uand Penny et Andrew avaient demandé à Déa et Léo s'ils acceptaient de garder Dorothy le temps de quelques heures, la sirène n'avait pas manqué de s'enthousiasmer à cette perspective. Même si elle n'avait jamais gardé d'enfants de sa vie, elle avait le sentiment de s'être suffisamment exercée en voyant sa meilleure amie faire pour être capable de s'en sortir sans comettre trop d'impairs. Et dans le pire des cas, Léo serait là pour prendre le relais, alors tout devrait bien se passer, non ? Elle en était convaincue, elle n'avait en tout cas pas la moindre appréhension tandis qu'elle se rendait chez le couple atypique pour venir prendre soin de leur enfant.
Il avait été décidé qu'ils s'occuperaient de la petite chez eux, par précaution pour que personne ne voie la petite, et aussi parce que la maison avait été apparemment enchantée pour empêcher le bébé de se téléporter en dehors de son sein... Pas d'appréhension à l'horizon, non, juste de l'impatience, surtout que la jeune femme ne pouvait s'empêcher de se dire que ça leur ferait un bon entraînement, à elle et Déa, pour plus tard. Et oui, ces derniers temps, elle voyait des bébés partout, c'était plus fort qu'elle. Bon, ça ne voulait pas dire qu'elle souhaitait devenir maman dans la seconde non plus, mais ils allaient se marier, et l'étape suivante était toute tracée, ou semblait l'être en tout cas. D'autant plus qu'ils avaient l'air sur la même longueur d'onde tous les deux.
Andrew et Penny avaient donc déserté les lieux armés de quelques dernières recommandations que Déa avait écoutées d'une oreille distraite parce qu'elle était convaincue de toutes les connaître. Dans un premier temps, ça ne s'était pas trop mal passé, et Déa avait même le sentiment d'avoir le coup de main, mais après, la situation avait commencé à dégénérer. Chaque fois qu'elle prenait la petite dans ses bras, Dorothy se mettait à pleurer à chaudes larmes sans s'arrêter sans une seule seconde... puis elle se mit à téléporter. Les trois premières fois, Déa réussit à le prendre avec le sourire, mais au bout de la quatrième, elle perdit réellement patience...
-Mais c'est pas possible ! Je sais pas comment Andrew et Penny font pour ne pas péter un câble, s'agaça-t-elle en commençant à fouiller tout autour d'elle pour retrouver où la petite avait bien pu disparaître.
Sérieusement, c'était en train d'user ses nerfs dans des proportions hallucinantes... Et il leur restait pourtant plusieurs heures à passer avant le retour des jeunes parents. Déa avait le sentiment qu'elle craquerait avant cela... Mais bon... En attendant, ils n'avaient de toute façon pas le choix. Et elle, elle devait réussir à prendre sur elle.
Déa et Léo étaient de garde d’enfant. Quand le jeune homme avait apprit que son meilleur ami comptait sur lui pour s’occuper de Dorothy pendant son absence et celle de Penny, il avait évidemment accepté. Le couple n’avait aucune raison de ne pas avoir envie de passer un peu de temps avec leur filleule en même temps, elle était adorable et ils en étaient tout simplement gaga. Et forcément, Andrew et Penny ne pouvaient pas compter sur beaucoup d’autres personnes qu’eux. C’était une preuve de confiance, et ça touchait énormément Léo, qui n’avait pas manqué enthousiasme à l’idée de s’occuper de la petite fée. Malgré le fait que la petite fille avait révélé ses pouvoirs de fée et quels pouvoirs... elle pouvait tout simplement se téléporter, autant dire que ça ne devait pas être évident tous les jours. Mais Déa et lui venaient chez Penny et Andrew, puisque la maison avait été magiquement enchanté afin de protéger Dorothy et éviter qu’elle se téléporte en dehors de la maison. Autant dire que c’était quand même une sacré nouvelle pour Leopold de découvrir que son meilleur ami avait fait usage de la magie. Une bonne nouvelle aux yeux de l’humain, parce qu’il appréciait que son ami se montre plus ouvert, surtout qu’il était quand même question de la sécurité de sa fille. Mais en même temps, il était étonné.
Ils s’étaient donc rendu chez le couple, avaient écouté les derniers recommandations et la garde avait commencé. Léo trouvait au début qu’ils se débrouillaient bien et puis... tout parti en vrille. Dorothy n’arrêta pas de se téléporter, encore et encore. Léo cherchait en même temps que Déa la petite qui venait encore de disparaître ils ne savaient où, entendant sa fiancée commencer à s’agacer. Il sentait bien qu’elle perdait patiente et en un sens... il ne pouvait que la comprendre. Ça n’avait rien d’éviter.
« On va la trouver, elle n’est pas bien loin. » Dit-il en tentant de tempérer un peu les choses, tout en cherchant la petite fille. Elle était forcément dans la maison et heureusement d’ailleurs qu’ils avaient cette certitude, sinon Léo ne savait pas du tout comment ils s’en sortiraient. Il ne pouvait pas vraiment contredire sa fiancée pour le coup, il ne savait pas du tout comment Penny et Andrew faisaient pour s’en sortir. Ça ne devait pas être évident avec une fille qui passe son temps à se téléporter. Sur ce point, il était content que Déa ne soit pas une fée, au moins leurs enfants n’auraient pas de capacité bizarre et inédite. Parce qu’ils auraient des enfants un jour. Quand ? Ils ne le savaient pas encore, ils n’étaient pas spécialement pressé, mais ça allait arriver un jour. « Elle est là ! » Dit-il alors en entrant dans la chambre de Andrew et Penny, voyant la gamine tranquillement sur leur lit. Avant qu’elle ne disparaisse de nouveau. « Elle... est de nouveau parti. »
eureusement que Déa n'était pas toute seule pour s'occuper de la petite Dorothy et que Léo était présent pour tempérer un peu la situation, sans quoi il y avait de fortes chances que la jeune femme ait pété un câble depuis bien plus longtemps. Le jeune homme parvenait à l'apaiser un peu et à relativiser les choses, faisant montre d'une patience qu'elle n'avait clairement pas en réserve. Encore qu'elle s'était découvert des trésors de patience... justement via Léo... mais clairement, quand on en venait à s'occuper d'un petit être humain, c'était au-dessus de ses forces, et c'était d'autant plus frustrant qu'elle avait pourtant envie d'en avoir un bien à elle, à eux un jour. Si elle n'était pas capable de s'occuper de Dorothy qu'est-ce que ça donnerait quand elle deviendrait maman... si elle devenait maman ? Bon d'accord, la petite ne deviendrait pas une fée... Mais une sirène, ce n'était pas forcément mieux, surtout quand on tenait compte des ravages que pouvait avoir un pouvoir de séduction mal maîtrisé... pouvoir qui en plus avait tendance à faire des siennes dernièrement, ce qui n'était pas rassurant non plus.
Elle éprouva un vague élan de soulagement quand son fiancé lui apprit avoir retrouvé la petite, mais le sourire qui voulut s'esquisser sur ses lèvres s'estompa bien vite quand elle découvrit que la miss s'était évaporée directement. C'était qu'elle se fichait d'eux, en plus ! Pour elle, ça ne devait être qu'un jeu, et elle se marrait sans doute à les faire tourner en bourrique. Ce qui fonctionnait terriblement bien, on peut le dire. Elle ne put s'empêcher de pousser un grognement légèrement rageur. Elle tentait, vraiment, de prendre sur elle et de se composer une attitude sereine, mais elle était déjà poussée à bout. Et pourtant, Andrew et Penny ne devaient normalement rentrer que dans quelques heures. Normalement. Quelques heures. Non, c'était impossible. Ils n'y arriveraient tout simplement jamais.
-Bon, j'en ai marre, je vais trouver Andrew et Penny et leur demander de rentrer, on n'y arrivera jamais.
Bon, d'accord... c'était un vrai aveu d'échec que d'agir ainsi, mais au bout du compte, elle s'en fichait un peu, pour le coup, elle avait juste envie de calmer ses nerfs, même si elle se le reprocherait à coup sûr plus tard. D'autant plus qu'elle n'avait eu de cesse d'assurer à sa meilleure amie qu'elle tenait à ce qu'on lui confie la petite, se pensant réellement capable de gérer. Tu parles... En plus, elle allait gâcher la soirée du couple qui avait bien mérité de passer un moment privilégié loin de... ce chaos. Mais tant pis. Elle n'était pas compétente pour ce genre de chose, un point c'est tout. Alors elle abandonnait, tout simplement.
C’était frustrant, Leopold ne pouvait pas dire le contraire. Il pensait pouvoir récupérer Dorothy, mais elle s’en allait encore une fois et il était de plus en plus évident que la petite fée cherchait simplement à les tourner en bourrique. Le pire, c’était que ça marchait bien. Cela dit, ils devaient juste parvenir à prendre sur eux et ne pas se laisser abattre. Ça n’avait d’évident, mais la fée n’était qu’une toute petite fille, et eux ils étaient des adultes et ils étaient deux en plus. Ils allaient quand même réussir à gérer les choses à un moment donné. Penny et Andrew le vivaient au quotidien, il n’y avait aucune raison qu’ils ne s’en sortent pas pour quelques heures. Surtout que… eh bien, ça leur permettait de s’entraîner un peu. Cela dit, Léo espérait quand même que les enfants sirènes n’étaient pas aussi perturbés que les enfants fées. Même s’il savait bien que tous les enfants n’avaient pas le même caractère. Quand on connaissait Andrew et Penny, c’était à se demander comment ils avaient pu faire une petite fille si… démoniaque.
Bon, Leopold y allait un peu fort quand même, Dorothy était adorable, elle était loin d’être un démon. Mais quand même, par moment, elle se montrait vraiment pestouille. La preuve maintenant, ils étaient incapables de remettre la main sur elle. Elle devait encore se cacher quelque part, rigolant, s’amusant de les voir la chercher et ne pas la trouver et surtout s’amusant du fait qu’elle leur échappait dès qu’ils la trouvaient. Et dire que leurs amis vivaient ça à longueur de temps. Ils avaient vraiment mérité de prendre une pause et de se retrouver seulement tous les deux. Sauf que visiblement, Déa avait l’intention de couper court à leur soirée.
« Non mais attends, tu ne peux pas leur gâcher leur soirée. » Affirma-t-il en s’approchant de sa fiancée. « On a affirmé qu’on allait pouvoir s’en sortir, on ne peut pas abandonner maintenant. »
Leopold n’avait pas spécialement envie de passer pour le type incapable de s’occuper d’une gamine. Ils avaient affirmé haut et fort à leurs amis qu’ils allaient s’en sortir, leur permettant d’avoir une soirée un peu pour eux sans se soucier de leur fille, sans être juste des parents. Ils devaient réussir. Léo n’avait aucune envie de baisser les bras et il espérait que sa fiancée n’allait pas le faire donc. Surtout que mine de rien, s’ils devaient avoir des enfants un jours – et ils allaient avoir des enfants un jour –, ils allaient quand même devoir s’en sortir seuls sans pouvoir baisser les bras dès que ça deviendrait un peu complexe. Bon, forcément le pouvoir de Dorothy ne les aidait pas du tout (et encore, heureusement qu’elle ne pouvait pas quitter cette maison), mais il n’y avait pas vraiment eu que la téléportation qui leur avait posé un peu de soucis. S’ils ne s’en sortaient pas maintenant, comment ils allaient faire plus tard. Non, ils ne devaient pas baisser les bras, ils allaient y arriver, sans déranger leurs amis.
i Déa acceptait, ne serait-ce qu'un instant, de reconsidérer la situation comme il se doit, elle pouvait bien reconnaître qu'elle s'emportait sacrément, et qu'au bout du compte, elle regretterait bien vite ce qu'elle disait. L'ennui, c'est qu'elle ne réussissait pas à décolérer. Ce n'était pas juste la petite Dorothy qui lui tapait sur le système, c'était elle-même. Elle n'aimait pas ce que la situation révélait d'elle-même, à savoir qu'elle n'était absolument pas capable et se révélait tout sauf franchement digne des responsabilités qui lui incombaient. Si elle était à ce point nulle rien qu'en faisant du baby-sitting, comment pourrait-elle vraiment être capable d'avoir des enfants et de s'en occuper au quotidien. La jeune femme était exténuée et pourtant, il leur restait définitivement du temps devant eux.
En cet instant, elle se fichait pas mal de gâcher la soirée de leurs meilleurs amis, elle avait juste envie... qu'on lui foute une paix royale et de décolérer un peu. Elle n'avait pas envie d'imposer son humeur exécrable ni à Dorothy, ni à Léo, l'ennui, c'est qu'elle se sentait franchement au bout du rouleau, présentement. Elle poussa un râle agacé. Si Léo ne voulait pas partir, alors ils ne partiraient pas, mais la sirène n'avait vraiment plus envie de faire le moindre effort pour cette fichue gosse. Elle pouvait bien se téléporter dans tous les coins de l'appartement si tel était son désir, mais Déa ne lui courrait plus après. De toute manière, il était beaucoup trop évident, présentement, qu'elle continuerait de leur faire faux bond tant qu'ils persisteraient à la chercher.
-Comme tu voudras, soupira-t-elle avant de venir s'étaler sur le fauteuil le plus proche, bien décidée à faire le minimum syndical, à présent. Mais je fais plus aucun effort. Elle se paye nos tronches et j'en ai marre. Si elle veut que je m'occupe d'elle, alors elle a qu'à se téléporter dans mes bras, c'est tout.
Là, elle faisait preuve d'une mauvaise foi qui dépassait franchement l'entendement, mais ça lui était égal. Il fallait juste qu'elle se calme. D'ici quelques secondes, elle se rendrait certainement compte du fait qu'elle avait vraiment agi comme la dernière des imbéciles, et alors elle se rattraperait. Mais ce n'était pas encore gagné, loin de là, même. Pour l'instant, elle avait le sentiment d'être une marraine épouvantable doublée d'une future maman tellement horrible qu'il serait préférable de la stériliser tout de suite plutôt que de la laisser engendrer la moindre progéniture. Il fallait espérer que ça lui passe, surtout que ce n'était pas juste non plus de laisser Léo se démerder tout seul, mais tant pis, elle allait peut-être revenir à la raison. Ce n'était juste... pas pour tout de suite.
Leopold connaissait suffisamment Déa pour savoir qu’elle était plus que sur les nerfs. Bon, en même temps, on ne pouvait pas dire que la jeune femme cherchait réellement à le cacher non plus. Mais forcément, Léo pratiquait Déa depuis très longtemps. Avant qu’ils ne soient ensemble, après tout, ils étaient des meilleurs amis et le jeune homme avait déjà eu l’occasion de se retrouver dans des situations quelque peu difficiles avec la jeune femme. Comme maintenant, où il sentait qu’elle était vraiment à bout de nerf. Léo avait conscience que de son côté, il devait tenter de garder le plus possible son calme pour éviter que la situation n’empire. Ce n’était pas non plus catastrophique en soit, ils avaient connu bien pire que tout cela. Mais il fallait qu’il temporise un peu la situation, sinon il était évident que Andrew et Penny n’auraient pas d’autres choix que de rappliquer en courant.
Ce qui n’était pas une bonne chose, clairement. Déjà pour le couple qui avait bien le droit de profiter un peu d’une soirée rien que tous les deux. Mais pour eux aussi. Léo savait que Déa s’en voudrait si elle décidait de baisser les bras si rapidement, qu’elle regretterait de ne pas avoir réussi à garder Dorothy pendant une soirée. Et puis, ils avaient quand même assuré qu’ils pouvaient s’en sortir, ce n’était pas une bonne chose de montrer qu’ils n’étaient finalement pas capables de respecter leur promesse. Mais bon, Déa était sur les nerfs et même si Léo pouvait la comprendre – parce qu’on ne pouvait pas dire que la petite fée les aidait vraiment pour le coup –, il trouvait qu’elle baissait quand même rapidement les bras alors qu’elle s’étalait dans un fauteuil.
« Tu sais que c’est juste une petite fille ? » Demanda-t-il sur un ton léger, un sourire sur le visage alors que Déa affirmait que si Dorothy avait envie qu’on s’occupe d’elle, elle n’avait qu’à se téléporter dans ses bras. « Elle ne se rend pas compte de ce qu’elle fait. »
Ou peut-être que si, mais elle ne devait pas se rendre compte que c’était mal. Forcément, ça n’avait rien d’évident, Léo en avait marre de passer son temps à la chercher partout dans la maison de Andrew et Penny (et heureusement qu’elle ne pouvait pas se téléporter en dehors de cette maison), mais il n’allait pas non plus affirmer que si la gamine voulait qu’on s’occuper d’elle, elle devait faire des efforts. Ce n’était pas une soirée évidente, ça non, mais il savait se contenir un peu plus.
« Mais c’est pas grave, je vais bien réussir à gérer. »
S’il devait s’occuper de Dorothy tout seul parce que Déa n’avait plus envie de faire le moindre effort, il le ferait. Bon, il ne savait pas exactement comment, parce qu’il faudrait encore qu’il parvienne à mettre la main sur la petite fille, mais il n’avait pas l’intention de baisser les bras pour autant. Surtout pas au bout d’une simple soirée comme celle-ci… ils n’avaient pas fini s’ils devenaient parent à leur tour.
éa afficha une grimace sceptique quand son fiancé lui assura que Dorothy n'avait pas conscience de ce qu'elle faisait. La sirène, de son côté, était bien loin d'en être aussi certaine. Elle avait quand même le sentiment que la petite s'amusait follement de cette situation et que, pour elle, c'était plus un jeu qu'autre chose. D'accord, c'était peut-être mieux, dans le fond, de l'entendre rire et de lui voir des yeux rieurs que de l'entendre pleurer les yeux chargés de larmes, mais tant pis, Déa était bornée quand elle le décidait, et en l'occurrence, elle se sentait définitivement à bout de nerf. Evidemment qu'elle abandonnait trop vite, elle en avait tout à fait conscience, et il était parfaitement évident que c'était une chose qu'elle regretterait bien vite plus tard, mais à l'heure actuelle, elle ne réussissait juste pas à raisonner de la sorte, pas juste parce que Dorothy lui avait fait perdre patience, mais parce qu'elle avait le sentiment d'être une véritable nullité, en cet instant.
Et le comportement de Léo n'arrangeait en rien la vision qu'elle avait d'elle-même à l'heure actuelle. Pourtant, il ne faisait rien de mal, bien au contraire. Et c'était justement pour ça, en vérité. Léo, comme à son habitude, se montrait tout simplement parfait. Il était exemplaire. Il ne s'emportait pas contre elle alors même qu'elle ne mettait pas franchement de bonne volonté à la tâche, ce qui aurait eu d'excellentes raisons de l'exaspérer. Et par-dessus le marché, il était tout à fait prêt à s'occuper seul de Dorothy si elle décidait de baisser les armes pour de bon. Oh, quelque part, la jeune femme se doutait qu'il avait l'espoir qu'en prononçant ces mots, elle cesse son caprice et retourne à l'ouvrage, mais sur elle, ça eut l'effet l'inverse. Son déplaisant mais ô combien vivace esprit de contradiction ne l'invitait qu'au moindre effort.
-Eh bien très bien, fais ça alors, répliqua Déa, boudeuse, les bras croisés. Et profites-en parce que t'en auras pas souvent, des occasions comme ça.
Pas parce que Penny et Andrew pourraient décider de ne pas leur confier leur fille, ça non, la sirène savait que leurs meilleurs amis avait toute confiance en eux, mais si Déa n'était pas fichu de prendre soin d'un marmot durant quelques heure, comment pourrait-elle le faire toute une vie ? Elle s'était emballée, en parlant de vouloir faire des enfants, mais en vrai, elle était une catastrophe. Ce serait un vrai carnage si on la laissait devenir maman. Même si, en l'occurrence, elle parlait sans vraiment penser ce qu'elle disait. Mais pour avoir un enfant, sûrement faudrait-il qu'elle cesse d'être une enfant elle-même, et clairement, au regard de ce qui était en train de se passer, ce n'était pas gagné du tout.
Leopold espérait bien que Déa allait revenir sur ses propos, qu’elle allait parvenir à se calme et ne pas s’énerver contre le comportement de Dorothy. Même si, évidemment, ça n’avait rien d’évident de s’occuper d’une petite fille qui pouvait se téléporter, et qui semblait prendre plaisir. Léo trouvait ça difficile aussi, bien évidemment, mais il prenait sur lui. Parce que leur filleule était adorable en temps normal, qu’il avait envie de prouver qu’il était capable de s’occuper de la fille de son meilleur ami. Il comprenait que Déa était sur les nerfs, bien évidemment, mais il espérait quand même lui faire comprendre qu’elle devait se calmer, qu’elle devait prendre sur elle. En affirmant qu’il pouvait gérer tout seul, il se disait qu’elle allait simplement se contenter de se rendre compte que ce n’était rien tout cela et ils allaient tenter de s’en sortir ensemble.
Même si, en un sens, Léo n’était pas non plus au point d’avoir envie d’obliger Déa à gérer la situation. Si jamais elle n’avait vraiment plus envie de faire des efforts, il n’allait pas la forcer. Et visiblement, elle n’avait pas spécialement envie d’en faire. Bon, Léo n’appréciait pas réellement de voir sa fiancée se rembrunir comme elle faisait, croisant les bras en affirmant qu’il n’avait qu’à faire ça donc, gérer la petite tout seul. Il n’avait aucune envie qu’ils se prennent la tête et il espérait bien d’ailleurs parvenir à convaincre Déa d’être moins… vexée par ses propos. Mine de rien, il commençait à bien la connaître.
Sauf que quand elle reprit la parole, pour affirmer à Léo qu’il devait en profiter parce qu’il n’allait pas avoir souvent des occasions comme cela, Léo savait bien qu’elle ne parlait pas seulement de la fille de leurs meilleur.es ami.es. C’était plus général. Leopold se trompait peut-être, mais il ne pensait pas que ça soit le cas. A moins qu’il ne le prenne trop personnellement sans doute.
« Tu entends quoi par le fait que je n’aurais pas souvent l’occasion ? » Demanda-t-il, peut-être un peu sèchement.
Il pensait avoir compris ce qu’elle voulait dire, mais Léo avait envie qu’elle se montre plus explicite, qu’elle lui dise plus franchement ce qu’elle était en train de lui dire. Même si clairement, il se doutait que ce n’était pas quelque chose qu’il allait apprécier entendre, tout en se doutant bien évidemment du fait que la situation n’était pas idéal, que Déa était sur les nerfs et qu’elle pouvait sans aucun doute dire des choses qu’elle ne pensait pas vraiment. Ou alors, tout cela mettait en avant le fait qu’elle pensait certaine chose, au bout du compte. Léo ne savait pas trop, la seule chose qu’il savait c’était que cet instant précis n’était pas idéal, qu’ils n’étaient pas au meilleur de leur forme et qu’ils devaient parvenir à gérer cette petite fille qu’il espérait ne pas prendre trop de plaisir à les faire tourner en bourriques quand même.
éa avait bien conscience du fait que les mots qu'elle avait prononcer n'allaient pas recevoir un accueil des plus agréables, mais c'était justement le but de la manoeuvre, à la vérité. Elle le regretterait plus tard, mais à l'heure actuelle, elle était sur les nerfs, et elle avait envie, inutilement, de bousculer Léo, de le blâmer pour ce dont elle était pourtant la seule responsable. La sirène était allée trop loin, elle le savait, mais il était encore temps de faire marche arrière. Il fallait qu'elle fasse marche arrière, même. Il le fallait, effectivement, mais au moment de reprendre la parole, ce ne fut absolument pas pour apaiser les tensions entre eux. Le fait est qu'elle n'avait pas apprécié avec quel ton sec le jeune homme s'était adressé à elle, même si elle comprenait qu'il soit vexé, et c'était un cercle vicieux. Elle se sentait mal, et plus elle mettait mal les autres, plus elle se sentait mal et avait besoin de mettre mal les autres. On n'en voyait jamais le bout, somme toute.
-T'as très bien compris ce que je veux dire, répondit-elle alors d'un ton direct, sans chercher à s'excuser ou à y mettre les formes.
Pourtant, même là, elle ne le pensait pas vraiment. Cette affirmation reflétait évidemment certaines de ses peurs inconscientes, notamment celle, présente depuis le tout début, de ne pas être une bonne mère... Mais elle n'avait pas oublié tout à coup le fait qu'elle avait envie de fonder une famille avec Léo. Il restait l'homme qu'elle voulait épouser et qu'elle voulait voir devenir le père de ses enfants. Elle l'aimait, plus que tout, mais jusqu'ici, quand elle avait visualisé leur vie de famille, tout se passait comme sur des roulettes, réellement. Et tout allait bien dans le meilleur des mondes. Mais là, elle avait affaire à un cas très concret, et là... Elle se sentait dépassée, elle se sentait nulle, et elle ressentait le besoin de le faire payer à la terre entière.
-Tu me vois, franchement, devenir maman ? Je peux pas passer deux secondes avec un gosse sans péter un câble. Comment veux-tu que je devienne maman ? Elle prit une grande inspiration. J'étais conne de te faire croire que j'étais capable de... tout ça, vraiment trop conne. J'aurais pas dû te faire miroiter une jolie petite vie de famille... ça sert à rien.
Et autant qu'il le sache tout de suite. Ainsi, s'il devait revenir sur sa demande en mariage, elle ne le lui reprocherait pas. Bien au contraire, même, elle comprendrait... Même si évidemment, elle pensait tout cela dans l'impulsion du moment, il ne faudrait évidemment pas longtemps pour qu'elle admette être allée trop loin et avoir simplement flippé... cimme ça pourrait arriver à n'importe qui... sauf qu'avec son sale caractère, ça partait beaucoup trop loin.
Leopold avait conscience qu’il ne devrait pas se vexer si facilement, mais le jeune homme n’appréciait pas réellement ce que la jeune femme était en train de sous-entendre. Il n’aimait pas ce qu’il était en train de comprendre, en effet, parce qu’il comprenait bien trop ce qu’elle cherchait à lui dire, comme elle ne manqua pas de lui préciser d’un ton direct. Leopold se retint de s’agacer encore plus des propos de Déa. Parce qu’il avait conscience que ça n’allait pas les mener quelque part s’il se contentait de s’énerver, même si on ne pouvait pas dire qu’il appréciait les propos de Déa. Parce qu’il comprenait où elle voulait en venir, qu’elle ne voulait plus qu’ils aient des enfants. Bon, dans tous les cas, tout cela n’était pas encore dans l’ordre du jour, ils allaient commencer par se marier ça serait une bonne chose (parce que Léo avait grandement envie d’avoir un mariage qui marchait bien, qui roulait sur des roulettes, qui n’allait pas être un événement comme celui qu’il avait eu avec Jane). Ensuite, oui, forcément, ils avaient parlé de leur famille, du fait qu’ils avaient envie d’en construire une. Que Léo avait envie que Déa soit la mère de ses enfants, tout simplement.
Déa lui demanda alors s’il la voyait vraiment devenir maman, avant de préciser qu’elle était conne – et il n’appréciait vraiment pas qu’elle s’insulte comme elle était en train de le faire – de lui faire miroiter une vie de famille, de lui faire croire qu’elle était capable d’être mère. Et le jeune homme se sentait idiot de s’agacer des propos de sa fiancée, alors qu’elle était juste en train de flipper. Ce qui était compréhensible, quand on voyait le caractère de Dorothy et sa manie à les faire tourner en bourrique.
« Tu n’es pas conne du tout Déa. » Dit-il doucement, en s’approchant de sa fiancée pour poser ses mains sur ses épaules. « Et bien sûr que je te vois devenir maman. » Bon, d’accord, en cet instant précis, on ne pouvait pas dire qu’ils géraient vraiment. Mais Léo se disait que c’était normal de ne pas parvenir à réellement s’en sortir. Et ça n’allait rien à voir. En plus, ils avaient le temps bien sûr, ce n’était pas comme si Déa était enceinte et ils n’avaient pas besoin d’avoir des enfants tout de suite. Au contraire, Léo avait envie de profiter pleinement de sa fiancée avant de devoir la partager. « Déjà nos enfants ne seront pas des petites fées espiègles capables de se téléporter je ne sais où. » Et il ne parlait pas du fait qu’il allait potentiellement avoir des enfants à un moment donné, mais bien des enfants qu’ils auraient un jour. Quoi que puisse penser Déa, lui il n’avait aucun souci à l’imaginer mère. La mère de ses enfants, son épouse, la femme de sa vie. « Et évidemment que ça sera pas facile tout le temps. À ton avis, pourquoi Andrew et Penny ont décidé de s’accorder une soirée ensemble en nous laissant Dorothy. Ils doivent avoir besoin de souffler un peu. » Ajouta-t-il dans un fin sourire, tentant comme il pouvait de rassurer Déa.
éa se rendait bien compte qu'elle allait trop loin, mais elle n'arrivait pas à faire autrement que de forcer le trait. Elle ne savait pas ce qu'elle attendait de la part du jeune homme, qu'il s'énerve, peut-être ? Elle n'en savait trop rien. Dans tous les cas, ce ne fut pas l'option qu'il choisit puisque, à la place, il déposa ses mains sur ses épaules avec douceur et tenta de le rassurer du mieux possible. Elle ne le méritait vraiment pas... C'était aussi une des choses qui l'angoissaient réellement, elle avait le mec le plus génial du monde, cet homme, c'était son idéal, l'incarnation de la perfection à ses yeux, elle avait voulu être avec lui pendant une éternité, elle voulait rester avec lui sa vie tout entière.
Et maintenant qu'ils en étaient là, qu'ils faisaient des projets concrets d'avenir, voilà qu'elle semblait chercher à se saborder. Elle ne se l'expliquait pas elle-même, mais elle s'efforçait presque de tout gâcher. Elle avait peur de ne pas être à la hauteur, tout simplement. Et des moments comme celui-là avaient l'air de le lui prouver. C'est bête, elle aurait voulu que ce soit un genre de crash test, sans forcément se l'avouer. Elle s'était imaginée que tout se passerait à la perfection et les conforterait dans toutes leurs décisions. Ce n'était pas le cas.
Forcément, les arguments de Léo étaient bons, et d'ailleurs, Dea les connaissait déjà, elle savait bien que la tâche était tout de même plus complexe parce que Dorothy était une fée, elle savait que leurs enfants ne seraient pas pareils, elle savait qu'ils avaient du temps devant eux, elle savait... tout un tas de choses, mais elle avait peur de ne pas être prête maintenant, ce qui signifierait qu'elle ne le serait pas plus tard non plus.
-Ouais, OK, t'as raison, soupira-t-elle, qui avait été tentée de le contredire dans un premier temps pour le simple plaisir de le contredire. Mais il mettait de l'eau dans son vin. Il se montrait tendre, doux, agréable... même quand elle était une vraie peau de vache. J'ai peur..., admit-elle après un moment. Je flippe complètement...
Autant l'admettre tout de suite. Tout ça, c'était de l'angoisse, rien d'autre que de l'angoisse. Sa vie changeait, fondamentalement, et même si ces changements ne lui apportaient presque que des bonnes choses, il était normal qu'elle soit angoissée. Léo devait l'être aussi de son côté. D'autant plus qu'il était déjà passé par là, et que ça s'était mal passé pour lui. Au fond, c'était Déa qui devrait rassurer son fiancé, à l'heure actuelle, pas l'inverse. Mais parfois, elle ne pouvait pas s'empêcher de faire autrement, surtout en ce moment, en fait... mais il fallait vraiment qu'elle se calme.
Leopold ne savait pas si Déa allait simplement accepter ses arguments, ou si elle allait chercher à le contredire. Il se disait que c’était possible qu’elle le fasse, parce qu’il voyait bien dans quel état elle se trouvait présentement. Après tout, on ne pouvait pas dire qu’elle était bien objective concernant Dorothy en cet instant précis. Alors, Léo s’était un peu attendu à l’entendre avoir des contres arguments, en se doutant que ce n’était pas forcément de sa faute. C’était juste, qu’elle était dans une situation ou elle perdait pied un peu. Et le jeune homme ne pouvait pas lui en vouloir, ça n’avait rien d’évident. D’ailleurs, lui-même serait bien tenté de le faire aussi. Clairement, ça n’avait rien de simple de s’occuper de leur filleule. Même si, encore une fois, ça ne voulait pas dire que ça allait être aussi difficile vis-à-vis de leurs propres enfants. Qui, on le rappel, n’existaient pas encore, et avaient largement le temps avant d’arriver. Puisque même s’ils en avaient parlé tous les deux, ce n’était pas dans leur projet d’avoir des enfants tout de suite. Ils allaient se contenter d’abord de se marier, ils allaient prendre leur temps tout simplement. Léo avait eu tendance à se précipiter ces derniers temps, même si par instant il avait aussi pris un peu trop de temps. Cela dit, le mariage qui l’avait uni à Jane – enfin, si on veut quoi – était bien trop rapide. Là, Léo avait vraiment envie de prendre son temps.
Déa ne le contredit pas donc, et au bout d’un moment elle lui affirma qu’elle avait peur. Qu’elle flippait complètement. En un sens, le jeune homme le voyait bien qu’elle flippait. Il ne savait pas vraiment comment l’empêcher de flipper, il avait envie d’avoir une phrase parfaite pouvait simplement la soulager. Mais en même temps, le jeune homme se doutait qu’il n’allait pas suffire que de quelques mots pour soulager sa fiancée. Il pouvait lui dire qu’elle n’avait pas besoin d’avoir peur, mais en même temps le jeune homme se doutait bien que c’était plus fort qu’elle. Qu’elle n’y était pour rien, qu’elle ne contrôlait rien.
« Je te dirais bien de pas avoir peur, mais je suppose que ça ne servirait à rien. » Dit-il, dans un fin sourire, en tentant tout de même de dédramatiser un peu la situation. « On a le temps tu sais ? Et si… si tu le sens pas, si tu le sens jamais c’est pas grave. » Parce que c’était ça non qu’il comprenait. Elle avait peur de leur futur, peur de ne pas être prêt un jour pour avoir des enfants. Léo n’était même pas sûr d’être prêt de son côté pour avoir des enfants non plus, il n’avait clairement pas envie de se précipiter. « On va commencer par se marier et on verra d’accord ? » Leopold marqua une pause, avant de reprendre. « Si c’est bien ce que tu veux toujours. »
D’accord, il ne devrait pas douter mais… peut-être qu’elle ne le voulait plus.
ea rendit son sourire à son fiancé quand ce dernier observa que ce n'était pas en lui disant de ne pas flipper que ça allait l'aider ou tout arranger. En effet, ça ne changerait pas grand-chose pour elle. Même rien du tout. Ce n'était évidemment pas contre son petit ami, c'était quelque chose en elle, et qu'il fallait qu'elle travaille, même si ça n'avait absolument rien d'évident pour elle. Donc non, ça ne servirait à rien. Il fallait juste qu'elle prenne sur elle-même, qu'elle respire un bon coup, et qu'elle se rappelle qu'elle n'avait aucun obligation, que le temps ne pressait pas, et que cet épisode finirait par lui sembler comique quand elle s'autoriserait à s'en amuser.
D'ailleurs, Leo, décidément beaucoup trop bien pour elle, le lui fit parfaitement comprendre. Ils avaient tout le temps dont ils avaient besoin. Ils feraient les choses à leur rythme, en fonction de leurs envies, alors il n'y avait vraiment pas de quoi s'angoisser comme cela. Non, il n'y avait pas de quoi. Au contraire, elle devrait profiter, plutôt. Okay, l'expérience baby-sitting n'était pas vraiment folle, mais en attendant, le reste était très bien. En tout cas, elle ne pouvait qu'avoir la certitude que Leo était l'homme de sa vie, elle ne connaissait pas d'homme plus parfait que lui, au point qu'elle regrettait de ne pas pouvoir être aussi parfaite que lui... même s'il ne le lui reprocherait pas, elle le savait. Ils s'aimaient comme ils étaient, et ça ne changerait jamais.
-Oh, Léo...
Déa s'approcha du jeune homme et le serra dans ses bras. Elle s'en voulait vraiment de le faire douter alors qu'il méritait de ne plus avoir que des certitudes dans la vie. Elle ne voulait pas être pour lui une Jane bis, une personne pas fiable, qui le briserait la veille de leur mariage. Elle n'était pas comme ça. Pourtant, Léo était tout ce que Déa avait toujours désiré, il était l'homme de sa vie, c'est tout.
-Bien sûr que c'est ce que je veux. C'est tout ce que je veux.
Tout comme en vérité elle voulait toujours fonder une famille avec lui. Elle voyait leur avenir à plusieurs. Elle avait flippé, parce qu'elle rompait catégoriquement avec ses habitudes, parce qu'elle allait se marier... Ce n'était pas une affaire de doutes, loin de là, c'était juste un constat, celui que sa vie était sur les rails, et même si c'était le meilleur voyage du monde, il n'y avait aucune marche arrière possible. C'était vraiment difficile à expliquer. Elle hésita à s'excuser, mais elle songeait que ça n'arrangerait rien. Alors, après un instant, elle desserra son étreinte et prit une grande inspiration.
-Tu sais, tu es...
Pas le temps de finir sa phrase, Dorothy venait de poper, pile entre ses bras.
Léo n’avait aucune envie de douter, il n’avait pas besoin de douter. Mais en même temps, il n’avait pas envie non plus de presser trop Déa. Il ne voulait pas lui mettre une pression un peu trop grande, qu’elle s’imagine lui devoir quelque chose. Léo n’avait pas envie d’imaginer que c’était le cas non plus, mais en cet instant précis il ne pouvait pas nier qu’il se posait quand même un peu la question. Ils avaient leur temps et il pensait que Déa avait bien ça en tête, mais visiblement elle flippait, elle avait peur de leur futur et c’était quelque chose que le jeune homme n’appréciait pas vraiment de son côté. Il n’aimait pas l’idée que ça puisse lui faire peur, il avait envie que ça coule de source pour elle, comme ça coulait de source pour lui.
Déa ne semblait pas douter et mine de rien, ça lui faisait énormément de bien de l’entendre. La jeune femme vint le prendre dans ses bras. Léo savait parfaitement que Déa l’aimait, il n’avait aucun doute à ce sujet, c’était bien plus sur ce qu’ils allaient faire qu’il ne pouvait pas s’empêcher de douter. Il n’avait pas envie que Déa se force à faire quoi que ce soit pour lui. Leopold afficha un sourire en entendant sa fiancée affirmer que c’était tout ce qu’elle voulait, l’épouser, que ça ne changeait pas. Forcément, ça lui faisait énormément de bien, il n’avait pas spécialement envie que Déa se retrouve à devoir le rassurer, à devoir taire des doutes, mais en même temps ça lui faisait du bien. Non pas qu’il puisse s’imaginer une seule seconde qu’elle puisse l’abandonner non plus… mais forcément, Léo savait que la vie n’était pas toujours évidente.
Sa fiancée desserra leurs étreintes, sans que Léo n’ait eu encore le temps de dire quoi que ce soit, et reprit la parole. Le jeune homme l’écoutait, mais elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Dorothy vint poper dans ses bras. Le jeune homme fit incapable de retenir un petit rire nerveux, c’était idiot sans doute mais il ne s’était clairement pas attendu à ce que la petite fille apparaisse de cette façon.
« Eh bien, tu es là toi finalement ? » Bon, au moins, ils avaient mis la main sur la petite fille, c’était pas mal. Parce que à la base, ils devaient quand même s’occuper de la petite fille, et c’était donc bien plus facile de le faire s’ils pouvaient mettre la main sur elle. « Je crois qu’elle s’amuse vraiment avec nous cette petite. »
Il ne savait pas pourquoi tout d’un coup Dorothy avait décidé d’arriver, mais maintenant il fallait quand même espérer qu’elle n’allait pas disparaître dans la foulée. Heureusement qu’elle ne pouvait pas se téléporter en dehors de cette maison, sinon il ne savait pas comment Penny et Andrew s’en sortirait avec leur fille.
« Je suis… ? » Demanda-t-il alors… parce que oui, forcément, le jeune homme avait quand même envie de savoir ce que sa fiancée était sur le point de lui dire.
ea éprouvait un profond soulagement, à voir ainsi la petite Dorothy dans ses bras, d'autant que cette dernière ne semblait pas vouloir s'évader à nouveau... en tout cas pas pour le moment. Elle était calme, entre ses bras, et semblait juste avoir décidé que c'était le moment pour elle de réclamer de l'attention et peut-être d'être bercée, ce que la sirène faisait, presque mécaniquement. Maintenant que la petite était retrouvée, sa tension retombait tout à coup, et elle se sentait d'autant plus bête d'avoir à ce point paniqué, d'autant que sa petite crise idiote avait également eu le don de faire douter Léo.
Elle n'avait pas le droit de lui faire ça, pas après ce qu'il avait subi à cause de l'autre tarée de Jane Hardwick. Il ne manquerait plus qu'il se mette à croire qu'elle ne voulait pas l'épouser, qu'aucune femme ne l'estimait bon à marier ou elle ne savait quelle autre connerie. Elle aimait Léo plus que tout, elle l'aimait depuis toujours, et elle considérait sincèrement que vivre avec lui, passer le reste de sa vie à ses côtés n'était jamais que dans l'ordre logique des choses... Elle espérait réussir à lui faire oublier les mots qu'elle avait prononcé. Elle était trop impulsive. Elle ne pouvait pas se permettre de parler sans réfléchir comme ça. Elle se maudissait mentalement d'avoir réagi de la sorte.
-Tu es ce qu'il m'est arrivé de plus beau dans la vie, répondit-elle sans hésitation quand Léo, évidemment, attendit d'elle qu'elle finisse la phrase que Dorothy avait interrompue malgré elle (ou pas, avec elle, difficile de savoir) quelques instants plus tôt.
Ce n'était peut-être pas les mots exacts qu'elle avait voulu prononcer, elle devait bien avouer qu'elle n'en était pas certaine du tout... mais c'était l'intention. Sa vie n'avait de sens que parce qu'il en faisait partie. Sans quoi elle serait restée à tout jamais une fille paumée, sans ambitions, courant de lit en lit sans le moindre but, sans le moindre projet. Et ça, elle voulait qu'il comprenne. Elle voulait faire oublier d'office tous les doutes qui s'étaient immiscés en lui à cause de son comportement à la con.
-Le seul regret que je pourrais jamais avoir te concernant, ce serait de te perdre.
Et ça n'arriverait pas, elle ferait tout pour que ça n'arrive pas. Ils étaient tout à fait capable de former un couple marié parfait... et même de fonder une famille quand le moment serait venu. Elle baissa les yeux sur la petite, qui pour sa part venait de fermer les siens. Est-ce que ça voulait dire que c'était la fin de leur calvaire ? Mieux valait ne pas s'emballer trop vite, mais bon...
-En fait, elle est plutôt adorable quand elle est comme ça, dit-elle dans un fin sourire.
Leopold ne devrait peut-être pas réclamer de Déa qu’elle lui dise ce qu’elle avait commencé à lui dire avant que Dorothy ne vienne s’installer dans ses bras, mais en même temps le jeune homme ne pouvait pas réellement s’en empêcher. Il avait envie de savoir et comme il était curieux, il préférait quand même poser directement la question que de se poser la question trop longtemps ensuite. Et quelle réponse elle lui donna… Léo ne put s’empêcher d’afficher un sourire en entendant la jeune femme affirmer qu’il était ce qu’il lui était arrivé de plus beau dans la vie. Le jeune homme ne pouvait pas nier que par moment, il avait quand même tendance à douter un peu trop, mais en même temps on ne pouvait pas dire qu’il avait eu une vie sentimentale très facile. Il avait entièrement confiance en Déa bien évidemment, il savait bien qu’elle n’avait aucune envie de lui faire du mal, mais en même temps il savait aussi que parfois le destin pouvait leur jouer des tours. Il ne devrait pas manquer si peu de confiance en lui, mais ça lui faisait énormément de bien d’entendre de telles mots de la part de sa fiancée.
Et il ne voulait évidemment pas que la jeune femme puisse regretter une seule seconde le fait qu’elle puisse chercher à s’engager dans le temps avec lui, qu’elle puisse lui avoir affirmer qu’ils pouvaient fonder une famille ensemble. C’était quelque chose que Léo avait envie bien sûr, mais il n’avait aucune envie que sa fiancée puisse le regretter.
« C’est vrai qu’elle est mignonne, quand elle est sage. » Et sage, on ne pouvait pas réellement dire que leur filleule l’était pleinement. Oh, elle était adorable quand même, elle était mignonne dans tous les cas, mais elle ne manquait pas de jouer quand même énormément avec eux et de les faire tourner en bourrique. Mais ça semblait passer, ils avaient sans doute fait le plus difficile. Enfin, ils n’étaient pas à l’abris qu’elle décide encore de les faire tourner en rond, et qu’ils se prennent la tête… mais Léo ne pensait pas. « C’est plus facile comme ça quand même… » Il ne savait pas du tout comment ils allaient s’en sortir non plus de son côté, mais en même temps ce n’était pas comme s’ils n’avaient pas le temps de voir venir. En tout cas, le jeune homme n’avait pas envie de se précipiter non plus, ils avaient largement le temps devant eux. Léo s’approcha de sa fiancée afin de s’emparer de ses lèvres. « T’es la meilleure. »
Sans elle, dans tous les cas, le jeune homme ne savait vraiment pas où il serait maintenant et pas seulement parce qu’elle lui avait sauvé la vie, tout simplement parce qu’elle le rendait heureux. Et il allait être le plus heureux des hommes en devenant son mari et quand ils allaient fonder leur famille ensemble. Même si encore une fois, ils avaient largement le temps de voir venir et Léo n’était pas vraiment le plus pressé des hommes.
était quand même très facile de trouver Dorothy adorable quand elle décidait d'être sage. Quand elle était comme ça, sa petite bouille effaçait tous les soucis qu'elle avait engendrés. Ce n'était pas pour autant qu'il fallait les oublier. Déa s'en voulait d'avoir perdu patience, elle s'en voulait d'avoir prononcé des mots qu'elle ne pensait pas une seule seconde, sous le coup du stress et de la colère. Elle n'avait aucune envie que son petit ami s'imagine qu'elle remette tout en question, leur mariage et leur intention de fonder une famille, sous le prétexte que cet épisode de baby-sitting ne se déroulait définitivement pas de la bonne manière. En tout cas, ils avaient évité de justesse une crise inutile, et elle était rassurée, vraiment rassurée, en réalité. Elle savait qu'ils avaient tous les deux leurs insécurités, Léo parce que son précédent mariage (si on pouvait l'appeler comme ça) avait été un véritable enfer. Elle parce qu'elle craignait souvent de ne pas être à la hauteur. Elle avait espéré Léo si longtemps et si souvent... et il était enfin là. Elle n'avait pas la moindre envie de tout gâcher avec ses crises inutiles.
Quand Léo déposa ses lèvres sur les siennes, elle réussit sans mal à oublier tout ce qui l'avait tourmentée et répondit par un sourire. Personne ne saurait la rendre plus heureuse que lui. Il était tout ce qu'elle aimait, tout ce qu'elle voulait, tout ce qu'elle espérait... Et elle espérait qu'il ne l'oublierait jamais, même dans les moments où elle pétait un câble inutilement. Elle ne pensait vraiment pas le mériter quand le jeune homme lui assura qu'elle était la meilleure, mais elle savourait ces mots malgré tout, parce qu'elle en comprenait bien évidemment la valeur, et elle savait qu'il ne mentait pas. Il n'était pas objectif, certes, mais il le pensait quoi qu'il en soit. Et elle, de son côté, pouvait lui rendre le compliment un milliard de fois. Pour Déa, Léo était le meilleur à tout point de vue. Il lui apportait tellement au quotidien. Il le faisait déjà quand ils étaient amis, mais là encore davantage. Elle était la personne la plus chanceuse du monde... parce qu'elle l'avait, parce qu'il était à elle. Parce qu'elle était à lui.
-C'est toi qui me rend meilleure, sourit-elle avant de déposer à son tour ses lèvres sur celles de son fiancé.
C'était vrai, elle avait le sentiment d'être devenue une meilleure personne grâce à Léo, il lélevait, il la tirait vers le haut, et elle espérait que, de son côté, elle réussissait à faire de même pour Léo... même s'il n'avait pas vraiment besoin qu'on le rende meilleur, juste qu'on lui rappelle sa valeur. Dorothy se laissait doucement bercer entre ses bras. Cette petite allait devenir une vraie capricieuse, mais quand même, sa filleule était un vrai cadeau.
Leopold afficha un sourire quand sa petite amie – sa fiancée même d’ailleurs – lui affirma que c’était lui qui la rendait meilleure. Le jeune homme ne voyait pas réellement les choses de cette façon, il ne considérait pas que c’était lui qui rendait Déa meilleure, elle l’était tout bonnement c’était tout. Elle était la meilleure. La meilleure amie qu’il puisse avoir, la meilleure petite amie qu’il puisse espérer, la meilleure femme, la meilleure mère… quoi qu’elle pense, malgré ses doutes, Léo de son côté était sûr et certain de ce qu’il pensait. Elle était la meilleure dans tous les points. Évidemment, c’était normal de douter. Léo ne manquait pas de doute de son côté également, il en avait même énormément. Mais en même temps, il savait qu’auprès de Déa, il n’avait juste aucune raison de s’en faire. Il ne douterait jamais d’elle, des sentiments qu’il avait pour elle, des sentiments qu’elle avait pour lui. Et il savait qu’ils formaient une bonne équipe tous les deux, pour quoi qu’ils veuillent faire.
Le regard de Léo descendit doucement vers la petite se trouvant dans les bras de Déa, qui avait finalement décidée de s’endormir. Quand elle dormait comme ça, définitivement elle était vraiment mignonne. Malheureusement, un bébé ça ne dormait pas constamment non plus et clairement Dorothy ne manquait pas d’avoir un sacré caractère.
« Ça a dû la fatiguer tout cet exercice. » À jouer avec les nerfs de ses deux baby-sitters, elle avait clairement dû user toute son énergie. Surtout à s’amuser à se téléporter ici et là. Franchement, Léo trouvait quand même que Andrew et Penny avaient énormément de force pour supporter tout ça à longueur de journée. Bon en même temps, c’était leur fille aussi, ça devait quand même sacrément aider. « On devrait peut-être la poser dans son lit tant qu’elle dort. À moins que… peut-être qu’on devrait la garder là pour l’avoir à l’œil. »
Léo n’était pas trop sûr de lui. Ils pourraient se contenter de la poser dans son lit pour qu’elle puisse être confortablement installée et fasse tout simplement sa nuit… ou alors, ils devraient peut-être la garder avec eux juste pour être sûr qu’elle ne décide pas de s’envoler ils ne savaient où encore. Bon, en même temps, elle semblait vraiment endormie profondément. Avec un peu de chance, elle n’allait pas du tout se réveiller avant le retour de ses parents. Mais en même temps avec elle, peut-être qu’il valait mieux se préparer au pire. Non pas qu’elle soit vraiment pire… mais elle était capable quand même de leur faire voir des vertes et des pas mures. Elle savait être une sacrée chipie quand elle le décidait. Cela dit, elle semblait vraiment très endormie là. Et qu’est-ce qu’elle donnait le sentiment d’être un petit ange comme ça. Bon, elle l’était bien sûr, un petit ange, mais ce n’était pas toujours si facile de la voir dans cet état.
éa afficha un sourire en coin quand Léo observa que la petite Dorothy avait été sûrement épuisée par tout l'exercice qu'elle avait fourni. C'était bien possible, effectivement. Il était encore trop tôt pour le dire, bien évidemment, mais la sirène songeait que si elle poursuivait sur la même voie, elle deviendrait une sacrée chipie enfant, et un sacré numéro, ado. Ce n'était pas plus mal, il lui faudrait un sacré tempérament pour affronter la vie. Et puis, même si ses parents étaient tous deux assez... raisonnables dans leur genre (encore que leur relation en elle-même était la chose la moins raisonnable du monde en réalité), elle tenait sans doute d'eux. Elle avait du caactère, et c'était une bonne chose, quand bien même c'était une chose plus simple à remarquer et à reconnaître à présent qu'elle dormait à poings fermés et ressemblait trait pour trait à un ange quand quand elle était bien réveillée et décidée à leur en faire voir des vertes et des pas mûres.
En tout cas, si c'était vraiment tous ces efforts qui l'avaient épuisée, tant mieux pour eux, ça voulait dire qu'elle n'était pas prête de se réveiller de sitôt. Déa était moins radicale qu'avant concernant les bébés, elle se voyait même bien en avoir à elle (même s'il lui arrivait de s'angoisser bêtement en certaines occasions), mais il fallait quand même admettre qu'il y avait quelque chose de singulièrement savoureux dans les moments où ils étaient en train de dormir. Pas d'agitation ni de hurlements, juste une respiration profonde et des airs angéliques. En espérant que ça dure. Si Andrew et Penny pouvaient rentrer et retrouver Dorothy exactement ainsi qu'elle était en cet instant, ils réussiraient à passer pour les meilleurs baby-sitter du monde. L'air de rien, ce serait particulièrement satisfaisant.
-On n'a qu'à la mettre dans son lit, et aller vérifier régulièrement qu'elle s'y trouve toujours, suggéra Déa. J'imagine que Penny et Andrew ne la surveillent pas constamment quand elle dort, pas vrai ?
Encore qu'elle ne serait pas forcément étonnée de voir Andrew faire le pied de grue à toute heure du jour et de la nuit, sans vouloir jamais baisser sa garde, vigilant comme pas deux, pas seulement parce que la petite avait des pouvoirs à vous voir tourner chèvre, mais parce qu'il était le mieux placé pour savoir quels dangers terribles planaient d'ores et déjà sur cette pourtant si petite vie. Ridicule et précieuse petite vie. Et puis, si vraiment, ils ne dormaient pas, même quand Dorothy leur accordait un chouias de répit, ça justifierait les cernes manifestes sous leurs yeux, et qui étaient singulièrement imposantes.
Joignant le geste à la parole, elle berça doucement Dorothy jusque dans sa chambre et la déposa avec une immense précaution dans son berceau, comme si elle était susceptible de se casser à tout moment si elle devait ne pas y prendre garde.
C’en était en soit presque perturbant de voir Dorothy si sage tout d’un coup, de la voir s’endormir comme ça et être juste… un petit ange. Perturbant et en même temps, ça permettait quand même d’oublier un peu le fait qu’elle avait eu largement l’occasion de les faire tourner en bourrique tous les deux. Quand elle était comme ça, il était si facile au final d’oublier le fait qu’elle était une petite terreur quand elle le voulait. On pouvait tout simplement… tout lui pardonner, c’était si simple. Et en attendant, Léo devait bien avouer qu’il ne savait pas forcément comment ils devaient s’y prendre maintenant. Il craignait un peu de ne pas faire ce qu’il fallait, de la réveiller, de se retrouver de nouveau dans la situation où ils avaient été précédemment.
Déa proposa qu’ils la mettent dans son lit et qu’ils aillent régulièrement vérifier qu’elle s’y trouvait toujours. Au moins, ils avaient la sûreté qu’elle ne pouvait pas quitter cette maison, ce qui n’était vraiment pas du luxe au vu de son caractère. Après tout, Penny et Andrew ne devaient pas forcément être constamment à la surveiller quand elle dormait, ils devaient en profiter pour… se reposer. Même si ça ne devait pas être vraiment évident.
« Je ne parierais pas là-dessus quand même. Connaissant Andrew, il en serait parfaitement capable. » Commenta-t-il alors qu’ils se dirigeaient tous les deux vers la chambre de Dorothy pour la déposer dans son lit.
Leopold plaisantait… à moitié. Connaissant son meilleur ami, il était sérieux en affirmant que Andrew serait capable de faire le pied de grue devant le berceau de sa fille dans le but de s’assurer qu’elle allait bien. Andrew était… protecteur, c’était dans son caractère. Il l’était avec lui, il l’était avec Penny, il l’était évidemment avec sa fille et par moment, il pouvait être un peu trop protecteur. Cela dit, dans le cas de la petite fée, Léo se disait qu’on ne pouvait pas forcement être trop protecteur, parce qu’elle avait quand même déjà une assez grande épée de Damoclès sur la tête. Léo resta sur le pas de la porte alors que Déa déposait avec précaution Dorothy dans son berceau, un sourire tendre sur le visage. Elle était si belle. Déa évidemment, même si Dorothy aussi était très belle bien sûr. Dans ces moments-là, Léo pouvait aisément retomber mille fois amoureux de sa petite amie. Même si ce n’était pas toujours facile, même s’ils pouvaient douter encore énormément et qu’ils avaient clairement beaucoup de chose à surmonter.
Sans faire trop de bruit, une fois que Dorothy fut confortablement dans son berceau, ils purent rejoindre le salon. Léo ne se retint pas de s’installer dans le canapé du salon de ses amis, poussant un soupire d’aise.
« Je ne veux pas imaginer à quel point ils sont fatigués. Rien qu’une soirée et je suis déjà sur les rotules. » Ça pouvait clairement couper l’envie d’avoir des enfants que de s’occuper de ceux des autres.
éa afficha un sourire amusé quand Léo observa qu'Andrew était en réalité bien capable de veiller au grain sur sa fille et de ne pas fermer l'oeil de la nuit dans le seul but de s'assurer que rien ne puisse arriver à Dorothy. Bon, contrairement à ce qu'une première impression et la mauvaise foi de la sirène pouvaient laisser croire, Andrew était humain, il fallait bien qu'il dorme de temps à autre, comme n'importe quel être humain, mais tout de même, il était sans doute assez proche de la vérité. Car Andrew était quelqu'un d'infiniment protecteur avec son entourage.
C'était une grande qualité par moments (Déa était bien obligée de lui être reconnaissante pour tout ce qu'il avait fait pour Léo après sa tentative de suicide), mais pouvait également être un terrible défaut parfois, notamment quand il décidait de ne plus laisser le moindre espace de liberté aux personnes de son entourage dans l'espoir forcément vain de les préserver. En tout cas, dans le cas de Dorothy, c'était une bonne chose à coup sûr. Elle n'avait même pas encore prononcé son premier mot qu'elle était déjà la cible de tous les individus les plus dangereux de notre terre. En l'occurrence, avoir un père trop protecteur était davantage une bénédiction qu'un mal, réellement. La petite fée avait au moins besoin de cela pour mener l'enfance la plus sereine possible.
Enfin, dans tous les cas, la sirène ne pourrait pas se prétendre être une force de la nature comme l'étaient les parents de la petite. Cette gamine l'avait mise KO en quelques heures seulement, et elle n'avait plus qu'une envie à présent, c'était que les parents de la petite rentrent le plus vite possible, histoire qu'ils puissent tranquillement profiter du reste de leur soirée pour pioncer comme des bienheureux. Quand on affirmait que les gosses avaient le don de pomper toute votre énergie, le mot était encore faible. La jeune femme était tellement épuisée qu'elle se sentait bien capable de s'effondrer directement sur place à l'heure actuelle.
-Ils ont des super-pouvoirs qu'ils nous ont caché pour tenir encore debout, c'est humainement pas possible autrement, répondit Déa avec un fin sourire tout en se blotissant tout contre son petit ami, installée avec lui sur le canapé. C'est peut-être juste l'amour qu'on ressent pour son enfant qui fait ça, ça te permet de réussir des trucs que tu te serais jamais imaginé capable de faire autrement.
Et ça, elle voulait bien le croire. C'était niais, comme constat, mais c'était la vérité malgré tout. L'amour donnait des ailes. Déa était bien placée pour l'avoir constaté, elle l'avait vécu elle-même avec Léo. Il avait révélé d'elle une facette qu'elle ne s'était jamais soupçonnée. Et elle était devenue quelqu'un de meilleur grâce à lui.
L’idée que Penny et Andrew aient des supers-pouvoirs pouvant leur donner la possibilité de ne pas s’écrouler de fatigue avec leur fille était forcément exagérée, mais en même temps en cet instant précis Léo était quand même prêt à croire à peu près à tout tant de son côté il se sentait complètement épuisé rien qu’en aillant passer une seule soirée avec la petite fée. Il se demandait vraiment comment ils faisaient pour s’en sortir au quotient. En tout cas, en cet instant précis, installé dans le canapé avec Déa blottit contre lui, Leopold était capable de simplement s’effondrer de fatigue. C’était à te faire comprendre quand même qu’il valait bien mieux profiter de ta jeunesse avant d’entrer pleinement dans la vie d’adulte en devenant parent.
Mais comme le souligna Déa, c’était peut-être simplement l’amour qu’on ressentait pour son propre enfant qui permettait de tenir le coup comme ça, de réussir à faire des choses que tu ne te sentais pas capable de faire. En soit, ces propos pouvaient sembler bien niais et naïf, mais clairement Léo était plutôt de l’avis de sa petite amie. Après tout il avait quand même conscience que l’amour pouvait faire faire des choses qu’on n’aurait pas cru, des bonnes et de très mauvaises choses parfois aussi. Mais autant se concentrer sur les très bonne chose, le fait que grâce à tout cela Léo avait conscience qu’il avait réussi à s’en sortir au fil des épreuves, au fil des moments particulièrement difficiles qu’il avait vécu.
« Ça doit être ça. » Dit-il des doigts caressant doucement la peau de Déa. C’était évidemment ça, sinon Léo ne comprenait vraiment pas comment son meilleur ami faisait pour tenir le coup. Ou alors, c’était tout simplement qu’ils ne tenaient pas le coup du tout. « Ou alors, ils ne sont plus capables de rien et ils ont décidé de partir pour de bon en nous abandonnant tous les trois ici à notre sort. » Reprit-il dans un ton amusé.
Évidemment, Léo ne pensait pas un traitre mots de ce qu’il venait de dire. S’il y avait bien une chose que le jeune homme savait à cent pour cent, c’était que Andrew serait bien incapable d’abandonner sa fille et Penny. Même lui, il serait incapable de l’abandonner, il le lui avait prouvé à plusieurs reprises. Même s’il y avait certaine chose qui inquiétait Léo concernant son meilleur ami, il savait bien que ce dernier n’abandonnerait pas sa fille.
« Rappel moi quand même d’attendre un moment avant d’accepter de garder de nouveau Dorothy, j’ai besoin de dormir… une bonne semaine avant. » Ajouta-t-il, dans un fin sourire, fermant un instant ses yeux.
Ce n’était qu’une soirée, mais Léo se sentait particulièrement épuisé quand même. Et ce n’était très certainement le début, parce que Dorothy n’était qu’une petite fille. Léo ne savait pas du tout comment ça allait être ensuite, quand elle allait grandir de plus en plus. Il était quand même à deux doigts de plaindre son meilleur ami.
éa sourit de plus belle quand Léo suggéra que Penny et Andrew s'étaient peut-être fait la malle en leur laissant Dorothy sur le dos pour de bon. Bien sûr, ce scénario était absolument impossible. Le couple n'avait déjà pas été capable de s'abandonner l'un l'autre, ce n'était certainement pas pour abandonner leur fille. Ils étaient les personnes les plus dévouées, que ce soit l'un à l'autre ou à leur progéniture, qu'elle ait jamais connues. Par contre, elle voulait bien croire qu'Andrew et Penny aient plus que profité de ce moment de pause loin de leur fille. Qui sait si en cet instant ils n'étaient pas en train de pioncer dans leur coin comme des bienheureux, juste heureux de réparer leur quota de sommeil ?
Elle hocha la tête quand Léo lui demanda de lui rappeler d'attendre un peu pour renouveler l'expérience. Là-dessus, ils étaient bien d'accord. Leurs meilleurs amis ne devraient pas compter sur eux pour jouer les baby-sitter constamment. Bien sûr, c'était un service qu'ils rendraient régulièrement, mais là, ils auraient bien mérité du calme et du repos. Et elle ne risquait pas de contredire complètement son petit ami sur la question. Peut-être que ça devrait les interroger quant au fait qu'ils étaient inadaptés, qu'ils étaient incapables d'avoir des enfants. Mais bizarrement, elle ne le pensait pas, elle ne le pensait plus. Plus du tout. Elle ne savait pas où se situait le déclic, mais elle se disait qu'ils seraient capables. Parce que leur enfant les fatiguerait aussi, les épuiserait, même, mais ils seraient capables de tenir la distance, c'était une certitude. Surtout que leur enfant futur n'aurait que peu de chances d'être aussi difficile que la petite Dorothy.
-C'est pas mal, comme programme. Toi et moi au lit pendant toute une semaine... mais je ne sais pas si on en sortirait si reposés que ça au bout du compte, observa Déa en déposant un baiser au creux de son cou avant de poser sa tête sur l'épaule de son petit ami.
A son tour, elle ferma les yeux... Elle se disait qu'elle aurait été bien capable de s'endormir, et leurs meilleurs amis les auraient retrouvé tous les deux, complètement avachis l'un sur l'autre, et Dorothy éventuellement disparue allez savoir où... Mais un bruit distinct la tira de sa torpeur dans un léger sursaut. Le bruit d'une porte que l'on déverrouille. Leurs meilleurs amis étaient rentrés. Finalement, ils n'étaient pas sortis aussi longtemps qu'ils l'avaient prévu. Ou bien le temps avait-il passé plus vite qu'elle ne l'imaginait ? Difficile à dire. Il était bien possible que le couple n'ait pas été capable de s'éloigner plus que nécessaire de leur fille sans vouloir instinctivement la retrouver... Oui, la parentalité avait l'air de pouvoir vous rendre complètement dingue.
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