Les hommes ont préféré boire l’eau qui jaillit des grottes les plus obscures. (Jane <3333)

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Les hommes ont préféré boire l’eau qui jaillit des grottes les plus obscures.

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endant quelques instants, Edward ne répondit rien, et Jane se dit que ça valait mieux, même s'il n'était pas plus agréable de ressentir à travers lui la colère sourde qu'il contenait du mieux possible. Il fulminait. Elle le voyait, elle le sentait. Elle n'avait pas eu envie de le mettre dans cet état, il n'empêche que c'était le cas malgré tout, et maintenant, en plus d'être enfermé dans une putain de grotte, aux mains de véritables psychopathes, de savoir que leurs vies étaient en jeu et qu'ils devaient se serrer les coudes, ils allaient se prendre la tête à cause de Léo, encore et toujours lui. Au fond, Jane se disait qu'elle devrait capituler, elle capitulait bien assez souvent comme ça face à son âme soeur, mais là, c'était la vie de Léo qui était en jeu, alors forcément, elle était bien incapable de ne pas vouloir le défendre. Oui, elle était sans doute la personne qu'il haïssait le plus au monde (et il lui en donnait la preuve une fois encore, présentement), oui elle avait détruit sa vie, oui, elle ne l'avait jamais aimé de la bonne manière, il n'empêche qu'elle continuait toujours de penser que, plus qu'eux, il méritait de vivre. C'était sûrement absurde de penser comme ça vu les circonstances, mais c'était le cas malgré tout. Elle n'y pouvait rien, elle ne contrôlait ni ses pensées ni ses sentiments. A l'idée qu'Edward fasse du mal à Léo, elle angoissait. Oui, si la vie des deux devaient être en danger et qu'elle devait en tuer un pour épargner l'autre, elle sauverait Edward (et ça n'avait rien à voir avec le fait que le tuer reviendrait à se tuer elle aussi), mais là, ce n'était pas le cas, alors elle tenait à ce que les deux restent en vie, un point c'est tout.

Elle sentit un frisson glacé lui traverser l'échine quand Edward reprit la parole. Quand il affirma qu'il n'allait pas tuer Léo, elle ne prit pas la peine de se sentir soulagée, même une fraction de seconde. Elle était trop directement connectée à ce que le jeune homme éprouvait pour être dupe, et présentement, c'était l'évidence la plus pure, Edward voulait la peau de Léo, sa tête sur un plateau, il voulait le détruire, lui faire du mal, et il lui confirma alors en affirmant qu'il lui réserverait un sort pire que la mort. L'impulsivité d'Edward, Jane la connaissait et elle avait appris à faire avec. Mais là, la situation pourrait bien vite devenir beaucoup trop dangereuse, hors de tout contrôle, en somme, et elle ne pouvait pas l'accepter, ce qu'elle lui fit comprendre en quelques mots, d'ailleurs.

-Alors je t'en empêcherai, répondit-elle alors d'un ton ferme. De toute façon, ça sert à rien de parler de ça tant qu'on se sera pas tirés d'ici.

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Edward avait tendance à être toujours un peu trop impulsif et cela lui avait valu déjà de nombreux ennuis, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait l’intention de se contenir pour autant. Il savait que cela risquait sans doute de lui attirer des ennuis, mais quand bien même… Ridley les avait envoyés dans cette grotte, dans ce trou à rat, prisonnier de ce taré, il méritait quand même qu’on s’occupe de son cas. Et si Jane ne voulait pas qu’il meurt, alors il n’allait pas mourir, mais il souffrirait quand même. Parce que le jeune homme ne pouvait vraiment pas laisser passer ça et il n’en avait que faire que Jane cherche à le défendre. Enfin, en réalité, le fait qu’elle le défende avait le don de le mettre sur les nerfs de le mettre hors d’état. Le jeune homme ne comprenait vraiment pas qu’elle le fasse. D’accord, ils avaient été odieux avec son ex, d’accord il avait souffert, mais ce n’était pas une raison. Il n’avait pas à les maltraiter de la sorte, à les vendre de cette manière. Edward serra un peu plus les dents quand son épouse affirma qu’elle allait l’empêcher de faire souffrir son ex. Encore une fois, donc, elle prenait sa défense et ça avait le don de le faire sortir de ses gongs. Non, ce n’était pas possible, il n’allait pas la laisser faire. Elle pourra faire ce qu’elle voulait, il obtiendrait gain de cause. Même si cela devait encore les séparer un peu plus, ajouter une nouvelle épreuve entre eux, même si elle devait finir par le détester.

Le jeune homme se leva d’un bon, s’approchant des barreaux de la cage, qu’il frappa de ses deux mains plates. La situation n’était pas du tout faite pour qu’il puisse se sentir bien, pour qu’il puisse envisager de se calmer. Il se trouvait enfermer ici, il y avait cette histoire avec l’ex de son épouse qu’elle défendait encore et encore. Bon, elle n’avait pas tort de toute façon en disant que cela ne servait à rien qu’ils parlent de cela puisqu’ils ne savaient pas encore comment sortir de cette grotte, mais ce n’était pas ce qui allait concrètement le calmer non plus.

« Tu le défends sérieusement ? Après ce qu’il nous fait ? » Edward n’avait aucune envie de s’énerver contre Jane, de se prendre la tête avec elle, mais il ne pouvait pas se contenir dans tous les cas. Ça l’énervait oui, qu’elle prenne la défense de ce type alors qu’ils étaient enfermés là à cause de lui. « Tu vas dire la même chose quand l’autre taré va faire de nous ses expériences ? Qui sait ce qu’il va nous faire ? Ça sera la faute de ton ex. Si le taré te fait du mal, il n’y a aucune raison qu’il n’en paie pas les conséquences. Tu ne m’en empêcheras pas ! »

Sa voix était terminée, parce qu’il l’était lui de son côté. Il avait de toute façon besoin de diriger sa colère et sa frustration sur quelque chose.

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ane savait que ça bouillonnait sacrément dans l'esprit de son âme soeur, et ça depuis un bon moment. Elle avait bien conscience du fait qu'elle était en train de pousser à bout une patience déjà très limitée, et qu'elle n'allait pas tarder à exploser. Forcément, ce qui devait arriver arriva, et ça ne manqua pas. Il s'écarta vivement d'elle, si bien qu'elle eut le sentiment de se prendre un seau d'eau glacée en pleine figure, et appuya fermement ses mains contre les barreaux de la cage qui les maintenait prisonnier. Au fond d'elle, la myrihande du feu ne pouvait s'empêcher de se dire que c'était exactement ce que leur mystérieux kidnappeur avait voulu. Ce n'était pas pour rien s'il avait lâché incidemment le nom de Léo avant de tout simplement s'évaporer. Il devait aimer semer le chaos et la discorde comme d'autres aimaient faire du mal pour faire du mal. Pour ce qui était de semer la zizanie, il avait brillamment réussi, en tout cas, si telle avait été son intention. Jane en était au point de se demander s'il n'était pas assis quelque part, à les observer quand eux ne pouvaient pas le voir. Peut-être bien que c'était un premier test, une première expérience ? Ou peut-être bien qu'elle devenait parano. Franchement, elle n'en savait rien, cette situation était totalement dingue et, pour la peine, la rendait totalement dingue. Ils étaient déjà à bout comme ça, et voilà qu'on en rajoutait encore une couche, et à l'heure où le couple de myrihande devrait s'unir, ils se divisaient, une fois de plus. De leur part, ça commençait à devenir une très vilaine habitude. Et ça ne lui plaisait vraiment pas.

-Je ne le défends pas, répliqua Jane, agacée. Et non, elle ne le défendait pas, parce qu'en l'occurrence, elle considérait effectivement que Léo était indéfendable. Elle aimerait pouvoir dire ou faire quelque chose, elle aimerait bien prendre les devants, elle aimerait... beaucoup de choses, en réalité... C'est juste qu'elle n'était pas capable, elle, présentement, de s'en prendre à Léo, même s'il devait se rendre coupable du pire. Elle n'avait pas envie d'avoir sa mort sur la conscience, sa mort ou sa torture, d'ailleurs, peu importe. C'est juste... Mais elle n'arrivait même pas à l'expliquer sans craindre de blesser Edward. C'est juste qu'elle tenait à Léo, voilà. Après tout ce temps, et en dépit de toute la haine qu'il lui vouait maintenant, elle l'aimait. Pas d'amour, non, bien sûr, mais elle tenait à lui tout de même. Forcément, si elle disait ce genre de choses, elle n'allait pas arranger leur cas à tous les deux. ... que je peux pas.

Et que s'il le fallait, oui, elle s'opposerait à Edward pour qu'il ne lui fasse pas de mal.

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Cela ne servait à rien de se mettre dans des états pareils c’était évident, mais Edward n’y pouvait vraiment rien. Il se sentait tellement en colère, par la situation, par Ridley, par l’enfoiré qui les maintenait ici, mais aussi par Jane qu’il ne pouvait que voir défendre son ex petit ami. C’était idiot de sa part de s’énerver à ce point alors qu’il savait parfaitement qu’il ne laisserait pas sa femme s’en prendre à Perséphone comme ça (surtout qu’elle portait son fils, en prime). Mais là, il était juste incapable de se contenir. C’était son caractère, comme d’habitude il se laissait emporter par ses émotions et c’était généralement dans ces moments-là que le jeune homme faisait n’importe quoi. Il était entier, tout simplement. Au point de regretter ensuite ce qu’il disait, ce qu’il pensait, ce qu’il faisait dans ces moments-là. Mais tout en étant incapable de se retenir et de se calmer. Il s’énervait, il explosait même et les propos de Jane n’allaient pas du tout l’aider à se calmer.

Puisqu’elle affirma qu’elle ne le défendait pas, alors que c’était clairement le contraire que ressentait Edward. Bon, en même temps, son avis était biaisé parce qu’il était particulièrement en colère et qu’il ne parvenait pas juste à se calmer et voir les choses différemment. Peut-être que s’il prenait deux secondes la peine de se poser, il verrait bien que Jane ne cherchait pas à défendre Léo comme il venait de le dire, comme elle le lui rétorquait. Il pourrait comprendre ce qu’elle ressentait, qu’elle souffrait tout autant de cette situation. Mais il ne faisait rien de tout cela, il se contentait simplement de bouillonner encore et encore, avant d’entendre Jane lui dire qu’elle ne pouvait pas faire de mal à son ex. C’était évidemment une réponse qui ne pouvait pas réussir à le calmer, parce qu’il était simplement incapable d’accepter que la jeune femme ne puisse pas s’en prendre à son ex alors qu’ils se retrouvaient là à cause de lui.

« Tu ne peux pas ? » Demanda-t-il vivement, se laissant évidemment trop emporter par sa colère. « Il est sans doute en train de savourer sa victoire, le fait de s’être débarrassé de nous et toi tu ne peux pas ? » Edward ne pouvait rien présumer de ce que ressentait son ancien rival, mais c’était ce qu’il croyait. « Peut-être qu’il est même là quelque part à nous regarder et à se délecter de notre sort ! »

Le taré avait vraiment eu une bonne idée au final en abordant le sujet de Ridley, parce que s’il avait eu envie de les voir se déchirer, il était servi. Mais Edward était bien trop remplit de sentiment négatif pour réaliser ce qu’il disait, ce qu’il faisait et pour réussir à se calmer deux minutes afin de se poser réellement. Il n’y avait que Jane d’ailleurs qui parvenait la plupart du temps à le calme et là, malheureusement il se sentait en colère contre elle.

« Si tu dois choisir entre lui et nous ? Tu vas le défendre encore ? »

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ane savait bien qu'en la circonstance, elle ferait mieux de se taire plutôt que d'essayer d'exprimer le fond de sa pensée. D'une manière ou d'une autre, ça devait lui tomber dessus, c'est certain. Parce qu'elle ne pouvait expliquer à Edward l'attachement qu'elle éprouvait pour Léo sans qu'il s'imagine autre chose que ce qui était, parce qu'elle ne pouvait expliquer rationnellement son choix d'épargner le jeune homme, mais il restait néanmoins sûr et clairement décidé. Jane aimait Edward, elle l'aimait plus que tout, mais ça ne l'empêchait pas d'avoir eu de la tendresse pour Léo, et si elle avait su accepter la mort de Connor, elle ressentait le besoin de préserver Léo, quand bien même elle était déçue de ce qu'il avait fait, quand bien même elle lui en voulait profondément. Elle n'arrivait tout simplement pas à se faire de lui l'image que lui donnait Edward. Léo qui jubilerait de ce qu'il avait fait ? Elle n'arrivait pas à le croire. Certes, il n'avait pas été mécontent de gâcher leur noce, ou s'il avait eu des scrupules, il l'avait bien caché. Mais là, on parlait de quelque chose de très différent. De totalement différent, même. Elle avait envie de penser qu'il y avait une explication. Peut-être que le sorcier, dans le but de semer la discorde, avait tout simplement menti ? C'était tout à fait possible, après tout, il avait pu inventer cette histoire de toutes pièces pour les dresser l'un contre l'autre et les tester... Et même si Léo les avait vendus, il n'avait peut-être pas eu le choix, sa vie ou d'autres avaient pu être en danger, et dans ce cas, ils n'auraient pas agi différemment, à sa place. Mais elle savait que ces arguments ne convaincraient pas Edward.

En tout cas, ce qui était certain, c'est qu'il était totalement improbable qu'il soit là, à les regarder et à se délecter du spectacle, il n'était pas si cruel. Elle avait vécu avec lui, elle pensait quand même le connaître suffisamment pour pouvoir affirmer cela sans craindre de se tromper qu'il n'aurait jamais fait ça. Ceci dit, elle était surprise de l'entendre émettre l'hypothèse qu'on l'observait, lui aussi... Ce n'était pas très engageant, elle commençait à se dire qu'il devait bel et bien y avoir l'une ou l'autre paire d'yeux pour scruter leurs moindres faits et gestes à tous les deux. Elle préféra ne rien répliquer à cela. Cette hypothèse lui apparaissait trop absurde pour y accorder le moindre crédit.

-C'est toujours nous que je choisirai, contre tout le monde, répliqua-t-elle d'un ton sans appel. Comment tu peux douter de ça ?

C'était un fait, elle les ferait toujours passer en priorité. Même si elle le montrait peut-être mal, là.

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Oui, Edward ne pouvait pas s’empêcher de se poser des questions qu’il n’aurait peut-être pas posé autrement. Mais il se laissait tout simplement happer par ses émotions et sa colère. Mais le fait que Jane ne prenne pas réellement partie, qu’elle défense son ex, ça avait le don de réellement le faire sortir de ses gongs. Alors qu’en réalité, Jane avait parfaitement raison de le faire et que les propos du cadet des Baker n’avaient pas lieu d’être. Il ne pensait pas en réalité lui-même que Ridley puisse se montrer si vile, mais sa mauvaise foi était clairement à l’œuvre. Il savait bien que l’ex de Jane n’était pas aussi vil en réalité, pas aussi mauvais que lui par exemple. Parce qu’on pouvait clairement affirmer qu’Edward était un enfoiré de service, il n’hésitait pas par moment à réellement s’en prendre aux autres. La preuve avec la manière dont il avait fait du mal à son épouse. Mais cela n’enlevait pas le fait qu’actuellement, ils se retrouvaient quand même dans une cage à cause de Ridley. Autant dire que c’était suffisant pour lui de se mettre dans tous ces états, pour mettre Jane en porte-à-faux. Parce qu’elle ne montrait rien concernant Ridley, parce qu’elle le défendait, parce qu’elle ne souhaitait rien lui faire. Même si, bien sûr, encore une fois ils n’avaient aucune raison d’en parler maintenant. Ils ne se trouvaient pas devant Ridley, ils ne pouvaient pas encore sortir de cette grotte. Mais c’était ça surtout qui le mettait sur les nerfs. Il ne savait même pas s’ils allaient réellement pouvoir partir et à quelle sauce ils allaient être mangé. Alors forcément, il ne pouvait pas s’empêcher de se demander si Jane ne le favoriserait pas à eux.

La jeune femme affirma alors, d’un ton sans appel, qu’elle les choisirait toujours eux contre le monde entier. Qu’il n’avait d’ailleurs aucune raison de le croire, qu’elle se demandait comment il pouvait penser une chose pareille. Edward savait que c’était idiot, qu’il ne devrait pas croire ça, parce que Jane lui avait souvent prouvé qu’elle les faisait passer avant. Qu’ils étaient justement plus fort que tout le reste. Rien que le fait qu’elle soit encore avec lui aujourd’hui en était la preuve.

« Je ne comprends juste pas comment tu ne peux pas en vouloir à ce type de nous faire ça. » Dit-il alors, d’un ton moins énervé que précédemment. Parce qu’il avait quand même été touché par les propos de son épouse, parce qu’elle disait bien qu’elle les faisait toujours passer avant. « Je ne supporterais pas qu’on te fasse du mal à cause de ce connard. »

Même si son ton était moins énervé, cela n’enlevait rien à ce qu’il pensait de l’ex de la jeune femme. Il savait que ce type avait de bonnes raisons, mais ça allait quand même bien trop loin. Alors oui, il le détestait encore plus qu’avant. Et si jamais ils devaient souffrir à cause de lui, si Jane devait souffrir surtout à cause de lui, alors évidemment qu’il ne pourrait que le lui faire payer. Que pourrait-il faire d’autre ?

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e ton d'Edward s'apaisa un peu, et Jane se sentit aussitôt rassurée, parce qu'elle n'avait pas envie qu'ils se prennent trop longuement la tête. Bon, ils étaient loin de s'être réconcilés, mais vu l'urgence de la situation, ils ne devaient pas oublier de rester unis tous les deux. Jane ne mentait pas le moins du monde quand elle affirmait qu'elle les choisirait toujours, et contre le reste du monde, s'il fallait choisir. Il était tout pour elle, et elle ferait toujours passer leur intérêt avant celui de n'importe qui d'autre, ça ne faisait aucun doute, mais elle ne voulait pas faire couler le sang de personne qu'elle aimait si cela n'était pas complètement nécessaire. Elle n'avait aucun mal à comprendre pourquoi le jeune homme ne comprenait pas son attitude, parce que si les rôles avaient été inversés, elle aurait été bien incapable de vivre la situation sereinement, et elle aussi voudrait la tête de Perséphone sur un plateau... sauf que les rôles n'étaient pas inversés, justement, et qu'elle avait besoin qu'Edward accepte de se ranger, ne serait-ce qu'un peu, de son point de vue. Elle se doutait bien que ça n'allait pas être simple, bien sûr, mais à ses yeux, c'était réellement important. Elle appréciait, tout de même, qu'Edward se détende un peu, ce qui devait signifier qu'il acceptait d'entendre ce qu'elle lui disait, qu'il voulait bien reconnaître qu'elle le disait sincèrement. Oui, elle les choisirait toujours quoi qu'il puisse bien advenir, et elle tuerait Léo de ses propres mains si c'était vraiment le seul moyen de les sauver, eux. Mais elle avait envie de croire que, justement, ce n'était pas le seul moyen et qu'il y avait une autre solution.

-Bien sûr que si, je lui en veux, répliqua-t-elle alors. Elle n'en avait peut-être pas donné l'air, mais c'était pourtant bel et bien le cas, elle en voulait terriblement à Léo, elle n'arrivait pas à croire qu'il puisse la haïr à ce point, et elle trouvait son attitude inexcusable. Mais quand bien même. Et je ne supporterai pas qu'il te fasse du mal à cause de lui non plus, assura-t-elle ensuite, ce qui était entièrement vrai... C'était juste qu'elle tenait à lui malgré tout. Et elle ne se voyait pas l'avouer à Edward, même en lui assurant une bonne fois pour toutes qu'elle l'aimait plus que tout quoi qu'il puisse arriver. Je crois juste que pour l'instant, on doit se concentrer sur l'ennemi contre lequel on peut vraiment faire quelque chose immédiatement. Ensuite on verra. Personne ne me fera du mal, et personne ne t'en feras non plus, parce que c'est hors de question, c'est tout.

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Quand Jane affirma que si elle en voulait à Leopold, Edward savait qu’elle était sincère. Il le ressentait. Il n’expliquait pas réellement pourquoi elle souhaitait l’épargner pour le coup, mais il ressentait quand même la sincérité de la jeune femme. Sans doute maintenant parce qu’il se calmait un peu, qu’il avait donc un peu plus la possibilité de capter les sensations de Jane. Ça avait donc le don de le calmer un peu plus encore, de le rendre un peu moins dur. Même si dans tous les cas, le jeune homme ne pouvait pas arrêter de détester Ridley et de vouloir le tuer. Il ne pensait pas changer d’avis d’ailleurs, quoi que puisse dire Jane. Et Edward apprécia tout autant d’entendre son épouse affirmer qu’elle n’avait pas envie qu’il lui fasse du mal non plus, qu’il souffre à cause de lui. Edward aimerait simplement que ça suffise qu’elle ne cherche pas plus à défendre, qu’elle ne cherche pas à le protéger. Ce qu’elle faisait quand même et le jeune homme avait peur de trop comprendre pourquoi c’était le cas. Parce qu’elle ne voulait pas qu’il lui arrive quelque chose puisqu’elle avait encore de l’affection pour lui. Des sentiments ? Edward ne devait pas penser à ce genre de chose, il savait bien que son âme sœur l’aimait lui (sinon elle n’aurait pas accepté d’être encore avec lui, alors qu’il l’avait quand même trompé et mis enceinte son ex…), qu’elle n’aimait pas Ridley de la même manière comme il n’avait pas aimé Perséphone comme il aimait Jane. Il n’avait donc aucune raison d’être jaloux, même s’il ne pouvait pas non plus s’empêcher de ressentir une certaine possessivité envers elle, accompagnant cette jalousie qu’il savait inutile. Les sentiments ne se commandaient pas.

Ce fut cette fois au tour de Jane donc de se montrer plus raisonnable, plus réfléchit, au point de parvenir à remettre un peu l’autre sur les rails. Elle avait raison quand elle affirmait qu’ils devaient se concentrer sur l’ennemi qui était proche d’eux, celui dont ils devaient s’occuper pour le moment. Ils verraient ensuite ce qu’ils allaient faire concernant Ridley. Jane avait parfaitement raison et Edward savait en prime qu’ils devaient rester uni. Il n’était pas question qu’ils s’éparpillent… oui, il s’en rendait bien compte, même s’il n’avait clairement pas aidé les choses dernièrement. Pendant quelques secondes, le jeune homme ne dit rien, se contentant d’observer Jane à travers la pénombre qui était beaucoup moins difficile à supporter. Il parvenait plus facilement à distinguer les formes maintenant, le visage de Jane par exemple. Finalement, le jeune homme revint près de la jeune femme, s’installant de nouveau à ses côtés.

« D’accord, tu as raison. » Dit-il doucement, en soupirant. Il savait que de toute façon, il ne pouvait pas continuer de s’énerver contre Ridley, alors qu’ils étaient encore enfermés dans cette cage et qu’ils ne savaient pas encore comment ils allaient parvenir à quitter cet endroit. Ils allaient le faire, parce qu’il n’y avait pas le choix, parce qu’ils ne pouvaient pas faire autrement. « Mais je veux que tu me promettes de ne pas l’épargner inutilement, qu’on ne soit pas plus en danger à cause de lui. »

Admettons qu’il avait eu des circonstances atténuantes, mais il ne faudrait pas que ça continue.

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C'

était dans ce moment-là que Jane ne pouvait que constater le fait qu'ils étaient tous les deux complémentaires, plus que complémentaires, même. Quand l'un flanchait, l'autre l'aidait à se redresser, ils se soutenaient mutuellement, et quand un sentiment dominant avait prise sur l'un d'entre eux, l'autre le compensait d'une autre manière. Ces situations leur rappelait combien ils étaient faits pour être ensemble tous les deux... Car alors que Jane fondait en larmes un instant plus tôt et perdait tout espoir, et qu'Edward la remettait d'aplomb, c'était maintenant l'inverse qui se produisait, c'était lui qui se laissait dominer par la colère, et elle qui parvenait à le soulager. Même si elle était la raison pour laquelle il s'était mis en colère pour commencer. Il était revenu s'installer à côté d'elle, et ce simple état de fait lui fit bel et bien du bien. Elle sentait une agréable chaleur lui enflammer le coeur, et elle se sentait quand même mieux. Il finit par reconnaître qu'elle avait raison, et elle le prit pour une petite victoire, pas juste parce qu'elle aimait l'idée d'avoir raison (même si elle aimait beaucoup ça tout de même, sans l'ombre d'un doute), mais parce qu'elle était convaincue que cette dispute avait été le fruit de la volonté du Sorcier, qui les mettait à l'épreuve. Là, ils allaient lui prouver qu'ils savaient être unis contre l'adversité. Ils allaient se battre, et ils allaient se montrer plus forts que l'ennemi. Si on ressentait le besoin de les diviser pour les rendre moins inoffensifs, cela voulait dire qu'ils étaient, justement, redoutables aux yeux de l'ennemi, et cette idée, même si elle se basait en partie sur du vide, en grande partie, même, insufflait en elle un soupçon d'espoir, qu'elle n'avait su avoir jusqu'alors.

Edward insista malgré tout en lui faisant promettre qu'ils agiraient en conséquence vis-à-vis de Léo si la situation devait se reproduire. La jeune femme s'avança doucement dans l'ombre, et finit par s'approcher suffisamment d'Edward pour pouvoir se lover dans ses bras. Au moins, les chaînes qui les entravaient ne les éloignaient pas suffisamment l'un de l'autre pour qu'il leur soit impossible de se rejoindre et de se toucher. C'était une trop maigre consolation. Ce ne fut que lorsqu'elle fut confortablement installée dans ses bras qu'elle accepta de prendre la parole et de lui répondre.

-Je te le promets, dit-elle alors.

En même temps, elle ne se voyait pas lui dire "non", c'était sans doute le compromis le plus judicieux auquel ils pouvaient arriver, tous les deux. Si Léo devait vraiment les mettre en danger, elle était d'accord, il fallait l'arrêter. Mais elle voulait croire qu'il y avait une possibilité à tout cela.

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C’était bien la preuve qu’ils étaient complémentaires, qu’ils avaient besoin l’un de l’autre, qu’ils se complétaient et qu’ils se soutenaient mutuellement. Quand l’un avait tendance à se laisser aller, à déraper, l’autre était là pour qu’ils puissent être plus forts. Ils étaient vraiment plus forts tous les deux, ils en avaient la preuve encore maintenant. Le taré qui les avait enlevé avait peut-être eu envie de les séparer – maintenant qu’il était plus calme, Edward se disait qu’il avait peut-être parlé de l’ex de Jane dans le seul but de les séparer – de les rendre vulnérable afin de pouvoir avoir plus d’emprise sur eux encore. Mais ça ne pouvait pas marcher, parce qu’ils étaient bien trop forts qu’eux. Plus forts que tout, parce qu’ils étaient juste l’un avec l’autre. Jane parvint à s’avancer jusqu’à lui, afin de se lover dans ses bras. Au moins, les chaînes ne les séparaient pas au point qu’ils ne puissent pas se toucher. Est-ce que c’était une erreur de la part de l’autre ? Il n’en savait rien, mais en tout cas, il appréciait de pouvoir sentir Jane dans ses bras.

Edward ferma les yeux afin de profiter pleinement de la chaleur que provoquait le corps de Jane contre le sien, ça lui faisait énormément de bien de l’avoir dans ses bras, cela finissait de l’apaiser complètement. Surtout alors que Jane lui promettait qu’elle ne laisserait pas Ridley les mettre en danger une fois encore. Il n’avait aucune idée de comment ça allait se passer une fois qu’ils seraient sortis de cette grotte, une fois qu’ils allaient pouvoir quitter cet endroit. Autant dire que cela ne servait sans doute à rien qu’ils prévoient trop de chose… mais quand même. Ils verraient bien, Edward voulait bien patienter et accepter la demande de son épouse. Ils verraient ça plus tard, il ne pouvait pas réellement promettre de se tenir à carreau, mais en même temps puisque Jane promettait qu’ils ne le laisseraient pas continuer ses conneries si jamais il recommençait… c’était un effort qu’il pouvait faire. En tout cas, maintenant qu’ils étaient l’un contre l’autre, Edward arrivait à réfléchir plus posément. Ce qui n’était pas un mal en soit. Edward ne dit rien pendant quelques secondes, profitant simplement de Jane dans ses bras, caressant doucement sa peau du bout de ses doigts. Il ne pouvait quand même que savourer le fait qu’ils puissent être ensemble. Ce Sorcier aurait très bien pu décider de les séparer, de les mettre d’un coin de la pièce, mais ils ne l’étaient pas. Peut-être que c’était un moyen comme une autre de les tester. Au final, ils n’avaient vraiment aucune idée de ce que ce taré avait envie d’obtenir de leur part.

« Tu crois qu’il nous observe ? » Demanda-t-il doucement, brisant le silence qui s’était installé dans la grotte. Ce n’était pas judicieux sans doute de demander ça, surtout s’ils étaient effectivement observés. Mais avec un peu de chance, ils étaient vraiment seul au monde. Sans que le jeune homme ne sache si c’était une bonne chose ou non.

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endant plusieurs longues secondes, elle laissa seulement le temps couler, doucement, profitant de la chaleur de leur contact... C'était apaisant... Pas assez pour qu'elle ait la faiblesse de penser tout danger totalement écarté ou pour que son apaisement soit total, mais suffisamment pour qu'elle reprenne des forces et pour qu'elle soir rassérénée. C'était déjà un début, s'ils se laissaient uniquement dominer par des sentiments négatifs tels que l'angoisse et la colère, ils n'arriveraient à rien. C'était difficile, mais en l'occurrence, ils se retrouvaient dans une situation qui nécessitait de leur part qu'ils prennent sur eux et évitent de se montrer trop impulsifs. C'était mal leur ressembler, c'est certain, mais puisque leurs vies étaient en danger, puisque la vie de l'autre était en danger, surtout, ils pouvaient y arriver, ils en étaient capables. De cela, la jeune femme avait l'infinie certitude. Se dominer et prendre sur eux, ce n'était pas forcément ce qui allait leur permettre de prendre le dessus sur l'ennemi, mais ce serait probablement plus efficace malgré tout. Dans tous les cas, dans l'état où ils se trouvaient, ils n'avaient pas le choix. Elle avait fermé les yeux quelques instants (ce qui, dans la pénombre, ne faisait pas une grande différence, il est vrai), laissant à sa respiration le soin de se calmer un peu, de se faire plus régulière. Le choc passé, son coeur avait reprit un rythme un peu plus normal, de même que son souffle... Si son corps suivait la même stratégie qu'elle, on peut dire que c'était un bon début... Même si, une fois encore, insuffisant.

-J'en suis presque sûre, répondit-elle doucement alors quand Edward lui demanda si elle pensait qu'ils étaient observés. Oui, c'était bel et bien ce qu'elle croyait.

Pourtant, elle n'avait pas le sentiment qu'on peut avoir des fois quand on nous regarde avec insistance, elle ne sentait pas d'yeux posés sur elle... Il était possible qu'elle soit simplement paranoïaque, mais le fait que cet homme les ait déjà observés sans qu'il ne remarque rien, le fait qu'Edward envisage la même hypothèse, ce n'était pas là pour la conforter dans l'idée qu'ils étaient seuls. C'était encore pire que tout. Non seulement ils étaient enfermés en cage comme des rats de laboratoire tout prêts à être dépecés, mais en plus, un ennemi invisiible était peut-être en train de se délecter du spectacle de l'autre côté des barreaux, chose qu'elle supposait sans pouvoir l'affirmer. On faisait difficilement scénario plus déplaisant, il faut bien le reconnaître.

-J'ai l'impression qu'il veut nous mettre à l'épreuve, nous tester dans les situations de crise. Je sais pas pourquoi il fait ça, c'est totalement tordu... Et elle ne voyait pas spécialement le rapport avec ses prétendues expériences. Mais j'en suis quasiment certaine.

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Cela n’étonnait pas spécialement Edward d’entendre Jane affirmer qu’elle était sûre qu’ils étaient observés. Sans doute qu’ils en venaient au final à la même conclusion, après la manière dont ce Sorcier avait décidé de se manifester la dernière fois. Le jeune homme devenait peut-être un peu trop paranoïaque, mais il était quand même arrivé à un stade où il ne serait même pas surpris d’entendre une nouvelle voix s’élancer dans l’obscurité, pour venir les narguer. En un sens, le jeune homme espérait quand même que ça n’était pas le cas, qu’on ne les avait pas vu, qu’on ne les voyait pas présentement. Cette situation était déjà particulièrement désagréable, il n’avait aucune envie d’en rajouter. Mais en même temps, malheureusement, ils n’avaient pas du tout les cartes en main. Au contraire, ils n’avaient pas d’autre choix que de se laisser porter et de suivre le mouvement. Ils se trouvaient dans cette cage, enchaîné avec ces chaînes, sans avoir leur mot à dire et sans avoir la possibilité de s’en dérober. Mais c’était mal connaître les myrihandes du feu. Ils finissaient toujours par reprendre la main et le cadet des Baker avait bien l’intention de le prouver encore une fois. C’était qu’il ne fallait quand même pas exagérer.

Jane affirma qu’elle avait le sentiment qu’ils les mettaient à l’épreuve. Edward ne pouvait pas la contredire, surtout quand elle ajouta que c’était quelque chose de vraiment tordu. Ça l’était et s’ils attendaient simplement de voir leur réaction, dans des situations de crise, c’était vraiment n’importe quoi. Forcément, Edward ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’au final, si l’inconnu avait parlé de l’ex de Jane en précisant en plus que c’était son ex-mari (et s’il connaissait Leopold, il devait quand même connaître un peu son histoire ?), c’était simplement dans le but de les pousser à bout. Ce qui avait parfaitement marché. Edward se sentait sale, dans l’idée qu’on avait fait exprès de le pousser à bout afin de voir sa réaction, afin d’analyser la manière dont les choses se passaient. Et de voir comment ils s’en sortaient. L’influence qu’ils avaient l’un sur l’autre. Autant dire que pour le coup, Edward n’avait pas du tout l’impression d’avoir gagné, au contraire. Et le pire, c’était qu’il se doutait que ça allait être comme ça jusqu’à ce qu’ils sortent d’ici.

« Tu me diras, je préfère ça que de nous voir sur des tables d’expérience… » Non, en réalité, aucun des deux ne lui plaisait, mais forcément, il ne pouvait pas s’empêcher de craindre la suite, quand ils allaient avoir envie de faire des expériences physiques sur eux. Même si, en même temps, le myrihande du feu n’avait aucune idée de la manière dont les choses se passaient normalement, de leurs habitudes. Ce qu’il savait, juste, c’était qu’ils étaient là dans le noir. « Je ne suis même pas sûr que quelqu’un va remarquer notre absence. »

Qui le ferait ? Ambre ? Preston ? Pas sûr qu’ils voient qu’ils aient disparu, ils seraient capables de penser qu’Edward avait juste la flemme. Les parents de Jane c’était pareil. Electre ? Gwenn ? Avec un peu plus de chance, mais rien n’était sûr non plus. Autant dire qu’ils étaient mal.

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F

ranchement, entre supporter le petit jeu de ce sale type qui cherchait à les pousser à bout psychologiquement uniquement pour pouvoir tester leurs réactions et le fait de se retrouver sanglée à une table d'expérience, Jane n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle préférait. Elle se disait qu'en fait, la situation qu'ils vivaient présentement était peut-être la pire, parce qu'ils n'avaient de contrôle sur rien. Bon, enchaînés à une table de dissection, ils ne seraient clairement pas plus avancés, mais ça avait quelque chose de plus... concret, à ses yeux. Là, ils se demandaient simplement à quelle sauce ils allaient être mangés, et donc forcément, ils pouvaient s'imaginer le pire, et au-delà du pire, encore... Quand ils seraient sur la table d'expérience du sorcier (mais non, ils n'y seraient pas, il ne fallait pas qu'ils le soient, c'était tout bonnement hors de question), ce serait au moins quelque chose de discernable. La menace ne se dissimulerait pas dans l'ombre, elle serait bien réelle... Enfin, aucun de ces deux cas de figure n'avait pour autant sa bénédiction. Elle, elle voulait rester en vie, elle ne voulait pas souffrir... et elle voulait encore moins que son âme soeur souffre lui aussi... Elle ne savait pas ce que le sorcier chercherait à obtenir au terme de ces expériences, elle ne savait pas en quoi les observer se démener avec leurs démons pourrait faire avancer sa "science" (encore qu'ils étaient peut-être en train de totalement inventer cette partie de l'histoire et que personne ne les observait - elle n'y croyait pas forcément mais ce n'était pas à exclure malgré tout). Elle poussa un léger soupir quand Edward observa que personne, peut-être, ne remarquerait leur présence.

-Dis pas ça, j'y crois pas une seule seconde. Je suis sûre qu'on va nous chercher.

Elle se souvenait d'avoir eu cette pensée aussi quand elle s'était retrouvée dans la cave des Hellsing. Bon, elle s'était dit que Léo la chercherait forcément, mais puisqu'il était ami avec Andrew Hellsing, elle avait considéré que ses recherches seraient détournées. Pour autant, elle avait constaté, après coup, qu'ils avaient été nombreux à s'inquiéter et à la rechercher : Léo, Edward, ses deux parents, alors même qu'elle ignorait tout de l'identité de Joachin à ce moment-là, Ely, Gwenn... Et de leur côté, Jane imaginait mal Ambre et Preston rester les bras croisés à attendre que ça passe. Bon, ils mettraient peut-être plus de temps à réaliser leur absence, parce qu'ils vivaient seuls ensemble à présent et qu'en plus ils adoraient ne pas sortir de chez eux (c'est rien de le dire), mais quand même, ça finirait par se savoir, et ele était convaincue que quand ça se saurait, personne n'y serait insensible.

-J'espère juste qu'on va nous trouver.

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Edward se doutait bien que la jeune femme n’avait pas spécialement envie de l’entendre dire que personne n’allait peut-être remarquer leur absence. Il fallait dire quand même que les Baker avaient une grande tendance à s’enfermer chez eux et à ne pas bouger. Bon, Edward travaillait quand même avec Preston et il se rendait (presque) tous les jours dans son ancienne demeure, afin de travailler. Logiquement, il était quand même censé se rendre compte qu’il ne viendrait pas. Ambre aussi, techniquement, même s’ils étaient quelques peu en froid par moment. Ils finiraient bien par s’inquiéter de ne pas les voir… il fallait surtout savoir au bout de combien de temps ils allaient se rendre compte qu’ils avaient disparu. Un certain moment sans doute, parce que quand même, ils savaient tous et toutes qu’ils avaient besoin, bien souvent, d’être tranquille dans leur coin. Et maintenant qu’ils avaient leur propre maison c’était pire encore. Après tout, quand Jane avait disparu, tout le monde s’était mis à la rechercher, lui le premier d’ailleurs. Sauf qu’en même temps, là, il y avait quand même moins de monde pour s’inquiéter pour eux. Enfin, ils verraient bien sans doute. Le fait de les chercher n’allait pas forcément dire qu’ils allaient les trouver. Après tout, ils ne pouvaient pas deviner qu’ils se trouvaient dans une grotte, entre les mains d’un enfoiré de service qui avait envie de faire d’eux ses expériences. Bon, Edward ne savait pas spécialement non plus qu’Electre bossait pour ce gars justement, donc il ne pouvait pas deviner qu’elle était la mieux placé pour les trouver. Pour le coup, ils ne savaient seulement pas s’ils allaient pouvoir être retrouvé.

Mais en même temps, ils ne comptaient pas spécialement sur les autres non plus. Si c’était le cas, ils seraient quand même très mal barrés. Edward et Jane étaient un exemple du fait qu’il valait mieux compter que sur sois même pour s’en sortir. Même si par moment, ce qui n’était pas facile à avouer, ils avaient quand même besoin des autres personnes.

« Faut voir combien de temps ils vont se mettre à s’inquiéter. » Dit-il alors. La conversation en soit n’avait rien de joyeux, mais en même temps, ça faisait quand même du bien à Edward ne ce qui pouvait se passer dehors. Parler finalement d’un ton un peu léger de ce qui se passait, de leur situation dramatique. « Quand Preston ne va pas me voir arriver pour travailler, il va se dire que j’ai eu la flemme. Je l’entends déjà râler parce que je suis un incapable et un irresponsable. Ambre râlera sans doute sur toi, pour en rajouter. »

Non, mais sinon, les Baker étaient une famille unie… Bon, ils avaient leurs soucis comme tout le monde, leur divergence, mais en même temps, Edward savait quand même que son frère et sa sœur allaient s’inquiéter pour eux (Ambre peut-être plus pour lui que pour Jane, mais ça revenait au même). Malgré tout cela, ils tenaient les uns les autres, ils ne savaient simplement pas se le montrer.

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E

dward voulut bien admettre que leur entourage allait certainement finir par s'inquiéter, en même temps, il faudrait être de mauvaise foi pour penser le contraire. Il est certain qu'ils étaient loin de gâter leurs proches, avec leur sale caractère et leurs histoires alambiquées, leurs manies de se disputer et tout le reste, il n'empêche malgré tout qu'ils savaient qu'ils pouvaient compter à cent pour cent sur leur famille et leurs amis. Ils avaient cette chance-là, l'un comme l'autre. Ils étaient entourés d'individus en or, qui seraient certainement prêts à soulever des montagnes pour eux, même s'ils ne le méritaient pas toujours, loin s'en faut. A ce titre, Jane ne savait qu'être convaincue du fait qu'on les chercherait... L'ennui, c'était de les trouver. Cette histoire lui rappelait un peu trop une autre, elle devait bien le dire, quand Léo avait disparu des semaines durant... Elle ne pouvait s'empêcher d'ailleurs de se dire qu'ils avaient certainement été enlevés par la même personne (ce qui justifiait d'autant moins le fait que son ex ait pu les livrer à un homme qui lui en avait tant fait baver, ce n'était tout bonnement pas cohérent). Mais alors, à cette période, si beaucoup l'avaient cherché, lui aussi, personne ne l'avait trouvé. Ce n'était pas faute d'avoir sillonné la forêt, les abords des montagnes ou le village, pourtant. S'ils se trouvaient dans un endroit qu'aucun homme auparavant n'avait réussi à localiser, autant dire qu'ils étaient dans la panades... C'était bien beau de savoir qu'il y avait des gens qui se souciaient de vous, mais s'ils n'étaient pas capable de vous prêter main forte le moment venu, s'ils étaient incapables de vous secourir faute de moyens et d'informations, alors en fin de compte, c'était inutile. Cela devait juste leur laisser entendre qu'en plus d'être loin de leurs proches, ils allaient les inquiéter. Ce n'était pas une facile perspective.

Jane esquissa un fin sourire quand Edward suggéra que Preston supposerait, en ne le voyant pas venir au boulot, qu'il avait la flemme. En même temps il aurait raison... C'était quelque chose qui pourrait bien arriver. Quant au fait que Ambre s'en prenne à elle... ça, on va dire que c'était la routine, hein. Dit comme ça, ce n'était pas engageant, mais quand bien même, elle ne pensait pas que ce petit manège durerait très longtemps. Tout simplement parce que les Baker étaient très solidaires, bien plus que ce qu'ils voulaient bien admettre de manière générale ou ne le savaient eux-mêmes. Ils s'aimaient et s'entraidaient autant qu'ils le pouvaient. Le frère et la soeur ne pourraient pas être indifférents au sort du jeune homme, ça non, s'il y avait bien quelque chose d'évident dans toute cette histoire de dingue, c'était ça.

-Et dès qu'ils comprendront qu'il t'arrive quelque chose de grave, il accourront à ton secours, j'ai aucun doute là-dessus. Elle marqua une légère pause. On n'est pas seuls.

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À choisir, Edward devait bien avouer qu’il aimerait bien que ses proches, ceux qui s’inquiéteraient donc pour eux, arrivent à les trouver. Cela serait juste merveilleux, donc, de les voir arriver dans la grotte pour les sortir de là. Mais il ne suffisait pas de constater leur absence, de s’inquiéter et de les chercher pour les trouver. Bien au contraire. Pendant des jours et des jours Edward avait cherché Jane quand elle avait été enlevée par les Hellsing, sans aucun succès. D’ailleurs, c’était Ridley qui lui avait dit où se trouvait son âme sœur à ce moment-là (le début de pas mal d’emmerdement justement), il n’avait pas été capable de la retrouver. Autant dire que ce n’était pas parce que les Baker, les parents de Jane, leurs amies allaient les chercher qu’ils allaient les trouver. Mais en un sens, ce n’était pas rien de se dire qu’ils étaient quand même soutenus, qu’il y avait des personnes s’inquiétant pour eux en dehors. Non pas que ça soit réellement agréable de se dire qu’on inquiète une personne comme cela, mais au moins ils étaient quand même capables d’inquiéter des gens… certaines personnes tenaient à eux. Ces personnes se comptaient sur les doigts d’une main mais elles existaient bel et bien.

En tout cas, le jeune homme n’avait aucun mal à imaginer la situation concernant Preston et Ambre. Il voyait d’ailleurs le visage de ces deux-là, quand ils se rendront compte qu’il n’était pas venu travailler un jour. Faut dire qu’en même temps, le cadet des Baker n’aidait pas réellement son frère et sa sœur à avoir confiance en lui concernant le travail, ou toutes autres responsabilités d’adulte. Il avait l’intention de ne plus être un boulet comme avant, mais ça ne voulait pas dire qu’il était parfait. Quand bien même, cela ne lui poserait pas réellement de soucis à affirmer qu’il était parfait. Le jeune homme afficha un sourire quand Jane précisa qu’une fois que Preston et Ambre se rendront compte qu’il s’était passé quelque chose, ils allaient accourir à son secourt. Pendant une période, le jeune homme n’aurait pas pensé de la sorte concernant son frère ainé. Mais force lui était de constater qu’il se trompait, qu’il avait quand même sacrément mal jugé le jeune homme. Que Preston n’était pas forcément doué, mais que ça ne voulait pas dire qu’il ne l’aimait pas

« Bien sûr qu’on est pas seul. » Dit-il alors, se disant que penser ainsi ne pouvait que les aider. Ils n’étaient pas seul, on tenait à eux dehors. Donc il devait faire en sorte de ne pas se laisser avoir maintenant, de ne pas perdre pied. Ils ne pouvaient pas les abandonner après tout. Preston et Ambre avaient besoin d’Edward. Les parents de Jane ne supporteraient pas de la perdre, surtout son vampire de père qui devait être trop heureux d’avoir retrouvé sa famille, il n’aimerait pas la perdre. « C’est bien la preuve qu’il faut qu’on sorte nos fesses d’ici. Ils ont beaucoup trop besoin de nous dehors. »

Comme s’ils étaient indispensables en soit, Edward préférait voir les choses comme ça.

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J

ane afficha un fin sourire quand Edward lui affirma qu'ils n'étaient pas seuls. En effet... Dans tous les cas, oui, bien sûr, ils étaient ensemble, mais il n'y avait pas qu'eux. On pouvait le dire, ils se comportaient de manière générale comme des asociaux, ils ne se mêlaient pas aux autres et leur sale caractère faisait qu'ils avaient un mal fou à s'entendre avec la plupart des gens et réussissaient à se faire haïr par la grande majorité d'entre eux, il n'était pas facile de s'attirer leur sympathie et leur affection. Mais justement, quand cela arrivait, ils savaient qu'ils pouvaient compter sur des amitiés fortes et sincères. Quant à leurs familles... On ne pouvait pas nier que c'était un peu particulier dans un cas comme dans l'autre, mais au-delà des querelles et de l'incompréhension, il y avait toujours entre eux une sincère affection. Oui, ils n'étaient pas seuls au monde, même s'ils en caressaient parfois égoïstement l'espoir, parce qu'ils aimaient l'idée de vivre dans une dimension où ils appartiendraient l'un à l'autre sans la moindre réserve. Et c'était en partie parce qu'ils n'étaient pas seuls au monde qu'ils ne pouvaient pas se laisser abattre (au sens propre comme au figuré). D'accord, il y avait peu de chances que leur proche entourage découvre où ils se cachait et parvienne à les libérer, même s'ils y mettraient certainement toute leur énergie (pour elle, ça ne faisait aucun doute), mais quand bien même, ils étaient au moins la meilleure raison que l'on puisse imaginer de se battre et de s'en sortir. Là-dessus, Edward avait raison à cent pour cent, c'est l'évidence.

A l'idée de ne plus jamais revoir Gwenn, Ely... ou même ses parents, d'ailleurs, le coeur de Jane se serrait. Elle n'avait pas le droit de leur faire ça, ils avaient encore énormément de choses à vivre. De même, les Baker avaient besoin d'Edward. Hey, ce dernier allait même être père, et son enfant aussi aurait besoin de lui (d'accord, c'était le genre de choses auxquelles elle n'avait pas trop envie de penser, il n'empêche que c'était tout de même le cas) !

-Et mes fesses ont beaucoup trop de valeur pour rester moisir dans ce trou, ajouta alors Jane.

Ce n'était sûrement pas le moment de faire de l'humour, mais après s'être laissée aller au défaitisme, elle n'était pas contre le fait d'inverser un peu la vapeur, en réalité, et d'essayer de dédramatiser. Ce n'était pas ce qui les sauverait pour autant, ça non, mais c'était peut-être ce qui, à long terme, leur permettrait d'avoir le dessus sur la conversation, qui sait ?

-Je pense qu'on devra s'alterner, si on réussit à s'endormir, il vaut mieux que l'un de nous garde toujours l'oeil ouvert, au cas où.

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Edward afficha un sourire amusé quand Jane affirma que ses fesses avaient bien trop de valeur pour les laisser moisir dans ce trou à rat. La situation ne portait pas réellement à la plaisanterie, mais en même temps ils ne pouvaient pas non plus se laisser complètement aller au défaitisme non plus. Ils l’avaient fait, Jane avait craqué, Edward avait craqué, mais maintenant ils devaient simplement reprendre du poil de la bête et cela pouvait effectivement passer un peu par l’humour. Surtout que ça avait quand même un fond de vérité dans l’histoire. Edward n’avait aucune envie de voir les belles fesses de son épouse moisir dans cet endroit. Il n’avait rien envie de voir moisir ici tout court en même temps.

« Je ne le permettrais pas. »

Dit-il alors simplement, pour répondre au trait d’humour de son épouse. Cela faisait quand même du bien de parler un peu plus légèrement de la situation, même si ça n’allait de toute façon pas les sauver. Effectivement, ça ne risquait pas d’être l’humour qui allait les sortir de cette cage, mais au moins ça allait peut-être leur permettre de garder le moral. Et en quelque sorte, une certaine force donc. Parce qu’ils allaient quand même avoir besoin de force afin de sortir leurs fameuses fesses de cet endroit. Ils ne savaient pas encore comment ils allaient s’en sortir, mais en même temps ils savaient qu’ils allaient devoir se battre. Quoi de plus normal dans cette situation après tout. Tout cela ne serait donc qu’une question de force physique, mais de force morale aussi. Les deux myrihandes devaient garder à l’esprit qu’ils avaient des personnes qui les attendaient dehors, qu’ils ne pouvaient pas les abandonner, garder à l’esprit également qu’ils en voulaient pas mourir et ainsi… ils devraient réussir à soulever des montagnes. Pas celles qui entouraient Notre Terre, mais suffisamment pour pouvoir rentrer chez eux et mettre ce Sorcier de côté. Ils devaient donc se montrer fort et si un peu d’humour les aidait, alors tant mieux. Mais il faudrait bien sûr qu’ils se reposent aussi un peu sans doute, parce que le physique devait suivre de son côté également. Jane vint d’ailleurs aborder le sujet, affirmant qu’ils devraient se relayer pour dormir afin de ne jamais dormir tous les deux, afin qu’un des deux gardent les yeux ouverts en permanences.

« Tu as raison. » C’était évident en même temps. « Et il vaut sans doute mieux qu’on arrive à se reposer un peu. » Même s’il n’aimait pas spécialement la raison pour laquelle ils allaient devoir se reposer, tenter d’être en forme. Alors qu’ils ne savaient pas combien de temps ils allaient rester dans cette cage, si on allait leur apporter de quoi manger même. Ils ne savaient pas du tout à quelle sauce ils allaient être mangé. « Si tu arrives à t’endormir, n’hésites pas. Ça ne me dérange pas de commencer. » Parce que de son côté, Edward sentait bien qu’il allait être encore bien incapable de fermer l’œil.

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**Jane Baker** Messages : 5865

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F

aire un rien d'humour n'était pas du luxe au vue des circonstances, si cela pouvait les détendre un peu et leur donner, ne serait-ce que l'espace d'une instant, le sentiment qu'ils réussiraient à s'en sortir malgré les circonstances, mais ce n'était pas pour autant qu'il ne fallait pas considérer la situation avec sérieux et appliquer les mesures nécessaires en conséquences. Jane ne savait pas s'ils s'en sortiraient ou non, à vrai dire, elle gardait encore tout de même un mauvais pressentiment et avait bien conscience du fait que la situation restait globalement difficile, pour ne pas dire désespérée, mais s'ils faisaient preuve d'un minimum de pragmatisme, ils pouvaient bel et bien s'en sortir... ou en tout cas augmenter leurs chances d'y parvenir, ce qui ne serait déjà pas du luxe en soi. Le coup des tours de garde, sans se lancer des fleurs, elle se disait que c'était une bonne idée. La vigilance constante, en tout cas, se devait d'être leur mot d'ordre s'ils voulaient s'en tirer à bon compte et faire les choses bien. Il faudrait qu'il y en ait toujours au moins l'un des deux pour veiller au grain. A ce titre, ils allaient peut-être réussir au moins à ne pas perdre totalement le contrôle. Ils n'allaient pas rester enfermés dans cette cellule pour toujours, il faudrait profiter du moindre mouvement, de la moindre intervention extérieure, de la moindre occasion. Ce pourrait se jouer sur un détail, sur une fraction de seconde, va savoir. Dans tous les cas, il fallait qu'ils le fassent, ils ne devaient pas hésiter une seule seconde. Ils allaient prouver à ces sorciers de malheur que s'ils se déchiraient bien souvent, ils étaient toujours unis, l'un comme l'autre, contre l'adversité. Cette fois-ci ne ferait pas exception.

-Je suis pas sûre de réussir à m'endormir, répondit-elle alors.

Elle se sentait fourbue et épuisée, réellement, mais elle se doutait dans un même temps que si elle cherchait à fermer l'oeil, ça n'allait pas pour autant être des plus efficace, elle manquait de sommeil, clairement, et toutes ces épreuves n'avaient pas aidé non plus, mais quand bien même, elle se doutait que si elle fermait les yeux, elle allait cogiter, encore et encore, ce serait sans fin, parce qu'elle serait incapable de mettre son cerveau en veille pour simplement s'abandonner à un sommeil réparateur. D'un autre côté, s'ils ne reprenaient pas des forces, ils seraient cette fois bien incapables d'être une quelconque efficacité. Ils étaient un peu coincés, en fin de compte. Elle hésita à suggérer d'échanger leurs rôles, mais elle se doutait que s'il lui proposait de commencer, c'est qu'Edward lui-même ne se pensait pas capable de s'endormir.

-Je sais pas pourquoi, mais je me sens un peu angoissée, se permit-elle de plaisanter à nouveau alors.

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Edward ne pensait pas être capable de s’endormir tout de suite, ce n’était pas pour rien qu’il proposait donc à Jane de commencer. Il se sentait épuisé, il se disait donc qu’il avait vraiment besoin de dormir. Dans tous les cas, ils ne pouvaient pas négliger le fait qu’ils devaient dormir. Ils avaient sans doute dormi pendant un temps avant de reprendre conscience dans la grotte, mais il se sentait quand même encore épuisait. Peut-être à cause de la manière dont on les avait endormis afin de les emmener jusque-là. Mais dans tous les cas, Edward ne pensait pas être capable de dormir encore, pas tout de suite. Autant que ça soit Jane qui ne profite du coup, afin de mettre à profit le fait qu’ils se relayaient pour ne pas se laisser surprendre. Mais visiblement, Jane n’avait pas plus la possibilité que lui de s’endormir, puisqu’elle lui affirma qu’elle ne pensait pas être capable de réussir. Soit, ils avaient peut-être besoin tous les deux d’un peu de temps pour se faire à l’idée – parce qu’ils n’avaient pas le choix – afin de pouvoir se détendre suffisamment afin de dormir. Ce qui n’allait pas être évident bien entendu, au vu de la situation. Ils étaient quand même enfermés dans une cage, à même le sol, ce n’était pas idéale pour passer une bonne nuit de sommeil.

Edward afficha un sourire amusé quand son âme sœur fit un nouveau trait d’humour pour affirmer qu’elle ne savait pas pourquoi, mais elle angoissait un peu. Encore une fois, la situation ne prêtait guère à la plaisanterie, mais en même temps, ils avaient besoin de ça. Tout en caressant doucement le bras de Jane, Edward reprit la parole.

« À mon avis, c’est le cadre. Il fait un peu trop froid et le matelas est un peu dur. » Plaisanta-t-il à son tour, donc. Autant qu’ils s’amusent d’une situation qui n’avait rien d’amusante, histoire de juste de détendre un peu et se changer les idées. Mais en même temps, le jeune homme était sérieux. Il faisait bien trop froid dans cette grotte et il manquait tout bonnement de matelas. Au fond, le jeune homme ne savait pas du tout comment ils allaient vraiment pouvoir se reposer là. Quoi qu’ils étaient tous les deux et les chaînes ne les empêchaient pas d’être lové l’un contre l’autre. C’était déjà un moindre mal. « Je pourrais te border, je suis sûr que ça t’aiderait. »

Encore une fois, la situation ne prêtait en aucun cas à la plaisanterie, mais il ne se retenait pas pour autant. Même s’il y avait quand même un peu de sérieux. Si Jane se sentait plus apaisé dans ses bras, plus confortable dans ses bras (forcément entre son torse de rêve et le sol, il n’y avait pas photo), alors il l’aiderait à s’endormir. Même si pour cela, il faudra sans doute déjà dépasser l’angoisse qu’elle ressentait tout de suite. Qu’ils ressentaient pour être plus précis, parce qu’ils ne pouvaient que ressentir de l’angoisse.

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D'

accord, d'accord, il n'y avait pas de quoi se taper des barres de rire non plus vu les circonstances, mais leurs tentatives respectives pour détendre un peu l'atmosphère restaient malgré tout bienvenues, et Jane, au fond, se disait que s'ils étaient bel et bien observés, alors c'était une bonne manière de faire un pied-de-nez à leurs oppresseurs. Certes, ils avaient un peu perdu le contrôle, quelques instants plus tôt, quand ils s'étaient pris la tête après avoir découvert que Léo les aurait trahis (encore fallait-il que cela se confirme, et Jane avait envie de lui laisser le bénéfice du doute), mais ils avaient repris du poil de la bête, on pouvait le dire, et quelque part, ils avaient regagné un certain avantage. Moindre, il est vrai, mais appréciable quand même. Jane se sentait plus volontaire, plus déterminée à s'extirper de là, ce qui était déjà plus que miraculeux... Et si leurs traits d'humour un peu nuls pouvaient agacer la personne qui les observer, alors elle considérait, tout simplement, que c'était tout bénef. En même temps, c'était un peu tout ce qu'il leur restait pour le moment, tant qu'ils ne pouvaient pas agir davantage : le rire, ou quelque chose d'assimilé, en tout cas. En plus, le propos d'Edward était indiscutable.

On ne pouvait pas dire que sa couche, pour la nuit, allait être franchement confortable. S'il n'y avait la perspective angoissante de se faire disséquer par des fous-furieux et la crainte tenace de ne pas se sortir de là indemnes, ils ne seraient quand même pas les mieux disposés du monde à dormir : pas avec cette chaîne qui leur maintenait fermement les pieds et n'était pas le summum du confort, ni avec ce sol dur et froid, cette atmosphère désagréable et humide qui allaient l'aider à se sentir. Elle ne perdit pas son sourire quand Edward suggéra qu'il puisse la border. A vrai dire, ça ne lui déplaisait pas, comme perspective. Même si elle ne voyait pas trop comment il pourrait la border, vu que cet endroit manquait considérablement de couverture. Jane prit le parti de s'allonger malgré tout, ce serait un bon début, même si franchement, elle doutait fort dans ses capacités à sombrer dans le sommeil. Elle déposa sa tête sur ses genoux et ferma doucement les yeux, la chaleur de son corps contre le sien parvenait à lui faire quelque peu oublier l'humidité ambiante, même si ce n'était pas tout à fait ça, malgré tout.

-Essaie toujours, on verra bien, répondit-elle alors en se dandinant un peu dans le but de trouver une position qui soit un tant soit peu confortable. Elle ne pensait pas pour autant que ce serait efficace, mais ça pouvait toujours se tenter, après tout. Dans tous les cas, se mettre en position allongée n'était pas totalement déplaisant.

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Les hommes ont préféré boire l’eau qui jaillit des grottes les plus obscures.

Techniquement parlant, au vu des conditions, il était évident qu’Edward ne pouvait pas border son épouse. Mais cela ne l’empêchait pas de faire cette remarque, simplement dans le but de détendre un peu l’atmosphère encore une fois, ce dont ils avaient grandement besoin. En tout cas, si Jane parvenait à trouver le sommeil, il serait là, bien éveillé, pour veiller sur elle. Et inversement quand ils allaient échanger les rôles d’ailleurs, mais pour le moment Edward était sûr et certain qu’il ne parviendrait pas à trouver le sommeil de son côté. Le jeune homme ne savait pas exactement si Jane allait le prendre au sérieux ou pas, mais quand elle entreprit de s’allongé, il comprit que oui. Enfin, en tout cas, qu’elle allait bel et bien tenter de s’endormir un peu. Cela ne pouvait que leur faire du bien en réalité, parce qu’ils manquaient de forces, parce qu’ils étaient crevés. Ils devaient rester un minimum en forme si jamais ils devaient affronter les bourreaux prochainement. En tout cas, ils ne devaient pas se montrer imprudent. Même si dans tous les cas, ils étaient clairement limités dans leurs actions. Jane s’allongea, sa tête sur ses jambes, lui demander d’essayer toujours. En même temps, si Jane n’essayait pas de dormir, elle ne risquait pas d’y arriver.

Même si ce n’était pas du tout évident. Edward attendit qu’elle arrête un peu de se dandiner, alors qu’elle cherchait une position confortable. Dans tous les cas, ça ne risquait pas de l’être de toute façon, parce qu’ils étaient à même le sol. Même s’ils pouvaient s’arranger avec la fraicheur des lieux par leur lien qui avait le don de les réchauffer directement de l’intérieur, ils ne pouvaient rien faire contre le sol dur et peu confortable. Ce qu’il manquait cruellement, c’était au moins un matelas, mais de toute façon, ils n’allaient rien à voir du tout. Edward regrettait tellement leur chambre à coucher, dans leur belle maison, tranquille… tout ça à cause de l’enfoiré d’ex de Jane. Enfin, il valait sans doute mieux qu’il n’y pense pas pour le moment, le but c’était que Jane parvienne à s’apaiser un peu. Donc il ne devait pas se laisser envahir par sa colère de nouveau, même s’il se sentait quand même particulièrement frustré. Simplement parce qu’il n’était pas chez lui, parce qu’ils étaient dans cette cage, parce qu’ils ne savaient pas ce qui allait arriver.

« Tu n’as qu’à t’imaginer dans notre lit. » Dit-il doucement, alors qu’il caressait machinalement les cheveux de son épouse avec ses doigts. L’imagination ne faisait pas tout, mais si ça pouvait permettre à Jane de se détendre. En tout cas, de son côté, il ferma un instant ses yeux et tenta de s’imaginer dans leurs chambres, dans leur grand lit si confortable, dans l’ambiance agréable de leur maison. Il ne pouvait pas oublier qu’il se trouvait dans une grotte sombre, froide et humide, mais si ça pouvait juste permettre à son corps de se détendre un peu ça ne serait pas plus mal. Même si, de toute façon, ce n’était pas lui qui dormirait.

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Les hommes ont préféré boire l’eau qui jaillit des grottes les plus obscures.

C

e n'était pas une position confortable, c'est rien de le dire, mais en même temps, aucune position ne pouvait être réellement confortable vu les circonstances, donc elle faisait au mieux avec ce qu'elle avait. Si on voulait voir le bon côté des choses, elle pensait quand même se trouver dans des conditions suffisamment propices pour réussir à s'endormir. Ce qui ne signifiait pas qu'elles étaient idéales, loin s'en faut, mais signifiait au moins qu'elles étaient suffisantes. Ils le savaient l'un comme l'autre, il était plus qu'important qu'ils parviennent à reprendre des forces. Elle verrait bien si elle parviendrait ou non à sombrer dans les bras de Morphée, au moins pourrait-elle se satisfaire, pour le moment, d'être dans les bras d'Edward, ce qui en soi se révélait dors et déjà plus que satisfaisant. Elle pourrait aisément se laisser sombrer si la chaleur qui émanait de leurs deux corps lui permettait de s'y noyer. Elle avait véritablement besoin de repos, son corps le lui signifiait à plus d'un titre, mais les appréhensions restaient les mêmes, et elle craignait, bien sûr, que, à son réveil, quelque chose d'horrible se produise, qu'Edward ne soit plus à ses côtés ou qu'en savait-elle encore. Peut-être craignait-elle aussi de ne plus jamais se réveiller, au fond, ce qui restait malheureusement une possibilité. En tout cas, elle était aussi confortable qu'elle le pouvait et la chaleur rendait tout un peu plus supportable, la chaleur et la caresse de ses doigts dans ses cheveux... Et sa voix, aussi, sa voix qui avait directement le don de l'apaiser. Il faut dire qu'Edward avait le don de taper juste.

Derrière ses paupières closes, Jane imagina leur lit, chez eux. Elle se figura le moelleux matelas dans lequel ils avaient l'habitude de s'enfoncer chaque nuit, elle imagina la couette douce et duveteuse dans laquelle elle avait pour coutume de se lover, ces pensées étaient agréables... et un peu frustrantes tout de même, car c'était bien beau d'y penser, oui, mais en attendant, tout cela, qu'elle le veuille ou non, elle ne le possédait pas. Elle restait quand même sur la pierre et dans l'humidité, mais le temps d'une fraction de seconde, ça aurait presque fonctionné, elle le reconnaissait. Il en faudrait malheureusement plus pour que la réalité ne la rattrape pas complètement. C'était malheureusement dans les moments où il fallait oublier d'être pragmatique qu'elle l'était le plus quand elle s'abstenait de l'être autrement. Autant dire que ce n'était pas un excellent calcul, loin de là. Les yeux toujours fermés, elle reprit la parole.

-Si on était tous les deux dans notre lit, là, je peux te garantir qu'on dormirait pas, assura-t-elle dans un sourire en coin.

Ca, c'était sûr.

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Les hommes ont préféré boire l’eau qui jaillit des grottes les plus obscures.

En ferma les yeux, Edward se concentrait également sur leur chambre, sur ce lit douillet qu’ils avaient, afin de permettre à son propre esprit de s’apaiser et donc à celui de Jane de prendre le même chemin. Est-ce que ça allait marcher ? Sans doute pas, mais rien ne pouvait les empêcher de tenter. Après tout, si Jane tentait de dormir mais qu’Edward se laissait happer par ses angoisses, il était clair et net qu’elle n’y arriverait pas du tout. Pour la simple et bonne raison qu’elle allait capter toutes ses sensations. S’il angoissait, elle allait le comprendre et elle allait angoisser aussi. Autant dire que ça ne serait pas du tout productif. Bien au contraire. Alors Edward s’efforçait d’imaginer leur chambre et l’ambiance qui s’y trouvait. Bon, en même temps, cela lui donnait surtout envie de s’y rendre et de ne plus sentir la pierre dure sous son postérieur (son magnifique postérieur au passage) posé à même le sol. Il ne sentirait plus l’humidité de la grotte, masqué par la chaleur du contact de leurs deux corps. Bon, ce n’était pas glorieux, mais Edward s’efforça quand même de faire du mieux qu’il pouvait. Le lit moelleux, la chouette chaude, le corps nue de Jane contre le sien… Bon, en même temps, ce n’était peut-être vraiment pas une bonne idée.

Le jeune homme afficha un grand sourire quand Jane affirma que s’ils se trouvaient tous les deux dans leur chambre en cet instant précis, ils ne dormiraient pas du tout. Le jeune homme n’avait même pas de raison de mettre en doute les propos de son âme sœur, il en avait parfaitement conscience. Tout n’était pas évident depuis leur mariage et que Jane avait découvert la grossesse de Perséphone, mais ils parvenaient quand même à se retrouver comme avant. Et leurs parties de jambes en l’air, nombreuses et fréquentes, avaient le don de les combler. En tout cas Edward était parfaitement combler.

« Alors tu n’as qu’à imaginer ce que je te ferais dans cette chambre, si on s’y trouvait tout de suite, tous les deux, seul au monde. »

Son sourire se fit plus grand. Bon, la situation de base n’était pas vraiment idéale pour la plaisanterie, mais elle l’était encore moins quand il était question de parler de chose de la chair. Si quelqu’un les écoutait, il était évident qu’ils ne pouvaient pas se permettre de parler de cette manière, d’évoquer leurs parties jambes en l’air. Mais bon… avec un peu de chance, il n’y avait personne qui les écoutait. Et puis, en soit, Edward n’avait rien dit de spécifique. Il pouvait très bien parler de massage parfaitement chaste, où le jeune homme se contenterait de couvrir le corps de son épouse avec de l’huile et de masser son dos en tout bien tout honneur. Bon, en réalité, les massages de ce genre de risquaient pas d’être en tout bien tout honneur avec eux, ils finiraient vite par déraper. Même si la perspective de faire un massage à Jane le tentait affreusement bien.

Bon, il était frustré, c’était bon.

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Les hommes ont préféré boire l’eau qui jaillit des grottes les plus obscures.

B

on d'accord, c'était Jane qui avait commencé, et elle reconnaissait ne pas avoir été très maline en évoquant toutes les activités pour le moins... sensuelles qu'ils pourraient avoir tous les deux s'ils se trouvaient présentement chez eux, dans leur lit conjugal, et pas dans ce putain de trou à rat. Leur relation n'avait jamais rien eu de chaste, même quand ils n'étaient pas encore ensemble, alors forcément, faire des sous-entendus un peu scabreux, c'était un peu leur marque de fabrique. Certes, ce n'était pas le lieu ni le moment, mais il était difficile de renoncer aux bonnes vieilles habitudes, et puisqu'ils en étaient là... Bon, vu les conditions présentes, elle savait qu'elle allait se frustrer toute seule, parce que quand bien même ils trouveraient l'envie adéquate de faire quoi que ce soit, non seulement ils étaient enchaînés tous les deux, mais en plus, elle se voyait mal le faire dans ces geôles sous le potentiel regard d'un sorcier pervers (elle aimait tester de nouveaux trucs mais elle avait ses limites). Elle savait donc qu'elle avait déclenché la machine et qu'elle allait devoir l'enrayer bien vite s'ils ne voulaient pas ajouter la frustration à la liste de tous les sentiments négatifs qu'ils pouvaient bien éprouver en cet instant, la colère, l'angoisse et la frustration, ça pouvait difficilement faire bon ménage. Encore que Jane était dans tous les cas frustrés, parce qu'elle aimerait bien être dans son lit, là, et qu'à la place, elle s'apprêtait à dormir sur de la pierre froide et inconfortable. Bref. Edward embraya, et Jane comprit aussitôt qu'ils étaient mal barrés, aussi bien l'un que l'autre, d'ailleurs.

-Hum... Là je ne vais plus du tout réussir à dormir, observa-t-elle alors simplement.

Parce que oui, il faut bien le dire, elle n'avait pas la moindre difficulté à imaginer tout ce qu'ils pourraient faire tous les deux s'ils se trouvaient dans l'intimité de leur chambre, à partager un lit qui avait déjà connu nombre de leurs ébats quand bien même ils n'habitaient pas dans leur maison depuis très longtemps (mais en même temps, ils y allaient comme des lapins, ces deux-là, il faut bien le dire). Elle adorerait goûter à la texture de ses lèvres, à la saveur incomparable de sa peau, à la chaleur de ses étreintes... Et... Elle allait arrêter de penser tout de suite (comme si c'était simple), si elle voulait parvenir à s'endormir, mieux valait qu'elle pense à des trucs mignons et pas trop animés... Des moutons qui sautent au-dessus d'une barrière, par exemple, où un feu qui crépite dans l'âtre d'une cheminée ? En tout cas, bizarrement, ces images avaient bien plus de mal à s'imposer à son esprit que les précédentes. Le cerveau est facétieux.

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