Deux hommes et un couffin [pv Ed & Owen :333]

D

epuis que Perséphone et Owen étaient ensemble, la vie de la jeune femme avait gagné de nouvelles couleurs, de celles que Perséphone n'imaginait plus revoir dans sa vie. Elle se sentait bien, légère, et elle se réveillait chaque matin avec un immense sourire aux lèvres. Avec le soutien, la gentillesse et l'affection d'Owen conjugués à la joie que lui apportait son fils au quotidien, elle voyait sa vie repartir sur les bons rails, et elle avait à nouveau à croire dans le fait que la vie était belle, sans l'ombre d'un doute. Alors oui, la jeune femme était sur un petit nuage, et elle avait le sentiment que rien ne serait capable de l'en faire descendre, d'autant plus qu'il n'y avait définitivement aucune zone d'ombre au tableau. Elle avait beau chercher, elle ne trouvait décidément aucun défaut à son petit ami qui se révélait parfait et correspondre à toutes les attentes qu'elle pouvait bien nourrir le concernant : notamment vis-à-vis de Samuel. Elle avait eu peur que son statut de jeune mère soit un frein à leur relation, mais le fait est qu'Owen semblait très bien s'accommoder de la présence de Samuel, et Samuel, de leur côté, avait l'air de l'avoir adopté. Puisqu'ils se voyaient autant qu'ils le voulaient, ils se voyaient finalement très souvent, et auprès des deux hommes de sa vie, elle avait vraiment l'impression d'être la personne la plus chanceuse du monde. Seulement, il y avait un troisième homme dans sa vie... et c'est là que l'affaire risquait fort de se corser.

Jusqu'ici, Perséphone s'était arrangée pour que les chemins d'Owen et d'Edward ne se croisent pas, ou du moins pas en sa présence. C'était peut-être idiot, mais elle n'était pas impatiente que son ex petit ami découvre qu'elle avait quelqu'un d'autre dans sa vie... Elle avait presque le sentiment, quand elle y pensait, de faire quelque chose de mal, ce qui était absurde, bien sûr, d'autant qu'Edward, lui, n'avait pas attendu qu'ils soient séparés pour être avec une autre. La jeune femme, grâce à Owen, avait su se libérer de ses sentiments pour Edward, mais elle ne pouvait tout de même pas oublier pour autant leur passé commun et combien elle l'avait aimé, comme elle ne pouvait ignorer qu'il était le père de ses enfants.

Donc oui, elle avait fait ce qu'elle pouvait pour que son ex et son actuel ne se croisent pas. Mais la situation était maintenant différente... Owen était passé à l'improviste, et Edward devait venir chercher Samuel d'ici quelques minutes. Hors de question de le mettre à la porte, alors soit. Elle était en train d'achever de préparer les affaires de Samuel quand Edward frappa à la porte. Anxieuse, le coeur battant, elle alla ouvrir.

-Salut... J'ai pas encore totalement fini de préparer les affaires de Samuel, annonça-t-elle nerveusement.

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R

ien n'aurait dû différer de leur rituel en apparence bien rôdé, qui ne laissait pas soupçonner que quoi que ce soit puisse mal se passer. Au regard de leur passif, il était quelque part presque miraculeux qu'ils sachent si bien gérer une situation à ce point singulière. Entre eux, depuis la naissance de Samuel, et si l'on faisait exception du jour même de la naissance, il n'y avait eu ni cri, ni larmes. En bonne entente, ils avaient su faire au mieux pour l'équilibre de Samuel, et une sorte de routine avait déjà su s'instaurer qui à présent devait être troublée... par la présence d'une tierce personne qui jusqu'alors n'avait pas fait partie du tableau. Mais c'était tant mieux, quelque part. Et, au fond, la jeune femme préférait que son ex apprenne sa relation alors qu'elle avait Owen pour l'épauler... même s'il n'en aurait sûrement absolument rien à faire, sans doute, comme elle se disait qu'il n'en avait jamais eu rien à faire d'elle... Il avait juste fait semblant, c'est tout. Edward commença donc par lui répondre que ce n'était pas un souci, il s'occuperait certainement de Samuel pendant qu'elle-même rassemblerait ses affaires comme il se doit. Sauf que forcément, la présence d'Owen ne pouvait absolument pas passer inaperçu, pas une seule seconde.

-Ed, je te présente Owen, mon petit ami.

Irrésistiblement, le rouge lui monta aux joues en prononçant ces quelques mots. Elle n'avait pas de honte à avoir, cela faisait plus d'un an qu'ils étaient séparés, lui-même avait eu le temps de se marier dans ce laps de temps... alors clairement, elle était irréprochable, mais une part d'elle avait presque le sentiment d'avoir fait quelque chose de mal. Ceci dit, elle n'allait pas pour autant amenuir la valeur que revêtait sa nouvelle relation à ses yeux. La jeune femme était amoureuse, et heureuse, bien plus qu'elle n'avait su l'être quand elle et le père de son fils étaient encore ensemble, alors... Alors, il n'était vraiment pas nécessaire de chercher beaucoup plus loin, en fin de compte.

-Owen... je pense que je n'ai pas besoin de te présenter Edward.

Cette remarque n'était pas anodine, mais il est vrai que Owen savait sans doute déjà tout ce qu'il y avait à savoir sur le père de Samuel. Et pour cause, ils en avaient longuement parlé, tous les deux. Ils avaient parlé de nombreuses choses, ils ne s'étaient rien caché de leurs vies respectives... Alors oui, Owen savait sans doute tout ce qu'il y avait à savoir sur son ex... et autant dire que cela ne pouvait que conforter le jeune sorcier dans l'idée que le myrihande du feu était tout sauf quelqu'un de bien. Mais à l'inverse d'Edward, Perséphone se disait qu'Owen saurait faire preuve de la diplomatie nécessaire pour que tout se passe bien.

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V

oir ainsi Owen serrer la main d'Edward, c'était un spectacle vraiment... perturbant... mais qui avait au moins le mérite de rassurer Perséphone sur une chose : quand elle les voyait tous les deux ensemble, elle n'avait pas l'ombre d'une hésitation, elle savait ers qui son coeur balançait. Bien sûr, elle ressentirait toujours un fond d'affection pour son ex, en dépit de ce qu'elle avait fait, c'était quelque chose d'ancré en elle et elle ne pourrait sans doute jamais le faire disparaître, mais ce n'était plus de l'amour, rien de comparable à ce qu'elle avait ressenti autrefois, ou à ce qu'elle ressentait maintenant pour le jeune sorcier qui se retrouvait malgré lui dans une position un peu délicate. La jeune femme appréciait de se savoir guérie de sentiments qui l'avaient trop longtemps entravée. Ce qui ne changeait rien au fait qu'elle trouvait tout de même cette situation un rien inconfortable. Elle n'avait qu'une envie, c'était qu'Edward récupère Samuel et ses affaires et s'en aille. En temps normal, et même si Edward prenait grand soin de son fils, c'était toujours un crève-coeur que de voir Samuel quitter la maison, mais là, elle savait que ce n'était pas une maison vide qui l'attendait et qu'elle retrouverait son fils bien vite... alors oui, elle aimerait que cette situation ne s'éternise pas, d'autant que la remarque de son ex la mit quelque peu mal à l'aise.

C'est vrai, Perséphone n'avait jamais parlé d'Owen à Edward. En même temps, leur relation était toute récente, et elle n'avait au final aucun compte à rendre au jeune homme, sans oublier le fait qu'en temps normal, ils échangeaient le moins de mots possible tous les deux quand ils se croisaient, c'était plus simple comme ça. Mais elle eut presque le sentiment de devoir s'en justifier. Elle fut tentée de répliquer à Edward que lui aussi s'était bien gardé de lui parler de sa relation avec Jane à l'époque, mais il était inutile de revenir là-dessus, et encore moins sous le nez d'Owen, qui en souffrirait forcément, et pour rien. Elle fut tentée également d'expliquer à son petit ami pourquoi elle n'avait pas jugé nécessaire de parler de lui à son ex, afin de bien lui faire comprendre que ça ne changeait rien au fait qu'elle attachait une grande importance à leur histoire, mais est-ce qu'elle avait besoin de se justifier, en réalité ? Non, elle n'avait rien faitr de mal, au final, et c'était la remarque d'Edward, au passage, qui était au final parfaitement déplacée.

-Eh bien c'est fait, maintenant. Et pour tout dire, je ne pense pas que ça doive t'intéresser... ni te concerner.

Bon, s'exprimer ainsi, c'était peut-être déjà en dire trop, plus que nécessaire, mais elle n'avait pas envie qu'Edward, après ce qu'il avait fait, se permette de tels reproches.

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P

erséphone se sentit traversée de deux émotions différentes et contradictoires successives quand Edward lui fit remarquer que si, puisque Owen voyait régulièrement son fils, sa présence ici le concernait. Est-ce qu'elle pouvait lui donner tort ? Sans doute pas, effectivement. Le jeune homme avait peut-être raison de s'inquiéter de qui voyait ou non son fils, mais bien vite, elle se ressaisit. Dans tous les cas, elle n'allait pas lui tenir un rapport de toutes les personnes qu'elle autorisait ou non à voir Samuel, il ne manquerait plus que ça. Elle devait arrêter de se sentir coupable chaque fois que son ex lui disait quelque chose, elle devait arrêter de se sentir coupable vis-à-vis de lui tout court, il n'avait aucune légitimité à la faire culpabiliser.

Alors, de la culpabilité, elle passa à l'agacement. La mauvaise foi d'Edward, en cette situation, était plus que manifeste. De quel droit le jeune homme se permettait-il de réagir ainsi. Est-ce qu'elle lui disait quelque chose, elle, quand elle savait que Hardwick était dans les parages à chaque fois que le père s'occupait de son fils ? Ce n'était pas simple, vraiment, pas simple du tout de la savoir dans le sillage de Samuel, mais elle avait bien compris qu'elle n'avait pas le choix dans tous les cas. Et lui devrait accepter aussi qu'elle voie qui elle voulait quand elle le voulait, quoi qu'il advienne. Elle voulut répondre quelque chose directement, mais Owen la devança, et elle le remercia intérieurement, parce qu'il était, comme à son habitude, parfait... Et définitivement, elle estimait avoir une chance immense de l'avoir. Sans lui présent, elle aurait peut-être perdu tous ses moyens, mais là, il lui redonnait confiance. Owen avait le droit d'être ici, il avait sa place auprès de Samuel, et personne, absolument personne, ne devrait jamais l'en faire douter.

-Owen est parfait avec Samuel, tu n'as pas à t'inquiéter, renchérit-elle.

Elle savait que son propos avait encore plus de chances d'agacer son interlocuteur, mais elle s'en fichait complètement... Elle s'en fichait royalement, même, elle décidait de se distancier, tout simplement parce qu'il était sans doute grand temps qu'elle assume ses choix sans se laisser culpabiliser, d'une manière ou d'une autre.

-Et à ce que je sache, je ne surveille pas tes fréquentations quand tu gardes Samuel.

Elle ne prononçait pas de nom, mais tout de même, c'était quand même évident qu'elle parlait de Jane (en même temps, la jeune femme n'était pas sûre que son ex ait grand monde d'autre de son côté, si ce n'est son frère et sa soeur, et bien évidemment, elle n'en parlait pas). Ils étaient séparés, c'était comme ça, ils devaient accepter que Samuel vive dans l'entourage de l'un et de l'autre, même si c'était compliqué, même si ça l'emmerdait.

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I

l n'y a pas si longtemps encore, Perséphone aurait davantage pu appréhender ce genre de situation : parce qu'elle était encore amoureuse d'Edward, et qu'il avait fallu qu'elle tombe sur Owen pour comprendre combien aimer pouvait être doux et simple. Alors, elle se serait imaginée que se retrouver dans la même pièce que son petit ami et son ex l'aurait mise dans tous ses états, aurait peut-être même pu faire remonter quelques vieux sentiments à la surface. Ce n'était pas ce qui se produisait. Au contraire, cela ne faisait que la conforter définitivement dans l'idée qu'Owen était l'homme parfait pour elle. A n'avoir pour référent que sa relation avec Edward, elle aurait pu se convaincre que le terreau le plus fertile à toute relation sentimentale était la jalousie, la duperie, le mensonge, l'intimidation et la violence. Il n'y avait rien de tout cela dans le comportement d'Owen. Oh, peut-être qu'il était un peu jaloux, qui sait, mais si c'était le cas, il n'en montrait rien, et pour Perséphone, ce n'était pas la preuve d'une manque d'amour, juste la marque d'une extrême confiance. Edward était plus propice aux coups de sang énergiques qu'à la diplomatie, et donc, entendre le jeune sorcier s'exprimer avec calme dans cette situation qui devait pourtant être particulièrement déplaisante pour lui, c'était un sentiment particulièrement agréable, c'est peu de le dire.

-Owen prend très bien soin de lui, et de toute façon, je suis toujours là quand ils sont ensemble. Si tu penses vraiment que je serais capable de faire courir le moindre risque à mon fils en laissant quelqu'un en qui je n'aurais pas une confiance absolue s'en occuper, alors tu me connais encore plus mal que ce que j'imaginais.

La présence apaisante d'Owen apaisait un peu la culpabilité qu'elle pourrait potentiellement ressentir si elle s'était retrouvée seule à seul avec le jeune homme et avait dû subir ses remarques sans personne pour la soutenir. Elle avait toujours eu tendance à s'écraser, et encore aujourd'hui, elle devait prendre sur elle et faire beaucoup d'efforts pour s'affirmer. Mais elle était engagée sur la bonne voie malgré tout. Elle avait déjà beaucoup évolué, et elle savait que la présence de Samuel dans sa vie y était pour beaucoup. Alors clairement, elle n'avait pas l'intention de se laisser imposer ses fréquentations. C'était parce qu'elle l'avait bien voulu qu'Edward avait déjà le droit de jouer son rôle de père auprès de leur enfant (ce que les circonstances auraient pu l'encourager à refuser), alors il ne manquerait plus que ce soit elle qui soit considérée comme un parent indigne. Bon, ce n'était pas ce que disait Edward, mais quand il était question de Samuel, elle avait tendance à se montrer très... susceptible.

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erséphone croisa les bras, faisant de son mieux pour ne pas perdre patience face à ce qu’elle estimait être la mauvaise foi des plus manifestes de son ex-petit ami. Certes, il n’avait pas complètement tort quand il affirmait qu’il ne s’était pas exprimé en ces termes à son adresse. Mais en ce qui la concernait, elle ne voyait pas d’autre manière d’interpréter la situation en réalité, elle était même  convaincue que rien d’autre ne justifiait ses remarques. Après tout, il fallait tout de même faire preuve d’un minimum de cohérence : pourquoi se sentait-il à ce point concerné par les personnes qui approchaient son fils si ce n’est parce qu’il craignait que ces personnes puisse prendre mauvais soin de Samuel. Et si ce n’était pas là le problème…

Alors cela voulait simplement dire qu’Edward lui reprochait d’avoir un petit ami, et c’était évidemment bien pire, car dans un cas comme dans l’autre, elle ne lui devait évidemment rien, et n’avait pas la moindre intention de se justifier ou de s’expliquer. Honnêtement, si une amie à elle (pour peu qu’elle en ait, mais il est vrai que la jeune femme n’en avait pas vraiment à considérer comme telles) s’était trouvée de l’autre côté de la porte en lieu et place de son petit ami, elle était certaine qu’Edward lui aurait fichu une paix royale. Et elle trouvait honnêtement déplaisant de se laisser reprocher son bonheur actuel alors qu’elle l’avait obtenu de longue haleine, au prix de difficultés qu’il pouvait deviner sans doute, mais complètement saisir en revanche, il y avait bien peu de chances.

-Je ne peux pas constamment t’informer de qui « gravite » ou non autour de ton fils. Je trouverais ça très intrusif, en ce qui me concerne, et je n’ai pas la moindre intention de te demander qui tu invites chez toi quand Samuel s’y trouve. C’est ce qu’on appelle la confiance.

Et il lui en avait fallu, déployer des efforts, pour restaurer à l’adresse d’Edward un semblant de confiance qui lui permette de laisser Samuel aux mains de son père sans se poser un milliard de questions et se sentir tout bonnement terrifiée. Sans compter qu’elle n’avait pu, dans un premier temps, s’empêcher de se demander comment Jane se comporterait avec son fils, mais elle avait admis qu’elle n’aurait pas de pouvoir sur cette situation, et que ce n’était pas à elle de décider.

-Bien sûr, tu as le droit de connaître Owen, et j’espère que vous vous entendrez bien tous les deux, ajouta-t-elle d’un ton posé, même si en réalité elle n’y croyait pas un seul instant, pour tout dire. Mais en revanche, ce n’est pas un devoir, et ne prétends pas le contraire.

En effet, la jeune femme n’avait pas la moindre intention de faire ce genre d’efforts en temps normal, elle estimait que ce serait aussi maladroit qu’injuste. Mais peu importe, elle savait, dans tous les cas, qu’Edward ne décolèrerait pas. Mais elle ne comptait pas lui faciliter la tâche. Cette fois, elle lui tiendrait tête. Il était temps, sans doute.

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erséphone faisait de son mieux pour garder contenance face à Edward, pour rester ferme et ne pas flancher, et ce n'était pas si simple. Elle n'était clairement pas la plus forte des deux, et ils le savaient aussi bien l'un que l'autre. Malgré tout, elle restait solide, campée sur ses positions, et c'est là qu'elle réalisait à quel point la présence d'Owen à ses côtés était positive pour elle. En sa présence, elle ne se sentait pas diminuée, elle se sentait plus forte que jamais, capable de dire ce qu'elle pensait sans s'en excuser. Maintenant, encore fallait-il qu'Edward soit capable de l'accepter sans partir en vrille.

A tout instant, elle s'attendait à ce qu'il s'emporte. Elle le connaissait, elle le connaissait très bien, même, elle savait tout de son tempérament sanguin et impulsif, elle connaissait tout de ses travers et de ses... coups de sang. Mais finalement, elle dut reconnaître qu'il se montra particulièrement calme. Elle ne s'était définitivement pas attendue à ça... Elle était surprise, mais rassurée. Elle n'avait pas envie de faire la guerre à Edward, et réciproquement. Elle voulait juste... qu'ils vivent au mieux leurs vies chacun de leur côté, deux vies qui avaient Samuel pour seule raison de se croiser, ça et rien d'autre. Elle était contente qu'il ne veuille pas faire d'esclandre, au final, tout allait bien se passer, il allait récupérer son fils et ses affaires, et voilà.

Elle hocha la tête pour répondre à Edward, elle n'avait pas l'intention de mettre inutilement de l'huile sur le feu. C'était bon, la tension était un peu retombée, à présent, aucun besoin d'en faire tout un plat... Elle préférait largement qu'il s'en aille, sans cri, sans larmes, et qu'ils passent à autre chose. C'est sûr que ça ne leur ferait aucun mal. A tous les trois... Et puis, elle s'en voulait de faire subir ça à Owen, elle avait hâte de se retrouver seule avec lui et de pouvoir décompresser un peu.

-Ne t'en fais pas, tout est déjà prêt, répondit-elle doucement en adressant un sourire à Owen, en serrant une fraction de seconde son poignet du bout des doigts en signe d'affection. Il était tellement parfait... Elle ne savait pas ce qu'elle ferait sans lui... il était parfait pour elle, et il le prouvait à chaque seconde, surtout dans cette situation, qui devait être parfaitement délicate pour eux.

Elle s'éclipsa donc le temps d'apporter à Edward tout ce dont il pourrait avoir besoin. Au moment de tendre le sac à Edward, elle fut tentée de lui faire un milliard de recommandations, mais elle prit sur elle et se contenta finalement d'un seul mot. Il savait déjà tout ça, ce n'était pas la peine. Le plus simple, de toute manière, était qu'il parte au plus vite.

-Tiens.

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