Un changement en prépare un autre. [pv Edward :33333]

F

ranchement, si ça pouvait vraiment être possible, la jeune femme n'hésiterait pas la moindre seconde. Elle resterait dans cette baignoire et entre les bras de son âme soeur jusqu'à la fin de ses jours, quitte à ce que ses membres finissent par être atrophiés à force de manquer d'exercice (encore qu'ils avaient prouvé encore à l'instant qu'ils n'avaient aucun mal à faire tout le sport nécessaire même dans ces conditions), juste parce que ici, maintenant, elle se sentait parfaitement bien. Les ombres au tableau, elle réussissait à les ignorer, à faire comme si elles n'existaient pas, et c'était tellement agréable ! Elle voudrait pouvoir disparaître dans un moment comme celui-là, s'évaporer comme l'eau chaude de leur bain, ne plus qu'être un rien dans l'univers, sans responsabilité, qui pourrait seulement savourer l'immense bonheur d'être avec l'homme de sa vie, celui qui la faisait trembler, celui qui faisait battre son coeur toujours plus fort. Elle s'en foutrait bien de finir complètement fripée par l'eau, ils ne seraient pas différents quand ils vieilliraient ensemble. L'eau n'était pas leur élément, le feu l'était bien davantage, mais ils s'y plaisaient quand même particulièrement, comme des poissons dans leur élément naturel... c'est qu'on ne pouvait espérer en revanche vivre éternellement et plaisamment dans un immense brasier, même si c'était sans doute comme cela que leurs vies à tous les deux finirait, elle était prête à le parier. Mais ils n'en étaient (heureusement) pas là encore.

-Tu peux vraiment pas t'empêcher de vouloir manger, toi, plaisanta Jane comme si c'était là la caractéristique première du jeune homme.

Ce qui n'était pas le cas. Bon, ils étaient clairement de bons vivants tous les deux, qui savaient se faire plaisir dans tous les sens du terme et n'hésitaient jamais à se faire plaisir, ne disaient jamais non à un bon gueuleton (à se demander comment ils conservaient leur physique avantageux, mais ce qu'ils brûlaient de calories en sport de chambre devait bien aider, cela dit). Bref, ce n'était jamais qu'une simple pique que son âme soeur ne pouvait clairement pas prendre au sérieux, il était très évident qu'elle n'en pensait absolument rien.

-Au pire, si tu as un petit creux, tu n'auras qu'à me dévorer toute crue, suggéra-t-elle dans un sourire.

Bon, soyons bien clair, ceci n'était pas du tout une incitation au cannibalisme, mais Jane était bien tentée de penser qu'ils seraient capables de ne vivre que d'amour et d'eau.... chaude tous les deux. Sauf que non, ils allaient bien finir par devoir se confronter à la réalité, sortir de ce bain, accepter que ce n'était qu'une douce intermède et revenir au monde réel. Mais pas trop vite tout de même. Elle était définitivement beaucoup trop bien, là, maintenant tout de suite pour songer autrement.

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J

ane laissa son âme soeur goûter à ses lèvres (si le verbe "goûter" pouvait encore convenir, car au stade où ils en étaient, de ce point de vue-là, ils connaissaient par coeur la saveur de leurs lèvres respectives, c'est certain) avec un immense plaisir, convaincue de savoir précisément où il voulait en venir, et elle en eut confirmation quand il admit qu'elle avait plutôt bon goût. Encore qu'il aurait pu s'épargner le "plutôt", en réalité, elle était convaincue - sans prétention aucune, hein - qu'elle était ce qu'il aurait savouré de plus délicieux dans son existence, tout simplement parce que l'inverse était trop vrai pour qu'elle en doute. Et puis, elle ressentait précisément ce qu'il ressentait, elle pouvait donc sans mal aucun se faire une idée plus que précise de ses goûts, de ce qu'il aimait ou non. Et en dépit de ses écarts, en dépit de tout ce qu'ils avaient pu se dire ou se faire, il était évident qu'il l'aimait à la folie. Et réciproquement. Elle aimait l'entendre affirmer qu'il saurait très bien se contenter de n'avoir qu'elle, elle et rien d'autre. Même si tout cela avait les allures d'une simple blague, elle était convaincue que le jeune homme était malgré tout plus que sincère. Tout comme elle l'était elle-même. Elle aimerait pouvoir ne vivre que pour et par lui. C'était déjà ce qu'ils faisaient ensemble, plus ou moins. Elle aimerait savoir le pousser à l'extrême. Elle savait bien que ce n'était pas réellement possible, mais ça ne l'empêchait pas un seul instant d'y croire. En même temps, comment pourrait-elle croire en autre chose ? La jeune femme était tout simplement... dépendante de lui. Et réciproquement bien sûr.

-Dommage qu'on ne puisse pas installer de baignoire directement dans notre cabane, là, ce serait parfait.

Bon, ils ne s'étaient pas vraiment remis aux travaux, et il ne serait pas mal de commencer par là (même si l'urgence paraissait quand même être de finir cette fichue chambre d'enfant - mais à ce stade, ils étaient partis pour reporter jusqu'à la naissance de l'enfant où, alors, ils devraient tout mettre en place en urgence), mais elle y pensait parce qu'elle se disait qu'en cet instant, ce petit espace chaud et confiné où ils se trouvaient en cet instant faisait parfaitement office de havre relatif, à l'abri de la réalité et de tout ce qu'elle impliquait forcément. Et continuerait d'impliquer pour l'instant. Ce que leur cabane devait devenir à un moment donné. Le risque étant de ne pas réussir à quitter ce havre, parce que la fuite, sur le moment, était toujours délicieuse. Même si elle compliquait tout par la suite. Mais par la suite, c'était loin, c'était abstrait. Et donc, la procrastination l'emportait encore et toujours sur le reste.

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J

ane n'était bien évidemment pas sérieuse quand elle évoquait l'idée de faire installer une baignoire dans leur cabane à l'heure actuelle au seul stade de projet et rien de plus. Ou alors, ce n'était plus une cabane qu'ils devraient installer dans la forêt mais une véritable villa, et si ça devait être le cas, non seulement ce ne serait pas très discret, mais en plus, il était évident qu'ils disparaîtraient de la circulation pour toujours sans demander leur reste. Ce n'était pas un bon plan, mais c'était l'avantage des projets, ils autorisaient à rêver un peu, même si ce n'était qu'un instant, même si ce n'était pas des rêves raisonnables et encore moins réalisables. Et quand Edward abonda dans son sens, bien que forcément conscient de l'échec annoncé d'une telle initiative, elle ne put s'empêcher de sourire. Non, ce n'était pas envisageable, mais elle aimait beaucoup que son âme soeur fasse mine que ce le soit. Surtout pour ce qu'il ajouta ensuite. Une petite baignoire, une bassine ridiculement petite dans lequel ils auraient peu d'espace. En soi, ce n'était pas forcément très vendeur, mais puisque le jeune homme insistait beaucoup sur la nécessité qu'ils auraient de se coller l'un à l'autre, c'était une autre affaire, et tout à coup, ça devenait beaucoup plus excitant... beaucoup plus séduisant.

-Il y a une autre manière de faire ? demanda Jane, faussement candide, un sourire malicieux aux lèvres.

En même temps, il y avait plus qu'un fond de vérité dans cette question. Quand Edward et Jane étaient ensemble, et quand ils n'étaient pas trop occupés à se prendre la tête comme des chiffonniers, ils étaient juste incapables de se décoller l'un de l'autre, ils étaient juste totalement aimantés tous les deux, ils n'arrivaient pas à faire autrement. Tenez, la baignoire où ils se trouvaient était particulièrement gigantesque, et pourtant, à l'heure actuelle, ils n'en occupaient qu'un espace minime tant ils étaient collés serrés tous les deux. Bon ceci dit, l'espace avant quand même de l'avantage. Ils auraient bien besoin d'une plus grande liberté de mouvements. Une immense liberté de mouvement, même, parce que quand leurs désirs, leurs corps et leurs imaginations faisaient leur oeuvre, ils étaient capables d'investir un espace assez incroyable, il faut bien le dire. Quand on dit qu'ils étaient capables de faire vraiment beaucoup de sport, tous les deux... à leur manière bien à eux.

-Si je m'écoutais, je vivrais soudée à toi constamment, dit-elle d'un ton qui n'était certes pas sérieux, mais qui pourrait presque l'être en réalité, vraiment. Quoique ce ne serait pas forcément une bonne idée, et ils savaient tous les deux pourquoi. Mais si c'était le cas, on s'entretuerait encore plus vite que prévu.

C'était même certain.

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O

ui, à choisir, c'est sûr que Jane et Edward pouvaient quand même se permettre encore de vivre quelques années. Jane était convaincue du fait qu'ils mouraient plus jeune que la moyenne, ce n'est pas qu'elle souhaitait que cela arrive, mais au vu du nombre de fois où ils avaient frôlé la mort du haut de leur jeune âge, elle voyait mal comment il pourrait en être autrement... Sauf s'ils devaient être d'éternels survivants, mais dans ce cas, leurs vies promettaient d'être épuisantes. Certes, Jane avait envie de croire qu'elle vieillirait avec l'homme qu'elle aimait, mais rien n'était moins sûr. Elle mourait avec lui faute de vieillir avec lui, ça c'était sa certitude, et c'était déjà une excellente chose en soi. Enfin bon, s'ils pouvaient quand même attendre un peu... ça l'arrangeait. Et d'ici là, pas besoin d'être physiquement soudés l'un à l'autre comme des siamois, même sans cela, la jeune femme et son époux étaient de toute manière tout le temps collés ensemble. Ou la majeure partie du temps en tout cas. Et durant les moments qui faisaient exception... eh bien, comme le disait si bien son âme soeur, il y avait des circonstances au cours desquelles il n'était vraiment pas nécessaire qu'ils soient ensemble. En fait, il valait même mieux qu'ils ne le soient pas. Comme quand Jane rendait visite à Gwenn, donc, ou quand Edward voyait sa soeur... ou, dans un avenir proche, quand il verrait Perséphone, parce qu'ils ne pourraient évidemment pas avoir un enfant ensemble sans se parler une seule seconde. Oui, en fait, se souder l'un à l'autre, c'était la pire idée du monde, réellement. Ou bien, il faudrait juste qu'ils renoncent à toute interaction sociale, en réalité.

-Je suis bien d'accord. Chaque seconde loin de toi, c'est du temps perdu, affirma-t-elle avant de déposer ses lèvres sur celles d'Edward.

Qui aurait pu croire à une époque qu'elle serait un jour capable de tenir un tel discours ? Personne, et elle en premier, et pourtant, elle en pensait absolument le moindre mot, réellement. Quand elle était loin d'Edward, Jane se sentait incomplète. Elle avait besoin de lui, irrésistiblement besoin de lui, c'était tout simplement plus fort qu'elle, un sentiment contre lequel elle était bien incapable de lutter, quoi qu'elle dise et quoi qu'elle fasse. Même si ce n'était pas très flatteur pour ses proches, auxquels elle tenait pourtant beaucoup également. Jane tenait à consacrer son temps à Gwenn, et aussi à ses parents (même si elle l'assumait un peu moins), mais c'est vrai qu'elle avait tendance à oublier que ces personnes qui comptaient pourtant tant pour elle existaient quand ils n'étaient pas dans les parages et que son époux, lui, envahissait tout l'espace. Au point qu'elle se disait vraiment, parfois, qu'elle n'avait besoin que de lui.

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P

eut-être que le propos de Jane pouvait semblait un peu trop... excessif, mais le fait est qu'elle pensait le moindre mot qu'elle venait de prononcer. Jane se sentait vide, inconsistante, quand son âme soeur n'était pas auprès d'elle. Elle avait terriblement besoin de sa présence, au point même que ça finissait bien souvent par être douloureux. Être loin de lui ne mettait jamais longtemps à lui faire du mal, quelque chose de tangible, de physique. Evoluer loin de lui, c'était comme manquer de la moitié d'elle-même, elle pouvait y survivre, elle pouvait même ressentir un semblant de bonheur loin de son époux, mais c'était un bonheur vain et absurde. Tout ce à quoi elle pouvait bien aspirer en ce monde... se concentrait en lui. Il n'y avait rien de plus à en dire. Ceci dit, son âme soeur avait raison, quand il se comportait comme un odieux connard (et elle appréciait qu'il admette qu'il pouvait bien souvent agir ainsi, ce qu'il ne faisait pas si souvent), elle avait du mal à demeurer dans cet état d'esprit, mais ce n'était jamais si simple que cela, elle était si dépendante à lu que le haïr lui était d'une difficulté insoutenable. Un quelque chose qu'elle avait déjà expérimenté plus d'une fois, et ce avant même qu'ils soient ensemble, d'ailleurs. Ca avait toujours fait partie d'eux, et ça faisait à la fois la beauté pure et la cruauté complexe de leur histoire. C'était difficile à expliquer, mais c'était là. Et elle l'analysait mieux aujourd'hui qu'à l'époque.

-Ouais, et pas qu'un peu, confirma-t-elle dans un léger sourire. elle ne disait pas cela pour lui reprocher quoi que ce soit, ceci dit, même si son propos était sincère. Elle s'exprimait avec légèreté. Il faut dire qu'il avait bien fallu qu'elle s'y fasse, à son fichu caractère, et elle-même n'était pas un cadeau non plus. Elle l'aimait plus que tout, cet odieux connard, c'était aussi simple que ça. Le problème, c'est que le seul moyen que j'ai pour aller bien, même quand tu joues au parfait connard, c'est d'être dans tes bras. Elle esquissa un sourire. Parfois, je te jure, ça me fait chier. J'arrive pas à t'en vouloir assez longtemps, j'ai trop besoin de toi.

Ce qui les avait au passage très certainement sauvé quand elle avait découvert que son âme soeur l'avait trompée et que son ex était enceinte de lui. Elle ne pouvait pas vivre sans lui ni passer du temps loin de lui sans se sentir complètement démuni. Et l'air de rien, elle avait bien envie de croire que ce sentiment était complètement réciproque, forcément réciproque. Elle l'aimait plus que tout, elle ne voulait pas que ça change, jamais. Même si parfois, la raison luttait contre le coeur.

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T

ant mieux pour lui, oui, mais tant mieux pour elle aussi. C'est vrai que son âme soeur l'en avait fait baver, et à plus d'une reprise, qui plus est. Mais elle n'était pas exempte de défaut de son côté aussi, et elle lui avait tout de même rendu pas mal des coups qu'il lui avait adressés. Ils étaient chanceux l'un et l'autre d'avoir autant besoin l'un de l'autre. Sans quoi leur histoire se serait achevée avant même d'avoir commencé, en réalité. Ce n'était pas pour rien qu'ils avaient mis si longtemps à se mettre ensemble, ils avaient trop conscience de leur capacité à se détruire. Mais ce qu'ils n'avaient pas pris en considération, alors, c'était la capacité qu'ils avaient à recoller les morceaux qu'ils venaient tout juste de détruire.

Elle écouta Edward lui adresser ces quelques mots qui ressemblaient à des excuses globales pour le comportement qu'il avait adopté jusqu'ici. Il n'avait pas besoin de s'excuser, directement ou indirectement, parce qu'il l'avait déjà fait, à vrai dire. Mais c'était quand même agréable à entendre. Elle appréciait qu'il ait conscience aussi bien du bien que du mal qu'il avait été capable de lui faire. Quand il exprimait des regrets, elle savait que c'était entièrement vrai. Cependant, il se trompait, ou c'était elle qui s'était montrée trop incisive. C'est vrai qu'il l'avait fait souffrir, elle ne pouvait pas le nier. Mais elle était comme lui. C'était lui qui lui faisait le plus de bien, qui le rendait le plus heureux. C'était lui qui lui permettait de se sentir vivante, et à qui elle devait les moments les plus beaux de son existence, et ils devançaient de loin les pires moments qu'il lui avait fait subir, même s'il y en avait clairement eu de véritablement corsés, il faut bien le dire. Et elle aussi n'était rien sans lui. Tout ce qu'il disait était réciproque. Seulement, c'est vrai qu'Edward avait quand même merdé plus qu'elle. Surtout dernièrement, où il avait quand même atteint le haut du panier.

-On ne vivait pas, avant, affirma Jane dans un fin sourire quand Edward affirma ne pas savoir comment il vivait sans elle. Elle aussi se posait constamment la question. On faisait semblant de vivre, c'est tout. On vivait à moitié. Parce que c'était l'autre qui possédait la moitié manquante. Ils ne vivaient pleinement que l'un avec l'autre, et cela justifiait peut-être leurs excès, ils avaient appris ce que c'était que d'être des êtres complets un peu tard, et ils avaient dû admettre qu'ils n'avaient pas été de vrais individus auparavant. Tu n'as plus à t'en vouloir, ajouta-t-elle avec douceur. Moi je ne t'en veux plus. Elle marqua une pause. Mais s'il te plaît, ne merde plus jamais, d'accord ?

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ane, à force de promesses non tenues, ne devrait peut-être plus croire son interlocuteur quand ce dernier s'engageait à faire quelque chose. Ce n'était même pas qu'il était un menteur compulsif, en plus, Jane savait pertinemment que pour chaque promesse qu'il avait cherché à tenir, il les avait prononcé avec volonté et sincérité, elle était suffisamment connecté à lui et à ses sentiments pour en avoir conscience. Mais ça n'avait pas suffi. Cette fois ne dérogerait peut-être pas à la règle, mais Jane en doutait. Parce que cette fois était différente. Ils avaient suffisamment appris de leurs erreurs, l'un et l'autre, pour ne plus commettre les mêmes. Elle pensait vraiment qu'il la comprendrait et saurait y faire pour cette fois. Après tout, ce qui avait fait jusqu'ici obstacle à la bonne marche de leur relation et avait poussé Edward à la faute n'était plus : pour commencer, il n'était plus avec Perséphone, et l'air de rien, nombre de ses erreurs avaient tenu au fait qu'il avait choisi de la privilégier. C'est sûr, la jeune sorcière n'allait pas disparaître de son champ de vision et il allait donc être difficile de savoir ce qui en découlerait, mais elle savait qu'il ne commettrait jamais l'erreur de la tromper. Si un tel cas de figure devait se produire, il lui faudrait admettre qu'elle s'était trompée sur toute la ligne et qu'aucune des belles déclarations de son âme soeur n'était vraie. Ce qui était tout à fait impensable, ce qu'elle ne savait réellement considérer que comme un non-sens des plus absolus. Alors oui, elle croyait en sa promesse, et même, elle était absolument certaine, cette fois, qu'il la tiendrait sans faillir.

Elle sourit quand il affirma que par contre, il continuerait de foutre le bordel partout... en même temps, elle ne s'était pas attendue à ce qu'il devienne une fée du logis, et elle aimait le Edward bordélique qu'il était... D'autant qu'elle estimait qu'ils s'étaient bien trouvé de ce point de vue-là. Bon, leur maison était loin de les en remercier, bien au contraire, même, mais dans tous les cas, elle pouvait bien vivre avec ces travers-là de sa personnalité. Ce n'était clairement pas ce qu'elle appelait "merder".

-Je sais que t'es un gros dégueulasse, t'en fais pas, j'ai appris à faire avec, plaisanta-t-elle en retour, quand bien même en réalité, elle n'était pas mieux que lui. Les tâches ménagères, ce n'était vraiment pas leur truc ni à l'un ni à l'autre. En fait, tout ce qui relevait d'une sorte d'obligation nécessitant un minimum d'effort avait presque l'air hors de leur portée. C'était plus fort qu'eux, quelque part.

Et ils s'aimaient aussi pour leurs défauts. C'était seulement pour leurs erreurs que ça péchait.

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J

ane afficha un sourire amusé quand son âme soeur se défendit d'être gros (mais pas d'être dégueulasse, tiens donc) en considérant son ventre en effet plat et ce qu'il y a de plus ferme également. Pas la peine de revenir à l'éternelle conversation qui revenait toujours à vanter le corps de rêve d'Edward (qui en avait quand même pris un coup après son passage chez le Sorcier, il faut tout de même le dire), il était évident que la plastique d'Edward était parfaite et avantageuse, et qu'il n'y avait pas le moindre gramme de graisse pour venir entacher tout ça. Mais ce n'était bien sûr pas la question. Son physique parfait n'avait pas grand-chose à l'affaire, cela n'ôtait rien au fait que leur sens de l'hygiène (celle qui n'était pas corporelle... parce que pour prendre des bains, ça, ils en prenaient... encore qu'on ne pouvait pas forcément affirmer que ce qu'ils y faisaient était particulièrement propre, au demeurant) laissait sacrément à désirer et que leur maison était en bordel comme cela ne devrait pas être permis. Et clairement, il ne fallait compter ni sur l'un, ni sur l'autre, pour y changer quoi que ce soit. Et - même si elle n'aimait pas y penser - quand le gosse serait là, ce serait encore pire. Ce qui ne dérangeait pas forcément Jane au passage, elle vivait bien dans leur petite porcherie, mais c'est vrai que pour s'y retrouver, ou pour inviter des gens (même s'ils n'avaient pas grand-monde à inviter non plus, faut le dire). Conjurer leur flemme ou vivre dans un bordel sans nom... difficile de choisir quelle était la meilleure option. Mais l'alternative que proposait Edward n'avait pas l'air si mal.

-C'est sûr que ça ne me déplairait pas, confirma-t-elle dans un sourire. Et en plus, ils auraient les moyens sans forcément avoir besoin de lever le petit doigt. Mais il y avait un mais. Il y en avait toujours un. On pouvait même dire que c'était l'histoire de leur vie, à ce stade. Non, clairement, ça ne lui déplairait effectivement pas. Mais tant pis. Mais j'aime pas trop l'idée de laisser quelqu'un fouiner chez nous, accéder à tous nos petits secrets. Même si en vérité, ils n'en avaient plus tant que ça à présent. Le temps des secrets, du mensonge et de la dissimulation semblait derrière eux. A moins de réduire quelqu'un en esclavage et de tout lui faire faire à notre place. J'ai quelques noms en tête, pour ça.

Bon, elle allait garder le nom de Perséphone pour elle, mais un autre Enjolras lui faisait sacrément de l'oeil dans le rôle titre. Ce serait un agréable retour de bâton que de le voir devoir se plier au moindre de leurs désirs (oui, paraît qu'il avait aidé à leur libération. Elle s'en foutait).

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J

ane savait bien que son interlocuteur connaissait parfaitement le fond de sa pensée. En même temps, même s'il y avait eu quelques exceptions notables, ils arrivaient très bien à cerner les pensées de l'autre. Ces pensées n'étaient pas toujours agréables, elles étaient parfois très plaisantes, dans tous les cas, ils se connaissaient bien assez pour cerner de quoi il retournait sans avoir besoin de l'expliciter. Surtout que, en l'occurrence, les noms qu'elle avait à l'esprit étaient exactement ceux que lui-même aurait prononcé s'il n'éprouvait pas la manifeste envie de lui tirer les vers du nez. Mais bon, apparemment, il avait envie qu'elle en dise plus, sans doute pour pouvoir ensuite cracher allègrement sur le dos de leurs ennemis communs ou peut-être dans l'espoir d'être surpris (ce qui ne serait pas le cas, clairement, parce que Jane n'était pas quelqu'un de très originale, en tout cas pas dans ce domaine-là, c'est sûr et certain). Elle accepta donc de lui répondre, avec aux lèvres le même sourire mutin que lui-même lui adressait, même si la situation ne devrait prêter à sourire que dans une moyenne mesure. Après tout, si elle espérait adresser à ces personnes le rôle de faire-valoir, c'est qu'elle avait beaucoup souffert à cause d'eux pour commencer. Qu'ils avaient beaucoup souffert aussi bien l'un que l'autre.

-Je pense que tu n'as pas besoin que je te le dise, affirma-t-elle pour commencer. Ce qui ne l'empêcha pas de passer aux "aveux" pour autant. Enjolras, déjà, pour commencer. Elle ne spécifiait pas le prénom, Edward saurait qu'elle parlait de Julian, ceci dit, elle ne laissait pas planer l'ambiguité pour rien... Elle aimerait bien, aussi, que Perséphone se plie à ses quatre volontés. Mais ceci dit pas à celles d'Edward. Avec le fantasme qu'il lui avait fait comprendre cultiver au sujet es femmes capables de se mettre à son service, ce serait tenter le diable. Et Appers, ça va de soi. Ces connards de Hellsing, aussi... Y a de quoi faire.

C'est sûr que ça faisait du monde, mine de rien. Les Baker ne lésinaient très clairement pas sur le nombre de leurs ennemis. Parfois, on peut dire qu'ils l'avaient cherché, à d'autres moments, il était évident qu'ils payaient le tribut du mal qu'ils avaient fait eux-mêmes de leur côté. Dans tous les cas, et sans distinction de responsabilité. Elle avait bien l'intention de leur faire payer, à tous tout autant qu'ils étaient. Elle n'éprouverait aucun scrupule à cette perspective. Bien au contraire, la seule chose qu'elle éprouverait serait une pleine et entière satisfaction. Mais bien sûr, il ne fallait pas compter là-dessus. Déjà, si ces connards les laissaient mener leur vie tranquillement, ce serait bien... et ce n'était pas gagné d'avance.

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C

ertaines personnes rêvaient à un avenir plus serein, de courir dans des immenses champs de pâquerettes en avançant vers la personne aimée sur fond de musique mielleuse et de soleil couchant. Jane et Edward, eux, rêvaient de réduire leurs (très nombreux) ennemis en esclavage et de les obliger à répondre au moindre de leurs désirs. L'un dans l'autre, les deux projets avaient leurs attraits. Et en effet, c'est sûr qu'avec le nombre de personnes qu'ils espéraient voir souffrir (et qui ne s'étaient pas gêné pour les faire souffrir au préalable, il est quand même important de faire cette précision), il y avait de quoi avoir une maison propre comme un sous neuf. Par contre, leur demeure, si importante soit-elle en termes de superficie, manquait clairement d'espace dans lequel caler tous ces connards... A la limite faudrait-il les miniaturiser et tous les ranger dans une boîte en carton... c'était possible, après tout. Enjolras (la garce en cloque, pas le connard fouille-entrailles) leur avait bien prouvé que c'était possible. L'avantage, avec la magie des sorciers, c'est qu'elle semblait n'avoir qu'un minimum de limites, ce qui semblait quelque peu rendre le moindre de leurs projets possibles. Non pas que Jane envisage effectivement de les réaliser, non pas du tout (clairement, moins elle voyait ces salauds mieux elle se portait, et elle préfèrerait les savoir six pieds sous terre qu'à son service, à choisir), mais c'était quand même amusant de se figurer cette possibilité. C'était, disons... relaxant. Là encore, certaines personnes se détendaient en écoutant le clapotis de l'eau du lac, d'autres en imaginant leurs ennemis réduits en cendres. Chacun son truc, hein.

-Oh, ces connards de sorciers auront bien inventé une potion ou un sortilège à la con qui leur permette de survivre sans bouffer, répondit-elle simplement, comme s'ils discutaient très sérieusement de ce projet. Encore que, bien sûr, ce ne serait pas, alors, le seul problème. Il faudrait également que ces crétins se lavent histoire de ne pas leur empester l'air (et s'ils pouvaient éviter de faire leurs besoins partout, aussi, au passage)... Bref, y avait de quoi faire. Ou bien un sort qui permette de réduire des cadavres en esclavage, suggéra-t-elle dans un léger sourire.

Un petit combo mort-servitude, ce ne serait clairement pas déplaisant. Même si là encore, la puanteur était un véritable soucis. Mais bon, ils ne l'envisageaient de toute façon pas sérieusement. Ils avaient juste leur façon très particulière, bien à eux, de faire travailler leur imagination, de... prendre du bon temps, on va dire. C'était assez contestable, on ne va pas se le cacher, mais en même temps, ce n'est pas comme s'ils allaient vraiment faire tout ça, ça leu demanderait beaucoup trop de temps et d'énergie. Et ils avaient mieux à faire de ce temps et de cette énergie.

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J

ane afficha un sourire qui ressemblait davantage à une grimace quand son âme soeur suggéra de sortir leurs cadavres des placards pour ajouter de la main-d'oeuvre à leur petite armée d'esclaves et faire de la place dans leurs placards. Elle le savait bien, tout n'était une fois encore que plaisanterie, comme à chaque fois, mais celle-ci lui laissait un goût amer dans la bouche. Des cadavres dans leurs placards, ils en avaient plus d'un, et ils n'étaient pas métaphoriques... et pour le coup, la jeune femme ne savait en entendre parler sans ressentir du remords. Il y avait bien des personnes qui avaient mérité leur sort, mais pour d'autres... Elle se reprocherait toujours la mort du père de Léo, et toutes les conséquences que cela avait engendré, toute la souffrance qu'elle avait fait subir au jeune homme. Certes, ce dernier s'était très bien rattrapé depuis pour lui rendre coup pour coup, surtout récemment, il n'empêche que ce sang qu'elle avait sur les mains, elle n'était pas capable de le considérer avec une distance ironique. Comme c'était le cas également pour le décès de Connor, qui lui laissait un goût amer en travers de la gorge. Elle aurait préféré qu'ils ne les évoquent pas, à choisir. C'est vrai, elle était sans doute suffisamment cruelle pour parvenir à les oublier en temps normal, mais il n'empêche qu'elle ne voulait pas porter cette culpabilité en fardaud. Non, leurs cadavres se trouvaient dans leurs placards, ils y étaient confortablement installés, et à choisir, Jane préférait largement qu'ils y restent et qu'ils n'en bougent pas, ce serait mieux ainsi. D'ailleurs, elle allait bien vite les ranger de nouveau pour ne plus jamais avoir à en entendre parler, ce serait bien mieux de cette manière.

-J'ai une meilleure suggestion, affirma-t-elle alors, espérant que son léger sentiment d'amertume ne s'était pas trop vu... mais même s'il ne l'avait pas vu, Edward pouvait le sentir, c'était le souci. Certes, c'était une bonne chose, une très bonne chose, qu'ils puissent éprouver ce que l'autre ressentait. Mais elle se l'épargnerait bien, en certaines circonstances. Des circonstances comme maintenant, somme toute. On se débarrasse de ces fichus cadavres, on les réduit en cendres, et on repart de zéro, qu'est-ce que tu en dis ?

Elle n'avait pas la moindre envie de s'appesantir. Bien au contraire, même, elle serait ravi de pouvoir faire abstraction de tout ça et de repartir de zéro. Comme elle aimerait qu'il puisse être simple de faire table rase. Elle se contenterait de passer l'éponge sur tous leurs démons et elle irait de l'avant, tout simplement. Pour elle, et pour tout le monde peut-être, ce serait un réel soulagement. Mais évidemment, les choses ne se passaient jamais comme on le voudrait. Ou pas tout à fait.

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J

ane savait que son amertume et ses regrets n'avaient malheureusement pas pu échapper à Edward, même si elle aurait voulu le contraire. Et par conséquent, le léger agacement qu'Edward ressentit à la perspective que ces meurtres puissent la toucher, elle l'éprouva également. Et honnêtement, même si elle voudrait faire abstraction, elle n'aimait pas ça. Il n'allait quand même pas lui reprocher d'avoir du mal à repenser au décès d'une personne qui avait tant compté pour elle, si ? Non, il ne le lui reprochait pas, mais elle ressentait que ça ne le laissait pas insensible pour autant. S'ils abordaient le sujet maintenant, il était assez évident qu'ils allaient mettre le feu aux poudres, et elle n'avait ni envie, ni besoin de cela. Ils s'étaient suffisamment pris la tête, ce n'était pas la peine d'en rajouter, surtout qu'à ce sujet, il était fort à parier qu'ils ne se mettraient jamais d'accord, quoi qu'ils puissent vouloir ou faire. Alors oui, mieux valait oublier définitivement tout ça, ne plus jamais y penser et aller de l'avant. D'accord, c'était une méthode un peu lâche, elle ne pouvait pas prétendre le contraire, mais c'était aussi la méthode qui leur était la plus coutumière, celle qu'ils avaient le moins de difficulté à adopter. Parce qu'elle était lâche, justement. Mais Jane considérait qu'il fallait savoir distinguer les problèmes auxquels il est possible de faire face et ceux sur lesquels on ne peut pas avoir la moindre incidence. En l'occurrence, il ne leur était pas possible d'avoir d'influence sur ces morts qui de toute façon ne reviendraient pas à la vie. Ils étaient des criminels, leur deuil était fait, il fallait maintenant passer à autre chose. Honnêtement, ils avaient bien assez de problèmes à régler déjà pour ne pas en ajouter d'autres en complément. Déjà, ils avaient mille problèmes à affronter, peut-être qu'il n'était pas nécessaire d'en ajouter encore davantage. Les morts ne revenaient pas à la vie pour faire le ménage et c'était très bien comme ça.

-Rester comme ça, ça me semble parfait, confirma Jane en se lovant contre son âme soeur. Au pire, ils avaient toujours tous les deux plus ou moins vécu dans leur bordel, rien ne les empêchait de continuer. Après tout, c'était comme ça qu'ils avaient toujours fait jusqu'ici, et s'il y avait des problèmes à souligner dans leur mariage, ce n'était clairement pas celui-ci. Encore que... Avec le bébé, il allait sans doute falloir faire en sorte que l'air soit au moins salubre. Quand la maison deviendra insalubre, on la brûlera et on en prendra une autre, et ainsi de suite, voilà tout.

C'est sûr que vu comme ça, tout allait plus vite. C'était une méthode qu'elle rêverait de pouvoir employer constamment. Brûler et reconstruire, encore et encore.

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our ruiner Edward et sa famille, il faudrait se lever de bonne heure, ça Jane n'avait pas mis longtemps elle le comprendre. Elle savait bien sûr avant même de fréquenter Edward combien il était riche, tout le village le savait, puisque les Baker étaient l'une des familles les plus influentes de notre terre, et Jane, qui était sa voisine à l'époque, avait été aux premières loges pour les voir étaler leur fortune. Ceci dit, on ne se rendait compte de combien incommensurable était cette fortune que lorsqu'on faisait partie intégrante de cette famille. Bien sûr, cette fortune était particulièrement bien gérée par Preston, et n'importe quelle richesse peu souffrir d'une mauvaise gestion, n'empêche qu'ils n'avaient normalement aucun souci à se faire. D'autant qu'en vérité, à quelques distinctions près (quand ils avaient acheté cette maison, par exemple), ils n'étaient finalement pas si dépensiers que cela - notamment parce qu'ils avaient toutes les peines du monde à sortir de chez eux, il faut bien le dire. Mais bon, s'ils crâmaient et achetaient des maisons tous les quatre matins, c'est sûr que ce serait une affaire totalement différente. Mais ils n'en étaient clairement pas là... Et il était bien évidemment hors de question qu'ils en arrivent là. En même temps, c'était toujours agréable de plaisanter à ce sujet. Et puis, ça changeait un peu Jane. Edward, qui en temps normal, passait son temps à vanter son corps de rêve et à prétendre que la jeune femme ne s'intéressait qu'à ça, changeait un peu de disque (même si elle l'avait déjà entendu aussi, celui-là) pour prétendre que c'était sa fortune qui l'intéressait. Ben tiens. Parfois, Jane avait le sentiment d'être l'héroïne d'un de ces romans nunuches où la jeune parvenue à peine charmante et sans le sou parvenait par on ne sait quel miracle à séduire le jeune, beau et riche seigneur en quête d'une épouse... Merci le cliché.

-Ca c'est ton problème, affirma Jane qui rentra dans son jeu plutôt que de le contredire. Il la cherchait, alors il la trouvait. Après tout, c'était toujours comme ça que ça marchait entre eux. Et ce serait sans doute toujours comme ça que ça marcherait vu comment les choses étaient parties. Tu seras pauvre et malheureux, et moi je me trouverais un époux riche.

Puisqu'il prétendait qu'elle était vénale et superficielle, elle allait pousser le cliché jusqu'au bout, hein. Au fond, ça ne lui posait aucun problème, à elle. C'était même tout l'inverse. Elle trouvait ça assez amusant. Ca l'ennuierait plus si il devait en effet penser ce qu'il disait d'elle, et heureusement, elle savait bien que ce n'était pas le cas. Elle craignait parfois de ne pas être à la hauteur, ou que certains traits de sa personnalité finissent par déplaire à son âme soeur, à la longue, mais elle savait pertinemment que s'il devait y en avoir pour lui déplaire, ce ne seraient pas ceux-là. Il y en avait bien assez de bien réels pour que Jane n'ait pas la nécessité de s'inventer des défauts imaginaires.

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