Les Loups-garous [3/5]

Mordue par un loup-garou alors qu'elle n'avait que douze ans, Sally a dû très vite apprendre à se responsabiliser. Afin de préserver ses parents de la menace qu'elle représentait désormais pour eux, elle a quitté le domicile familial sans laisser de traces et a décidé d'évoluer au sein de sa meute dans le plus grand secret.

Réfractaire à la violence, elle a sa propre nature en horreur et tente tant bien que mal de tirer profit de sa pénible condition. Elle a pris pour habitude de vivre recluse. Elle a malgré tout su prendre de l'importance au sein de la meute, essayant de guider les "nouveaux venus" vers la voix de sa sagesse. C'est malheureusement bien loin d'être toujours efficace. Mais Sally a appris depuis longtemps à lutter et à se battre au nom de ses idéaux. De la meute, elle est devenu l'un des membres les plus importante, et sa parole, faute d'être toujours comprise et respectée est au moins toujours entendue.

Joshua menait la plus paisible des existences, père et mari aimant, si vous l'avez connu à cette époque, vous ne le reconnaitrez plus aujourd'hui. Il a suffi d'une nuit pour le changer du tout au tout, une nuit pour bouleverser le cours de son existence. Cette nuit où lui et son fils furent mordus par un loup-garou, et où sa femme lui fut ôté par cette même créature. Il devint l'ennemi.

C'est une condition à laquelle il s'est aujourd'hui adaptée, et il lui reconnaît même certains avantages, mais il n'empêche que, contrairement à son fils, il a en horreur sa condition.

Des victimes, il en a faite, mais il s'est toujours arrangé pour en faire le moins possible. Il aimerait que Wellan fasse de même.

Certains tiennent le statut de loup-garou comme une malédiction, ce n'est pas le moins du monde le cas de Wellan. Ce soir où sa famille a été attaquée par des lycans, sa mère cruellement assassinée, son père mordu comme lui, passé la consternation et l'angoisse naturelle, il avait décidé de tirer le meilleur parti de la situation, et de profiter de ce que sa nouvelle condition pouvait lui apporter.

Il a perdu sa mère, ce soir là, mais en contrepartie, il a gagné des pouvoirs qui dépassent le commun des mortels. Il y a gagné une sorte de suffisance que rien ni personne ne saurait taire.

Et se jouer des vies qu'il considère inférieures à la sienne, car humaines, lui fait immensément plaisir.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Gwenn n'a jamais eu la vie facile. Ayant perdu ses parents très jeune, elle n'a pas le moindre souvenir d'eux. C'est son grand-père qui s'est occupé de l'élever et de son éducation la majeure partie de son enfance, mais on ne peut pas dire que le vieil homme lui montrait beaucoup d'affection.

Une fois adulte et indépendante, elle crut voir sa vie se dérouler sous des hospices plus cléments. Elle avait trouvé l'amour, et cet homme le lui rendait au centuple. Malheureusement, la vie avait la fâcheuse tendance de lui arracher tout ce qui finissait par compter pour elle. Ce fut un vampire qui eut raison de l'homme de sa vie, et qui l'assassina.

Gwenn est assurément une femme forte, et elle était convaincue qu'elle saurait se remettre de cette épreuve. Elle semblait y parvenir, d'ailleurs. Peu à peu, elle donnait l'impression de remonter la pente.
...Jusqu'à cette nuit terrible où un loup-garou décida de la transformer.
Et ses ennuis sont loin d'être terminés.

En devenant un loup-garou, Ophélie n'a pas seulement perdu son humanité, ou du moins ce qui était supposé la définir en tant qu'humaine, elle a également perdu ce qu'elle avait de plus précieux. Sa fille, qui n'avait alors que cinq ans. Depuis, Ophélie regrette autant la mort de sa fille que d'appartenir à la "race" qui l'a privée de son plus beau joyau.

Elle fait de son mieux, malgré tout, pour poursuivre le cours de son existence, dans sa maison dorénavant vide des rires de son enfant, qu'elle élevait seule depuis sa séparation avec son mari. Elle appréhende chaque nuit de pleine lune avec toujours plus de crainte et de remords, mais remonte peu à peu la pente, aidée en cela par Jamie, son meilleur ami, qui est peut-être bie plus que cela, en définitive.