Parfois, on cherche sans trouver, d'autres fois on trouve sans chercher [pv Owen <33]

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lus ça avançait, plus il était évident que tous les deux étaient faits pour se comprendre. Entre eux, la conversation était fluide, simple même quand elle touchait à des sujets compliqués, et le tout se déroulait sans une once de jugement. Persy se livrait à coeur ouvert, avait le sentiment qu'Owen faisait de même de son côté, et pour chaque mot qu'ils s'adressaient, l'autre y trouvait un certain écho dans sa propre histoire, qui lui permettait d'apprivoiser l'histoire de l'autre, et savoir faire preuve de l'empathie nécessaire pour cela. Elle n'avait pas souvenir d'avoir un jour vécu ça, pas même avec Edward ou Léo. Chaque fois, c'était comme s'il lui fallait dissimuler une part d'elle-même, parce qu'une autre part ne serait pas à la hauteur de ses interlocuteurs. Avec Owen, peut-être parce qu'elle le connaissait pas, qui sait, elle ne se posait pas la question. Elle se contentait de s'exprimer comme bon lui semblait, et elle était heureuse de le faire en compagnie de quelqu'un qui lui inspirait naturellement confiance, peut-être parce qu'elle avait véritablement le sentiment qu'ils se ressemblaient, tous les deux. Alors, quand Owen confirmait qu'il n'était pas simple de vivre pour soi, la jeune femme savait qu'il ne disait pas ça sans raison, qu'il savait de quoi il parlait. Et d'ailleurs, il le lui confirmant, observant ne pas se rappeler de la dernière fois où il avait vécu pour lui-même.

Elle n'était pas surprise de l'entendre dire cela. De ce qu'elle cernait de sa personnalité (et l'air de rien, elle avait vraiment le sentiment de le connaître, maintenant), c'était même logique. Ce qui lui importait, c'était l'intérêt des autres, toujours, avant le sien. Et le bien commun. C'était pour cette raison qu'il tenait tant à se battre contre le Sorcier des grottes et à mettre fin à son règne de terreur. Ce n'était pas juste une question d'ego ou quoi que ce soit d'autre. Il voulait rendre le monde meilleur. Et quand on se lançait dans ce genre de combat (pour ainsi dire interminable), on avait de fortes chances d'être déçu, de ne pas obtenir gain de cause. Alors forcément, du temps pour soi, on n'en avait plus.

-C'est normal, j'imagine... Mais c'est dommage, je crois... Je pense qu'on arrive mieux à aider les autres quand on est en harmonie avec soi-même. Elle marqua une légère pause. Mais l'essentiel, c'est d'être entouré. Tu n'es pas seul, pas vrai ? Tu as des amis ? ... Une petite amie ?

Elle cherchait à mieux le connaître, et c'était en toute sincérité ce qui motivait ses questions. Mais il était vrai quand même que la curiosité qui accompagnait la dernière question n'était peut-être pas tout à fait innocente.

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erséphone ne put s'empêcher de noter précieusement l'information et de s'en réjouir en apprenant que son interlocuteur était célibataire. Ce n'était pas son genre de raisonner de cette manière, et aucun garçon n'avait jamais su exister à ses yeux en dehors d'Edward... Mais avec Owen, il se passait quelque chose. Elle se faisait peut-être des idées, ou bien ses pensées divaguaient parce que personne ne l'avait regardée avec tant de considération depuis longtemps, parce qu'elle aimait l'idée de l'intéresser, peut-être même de lui plaire. Oui bien, tout simplement, il lui plaisait... ce qu'elle ne commençait qu'à reconnaître à mi-pensée. Pour rien, sans doute, ceci dit. Ce n'était jamais qu'une conversation, rien d'autre, mais une conversation qui lui faisait du bien... et Persy espérait vraiment qu'ils auraient d'autres occasions de parler ainsi. Cela faisait longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien.

-Oh, je vois, répondit-elle dans un sourire légèrement amusé.

Elle n'était pas surprise d'entendre que ce qui le liait à son meilleur ami, c'était son combat contre le sorcier des grottes. C'était obsessionnel, à ce stade, mais elle ne pouvait pas franchement le lui reprocher. Sa cause était noble, et elle trouvait vraiment exceptionnel que de consacrer sa vie à protéger les autres. Elle aimerait être capable de cela, elle aussi. Elle comprenait d'autant mieux le comportement que le jeune homme avait pu avoir jusqu'ici, il vivait pour n tel combat. Un combat où elle n'avait pas sa place... Comme on pouvait sans doute difficilement trouver une place dans la vie d'Owen; L'air de rien, cette pensée l'attrista légèrement. Elle se disait qu'elle n'était pas à la hauteur d'un tel dévouement, d'un tel combat. Elle comprenait très bien que les conversations comme celle-ci devaient être une parenthèse agréable pour Owen, mas sans davantage de finalité. Elle se rendait compte qu'elle éprouvait d'autant plus de culpabilité à l'idée de ne pas pouvoir aider le jeune homme, mais clairement pas pour les bonnes raisons, cette fois.

-Je me sens... inutile, par rapport à tout ça, observa-t-elle dans un léger sourire, incapable de ne pas prononcer ces mots à voix haute.

Et en soi, elle se doutait déjà de ce que serait la réponse de son interlocuteur, qu'elle pouvait aider sui elle le décidait. Bien sûr, sa première réponse restait d'actualité, les intérêts de Samuel passaient avant tout, et elle préférait rester en dehors de tout ça. Mais elle s'en rendait bien compte, elle avait envie de se frayer une place dans la vie d'Owen, même toute petite, et elle appréhendait de ne pas y parvenir, parce qu'elle n'était peut-être pas suffisamment noble de coeur, pas suffisamment courageuse, non plus.

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erséphone appréciait beaucoup, vraiment beaucoup le fait que son interlocuteur lui affirme qu'elle n'était pas inutile, même si elle n'était pas certaine de pouvoir le croire sur parole. En même temps, elle ne verrait pas vraiment quel serait l'intérêt pour Owen de la brosser dans le sens du poil quand il lui avait déjà prouvé que, concernant le sorcier, il ne mâchait pas ses mots et avait des convictions bien arrêtées. Mais ce n'était que d'autant plus appréciable et apprécié, de fait... Elle avait envie qu'il ait d'elle une image agréable. Elle avait envie de lui plaire, peut-être, parce qu'elle constatait bien qu'il lui plaisait, autant que pouvait lui plaire cette conversation. Ce qui ne changeait sans doute pas grand chose malgré tout au fait qu'elle était objectivement inutile en ne sachant pas se positionner par rapport au Sorcier et en restant en retrait, en dépit de toutes les atrocités qui se produisaient dans les grottes et dont elle avait connaissance. Elle préférait ne pas argumenter à ce sujet, ça lui convenait bien, qu'il tente de la rassurer, et elle n'avait pas forcément envie de laisser à Owen une occasion de lui donner raison. Elle ignorait à quoi elle devrait être utile mais elle appréciait qu'on puisse l'imaginer l'être, tout simplement.

Elle laissa donc Owen poursuivre quand il observa combien elle avait raison d'affirmer qu'il fallait être en harmonie avec soi-même et bien entouré. Elle avait beau l'avoir dit et le penser, ce n'est pas pour autant qu'elle était une référence en la matière. A vrai dire, elle avait le sentiment de n'avoir jamais été aussi seule que dernièrement. Oh, bien sûr, elle avait Samuel, et il était un vrai rayon de soleil mais... au-delà de ça... Ses parents ne lui donnaient aucune nouvelle, ses échanges avec Edward se résumaient au minimum syndical, Julian était... il était Julian... Et avec Léo, l'affaire, une fois de plus, était compliquée... Elle se sentait vraiment seule... Et quelque part, elle s'en voulait de s'estimer aussi isolée quand la présence de son fils devrait lui suffire. "Tu n'es pas seule, tu as Samuel", c'était plus ou moins ce que lui avait Edward... Mais est-ce que c'était égoïste d'en vouloir plus ?

-Samuel est un ange et je l'adore mais... Elle afficha un léger sourire amusé. Il n'a pas beaucoup de conversation. Et en dehors de lui, il n'y a personne. Autant présenter les choses comme cela, elle paraîtrait moins ingrate, peut-être. Pour être honnête, ça fait une éternité que je n'avais pas eu une vraie conversation avec quelqu'un... Elle sentit le rose lui monter aux joues. Elle devait avoir l'air sacrément désespérée. Mais elle était sincère. Ca m'avait manqué.

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erséphone ne pouvait pas prétendre tout savoir de la vie d'Owen, bien loin de là, même si elle avait le sentiment que cette conversation lui permettait vraiment d'en savoir beaucoup sur lui et qu'elle aimait tout ce qu'elle découvrait à son sujet, elle avait bien conscience du fait qu'il restait de nombreuses zones d'ombre dans l'affaire. La jeune sorcière avait envie de creuser, de découvrir ces zones d'ombre, mais en attendant, elle appréciait sincèrement ce qu'il lui était donné de découvrir au fur et à mesure. C'était un plaisir que de l'apprendre et de découvrir dans chaque nouvel aspect de sa personnalité une chose qui lui plaisait. La jeune femme était en tout cas conquise. Peut-être trop conquise. Mais elle faisait en sorte de ne pas trop y penser... elle n'avait aucun besoin de faux espoirs dans sa situation actuelle. Ce qui ne l'empêchait pas de se laisser agréablement surprendre, notamment quand le jeune homme lui affirmait que lui non plus n'avait pas eu de vraie conversation avec quelqu'un depuis longtemps.

Par certains aspects, c'était un peu étrange et elle ne savait pas si elle pouvait le croire... après tout, il lui avait dit qu'il était bien entouré, il lui avait parlé de son meilleur ami bibliothécaire... mais elle pensait comprendre. Le jeune homme était entouré de personnes qui poursuivaient le même but que lui. Alors oui, ça devait être stimulant et engageant, de quoi le déterminer à poursuivre sa lutte acharnée contre le sorcier. Mais d'autres conversations, pas forcément moins profondes mais du moins susceptibles de le détourner de son sujet de prédilection. Pas dans le but de le lui faire oublier, bien sûr, mais du moins dans le but de lui rappeler que la vie n'était pas faite de cela. S'il prenait autant de plaisir qu'elle à parler avec elle, elle n'allait certainement pas s'en plaindre, bien au contraire, même. Elle était même plutôt heureuse de pouvoir être suffisamment intéressante aux yeux de quelqu'un d'autre, quelqu'un qui semblait n'avoir aucun intérêt à la manipuler... quelqu'un d'aussi agréable. Ses joues s'empourprèrent de plus belle quand Owen affirma qu'il voudrait bie la revour, passer du temps avec elle. Bien sûr, elle ne voulait pas aller trop vite en besogne. Mais difficile de ne pas présumer, au moins un petit peu de ce que ça pouvait bien signifier, non ?

-J'adorerais, affirma-t-elle avec sans doute bien trop d'enthousiasme mais dans un élan de motivation sincère. On pourrait peut-être... aller à la taverne ? Pas forcément maintenant, mais ça me ferait plaisir de passer du temps avec toi... Ou bien ou tu préfères, ça m'est égal...

Elle avait juste envie de passer plus de temps avec lui, de ne pas passer à côté d'une relation, qu'elle soit amicale ou autre, qui lui faisait autant de bien.

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erséphone était vraiment heureuse de la tournure que prenait la situation. C'est sûr, elle ne s'était pas attendue à ce que leur conversation se fasse ainsi, mais en fait, elle adorait ça. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sentait regardée avec intérêt et bienveillance. Pour la première fois, elle avait l'impression d'être juste Perséphone, pas la sorcière bafouée et trompée, pas la mère trop jeune, pas la gamine abandonnée par ses parents ou la cousine de Julian Enjolras, juste elle-même, et bon sang, ça faisait du bien... Elle commençait à croire qu'elle plaisait vraiment à ce garçon et ce garçon lui plaisait vraiment également. Elle se découvrait dans une situation qu'elle imaginait loin de lui convenir, où elle pensait ne jamais se trouver, en fait... et finalement, elle se sentait à son aise... Parce que c'était Owen, et qu'il était certainement le garçon le plus adorable que l'on puisse imaginer, l'opposé total d'Edward... Tout ce qui pouvait lui plaire, chez un garçon... maintenant qu'elle se découvrait capable de s'intéresser à un autre garçon. Oui, elle ne se leurrait plus vraiment à ce stade de la conversation. Si elle avait envie de le revoir, de passer du temps avec lui, de saisir la moindre occasion pour cela, ce n'était pas sans raison. C'était qu'elle... flirtait... purement et simplement. Pas avec l'assurance qu'auraient sans doute d'autres filles en faisant la même chose, mais avec le sentiment que ce garçon, particulièrement, serait véritablement capable de réparer les morceaux de son coeur brisé. Enfin, des morceaux, à ce stade, c'était un euphémisme, on parlait sûrement de miettes, plutôt... C'était peut-être confier de trop de responsabilités à Owen... mais après tout, si elle réussissait à le considérer ainsi, c'était peut-être qu'elle était juste... prête pour une nouvelle relation ?

-Ca me va très bien, assura-t-elle pour confirmer le fait qu'elle serait ravie de le voir n'importe où n'importe quand. Déjà cette conversation, elle n'avait pas envie qu'elle se termine... Elle se sentait vraiment bien, là. J'aimerais bien t'entendre jouer, ajouta-t-elle avec un fin sourire, les joues rosissantes. Mais en fait, je crois que je préfèrerais qu'on soit juste tous les deux... J'ai du mal avec... les gens.

Elle avait l'impression de s'embourber dans ses réponses, mais en même temps, elle pensait qu'il la comprendrait... Elle pensait qu'il était bien le seul à pouvoir la comprendre d'ailleurs, en tout cas ces derniers temps. Et elle se disait que leurs conversations ne lui feraient pas seulement du bien, elles lui deviendraient bien vite essentielles, c'est une certitude... Il lui faisait du bien, et elle ne savait pas s'il réalisait à quel point... Mais c'était le cas.

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erséphone avait comme l'intuition que son interlocuteur n'était pas plus à l'aise avec le fait de flirter qu'elle-même (à moins qu'elle ne se leurre complètement et que ce qu'elle osait assimiler à du flirt ne représentait pour lui qu'une simple conversation amicale ? C'était bien possible, après tout). Elle lui reconnaissait une certaine maladresse, assez similaire à la sienne, et elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela touchant, cela n'ajoutait que davantage à son charme. Owen était le genre de garçon qui pourrait clairement avoir le monde à ses pieds s'il prenait conscience de ses atouts. Il était très bel homme (ça, elle n'avait pas attendu aujourd'hui pour s'en rendre compte), il était intelligent, d'une gentillesse rare et dénué de cette malice qui semblait pervertir de trop nombreux coeurs, malheureusement. Mais comme il était réservé, il ne tirait pas profit de ces très nombreuses qualités, et ça ne le rendait que d'autant plus attirant à son regard à elle. Alors oui, elle aimait sa manière de lui laisser comprendre que lui aussi apprécierait beaucoup de pouvoir se retrouver seul avec elle. Elle aimait sa façon d'essayer de lui signifier son intérêt pour elle (si c'était bien ce qu'il faisait, une fois encore), elle aimait avoir véritablement le sentiment qu'ils étaient sur la même longueur d'onde tous les deux. Ce qu'elle avait cru vivre avec Edward aussi, avant de découvrir qu'elle se leurrait complètement. Mais dans le cas présent, elle ne pensait pas qu'il serait capable de lui faire subir le même genre de déceptions.

-Tu pourras venir chez moi, aussi, si tu veux, suggéra-t-elle, s'étonnant toujours un peu plus de son audace.

En même temps, c'est vrai qu'elle vivait seule, donc ce semblait approprié. Certes, rien que de penser qu'elle allait inviter un "autre homme" dans la maison qu'Edward lui avait offerte, elle éprouvait comme un commencement de culpabilité, mais en même temps, il lui suffirait de se souvenir qu'Edward y avait fait loger sa maîtresse et qu'il ne s'était sans doute pas privé de la tromper plus d'une fois sous ce même toit pour qu'elle s'en remette.

-Un jour où je ferai garder Samuel, précisa-t-elle alors en tournant son regard vers le bambin qui était resté d'un calme olympien tout ce temps.

Car elle se doutait qu'il y avait mieux pour Owen que d'avoir son enfant dans les pattes... d'ailleurs, elle ne pouvait s'empêcher de se dire que, sur le long terme, il supporterait peut-être difficilement la présence de Samuel. Sur le long terme... Voilà qu'elle en venait à penser de cette façon, alors qu'en soi, il ne se passait rien. Et en même temps.

-D'ailleurs, je crois que je vais devoir y aller, tant qu'il ne me réclame pas encore à manger.

Sans quoi le trajet jusque chez elle allait être... difficile. Samuel était adorable, mais quand il faisait des crises, ce n'était pas à moitié.

-On se tient au courant, d'accord ?

Puis, dans un élan d'une témérité à peine concevable pour elle, elle se leva et vint déposer ses lèvres sur sa joue en guise d'au revoir.

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