Une vie normale ? (Jane :3)

E

lle avait envisagé de rompre, vraiment. Sitôt qu'Edward avait quitté leur demeure, après qu'lle ait commis une nouvelle et impardonnable erreur, après qu'elle ait à nouveau trompé l'homme qu'elle destinait pourtant à devenir son époux. Et ce n'était pas à cause de son état de myrihande, ou de l'influence qu'avait sur elle son âme sœur quand il était à proximité, elle y avait réfléchi suffisamment longuement pour qu'il ait eu le temps de disparaître loin d'elle et que cette influence se soit amenui (même si, ne nous leurrons pas, elle était toujours présente, à tous moments, elle pouvait seulement prétendre qu'il n'en était rien). De toute évidence, tant qu'Edward ferait partie de sa vie, ell serait tout bonnement incapable de lui résister, et il ferait à jamais partie de sa vie. Elle aimait Léo, mais ce qu'elle éprouvait pour lui, c'était une profond affction, ce n'était pas de l'amour, elle ne pouvait pas compromettre l'avenir du jeune homme au nom de ses propres caprices, elle devait cesser d'être égoïste, l'éternel débat... Elle avait envisagé mille scenarios, mille façon de lui faire part de sa décision, du très sec « je t'ai trompé et je recommencerai » au plus conventionnel « c'est pas toi, c'est moi ».. sauf que, quand il avait finalement passé le pas de la porte, elle s'était retrouvée bête et muette, et elle s'était contentée de lui dissimuler ses « écarts de conduite » (évidemment, appeler cela ainsi, c'était largement s'éloigner de la vérité). Alors finalement, elle s'était contentée de mentir, comme elle ne cessait de le faire, dernièrement, comme elle le ferait apparemment toujours, dorénavant... Et la vie avait repris son cours, une vie étrange, car son train-train quotidien la berçait par instant, et l'agaçait à d'autres. Une vie de couple, voilà ce qu'elle vivait, et le train de vie qu'ell menait était bien évidemment à des années lumière de ce qu'elle avait pensé vivre. Comme si elle s'était résignée à mener la vie qu'elle avait pourtant si longtemps renié, par ce que c'était plus comode, parce qu'il fallait qu'elle arrive à se sauver la vie.... Pauvre Léo... Il n'y était pour rien, il était même adorable mais... Elle était tout sauf la bonne personne, quand bien même il faisait visiblement plus d'un effort pour se convaincre du contraire. Ce jour là donnait encore l'exemple du petit ami parfait qu'était Léopold Ridley, alors qu'il retournait au domicile avec des marrons chauds. L'attention était belle, et vu le temps qu'il faisait dehors, c'était évidemment apprécié, mais c'était clairement le tableau auquel Jane n'avait jamais voulu prendre part... Elle avait l'impression de jouer la comédie, sans arrêt jouer la comédie. Et au final, elle n'était sans doute pas celle qui souffrait le plus. Elle était injuste. Injuste, c'est le mot.

-Merci. Dit-elle en déposant un baiser sur les lèvres du jeune homme avant de lui prendre les marrons des mains afin de les déposer sur la table. Elle hésita un instant... Non, l'idée de rupture lui était passé, mais il y avait tout de même certaines choses sur lesquelles il était important qu'ils reviennent. Hum... Léo, faut qu'on parle...

Oui, c'était le genre de phrases qui n'engageaient jamais rien de bon.

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J

ane savait bien que, comme entrée en matière, il y avait plus rassurant et plus accueillant qu'un "il faut qu'on parle" qui, jamais dans l'histoire des "il faut qu'on parle" n'avait su présumer de quoi que ce soit de bon... Mais il le fallait, en effet, ne serait-ce que pour faire taire pour de bon sa mauvaise conscience, pour se défaire de cet étau qui lui bloquait trop sûrement la poitrine... Elle savait pertinemment ce qu'il fallait qu'elle lui dise... Léo, j'ai revu Edward, et on a couché ensemble. Je pourrais te dire que ce n'était qu'une fois, que c'était accidentel, et que ça ne se reproduira plus, mais je ne le peux pas. Oui, c'était une seule fois, oui c'était accidentel... en quelque sorte, mais je sais déjà que ça se reproduira. Parce que je ne vais pas réussir à m'en empêcher, parce que quelque part, je l'aime, en fait, Léo, je l'aime plus que toi même s'il me détruit plus que toi. Ça te fait mal, je sais, mais au moins, tu es prévenu pour de bon. Je t'avais dit que j'étais un poison, tu en as la confirmation. Ne tente plus de nier. Ne tente plus de me retenir. Tu es la meilleure chose qui me soit arrivée, mais je suis la pire chose qui pouvait t'arriver. Léo, on ne va pas se marier, on ne peut pas se marier. Je vais m'en aller, je vais te libérer, tu n'entendras plus parler de moi, et tu auras enfin le droit d'être heureux... C'est ça, mot pour mot, des mots aussi tranchants qu'un rasoir, qu'il fallait qu'elle lui dise, et ainsi, elle aurait fait ce qu'il fallait. Certes, elle perdrait tout, mais au moins, elle rendrait à Léo la vie qu'il méritait. C'était ça, qu'il fallait qu'elle lui dise, de rebrousser chemin tant qu'il n'était pas trop tard. Parce qu'elle n'était incontestablement pas faite pour lui. Ces mots se bousculèrent dans son esprit sans qu'elle les prononce, tentant de rassembler tout le courage nécessaire pour y parvenir. Elle planta son regard dans le sien, elle crut y lire une appréhension légitime, et alors qu'elle le regardait ainsi dans les yeux, elle fut tout à coup incapable de dire tout ce qu'elle aurait dû dire, ce fut un tout autre discours qui s'échappa de ses lèvres.

-Est-ce que tu étais au courant de ce qu'Enjolras a prévu de faire ?

Elle ne donna pas plus de détails, elle était malheureusement convaincue qu'il savait pertinemment de quoi elle parlait. Oui... Elle expérimentait la lâcheté dans sa forme d'expression la plus pure. Au lieu d'assumer ses propres erreurs, bien plus grave que celles de son interlocuteur, elles pointaient du doigt celle de ce dernier. Elle devait renoncer à lui, elle ne le pouvait pas, à la place, elle préférait créer une querelle qui, au moins, pourrait trouver une conclusion moins tragique. Ceci dit, c'est un fait, elle était quand même curieuse de savoir ce qu'il pourrait avoir à lui répondre.

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D

onc, il était effectivement au courant. Pour le coup, Jane aurait préféré reconnaître que Baker l'avait baratiné et s'était foutu de sa gueule, mais elle n'y avait pas vraiment cru... Elle savait bien que la situation était crédible, et surtout, elle connaissait suffisamment son âme soeur pour savoir à quels moments il était sincère, et à quels autres il se contentait de mentir le plus effrontément du monde... Léo était au courant des projets de Perséphone de les séparer, elle et Edward, de leurs pouvoirs, et donc de les séparer tout court. Et il ne lui avait rien dit. Oh, elle le croyait quand il disait qu'il avait voulu le faire, mais elle devinait qu'il n'avait pas osé, sans doute parce qu'il avait craint sa réponse et son attitud. Au fond, il avait certainement raison d'appréhender, et elle tort de lui en vouloir d'avoir tardé à lui parler de tout ça. Pour le nombre d'aveu qui passaient à l'as la concernant, elle devrait logiquement lui concéder celui-là, après tout, elle-même n'avait pas l'intention de se montrer très honnête quant à la façon dont s'était déroulée son entrevue avec son âme soeur, quand cette dernière lui avait appris les plans de sa gourdasse de petite amie. Car oui, il allait bien falloir qu'elle lui avoue tout de même une partie des faits, même si, au ton de sa voix, Jane comprenait que Léo avait déjà deviné. Il s'y lisait une jalousie que Jane reconnaissait facilement pour l'éprouver souvent. Malheureusement, pas forcément auprès de la bonne personne. Quoi qu'il en soit, elle avait trop d'orgueil pour accepter que la situation s'inverse et de devenir seule à blâmer quand bien même c'était, pour le coup, très hypocrite de sa part.

-Tu sais très bien comment je l'ai appris, répondit-elle, croisant les bras pour se donner une contenance. Et avant que tu dises quoi que ce soit, c'est lui qui est venu me trouver. En soi, c'était vrai. Ceci dit, elle omettait tout de même un sacré nombre de détails par rapport à la situation. Le fait qu'ils aient couché ensemble, notamment. Et quand bien même c'était ce qu'elle avait prévu de lui avouer au départ, elle comptait garder le tout pour elle, à présent. Et tu n'imagines pas à quel point c'était frustrant pour moi d'apprendre ça de la bouche de ce connard plutôt que de la tienne. Ajoutons que c'était un connard - ce qu'elle pensait vraiment, aussi étrange cela puisse-t-il paraître - histoire d'en rajouter encore et de lever tout soupçon (même si là, ils ne pouvaient qu'être fondés). Elle décroisa les bras, son ton se fit un peu moins sec alors qu'elle attrapait doucement les mains de Léo. Elle pouvait inverser les choses au point de se mettre en colère pour de bon contre lui, mais c'était finalement trop injuste. Et au final, sa mauvaise conscience la rattrapait. De quoi tu avais peur, Léo ? Que je refuse ? Tout ce que je veux, moi, c'est être débarrassée de tout ça. Ne plus avoir aucun lien avec lui.

Elle osait dire ça en le regardant dans les yeux. Elle n'avait jamais menti avec à ce point de poigne et de détachement. Elle ne voulait tout simplement pas que quoi que ce soit lui échappe. Ni Léo, ni Edward, bref, elle avait laissé bien loin en arrière tous ses beaux principes et toutes ses résolutions. Elle n'avait plus envie de renoncer ni à son futur mari ni à celui... avec qui elle avait plus ou moins dit vouloir se marier.

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S'

il fallait encore une preuve de ce que Jane pouvait avoir de mauvais en elle, ce moment précis en constituait une plus que probante. C'était bien beau, ses belles résolutions, son intention de tout lui dire et de le sauver, sauf que ce n'étaient jamais là que des pensées, et qui ne dépassaient jamais le seuil des pensées pour atteindre le stade de l'action pure. Elle pouvait se convaincre qu'elle était quelqu'un de bien, et qu'elle n'était pas juste une salope égoïste, c'était bien que de se dire ça en son for intérieur, mais dans les faits, notons qu'elle agissait ni plus ni moins comme une salope égoïste, du genre de celles qui veulent tout, incapable de faire des concessions, et qui se fichent de faire souffrir tout le monde dans leur sillage... Non, c'était en partie faux. Elle ne se moquait pas de faire souffrir Léo. Même si c'était certainement de la manière la pire imaginable, Jane aimait le jeune homme, elle avait une sincère affection pour lui, et elle aurait aimé qu'il se tire sans encombres de ses déboires sentimentaux, mais voilà, elle était à la fois trop lâche et trop possessive pour le laisser s'en aller, pour le laisser lui échapper, et par conséquent être heureux. Au point qu'elle en arrivait là, au stade où elle lui mentait plus qu'effrontément, et presque sans scrupules. À ce moment précis où elle s'entendit lui mentir avec autant de panache, elle sut qu'elle allait les perdre tous les deux, mais elle ne se ravisait pas. Au contraire, elle comptait bien faire tout son possible pour rassurer Léo.

-Tu as raison. Je ne déteste pas... tout... dans le fait d'être devenue une créature. Il y a même des choses que je commence à apprécier (notamment son lien avec Edward, justement, mais on allait faire comme si ce n'était pas le moins du monde inclus dans son propos), mais... elle lui caressa doucement la joue. Tu comptes bien plus que tout ça. Je vais pas prendre le risque de te perdre pour tout ça et puis... sans ce lien, je me sentirai soulagée pour de bon. Ou plus démunie que jamais. Oui, elle ne voulait pas le perdre. Mais son lien avec Baker non plus...

Pour conclure son propos, elle se rapprocha un peu plus de lui, pour déposer un baiser sur ses lèvres, un baiser supposé taire le moindre doute, supposé lever tout soupçon, supposé lui prouver qu'il passait avant tout le reste et que, même si elle ne le lui avait jamais dit, elle l'aimait... Bref, un baiser pour le conforter dans l'illusion... Une illusion dans laquelle elle avait voulu s'enfermer, sans plus le pouvoir.... Un baiser pour le garder pour elle, même si cela était ignoblement égoïste.

-Désolée de m'être emportée contre toi. ajouta-t-elle après avoir détaché ses lèvres des siennes. Je ne veux plus de secrets entre nous, tu comprends ?

Oui, elle faisait preuve d'une hypocrisie sans nom. Le tout pour le garder sous son emprise, le tout pour l'avoir rien qu'à elle.

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e plus jamais avoir de secrets l'un pour l'autre, c'était une belle promesse, mais une promesse impossible à tenir, pour Jane tout du moins, que ce soit elle qui ait initié cette promesse alors qu'au moment même de la prononcer et de l'espérait, elle avait déjà mille secrets pour son futur époux, c'était d'une hypocrisie et d'une mauvaise foi monstrueuse. Elle le savait bien, mais elle ne se voyait pas faire autrement... Elle n'arrivait manifestement pas à lui avouer la vérité, à admettre qu'elle était... incapable de résister à son âme soeur, et qu'en ce nom, pour lui, il vaudrait mieux qu'ils se séparent. À la place, elle se complaisait dans un mensonge confortable, et pire encore, elle faisait tout son possible pour le rassurer, veillant bien plus à son bonheur à elle qu'à celui de son fiancé. Oh, elle l'aimait, pourtant, mais cet amour n'avait rien à voir avec celui qu'il lui rendait, et sa manière d'en jouer en son âme et conscience pourrait la dégoûter elle-même si elle ne savait pas faire preuve d'à ce point d'égoïsme. Comme si Léo n'était plus qu'un accessoire à son propre bonheur... Le pauvre... Il ne méritait vraiment pas ce qu'elle lui faisait subir sans qu'il s'en rende compte, et elle faisait illusion au maximum pour qu'il continue de le pas s'en rendre compte. Pas de secrets entre eux, hein... Tu parles, il y en avait tellement que ne serait-ce qu'en dresser la liste, et sans entrer dans les détails, lui prendrait un temps infiniment long... Ne pas y penser, savourer la caresse de ses doigts dans ses cheveux. Elle aimait être avec lui, elle ne mentait pas à ce sujet. Alors autant en profiter et profiter de ce qu'il savait lui apporter, puisqu'elle ne pourrait jamais se satisfaire de ce qu'elle désirait vraiment, ou même admettre que l'obtenir résoudrait la majorité de ses problèmes.

Au "d'ailleurs" qu'ajouta Léo, Jane éprouva un soupçon de crainte. Ce n'était jamais bienvenue, ce genre de façon de démarrer une phrase, surtout après s'être dit qu'ils ne se cacheraient plus rien. Et en effet, la nouvelle qu'il lui apprit, et qui n'était pas une question mais une affirmation, ne fit pas franchement plaisir à Jane. Enjolras allait vraiment assister à leur mariage. Vraiment ? Clairement, ce serait l'une des dernières personnes qu'elle aurait ajouté à la liste de ses invités, et elle fut tentée de le dire à son futur époux de but en blanc (quand bien même il devait le savoir déjà)... Mais elle se retint. Elle était déjà très injuste avec lui, dans son attitude au quotidien, inutile d'en rajouter plus encore... Surtout que ses raisons pour ne pas vouloir d'Enjolras n'étaient pas bien légitimes, au fond... C'était de la pure et simple jalousie, et elle ne pouvait pas en parlait tel quel à Léo. Pour ce dernier, les Enjolras étaient tout ce qu'il lui restait de famille, il ne pouvait décemment, elle ne pouvait pas lui refuser cela.

-Oh... dit-elle doucement, baissant les yeux. D'accord. Du moment qu'elle ne ramène pas Baker...

Qu'est-ce qu'elle pouvait dire d'autre, après tout ? Elle aurait préféré qu'il demande plutôt que d'affirmer, mais franchement, elle n'était pas en position de lui reprocher quoi que ce soit... Surtout alors qu'elle avait trompé son petit ami la veille... Qu'elle l'avait déjà fait auparavant, et qu'elle savait qu'elle recommencerait...

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L'

idée d'imaginer Perséphone assister à sa cérémonie de mariage n'était clairement pas une idée qui l'enchantait, bien loin de là. La jeune sorcière ne lui avait jamais vraiment rien fait, concrètement, elle ne pouvait tout de même pas lui reprocher d'avoir attiré le regard d'Edward... Mais c'était plus fort qu'elle. Quiconque était susceptible d'attirer son âm soeur se retrouver immédiatement dans sa ligne de mire. Parce qu'elle ne pouvait pas supporter que quiconque d'autre puisse affirmer le posséder ou lui appartenir. Oui, c'était profondément injuste, d'autant que des deux myrihandes, c'était tout de même elle qui se mariait, au bout du compte. Non, ce n'était pas Perséphone, le problème. Le problème, c'était lui... C'était elle.. Et ce problème était loin de se résoudre. Elle le savait. Preuve en était de ces mensonges qu'elle lui servait depuis tout à l'heure. Et elle ignorait encore qu'elle n'était pas prête d'évoluer de ce point de vue là, bien au contraire. Les quelques mensonges qu'elle lui avait servi jusque là n'étaient absolument rien en comparaison de ce qui allait bientôt l'attendre, de ce qu'elle allait commettre. "Commettre", oui, car sans que cela soit un crime pour autant... ce ne serait pas loin d'y ressembler, vraiment pas. Il n'avait vraiment aucune raison de la remercier. Elle était toujours le même poison qu'elle l'avait prévenu être dès le premier jour de leur rencontre. Elle était sans doute même plus corrosive qu'autrefois. Et en pleine conscience de cela, elle restait avec lui t ne le laissait pas tranquille, comme si elle aspirait tout de lui, jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien à vampiriser. Tu m'étonnes qu'il y ait autant de suceurs de sang dans sa famille. Ça devait être un truc dans leurs gènes. Avec ou sans morsures au cou.

-De rien. répondit-elle sans lâcher son regard. Et pour le coup, il n'y avait vraiment rien, en effet, rien qui mérite qu'il l'a remercie. C'est elle qui devrait s'excuser et le remercier un bon milliard de fois si d'aventure il acceptait de lui pardonner... Ce qui, s'il était au courant de tout, ne serait pas possible le moins du monde, elle le savait bien. Il avait fait cet effort une fois, il ne le ferait pas une deuxième, elle le savait bien. Elle était allée trop loin, beaucoup trop loin... Un jour ou l'autre elle le paierait. En attendant, elle était tout simplement incapable de s'arrêter ou de rebrousser chemin. Pendant une fraction de seconde, elle fit silence se contentant de regarder son futur époux (celui qu'elle pensait devoir l'être en tous cas) dans les yeux, avant de passer une main dans ses cheveux, de se hisser juste ce qu'il fallait sur la pointe des pieds afin d'être à sa hauteur et de venir l'embrasser longuement. Au moins, quand elle l'embrassait, elle était sincère. Ses baisers n'étaient pas passionnés et enflammés comme pouvaient l'être ceux qu'elle échangeait un peu trop souvent avec son âme soeur, mais il y avait en eux toute la douceur et la tendresse qui lui inspiraient. Puis elle détacha ses lèvres des siennes. Alors, on les mange, ces marrons chauds ?

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