Qui n'a pas les faiblesses de l'amitié n'en a pas la force [pv Léo :3]

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était une chose que de tolérer que Léo s'amourache d'une créature, c'en était une autre que d'accepter qu'il l'épouse. Autant dire que les deux amis avaient eu une conversation plus que houleuse sur le sujet, et sur laquelle ils n'avaient pas su se mettre d'accord, au point d'aboutir à une impasse. S'il était une chose à laquelle Andrew ne pourrait jamais renoncer, c'était bien à son amitié pour Léo. Alors, s'il ne manquait pas de lui répéter qu'il désapprouvait sa relation avec Jane Hardwick, il n'allait pas pour autant lui tourner le dos sous le prétexte qu'il décidait de n'en faire qu'à sa tête. Il espérait que la suite lui donnerait raison, même si ça devait faire souffrir Léo... ce ne serait jamais que pour son bien. Et en attendant, lui, acceptait de se concentrer sur d'autres cibles plutôt que sur la myrihande, non sans avoir l'intention d'y revenir plus tard.... Par ailleurs, s'il devait être tout à fait honnête avec lui-même (ce qui était bien difficile, il avait très envie de se montrer hypocrite, pour le coup), il pouvait difficilement reprocher à Léo d'être amoureux d'une créature alors que lui même n'avait d'yeux que pour une fée, fée avec laquelle il avait par ailleurs entamé une relation secrète. Il continuait de penser qu'Hardwick était parfaitement nocive à Léo, qu'il allait en souffrir, et que les créatures de manière générale étaient à proscrire. Simplement, maintenant, il y avait une exception à cette règle, et non des moindres. Ceci dit, son bonheur tout neuf avec Penny, même si les embûches allaient être nombreuses, le rendait d'humeur plus clémente vis à vis de son meilleur ami. Par ailleurs, il savait pertinemment qu'il n'y avait pas eu que lui pour désapprouver ses fiançailles. Il savait, par exemple, que Déa avait décidé de couper les ponts (même si il ne connaissait pas tous les tenants et aboutissants de l'histoire), bon, aux yeux d'Andrew, c'était un mal pour un bien, mais il se doutait que Léo le vivait bien. Il avait besoin d'être entouré. Et même si Andrew ne prétendrait jamais approuver ses futures noces, il comptait tout de même être présent. Puisqu'il n'y avait pas grand chose de plus précieux à ses yeux que son amitié envers Léo.

Alors, même s'il y allait un peu à reculons, et n'avait pas manqué de faire comprendre à son meilleur ami qu'il n'approuvait pas qu'il se soit installé avec Jane (même si avoir quitté le domicile familial lui avait sans doute fait du bien, et que, puisque déjà il se mariait avec elle, il semblait logique que dans la foulée, ils emménagent ensemble), il avait accepté l'invitation, quand Léo avait proposé qu'ils se retrouvent dans son nouveau chez-lui pour boire un café ensemble. Bien sûr, il avait accepté à la condition que Jane ne soit pas là, mais ça semblait couler de source. Au fond, il était tout de même curieux de découvrir l'endroit où le jeune homme habitait à présent, même s'il devrait oublier ses instincts de chasseur pour se retenir de fouiner chez la myrihande. Au fond, c'était une excellente chose, qu'ils se revoient, ils avaient pas mal de choses à se dire. Même si Andrew n'était pas tout à fait certain d'oser tout raconter à Léo. À l'heure dite, donc, il se rendit dans la nouvelle demeure de Léo et toqua à sa porte.

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ndrew mit les pieds dans la nouvelle demeure de son meilleur ami. Il ne put s'empêcher de balayer l'endroit du regard afin de s'assurer que Jane ne serait pas là. Manifestement, Léo s'était arrangé pour que sa future épouse ne soit pas dans les parages quand il viendra... C'était plus qu'avisé, Andrew n'avait pas la moindre intention de se prendre la tête avec son meilleur ami à l'heure actuelle, et ça aurait été complètement inévitable si cette-dernière avait été là. Outre le fait que la demoiselle était une créature, et une myrihande pour couronner le tout, donc liée à une autre, Andrew ne l'aimait tout simplement pas. Question de possessivité, peut-être, va savoir. Dans tous les cas, il la trouvait plus que fausse, et le pauvre Léo ne méritait vraiment pas de se lier pour la vie à cette jeune femme en rien digne de lui. À choisir, il aurait encore préféré qu'il finisse avec Déa... même si en définitive, cela l'aurait aussi fait grincer des dents. Enfin bref, dans tous les cas, Jane n'était pas là, alors autant en parler le moins possible (pas du tout, même, si c'était vraiment faisable). Il sourit quand Léo affirma être content de le revoir. C'était réciproque. Même s'il n'était pas rare que leurs conversations soient tendues dernièrement, Léo restait quoi qu'il en soit le meilleur ami d'Andrew, sa valeur sûre, la personne sur laquelle il voulait toujours pouvoir compter... et étant donné le tournant que sa vie prenait dernièrement, il avait d'autant plus besoin du soutien inconditionnel du jeune homme.

-Je suis content de te voir, moi aussi. affirma-t-il en venant s'installer, appréciant la présence de cafés bien chauds, tout préparés pour eux.

Aussitôt, Léo lui demanda ce qu'il y avait de nouveau dans sa vie. Léo fut tenté de répondre le "pas grand chose" de circonstance quand on ne veut pas trop en dévoiler...  Pour ensuite poser la question au jeune homme. Bien qu'il se doutait que ce dernier lui parlerait forcément de sa future femme et de son mariage en approche... Mauvaise idée, donc. De plus, se contenter d'une telle réponse, ce serait mentir, et il avait suffisamment menti à Léo comme cela... quoique... Oh si, il y avait de la nouveauté dans sa vie, et c'était bien loin d'être rien. C'était tout, même. Il ne sortait pas seulement avec la femme qu'il aimait, cette relation nouvelle le contraignait à remettre en cause des principes pourtant parfaitement installés dans un esprit plus torturé que jamais.

-Eh bien. Les yeux d'Andrew se posèrent sur sa tasse à café. Et il prit grand soin d'en boire une longue gorgée avant de daigner croiser de nouveau le regard de Léo. J'ai rencontré quelqu'un...

Et il était très rare de l'entendre dire une telle chose. Non pas qu'il n'ait pas eu de relations jusqu'alors, mais aucune qui puisse être véritablement sérieuse, ou à laquelle il accordait de l'importance. Andrew se contentait d'en parler à son meilleur ami, dans ce cas là, au détour d'une conversation, et c'était tout. Mais là, c'était différent. Pourtant, il savait que cette relation ne pouvait pas tenir sur la durée, mais c'était sérieux. Il n'avait jamais ressenti cela pour qui que ce soit auparavant. Il ne pouvait tout simplement pas garder cela pour lui. Même s'il ne pensait pas être capable d'apprendre à Léo toute la vérité au sujet de Penny. Comment pourrait-il comprendre qu'il fasse cette exception alors qu'il jugeait si sévèrement toutes les créatures de l'entourage de Léo ?

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ndrew ne songea pas à reprocher à Léo le sourire amusé qui s'afficha sur le visage de ce dernier quand il lui annonça avoir rencontré quelqu'un. C'était une attitude plus que légitime, de toute évidence. Jamais jusqu'alors il n'avait parlé ainsi d'une femme qu'il fréquentait à Léo, ou jamais en des termes si sérieux, de façon si solennelle. C'est que s'il en parlait comme quelque chose d'à ce point important pour lui, c'est que ça l'était en effet. Jamais il n'avait aimé quelqu'un comme il aimait Penny, et jamais il ne pensait aimer quelqu'un d'autre ainsi et à ce point. D'accord, l'interdit qui entourait cette relation la rendait certainement plus intense encore, mais quand bien même... C'était suffisamment sérieux pour qu'il ne se voit pas faire autrement que d'en parler à son meilleur ami. Il hésita un peu, pour autant, au moment d'apprendre à son meilleur ami l'identité de la jeune femme pour qui son coeur battait. Il y avait pourtant réfléchi plus qu'à son tour, avait imaginé cette conversation, l'avait retourné dans tous les sens, mais il continuait d'avoir très envie de faire marche arrière. Pas seulement parce qu'Andrew avait peur de la réaction de son meilleur ami, mais parce qu'il s'apprêtait à lui mentir une fois de plus. D'accord, mentir en affirmant qu'il ne se passait rien de neuf dans sa vie n'aurait pas été très judicieux, mais lui cachait le plus grand "détail" de sa relation n'était pas vraiment plus honorable. Mais il ne se sentait pas de faire autrement. Il ne pouvait pas apprendre la vérité à Léo, il ne comprendrait pas. D'accord, viendrait un moment où la vérité éclaterait, il n'imaginait pas que les choses puissent se passer différemment, et ce jour là, ça ferait mal, très mal. Mais en attendant, il voulait profiter l'ignorance de tout un chacun. Mais puisque ce n'était pas encore le cas, il avait envie de profiter au maximum de ce moment de flottement durant lequel il s'épargnait le jugement de tous pour seulement savourer ce qu'il ressentait, cette relation nouvelle dans laquelle il voulait s'investir entièrement.

-Elle s'appelle Penny. Je ne crois pas que tu la connaisses.

Il ne donna pas son nom de famille. Son prénom, dors et déjà, avait malheureusement de fortes chances de lui parler, déjà. Mais Andrew osait espérer qu'il ignorait tout de la nature de la jeune femme, et qu'il ne songerait pas à imaginer qu'il puisse s'enticher d'une telle femme... qui au final, n'était pas tant une femme qu'une de ces créatures qu'il était supposé vouloir descendre sans sommation.

-Enfin bref. C'est plutôt sérieux. ajouta-t-il comme s'il devait se dédouaner de parler ainsi de ses affaires de coeur alors que n'importe qui d'autre aurait trouvé cela tout à fait normal.

"Plutôt" était un euphémisme. C'était même très sérieux, voire trop sérieux, malheureusement... Il appréhendait un peu la suite, à présent. Si Léo demandait à ce qu'il la lui présente, il s'imaginait déjà inventer des excuses à répétition pour la lui montrer le plus tard possible, en croisant les doigts pour qu'il ne comprenne pas, pour qu'il ne sache pas.

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était agréable et tout l'inverse en même temps. Les conversations d'Andrew et de Léo, dernièrement, avaient eu tendance à être des plus tendues... Et pour cause, le chasseur avait eu beau avertir un nombre incalculable de fois son meilleur ami quant au fait qu'il ne devait pas fréquenter cette myrihande de Jane Hardwick, il avait fait fi de ses propos et l'avait même épousée par dessus le marché. Mais il n'était pas question d'elle, il était question de ses histoires de coeur à lui, et si elles ne dissimulaient pas un véritable dilemme, leur discussion aurait sérieusement eu de ces allures quotidiennes qui manquaient à Andrew. D'ailleurs, la réaction de Léo, positive, blagueuse... avait le don de dissuader le chasseur d'apprendre toute la situation à son meilleur ami plutôt que de l'y encourager. Il appréciait ces accents de normalité dans un quotidien qui n'avait plus grand chose de normale, dernièrement, il n'avait pas envie de tout gâcher, de créer un nouveau conflit. Il ne comprendrait pas... Il ne pouvait pas comprendre, c'était à peine si Andrew y parviendrait lui-même. Sauf que, en refusant de tout apprendre à Léo de la situation, il allait être contraint de lui mentir une fois de plus... Alors même qu'il s'était promis (et lui avait promis) d'être parfaitement honnête avec lui après lui avoir appris sa nature de chasseur, qu'il lui avait dissimulé de nouveau. Léo ne méritait pas qu'on lui mente à ce point... Et pourtant, si courageux Andrew pouvait-il être, il fit preuve de la pire des lâchetés quand il fallut apprendre à son meilleur ami dans quelles circonstances il avait rencontré Penny. "Je savais que c'était une fée et je m'apprêtais à la tuer", ce n'était pas forcément la meilleure manière de se justifier. En même temps... il opta finalement pour un demi-mensonge... qui était déjà de trop.

-J'ai cru qu'elle était un fée alors... je me suis rapproché d'elle, et de fil en aiguilles... Voilà, ce n'était pas exactement un mensonge, du coup, pas vrai ? Bon, le "j'ai cru" semblait clairement signifier qu'il était depuis revenu sur son opinion, mais bon... au moins il avait le sentiment d'un peu moins trahir Léo, même s'il l'imaginait déjà y aller de ses commentaires. Elle est... il esquissa un sourire, ne pouvant s'en empêcher à l'évocation de Penny... parfaite. Il marqua une pause. Enfin... vu les circonstances de notre rencontre, je dois t'avouer que c'est compliqué avec ma famille. Là encore, il était plus ou moins sincère. Même si, fort heureusement, sa famille n'était pas au courant. Andrew guettait dors et déjà la prochaine salve de question de son interlocuteur, et il espéra désamorcer certaines d'entre elles en ajoutant : Je suis sûr qu'elle serait ravie de faire ta connaissance.

Mais qu'il ne compte pas sur lui pour se faire un dîner à quatre avec Hardwick. En soi, oui, Andrew voulait vraiment présenter Penny à Léo, ils étaient les deux personnes qui comptaient le plus sur lui, sa famille mise à part, il tenait vraiment à ce qu'ils fassent connaissance et qu'ils s'entendent. Mais il savait qu'en les présentant, il allait prendre de sérieux risques... notamment celui qu'il apprenne la nature véritable de Penny que, de nom, il n'avait heureusement pas l'air de connaître.

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n sourire s'esquissa sur les lèvres du chasseur, alors que son meilleur ami lui faisait remarquer (et à juste titre) que la notion même de relation entre un Hellsing et une autre personne n'appartenant pas au cercle familial était forcément complexe. Il n'avait pas tort, ceci dit. Même si il avait su s'enticher d'une demoiselle ce qu'il y a de plus normale (ou ce qu'il y a de plus humaine, en tous cas), tout n'aurait pas été simple avec sa famille. Il aurait fallu un certain temps, tout du moins, pour que cette relation soit approuvée, et pour cela, il aurait fallu, d'un côté comme de l'autre, passer une épreuve de force. À la conquête de se faire apprécier des chasseurs, ce qui n'était pas une mince affaire, aux chasseurs de ne pas faire fuir la conquête, avec leurs moeurs qui se distinguaient très nettement de celles du commun de mortels. Ce n'était pas pour rien qu'Andrew s'était toujours abstenue de présenter ses petites amies (avec qui il n'y avait jamais eu grand chose de très sérieux par ailleurs) à son frère, son père, sa tante et ses cousines, c'était une épreuve de force, et il avait pensé pouvoir se l'épargner. Enfin bon, au moins, là, la question ne se posait pas. Andrew n'avait pas besoin de faire passer le test à la femme qu'il aimait. Étant donné sa situation, son sort était décidé d'avance, et rien de ce qu'il pourrait faire ne saurait modifier le regard qu'ils lui porteraient, ils n'arriveraient pas à la voir avec ses yeux, c'était bien là le problème... Et rien n'y changerait... Tant pis... Il s'était fait à l'idée que sa relation devrait demeurer secrète. Même s'il était des personnes à qui il était plus difficile de mentir, même par omission... Léo, donc, par exemple.

-À vrai dire, on parle pas trop de ma famille... on occulte le problème tant qu'on peut, on va dire.

Le ton de sa voix était léger et plaisantin, le fait est pourtant qu'il ne mentait pas du tout. C'était ce qu'ils faisaient, au fond. Ils avaient parlé de sa famille, une fois, avant de décider qu'ils s'en moquaient, qu'ils voulaient donner malgré tout une chance à leur relation, et de se lancer dans une aventure à l'approche de laquelle ils se brûleraient. Depuis, ils n'en parlaient plus. Andrew, en tous cas, évitait très soigneusement le sujet. Moins il avait à remettre en question sa décision, mieux il se portait. Oui, vraiment, il aurait aimé pouvoir oublier que celle qu'il aimait était l'une de ces créatures qu'il avait pour mission, depuis toujours, de tuer, ou oublier cette mission, comme gravée dans ses veines. C'était impossible. Enfin ! En attendant, donc, il faisait de son mieux pour mentir le moins possible à son meilleur ami, même si lui dire la vérité était impensable. Dans quelles situations il avait l'habitude de se mettre, vraiment. Là, il ne voyait vraiment pas comment se dépêtrer de cette situation. Et le jour où tout finirait par se dénouer bel et bien, ça ferait mal, très mal. Et à tout le monde, c'est certain.

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ertains pouvaient affirmer être heureux pour vous et ne rien en penser, le dire simplement parce que la convention voulait que l'on se réjouisse du bonheur des autres alors même que l'être humain, égoïste de nature, avait tendance de ne se soucier que de son propre bonheur, mais quand Léo disait être heureux pour lui, Andrew savait qu'il le pensait, et cela ravissait l'aîné de la fratrie Hellsing. Il savait que personne ne serait capable de se réjouir de sa relation, même Léo quand il comprendrait l'intégralité de l'affaire, alors il appréciait de pouvoir parler de sa relation avec Penny comme quelque chose de complètement normal. Il était si heureux avec la jeune femme, avec la femme de sa vie, qu'il voulait seulement profiter de chaque occasion de pouvoir faire passer sa relation pour ce qu'il y a de plus normale, et de susceptible d'être approuvée par les personnes qui comptaient le plus à ses yeux... Et bien évidemment, Léo en faisait partie. En dehors de sa famille, et à présent de Penny, Léo était très clairement la personne qui comptait le plus à ses yeux, alors oui, son opinion et ses impressions avaient leur importance. Et il appréciait également sa manière de relativiser quand aux problèmes qu'il risquait de rencontrait avec sa famille, lui laissant entendre, somme toute, qu'il devait profiter de la situation, et de se soucier des conséquences plus tard. C'était exactement ce qu'il avait décidé de faire, même si les attitudes du genre ne lui ressemblaient pas le moins du monde en temps normal. Il savait bien que cette histoire allait mal finir, à un moment ou à un autre, et qu'il aurait des soucis avec son père et son frère. Mais il comptait profiter de l'instant, ravi que sa relation, même si le plus important était dissimulé, était approuvé par quelqu'un dont l'opinion comptait tant pour lui. Le chasseur ne pu s'empêcher d'éprouver une certaine émotion (qu'il sut dissimuler tout de même) quand son meilleur ami lui assura qu'il pourrait toujours compter sur lui. La situation n'avait pas été facile, entre eux, dernièrement, et ça n'allait sans doute pas s'améliorer dans les prochains temps, mais pour l'heure, il avait envie de croire en ces mots plus que jamais, il appréciait cette idée que leur amitié pouvait survivre à tout, absolument tout, parce qu'elle lui était infiniment indispensable.

-Je sais. affirma-t-il très sérieusement tout en ancrant son regard dans celui de Léo. Et c'est réciproque.

Et c'était vrai, ce même si le jeune homme le montrait étrangement, parfois, comme lorsqu'il affirmait son intention de se débarrasser de l'épouse de Léo. Mais il ne faisait pas cela pour nuire au jeune homme, bien au contraire, il le faisait parce qu'il avait justement à coeur de protéger l'homme de celle qu'il n'aurait jamais dû prendre pour épouse. C'était pour son bien, vraiment. Mais il n'avait pas envie d'argumenter là-dessus, pas maintenant. Pour le coup, il regretterait presque d'avoir une requête à demander à Léo. Il ne voulait pas qu'il croit qu'il cherchait à profiter de son amitié, ce n'était pas le cas.

-Léo... est-ce que je pourrais te demander un service ?

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i, malheureusement, l'aîné de la fratrie Hellsing mentait clairement bien plus qu'il ne le devrait à son meilleur ami, il le faisait toujours pour une raison qui, selon lui, était valable et devait protéger leur amitié bien plus qu'en sonner le glas. Il ne faisait pas tout comme il se devait, c'était évident. Il était bien loin d'être l'irréprochable meilleur ami que l'on aurait sans doute voulu qu'il soit, mais il était toujours sincère, faute de l'être dans ses propos, dans l'affection qu'il portait au jeune homme, Léo était comme un frère pour lui, et ce depuis toujours. Tout ce qu'il faisait qui soit potentiellement susceptible de le blesser, il ne le faisait jamais à dessein ou avec la volonté concrète de faire du mal au jeune homme, il le faisait parce qu'il pensait que c'était pour le mieux ainsi. Et évidemment, en conséquence, puisqu'il était humain, il n'était pas rare qu'il se fourvoie et fasse des erreurs en pensant agir bien. En aucun cas, en tous cas, il ne cherchait à manipuler le jeune homme, de quelque manière que ce soit, ou de tirer profit de leur amitié. D'ailleurs, lui demander ce service qui pourrait vraiment lui sauver la mise, il ne le faisait pas de gaieté de coeur, il n'avait pas envie, à aucun moment, que Léo pense qu'il abuse de sa gentillesse. D'ailleurs, ce dernier pouvait tout à fait refuser, il le comprendrait très bien.

-On aurait besoin d'un endroit où se retrouver... chez elle ou chez moi, ce n'est pas vraiment l'idéal. Évidemment, le chasseur prenait grand soin de ne pas préciser qu'ils ne pouvaient pas se retrouver chez Penny parce que - oh que notre terre est petite - elle était en colocation avec Déa. Tu accepterais de me prêter ta maison ?

Puisqu'il n'y habitait plus... Bon, d'accord, il avait beau ne pas vouloir abuser de la confiance du jeune homme, il le faisait peut-être un pu, au sens où il savait pertinemment que Léo lui refuserait tout net ce service s'il lui apprenait absolument toute la vérité, mais c'était au-dessus de ses forces. Il sentait bien que sa relation nouvelle allait tout emporter sur son passage et tout détruire, à commencer par sa famille, mais tout autant son amitié avec le jeune homme. Tant que ce dernier n'avait conscience de rien, il comptait bien en profiter, profiter de cette complicité que rien ne semblait pouvoir altérer, et qui pourtant allait être réduite à néant en un temps plus que record. En attendant, ce service pourrait vraiment rendre une fière chandelle au chasseur. Jusque-là, Penny et lui n'avaient pu que se voir, pour ne pas dire se croiser, au détour d'une allée, déserte, d'un recoin isolé des yeux et des oreilles, rien qui ne sache comme il se doit favoriser une nouvelle idylle. Il savait qu'il jouait sur trop de tableaux en même temps, qu'à un moment ou à un autre, il allait se brûler les ailes, mais il voulait croire qu'il saurait s'en sortir indemne. C'était sans nul doute une erreur.

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ndrew serra au creux de sa pomme la clé que venait de lui confier son meilleur ami. Si fermement, en fait, que cela lui aurait fait presque mal, mais un mal absolument ridicule en comparaison de celui qu'il endurerait sans doute bientôt, quand Léo serait au courant de l'inévitable vérité, quand cette-dernière éclaterait au grand jour. Cet instant, ce geste, lui prouvait une fois de plus (comme s'il avait encore besoin de preuves à cela) qu'il était le meilleur ami que l'on puisse posséder au monde... Il s'en voulait de gâcher encore plus, chaque jour de sa vie,une amitié si précieuse. Mais c'était plus fort que lui, c'était déjà trop tard. Il ne pouvait rien faire d'autre que de profiter de la complicité qu'ils savaient encore avoir, malgré toutes les épreuves qu'ils avaient déjà enduré. La prochaine serait sûrement celle de trop. Dans tous les cas, ce geste le touchait, de même qu'il l'arrangeait, il faut bien le dire, car ils n'auraient désormais plus à se retrouver entre deux portes, lui et Penny. Ils allaient pouvoir véritablement profiter l'un de l'autre, ce qu'ils n'avaient à aucun moment eu l'occasion de faire depuis les débuts de leur relation pour le moins tourmentée. Oh ça, Andrew comptait bien suivre le conseil de Léo à la lettre, il allait en profiter, comme de chaque instant. Dernièrement, il ne se ressemblait pas, de ce point de vue-là. Autrefois, l'idée même de pas se concentrer sur le futur pour seulement se concentrer sur le présent lui était impensable, mais maintenant, et sûrement parce qu'il comprenait que le futur n'allait pas être des plus glorieux, pour ne pas dire qu'il allait être impossible. Alors il voulait savourer ce qu'il avait et savait qu'il n'aurait un jour plus : sa relation avec Penny... son amitié avec Léo... sa famille, et même leurs dîners en famille, si tumultueux pouvaient-ils être.

-Compte sur moi. répondit-il dans un sourire.

Même si, à vrai dire, il n'était pas si pressé que cela de lui présenter Penny. Bon, en fait, si, il aimerait beaucoup. Présenter la femme qu'il aimait à toutes les personnes à qui il tenait le plus, bien sûr qu'il le souhaitait. Et il la trouvait si incroyable qu'il aimait s'imaginer qu'ils l'adoreraient instantanément, tous autant qu'ils étaient. Bien sûr, ce n'était pas simple que ça. Rien n'était plus jamais simple. En fait, quoi qu'il en ait un jour pensé, rien n'avait sans doute jamais été simple. Ainsi va la vie.

-Merci Léo, vraiment... J'ai beaucoup de chance de t'avoir.

Ce pouvait peut-être semble sortir de nulle part, oui, mais Andrew se sentait la nécessité de le dire. Qui sait combien d'occasions ils auraient encore de parler de façon à ce point tranquille et posée. Le calme avant la tempête, comme on dit, le jeune homme l'envisageait avant même qu'il ne se produise, il devinait sans mal que ce serait dans tous les cas trop tôt, alors autant dire les choses, même si ça pouvait être trop solennel, tant qu'il le pouvait encore.

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ndrew esquissa un léger sourire à la remarque de Leopold. Ce n'était clairement pas le genre de remarque qu'il fallait lui faire de manière générale, puisque le chasseur était le dernier à pouvoir et vouloir être qualifié de mielleux... quoi qu'il était fort probable qu'il le soit plus que de raison avec Penny qui, de manière générale, savait faire d'elle un autre homme, preuve en était de tout ce qu'il s'apprêtait à sacrifier pour lui. Que Léo le vanne gentiment, c'était la preuve de leur complicité, cela témoignait d'une conversation normale et agréable qui avait malheureusement toutes les chances d'être la dernière. Qu'importe que Léo ne sache pas comprendre combien il avait été sincère quand il lui avait exprimé la chance qu'il considérait avoir en l'ayant à ses côtés, qu'importe qu'il ne comprenne pas que le jeune homme saisissait en fait sa chance de se montrer parfaitement honnête auprès de celui qu'il risquait de perdre, au moins, les mots étaient prononcés, et au-delà de la plaisanterie, il espérait tout de même que cette remarque trouverait écho dans l'esprit de celui qui pour l'heure était encore son meilleur ami quand le moment serait venu. Pas trop rapidement, espérait-il, car dans des moments comme celui-là, il voudrait que rien ne change : toujours conserver la même complicité, tout en pouvant aimer Penny comme il l'aimait maintenant, tout en pouvant conserver l'estime de sa famille comme elle le faisait encore... mais non, ces instants étaient précieux. Bientôt, à sans doute une exception, ils disparaîtraient tous dans le néant. La réalité vous rattrape toujours.

Et au sujet de la réalité qui prend un malin plaisir à vous rattraper, Léo fit remarquer à Andrew que Jane n'allait pas tarder à rentrer. Oui, donc, sans le mettre à la porte, il était temps qu'il s'en aille. Le chasseur n'avait pas la moindre envie de croiser la myrihande, s'il pouvait partir avant que la situation ne s'envenime par sa seule présence, il n'allait clairement pas s'en priver. S'il avait Jane face à lui, il ne pourrait pas s'empêcher de l'envoyer balader dans les grandes largeurs, et de lui cracher au visage tout ce qu'il gardait (plus ou moins) pour lui autrement. À quoi bon mettre Léo en porte-à-faux ? D'autant plus qu'il savait déjà pertinemment dans quel camp il se situerait. Et s'il lui en fallait une preuve, le cas de Déa - quand bien même il n'avait pas la moindre estime pour elle et espérait bien la tuer un jour, elle aussi - était plutôt parlant en lui-même. Tant pis, ils auraient d'autres occasion de se parler, après tout. Peut-être. Qui sait...

-D'accord. répondit-il, puisqu'il n'avait clairement pas besoin de plus pour savoir qu'il fallait qu'il y aille. J'ai à faire, de toute façon. Pas vraiment, non, mais il n'y avait pas grand chose de très digne à fuir l'épouse de son meilleur ami... alors que son envie profonde, au passage, était de lui planter un couteau en plein coeur. À plus tard.

Et sans plus un mot, il prit donc congé de Leopold, pour faire chemin jusqu'à la demeure des Hellsing. Tant qu'il y était encore admis.

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