Plus l'espérance est grande, plus la déception est violente. (Eponine <33)

Plus l'espérance est grande, plus la déception est violente.

C’était assez bizarre, de vivre chez les Hellsing avec Eponine, mais c’était une situation que Aaron appréciait clairement de plus en plus. Bon, la proximité avec sa famille était toujours un peu compliquée et en un sens, le jeune homme reconnaissait qu’il appréciait quand même beaucoup plus quand ils se trouvaient chez Eponine et qu’il n’y avait pas tous les autres, mais en même temps ce n’était pas quelque chose d’envisageable pour lui. Non, ce n’était pas possible, le jeune homme était un chasseur et vu comment les choses se passait par rapport à Andrew, il ne pouvait pas réellement se permettre de prendre des distances. Clairement, Aaron avait de la chance que Eponine accepte tout cela pour lui… il en avait bien conscience et par moment, il espérait quand même que ce n’était pas trop pour elle.

Parce qu’en plus clairement, le jeune homme avait besoin du soutien de sa petite amie. Oh… ça pourrait être pire sans aucun doute, mais Aaron avait quand même la fâcheuse habitude de voir les choses en noir. Mais il en avait un peu assez d’être déçu par tout le monde. Et il l’était, en dehors de Eponine. Elle était la seule qui ne le décevait jamais, et heureusement sinon c’était évident qu’il pèterait un câble. Bon, les choses n’étaient pas si mal que ça avec Andrew non plus, mais il avait toujours du mal à gérer les choses, à accepter le fait qu’il soit avec une fée, qu’il ait une fille qui s’appelait comme leur mère, une petite fée donc, et tout cela sans qu’il ne soit au courant. Même si évidemment, il avait conscience que son grand frère n’avait pas eu d’autres choix, qu’il n’avait pas pu lui dire la vérité tout de suite. Il pouvait le comprendre.

Mais il y avait Electre. Depuis qu’il avait découvert la nature de sa meilleure amie – qui n’était donc plus sa meilleure amie, évidemment –, le jeune homme avait tendance à ruminer encore plus. Il n’en pouvait plus de découvrir des vérités sur ses proches, il avait été certain de beaucoup de chose et devait constamment tout remettre en question. C’était quoi la prochaine étape ? Ses cousines étaient en faites des loups-garous ? Son père était un fé ? Sa tante une sirène ? Non, évidemment que non, mais ça l’agaçait profondément. Présentement, Aaron était en train de ruminer dans sa chambre (dans leur chambre avec Eponine), son nez plongé dans un des nombreux livres qu’il avait sur les créatures sans pour autant parvenir à lire complètement. Cela dit… il le connaissait, mais c’était quelque chose de spécifique sur les sorciers, évidemment. Quand la porte de la chambre s’ouvrit sur Eponine qui entrait dans la chambre, le jeune homme leva à peine les yeux.

« Salut. » Dit-il tout de même, pour la saluer, mais d’une voix quelque peu sombre. Oh, il était content de voir Eponine, toujours, mais là il avait vraiment du mal à se réjouir de quoi que ce soit.

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**Eponine Hayes** Messages : 867

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onine s'adaptait, lentement mais sûrement, à sa nouvelle vie. Ce serait mentir que de prétendre que c'était facile tous les jours pour elle, ça ne l'était pas. Même quand elle vivait encore chez ses parents, elle était très indépendante, elle faisait les choses dans son coin, elle allait et venait comme bon lui semblait, elle n'était assujettie à aucun rythme qu'elle n'ait pas préalablement décidé. Sous le toit des Hellsing, ce n'était pas la même chose. Il y avait des règles à respecter, des codes à ne surtout pas transgresser. Quelque part, ça lui plaisait, car c'était une structure dont ses parents avaient manqué, et l'amour était réel entre les membres de cette famille, quand la jeune femme se demandait encore aujourd'hui si ses propres parents l'avaient un jour jamais aimée. Alors oui, son indépendance lui manquait parfois, elle regrettait quelques fois sa liberté et son autonomie, mais elle n'avait aucune envie de revenir sur son choix. Elle avait le plus important, après tout. Le plus important, c'était Aaron, Aaron qu'elle aimait de toutes les forces de son être.

Chaque jour passé avec lui ne faisait que lui prouver un peu plus qu'elle ne s'était pas trompée. Elle l'aimait plus que tout, et pour lui, elle ne reculerait jamais... même quand il était question de devenir la parfaite petite chasseuse qu'elle n'était pas certaine de réussir à être un jour, tant son coeur demeurait partagé entre un devoir à accomplir et un sentiment d'attirance et de compréhension envers tous ceux qui étaient un tant soit peu non humains. Elle faisait des efforts, malgré tout. Pour l'heure, nul n'avait exigé d'elle qu'elle aille sur le terrain, qu'elle tue... Cela viendrait bien sûr, et lui faisait peur, mais en attendant, elle s'entraînait seulement, et l'entraînement, au fond, ne lui déplaisait pas. Développer son potentiel physique avait été éprouvant dans un premier temps, parce qu'elle n'était pas sportive, mais elle y prenait goût, et ça lui faisait du bien.

Elle venait de passer la matinée à s'entraîner au combat au corps à corps avec Kathleen. Elle était exténuée mais lavée et changée, repue, alors qu'elle retrouvait la chambre où Aaron se trouvait. Elle était contente, non seulement de se reposer mais de pouvoir passer un moment tranquille et privilégié avec son petit ami. Mais quand elle passa la porte de sa chambre, elle devina de façon assez évidente que Aaron n'était pas aussi réjoui de la voir. Ce n'était pas une première. Elle le trouvait soucieux, dernièrement, et ça ne lui plaisait pas du tout. Il la salua, certes, mais son ton était sombre. Pas de sourire, pas de baiser, rien... Elle resta à distance, referma tout de même la porte derrière eux.

-Quelque chose ne va pas ? demanda-t-elle doucement, mal à l'aise.

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Plus l'espérance est grande, plus la déception est violente.

Aaron n’avait jamais été l’amuseur de la bande, celui qui passait son temps à rire, à s’amuser, à faire le pitre. Son caractère le poussait bien plus à ruminer dans un coin, à s’isoler, à s’enfermer. Il n’y avait qu’avec Eponine que le jeune homme parvenait à s’ouvrir bien plus. Son frère, ça marchait un peu aussi, mais ce n’était pas la même chose. Cela dit, il y avait des travers qu’on ne pouvait pas facilement changer. Aaron était heureux de retrouver Eponine, surtout qu’elle avait passé la matinée à s’entrainer avec sa cousine et donc qu’ils n’avaient pas réellement pu passer du temps ensemble. Mais en même temps… il se sentait tellement sombre qu’il avait un peu de mal à juste montrer son bonheur. Ce qui ne pouvait pas réellement échapper à la jeune femme, celle qui le connaissait le mieux. Elle savait tout de lui, ou presque.

Elle ferma la porte de la chambre, sans que Aaron ne lève plus les yeux. Son regard était plongé dans le livre sur les sorciers qu’il lisait, sans réellement lire, son esprit complètement tourné sur le fait que tout le monde autour de lui, lui donnait le sentiment de mentir. Et si Eponine lui annonçait soudain qu’elle était une créature ? Il savait que ce n’était pas le cas, mais elle pouvait… le devenir. Elle l’avait voulu, forcément. Le jeune homme ne devrait pas se poser toutes ces questions, c’était évident, mais en même temps, il ne pouvait pas s’en empêcher non plus. Il devrait arrêter de faire tourner tout ça dans sa tête.

Mais forcément, quand Eponine prit la parole en lui demandant si quelque chose n’allait pas, Aaron ne put rester complètement insensible. Il leva son regard vers la jeune femme, la regardant réellement depuis qu’elle était entrée dans la chambre. Il ne pouvait pas vraiment le cacher qu’il y avait bel et bien quelque chose, mais en même temps, le jeune homme n’avait pas spécialement envie de rentrer dans les détails non plus.

« Non, tout va bien. » Répondit-il, en aillant conscience que ce n’était peut-être pas réellement crédible. Mais il n’avait pas envie de rentrer dans les détails, il n’avait pas envie de parler de Electre, du fait qu’elle était une sorcière et qu’il s’était complètement trompé sur son sujet. Surtout que la jeune femme connaissait son amie (si on pouvait vraiment la qualifier d’amie en fait). « Comment s’est passé ton entrainement ? » Demanda-t-il alors.

Il avait conscience qu’il ne s’était pas montré très ouvert quand elle était arrivée, mais il avait envie de se rattraper, de ne pas laisser croire à la jeune femme qu’il n’en avait rien à faire d’elle. Et peut-être aussi de faire en sorte qu’elle ne le questionne pas plus. Ce n’était pas contre elle, mais il avait encore parfois un peu de mal à savoir comment agir, en couple.

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**Eponine Hayes** Messages : 867

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onine estimait connaître son petit ami mieux que n'importe qui d'autre. C'était à ses yeux une chance et un privilège, parce qu'il lui laissait accès à ses rêves, à ses doutes, à ses angoisses, sans aucune forme d'entrave. Elle se sentait heureuse et flattée de tenir une place si privilégiée dans son existence. Pourtant, en cet instant, il décidait de garder ses tourments pourlui, et elle avait le coeur serré à l'idée qu'il puisse être préoccupé et ne pas vouloir lui en parler pour autant. Ils se disaient tout, pourtant. Pour certaines choses, ça leur avait demandé du temps, parce qu'il leur avait été difficile de s'avouer certaines de leurs pensées (notamment Ponine et son obsession pour les créatures), mais ils avaient dépassé ce stade de longue date. Si elle avait accepté de vivre avec Aaron, c'était pour cette raison, parce qu'elle estimait qu'ils avaient gagné une confiance totale l'un en l'autre, parce qu'elle avait la faiblesse de penser qu'ils étaient capables de se parler de tout.

Aussi se sentait-elle exclue, en cet instant, du vrai ressenti de l'homme qu'elle aimait, et cette pensée lui faisait mal. Elle ne pouvait pas entièrement la reprocher au jeune homme, c'est vrai, car après tout, il avait tout à fait le droit d'avoir son jardin secret, il était même important qu'il le conserve, et elle-même n'était pas toujours si transparente que cela avec lui (concernant Lena notamment), mais tout de même... Il semblait très sincèrement préoccupé, et quand elle le voyait comme ça, sa seule envie était de l'aider et de le rassurer. Mais comment faire quand il ne lui donnait pas accès au fond de sa pensée ? Car non, tout n'allait pas bien, elle était absolument convaincue de ça.

Au moins, Aaron semblait un peu plus décidé à lui parler et à se montrer avenant quand il reprit la parole, lui demandant comment s'était passé son entraînement. Elle ne voyait aucun problème à en parler plus longuement, mais elle avait le sentiment que c'était une façon pour son petit ami de contourner le sujet, de ne pas parler très directement de ce qui le tourmentait. Et elle n'aimait vraiment pas ça.

-Ca a été..., dit-elle en s'installant à côté de son petit ami. Je crois que je vais avoir un paquet de bleus, bientôt, mais je crois aussi que je m'améliore. Kathleen ne me ménage pas franchement, mais au moins, je sens que je progresse.

Elle pourrait discuter plus longtemps des détails de son entraînement, et elle le ferait peut-être pas la suite, mais pour le moment, elle ne réussissait pas à se détendre, parce que franchement, elle ne pensait pas que le jeune homme s'intéresse tant que ça à ce qu'elle disait. Il devait avoir la tête ailleurs.

-S'il te plaît, dis-moi ce qui va pas.

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Eponine vint s’installer à ses côtés, lui affirmant que l’entrainement qu’elle avait subi avec Kathleen s’était bien passé. Aaron appréciait évidemment d’apprendre que son entrainement se passait bien, parce qu’il savait que c’était en grande partie pour lui qu’elle subissait tout ça. Le jeune homme n’était pas spécialement heureux d’apprendre qu’elle risquait d’avoir des bleus partout, même si c’était forcément quelque chose qui devait arriver pour que l’entrainement rentre pleinement. Cela dit, c’était une bonne chose qu’elle s’améliorait. Il faisait confiance en effet à sa cousine pour ne pas ménager sa petite amie, même si ce n’était pas forcément quelque chose qui le faisait sauter de joie, mais l’entrainement n’était pas non plus là pour être vain. Si Eponine s’entrainait, c’était bien pour une raison.

Enfin, en même temps, le jeune homme n’avait pas non plus spécialement envie de la voir foncer tête baissée à la chasse aux créatures. C’était son héritage, Aaron n’avait pas l’intention de forcer Eponine à subir tout cela, même s’il ne pouvait évidemment pas empêcher la jeune femme de s’entrainer, ce qui en un sens était une bonne chose. Parce que même s’il n’avait pas envie de la voir aller sur le terrain pour chasser, Aaron se disait que si Eponine était capable de se défendre, ça allait évidemment le rassurer.

Aaron pensait dire quelque chose, mais Eponine reprit la parole, en lui demandant de lui dire ce qui n’allait pas. Elle le supplia même…, ce qui avait le don de lui serrer le cœur. Le jeune homme n’avait pas envie que Eponine soit mal à cause de lui, mais en même temps c’était toujours un peu difficile pour lui de se confier sur certaines choses. Il avait toujours ce côté très renfermé, qu’il combattait avec sa petite amie parce qu’elle était celle en qui il avait le plus confiance et celle avec qui il pouvait si facilement se confier. Il n’avait aucune envie de lui cacher quoi que ce soit, mais avouer ses faiblesses était toujours quelque chose qu’il avait du mal à faire.

« C’est… » Commença-t-il, ne sachant pas réellement comment il pouvait dire les choses. En fait, c’était simple, il suffisait simplement qu’il dise les choses telles qu’elles étaient, mais si ça semblait facile, ce n’était clairement pas le cas pour le jeune chasseur. « En fait j’ai découvert que Electre m’avait menti depuis… toujours. » Dit-il alors, avant de se montrer quand même un peu plus précis. « C’est une sorcière. »

Autant dire que Eponine ne pourrait que comprendre ce que cela signifiait. Elle était une sorcière, elle était une créature, c’était quelqu’un à abattre. Et ça commençait à faire beaucoup de créature dans l’entourage du jeune homme, qui avait normalement un avis bien tranché sur la question. Même si concernant la sorcière, l’avis n’avait pas de raison d’être moins tranchant non plus au vu de la situation, elle était une cible à abattre, mais ça lui faisait du mal.

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**Eponine Hayes** Messages : 867

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onine espérait que Aaron allait finir par lui dire ce qu'il avait sur le coeur. Si le jeune homme devait encore décider de faire l'autruche et de ne rien lui apprendre, elle n'était pas certaine qu'elle aurait été capable d'insister davantage. Elle aurait été profondément déçue et blessée, c'est certain, mais elle aurait fait avec, bien consciente qu'il y avait certains aspects de la personnalité de l'homme qu'elle aimait qu'elle ne réussirait jamais à changer, tout comme la réciproque était tout aussi vraie. C'était normal, et vivre ensemble, c'était aussi s'adapter au caractère de l'autre. Mais l'idée que quelque chose puisse affecter son petit ami sans avoir la possibilité de faire quoi que ce soit pour y remédier, ça avait le don de la blesser. Heureusement, le jeune homme passa finalement aux aveux.

Et visiblement, ce qu'il avait à dire était vraiment difficile. Il cherchait ses mots, il peinait à exprimer ce qu'il vivait... Et Ponine comprit parfaitement pourquoi quand il cracha finalement le morceau. Electre, qui était certainement sa meilleure amie puisque la seule qu'il possédait, lui avait menti sur toute la ligne. Ponine se sentit partagée entre la surprise, la compassion et un autre sentiment qu'elle avait bien du mal à identifier, en réalité. La surprise était totale, en effet. Ponine n'avait pas passé beaucoup de temps avec Electre (et le peu qu'elle s'était imposé en sa compagnie lui avait largement suffi : elle ne supportait clairement pas cette fille - même si sans elle, force était de reconnaître que Aaron et elle n'auraient peut-être même pas encore dépassé le stade du bisou à l'heure actuelle), mais jamais elle ne se serait imaginé les secrets que cette dernière cachait. Comment l'aurait-elle pu, en même temps ? La jeune femme était une sacrée manipulatrice, il n'y avait pas à dire... elle avait roulé Aaron en beauté, au point qu'elle était même partie à la chasse avec lui. Et elle n'était pas n'importe quelle créature. Une sorcière... c'était clairement l'une des créatures les plus dangereuses de notre terre.

Ponine se doutait que Aaron devait se sentir atrocement mal : blessé, humilié, trahi... et ce d'autant plus qu'il n'accordait pas sa confiance si facilement que ça... Elle se rappelait ce qu'elle avait éprouvé elle-même en apprenant que Lena était une sirène... Sauf que elle, elle n'avait pas pour mission de naissance de tuer les créatures, au moins.

-Je suis vraiment désolée... répondit Eponine, vraiment dépitée pour son petit ami. Comment tu l'as découvert ? Qu'est-ce que tu comptes faire ?

La tuer, oui, elle s'en doutait. Mais de quelle manière, exactement ? Ce n'était pas si simple de prendre en chasse une personne qu'on aimait. En tout cas, c'était ce que la jeune femme imaginait.

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Aaron avait du mal à dire ce qu’il avait à dire, ce n’était pas contre Eponine, c’était simplement qu’il devait assumer de ne pas avoir découvert plus tôt que la jeune femme qui était sa meilleure amie lui mentait. La jeune femme était en quelque sorte sa seule amie en fait, son autre amie était Eponine, mais elle était plus qu’une amie bien sûr. Electre était donc sa seule amie, et il se sentait trahi… horriblement trahi par le fait qu’elle lui avait menti pendant toutes ces années. Il se sentait mal et il avait un peu de mal à l’accepter, même auprès de sa petite amie. Alors que la jeune femme était surement la mieux placée pour le soutenir et pour lui venir en aide. Mais même s’il en avait conscience ce n’était pas toujours évident de juste l’accepter et d’accepter de l’aide de sa petite amie.

Elle lui affirma qu’elle était désolée, évidemment elle n’avait rien à voir avec tout ça et il se doutait qu’elle disait ça parce qu’elle était désolée pour lui. Ça lui faisait du bien de le savoir, de se dire qu’elle était bel et bien désolée pour lui. Qu’elle le comprenait… Forcément, elle lui demanda plus d’explication, elle lui demanda comment il l’avait découvert et ce qu’il comptait faire. Elle devait se douter de ce qu’il allait faire, de ce qu’il devait faire…

« Elle me l’a dit elle-même. Quand j’ai voulu la prévenir que son petit ami était un sorcier, elle m’a dit qu’elle était au courant et qu’elle en était une aussi. » Sa voix se brisa quand il prononça les derniers mots. « Je dois la tuer, je n’ai pas le choix. » Elle devait s’en douter, c’était son rôle après tout et Eponine était bien placée pour savoir ce qu’il faisait constamment, ce qu’il devait faire, quel était le rôle de son père. « Elle risque… de s’en prendre à ma famille. » Potentiellement à son père, à sa tante, à ses cousines… à sa petite amie. Elle ne pouvait pas se permettre de laisser une créature aussi dangereuse dans la nature. Surtout une personne qui connaissait à ce point la famille Hellsing. « Et… il faudrait que j’en parle à mon père. »

C’était sans doute l’étape la plus difficile, même si forcément c’était encore plus dur sans doute de s’en prendre à Electre pour la tuer, sauf qu’assumer le fait que sa meilleure amie était une créature et qu’il n’avait rien vu… c’était la pire des choses. Surtout que mine de rien, il lui avait quand même dit beaucoup de chose sur les Hellsing, sur leur famille, sur leur façon de faire. Il avait trahi les demandes de son père en allant chasser avec la jeune femme, sans se rendre compte qu’elle était une sorcière. Il avait honte et c’était pire que tout de devoir affirmer à son père qu’il s’était à ce point trompé. Il avait honte et c’était la pire des situations.

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**Eponine Hayes** Messages : 867

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onine avait vraiment le coeur serré pour son petit ami. Elle le connaissait bien, à force. Elle devinait sans mal qu'elle avait dû être son sentiment de trahison et à quel point il avait dû souffrir de ces révélations, surtout que, de toute évidence, Electre n'avait pas décidé d'y aller avec le dos de la cuillère pour lui apprendre toute la vérité. Elle s'était, au contraire, montré d'une froideur et d'une arrogance qui laissaient sans doute soupçonner qu'elle n'avait jamais fait partie de son entourage que dans l'optique de le manipuler corps et bien. Et elle y avait réussi. Ponine se doutait qu'en plus de la douleur de perdre une amie, et même de devoir s'en débarrasser, Aaron devait en plus culpabiliser. Parce que le jeune homme avait confié beaucoup de choses très personnelles à Electre, il l'avait laisser prendre une part intégrante de son quotidien, au point même d'être déjà partie chasser avec lui.

Qui sait depuis combien de temps elle observait les Hellsing dans l'ombre afin de s'imprégner de leurs méthodes et de véritablement assimiler leurs manières. C'était un coup dur. Ponine, malgré son opinion encore mitigée sur les créatures, et peut-être il est vrai parce qu'elle n'avait jamais pu sentir Electre, également. C'est sûr qu'avec elle, il y avait deux poids deux mesures. Elle n'était pas enchantée à l'idée que Aaron doive tuer cette fille, mais ça lui posait tout de même un moindre cas de conscience morale que quand elle devait imaginer Aaron s'en prendre à Lena ou à Penny, par exemple.

Dans tous les cas, le danger que représentait Electre était évident. Elle avait joué avec Aaron, Ponine ne voyait que ça, et elle serait vraiment capable de faire des ravages si l'on n'y prenait pas garde. Ponine voulait sincèrement croire que la jeune femme à la grande gueule ne pouvait pas grand-chose contre tous les Hellsing réunis, mais sait-on jamais. Mieux valait agir rapidement avant qu'elle ne les prenne de court. Et oui, elle s'incluait totalement dans la liste, et sans aucune forme d'équivoque. Elle se sentait très concernée par cette situation. Forcément qu'elle se sentait concernée, puisque Aaron l'était. Tout ce qui le touchait la touchait aussi forcément.

-Si tu veux, je peux me charger d'en parler à ton père, suggéra la jeune femme en serrant la main de Aaron dans la sienne. Elle voulait qu'il comprenne qu'il n'était pas seul à devoir affronter cette situation. Ni celle-ci ni aucune autre d'ailleurs. Elle était là, à présent, et Ponine avait bien l'intention de le soutenir dans toutes les épreuves qu'il pouvait traverser. Elle voulait bien comprendre que ce n'était pas chose facile pour lui que de se faire à cette nouvelle dynamique, mais ils y arriveraient, ensemble. Ou au moins t'accompagner quand tu le feras.

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Aaron ne pouvait que se rendre compte à quel point il avait de la chance d’avoir Eponine à ses côtés. Déjà, il n’avait pas à supporter tout cela seul, il pouvait compter sur quelqu’un pour le soutenir, mais surtout elle était juste… parfaite. Elle prit sa main, proposa de se rendre auprès de son père pour lui en parler. Il était évident que Aaron ne pouvait pas laisser faire, il devait prendre sa responsabilité et parler à William de tout cela de lui-même, mais il adorait tout ce qu’elle faisait pour lui. Au moins, elle pourrait être à ses côtés. Aaron ne répondit rien se contentant d’adresser un sourire un peu triste à sa petite amie en hochant de la tête. Il allait avoir besoin de son soutien pour tout cela et il savait qu’il pouvait compter sur elle. Il avait tellement de chance…

Sans elle, c’était évident que Aaron serait devenu fou, même s’il se demandait sincèrement comment il faisait pour ne pas péter un câble complet. Entre Electre et Andrew, il n’en pouvait plus, c’était trop. Il voulait bien protéger Andrew, bien sûr, c’était son frère il l’aimait. Et pour Electre, il s’était fait manipuler en beauté. Elle avait eu beau lui avoir dit qu’elle n’avait pas eu envie de le tuer parce qu’elle appréciait d’être avec lui, ça ne changeait rien au fait qu’elle était une menace et qu’elle connaissait les secrets des Hellsing. À cette pensée, son cœur se serra, son père allait tellement le tuer.

Aaron se rapprocha de Eponine et vint se blottir contre elle. Il n’était pas forcément le plus tactile des petits amis, ça lui convenait très bien quand lui et Eponine étaient assis chacun occupés à lire leurs livres respectifs. Il n’avait pas forcément besoin de lui tenir la main s’ils marchaient dans la rue ensemble. Mais là, là oui, il avait besoin de la sentir contre lui, il avait besoin de sa chaleur, de sa présence. Il se blottit contre elle donc, enfonçant son visage dans son cou. Il se sentait perdu et elle était son repère, elle était son ancre, celle qui lui permettait encore de tenir debout. Pendant tant d’année il avait cru que les filles ce n’était pas fait pour lui, qu’il préférait être seul parce que les autres étaient une source de souci. C’était le cas, les autres étaient une putain de source d’ennuis, mais sans Eponine, il serait complètement paumé. Encore plus qu’il ne l’était présentement en tout cas.

« J’en peux plus de tout ça… » Souffla-t-il, toujours blottit contre Eponine.

De tout ça, de la situation d’une manière globale, de devoir mentir à son père, de devoir lui dire la vérité là, de devoir se battre sans réellement savoir si ça allait servir à quelque chose. Il ne devrait pas, mais les paroles de Electre l’avaient beaucoup trop touché, il ne pouvait pas en rester indifférent. Il avait cru à quelque chose toute sa vie et toutes ces croyances étaient ébranlés de plusieurs façons. Et il ne pouvait même pas compter sur son frère pour le soutenir, lui qui se tapait joyeusement une fée (bon, il avait dit qu’il serait gentille avec sa belle sœur, mais quand même à force c’était pénible).

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**Eponine Hayes** Messages : 867

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P

onine détestait voir son petit ami aussi mal. Elle n'avait jamais été quelqu'un de très empathique, elle n'était pas de nature de s'identifier aux uns et aux autres et à porter leurs malheurs à leur place, mais quand il était question de Aaron, c'était différent. Elle l'aimait plus que tout au monde, elle vivait avec lui, à l'unisson, et elle apprenait l'empathie avec lui. Quand il était heureux, elle était heureuse, et quand il souffrait, eh bien, elle souffrait. Et en cet instant, elle avait mal pour lui. Elle le voyait bien, le jeune homme était au bout du rouleau. Et c'était normal, en fin de compte, avec tout ce qu'il vivait. Il avait été déçu par toutes les personnes en qui il avait confiance (et elle avait toujours très peur de s'ajouter à la liste, car elle savait pertinemment qu'elle n'était pas exemplaire elle non plus), et il ne savait tout simplement plus quoi faire. Il devait avoir envie de revenir à une période plus douce, plus simple, quand il se contenter de chasser, accompagné de son frère, quand tout était à sa place. Même si c'était une époque où elle n'était pas encore entrée dans sa vie, ou pas de cette manière là, en tout cas.

Avec douceur, Ponine caressa les cheveux de son petit ami. Elle essayait de lui communiquer toute sa tendresse et tout son amour. Elle ne savait pas du tout si ce serait assez, mais elle tenait malgré tout à faire ce qu'elle pouvait. Elle avait envie de récupérer un peu de sa douleur pour qu'il ait moins mal. Elle se sentirait capable de tout pour lui, et elle se sentait complètement démunie face à sa détresse, profonde. Elle déposa un tendre baiser sur son front.

-Peut-être que tu as besoin d'une pause ? On devrait s'isoler quelques jours, juste tous les deux, mettre tout ça de côté et juste... se reposer. Qu'est-ce que tu en penses ?

C'était peut-être une mauvaise idée. Elle s'intégrait à peine au cercle des Hellsing, on lui reprocherait peut-être de fuir les entraînements, on l'accuserait de ne pas faire suffisamment d'efforts. Mais elle se fichait assez de son intégration si elle se faisait au dépit de la santé morale de Aaron. Il était évident que le jeune homme était à bout. S'il tirait encore un peu plus sur la corde, ça allait très, très mal passer. Elle n'avait pas envie qu'il aille au bout de ses limites. Mettre un pas de côté n'allait bien sûr pas résoudre tous les problèmes, mais du moins l'aider à prendre ses distances avec une situation difficile à accepter et à assumer. Et c'était ce qui importait avant tout et surtout. Il réussirait mieux à faire face à la situation avec l'esprit reposé.

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Plus l'espérance est grande, plus la déception est violente.

À une époque, Aaron se serait contenté simplement de se renfermer sur lui-même et de ne rien dire du tout, juste rien dire du tout. Mais maintenant, il avait une personne à qui se confier, il y avait quelqu’un qui était capable de le comprendre. Ou en tout cas, d’entendre ce qu’il avait à dire et d’en prendre compte. Aaron n’était pas encore complètement habitué à avoir quelqu’un qui était capable de le soutenir, mais ça n’avait rien de désagréable du tout. Au contraire, c’était juste parfaitement plaisant de pouvoir enfin reposer un peu de son sort sur les épaules de quelqu’un d’autre. Aaron n’avait aucune envie de devenir un poids pour Eponine, surtout que mine de rien il avait bien conscience qu’il lui en demandait beaucoup trop.

Elle devait accepter de vivre dans la famille des Hellsing, d’accepter de devoir s’entrainer, de devoir même chasser des créatures même si au fond Aaron espérait qu’on n’allait pas forcément attendre qu’elle aille sur le terrain trop rapidement. Et elle devait en prime accepter de le supporter, lui et ses états d’âme. Mais elle le faisait, avec une douceur infinie dont Aaron n’avait pas l’habitude, mais qu’il adorait obtenir depuis qu’elle était entrée dans sa vie. Avant, il aurait été seul dans sa chambre à broyer du noir, maintenant il pouvait se confier sur ce qu’il ressentait et obtenir des conseils.

« C’est peut-être la solution en effet. » Répondit-il doucement, quand Eponine affirma qu’il avait peut-être besoin d’une pause. Qu’ils devraient s’isoler un peu tous les deux, mettre de côté toute cette situation pendant un moment et se reposer. Juste arrêter de penser à tout ça donc. « Mais en même temps, je ne peux pas fuir éternellement non plus. »

Faire une pause ne voulait pas non plus dire qu’il allait fuir, mais en même temps le jeune homme avait aussi conscience que s’il ne faisait pas face à tout cela, il aurait tendance à vouloir jouer l’autruche. À attendre le dernier moment pour assumer une situation qui était beaucoup trop difficile à gérer. Il n’avait aucune idée de comment il allait devoir aborder la situation, il ne savait pas du tout quoi faire concernant Electre, comment le dire à son père et assumer le fait qu’il avait quand même mis grandement sa famille en danger.

« En fait, je crois que Andrew a prit la meilleure décision. C’est pas mal de juste fuir… »

Est-ce que c’était ce qu’il avait fait ? Aux yeux de Aaron oui en effet, c’était exactement ce qu’il avait fait. En décidant de s’installer avec sa fée dans une maison caché de tous, il avait fui. Pour de « bonnes » raisons en soit, parce que forcément vu qu’il avait une fille et une fille fée en prime… mais ça lui donnait un peu le sentiment que son frère avait fui ses responsabilités, qu’il l’avait fui tout simplement. Ce qu’il devrait faire aussi, il aurait beaucoup moins de souci comme ça, il n’aurait pas à supporter les responsabilités familiales en fait.

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Curiosité. Vilain défaut de l'esprit féminin. L'envie de savoir si oui ou non une femme se consume de curiosité est l'une des passions les plus actives et les plus insatiables de l'âme masculine.

**Eponine Hayes** Messages : 867

Plus l'espérance est grande, plus la déception est violente.

P

onine savait que sa proposition ne pouvait qu'être une solution temporaire et certainement pas fonctionner sur le long terme, ce n'était que repousser le problème, c'est certain, mais c'était aussi une manière de prendre la distance par rapport à la situation pour décider à tête reposée de ce qu'il convenait de faire. Ce n'était pas une fuite en avant, davantage une pause qui pourrait leur permettre de remettre ses idées en place. Il était épuisé, Ponine le sentait bien, et elle n'aimait vraiment pas le voir dans cet état. Tant qu'il resterait ici, tant qu'il subirait cette accumulation, il ne pourrait que se laisser écraser par le poids de ses doutes, de ses craintes et de sa responsabilité. Ce n'était pas une preuve de lâcheté. Ce n'était pas une manière de fuir. Mais en revanche, elle était capable de comprendre que son petit ami voie les choses de cette façon, en réalité. Sans doute en partie parce qu'il voudrait ça, fuir pour de vrai.

Elle savait qu'il ne le pensait pas quand il affirmait qu'Andrew avait pris la meilleure décision, puisqu'il n'avait eu de cesse de lui reprocher cette décision, au nom de motifs plus que valables. Mais elle devinait qu'une part de lui l'enviait. Parce qu'Andrew s'était déchargé de toute pression familiale pour mener sa vie comme bon lui semblait, dans le plus grand secret, en s'exemptant de l'opinion familiale, en s'exemptant du poids que le patriarche des Hellsing faisait peser sur ses épaules. Ponine glissa sa main dans le dos d'Aaron pour le caresser doucement, un geste de réconfort très simple, peut-être vain, mais quoi qu'il en soit adressé avec la plus grande tendresse du monde. Elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour l'apaiser, pour le rassurer. Elle avait beaucoup trop besoin de lui.

-Non, fuir n'est jamais une solution, répondit doucement Ponine.

Et oui, elle pensait que c'était ce qu'Andrew avait fait, elle aussi. Mais elle admettait, considérait qu'il l'avait fait pour la bonne cause, pour sa bonne cause. Pour Penny, pour Dorothy. Elle allait éviter d'évoquer la belle-soeur et la nièce de Aaron en sa présence, mais il avait de bonnes raisons. Pas Aaron. Même si dans le fond, Ponine voudrait que Aaron aussi se détourne de ses préceptes familiaux pour qu'ils puissent mener une vie simple et paisible, sans chasse, et qui ne détourne pas la jeune femme de toutes les créatures qu'elle avait apprises à apprécier et desquelles elle se sentait vraiment éloignée.

-Tu es suffisamment fort pour faire face, Aaron. Tu as juste besoin de prendre un peu de distance avec tout ça pour te remettre les idées au clair. Elle déposa un tendre baiser sur sa joue. Et puis, tu n'es pas tout seul. Je suis là.

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Ce n’était au fond qu’un geste simple, qui pouvait donner l’air de rien, mais au fond pour Aaron ce n’était pas ça, c’était un vrai réconfort que de sentir la main de sa petite amie se glisser dans son dos et le caresser doucement, ainsi que de l’entendre dire ce qu’il avait besoin d’entendre. Non, en effet, la fuite n’était clairement pas une solution. Andrew avait pris cette décision, pour des raisons qui lui étaient propres, mais il était évident que Aaron ne pouvait pas considérer que c’était la façon de faire. Ce n’était en aucun cas ce qu’il avait envie de faire déjà. S’il prenait la décision de fuir, se serait tout simplement de la lâcheté et non du courage. Donc, il ne pouvait pas se permettre de le faire et il n’allait pas le faire d’ailleurs.

Le jeune homme avait envie de croire Eponine sur parole quand elle affirmait qu’il était suffisamment fort pour faire face à tout cela. Il aimerait vraiment, mais en même temps il ne pouvait pas s’empêcher de douter quand même un peu. Il ne se sentait pas aussi fort que cela, au contraire il avait même bien plus le sentiment d’être juste faible. Cela dit, quand Eponine affirma qu’il avait simplement besoin de prendre de la distance par rapport à tout cela, il ne pouvait qu’être entièrement d’accord avec elle. Il n’avait aucune idée de comment il allait s’en sortir, de comment il allait gérer cette situation. Il fallait déjà qu’il accepte ce qu’il venait d’apprendre, et qu’il voit comment il allait gérer tout ça.

« Heureusement que tu es là. » Lui répondit-il, quand Eponine affirma qu’il n’était pas seul et qu’il l’avait, elle. Le jeune homme ne pouvait que se rendre compte à quel point il avait de la chance d’avoir Eponine à ses côtés, de ne pas être seul. « Je ne sais pas du tout comment je m’en sortirais si tu n’étais pas là. »

Ca pouvait donner le sentiment que c’était une phrase bateau, dites par un homme qui avait l’intention de brosser une jeune femme dans le sens du poil. Non, s’il disait ça, c’était qu’il le pensait sincèrement et qu’il se doutait qu’il ne pourrait vraiment pas s’en sortir si elle n’était pas là. Déjà, le jeune homme aurait clairement perdu son calme, et tout bon sens. Il ne savait pas pour autant comment les choses allaient s’arranger et comment il allait pouvoir parler de tout cela avec l’homme qui l’impressionnait le plus au monde, mais au moins il savait qu’il n’était pas seul et qu’on le soutenait. Il ne se contentait pas juste d’être le vilain petit canard, il y avait au moins une personne en ce bas monde qui était capable de le comprendre et qui le soutenait quoi qu’il puisse arriver.

« Il faut… » Aaron marqua une pause, avant de reprendre la parole d’une manière un peu plus déterminée. « Je dois juste parvenir à prendre un peu de recule et ensuite… les chose se passeront telles qu’elles devront se passer. »

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Plus l'espérance est grande, plus la déception est violente.

E

ponine afficha un sourire quand Aaron lui affirma qu'il avait de la chance d'être ainsi. Elle espérait vraiment lui apporter du positif, ne lui apporter que de bonnes choses, elle tenait à être aussi importante pour lui qu'il était important pour elle. Il était parfois difficile de savoir quel rôle tenir, parce qu'elle avait peur de ne pas être à la hauteur. Avoir une relation à ce point sincère et sérieuse, elle avait envie de ne lui apporter que du bonheur et du réconfort. Elle avait envie de croire qu'il réussirait à s'en sortir si elle n'était pas là, mais une part d'elle aimait croire qu'elle lui était indispensable, car elle-même ne se voyait pas vivre sans Aaron, ne pensait pas que c'était possible, ne croyait pas qu'elle y arriverait, quoi qu'il puisse advenir.

-Je préfère te prévenir tout de suite : cette question ne se posera absolument jamais, assura-t-elle avec toute la sincérité du monde. Je n'imagine pas ma vie sans toi. Alors je suppose que ça implique que je serai toujours avec toi, quoi qu'il puisse advenir.

C'était sa promesse, et c'était une promesse bien simple à tenir, en réalité. Elle s'en rendait bien compte, oui, parce que peu importe les circonstances, peu importe ce qu'il lui fallait admettre et accepter. Elle était prête à toutes les concessions, elle était prête à rejoindre la famille des Hellsing, elle était même prête à devenir une chasseuse si ce devait être là le prix qu'il fallait que cela lui coûte. Elle était absolument prête à tout, vraiment, pour lui, et elle tenait à ce qu'il le sache, et qu'elle n'ait pas le moindre doute à ce sujet.

-Telles qu'elles devront se passer, c'est tellement vague, ce que tu décris. Eponine afficha un fin sourire, planta son regard dans celui de son petit ami. Les choses ne se passent pas "telles qu'elles doivent se passer", elles se passent telles qu'on le décide si on fait le choix de prendre les choses en mains. Ce n'est pas une affaire de fatalité.

Fatalité dans laquelle Eponine ne croyait pas, pas plus que dans le destinée, même si une part d'elle a envie de croire que c'est le destin qui les a placés sur le chemin l'un de l'autre et qu'ils étaient faits pour être ensemble.

-Tu le comprendras quand tu auras pris le recul nécessaire, justement. Elle passa doucement une main dans ses cheveux. Mais pour l'instant, tu devrais surtout te reposer, ajouta-t-elle avec douceur. La journée a été longue et difficile, tu n'arrangeras rien en ressassant tes problèmes.

Même si c'était plus facile à dire qu'à faire, bien sûr, on ne peut pas non plus éteindre son cerveau.

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Plus l'espérance est grande, plus la déception est violente.

Aaron afficha un sourire ému en entendant Eponine affirmer qu’elle sera toujours là avec lui, que la question ne se posait, peu importait ce qui pouvait bien arriver. Au fond, ça pouvait très bien être des paroles en l’air, mais le chasseur savait que ce n’était pas le cas venant de Eponine. Preuve en était de tout ce que Eponine faisait rien que pour lui. Aaron avait conscience qu’il lui en demandait sans doute beaucoup trop en vérité, et en grande partie à cause de sa famille en plus. Eponine acceptait de devenir une chasseuse parce qu’elle était avec lui, il n’y avait clairement pas plus grande preuve. Cela en disait donc long, mais ça faisait quand même plaisir au jeune homme d’entendre sa petite amie lui affirmer qu’elle sera toujours là pour lui, il en avait tellement besoin.

Il avait une chance inestimable de pouvoir compter sur elle et son soutien, surtout au vu de ce qui était en train d’arriver. Aaron se sentait perdu, mais il pouvait compter sur les sages paroles de Eponine. Il ne devait pas se reposer sur la fatalité, il fallait prendre les choses en main et choisir son destin plutôt que de le laisser entre les mains du hasard. Le jeune homme n’avait aucune idée de comment les choses allaient bien pouvoir se passer, mais ce n’était assurément pas maintenant qu’il allait pouvoir réellement le décider. Il devait prendre un peu de recul, faire peut-être une pause en effet. Le sourire de Aaron se fit un peu plus grand quand Eponine passa une main dans ses cheveux, lui disant qu’il avait surtout besoin de se reposer. Il aimait cette complicité et cette tendresse qu’ils avaient tous les deux, ça lui faisait un bien fou de pouvoir se reposer sur quelqu’un. La situation n’était pas plus simple, mais au moins il n’était pas tout seul pour la gérer.

« Tu as raison. » La journée avait été longue en effet, ça ne servait à rien de tourner encore et encore les problèmes dans sa tête, ce n’était pas ainsi qu’il aurait des solutions. Même si en soit, il n’y avait de toute façon qu’une seule solution, il devait parler à son père et lui dire ce qui s’était passé et ensuite… au fond, ils savaient très bien comment les choses allaient se passer, il fallait juste l’accepter. « Je vais aller nous chercher de quoi manger ici, je n’ai envie de voir personne d’autre aujourd’hui. » Ce qui n’était pas spécialement rare venant de lui en vérité. Ce n’était pas pour rien que sa chambre était souvent comparée à un antre, là où il se réfugiait. Sauter le repas en famille, ça ne sera pas la première fois que ça arriverait et clairement pas la dernière fois. Au moins maintenant on lui foutait un peu plus la paix, parce que Eponine était là.

C’était donc ce qu’ils allaient faire, s’isoler dans la chambre tous les deux, profiter l’un de l’autre, en essayant de ne plus se préoccuper de rien et surtout se reposer pour avoir les idées plus claires ensuite.

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