Souviens toi de ce jour petit frère, aujourd'hui la vie est belle ! (pv Vincent)

Souviens toi de ce jour petit frère, aujourd'hui la vie est belle !

La situation de Vincent ne s’arrangeait pas vraiment, il n’en voulait cependant pas à Mr Appers de ne pas trouver la solution tout de suite. Il savait que ce qu’il lui demandait était quelque chose de compliqué, mais il avait tout de même fondé de grands espoirs en lui. En fait, il était surtout son seul espoir à ce jour, et ne voir aucun changement était démotivant… mais il continuait de penser que c’était possible, et que le sorcier réussirait à trouver comment l’aider, il ne pouvait pas abandonner de toute façon. C’était chaque jour un peu plus difficile pour lui, et il y avait bien un jour où il n’y arriverait plus du tout et finirait pas devenir complètement cinglé avec tout ce qu’il voyait. Et le jeune garçon n’avait aucune envie de voir ce jour arriver, loin de là.

Néanmoins, il savait qu’il ne pouvait pas non plus s’assoir dans un coin en attendant le jour où Dean serait prêt à le rendre humain. Ce n’était pas comme si ses parents le laisseraient faire de toute façon, il continuait de se rendre à l’école sans être passionné puis il rentrait à la maison. Il faisait souvent des crochets pour aller prendre l’air et être seul. Il n’avait pourtant pas de problème pour être seul, pas mal de gens le trouvaient un peu étrange, et il ne pouvait pas leur en vouloir il comprenait totalement leur point de vue, même si ce n’était pas non plus quelque chose de très agréable.

Il n’était cependant pas misanthrope pour autant, il y avait certaines personnes dont il appréciait la présence. Jean ou Perséphone par exemple, et Owen plus récemment mais il soupçonnait que sa sœur devait lui avoir demandé de jeter un œil sur ses occupations ou un truc du genre. Enfin dans tous les cas, il n’y avait pas non plus foule. Mais cela lui allait, mieux valait privilégier la qualité que la quantité, avoir des tonnes d’amis pour ne rien en faire ça n’était pas vraiment très utile. Il préférait largement n’en avoir que quelques-uns mais pouvoir profiter des instants passés avec eux.

Mais là, c’était seul qu’il était. Il avait décidé de se rendre au lac, parce qu’il y allait souvent pour faire le vide dans son esprit, et qu’en général, c’était plutôt calme comme endroit. Mais il ne s’attendait pas à y trouver sa sœur cependant. Ce n’était ni une bonne, ni une mauvaise chose en soit, disons qu’il aurait pu tomber sur pire, mais ça ne le faisait pas sauter de joie non plus.

"Frangin ? Qu'est-ce que tu fais là ?"

Vincent haussa les épaules à sa question. Non pas qu’il n’aimait pas sa grande sœur, elle était sa sœur c’était normal qu’il l’aime, mais elle avait tendance à ne pas du tout faire d’effort pour le comprendre, et au final, cela poussait à Vincent à ne plus trop lui parler de ses problèmes, et ne plus trop lui parler tout court étant donné qu’elle trouvait toujours le moyen pour le vexer, que ce soit direct ou indirect. Mais bon, il n’allait tout de même pas tourner les talons, il ne fallait pas exagérer.

« Je pourrai te poser la même question. Je me balade c’est tout. »

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Souviens toi de ce jour petit frère, aujourd'hui la vie est belle !

Vincent adorait sa sœur, bien évidemment. Sa réaction n’était peut-être pas la plus enthousiaste, il ne sautait pas de joie à l’idée de la voir, mais il l’adorait tout de même. Pourtant, il ne se sentait pas spécialement proche d’elle, pas par choix, mais parce qu’ils étaient très différents, et surtout, parce que Vincent avait l’impression d’être incompris par Cassie. Evidemment, elle trouvait ça génial d’être une fée, d’avoir des pouvoirs, mais Vincent ne partageait pas ce point de vue, et elle ne le comprenait pas. Si lui aussi, avait hérité du même pouvoir que Cassie, il adorerait sa vie, et sa nature. Mais ce n’était pas le cas, et Vincent ne supportait plus ses visions. Peut-être que s’ils pouvaient échanger de place juste une journée, sa sœur pourrait mieux le comprendre, mais ce n’était pas vraiment possible.

Mais quoiqu’il en soit, si le jeune adolescent n’affichait pas de sourire jusqu’aux oreilles, cela n’avait rien à voir avec sa sœur, il était devenu comme ça, au fil des années. A force de voir des choses toutes horribles. Peut-être qu’il en faisait trop, peut-être que quelqu’un d’autre aurait supporter cela de façon totalement normale. Il s’était souvent demandé si ce n’était pas tout simplement lui qui était trop faible. Il y avait sans doute de cela aussi. Il était pitoyable, il en était conscient. Contraint d’aller supplier un sorcier de le rendre humain, devenant délibérément son cobaye, il y avait mieux comme vie. Mais il ne l’avait pas choisie. Il espérait en tout cas, qu’il n’aurait pas à se disputer avec Cassie, les choses partaient rapidement en quiproquo entre eux, parce qu’ils interprétaient les choses et que ce n’était pas une bonne idée. Vincent n’avait pas du tout envie de se prendre la tête, il n’était pas d’humeur, il ne l’était jamais en même temps.

"C'est bon, t'es pas obligé de prendre la mouche pour rien non plus. Moi aussi, je me balade, figure-toi. Faut en profiter, par ce beau temps. Et sinon, comment tu vas ?"

Voilà, typiquement ce qu’il disait. Ils ne se comprenaient pas. Vincent n’avait pas pris la mouche, c’était juste son ton habituel. Mais bon… peu importe. Il en avait marre qu’on lui demande comment il allait. Il savait que leur fonctionnement était habitué à cette question, mais c’était sa bête noire, il répondait toujours la même chose alors qu’il était loin d’être convaincant, mais il ne voulait pas non plus parler de ce qu’il n’allait pas.

« Je ne prends pas la mouche. Je vais bien, j’ai eu une journée d’école classique, rien de bien particulier. Et toi ? »

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Vincent n’avait vraiment aucune envie de se prendre le chou avec sa sœur. C’était assez fréquent que ce soit le cas. Que l’un ou l’autre soit vexé par le comportement de l’autre, mais le frère et la sœur étaient vraiment très différents. Et ils n’avaient finalement que très peu de choses en commun. Mais Cassie restait tout de même sa grande sœur, et Vincent l’aimait, bien évidemment. Il avait juste un peu de mal parfois, parce qu’il avait l’impression qu’elle ne le comprenait pas du tout. Et c’était quelque chose qui pouvait le blesser, mais bon. Aujourd’hui, elle n’avait rien fait qui soit répréhensible, du moins pour le moment. Il espérait que cela resterait comme ça. Il était déjà assez épuisé par sa condition, et sa situation, il n’avait pas envie de rajouter des sources de prise de tête. Et puis, il préférait rester en bon termes avec sa sœur, se disputer avec elle ne lui fait pas du tout plaisir, bien au contraire.

Il voulait bien lui parler de sa journée, mais il n’y avait franchement pas de quoi se rouler par terre. Vincent n’avait rien à dire, il avait été en cours, et voilà. Sa vie n’avait rien de trépidant, mis à part le fait qu’il voulait se débarrasser de ses pouvoirs mais ce n’était pas quelque chose que sa sœur comprenait, alors il préférait ne pas en parler. Bien sûr, s’il avait le pouvoir de Cassie, lui non plus ne comprendrait pas. En soit, il aimait bien être un fé, c’était juste ses visions qu’il ne supportait plus. C’était beaucoup trop dur, psychologiquement, et cela impactait aussi sur son physique. Il se sentait faible, angoissé, anxieux… il avait quatorze ans, pourtant, il avait parfois l’impression que son corps en avait cinquante.

"Tout ce qui t'a l'air banal à toi ne l'est pas pour les autres, tu sais. J'ai bossé toute la journée, comme toi. J'ai vu défiler des clients lourds, mais lourds, t'imagines même pas. Presque aussi lourds que moi. Comme ça se passe, les cours ? Tu t'en sors bien ?"

Il voulait bien croire que parfois les choses n’avaient pas l’air aussi banales qu’on pouvait le croire, mais dans le cas de Vincent, c’était vraiment le cas. Mais bon, il voulait bien faire plaisir à sa sœur, et lui en dire un peu plus. Les cours n’étaient pas une priorité pour Vincent, pas qu’il n’aimait pas, mais ses soucis lui prenaient toute sa concentration, alors ce n’était pas idéal pour être assidu et attentif, et il ne brillait pas par ses notes, même si ce n’était pas non plus catastrophique.

« Oui, je suppose. Je me situe, probablement dans la moyenne. »

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Vincent avait conscience qu’il ne faisait pas vraiment d’efforts pour se montrer enjoué, ou heureux de vivre, mais il ne pouvait pas. Il n’était ni enjoué, ni heureux de vivre, et il était très mauvais acteur dans tous les cas, il ne savait pas faire celui qui souriait pour tout et n’importe quoi. Vincent ne souriait jamais. Il aimerait bien dire que c’était son caractère, mais ça l’était plutôt devenu. Il n’avait aucune raison de sourire, du moins à son échelle, il n’en avait pas. Il était juste fatigué. Fatigué parce qu’il faisait tout ce qu’il pouvait pour dormir le moins possible, et fatigué parce qu’il avait de moins en moins de facilité à supporter sa situation.

Mais bon, pour le moment, il ne pouvait rien y faire (même s’il avait pris certains recours pour tenter de palier à tout cela) alors il faisait ce qu’il pouvait. Il savait que Cassie n’y était pour rien, à sa vie merdique, et il ne voulait pas lui pourrir sa journée, alors il tentait de ne pas trop être… dépressif. Mais ce n’était pas non plus évident pour lui. Il faisait ce qu’il pouvait.

"C'était le genre de trucs que je disais aux parents quand j'avais des résultats pourris... "oui, c'est une sale note, mais je suis dans la moyenne""

Vincent pour bien la croire. Il se rendait compte qu’il ne s’était jamais vraiment intéressé aux études de sa sœur, parce qu’il avait toujours été centré sur ses problèmes. Et il ressentait en cet instant de la culpabilité. D’une manière générale, Vincent ne faisait pas attention à ce qu’il y avait autour de lui, et il se trouvait affreusement égoïste, là tout de suite.

"Et avec les profs ? Et les autres ?"

Vincent comprenait bien que sa sœur tentait de s’intéresser à lui, et il n’allait pas s’en offusquer. Au contraire, elle tentait de se rapprocher de lui, et il voulait bien lui accorder que ce n’était peut-être pas si simple. Vincent n’était pas très ouvert aux autres, il avait plutôt tendance à se renfermer, et il était très introverti. Cependant, il voulait tout de même faire un effort pour Cassie, parce qu’elle en faisait elle-même, et que c’était tout de même sa grande sœur.

« Avec les profs, ça va. Je ne me fais pas vraiment remarquer alors j’imagine que ça se passe plutôt bien. Et les autres… il n’y a pas vraiment d’autres. Je reste dans mon coin, et ce n’est pas forcément plus mal. »

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L’école était bien le cadet des soucis de Vincent. Ce n’était pas qu’il s’en moquait, mais sa vie était bien assez compliquée comme ça, il ne se voyait pas en rajouter en stressant parce qu’il n’avait pas eu tous les points au dernier contrôle d’algèbre. Il faisait le strict minimum, afin d’avoir des résultats corrects, et donc ne pas avoir ses professeurs et ses parents sur le dos. Le principal pour lui, c’était qu’il devienne humain, et qu’il cesse définitivement d’avoir ces horribles visions qui lui pourrissaient la vie. Mais bon, il préférait répondre aux questions de Cassie, pour qu’elle non plus, il ne l’ait pas sur le dos par la suite.

Il aimait sa sœur, ce n’était pas le problème, tout comme il aimait ses parents, mais il avait besoin qu’on le laisse respirer. D’autant plus qu’il connaissait Cassie, il savait bien qu’à un moment donné elle lui ferait la morale, parce qu’il ne ferait pas ce qu’il faut. Il n’était pas assez ceci, ou trop cela. Elle ne le faisait pas dans le sens où elle voulait le casser, il le savait pertinemment, mais cela n’enlevait rien au fait que c’était assez agaçant. C’était dans le caractère de la jeune femme, et parfois, c’était dur à supporter, mais bon, il fallait faire avec. Lui aussi, il avait ses côtés chiants, ses côtés que sa sœur ne devait pas trop supporter. Comme le fait qu’il était atone, pessimiste et incontestablement déprimant. Il reconnaissait sans mal qu’il n’y avait que peu d’intérêt à le fréquenter, pour ne pas dire aucun. Sauf si on voulait savoir quelle serait notre mort, mais là encore, Vincent ne choisissait pas ce qu’il voyait, et qui cela concernait.

"C'est pas plus mal ? Mais si, c'est plus mal ! Tu peux pas resté prostré dans ton coin, comme ça, ça fait jamais de bien à personne de rester seul constamment. Faut que tu te fasses des amis ! Tiens, tu pourrais trainer avec les miens, d'amis, venir à une de nos soirées, t'en penses quoi ?"

Se faire des amis… il en avait déjà. Enfin, en quelque sorte. Mais il considérait Perséphone et Jean comme ses amies. Il reconnaissait qu’il n’était probablement pas le meilleur ami du monde, parce que s’amuser n’était jamais dans ses plans, mais il faisait tout de même de son mieux pour être quelqu’un de… fréquentable lorsqu’il était avec l’une ou l’autre. Vincent n’était pas du genre à se plaindre, pas à haute voix, il ne voulait pas ennuyer son entourage avec ses problèmes, ni leur plomber le moral.

« J’en pense que si t’en viens à inviter ton petit frère à tes soirées c’est que je dois avoir atteint un seuil de pitié conséquent. Mais t’as raison, ça sera sympa, comme ça je pourrai rêver de leur mort et la leur raconter ensuite, ça créera des liens. »

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Vincent ne faisait pas beaucoup d’efforts, il le reconnaissait. Mais il était fatigué, et il n’avait aucune envie d’y mettre de la bonne volonté. Cela se répercutait sur sa sœur, et au fond, il en était désolé, parce qu’il comprenait bien ce qu’elle tentait de faire. Mais ce n’était pas de nouvelles connaissances qui aideraient Vincent. Il se doutait bien qu’elle tentait de faire avec ce qu’elle avait, mais le fait est qu’elle ne pouvait rien faire pour lui. Personne ne le pouvait, si ce n’est les sorciers, mais c’était encore en cours d’élaboration, et Vincent savait bien qu’en parler avec Cassie n’était pas une bonne idée. Parce qu’elle ne le comprendrait pas, et lui assurerait à tous les coups que c’était une idée absurde, et qu’il devait arrêter tout de suite le processus. Sauf que Vincent ne pouvait pas arrêter, cela représentait sa seule issue, son seul espoir.

Mais à côté de cela, il pourrait se montrer plus sympa avec Cassie, et plus réceptif. Elle n’y était pour rien elle, dans toute cette histoire. Ce qu’il pourrait lui reprocher, c’était de ne pas le comprendre, mais elle faisait ce qu’elle pouvait, il le savait. Et puis, personne ne pouvait vraiment le comprendre sans vivre ce qu’il vivait. Chaque nuit, il avait peur, il se demandait quelles atrocités il allait voir, et surtout, il était toujours terriblement angoissé à l’idée de voir sa sœur, ses parents, ou toute autre personne proche de lui dans ses rêves, ses cauchemars. Ça n’était encore jamais arrivé, heureusement, mais l’appréhension restait intacte jour après jours.

"Oh bah si tu veux, je te présente à toutes les personnes que je peux pas blairer, plutôt, et tu leur feras le topo, ça leur fera les pieds, comme ça ! Essaye de leur donner une chance, de te donner une chance, au moins."

Vincent trouva la plaisanterie de mauvais goût, mais il ne pouvait pas lui en porter rigueur. C’était lui qui avait commencé avec les sarcasmes, après tout. Le pire, c’est qu’il n’avait pas besoin de connaître quelqu’un pour rêver de sa mort. Sinon, il lui suffirait de vivre dans une grotte, exclu de tous, et les choses seraient réglées, mais ce serait trop simple. Au final, il poussa un soupir, prêt à faire un effort, mais il ne fallait pas non plus lui demander de montrer de l’enthousiasme, ce serait un peu trop.

« Très bien, puisque tu insistes. Mais tu viendras pas te plaindre s’ils me trouvent bizarre, ni me reprocher que je te fous la honte devant tes amis. »

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Il est vrai que Vincent n’y mettait pas beaucoup de bonne volonté. Mais même si cela ne se voyait pas de prime abord, il fournissait vraiment des efforts, là tout de suite… Il faisait l’effort d’être mêlé à des gens qu’il ne connaissait pas forcément. Et pour lui, c’était déjà beaucoup. Vincent faisait tout pour l’éviter. Quand il marchait dans le village, il fixait le sol, pour ne croiser aucun regard qu’il pourrait retrouver dans ses visions. Cela ne suffisait pas toujours, mais… c’était un moyen de se protéger.

"Il ne tient qu'à toi de ne pas te mettre la honte, si jamais ça doit être le cas, ce sera ton problème, pas le mien"

Il savait bien que sa sœur essayait de faire l’humour, mais il n’y avait pas grand-chose qui sache le faire rire. Ce n’était pas du tout contre elle. Dans tous les cas, il était presque certain qu’on allait juste le trouver bizarre. Il allait se mettre dans son coin, et attendre que le temps passe, tout en priant pour qu’on l’oublie et ne vienne pas lui parler. Ce n’était sûrement pas ce que Cassie attendait en l’invitant, mais il ferait déjà l’effort d’être présent, il ne fallait pas lui demander de devenir l’attention de la soirée non plus.

"Mais pars donc pas du principe que ça va forcément mal se passer, sinon c'est sûr qu'on court effectivement à la catastrophe. Mais bon, tu respectes trop ta soeur chérie pour prendre le risque qu'elle se brouille avec ses amis, pas vrai ? De toute façon, tu as tout le temps de te préparer, c'est pas prévu pour tout de suite, la soirée. Et tu verras, tu finiras par me remercier."

Ne pas partir du principe que cela allait être une catastrophe, c’était difficile. Surtout lorsque cela impliquait d’être entouré de personnes. Il savait qu’à force, il allait devenir totalement asocial. Pourtant, ce n’était même pas qu’il aimait la solitude, mais c’était la seule solution qu’il trouvait à son problème. Peut-être bien que certaines personnes le trouveraient égoïste, de ne pas « profiter » de son don pour tenter de sauver les personnes qui pouvaient l’être. Mais la majorité de ces personnes le prendraient pour un fou s’il tentait de leur dire, si ces derniers étaient des humains qui n’avaient aucune connaissance des êtres magiques qui les entouraient. Il avait déjà essayé, mais on l’avait juste regardé bizarrement et traité comme un dégénéré.

« Si tes amis sont du genre à se brouiller avec toi parce que ton petit frère est une catastrophe naturelle quand il est question de socialisation, c’est que tu as des amis vraiment spéciaux. Mais ne prends pas trop tes espoirs pour une réalité, si t’attends que je te remercie tu vas pouvoir attendre longtemps. Très longtemps. »

Ça ne se voyait pas tellement que Vincent n’était pas très sérieux, parce qu’il tirait toujours une tête de six pieds de long, mais bon… tout de même.

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"Evidemment que mes amis sont spéciaux"

Vincent préféra ne pas réagir. Cassie et sa fâcheuse tendance à toujours tout voir du bon côté, cela pouvait être agaçant, surtout pour quelqu’un comme Vincent, qui était le total opposé. Il voyait toujours le verre à moitié vide, parce qu’il ne voyait pas d’intérêt de se montrer optimiste. Même s’il l’était, en ce qui concernait Appers. Il ne pouvait pas en être autrement. S’il voulait que ça marche, et avoir ce qu’il voulait, il fallait qu’il y croit un maximum. Mais bon, en ce qui concernait tout le reste, Vincent n’était jamais très positif, mais si sa sœur voulait l’être, eh bien d’accord, c’était mieux pour elle, au moins, elle aimait la vie, et elle était joyeuse. Malgré leurs querelles, il aimait qu’elle ait été plus gâtée que lui.

"Je ne les choisis pas n'importe comment, je ne me contenterais jamais de personnes diablement communes"

Ouais, ça c’était ce qu’elle disait, mais il ne pensait pas qu’elle faisait tout un casting pour se lier d’amitié avec les personnes les plus extraordinaires qui soient. Bien sûr, ses amis devaient être des gens très bien, il n’en doutait pas, mais il n’y avait rien de mal à être commun. Vincent adorerait, être commun par exemple.

« Fais attention, c’est presque prétentieux comme genre de discours. »

"Et tu verras, tu me remercieras, quoi que tu en dises, je suis prête à le parier... tiens, d'ailleurs, on devrait parier... mais non, tu tricherais et tu t'épargnerais de m'adresser toute ta reconnaissance parce que ça te ferait perdre alors que dans le fond, on saurait tous les deux l'ampleur de ta gratitude."

Gratitude… elle abusait un peu. Peut-être que Vincent réussirait à passer une bonne soirée, mais il ne se montrerait pas gratifiant pour autant. Enfin, pas autant qu’elle se l’imaginait sans doute. S’il s’imposait presque une vie de solitaire, c’était parce qu’il y avait une raison. Il comprenait la manœuvre de la jeune femme, et il savait qu’elle faisait au mieux pour le faire sourire, et lui rendre la vie un peu moins pesante, mais elle s’engageait dans une voie vraiment très difficile, trop difficile même.

« Tu parles, t’as juste trop peur de perdre. »
"Bon, va falloir qu'on fouille ta garde-robe de fond en comble, histoire de trouver quelque chose de décent à te faire porter."

Il est vrai que Vincent ne faisait pas plus que ça attention à son apparence. En même temps, à quoi bon ? Il avait beaucoup de préoccupations plus importants que sa garde-robe. Il ne cherchait pas à plaire à qui que ce soit, et ça le ferait pas se sentir mieux dans sa peau. Mais il savait qu’avec Cassie, il n’y couperait pas, même si cela ne l’empêcherait pas de râler un peu, pour la forme.

« Qu’est-ce que tu as à reprocher à la façon dont je m’habille ? »

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