Les temps changent... (Electre <3)

Q

uand Julian affirmait qu'il était absolument capable de tout, la jeune femme n'avait véritablement aucun mal à le croire. Après tout, elle le connaissait depuis bien assez longtemps maintenant pour savoir qu'il ne laissait jamais le moindre obstacle lui barrer la route et qu'il n'avait pas son pareil pour obtenir ce qu'il désirait, pour parvenir à ses fins... Jusqu'ici, elle ne l'avait jamais vu échouer et quoi que ce soit. Certains objectifs lui demandaient plus d'obstination et de ténacité, c'est vrai, mais dans tous les cas, le résultat était là au bout du compte, et elle avait envie de croire qu'il le serait toujours quand il le décidait. Qu'il était capable de se donner du mal quand il estimait que cela pouvait aboutir à quelque chose qui lui serve réellement... Et elle avait aussi envie de croire qu'il était capable de se donner du mal pour elle, tout simplement. Elle se trompait peut-être, mais elle avait vraiment le sentiment d'avoir changé quelque chose en lui, tout comme il avait changé quelque chose en elle, et à ce titre, elle avait tout simplement envie de le vivre intensément, et de se laisser surprendre à chaque instant par ce que cette relation était capable de leur apporte, au-delà de ce qu'ils avaient attendu, au-delà de ce qu'ils avaient voulu, au-delà, sans doute, aussi, de ce qu'ils avaient cru attendre et vouloir avant de se connaître, de se trouver, de s'apprivoiser, de se désirer, et de s'aimer comme ils le faisaient à présent.

-Jamais je ne me permettrais de remettre en doute tes capacités, répliqua-t-elle alors d'un ton malicieux, son regard pétillant plongé dans le sien. Mais disons que... j'attends de voir.

Ce qui était quelque part assez vrai. Elle attendait de voir, effectivement. De voir de quel dosage de romantisme le jeune homme serait capable de faire preuve pour la garder et pour lui plaire, sachant que ce dosage devait forcément être particulier et assez précis, parce que si Julian devait lui chuchoter des mots d'amour à l'oreille constamment, la couvrir de cadeaux et lui écrire des poèmes, clairement, elle ne serait pas bien (et au passage, ce serait totalement contraire à son caractère, donc parfaitement inenvisageable, c'est évident). Mais elle pouvait bien reconnaître aussi que bénéficier de quelques preuves d'amour de temps à autre, qui ne ressembleraient qu'à lui, qu'à eux, ce ne serait pas pour lui déplaire non plus. C'était sans doute son côté midinette qui ressortait, là. Mais le fait est qu'elle l'aimait tellement qu'elle avait envie de se sentir aimée en retour... Bon, ceci dit, elle n'avait pas franchement à se plaindre jusqu'ici, c'était une tâche qu'il remplissait particulièrement bien, et sans nul besoin de se forcer, pas qu'elle sache, en tout cas. Mais le mettre implicitement au défi, c'était... amusant.

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A

u fond, Electre n'exigeait aucune preuve de la part de Julian. D'ailleurs elle n'exigeait même pas vraiment de lui qu'il fasse preuve de romantisme (car s'il devait le faire, et surtout trop souvent, honnêtement elle prendrait peur) ou quoi que ce soit d'autre de cet acabit. Tout ce qu'elle attendait de lui, c'est qu'il reste auprès d'elle, qu'il continue de l'aimer, qu'il ne se lasse jamais d'elle... Elle avait besoin de lui, tout simplement, comme elle n'aurait jamais cru avoir besoin de qui que ce soit. Elle le lui avait dit et elle le pensait, et il était l'homme de sa vie. Et pour le rester, il n'avait qu'une chose à faire : y rester, dans sa vie. Ceci dit, elle trouvait assez amusant de l'imaginer s'escrimer à faire preuve d'un romantisme qui allait à l'encontre de sa nature, juste pour son bon plaisir. Et si pour ça, il fallait qu'ils passent beaucoup de temps ensemble, eh bien soit. Plus le temps passait, plus leur relation s'intensifiait, moins Electre trouvait d'intérêt au temps qu'elle passait sans lui. Et ce temps se faisait plutôt rare, au demeurant, car ils se voyaient quand même très très souvent... Alors oui, elle serait bien capable de passer la moindre seconde de sa vie avec lui, ça ne la dérangerait absolument pas, parce qu'elle n'avait besoin que de lui et de personne d'autre, justement. Et à deux, ils pouvaient tout faire, tout réussir, tout accomplir. Elle était sûre et certaine de ça.

-S'il faut en passer par là, soupira Electre, comme si elle pouvait réellement considérer cela comme une corvée, alors que, en vérité, elle ne demandait qu'à passer le plus de temps possible avec lui. C'était comme ça, c'était un fait, elle était complètement accro à lui, elle ne pouvait rien y faire. Hors de question de se désintoxiquer, alors autant se jeter à corps perdu dans cette relation, non ? La jeune femme posa ses lèvres sur celles du jeune homme avec gourmandise. A ce stade, je ne sais même pas si ça sert vraiment quelque chose qu'on passe du temps loin l'un de l'autre. Elle hésita, sentant qu'elle était sur le point d'aller un peu trop loin. Autant vivre carrément ensemble, non ?

C'était dit comme une plaisanterie, mais la question était honnête. Et... pourquoi pas ? Honnêtement, ça lui plairait réellement. Et elle était convaincue que ça se passerait particulièrement bien, pour la simple et bonne raison qu'ensemble, tout ce qu'ils faisaient gagnait en intérêt et en intensité. Donc... pourquoi pas ? D'accord, là, ils pouvaient s'asseoir sur toute discrétion, mais ils ne l'avaient jamais vraiment été, discrets. Et... bon, si elle avait prononcé ces mots, c'est qu'elle en avait envie, même si elle avait parlé sans réellement y réfléchir.

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E

lectre ne saurait même pas dire d'où lui était venue cette soudaine initiative, ça avait juste... popé, dans son esprit, d'un coup, et elle n'avait pas voulu laisser s'échapper cette idée. Ce n'était pas une chose à laquelle elle avait véritablement réfléchi, en réalité, elle s'était contentée d'exprimer directement son envie sur le moment. Au fil de leur discussion, ça lui avait juste paru... évident. Julian et Electre étaient ensemble depuis un moment, maintenant. A l'échelle d'une vie, ce n'était sans doute pas grand-chose, mais dans les yeux de la jeune femme, c'était énorme. Et au-delà de ça, même, sans invoquer les raisons qui inviteraient naturellement un couple à s'installer en ménage, c'était juste que l'idée lui plaisait trop. Elle était très indépendante de nature, pourtant, mais c'était vrai tout de même qu'elle était totalement accro à son petit ami. C'était comme ça, quand il était avec elle, elle se sentait bien comme jamais, et quand il n'était pas là, eh bien, elle avait le sentiment qu'il lui manquait quelque chose, et elle guettait le moment où ils se reverraient. Alors quelle meilleure solution que de vivre ensemble. Alors oui, c'est sûr, elle n'y passait pas par quatre chemins, en même temps, ça n'avait jamais été son genre que de tourner autour du pot. Non, son truc, à elle, c'était plutôt de foncer dans le tas, de dire directement les choses quand elle les pensait, n'en déplaise à ses interlocuteurs. L'avantage, avec cette façon de faire, c'est qu'elle n'avait pas vraiment eu l'occasion de s'inquiéter du comportement ou de la réponse de son petit ami.

Car oui, au fond, elle savait bien qu'il avait plus d'une raison de décliner cette proposition impulsive. Déjà, ils avaient pris la déecision de se montrer discrets sur leur relation, tous les deux, et on ne pouvait clairement pas affirmer que leur attitude reflétait en quoi que ce soit leur résolution. Ensuite, au-delà de ça, elle était certaine que Julian devait tenir à sa solitude, et elle ne le condamnerait pas pour ça. Elle était indépendante, mais il l'était encore plus qu'elle, et même si elle avait confiance dans leurs sentiments mutuels, elle se doutait que vivre ensemble n'était pas forcément un pas que le jeune homme avait envie de franchir, et sans doute pas aussi tôt dans leur relation, surtout qu'il n'avait jamais vécu ce genre d'idylle avant elle. Pourtant, ce n'était pas un refus, qu'il lui opposa, mais une réponse au contraire très positive.

-Ouais, c'est important de gagner du temps, répliqua-t-elle dans un sourire, comme si tout cela était une vraie affaire d'emploi du temps. Mais non, il avait raison, elle ne pouvait pas se passer de lui. Et puis je suis sûre que tu aimeras m'avoir à ta disposition absolument n'importe quand, ajouta-t-elle avec amusement. Alors, chez toi ou chez moi ?

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E

lectre n'en aurait pas voulu à Julian si ce dernier avait tout simplement affirmé qu'il ne se sentait pas prêt ou capable de vivre avec elle. Elle l'aurait compris, ne se serait pas sentie offusquée, ne l'aurait pas pris personnellement. Après tout, c'était parfaitement normal. Elle connaissait sa façon d'être et son caractère, elle savait très bien qu'il n'était pas évident pour lui de se livrer, et encore moins de partager son intimité avec quelqu'un (même s'il était tout de même capable de miracles dans l'intimité), alors déjà qu'il acceptait de vivre une relation exclusive et sérieuse avec elle, elle avait conscience de pousser le bouchon beaucoup trop loin en lui demandant de passer à une étape encore supérieure. Mais même s'il était pris de court, il acceptait, et pour elle, ça en disait long sur la confiance qu'il plaçait en eux, et elle adorait véritablement ça. En agissant de cette façon, il lui témoignait de plus d'amour et de considération qu'elle n'était capable d'en espérer. Et c'était puissant, c'était beau, c'était unique. C'était... eux. Peut-être qu'ils couraient au fiasco, c'était toujours le risque quand on fonçait tête baissée et qu'on ne prenait pas suffisamment les conséquences de ses actes en considération (tout Electre, donc), mais elle préférait largement essayer et échouer que ne pas essayer du tout de crainte de courir à l'échec, elle vivait les choses à fond, Electre, elle était comme ça. Frondeuse, et advienne que pourra. Donc déjà qu'elle prenait presque pour deux la décision de vivre ensemble, elle ouvait bien lui laisser le choix de l'endroit o,ù ils vivraient, pas vrai ? Et la réponse de Julian n'eut rien d'étonnante, bien évidemment.

-Pourquoi est-ce que je ne suis pas étonnée ? répondit-elle avec un sourire amusé.

Honnêtement, pour sa part, elle s'en fichait, si Julian préférait rester chez lui, pour ne pas être trop bousculé non plus dans ses habitudes, elle acceptait et elle comprenait. Elle, elle s'en moquait, elle n'avait aucun attachement aux choses matérielles, et pas plus à sa demeure, d'ailleurs. Elle en avait une parce que c'était quand même pas mal d'avoir un toit sur la tête (ce qui n'avait longtemps pas été le cas pour elle), mais elle se foutait bien de cet endroit. Et puis, à choisir, la maison de Julian était bien plus agréable et spacieuse (et mieux rangée) que la sienne... C'était à leurs intérieurs qu'on constatait mieux leurs différences de caractère à tous les deux. Et elle n'avait pas peur de ne pas se sentir chez elle. Elle savait parfaitement être à sa place où qu'elle se trouve si elle le décidait.

-Chez toi c'est parfait. Laisse-moi juste une toute petite place pour mettre mes affaires et ça me suffira largement. Elle esquissa un sourire. Plus une place dans ton lit, ce serait pas mal.

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E

lectre afficha un sourire en coin quand son interlocuteur suggéra qu'elle avait déjà une place de choix dans son lit... Encore heureux, oui... Elle aimait d'ailleurs l'idée de se dire que cette place n'était réservée qu'à elle. Elle aurait pu avoir des doutes, du moins au début de leur relation, quant à la fidélité du jeune homme... pourtant, elle n'avait jamais douté. Elle était convaincue que dès l'instant où elle avait été là, il n'y avait plus eu personne d'autre, comme il n'y avait plus eu personne d'autre non plus dès l'instant où il avait gagné tant d'importance dans sa vie. Ce qui rendait finalement si logique leur décision si impulsive de vivre ensemble tous les deux. Cela venait presque de nulle part, mais la jeune femme était convaincue du fait que quoi qu'il en soit, ils étaient prêts et n'attendaient que ça sans en avoir forcément pris conscience auparavant. Ils passaient déjà le plus clair de leur temps ensemble, après tout. Cette situation ce n'était jamais que la suite logique de leur histoire, de ce qui les liait, et Electre aimait tout particulièrement cette idée.

Elle lui adressa un regard qui en disait long quand le jeune homme affirma qu'elle n'avait pas besoin de grand chose dans tous les cas, qu'il aimait bien quand elle n'avait rien sur elle... Ce qu'elle comprenait tout à fait, le sentiment était partagé. Elle n'en prenait pas ombrage, bien sûr. Là encore, elle était certaine qu'il saurait lui donner la place qu'elle souhaitait sans se sentir envahi pour autant. Ils avaient envahi l'espace personnel l'un de l'autre depuis longtemps, c'était un fait, mais un autre fait avéré était qu'ils adoraient ça, alors à quoi bon chercher à s'en passer, au bout du compte ? Elle n'était pas capable de ne prendre qu'une petite place, c'était vrai aussi, parce que c'était dans son caractère que de vouloir s'imposer, bien sûr, mais pas seulement, elle adorait tout ce que ça sous-entendait parce que c'était parfaitement réciproque : elle avait gagné une place de choix dans sa vie, et elle ne voulait surtout pas que ça change, c'était même hors de question...

-C'est vrai, t'as raison, j'ai tendance à prendre toute la place..., observa-t-elle avant de déposer furtivement ses lèvres sur les siennes. ... et je suis vicieuse, en plus du reste. La veille je suis une épine dans ton pied et le lendemain tu ne peux plus te passer de moi.

Et c'était un peu un résumé de leur histoire. Rien n'avait vraiment laissé présager la situation telle qu'elle était à présent, et pourtant c'était évident aux yeux d'Electre qu'ils étaient tout bonnement faits pour être ensemble, tous les deux. Et elle ne laisserait jamais rien les séparer.

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E

lectre adressa à Julian un regard malicieux quand celui-ci considéra à quel point elle savait se montrer vicieuses. D'autres prendraient peut-être ces mots comme une insulte, mais il était assez évident que ce n'était absolument pas le cas de la jeune femme. Oui, Electre était quelqu'un dont le caractère comprenait un nombre conséquent de vices, mais bien loin de s'en excuser ou de vouloir corriger cet état de fait, la jeune femme l'assumait complètement... Elle aimait les vices en elle comme elle recherchait le vice chez autrui et se plaisait à l'aiguiser. A ce titre, il n'y avait clairement rien d'anormal à ce que Julian et elle s'entendent aussi bien. C'était bien simple : ils s'étaient parfaitement trouvés, tout simplement, et sans l'ombre d'un doute, ils étaient faits l'un pour l'autre.

Un sourire en coin se déposa sur ses lèvres quand il ajouta qu'il devait aimer souffrir. Il y avait des maux qui faisaient irrésistiblement du bien, en réalité, et jamais Electre ne tiendrait Julian pour un masochiste. Non, le jeune homme aimait bien plus dispenser la souffrance que la subir, mais dans leur cas, c'était disons... juste un peu plus particulier, et c'était cette particularité qui rendait leur histoire si excitante. Ceci dit, elle pensait la même chose. Elle n'était pas juste une épine dans son pied, ça non. Elle était... la bouffée d'oxygène dont il avait eu besoin sans savoir qu'il ne respirait qu'à demi, elle était la lucidité qui lui manquait encore pour devenir le maître du monde, elle était le petit rien qui faisait de lui un tout... et elle espérait surtout être pour lui tout ce qu'il était pour elle... parce que cet homme, bon sang, qu'est-ce qu'elle l'aimait. Follement, avec une ardeur sans cesse renouvelée.

-C'est toi qui m'a contaminée le premier, répondit-elle, radieuse, quand le jeune homme la pressa d'aller chercher ses affaires afin qu'il n'ait plus jamais besoin de se passer d'elle. Elle l'embrassa avec fougue, aussi longuement que possible, savourant ce baiser, et cette situation aussi, au maximum. D'accord, je peux aller chercher mes affaires maintenant, observa-t-elle. L'avantage avec la magie - et le fait qu'Electre ne possédait pas grand chose de toute manière, c'est que ce serait vite vu dans tous les cas et que l'affaire serait vite réglée. Mais je crois que j'aurais bien besoin d'une... petite piqûre de rappel... Tu sais, juste pour tenir le coup en attendant de revenir.

Parce que s'il clamait haut et fort être accro à elle, la réciproque était au-delà de manifeste. Elle l'adorait à un point à peine concevable. Et elle avait toujours besoin de lui, constamment besoin de lui. Les choses allaient dans les deux sens. C'est ça qui les rendaient si belles et si puissantes.

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A

présent que la décision était prise, maintenant qu'il était certain qu'ils allaient bel et bien vivre ensemble tous les deux, Electre devait bien admettre ne pas avoir franchement envie de s'en aller, même si ça devait être pour mieux revenir. La promesse implicite qui lui était faite de ne plus avoir à se séparer de Julian lui donnait encore plus envie que d'ordinaire d'être à ses côtés. C'était plus fort qu'elle, plus fort que tout, une douce dépendance contre laquelle elle ne cherchait définitivement pas à lutter, alors qu'au fond il le faudrait peut-être.

Leur relation, dès ses débuts, n'avait rien eu de classique, et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'ils n'arrangeaient pas leur cas à l'heure actuelle. Ils ne faisaient rien comme tous les autres, et étaient manifestement incapables de faire dans la demi-mesure. Ils n'avaient jamais réellement officialisé leur relation (même s'ils avaient mis au courant ceux qu'ils avaient voulu informer de la situation), bien d'accord sur le fait que ça valait mieux (vis-à-vis de Dean, c'est évident, et dans le cas d'Electre vis-à-vis d'Owen et d'Arthur, même si elle n'avait jamais parlé d'eux à Julian), et maintenant, voilà qu'ils allaient carrément habiter ensemble. Bah, Electre s'en fichait, elle était impulsive. Tout ce qu'elle voulait, c'était mordre la vie à pleines dents et ne pas en gâcher une miette. Et c'était là très précisément ce qu'elle était en train de faire.

Elle dévorait la vie en même temps que les lèvres de son amant, et le reste, elle n'en avait honnêtement rien à foutre. Elle désirait, elle prenait, un point c'est tout. Et jamais elle n'avait désiré autant quoi que ce soit ni qui que ce soit qu'elle ne désirait Julian. Raison pour laquelle, sans surprise, elle retardait le moment de partir, même si c'était pour mieux revenir. L'idée que Julian déploie tous ses trésors de persuasion (et elle était bien placée pour savoir qu'ils étaient nombreux) pour la convaincre de revenir rapidement (comme si c'était réellement nécessaire), forcément, ça titillait son imagination... et tous ses sens, à vrai dire. Elle ferma les yeux quand il déposa ses lèvres au creux de son cou, ses doigts s'agrippant à son dos, prête pour davantage.

-Tu as intérêt à te montrer très, très persuasif, affirma-t-elle avec un sourire en coin, une lueur de malice dans le regard. Ce serait dommage que je change d'avis quand même.

Il n'y avait bien sûr aucune chance pour que ce cas de figure se produise. Elle aimait Julian, elle voulait vivre avec lui, et si elle était impulsive et électron libre de nature, elle assumait toujours toutes ses décisions. Et celle-ci par ailleurs était l'une des plus agréables au monde. Elle se contentait de mettre Julian au défi. Et elle savait qu'il y répondrait favorablement.

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E

lectre afficha une fausse réticence qui n'avait absolument rien de crédible quand l'homme qu'elle aimait suggéra qu'elle puisse changer d'avis. Non, évidemment, il était impossible qu'elle change d'avis en cet instant. Oh, bien sûr, Electre était tout sauf la personne la plus fiable du monde et elle pouvait être une véritable girouette quand elle le décidait, mais pas avec Julian. Avec les personnes qu'elle aimait, qu'elle aimait vraiment, elle ne trichait pas, elle jouait le jeu à cent pour cent, quitte à devoir en souffrir plus tard. La jeune femme aimait Julian, elle l'aimait plus que tout au monde. S'en rendre compte avait été libérateur, découvrir que ses sentiments étaient réciproques l'avait rendue euphorique. Pour rien au monde elle ne renoncerait à cela. Il la rendait heureuse, tout simplement, et chaque moment qu'elle passait avec lui, c'était un peu de bonheur grapillé de plus. Et Electre était une hédoniste, elle en voulait toujours plus, elle voulait être heureuse constamment, sans interromption. Aussi, vivre avec Julian ne pouvait qu'abonder dans ce sens. Oui, définitivement, elle resterait campée sur ses positions quoi qu'il advienne, et elle voulait croire que l'homme qui s'apprêtait à partager sa vie ne changerait pas d'avis non plus de son côté.

Et puis, elle reconnaissait tout de même, et sans avoir franchement besoin de faire des manières ou de jouer les fines bouches. Il avait raison, elle ne pouvait pas se passer de.. tout ça. Par tout ça, Electre savait bien ce que Julian sous-entendait, et c'était énormément de choses à la fois. Julian n'avait d'abord pour elle été qu'un corps. Extrêmement séduisant, ça elle n'allait pas le contester, mais c'était à peu près tout, maintenant, c'était au-delà, ce n'était pas juste un corps qu'elle adorait posséder, c'était un homme dont elle adulait autant les qualités que les défauts, et qui lui donnait le sentiment d'être la meilleure version d'elle-même qu'elle puisse espérer être. Elle était vraiment amoureuse de lui, et non, elle ne renoncerait pas à... tout ça. A vrai dire, elle préfèrerait mourir que d'y renoncer.

-Tout ça quoi ? demanda-t-elle d'un ton faussement indifférent qui ne saurait certainement pas convaincre Julian (qui avait de toute façon bien assez confiance en lui pour deux... et c'était une des choses qu'adorait Electre. C'est-à-dire qu'à eux deux, ils avaient de la confiance pour quatre, voire pour dix). Mais elle avait très envie de le taquiner, et surtout employer les arguments nécessaires pour quelle... ne change pas d'avis, si c'était vraiment possible... Sans qu'aucun deux ne puisse s'imaginer un seul instant qu'il y ait le moindre enjeu véritable à tout cela. Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler, ajouta-t-elle avec une fausse innocence qui lui allait très mal. Et pour cause, Electre était l'inverese d'innocente.

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lectre n'avait pas besoin que Julian lui prouve quoi que ce soit, ou du moins, elle n'en avait plus besoin. Par le passé, oui, parce qu'elle voulait se rassurer, parce que ses sentiments pour Julian étaient si forts qu'elle devait s'assurer que le jeune homme ne se jouait pas d'elle, ne l'utilisait pas comme ça avait été le cas par le passé. Les doutes avaient été levés de longue date, à présent, elle ne craignait plus qu'il s'éloigne ou la délaisse. Elle savait ce qu'elle représentait pour lui, elle savait ce qu'il représentait pour elle. Le fait de vivre ensemble, c'était dans la droite continuité d'une relation comme la leur : passionnée, intense, mais sincère. C'était le jeu qui les poussait à s'inventer des excuses pour aller l'un vers l'autre, mais la vérité, bien sûr, c'était qu'aucune excuse n'était nécessaire. La vérité dans toute sa complexité, dans toute sa beauté, c'était qu'ils étaient faits l'un pour l'autre, qu'ils s'adoraient autant qu'ils n'avaient de cesse de se désirer. Dès lors, à quoi bon s'empêcher, pourquoi se priver. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient comme ils le voulaient, et ils ne l'oubliaient absolument jamais.

Alors oui, elle voulait qu'il lui montre, pas parce que c'était une nécessité absolue, seulement parce qu'elle en avait l'envie, et céder à ses pulsions n'était jamais une chose qu'elle s'empêchait de faire. Electre obéissait à son instinct, et ce dernier était toujours sur le qui-vive quand elle se retrouvait en présence de cet homme qu'elle aimait de tout son coeur, de toute son âme. Et de tout son corps, bien évidemment. Deux corps qui se cherchaient, deux corps qui s'aimantaient, deux corps qui ne se laissaient jamais l'un de l'autre, comme en témoignaient les baisers fiévreux qu'il posait avec avidité sur ses lèvres, comme le prouvaient encore la sensualité de ses caresses. Et à ses baisers comme à ses caresses, Electre répondait sans aucune forme d'hésitation, avec toujours plus de gourmandise et de désir. Elle avait envie de lui, ici et maintenant, bien sûr, mais constamment, en fait. Et elle obéissait de bon coeur à cette envie. Sans se retenir une seule seconde.

Au fil de leur baiser, alors que sa langue se jouait de la sienne, que ses dents mordillaient ses lèvres, elle parcourait du bout des doigts ce corps qu'elle avait appris à connaître par coeur. Elle en maîtrisait tous les secrets, elle savait quelles zones titiller précisément pour attiser son désir, elle savait quelles caresses exactement étaient susceptibles de faire grimper en flèche une envie déjà bien pressante, et donc elle ne se privait pas de mettre tout son talent et toutes ses connaissances au profit de ce moment, du pur plaisir qu'elle serait capable de procurer à son amant.

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lectre songeait qu'à ce rythme, elle n'était pas prête de partir chercher ses affaires, même si ça devait être pour retrouver plus vite l'homme qu'elle aimait. Quand ils étaient ensemble, quand ils s'embrassaient, elle oubliait toute considération, de quelque ordre que ce soit, et elle ne pensait dès lors plus qu'à lui, à eux. Elle était à sa place, tout simplement. Certains se demandaient peut-être toute leur vie où était leur place, Electre n'avait pas ce soucis, sa place était à ses côtés. C'est sûr, cela pouvait sembler absurde et inconsidéré, et elle aurait même été la première à le penser en d'autres circonstances... mais ce n'était pas le cas, ici et maintenant, puisqu'elle avait Julian. Et puisqu'elle avait Julian, le reste pouvait bien attendre. Elle s'en fichait totalement, de ce qui les attendrait ensuite, elle se moquait bien de ce qui se passerait, elle pensait juste au moment présent, et elle était plus que certaine d'avoir fait le bon choix en décidant d'emménager chez Julian.

Les conséquences risquaient d'être plus lourde que ce qu'elle voulait bien admettre pour le moment, mais si elle devait s'interroger sur le fait qu'il en valait la peine... Elle avait très vite la réponse à cette question, et elle savait qu'il ne la trahirait pas, elle savait qu'il ne lui ferait plus jamais de mal. Ensemble, ils se hisseraient vers le haut, et tout serait au mieux. Mais en attendant... En attendant, il n'y avait qu'eux, la douceur de leurs baisers, et la chaleur de leurs caresses. Il n'y avait que ça, rien d'autre ne comptait. Rien d'autre n'avait besoin de compter.

Les lèvres de Julian abandonnèrent les siennes pour venir les glisser sur sa joue, puis au creux de son cou. Elle ferma les yeux. Elle adorait sentir ses lèvres contre sa gorge. Et elle aimait tout autant la chaleur qui se répandait dans tout son être quand ses doigts vinrent se glisser entre ses jambes. De soupirs en gémissements, la jeune femme savoirait l'intensité d'un plaisir qu'il était bien le seul à savoir lui procurer. Elle-même, de son côté, s'attardait également sur la zone la plus sensible de son anatomie, qu'elle sentait grossir sous ses doigts - elle devait le reconnaître - experts. Elle tenait à lui faire éprouver autant de plaisir qu'elle en ressentait elle-même, et ne ménageait pas ses efforts pour cela. Mais même si le plaisir était intense, même si elle ressentait un grand frisson d'extase la traverser, elle avait envie de plus, elle avait besoin de plus. Alors, elle pressa son corps contre celui de son amant et lui adressa un regard où luisait tout le désir qui l'animait, et qui en disait vraiment long sur ce qu'elle éprouvait.

-Prends-moi, dit-elle sans aucun besoin de se montrer forcément explicite, mais juste... pour le plaisir.

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lectre ne pensait plus à rien, ne voyait plus rien d'autre, il n'y avait que cet instant présent. Julian à lui seule savait dissiper le monde pour devenir son nouveau monde, et elle n'existait plus qu'avec lui et en lui. Elle l'adorait, elle le désirait, il incarnait tout ce qu'elle ressentait de plus fort, de plus pur, et même si c'était un sentiment qu'elle éprouvait dans n'importe quelle circonstance, il était toujours plus puissant quand ils étaient ainsi, leurs corps et leurs souffles l'un contre l'autre. Non, elle n'avait pas besoin de lui demander de prendre possession d'elle, il savait pertinemment ce que ses regards et ses caresses pouvaient bien signifier, mais elle avait juste envie de le dire, pour le simple plaisir du jeu, voilà tout. Electre le désirait, et si les gestes et les regards ne suffisaient pas à l'exprimait, alors les mots l'aideraient. Dans tous les cas, elle savait qu'elle serait exaucée, et Julian ne mit pas longtemps à le lui prouver.

Il prit bientôt possession d'elle, et ce fut, comme à chaque fois, un véritable torrent d'émotions et de sensations pour elle. Elle n'avait jamais ressenti ça avant lui, avec aucun homme. Elle se sentait entière, quand leurs corps s'unissaient, sa peau frissonnait tout à coup, et son coeur battait plus fort. C'était inexplicable, inexprimable, c'était fort et puissant, tout simplement, et c'était presque salvateur, car c'était ainsi seulement qu'elle pouvait atteindre réellement le comble du bonheur.

Elle poussa un gémissement d'aise alors qu'elle laissait son bassin onduler contre le sien avec le plus de sensualité possible. Il la rendait entière, et tout devenait plus instinctif que jamais. Electre avait toujours agi à l'instinct, pourtant, mais là, c'était encore tout autre chose, c'était au-delà de ça, c'était quelque chose, de fort, de passionnel, ça les enveloppait, ça les submergeait, et c'était ce qu'on pouvait imaginer de plus exceptionnel au monde. Les positions s'enchaînaient, le rythme variait en fonction de ces dernières. C'était comme une danse en continu, les mouvements se répétaient mais au final ne se ressemblaient jamais. Il ne pourrait jamais être question de lassitude entre eux, parce que ce qu'ils vivaient n'avait pas d'égal. Peut-être qu'elle perdait juste toute objectivité quand elle se perdait en lui, mais ça lui était égal, parce qu'en attendant, ses émotions étaient bien réelles, et elle aimait le fait de simplement se laisser... aller.

Des soupirs en gémissements, les vagues de plaisir la submergeaient de plus en plus fort, de plus en plus vivement. Elle se sentait atteindre le paroxysme du plaisir, et quand ce dernier advint enfin, elle laissa éclater sa jouissance sans se retenir une seule seconde. Elle éprouvait un sentiment de plénitude tel qu'elle ne songeait définitivement plus qu'à eux, pantelante mais entièrement heureuse.

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E

lectre se sentait heureuse, apaisée, sereine... immortelle. Elle ne saurait expliquer ce qu'elle ressentait, qui était certes en rapport avec ce qu'ils venaient tout juste de faire mais pas seulement. Il y avait pourtant trois mots qui le résumaient plus facilement que d'autres. Ces trois mots que Julian lui adressa, son regard plongé intensément dans le sien. Elle aimait tant l'entendre lui dire qu'il l'aimait. Il pourrait bien le lui répéter des centaines de fois, jamais elle ne s'en lasserait. C'était la mélodie la plus douce qui puisse être à son oreille. Elle savait qu'il avait eu besoin de temps pour comprendre et analyser ses sentiments, elle savait qu'aimer comme il l'aimait vait été une chose neuve et exceptionnelle pour lui. Et elle était heureuse d'être celle qui l'avait initié à ces sentiments. La première... Et la dernière aussi en tout cas c'est ce qu'elle espérait véritablement. Il y avait quelque chose, entre eux, qui dépassait l'entendement. Un amour pur, une passion vraie... Si vraie qu'il la rendait complètement folle. Plus folle qu'elle ne l'était déjà, du moins.

Elle sourit quand il affirma ne plus vouloir qu'elle soit loin de lui. Tant mieux alors, puisqu'ils allaient vivre ensemble. Et elle était de cet avis. Ce n'était pas pour rien si elle s'était littéralement incrustée chez lui. Elle avait besoin de lui. Il était une partie d'elle-même. Elle l'adorait à un point terrible. Elle était indépendante, elle pourrait même prétendre être solitaire, mais vivre chaque instant de sa vie avec lui lui semblait être la seule manière valable de vivre. Elle tenait à l'inclure dans tous ses projets, dans toutes ses décisions. Peu importe ce qu'elle décidait, ce qu'elle ambitionnait, il ne pouvait pas être question que le jeune homme n'en fasse pas partie. Parce qu'il était sa moitié, un point c'est tout. Elle comptait lui répondre simplement, lui dire que elle non plus ne se voyait plus vivre sans lui... mais alors...

Alors il lui posa la question la plus incongrue qu'elle aurait pu s'imaginer de sa part. Elle voulait bien croire qu'elle était un bon coup, et même qu'il l'aimait à la folie... mais là... Elle resta interdite, complètement saisie de surprise. Peut-être qu'il plaisantait, qu'il cherchait à la faire flipper ou quelque chose du genre. Mais la vérité, c'est qu'Electre ne flippait pas. Elle était simplement... abasourdie. Il lui fallut un certain temps avant de répondre quoi que ce soit.

-Eh bien... je commencerais à te dire que t'as complètement déraillé, que c'est une idée complètement cinglée, et qu'il y a un milliard de raisons qui font que c'est pas une bonne idée. Ce qui était objectivement vrai. Et puis, à quoi ça leur servirait de se marier ? Ils n'avaient pas besoin de ça, non. Mais... L'idée lancée en l'air trouvait une place confortable dans son esprit... Dans son coeur surtout. Mais comme je suis cinglée, ajouta-t-elle le regard toujours plongé dans le sien. Si tu me le demandais vraiment, je te répondrais oui.

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C'

était le genre de situation qui méritait qu'ils en discutent, qu'ils pèsent le pour et le contre (mais techniquement, il n'y avait pas de pour et que des contre, il n'y avait même pas beson de débattre cent ans pour le savoir)... pas le genre de décision à prendre juste après l'orgasme, alors que leurs corps étaient fatigués par l'effort, leurs esprit embrumés par le plaisir... C'était le genre de décision à ne pas prendre du tout, en réalité. Point à la ligne. Mais ils étaient... cinglés. Individuellement, et plus encore quand ils taient ensemble. Electre n'était pas certaine qu'ils révèlent chez l'autre le meilleur de lui-même, mais en cet instant... en cet instant, elle s'en foutait. Elle n'en avait rien à battre d'Appers et de ses projets, elle n'en avait rien à carrer d'Owen, d'Arthur et de ce qu'ils penseraient en sachant qu'elle était engagée avec Julian. Elle se fichait du tout, rien n'avait d''importance. La seule chose qui en avait, c'était lui, c'était eux, leur amour à contre-courant de tout.

Elle sourit. Elle avait presque envie d'éclater de rire tant cette situation était absurde. Elle n'avait aucun sens, et c'était ça qui était beau. Elle éprouvait une sorte de bonheur inconditionnel en cet instant qui ne savait même plus comment s'exprimer réellement. Cet homme la rendait dingue depuis longtemps maintenant, mais elle avait la sensation de n'avoir jamais été à ce point folle de lui. C'était... tout ce qu'il était, tout ce qu'il incarnait. Elle en redemandait, encore et encore, comme chaque fois une nouvelle bouffée d'oxygène. Il était comme la plus dure des drogues, addictive... et surtout, il la mettait dans un état second. Enfin, ils l'étaient tous les deux, là, dans cet était second. Restait à voir si la descende d'acide allait leur faire regretter ce qu'ils étaient en train de faire, ou s'ils allaient s'obstiner dans leur folle décision.

Avant de répondre quoi que ce soit, Electre colla le sourire qui lui mangeait la moitié du visage contre les lèvres de Julian et l'embrassa à pleine bouche, comme si sa vie en dépendait, comme s'il ne pouvait plus être question que de ses lèvres. Ses lèvres et rien d'autre, absolument rien d'autre au monde.

-C'est n'importe quoi, décréta-t-elle une fois ses lèvres décollées des siennes. Mais j'ai tellement hâte d'être ta femme. Je sais même pas pourquoi. Elle savait juste qu'elle le voulait, parce que si les autres le faisaient, pourquoi pas eux ? Ils s'aimaient plus que n'importe qui, après tout. Je t'aime tellement, c'est en train de me rendre complètement folle.

Non, folle, elle l'était déjà, mais elle avait le sentiment que sa folie venait d'atteindre un seuil supplémentaire.

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