vais bien. Et tu m'as manqué aussi. Je commençais à trouver le temps long, dit-elle alors, ce qui était vrai. Même si leurs dernières retrouvailles ne remontaient pas à il y a si longtemps, ça ne changeait absolument rien malgré tout. C'est toujours un peu la même chose, ici, c'est un peu lassant, par moments. Mais... ça va sans doute bouger. Elle hésita, elle n'avait aucune envie de gâcher le moment, mais en même temps, puisqu'ils parlaient des nouveautés, il paraissait plutôt normal de parler de ce qui avait été le plus marquant. J'ai croisé Preston. Par hasard, ici, à la taverne.

Elle retrouva finalement son chapeau et ses lunettes de soleil et les enfila rapidement, fin prête, et surtout déterminée à ce que cette simple prémisse à une discussion plus dense ne vienne pas gâcher le moment qu'ils s'apprêtaient à partager tous les deux.

-Je suis prête, on peut y aller.

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Jane qui répondait à son baiser, lui rendait quand il l’embrassait, c’était définitivement agréable. C’était tout simplement parfait. Jane lui affirma qu’elle allait bien. Edward n’avait pas d’autres choix que de la croire sur parole quand elle lui affirmait qu’elle allait bien. Il ne pouvait pas se reposer sur ce qu’il pouvait ressentir de ses sentiments. C’était assez déstabilisant en un sens, mais en même temps ils n’avaient pas le choix. Mais il ne voyait pas pourquoi elle lui mentirait. Au contraire, ils étaient dans une situation où ils n’avaient aucune raison de se mentir. C’était le cas en temps normal aussi, mais ça n’avait pas été un équilibre vraiment facile à avoir. Maintenant, définitivement, ils avaient appris à se parler bien plus qu’avant, à communiquer. Ce qui était quand même une base.

Edward en tout cas apprécia d’entendre qu’elle avait trouvé le temps long aussi, qu’il lui avait manqué. Quand ils ne se voyaient pas, ils se manquaient donc. Jane précisa que c’était toujours la même chose ici, que c’était lançant. Edward ne pouvait que la comprendre, parce qu’elle se trouvait dans cette chambre, seule et qu’elle n’avait pas forcément grand-chose à faire. C’était la même chose pour Edward aussi, sa vie était un peu plus mouvementée de son côté parce qu’il avait Samuel et qu’il devait s’en occuper. Ça l’occupait donc. Mais il n’avait pas spécialement envie de parler de Samuel pour le moment. Edward pensait dire quelque chose, mais Jane ajouta qu’elle avait croisé Preston par hasard à la taverne. Une information, Preston allait à la taverne ? Deuxième information… ils s’étaient dit quoi ?

Et mine de rien, comme ça, Jane trouva ses dernières affaires et lui affirma qu’ils pouvaient y aller. Bon, ce qu’elle venait de dire n’allait évidemment pas changer les plans du jeune homme, mais ça n’enlevait pas le fait qu’ils avaient surement des choses à se dire.

« Ok on y va. Et comme ça sur le chemin, tu vas pouvoir me parler de ta rencontre avec mon frère. »

Edward ne se montrait pas jaloux, pas comme ça avait pu être le cas avant. Ils en avaient longuement parlé, Edward savait que Jane avait envie de travailler de nouveau pour son frère, que c’était quelque chose qui lui avait plu et qu’elle avait envie de recommencer. Et lui, il acceptait qu’elle le fasse. Non pas qu’il ait réellement son mot à dire. Jane pouvait bien faire ce qu’elle voulait, il n’avait pas à lui dicter quoi que ce soit. Mais disons qu’il n’avait pas l’intention de péter un câble de jalousie parce qu’elle lui parlait, parce qu’elle travaillait pour lui. Oh, il prenait sur lui par conséquence parce que quand il était question de Preston c’était toujours un peu particulier, mais en même temps il encourageait vivement Jane de travailler.

Et histoire de, le jeune homme récupéra ses affaires, attrapa la main de son âme sœur pour l’entraîner avec lui. Parce que tant qu’à faire, ils n’avaient pas besoin d’attendre plus longtemps.

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E

dward ne pétait pas de câble, Edward ne s'emportait pas à l'évocation de son frère. Peut-être que cela semblerait être la moindre des choses pour beaucoup, mais connaissant son âme soeur, Jane savait quel progrès cela signifiait. Oui, ils avaient eu une longue conversation à ce sujet, et elle savait que le jeune homme l'avait pensé sincèrement quand il lui avait assuré que le fait qu'elle reprenne son ancien poste ne le dérangerait pas, mais il y avait parfois un véritable fossé entre ce qu'on pensait pouvoir encaisser et ce que l'on encaissait réellement dès lors que l'on se retrouvait devant le fait accompli. Elle-même l'avait vécu. Il y avait eu par exemple une grande différence pour elle entre le fait de se croire prête à accepter Samuel dans sa vie et le fait de l'avoir dans ses bras pour la toute première fois.

Il aurait tout à fait pu se sentir contrarié, mais elle n'avait pas l'impression que c'était le cas. Il semblait réellement prêt à l'écouter sans prendre la mouche, et elle aimait cette mentalité. Elle voulait qu'ils réussissent à se parler de tout et de rien sans monter dans les tours. Si le caractère explosif de leur relation l'avait sans doute attiré plus qu'elle ne l'assumerait aujourd'hui, ce n'était plus ce dont elle avait besoin à présent. Elle voulait juste... que tout soit tranquille, calme, apaisé, fluide... Et ça lui plairait complètement en fin de compte. Elle attrapa donc la main d'Edward quand il la lui tendit, referma la porte à clé derrière elle et descendit les étages, poursuivant au passage sa conversation.

-Je lui ai parlé du fait que j'aimerais retravailler pour lui. J'ai encore du mal à savoir si cette idée l'emballe ou pas. Il n'a pas dit non, mais il avait l'air étonné... J'imagine que c'est normal, il a juste du mal à nous suivre, et comme je lui ai pas tout raconté, je ne pense pas qu'il ait vrament compris pourquoi j'ai mis autant de temps avant de revenir vers lui. Elle marqua une pause, elle n'avait rien l'intention de dissimuler à Edward. Ils l'avaient bien compris, la communication et le dialogue étaient la clé. Même des non-dits qui pouvaient paraître anodins seraient susceptibles de mettre le feu aux poudres. Je lui ai dit que c'est toi qui m'avait encouragée à revenir... J'ai voulu... je sais pas, arondir les angles - je sais que c'est pas à moi de faire ça, mais comme on parlait de toi -, mais j'ai l'impression qu'il est question de toi, il refuse d'entendre quoi que ce soit.

Elle ne voulait pas remuer le couteau dans la plaie, mais c'était le genre de sujets suffisamment importants pour ne pas être mis de côté.

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Edward se surprenait lui-même de sa réaction alors que son âme sœur lui parlait de son frère. Preston était constamment un sujet bien difficile. Mais Edward ne se forçait pas réellement à bien le prendre, il avait affirmé à son épouse qu’elle pouvait retravailler avec son ainé, ce n’était pas pour rien. Il avait sincèrement envie de la soutenir, il avait sincèrement envie d’être là pour elle. Cela dit, le jeune homme avait sincèrement envie de savoir ce qu’ils s’étaient dit. Par une sorte de curiosité malsaine sans doute, parce qu’il y avait une part de jalousie. Il ne pouvait pas non plus complètement changer sa façon d’être et ce qu’il était au fond de lui.

Ils prirent le chemin, et Jane commença à lui raconter ce qu’ils s’étaient dit avec Preston. Elle lui avait parlé donc du fait qu’elle avait envie de travailler avec lui de nouveau, mais elle n’était pas certaine de savoir si c’était quelque chose qui intéressait son frère. Preston avait l’air étonné, mais ça c’était en grande partie parce qu’il ne connaissait sans doute pas la vérité. Autant dire qu’il ne comprenait pas forcément pourquoi elle avait mis autant de temps avant de revenir vers lui. En même temps, si Preston était capable de comprendre les myrihandes du feu, ça se saurait. Il n’avait pas été capable de comprendre son frère, et ça ne datait pas que de là d’ailleurs, c’était le cas depuis toujours.

Et apparemment, Jane avait tenté d’arrondir un peu les angles avec son frère… en affirmant que c’était Edward qui l’avait encouragé à lui demander de travailler de nouveau avec lui. Le jeune homme n’avait pas spécialement envie que Jane cherche à arrondir les angles entre les deux frangins, parce qu’il avait conscience que ça ne marcherait pas et surtout parce que ça n’était pas son rôle non plus. Avant, sans doute que Edward se serait contenté de s’énerver parce qu’elle prenait les devants… mais en même temps, le jeune homme avait conscience qu’elle n’avait pas pensé à mal.

« En même temps, c’est bien connu, Preston est un connard. » Ok, c’était sorti comme ça… sans qu’il ne soit capable de se retenir. Au fond, les deux frangins avaient bien plus de point en commun qu’ils ne voulaient l’assumer. Edward n’avait aucune envie de s’énerver, il se promettait que ça n’allait pas être le cas, mais en même temps il n’allait pas non plus se retenir de dire ce qu’il pensait. « Bon… c’est peut-être mon cas aussi. » Avoua-t-il. Le jeune homme n’avait aucune envie de s’énerver, parce que ce moment était le leur et qu’il n’allait donc pas s’énerver pour son frère, surtout pas pour son frère surtout. « Mais du coup… tu vas travailler de nouveau avec lui ? »

C’était quand même le but de tout cela, que Jane travaille de nouveau avec son frère ou non. Et si c’était le cas, il la soutenait pleinement, même s’il ne sautait pas forcément de joie à l’idée de parler gentiment de son frère.

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ane leva les yeux au ciel quand Edward rétorqua directement que Preston était un connard... Bon, Preston n'était peut-être pas tendre avec son petit frère, mais en règle générale, il évitait tout de même les insultes de cet acabit, et pour le coup, elle aurait voulu que le jeune homme fasse de même. Ce n'était pas son rôle de s'en mêler, elle le savait bien, et elle se sentait d'ailleurs soulagée que son âme soeur ne lui reproche pas d'avoir agi de la sorte, mais pour elle, c'était du gâchis, et même si personne ne lui demandait (plus maintenant du moins) de prendre parti, ça la rendait malheureuse pour eux deux. Leur rage était sans doute similaire à l'affection qu'ils avaient au fond l'un pour l'autre. Jane était très bien placée pour savoir que chez les Baker, quand l'amour ne réussissait pas à s'exprimer convenablement, il se métamorphosait en haine.

Oui, ce n'étaient pas ses affaires, mais en même temps, elle estimait que ça l'était un peu quand même... parce qu'Edward était l'homme qu'elle aimait. Elle voullait qu'il soit heureux, et pour l'être totalement, il faudrait sûrement qu'il fasse la paix pour de bon avec son aîné... S'ils réussissaient, ne serait-ce qu'un minimum, de faire un pas l'un vers l'autre, ça irait déjà un peu mieux. Et ça ferait du bien à tout leur entourage. Déjà elle, qui n'avait aucune intention d'être prise entre deux feux, mais elle pensait à Ambre, surtout, qui n'avait rien demandé à personne. Bon, elle aussi elle avait son fichu caractère (Jane était bien placée pour le savoir), mais au bout du compte, elle réussissait à s'entendre avec les deux frères. Pourquoi ça semblait si impossible pour Edward et Preston ?

Elle sourit doucement quand Edward reconnut qu'il était lui aussi un connard, "peut-être". Jane n'allait pas chercher à le contredire. Pas parce qu'elle pensait qu'il en était un, elle ne le pensait plus du moins, mais parce qu'elle ne pouvait tout de même pas prétendre que, parfois, il ne se comportait pas en connard. Et puisque ce n'était plus elle qui en faisait les frais, maintenant (et elle espérait que ça continue), Preston en faisait les frais. Preston qui n'était pas non plus innocent dans l'affaire, mais passons.

-C'est parti pour, oui, répondit Jane.

Elle avait encore du mal à se faire à l'idée, surtout parce qu'elle se demandait si Preston ne l'avait pas réembauchée par pitié ou par résignation. Elle ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas l'accueillir à bras ouverts, mais de fait, elle avait le sentiment de devoir reconquérir une place déjà conquise.

-Vous devriez vraiment vous parler, tous les deux - vous parler, pas vous engueuler -, vous pouvez pas continuer éternellement comme ça.

Jane n'insisterait pas sur le sujet si Edward le décidait, mais après tout, elle ne pouvait pas rester étrangière et indifférente à ce qui était forcément une préoccupation de son âme soeur, qu'il l'admette ou non.

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Edward afficha un léger sourire quand son âme sœur affirma que c’était bien parti pour qu’elle retravaille avec Preston. Le jeune homme se surprenait lui-même de ne pas péter un câble simplement à l’idée que la femme qu’il aimait comme un fou – et pour être fou, clairement il l’était, il était même plus que dingue sans doute –, travaille avec son frère, alors que c’était une situation qui avait tendance à enflammer sa jalousie qui n’avait vraiment pas besoin de grand-chose pour exploser. Parce qu’il était question de Jane, et qu’il était question de Preston. Deux sujets forcément délicats pour le jeune homme, alors réunit ça faisait vraiment des étincelles.

Mais au final, Edward se sentait plutôt bien à l’idée de voir sa femme travailler avec son frère. Et il ne prenait pas tant sur lui que ça en fait. En fait c’était même plutôt assez naturel. Ce qui était quand même la preuve qu’il avait changée, qu’il n’était plus du tout le même. Bon, après, il n’avait pas entièrement changé non plus, le jeune homme ne comprenait toujours pas comment son âme sœur faisait pour s’entendre avec son « connard » de frère. Il avait toujours du mal à comprendre comment quiconque faisait pour s’entendre avec ce dernier. Même si forcément, Edward n’était clairement pas objectif pour le coup. Ce qui n’échappait à Jane d’ailleurs…

« Oui, je sais… » Répondit-il quand son âme sœur affirma qu’il devait parler à son frère (et ne pas s’engueuler), qu’ils devaient s’expliquer donc, parce qu’ils ne pouvaient pas continuer comme ça. Il en avait conscience, il savait bien qu’il devait parler à Preston, mais à chaque fois qu’il le faisait, il avait le sentiment que ça déraper. Alors, autant dire qu’ils devraient simplement continuer de moins se voir, pour éviter ces moments. Cela dit, Jane avait pleinement raison, c’était évident… il devait parler avec Preston. « Je sais que je dois le faire et… je vais finir par le faire, mais j’avoue que je fais un peu l’autruche. » Le jeune homme se montrait honnête. Edward avait conscience que justement, il devait arrêter de jouer les autruches, qu’il devait être honnête avec les autres, mais aussi avec lui-même. Autant dire que donc, il devait simplement accepter d’avouer ce qu’il était vraiment, ce qu’il ressentait vraiment. Edward n’avait aucune envie de parler avec son frère, parce qu’il n’avait pas spécialement envie d’affronter tout ça. « Tu n’auras qu’à me dire quand tu recommenceras à travailler pour lui, comme ça… je pourrais te rendre visite innocemment. » Ajouta-t-il, dans un fin sourire.

Bon, en même temps, il n’était clairement pas impatient de parler avec son frère, même s’il avait conscience que c’était quelque chose qu’il devait faire. Mais en un sens, ça ne lui manquait pas tellement non plus. Il n’avait pas besoin de voir son frère à longueur de temps, au contraire, moins il le voyait mieux il se portait. Du moins ça c’était ce qu’il pensait présentement, sans se rendre compte qu’il avait tort.

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ane appréciait la façon dont Edward prenait les choses. Si certains doutaient du fait qu'il avait mûri, elle elle en avait la preuve sous les yeux, il le lui montrait un peu plus à chaque fois qu'ils se voyaient. Il admettait ses erreurs, il ne se bornait, il était capable de se remettre en question et d'analyser son comportement. Bien sûr, ça ne voulait pas dire que certaines choses n'étaient pas à revoir, mais ça voulait dire, du moins, que le jeune homme évoluait, et dans le bon sens, tout comme elle avait l'impression de faire de même. La preuve, il admettait qu'il faisait l'autruche - ce qui était, effectivement, l'une de ses méthodes préférées, la jeune femme était bien placée pour le savoir. Rien que cela, ça témoignait d'un immense progrès.

Et elle aimait penser qu'ils n'y étaient pas pour rien, en dépit de leurs nombreuses erreurs. Ils avaient pensé ne se faire que du mal, en fait, ils se faisaient du bien. Ils tatonnaient, faisaient de nombreuses erreurs, mais au bout du compte, Ils en sortaient grandis. Et elle aimait découvrir cela chez eux. Edward savait ce qu'il devait faire vis à vis de son frère. Il en avait conscience, et elle était heureuse de le voir prêt à prendre les bonnes décisions, même si c'était à reculons. Ce qui était compréhensible, en même temps. On ne pouvait pas forcément dire que Preston lui facilitait la tâche. Jane n'était pas forcément objective, mais elle estimait tout de même que des efforts devaient être faits des deux côtés. Elle espérait d'ailleurs que Preston saurait mettre de l'eau dans son vin, car si Edward mettait son orgueil de côté sans retour de sa part, elle doutait fort qu'il y ait de deuxième essai.

-D'accord, je te ferai signe, répondit Jane dans un sourire. Au fond, si Edward avait besoin d'un prétexte pour parler à son frère, elle serait ravie de lui en fournir. Comme ça je pourrais vous espionner en douce et nettoyer le sang derrière vous - et compter les points, aussi, accessoirement, plaisanta-t-elle. C'est le genre de choses qui vont nous faire du bien. Repartir sur des bases saines, avec tout le monde. Bon, ça aurait été plus simple si on savait s'entourer de gens moins bornés que nous, mais ça..., ajouta-t-elle avec le sourire.

Ce qui était vrai. Entre ses parents à elle, Preston, Ambre, et même leurs quelques amis, on ne pouvait pas faire moins compliqué. Mais en même temps, si eux-mêmes commençaient à y mettre du leur, il était possible que la situation s'améliore sensiblement.

-Il a déjà rencontré Samuel ? demanda-t-elle, revenant sur Preston.

Ce n'est pas qu'elle voulait passer son temps à parler de lui, mais c'était le genre de sujets qui avaient de l'importance, il était normal qu'ils s'y attardent.

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Edward afficha un nouveau sourire quand Jane lui affirma qu’elle le préviendrait, ainsi elle allait pouvoir les espionner en douce et essuyer le sang derrière eux, sans oublier de compter les points. Cette… image était quand même un peu particulière, mais en même temps le jeune homme devait bien avouer qu’il la trouvait amusante. Même si en un sens… elle était sans aucun doute beaucoup trop réaliste aussi. Il y avait de forte chance que ça se termine bel et bien comme ça. Parce que Preston et lui avaient tous les deux le sang chaud et il y avait de forte chance qu’ils se sautent à la gorge et que ça finisse dans un bain de sang.

Cela dit, Edward n’était pas plus impatient non plus de retrouver Preston et de lui parler pleinement de leur situation. Il avait envie de reculer encore et encore, comme à chaque fois, même s’il avait conscience qu’il ne devait pas continuer d’agir de cette façon. Le jeune homme avait tendance à attendre le dernier moment pour agir et il ne fallait pas qu’il le fasse avec Preston, sauf qu’en même temps ce n’était pas facile. Et ça avait moins… d’importance que tout le reste. En soit, le jeune homme pouvait bien vivre en froid avec son frère toute sa vie, ce n’était pas bien dramatique. Mais ils devaient repartir sur des bases saines, comme Jane ne manqua pas d’affirmer. Ils devaient faire en sorte de repartir sur la bonne base avec toutes les personnes qui l’entouraient, comme ils repartaient sur de bonnes bases tous les deux. Ce qui n’était vraiment pas évident, mais ils le faisaient quand même, ils en avaient la force.

« Je ne comprends pas ce que tu veux dire, il n’y a personne de moins bornés que nous. » Affirma-t-il, dans un sourire.

Ou plutôt, il n’y avait sans doute personne de plus borné que ces deux-là, réunit qui plus est. Cela dit, ils ne manquaient pas d’être quand même entouré de personne particulièrement bornées, des personnes comme eux. Que ça soit son frère, sa sœur, les parents de Jane, clairement ils étaient tous bornés. Ce qui ne les aidait pas forcément, mais ils allaient quand même s’en sortir, il n’y avait aucune raison que ça ne soit pas le cas. Avec tout ce qu’ils avaient traversé, partir sur de bonnes bases avec leurs proches ce n’était qu’une partie de plaisir.

« Oui, il l’a rencontré rapidement. Je ne sais pas trop quoi en penser, j’avoue. » il n’était pas certain qu’il puisse considérer que ça se soit entièrement bien passé, que Preston soit sincèrement heureux d’avoir un neveu. Bon en même temps ce n’était pas comme s’il avait apprécié ses différentes relations. Il n’était même pas sûr qu’il appréciait que Jane et Edward soient ensemble, même s’il appréciait son âme sœur. En tout cas, c’était évident que le jeune homme ne confierait pas Samuel à son frère, mais en même temps il était surtout persuadé que ce dernier n’accepterait clairement pas une telle tache.

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J

ane sourit à la première remarque d'Edward. De toute évidence, elle ne pouvait pas donner tort à son âme soeur. Oui, clairement, ils étaient terriblement fiers et bornés, aussi bien l'un que l'autre. Ceci dit, justement, si on considérait les choses sous cet angle, eh bien c'était relativement encourageant, on peut le dire, ca si Edward et Jane étaient capables de prendre sur eux, de faire des efforts et de mettre leur fierté de côté afin de faire en sorte que les choses se passent mieux, peu importe comment, n'importe qui devrait être capable de faire de même de son côté également, pas vrai ? C'et sûr, ils avaient pas mal de pain sur la planche, et sans doute qu'ils feraient quelques rechutes, au vu de leurs orgueils respectifs, mais... ils étaient sur la bonne voie, et s'ils l'étaient, n'importe qui pouvait l'être... en tout cas, c'est ce dont elle réussissait à se convaincre.

Alors, peut-être qu'elle était un peu trop optimiste, mais d'un autre côté, elle avait si longtemps été pessimiste que ça ne pouvait quand même pas lui faire de mal. Malgré tout, c'était toujours difficile de se retrouver aux prises avec une situation concernant laquelle ils n'avaient manifestement pas toutes les cartes en mains. En l'occurrence, ils devaient compter après le tempérament bien trempé de leurs pairs, et ce n'était pas rien. Même si ça ne leur plaisait pas d'avoir à gérer tout ça, il était important qu'ils fassent avec, et qu'ilss essayent de gérer la situation avec le plus de calme possible... si vraiment c'était dans leurs cordes.

Ils en revinrent à Preston, et donc, elle apprit qu'il avait fait la connaissance de Samuel. Parler du fils d'Edward ne lui posait aucun soucis dans ce contexte... et elle espérait que ça ne lui en poserait plus dans aucun contexte, mais c'était une autre affaire. En l'occurrence, elle trouvait encourageant que Preston ait décidé de voir son neveu, même si elle ne se sentait pas forcément rassurée pour autant, car si Edward continuait à le qualifier de connard, c'est que ça n'avait pas dû si bien se passer que ça. Même s'il y mettait quelque part les formes.

-Pourquoi ? demanda-t-elle. Ca s'est passé comment ?

Elle n'avait pas la moindre envie de le replonger dans un moment désagréable, mais c'était ça de ne plus être constamment ensemble, elle avait besoin de savoir ce qu'il en était exactement, elle voulait prendre part aux épisodes importants de sa vie dont elle n'avait pas pu être témoin, tout comme elle ne manquerait pas de faire la même chose pour sa part. Et aussi, elle se disait que ça pourrait clairement lui faire du bien d'en parler. Ca pourrait lui permettre de vider son sac.

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Parler de Preston, ce n’était jamais une vraie partie de plaisir. Clairement, Edward préférait largement ignorer ce sujet, ignorer son frère, mais en même temps le jeune homme avait conscience qu’il ne pouvait pas juste se contenter d’ignorer les sujets pénibles, comme il avait tendance à le faire habituellement. Sauf que justement, ça les menait dans une situation complexe à chaque fois qu’il ignorait les sujets délicats. C’était comme ça que ça tournait toujours mal. Il n’avait pas spécialement envie de parler de Preston, mais en même temps il ne pouvait pas juste jouer l’autruche comme il le faisait tout le temps. Avec Jane, ils devaient pouvoir se parler de tout, sans aucun tabou, sans s’énerver.

Même quand c’était des sujets délicats comme Preston, ou encore Samuel. Et encore les deux. Parce qu’en cet instant précis, les myrihandes du feu parlaient quand même des deux sujets en même temps. Edward aimait tous les efforts que son âme sœur faisait vis-à-vis de son fils, même si c’était encore trop tôt sans doute pour qu’elle soit pleinement à l’aise avec lui, ils pouvaient parler de Samuel sans que ça ne fasse du mal à Jane. Il n’avait donc aucune raison de ne pas faire des efforts pour parler de Preston, en étant le plus… calme possible.

« Je ne sais pas trop. » Répondit-il, sincère. Il ne savait pas vraiment comment analyser l’attitude de son frère vis-à-vis de Samuel. « Il était… le même. » Le genre de personne froide, qui ne montrait clairement pas ses sentiments. La fierté Baker, c’était quelque chose qui prenait vraiment de la place chez eux. Ils n’y pouvaient rien, mais en même temps ils pouvaient quand même prendre sur eux par moment. Du moins, c’était sur cela que Edward se concentrait. « Apparemment, il était venu dans le but de prendre des nouvelles, mais il avait l’air surpris que Samuel soit là donc. »

Edward avait conscience que son frère avait du mal à se faire au fait qu’il était père. Le jeune homme avait mis du temps avant de réaliser pleinement qu’il allait devenir père et en fait, avant d’avoir Samuel dans les bras, il était évident qu’il ne l’avait pas vraiment été. Mais maintenant, il l’était pleinement et il aimerait bien que son frère réalise de son côté qu’il était bel et bien père. Il ne pouvait pas réellement savoir ce que son frère pensait vraiment, parce que justement ils ne parvenaient pas à communiquer comme il le fallait. C’était le souci, les Baker ne savaient pas communiquer tout simplement, c’était la même chose avec Ambre.

« Ça ne s’est pas si mal passé que ça en soit… mais c’était bizarre. »

Parce que son frère avait décidé de venir le trouver chez lui pour demander des nouvelles et que ce n’était pas quelque chose dont il avait l’habitude. Cela dit, le jeune homme n’avait pas non plus spécialement envie de passer son temps de se plaindre de son frère, il avait tendance à le faire beaucoup trop.

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ane ne voulait pas s'appesantir éternellement sur le sujet "Preston", évidemment, mais en même temps, ce n'est pas comme s'ils pouvaient passer à côté. Et surtout, ce ne serait pas une bonne chose de passer à côté. Il y avait des sujets, des personnes, qui monopolisaient forcément leur attention (quand ils ne se la monopolisaient pas l'un l'autre) : les parents de Jane, Preston, Ambre, Samuel, Gwenn, Electre... Bref, les personnes qui leur étaient chères. Il serait stupide de passer leur existence sous silence sous prétexte qu'ils étaient ensemble.

Certes, c'était tentant, et la jeune femme reconnaissait que c'était une méthode qu'ils avaient adoptée plus d'une fois au cours de leur relation (qu'ils aient accepté de la considérer comme temme ou non) : ils se coupaient du monde, ils prétendaient que rien n'existant en dehors d'eux... Or ce n'était pas le cas, et tant mieux, d'ailleurs, car même s'ils prétendaient n'avoir besoin que l'un de l'autre... ce n'était sans doute pas tout à fait vrai... Même si oui, ils avaient essentiellement besoin l'un de l'autre, effectivement. Donc oui, puisqu'ils décidaient de faire les choses bien, il fallait aussi qu'ils n'oublient jamais d'échanger au sujet de leurs centres d'intérêt et de leurs préoccupations, et Jane voulait croire que ce n'était un problème ni pour l'un, ni pour l'autre. Au contraire, même. Jane considérait que tout ce qui concernait Edward la concernait aussi. Et pour tout dire, elle en était heureuse.

-Il a fait un pas vers toi, c'est un bon début, répondit-elle doucement.

Elle ne savait pas trop si Edward minimisait les choses ou non, mais au moins, il semblait que les deux frères ne se soient pas engueulés, ce qui était déjà un bon début... Comme le fait que Preston soit allé rendre visite à son cadet. C'était bien la preuve qu'il voulait renforcer le lien. Alors bon, cela pouvait se comprendre qu'il ait un peu de mal à accepter l'existence de Samuel (même si elle espérait qu'il finirait par devenir un tonton gâteau digne de ce nom), mais cela viendrait avec le temps.

-J'imagine qu'il est encore au point de s'attendre à ce qu'on lui en fasse voir encore des vertes et des pas mûres. Elle esquissa un sourire. On n'a plus qu'à lui donner tort, à présent.

Chose qui était peut-être plus simple à dire qu'à faire, quand on les connaissait. Le couple approcha du lac, Jane tirait Edward par la main tandis qu'ils en faisaient le tour, à la recherche d'un endroit abrité du soleil et un peu au calme. Les abords du lac étaient bondés, il faudrait qu'ils consentent à partager, ne serait-ce qu'un peu, leur espace vital, mais ça ne la dérangeait pas tant que ça.

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Edward avait envie d’être de mauvaise foi, comme c’était le cas très souvent, surtout quand ça concernant Preston, mais en même temps il avait aussi conscience qu’il ne devait plus agir de la sorte. Alors, en entendant Jane affirmer que son frère avait fait un pas vers lui, que c’était un bon début, il ne s’énerva pas comme cela aurait pu être le cas. Le jeune homme avait tout un tas d’insulte qu’il pourrait affirmer concernant son frère, dire que ce dernier ne faisait en réalité pas d’effort. Alors qu’au fond, le jeune homme avait bien conscience que c’était effectivement le cas, que son frère faisait bel et bien un pas vers lui, qu’il avait bien fait des efforts. C’était difficile à accepter en un sens, mais il devait bien reconnaître que c’était le cas.

Jane en tout cas ne manqua pas d’appuyer sur un point qui faisait évidemment mouche… Preston avait peut-être peur qu’ils lui fassent voir encore des vertes et des pas mures. Pour le coup, le jeune homme devait bien avouer qu’il ne pouvait pas donner tort à son âme sœur, Preston n’avait pas spécialement été épargné par leur façon de vivre les choses. Ils avaient quand même enchainé beaucoup de… chaos. Et Preston avait par moment été aux premières loges, surtout que Edward avait eu beaucoup de mal avec le faut que Jane puisse être proche de son frère. Ils devaient donner tort à Preston, lui prouver qu’ils étaient beaucoup plus stables maintenant.

« Et on va le faire ! » Parce qu’en un sens, Edward devait bien avouer qu’il adorait quand il pouvait donner tord à Preston Baker. Et dans cette situation, il était évident qu’ils allaient prouver à tout le monde qu’ils se trouvaient dans un nouvel équilibre et qu’ils n’allaient plus… abuser comme ils l’avaient fait pendant très longtemps.

Pour le moment, le jeune homme avait surtout envie d’affirmer qu’ils avaient aussi besoin de prendre du temps pour eux tous les deux, de passer du temps ensemble comme un couple normal. Ils approchèrent du lac, sans grande surprise il y avait pas mal de personne autour de ce dernier, voulant profiter comme eux du beau temps. Edward préférait largement quand il n’y avait personne autour, mais en même temps ce n’était pas comme s’ils avaient beaucoup de choix. Mais en même temps, tant qu’ils passaient du temps ensemble, le reste n’était pas important.

Ils finirent par trouver un endroit où s’installer, il n’y avait pas de personne trop proche non plus, et ils étaient à l’ombre. Ce qui était quand même une bonne chose. Le jeune homme s’empara d’abord des lèvres de son âme sœur avant de poser les affaires qu’il avait emmené avec lui.

« Alors, tu veux commencer par piquer une tête, ou manger d’abord ? » Demanda-t-il, dans un sourire.

De son côté, le jeune homme n’avait aucune préférence. Le simple fait de se trouver ici en compagnie de son âme sœur, il était au comble du bonheur.

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R

ien ne garantissait à Jane, malheureusement, que tout se passerait précisément ainsi qu'elle l'espérait, parce que même si on pouvait leur reprocher clairement de s'être mutuellement foutu dans la merde plus d'une fois tous les deux, et d'avoir cherché une bonne partie des emmerdes dans lesquelles ils avaient été fourrés, ils n'avaient pas toujours été responsables non plus. Que des événements indépendants de leur volonté vienne tout foutre en l'air, ce n'était donc pas chose impossible du tout, mais si déjà, ils s'évitaient respectivement les problèmes, ce serait un bon début, et elle y croyait, elle y croyait vraiment. Plus que jamais, en réalité. Il lui était déjà arrivé (heureusement) de se sentir confiante en leur couple et en leur avenir, mais jamais à ce point. Elle ne voulait même pas plaisanter sur le fait que, potentiellement, ils tomberaient plus bas ou "feraient pire", c'était une blague qu'ils s'étaient souvent faite, et qui ne l'amusait plus du tout à l'heure actuelle. Elle avait besoin de dire et répéter que tout se passerait bien...

... Et elle pouvait reconnaître effectivement que donner tort aux personnes qui ne croyaient pas en eux, ce n'était pas une motivation très saine, mais ça restait une excellente motivation à ses yeux. Jane rêverait d'entendre sa mère s'excuser et reconnaître qu'Edward était le meilleur genre, et l'homme qu'elle avait eu raison d'épouser. Elle rêverait que Ambre et Preston l'accueillent à bras ouverts dans leur foyer et la considèrent comme leur propre soeur. Elle rêverait que Jonathan se confonde en excuse pour toutes les fois où il avait qualifié Edward de crétin, en admettant qu'il avait été la plus belle chose qui soit arrivée dans la vie de la myrihande du feu. Bref, oui, elle avait envie de détromper tout le monde, mais il n'y avait pas que ça, bien évidemment. Elle souhaitait aussi, pour eux deux, qu'elle ait raison, parce qu'elle tenait simplement à ce que leur relation soit à partir de maintenant exemplaire. Ils ne pourraient pas faire comme si toutes leurs erreurs et souffrances passées n'existaient pas, c'est sûr, mais ils pouvaient en faire une force. Ils avaient enduré le pire. Alors, ils étaient prêts, à présent, à passer outre.

Arrivés au bord du lac, forte de la promesse implicite que lui faisait Edward, elle se sentait encore de meilleure humeur que tout à l'heure, plus encore quand il déposa ses lèvres sur les siennes. Manger ou se baigner d'abord. Les deux étaient alléchants, mais Jane fit vite son choix, autant se creuser l'appétit. Sans mot dire, elle retira rapidement sa robe et plongea la tête la première dans l'eau, sans prévenir, éclaboussant son âme soeur au passage.

-Qu'est-ce que t'attends pour me rejoindre ? demanda-t-elle en lui adressant un sourire.

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Repartir sur de bonnes bases n’était pas forcément si facile, mais en même temps ce n’était clairement pas la chose que Edward et Jane auraient fait de plus difficile. Ils avaient quand même subi énormément d’épreuve, alors prendre la peine de repartir sur de bonnes bases n’était quand même pas quelque chose de plus difficile. Ils ne pouvaient pas connaître les facteurs extérieurs, ce qui pouvait leur tomber dessus sans qu’ils n’aient rien demandé à personne, mais ils pouvaient quand même déjà avoir la main sur leurs propres façons de faire les choses. Le fait qu’ils ne soient plus en constante explosion tous les deux, ça sera déjà une très bonne chose.

Mais pour le moment, en tout cas, il n’y avait qu’eux et ils n’avaient aucun besoin de penser à ce genre de chose. Ce n’était pas comme quand ils se contentaient de ne pas penser aux éventuels ennuis, à ce qui les entourait et qui n’était pas parfait, mais qu’ils n’avaient aucune envie de voir. Non, ils ne se cachaient pas la vérité, clairement pas, il n’y avait aucun souci qui puisse vraiment leur poser un problème pour le moment. Ils pouvaient simplement profiter de l’instant présent et c’était ce qu’ils allaient faire.

Pour le moment, ils étaient au bord du lac et ils pouvaient juste profiter de ce temps ensemble. Manger ? Se baigner ? Le jeune homme laissait son âme sœur décider. Elle ne répondit pas, elle se contenta simplement de retirer cette robe – une robe qui était en trop sur son corps d’ailleurs, il n’allait pas le cacher –, avant de plonger la tête la première dans le lac. Edward ne manqua pas d’afficher une grimace et de lancer un gémissement de contestation quand il fut éclaboussé par l’eau.

« Tu vas voir ce que tu vas voir ! » Lança-t-il, en retirant ses propres habits qui se trouvaient au-dessus de son maillot, pour sauter à son tour dans le lac. Il s’approcha très rapidement de Jane pour l’éclabousser.

Bon, en soit, ça ne servait à rien, parce que Jane était déjà complètement mouillée, mais c’était par principe. Ça n’avait rien d’intéressant de barbotter simplement dans l’eau, quitte à se baigner à deux, autant qu’ils en profitent pour se chamailler gentiment. Il y avait des personnes qui prenaient la peine de nager d’une manière soutenue, le jeune homme préférait simplement s’amuser avec Jane dans l’eau. Ce qui passait par le fait qu’il ne se retint pas de l’éclabousser et de l’attraper par la taille d’ailleurs, histoire de la plonger un peu plus vers l’eau.

Sans la noyer évidemment, ce n’était pas du tout le but, il ne fallait pas exagérer. Il avait juste envie de s’amuser avec la jeune femme dans l’eau, comme n’importe qui et c’était ça qui rendait ce moment parfait. Tout était parfait en même temps quand il se trouvait avec son âme sœur, quand tout était si serein comme maintenant. Et il n’y avait rien qui serait capable de gâcher l’instant.

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J

ane fit quelques brasses sans pour autant s'éloigner quand son âme soeur cria vengeance. Un sourire malin décora ses lèvres, mais elle fut bien incapable d'échapper à l'assaut d'Edward quand ce dernier l'éclaboussa à son tour. Bon, à ce stade, ça ne changeait pas grand-chose pour elle (elle était déjà mouillée des pieds à la tête et n'était clairement pas le genre de personne à entretenir à tout prix sa coiffure, dans l'inquiétude que quelques gouttes d'eau lui fassent des frisettes - non, elle pourrait difficilement s'en moquer plus, pour tout dire), ça ne changeait même rien du tout, en vérité, mais elle faisait quand même mine de protester, par plaisir du jeu.

Elle rit et se défendit fort, sans franchement se soucier des personnes autour d'eux, avant qu'Edward ne prenne le dessus sur elle et lui mette la tête sous l'eau. La jeune femme battit des pieds le plus fort possible mais finalement, elle dû attendre que le jeune homme la laisse reprendre son souffle pour émerger hors de l'eau. D'un point de vue physique, ça ne faisait pas un pli (et ce n'était clairement pas nouveau), Edward la dépassait de très très loin, et elle avait toujours été bien incapable d'y faire quoi que ce soit... En l'occurrence, ça ne la dérangeait pas. Ce n'était jamais qu'un jeu. Ceci dit, comme elle était compétitrice en toute circonstance, elle ne pouvait s'empêcherde vouloir prendre sa revanche.

-Au secours, on essaie de me noyer ! cria-t-elle d'un ton qui ne laissait aucun doute quant au fait qu'il ne s'agissait que d'une plaisanterie, ttout en attrapant les poignets du jeune homme qu'elle encerclait de ses doigts, écartant ses bras le plus possible afin qu'ils ne puissent l'assaillir de nouveau.

Autour d'eux, elle devinait quelques regards courroucés, parce qu'ils devraient sans doute être plus discrets ou parce qu'ils dérangeaient peut-être la baignade de certains autres. Elle pourrait difficilement s'en moquer davantage. Voilà un moment qu'elle ne se souciait plus de l'opinion des gens autour (si elle s'en était déjà souciée un jour) - à quelques exceptions notables, évidemment. Elle s'était fait une raison, en même temps. Edward et elle n'auraient jamais bonne presse auprès de qui que ce soit. Ceux qui ne savaient d'eux que les grandes lignes avaient sûrement de bonnes raisons de s'offusquer de leur seule existence. Ce couple qui avait acheté le chef du village pour officier un mariage clandestin à peine une heure avant un mariage alors caduque, ce couple dont l'homme était père d'un enfant dont Jane n'était même pas la mère. A ce stade là, leur réputation était toute faite, alors se contenter de rire et de parler trop fort, ce n'était rien, en comparaison. Au contraire. Si tout le monde autour pouvait entendre son bonheur, alors elle serait la plus heureuse des femmes.

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Edward avait le dessus physiquement sur Jane, qui ne pouvait donc pas l’empêcher de faire grand-chose. Et forcément, le jeune homme ne manquait pas d’user de cette force physique supérieure pour cette « bagarre ». Tout cela était évidemment gentillet, mais en même temps la compétition était quand même bien présente. Ils n’allaient pas se changer entièrement. Le jeune homme prenait donc le dessus, sans aucun souci, sans aucun scrupule. Mais Jane ne manquait pas d’avoir quand même énormément de ressource. La jeune femme avait attrapé ses poignets pour écarter ses bras, afin qu’il ne puisse plus l’assaillir de nouveau. Il ne se retint pas de tenter de changer ça évidemment, se débattant à son tour, alors que son âme sœur criait qu’il cherchait à la noyer.

Heureusement que le ton de la jeune femme n’était pas sérieux, sinon on pourrait croire que c’était vrai. Mais en même temps, Edward osait croire que personne ne les prendrait vraiment au sérieux autour. On ne pouvait pas vraiment dire qu’ils étaient discrets tous les deux, mais en même temps ce n’était pas comme si Edward en avait quelque chose à faire de déranger les autres. Ils avaient le droit de se marrer dans l’eau, ils avaient le droit de jouer. Et ils n’avaient surtout aucune raison de se retenir. Ce n’était pas comme si leur image pouvait vraiment être plus grave que celle qu’ils avaient déjà. La famille Baker avait beau avoir une bonne réputation dans le village, ce n’était clairement pas le cas de Edward, bien au contraire. Mais ce n’était pas un souci, Edward n’en avait que faire tout simplement.

« Oh, parce que tu appels au secours maintenant ? » Demanda-t-il, en riant. « Tu n’es même pas capable de te défendre toute seule alors ? »

Bon, pour le moment, le jeune homme ne pouvait pas faire grand-chose contre la jeune femme, parce que ses mains étaient toujours bloquées. Sans doute que si Edward décidait de réellement forcer pour que Jane le lâche, il y arriverait, parce qu’il avait quand même plus de force physiquement. Sauf qu’il n’avait aucune envie de faire mal à son âme sœur, ce n’était pas le but de la manœuvre. Ils se contentaient juste de passer du bon temps ensemble, de s’amuser tous les deux. D’ailleurs, il se débattait, mais ce n’était pas non plus d’une façon trop soutenue.

« En même temps, je comprends, je suis trop fort pour toi. » Ajouta-t-il, dans un sourire.

Évidemment, le jeune homme n’était pas du tout sérieux dans ses propos. Il avait conscience que physiquement, il avait le dessus sur la jeune femme, mais il était évident qu’il n’était clairement pas plus fort que Jane, d’une manière générale. En fait, il n’y avait aucun des deux qui était plus fort que l’autre, ils étaient forts ensembles tout simplement. Mais ce n’était pas la question présentement, la seule chose qui comptait c’était le fait qu’ils s’amusent tous les deux tout simplement.

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ane se doutait qu'Edward était bien loin de mettre toutes ses forces à l'ouvrage à l'heure actuelle, sans quoi il se libérerait de l'emprise de ses poignets en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Ceci dit, elle aimait qu'il lui oppose cette minime résistance qui lui permettait de profiter plus longuement du contact de leurs peaux l'une contre l'autre. Certes, ils avaient perdu leur lien (et celui-ci lui manquait toujours autant), mais elle n'en avait pas besoin pour ressentir une chaleur toute particulière à chaque fois qu'elle le touchait, qelque chose qui faisait preuve de leur connexion, quelque chose de réel, d'aussi puissant qu'inévitable, et dont elle se délectait plus que de n'importe quoi d'autre au monde.

Elle se contenta d'afficher une sorte de grimace quand Edward remarqua qu'elle était obligée d'appeler à l'aide, que c'était apparemment sa seule option, parce qu'il était trop fort pour elle. Forcément, c'était le genre de taquinerie qui leur était coutumière, et que Jane aurait pu mal prendre autrefois, mais cet autrefois appartenait à une époque révolue de longue date. Elle était loin de prendre ombrage du faiit qu'Edward s'affirme le plus fort. A ses yeux, il l'était, en effet, plus que n'importe qui d'autre, et d'un point de vue purement physique, il l'était plus qu'elle, c'était ainsi, mais elle aussi, était forte, et elle savait qu'elle avait sur lui un pouvoir qu'elle appréciait assez pour ne plus prendre ombrage de quoi que ce soit d'autre. Elle le rendait plus fort, plus fort que tout. Et la réciproque était tout aussi vrai. Ils se l'étaient suffisamment dit et répété pour que ce soit à leurs yeux la plus pure des évidences : ils se rendaient mutuellement plus forts, et ils étaient les plus forts ensemble. Un point c'est tout.

-C'est ce que j'ai toujours dit, tout dans les muscles et rien dans la tête, dit-elle, amusée.

Evidemment, elle n'en pensait pas le moindre mot. Edward était tout sauf un idiot, à ses yeux. Il était, bien au contraire, très intelligent, et bien plus intelligent, au passage, que ce que beaucoup pouvaient bien soupçonner. Seulement, Edward pourrait toujours compter sur elle quand il serait question de mettre son ego en veilleuse. Il n'avait pas besoin de ça pour jouer la carte de la prétention auprès d'elle. Elle aimait son arrogance, mais elle aimait surtout qu'il ne le soit pas avec elle. Parce qu'ils étaient sur un pied d'égalité. Parfois. Pas tout le temps non plus, faut pas déconner.

-Tu es peut-être plus fort..., dit-elle en l'observant intensément. Mais moi, je suis plus rapide.

Ni une ni deux, Jane illustra son propos en lâchant sa prise et en nageant à toute vitesse en sens inverse.

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L'amour vache n'est pas toujours la bonne solution.

Tout dans les muscles et rien dans la tête, c’était une remarque que Edward appréciait d’entendre, parce qu’il aimait quand ils se taquinaient gentiment. Quand ils le faisaient gentiment oui, quand ça ne partait pas ensuite en catastrophe parce que l’un aurait dit le mot de trop et que l’autre serait plus que vexé. À une époque, c’était quelque chose qui avait le don d’arrivait quand même à chaque fois, mais ils avaient largement dépassé ce stade à présent. Edward n’allait pas se vexer pour les propos de son âme sœur, il n’en avait pas envie en un sens, mais c’était juste impossible. Ils se contentaient juste de profiter de la présence l’un de l’autre, d’un moment à deux où ils pouvaient s’amuser. En dérangeant potentiellement les personnes qui se trouvaient autour, mais Edward n’en avait rien à faire de ce que les autres pouvaient bien penser d’eux à ce moment précis.

Et ce n’était pas comme si le jeune homme pouvait s’imaginer que la jeune femme était sérieuse. Il savait bien qu’elle ne pensait pas ça de lui. En même temps, Jane était celle qui le connaissait le mieux, il savait parfaitement qu’elle ne pensait pas tout ça de lui. Parce que ce n’était pas ce qu’il était. C’était juste une manière de lui rappeler que son égo surdimensionné pouvait simplement rester un peu de côté, quand il se trouvait en sa compagnie. Même si pour l’heure, ils s’amusaient beaucoup trop. Jane fini par confirmer le fait qu’il était bel et bien fort, son regard planté dans le sien. Dans ces moments-là, quand elle l’observait si intensément que ça, le jeune homme se sentait tout bonnement incapable de ne pas succomber encore et encore à son charme, de ne pas se perdre tout bonnement dans son regard. Comme il l’aimait… il l’aimait tellement, elle le rendait complètement fou d’elle et elle savait parfaitement bien en jouer d’ailleurs.

Parce qu’elle était plus rapide ou en tout cas lui incapable de réagir aussi rapidement ? Dans tous les cas, le jeune homme ne put rien faire quand son âme sœur détacha sa prise pour partir nager de l’autre côté. Cela dit, le jeune homme n’avait clairement pas envie de se laisser faire. Il ne mit pas plus longtemps avant de nager en sa direction, même si elle avait pris de l’avance. Soit, ça n’allait pas le retenir pour autant, il avait bien l’intention de la rattraper. Ce ne fut pas non plus si évident que ça, mais il parvint à ses fins en arrivant à sa hauteur, parvenant à la rattraper sans savoir si c’était parce qu’elle l’avait laissé faire ou non. Dans tous les cas, il parvint à l’attraper.

« Viens par-là toi ! » Lança-t-il en attirant la jeune femme vers lui, pour s’emparer avidement de ses lèvres. Ces lèvres dont il était d’autant plus fou. « T’as pas le droit de me regarder comme ça et t’enfuir après, ce n’est pas sympa. » Rétorqua-t-il quand ses lèvres se séparèrent de celles de la jeune femme.

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J

ane n'était pas une nageuse experte ni une personne sportive et endurante, et c'était une bonne chose, en vérité, qu'elle n'ait pas réellement l'intention de fuir son âme soeur et de le distancer. Dans le cas contraire, il n'aurait pas fallu beaucoup de temps pour qu'il la rattrape et qu'elle échoue... Enfin, échouer, c'était vite dit, et pour ce qui était d'être rattrapée, elle devait tout de même bien reconnaître qu'elle n'avait peut-être pas déployé tous les trésors d'énergie et de dynamisme dont elle était capable pour mettre de la distance entre elle et lui. Elle voulait être rattrapée, bien évidemment. En même temps, quoi de plus logique ? La jeune femme était ici pour passer du temps avec son mari, et il n'était pas question qu'elle perde la moindre seconde, la moindre minute.

Ils ne se voyaient plus autant qu'avant. C'était un choix qu'elle avait fait sciemment, et qu'elle continuait de trouver judicieux tant les choses étaient fluides et apaisées à présent, mais parce que les moments qu'ils avaient à passer ensemble étaient d'autant plus précieux, elle ne voulait surtout pas perdre ne serait-ce qu'une seule seconde. Elle ne pourrait pas le faire sans immédiatement le regretter en tout cas. Elle voulait passer tout son temps avec Edward, et ne pas gâcher le moindre instant. Ce serait très certainement la pire erreur qu'elle pourrait faire.

Et en effet, Edward la rattrapa et la ramena à elle. Elle se laissa faire sans même envisager de se débattre une seule seconde. En même temps, elle n'avait de toute évidence rien à perdre et tout à gagner à le laisser faire, chose qu'il lui confirmait encore en plaquant ses lèvres contre les siennes. Elle aimait chacun de leurs baisers, pouvoir ou pas, elle leur trouvait une chaleur à nulle autre pareille, qui savait la rendre complètement euphorique, parfaitement comblée et heureuse, et elle n'avait besoin de rien d'autre.

-Parce que maintenant il faut que j'arrête de te regarder, en plus, répliqua Jane avec un sourire au coin des lèvres quand son âme soeur décréta qu'elle n'avait aucun droit de la regarder de la sorte puis de prendre la tengeante.

Elle s'était contentée de le regarder comme elle le faisait toujours après tout. Alors oui, la façon dont elle le regardait n'était jamais innocente, chargée de désirs, d'envies... mais c'était sa manière à elle quand elle était avec lui, et de toutte évidence, elle n'en changerait pas, d'autant moins qu'elle avait bien conscience que sa manière de faire était loin de laisser son interlocuteur indifférent.

-Je suis supposée faire quoi ? Me bander les yeux constamment quand on est ensemble ? suggéra-t-elle alors, jouant toujours le même jeu que celui qu'ils avaient entamé depuis le début.

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Dès que Edward pouvait poser ses lèvres sur celle de la jeune femme, il avait le sentiment de juste respirer. C’était aussi simple que ça, le jeune homme avait besoin de la présence de son âme sœur, il avait besoin que Jane soit à ses côtés, mais il avait aussi besoin de l’embrasser. Chaque fois que leurs lèvres se retrouvaient, c’était un peu comme s’il trouvait une place qui lui était destiné. Oh, il pouvait juste être auprès de son âme sœur sans avoir besoin de coller ses lèvres à elle, mais quand même… c’était juste tellement parfait. Et même sans leurs pouvoirs, ces baisers avaient quelque chose d’intense. Et des lèvres… disons que Edward avait eu l’occasion d’en embrasser d’autre, mais jamais ça ne lui avait fait le même effet qu’avec Jane. Même maintenant qu’ils n’avaient pas cette chaleur incroyable pour se répandre dans leurs corps dès qu’ils se touchaient. Ce qui prouvait bien que lien ou non, ils étaient juste fait l’un pour l’autre.

Le jeune homme afficha un sourire en coin quand son âme sœur lui demanda si elle devait arrêter de le regarder maintenant, en réponse à sa remarque. Oh non, clairement non. Edward savait bien que Jane ne forçait pas son regard en quoi que ce soit, qu’elle se contentait simplement de le regarder normalement. Mais justement, à chaque fois que le jeune homme plongeait ses yeux dans ceux de son âme sœur, il y lisait un tas de chose qu’il adorait. Et c’était la même chose de son côté, le jeune homme ne pouvait pas regarder Jane sans avoir forcément un tas de sentiment qui y passer, de désir, d’envie, de bien-être tout court. Edward afficha un sourire encore plus grand quand Jane supposa qu’elle allait devoir se bander les yeux à chaque fois qu’ils se retrouvaient.

« Oh non surtout pas. » Répondit-il, en levant une de ces mains mouillées pour venir caresser le visage de son âme sœur. Ce n’était pas comme s’ils n’étaient pas mouillés de la tête au pied pour le coup. « Je ne supporterais pas de ne pas pouvoir plonger mon regard dans le tien. » Répondit-il, en le faisant justement, de plonger son regard dans le sien. Il aimait tout chez elle, elle était parfaitement à ses yeux. Physiquement bien sûr, mais mentalement aussi. Elle n’était clairement pas dénuée de défaut, mais ces défauts étaient parfaits à ses yeux. Parce que c’était ce qu’elle était, parce que c’était ce qui la représentait et donc forcément il ne pouvait que les adorer. Le jeune homme aimait tout chez elle, tout simplement. « C’est ce qui me manque le plus. » Ajouta-t-il, d’une façon plus sérieuse. « Le simple fait que tu me lances un regard comme ça, sans raison. Que tu sois là et que tu me regardes. »

Oh, sa présence tout court lui manquait, ses baisers, son corps… mais quand ils vivaient ensemble, ils pouvaient juste se contenter parfois de ce regarder et c’était juste parfait.

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