On ne choisit pas sa famille, donc on doit faire avec ou pas (Andrew <3)

B

on, clairement, Andrew savait qu'il n'avait pas la moindre inquiétude à avoir, loin s'en faut. Le scénario qui voudrait que la femme qu'il aimait tombe sous le charme de son père était tout sauf ne serait-ce qu'envisageable, et tant mieux. Si William Hellsing devait décider de dérober Penny à Andrew, ce serait en mettant fin à ses jours, c'était bien le seul cas de figure envisageable. William Hellsing, même sans savoir que Penny était une fée, ne s'intéresserait jamais à une femme aussi jeune, et dans tous les cas, il semblait assez évident qu'il avait renoncé à toute relation amoureuse après le décès de son épouse... ce qui avait assez arrangé Andrew, pour tout dire, qui égoïstement n'aurait pas aimé avoir de belle-mère. Sa tante avait joué le rôle de figure maternelle pour lui, et ça lui convenait parfaitement.

Et au-delà de ça, bien sûr, il voulait bien croire que jamais Penny ne détournerait les yeux de lui au profit de son père, c'était absurde. et il aimait encore plus entendre que la jeune femme serait incapable de lui préférer qui que ce soit. Bien sur, il savait qu'elle l'aimait, ça ne faisait aucun doute pour lui. Leur histoire était sérieuse, ils allaient devenir parents, et au regard de tout ce que la jeune femme avait dû accepter et affronter pour être avec lui, il était convaincu du fait que la fée n'irait jamais voir ailleurs, même s'il éprouvait parfois une certaine jalousie à l'égard de l'homme qui avait autrefois partagé sa vie et auprès de qui elle avait été engagée. Bien sûr, il savait que c'était absurde, et plus mal placé encore de s'en prendre ainsi à un défunt. Mais il n'était pas toujours simple de raisonner, à la vérité.

-C'est sûr, tu as choisi le plus sexy des Hellsing, répondit Andrew, poursuivant sur le même ton.

Puisqu'il y avait des choses qui ne changeraient jamais à leur situation, le jeune homme aimait simplement se dire qu'ils pouvaient prendre certaines choses à la dérision, même s'il n'était pas forcément le plus doué pour cela. Bien au contraire, il prenait toujours bien trop les choses au sérieux (et se prenait lui-même au sérieux) pour y réussir, mais la situation exigeait plus de souplesse en cet instant. Ou en tout cas, Andrew voulait bien le croire, et ne pas réellement en douter. Comme il ne doutait plus depuis longtemps de leur relation et de la valeur qu'il devait lui donner.

-J'ai lutté pour t'avoir, ajouta-t-il en caressant doucement sa joue. Je ne te laisserai jamais disparaître de ma vie, ça c'est hors de question.

Et il se fichait de ce que cette remarque pouvait bien avoir de possessive.

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A

ndrew afficha un fin sourire quand Penny lui assura qu'elle aimait entendre ce qu'il lui disait. En même temps, il l'espérait bien. Ce serait tout de même singulèrement démoralisant, frustrant, voire vexant pour lui si la jeune femme dont il était si follement amoureux devait affirmer que toute cette situation lui était égal et que ça n'avait aucune valeur à ses yeux. Andrew n'était pas de nature à se plaindre, ou à vouloir que Penny se sente une responsabilité pour tous les sacrifices auxquels il avait consentis pour elle. Mais tout de même, il appréciait qu'ils soient tous les deux au fait de la situation et qu'ils en reconnaissent la valeur tous les deux. De manière générale, ils ne pouvaient que porter un regard positif sur leur situation commune. C'est sûr, ce n'était pas rose tous les jours, et à quelques occasions, la situation n'était vraiment pas simple pour eux. Mais ils étaient parvenus à se forger des certitudes, des certitudes qui valaient tout l'or du monde et transcendaient de très loin tout le reste.

A ce titre, Andrew ne s'inquiétait jamais des sentiments de Penny, tout comme il devinait qu'elle ne s'inquiétait jamais des siens non plus. C'était normal, un échange de bons procédés pour ainsi dire. Ils avaient appris à s'écouter et à se faire confiance, et si jamais quelque chose, n'importe quoi (même s'il ne l'espérait surtout pas) devait les séparer, Andrew était sûr à mille pour cent du fait qu'ils n'y seraient pour rien, seules les circonstances seraient à blâmer pour cela. Alors même s'il appréciait à leur juste valeur les propos de la femme qu'il aimait, ils n'étaient qu'en partie nécessaires. Il la croyait sans aucun mal quand elle affirmait qu'elle ne le laisserait jamais s'éloigner de lui. Mais il savait aussi que la question ne se posait pas vraiment : ils ne s'éloigneraient jamais l'un de l'autre, un point c'est tout, ça ne se discutait même pas. Encore moins alors qu'ils allaient tous deux être bientôt parents. Ils n'avaient pas besoin de cett raison supplémentaire pour être soudés, bien sûr, mais cela ne pouvait tout de même que renforcer leurs liens.

-Je ne risque pas de m'en plaindre. Il marqua une légère pause. Est-ce que tu me permets tout de même de m'éloigner de toi quelques minutes le temps de nous préparer un bon bain chaud ? suggéra-t-il avec le sourire.

Il avait envie de finir cette soirée en beauté, et pour ça, rien de mieux pour eux que de se détendre un peu. D'autant plus que la soirée n'avait pas été la plus simple qu'on puisse imaginer. Alors ça en valait évidemment bien la peine. Penny en valait toujours la peine quoi qu'il en soit.

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