Les vieux démons ne sont jamais loin (Arthur <3)

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rthur avait le sentiment que Gwenn se détendait, doucement mais sûrement. Il espérait que c'était le cas, en tout cas, car à l'heure actuelle (et pas seulement à l'heure actuelle, en réalité, c'était devenu quelque chose de constant pour lui, quelque chose qui lui venait aussi naturellement que le fais de respirer), rien ne lui importait plus que de faire son bonheur, dans la mesure où cela était encore possible après l'épreuve qu'elle avait traversé. Il voulait qu'elle se détende, qu'elle parvienne à oublier. Il voudrait que ses pensées les plus néfastes éclatent à la manière de ces bulles de savon qui s'agglutinaient à la surface de l'eau du bain. Tout pour elle, toujours. Et le reste pouvait bien attendre. Le reste n'avait aucune forme d'importance. Il ne se souciait plus de rien, pas même du combat qui l'avait porté tant d'années qu'il en avait presque oublié de vivre tout ce temps. Il y avait elle et lui, et lui ne pourrait se sentir épanoui qu'auprès d'elle.

Elle se positionna à califourchon sur lui et à son tour explora du bout des doigts les zones les plus sensibles de son anatomie, pour le plus grand plaisir d'Arthur, qui avait bien du mal à contenir quelques râles de plaisir, déjà. C'était elle qu'il voulait satisfaire, bien plus qu'il ne se souciait, en cet instant, de satisfaire son propre plaisir, mais il ressentait, et ce n'était pas la première fois, que leurs plaisirs étaient intimement liés. Et pas seulement parce qu'il passait en effet par des actes très intimes, qui les avaient poussés à se dévoiler l'un à l'autre comme il voulait croire qu'ils ne l'avaient l'un comme l'autre jamais fait avec personne.

Un instant, leurs lèvres se séparèrent l'une de l'autre, et le souffle de Gwenn se déposa sur ses lèvres le temps de quelques mots, les mots les plus beaux qu'il puisse entendre puisqu'ils venaient d'elle. Ce n'était pas la première fois, bien sûr, qu'elle les prononçait (et il espérait bien que ce ne serait pas la dernière), mais à chaque fois, ils lui faisaient le même effet, lui procuraient le sentiment d'être en vie... Parce qu'il ne se sentait vivant qu'avec elle. En étant aimé par elle. Il attrapa son visage entre ses deux mains, caressa ses joues du bout des doigts avec une infinie tendresse et plongea son regard dans le sien.

-Je t'aime aussi, répondit-il avant de l'embrasser une fois de plus et d'enrouler ses bras autour de son dos pour la rapprocher de lui le plus possible, pour le plaisir de la sentir tout contre lui, pour le bonheur de ne faire plus qu'un avec elle.

Ils pouvaient bien se dissoudre dans l'eau de ce bain. Ce qui comptait, c'est qu'ils étaient ensemble.

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rthur savait bien que tout ne se résoudrait pas ici et maintenant dans ce bain, ce n'était qu'un instant temporaire de bonheur, une bulle qu'ils ne laisseraient pas éclater tant qu'ils seraient ensemble. Evidemment qu'il en faudrait plus, et évidemment qu'ils le savaient, mais en attendant, eh bien, ils étaient là, ils étaient ensemble, ils s'aimaient, et Arthur ressentait vraiment, à cet instant, tout le bien qu'il était capable de faire à sa petite amie. Pas seulement physiquement, mais au-delà. Il ne voulait pas se donner trop de pouvoir ou d'importance, mais il avait tout de même le sentiment qu'elle parvenait à chasser ses démons grâce à lui, et aucune pensée ne pourrait lui plaire davantage que celle-ci. Il avait besoin que sa présence chasse les nuages trop sombres, trop épais, qui obscurcissaient son existence : Gwenn méritait ce qu'il y avait de meilleur. Ce qu'il y avait de meilleur et rien d'autre, et lui pensait capable de lui offrir le mieux qu'il pouvait, tout comme elle lui offrait tant.

Ce qu'il y avait entre eux, c'était une chose que les mots ne suffisaient pas à dire. Oui, ils se disaient qu'ils s'aimaient, et c'était un baume sur leurs coeurs à tous les deux. Mais ce n'était pas assez encore. Ils étaient des âmes soeurs, c'était aussi simple que cela. Et des âmes soeurs qui, en cet instant, exprimait la chaleur et la puissance de leurs sentiments de la manière la plus charnelle dont il leur était possible de se manifester réellement. Oh, ce qu'il l'aimait. Il se sentait prêt à tout pour elle... à plus que tout. A aller au-delà de ses propres limites... Et les limites, la moindre d'entre elles s'estompaient quand leurs coeurs ne faisaient plus qu'un. Il n'y avait plus que les sensations, qui primaient au-delà de tout le reste. Et quelles sensations ! Il en était fou. Elle savait lui faire éprouver un plaisir qu'il n'avait jamais ressenti avec aucune autre, et ce plaisir allait augmentant, encore et encore, par vagues presque torrentielles qui le submergeraient presque et qu'il ne se privait pas d'exprimer en quelques râles et gémissements qu'il n'envisageait pas de retenir. Jusqu'à atteindre le summum d'un plaisir qui le laissait comme à chaque fois un peu étourdi, presque hors de lui-même. Oui, mais heureux, profondément heureux. Là, ici, dans cette eau chaude, et le corps de la femme qu'il aimait tout contre lui, il se sentait véritablement capable de soulever des montagnes. Et il n'en faudrait pas moins pour ce qui les attendait.

-Comment tu te sens ? demanda-t-il après avoir déposé un baiser sur le front de Gwenn.

La question pourrait sans doute sembler stupide, mais Arthur avait juste besoin de l'entendre, de savoir comment elle se sentait, pour être à son tour rassuré.

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n doux sourire décora les lèvres d'Arthur quand Gwenn lui assura qu'elle se sentait bien. Il savait, évidemment, qu'elle pouvait tout à fait prononcer ces mots dans l'unique but de le rassurer, et sans pour autant le penser, mais il ne pensait pas que c'était le cas, loin de là même. Il la connaissait, par coeur, ou en tout cas avait-il envie de le penser. Quand quelque chose n'allait pas, il était capable immédiatement de s'en rendre compte, et quand elle se sentait bien, quand elle se sentait mieux, c'était pareil. Arthur se sentait par conséquent soulagé. Bien sûr, il savait que le bonheur et le soulagement ne pouvaient être que de courte durée, et qu'à un moment ou à un autre, la situation pouvait s'inverser. C'était son rôle que de faire en sorte qu'elle aille bien, qu'elle soit heureuse. Son propre bonheur ne pouvait qu'en dépendre. Il ne saurait être bien que si elle l'était elle-même.

Pendant un bon moment, ce fin sourire aux lèvres, il ne dit rien, se contentant simplement de savourer le moment. Il y avait des instants comme celui-ci qui paraissaient suspendus dans le temps, ni plus ni moins, et qui devraient le rester. Arthur voudrait avoir le pouvoir de simplement figer l'instant pour qu'ils puissent seulement en profiter, ni plus ni moins, sans que la vie réelle, le monde extérieur, ne leur revienne en pleine face et les rappelle à leurs responsabilités. Evidemment cela arriverait, et bien trop vite. Ceci dit, il savait qu'il savourait d'autant plus ce moment que ce dernier n'était pas éternel. Il fallait donc en apprécier la teneur le temps qu'il durait, tout simplement, et c'était une chose qu'il savait faire sans le moindre problème, et avec le plus grand des plaisirs, par ailleurs. Il resta donc ainsi un long moment, caressant seulement la peau douce de celle qu'il aimait, déposant quelques baisers au sommet de son crâne.

Puis, après un moment, il daigna se lever, quitter la baignoire dont l'eau commençait à devenir froide afin de se sécher et de s'habiller. Il n'avait pas l'intention d'interrompre le moment pour autant, mais du moins de le prolonger d'une autre manière, la manière qui lui conviendrait le mieux.

-Et si je nous préparais un bon dîner, qu'est-ce que tu en penses ? suggéra-t-il alors avant de déposer un nouveau baiser sur ses lèvres.

Il avait la ferme intention de lui faire le plus de bien possible en restant aux petits soins possibles. Il comptait faire très précisément tout ce qui était en son pouvoir pour qu'elle se sente le mieux possible. Il comptait bien faire ce qu'il fallait pour qu'elle reste dans une bulle de joie et de contentement. Autant qu'il le pourrait.

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rthur afficha un fin sourire quand Gwenn lui confirma qu'elle avait une faim de loup. Il n'était pas certain que la blague soit la plus heureuse qui puisse être, mais il n'était pas sûr non plus qu'elle l'ait vraiment fait exprès. Dans tous les cas, si elle avait faim, il comptait bien y remédier. Il avait vraiment l'intention d'être aux petits soins pour elle, de s'assurer que tout se passe au mieux pour elle et qu'elle ne manque surtout de rien, c'était bien évidemment le principal. Il n'était pas certain d'avoir le pouvoir de véritablement faire qu'elle soit complètement heureuse, mais elle avait quoi qu'il en soit la ferme intention de faire tout ce qui était en son pouvoir pour faire le bonheur de la femme qui partageait sa vie. Partager un repas avec elle, c'était trois fois rien, mais en même temps, il avait le sentiment de ne pas pouvoir faire beaucoup plus pour elle. Vraiment, il voudrait pouvoir déplacer des montagnes pour elle, mais dans les faits, il avait vraiment l'impression de ne rien faire du tout, et certainement rien qui soit franchement utile ou pratique.

Gwenn prit le parti de mettre la table. C'était rien, trois fois rien, mais ça le fit sourire malgré tout. Pour pas grand-chose, il aimait juste le fait qu'ils soient parvenus à trouver une routine, un équilibre dans ce joyeux bordel qu'était leurs vies respectives. Le jeune homme n'avait pas pensé que ce genre de vies seraient la sienne. Il s'était résigné, pour tout dire, à l'idée qu'il n'aurait jamais de vie conjugale, ce genre de vie qui semblent si... agréables. Certes, la leur n'était pas complètement équilibrée, mais il savait tout de même, face à cette scène, qu'il voulait Gwenn ici, et qu'il ne la voudrait définitivement nulle part ailleurs, ce serait même hors de question, vraiment.

-Tu pourras m'aider en mettant les pieds sous la table et en ne faisant rien de plus. Je veux juste que tu te détendes et que tu profites, dit-il avec un sourire. Enfin... je ne te promets rien de franchement digne d'un restaurant étoilé, mais j'y aurais mis tout mon coeur, c'est presque pareil, pas vrai ?

Non, pas du tout, en réalité, mais il savait que Gwenn se garderait bien de relever cette "très légère" nuance, et qu'elle se contenterait de ce qu'il lui proposerait, en somme un plat de pâtes à la bolognaise tout ce qu'il y avait de plus classique.

-Est-ce qu'il y a autre chose que je pourrais faire pour toi ? demanda-t-il en la rejoignant à table, en se positionnant derrière elle pour lui masser les épaules. Je suis à ton service, tu sais bien.

Et même s'il le disait sur le ton de la plaisanterie, c'était une chose qu'il voulait qu'elle n'oublie jamais.

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