Secrets et confidences sont amies des femmes | Iris & Dina

Secrets et confidences sont amies des femmes

Dina ne voyait plus grand monde ces derniers temps. Il faut dire qu’elle limitait au maximum les rencontres pour ne pas avoir de mauvaises surprises. Elle serait vraiment mal si ses pouvoirs décidaient de faire des leurs comme c’était le cas depuis un moment. Elle ne savait pas du tout ce qu’il se passait, mais elle était loin, très loin d’être rassurée. Pour le moment, elle n’avait pas eu de problème en public, c’était surtout chez elle que les choses dérapaient, ce qui était une chance si on voulait, mais elle ne voulait pas prendre de risques inutiles en passant toutes ses journées dehors, à discuter avec le reste des habitants.

Mais elle ne pouvait pas non plus rester totalement isolée. C’était… hors de question. Elle finirait folle sinon. Même si Baptiste rentrait à la maison, (quoiqu’il découchait souvent aussi) on ne pouvait pas dire qu’il lui accordait beaucoup d’attention. C’était parfois à peine s’il remarquait sa présence, comme si elle faisait partie des meubles. Et puis elle ne pouvait pas parler de tout avec lui non plus, même si elle le devrait vu qu’il était son mari. Mais il ne l’était plus que de nom dans tous les cas.

Quoiqu’il en soit, elle avait vraiment envie de pouvoir parler à quelqu’un. Non pas qu’elle ait mille choses à raconter, mais elle se sentait seule, et elle avait besoin de voir quelqu’un de confiance pour avoir un peu de soutien, et d’affection. Elle avait besoin de se sentir considérée. Elle l’était par quelques personnes au village, notamment Cael, mais elle ne pouvait pas se permettre de tout lui dire. Il ne voulait pas voir de la pitié dans ses yeux, ou quelque chose de pire. Et elle ne pouvait vraiment pas lui parler de Baptiste non plus.

Enfin bref, elle avait donc demandé à Iris si la jeune femme était d’accord pour qu’elles se voient. La jeune femme avait accepté, et Dina l’avait invitée chez elle. C’était une des seules personnes qui connaissait presque tout sur Dina. Bon, il y avait certaines choses qu’elle cachait, comme les sentiments qu’elle avait pour Cael, parce qu’étant mariée, elle ne devrait pas aimer un autre homme et aussi le fait qu’elle était une sirène bien sûr. Mais elle avait confiance en Iris, et se confiait souvent à elle, même si Baptiste tentait tant bien que mal de la séduire, elle savait qu’Iris ne lui cèderait jamais. Elle alla ouvrir la porte quand elle entendit sonner et sourit à son amie en la laissant entrer.

« Bonjour Iris, je suis contente de te voir. Installe-toi, fais comme chez toi. Comment tu vas ? »

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Dina était tout de même vraiment contente de pouvoir passer un moment avec Iris. Cela la changerait de son quotidien, un peu morne, et puis, elle tenait vraiment à son amie, alors cela ne pouvait qu’être agréable. Elle espérait que ce serait aussi le cas pour Iris. Elle n’avait aucune envie de se montrer trop intrusive, ou de donner l’impression qu’elle lui forçait la main, mais Iris lui aurait probablement dit si c’était le cas. Elle ne pensait pas que leur amitié soit factice, au contraire. Donc il ne devrait pas y avoir de souci à ce niveau-là.

Et puis, Dina ne souciait vraiment d’elle. Iris avait vécu une douloureuse épreuve, en perdant son époux. Elle avait tenté d’être là pour elle autant que possible, pour l’épauler, la soutenir, sans savoir qu’elle n’en avait pas besoin. Et elle avait encore plus honte de l’attitude de Baptiste qui ne respectait même pas le veuvage de la jeune femme. Il ne respectait rien ni personne de toute façon… Enfin quoiqu’il en soit, Iris allait de mieux en mieux, elle avait pu le voir au fil des jours qui étaient passés depuis, et elle était vraiment ravie de la voir sourire à nouveau.

Elle ne voulait que le meilleur pour elle, et elle préférait la voir heureuse, ou du moins autant que possible, plutôt que de la voir broyer du noir. Enfin bref, quoiqu’il en soit, Dina est vraiment contente de pouvoir passer du temps avec son amie. Elles avaient probablement plein de choses à se dire, ou du moins pour Iris. Dina n’avait rien de très excitant à confier à la myrihande. Ou du moins, rien qu’elle ne pouvait se permettre de dire tout haut. Mais elle aviserait en conséquence, dans tous les cas.

"A merveille, encore mieux maintenant, tu m'avais manqué"

Elle lui adressa un sourire. Elle était contente d’entendre ça, et elle n’avait aucune raison de douter de ses paroles. Il est vrai qu’Iris aussi avait manqué à Dina. Il faut dire que la sirène s’ennuyait vite de ses proches, surtout vu la tête de son quotidien, cela ne lui faisait pas de mal de passer du temps avec les gens qu’elle aimait. Et elle était aussi enchantée de savoir qu’elle allait bien.

"Et toi ? Comment vas-tu ? Raconte-moi tout !"

Tout lui raconter… ce serait vite vu. Dina n’avait rien à dire de vraiment consistant, de très intéressant. Elle ne pouvait pas parler de ses pouvoirs déraillants à Iris, parce qu’elle ne pouvait pas lui dire qu’elle était une sirène. Et sinon… que pouvait-elle dire, que Baptiste était toujours le même ? Qu’elle perdait chaque jour un peu plus d’espoir en leur mariage ? C’était des choses qu’Iris savait déjà. Et elle n’avait pas envie de l’ennuyer avec cela, quand elle savait qu’Iris avait perdu son époux. Elle lui adressa un faible sourire.

« Je n’ai pas grand-chose à raconter tu sais. Disons que… la vie suit son court, il n’y a pas de grand changement à noter. Je suis certaine que tu as plus de choses à dire de ton côté. »

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Dina n’avait aucune envie de se plaindre sur son sort. Iris était son amie c’est vrai, sans doute sa meilleure amie même, mais elle n’avait aucune envie de s’épancher sur ses soucis, qui étaient tous liés à son couple, alors que cela pourrait être pire. Après tout, Iris avait perdu son mari. Certes, cela commençait à faire un bout de temps déjà, mais Dina gardait tout de même une certaine pudeur et n’avait pas envie de paraître indélicate. Elle ne mentait pas non plus en disant qu’elle n’avait jamais été aussi heureuse de sa vie, elle n’oserait pas mentir aussi effrontément à Iris, mais elle gardait tout de même une certaine retenue.

Elle savait qu’Iris était loin d’être idiote, et que lui mentir n’était d’aucune utilité dans tous les cas. Elle était bien placée pour savoir de quelle manière se comportait Baptiste, étant donné que ce dernier n’avait aucune gêne à la charmer. Ce dont Dina avait honte. Elle savait qu’Iris le repoussait, et elle avait confiance en son amie, mais elle aurait aimé que Baptiste jette son dévolu sur quelqu’un d’autre. Quoiqu’il en soit, elle avait plutôt d’entendre son amie lui dire comment elle allait, et s’il y avait eu des changements dans sa vie, en bref, elle avait envie de tout savoir. Enfin, tout ce qu’Iris aurait envie de lui dire, bien évidemment, elle ne la forcerait à rien du tout.

"Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Ta vie a toutes les chances d'être aussi passionnante que la mienne."

Dina n’était pas vraiment de son avis. Sa vie consistait à faire bonne figure aux yeux de tous, comme si tout allait bien alors que beaucoup savaient que Baptiste était un véritable coureur. Sa vie n’avait rien de passionnant, c’était même… vraiment triste, mais bon, elle faisait avec. La seule chose qui lui mettait vraiment du baume au cœur, c’était quand elle était avec Iris, ou avec Cael, même si dans ce dernier cas, cela lui faisait autant de bien que de mal.

"Je mets de l'ordre dans mes affaires, je reprends goût à tout. Jonathan m'aide beaucoup."

Dina lui adressa un grand sourire. C’était vraiment quelque chose qu’elle appréciait d’entendre. Même si Iris avait perdu son époux, elle avait le droit d’être à nouveau heureuse, et c’était vraiment une bonne chose de l’entendre dire qu’elle allait mieux, et qu’elle se sentait mieux. Dina ne comprit pas vraiment le faux double sens de son amie, n’y voyant là que l’entraide entre deux êtres qui souffraient de la perte de la même personne.

« Ça me fait tellement plaisir de l’entendre. C’est bien que vous soyez restés proches tous les deux, vous pouvez vous soutenir l’un l’autre comme ça. »

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Dina ne souhaitait que le bonheur de son amie. La pauvre avait vécu un épisode dramatique, et Dina avait tout fait pour se montrer présente pour elle. C’était normal, elle n’aurait imaginé comment elle aurait fait si jamais Baptiste était mort… quand bien même leur mariage était au point mort, et ne redémarrera probablement jamais, elle ne souhaitait pas sa mort. Elle ne lui souhaitait rien de mal, et une part d’elle-même aimait toujours Baptiste, même si elle était étouffée et profonde, elle était toujours là. Mais bon, il n’était pas question d’elle dans tous les cas, mais d’Iris.

Oui, Iris avait vécu un drame, mais elle n’y était pour rien, à la connaissance de Dina, et y avait elle-même réchappée, alors elle avait le droit de sourire et d’être à nouveau heureuse. Et Dina prenait plaisir à voir que son amie allait mieux. Elle était encore jeune, après tout, elle avait la vie devant elle, et elle ne pouvait définitivement pas porter le deuil indéfiniment, elle ne méritait pas cela. Et elle était certaine qu’Horace ne souhaiterait pas que son épouse soit malheureuse toute sa vie. Au moins, il y avait une d’entre elles qui souriait sincèrement, c’était déjà cela. Dina s’était perdue dans les faux semblants, mais avec Iris, elle tentait de se montrer la plus honnête possible. Même s’il y avait certaines choses qu’elle n’osait pas dire. Craignant le jugement d’Iris, même si cette dernière s’était toujours montrée compréhensive avec elle. C’était surtout que Dina avait du mal à l’avouer d’elle-même.

"Je ne sais pas ce que je ferais sans lui"

Dina lui adressa un petit sourire. C’était une bonne chose qu’elle ait su trouver quelqu’un qui avait la même peine que lui. Elle ne connaissait pas très bien Jonathan, mais n’avait pas eu une mauvaise impression de lui. Elle trouva néanmoins cela un peu étrange que son amie se montre un peu gênée. Dina ne voyait pas les sous-entendus, et ne comprenait pas ce que Iris tentait de lui faire passer comme message.

"Tu vas me trouver horrible mais... Je n'avais jamais ressenti ça... depuis Horace."

Dina était plus surprise qu’autre chose. Elle ne pouvait que comprendre ce que lui racontait son amie. Et elle s’était attendue à tout sauf à ça. Qu’Iris veuille refaire sa vie, elle le comprenait. Et puis, cela faisait un moment que son époux était mort, elle avait bien droit à un peu de bonheur. Mais avec Jonathan, le frère d’Horace. C’était un peu… particulier. Elle n’était pas non plus choquée, et ne trouvait pas son amie horrible, il ne fallait pas exagérer. Mais bon, c’était tout de même un peu spécial. Après, Dina ne voulait pas la juger, surtout quand elle-même n’était pas aussi droite que cela.

« Oh… je vois. Eh bien… je ne m’attendais pas vraiment à cela, mais tu as le droit d’être heureuse. J’imagine qu’on ne prévoit jamais de qui l’on tombe amoureux, et il est logique que ce douloureux évènement vous ai rapprochés tous les deux. Quoiqu’il en soit, je ne te trouve pas du tout horrible… je serai mal placée pour cela. »

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Dina était surprise, évidemment, jamais elle n’aurait pensé qu’Iris retrouve l’amour dans les bras du frère de son époux décédé mais bon… Dina partait du principe qu’on ne choisissait pas de qui on tombait amoureux. Tous les deux avaient perdu un être cher, et ils s’étaient serrés les coudes pour surmonter cette épreuve, cela les avait rapprochés… bon c’était comme ça. Dina était surprise, mais pas choquée. Ce qui serait le cas si elle avait vent de toute l’histoire. Horace n’était pas mort hier, et elle estimait que leurs sentiments étaient récents, alors ce n’était pas si… incorrect que cela. Le pauvre Horace voudrait sûrement que son épouse soit entre les mains de quelqu’un de bien, alors il devait être rassuré que ce soit son frère, de là où il était. Enfin, si seulement…

Quoiqu’il en soit, Dina ne jugeait pas son amie, elle ne se permettrait pas. L’amour, ça ne se jugeait pas. Elle l’était elle-même trop souvent, parce qu’on la pensait trop passive face aux infidélités répétées de son époux, mais le fait est que Dina n’était pas aussi blanche qu’on puisse le croire. Evidemment, elle veillerait à ce que personne ne le sache, et surtout pas Baptiste, mais il n’en restait pas moins que son cœur n’appartenait pas qu’à Baptiste. Disons, qu’il ne lui appartenait plus vraiment. Dina était amoureuse d’un autre homme, et le comportement de son époux, était probablement sa punition pour cela. C’était ce dont elle essayait de se convaincre, pour avoir moins mal mais, ça ne servait pas à grand-chose.

"Je te remercie d'être aussi compréhensive. Et je ne vois pas en quoi tu serais mal placée pour ça, tu es la personne la plus droite que je connaisse"

Dina n’était pas vraiment d’accord avec elle. Elle n’était pas si droite que cela. Certes, elle n’avait jamais trompé Baptiste, et jamais elle ne le ferait, mais elle ne pouvait empêcher ses sentiments pour Cael d’exister, et cela la rendait fautive. Aimer un autre homme que son mari était déjà une preuve d’adultère à ses yeux. Alors non, elle n’était ni droite, ni irréprochable. Elle ne savait pas si elle avait envie d’en parler à Iris, parce que le dire à une autre personne rendrait la chose d’autant plus réelle. Mais Iris était sa meilleure amie, et elle avait eu le courage, et l’honnêteté de lui avouer son histoire avec Jonathan. Alors Dina hésitait.

« Crois-moi. Je ne le suis pas tant que ça. Et je te décevrai probablement, en admettant ce qu’il en était mais étant donné qu’on est dans les confidences… disons que… je n’aime pas que Baptiste… »

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Dina se sentait terriblement mal. Pour elle, son comportement était honteux, peu importe ce que faisait Baptiste, peu importe toutes ses infidélités, il était son époux, elle lui avait juré amour et fidélité. Et si Baptiste bafouait tous les vœux de leur mariage, Dina n’était pas du genre à rompre des promesses qu’elle avait faites. Peu importe la nature de ces dernières. Il est vrai qu’elle ne trompait pas Baptiste, pas physiquement et elle n’irait jamais jusque-là, mais aimer un autre homme c’était déjà beaucoup, déjà trop. Pourtant, elle n’avait rien fait pour cela, ça lui était tombé dessus. Ce n’était pas d’hier, qu’elle avait des sentiments pour Cael, cela commençait à faire un moment, mais elle n’arrivait pas à les effacer.

Dès qu’elle le voyait, elle sentait son cœur s’emballer, ses joues rougir… et son comportement avec elle n’arrangeait rien. Cael était adorable, il était prévenant, gentil, beau… en clair, il était parfait. Il était tout ce qu’il pouvait rechercher chez un homme. Mais un homme, elle en avait déjà un dans sa vie, puisqu’elle était mariée. Alors peu importe la profondeur des sentiments qu’elle avait pour Cael, rien ne pouvait se passer entre eux. Parfois elle avait envie de tout plaquer, d’envoyer Baptiste balader, d’arrêter de tenter de sauver un mariage qui avait déjà coulé et de retrouver le fé. Mais elle ne le faisait jamais, parce qu’elle n’en avait pas le courage. Elle se disait courageuse, parce qu’elle gardait la tête haute face à tout le monde, qu’elle faisait comme si de rien n’était, mais ce n’était pas du courage, c’était de la bêtise. Elle se cachait derrière tout ça, mais elle ne se sentait pas capable de faire autrement.

"Donc, il y a un autre homme. Qui ? Il est au courant ?"

Iris semblait… satisfaite d’apprendre tout cela, alors que Dina était morte de honte. Elle aurait presque préféré qu’Iris la réprimande, lui dise à quel point elle était odieuse, mais de toute évidence, cela n’allait pas arriver. Elle voulait savoir de qui il s’agissait, cela ne servirait de lui cacher dans tous les cas, elle lui en avait déjà dit beaucoup. Est-ce qu’il était au courant ? Elle n’en savait rien. Dina ne lui avait jamais rien dit, mais peut-être qu’il le sentait. Comme Dina sentait que c’était possiblement réciproque, parce qu’elle le lisait dans ses yeux, et parce qu’il y avait une forte connexion entre eux, qui ne trompait pas, mais qu’elle tentait d’ignorer quand elle était avec lui.

« Cael Crimson. Je ne sais pas, je ne lui ai jamais rien dit. Mais je crois… qu’il m’aime bien également. »

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Dina se sentait honteuse, d’avouer cela à Iris. Mais d’un autre côté, une part d’elle était soulagée, de pouvoir partager les sentiments qu’elle éprouvait pour Cael. Elle avait enfin quelqu’un à qui en parler, quelqu’un avec qui partager tout cela. Même si au final, cela ne changerait strictement rien à la situation. Elle ne savait pas ce que Iris en pensait vraiment. Elle n’avait pas été choquée, elle avait juste demandé de qui il s’agissait. Dina ne savait pas vraiment, comment elle devait interpréter la réaction de son amie. Iris était presque… contente d’apprendre que Dina aimait un autre homme. Dina savait que sa meilleure amie avait beaucoup de mépris pour Baptiste, et le fait qu’il tente de la séduire à chaque fois qu’il la voyait n’aidait pas, mais… elle ne savait pas vraiment, elle se sentait de plus en plus perdue, dans cette situation. Elle avait totalement perdu pied, et elle ne maîtrisait plus rien.

Elle espérait qu’Iris pourrait la guider un peu, mais elle n’était pas certaine qu’Iris la pousse vers le chemin le plus chaste, et le plus moral. Pour Dina, il n’était pas question de devenir une femme adultère, et cela ne serait jamais le cas. Peu importe que Baptiste de son côté, n’éprouvait pas le moindre remord à la tromper encore et encore, elle ne voulait pas agir de la même manière. Et encore moins devenir comme lui. Elle ne le supporterait pas. Quoiqu’il en soit, et quoique lui dirait Iris, elle savait que la décision lui reviendrait au final, mais elle savait déjà ce qu’elle allait faire. Strictement rien.

"Alors qu'est-ce que tu attends ? Tu dois lui dire ce que tu ressens ! Autorise-toi à être heureuse ! Baptiste ne mérite vraiment pas que tu te prives pour lui."

Dina baissa les yeux, rougissant légèrement. S’autoriser à être heureuse… oui, peut-être, mais elle ne le pouvait pas. Si elle avait été célibataire, il y aurait longtemps qu’elle aurait avoué ses sentiments à Cael, puisqu’ils ne dataient pas d’hier, mais elle n’était pas célibataire. Baptiste ne se privait pas, elle le reconnaissait, mais elle ne voulait pas jouer au même jeu que lui. Elle le refusait catégoriquement.

« Je ne peux pas. Que Baptiste soit fidèle ou non ne change rien. Moi je le suis, et je ne veux pas devenir comme lui. Je veux pas devenir une femme adultère, ça ne me rendrait pas heureuse. Je me sentirai juste encore plus coupable que je ne le suis déjà. Et Cael mérite mieux que cela. »

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Dina se sentait bien pitoyable en cet instant, et elle était certaine qu’Iris ne devait pas avoir une très haute opinion d’elle en cet instant. Dina avait voulu se montrer sincère envers son amie, mais elle avait la preuve formelle que sa situation était totalement pathétique. Et le pire dans tout cela, c’était que Dina n’avait aucune idée de ce qu’elle était censée faire. Une part d’elle-même continuait d’espérer que Baptiste allait changer, qu’il allait se rendre compte que son comportement n’allait pas, et qu’il deviendrait fidèle. Pourtant, Dina savait bien que cela n’arriverait jamais, mais elle était incapable d’assumer l’échec de son mariage, de le reconnaître. Elle supportait les humiliations qu’il lui faisait subir, mais elle ne pouvait pas assumer l’humiliation de l’échec. Il était pourtant évident qu’elle n’était pas heureuse. Elle ne l’était plus. Sa vie n’avait pas du tout l’aspect qu’elle avait imaginé plus jeune. Elle n’avait rien accompli, rien fait qui méritait la peine qu’elle ait vécu. Son mariage était donc un échec, elle n’avait pas d’enfant, elle ne travaillait pas… c’était un échec total sur toute la ligne. Elle ne savait pas si elle pouvait changer cela, peut-être que oui, mais elle n’était pas sûre d’en avoir le courage.

Néanmoins, elle était soulagée d’un côté, d’avoir dit la vérité à Iris. Elle était la seule au courant, et elle ne comptait pas le dire à qui que ce soit d’autre. Elle avait besoin de ses conseils, de son avis. Cela ne signifiait pas qu’elle ferait ce que son amie lui recommanderait, mais elle aurait au moins une autre vision que la sienne. Un avis extérieur était parfois une bonne manière d’avancer. Parce qu’en ce moment, Dina était complètement perdue. Elle avait besoin qu’on la guide, qu’on la ramène sur la bonne voie, parce qu’elle était certaine de s’en être éloignée.

"Oui, je confirme, Cael ne mérite pas d'être l'amant d'une femme mariée et tu ne mérites pas de devenir une femme adultère, vous valez tous les deux mieux que cela. Tu parles de ton mariage avec Baptiste comme s'il devait nécessairement faire partie de ta vie pour toujours... Mais quand je te parle de te déclarer à Cael, je te parle de quitter ton mari pour lui."

Quitter Baptiste pour Cael… Dina n’allait pas mentir, cette idée l’avait déjà effleurée, mais jamais elle ne s’était sentie de s’y résoudre. Déjà parce qu’il lui restait quelques sentiments pour son époux, et ensuite parce qu’elle n’était même pas sûre que Cael voudrait d’elle. Même si elle avait le sentiment qu’elle ne le laissait pas indifférent, ça ne signifiait pas qu’il voudrait avoir une vraie relation avec elle. Est-ce que Dina elle-même le voudrait ? Elle n’en savait rien. Même si elle était amoureuse de lui, elle ne savait pas si quitter une relation pour s’engager dans une autre serait une chose saine. Pourtant elle était persuadée que Cael ne ressemblerait jamais à Baptiste. Le pire, c’est qu’elle se doutait que cela ne ferait ni chaud ni froid à Baptiste qu’elle le quitte. Il devait la considérer comme un meuble de la maison à présent, au moins, il serait libre. Peut-être que sa fierté en prendrait un coup, mais sinon… enfin bref. Cette idée lui faisait envie, mais elle lui faisait peur en même temps.

« Je ne sais pas si j’en serai capable… »

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Dina se sentait perdue. Quand bien même il y avait beaucoup de vrai dans ce que lui disait Iris, elle ne se sentait pas capable de quoi que ce soit. La sirène avait toujours conclu qu’elle était une femme forte et courageuse, mais aujourd’hui, elle n’était plus si sûre de cela. Certains diront que rester auprès de Baptiste était une forme de courage, mais elle voyait plus cela comme un devoir. Il était son mari, depuis des années, il était donc normal qu’elle soit auprès de lui. Même si elle n’était plus totalement certaine d’en avoir envie. Mais de quoi avait-elle envie exactement ? Dans un monde parfait, Baptiste aurait été un mari fidèle, attentionné, tendre… mais il n’était pas ainsi. Elle n’était pas non plus dans un monde parfait. Pourtant, il y avait bien un homme qui paraissait parfait dans ce monde imparfait. En la personne de Cael.

Mais tout envoyer balader pour être avec lui était un pari risqué. Trop risquer pour elle sans doute. Surtout qu’au final, elle ne savait pas ce que voulait vraiment le fé. Même s’il semblait avoir des sentiments pour elle, ou du moins, qu’il était sous son charme, cela ne voulait pas dire qu’il envisageait une histoire entre eux. Mais elle reconnaissait que parfois, elle se surprenait à se demander ce que serait sa vie, si elle la partageait avec Cael. Mais quand c’était le cas, elle se reprenait immédiatement. Ce n’était pas des pensées à avoir quand on était marié.

"Prends au moins le temps d'y réfléchir, d'accord ? Tout ce que je veux, c'est que tu sois heureuse, et quand tu parles de Cael, je sais que tu pourrais l'être avec lui, je le sens. Ce serait dommage de passer à côté d'une belle histoire, pas vrai ? Dans tous les cas, tu peux compter sur moi, je serai là pour t'aider et te soutenir quoi que tu décides."

Y réfléchir c’était déjà presque y consentir, mais Dina pouvait bien le faire. Elle était reconnaissante envers Iris, et ça la touchait beaucoup qu’elle lui assure vouloir son bonheur. Elle avait l’air de croire que quelque chose était possible avec Cael, et de toute évidence, Iris avait déjà choisi son camp. Mais Dina était toujours aussi peu sure d’elle-même. En tout cas, elle était tout de même soulagée d’en avoir parlé avec son amie. C’était la première fois qu’elle en parlait, et elle sentait que ça lui avait fait du bien.

« Merci, j’ai vraiment de la chance de t’avoir. »

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Dina se sentait tout de même un peu mieux, d’avoir parler de tout cela à Iris. Est-ce qu’elle se sentait plus apaisée, et plus décidée ? Rien n’était moins sûre. Elle avait toujours le sentiment d’être perdue, et qu’éprouver ces sentiments pour Cael était mal, parce qu’elle était mariée. Le comportement de Baptiste ne devait pas la conforter dans ses sentiments… mais elle avait tout de même entendu les mots de son amie, et elle promettait d’y réfléchir. Dina n’était pas certaine de vraiment mériter mieux, parce qu’au fond, elle n’était pas la plus fidèle des épouses non plus. Sur le plan physique, elle avait toujours été irréprochable, et le serait toujours, mais son cœur n’était pas insensible à un autre homme que son époux, cela ne devait-il pas être aussi considéré comme de l’adultère ?

Elle n’en savait rien. Néanmoins, elle devait admettre que la présence de son amie lui était rassurante, et bienfaitrice. Dina était sincère, elle estimait avoir beaucoup de chance de pouvoir compter Iris parmi ses amies. Elle n’était pas proche d’un nombre infini de personnes. Sa nature douce ne lui connaissait pas beaucoup d’ennemis, mais avec le temps, elle avait appris à se méfier des femmes, parce qu’elle ne pouvait s’empêcher de se demander si elles avaient fini par atterrir dans le lit de son mari ou non. Elle savait que ce n’était pas le cas d’Iris, et ne le serait jamais, malgré les tentatives de Baptiste qui ne se décourageait pas.

"Depuis le temps que je te le dis. Et tu mérites de ne t'entourer que des bonnes personnes."

Dina lui rendit doucement son sourire. Elle avait toujours un peu de mal avec la notion de ce qu’elle méritait ou pas. Elle avait tendance à ne pas avoir une image aussi nette d’elle-même que les autres pouvaient avoir, néanmoins, pour une fois, elle acceptait de se fier à leur jugement, au jugement d’Iris. Elle était consciente que les choses auraient pu être bien pires. Dina restait bien entourée, en dépit de Baptiste. Elle avait Iris, Cael aussi. Malgré les sentiments qu’elle avait pour lui, et le fait qu’elle s’évertuait à ne voir qu’un ami en lui, sa présence et son contact lui étaient d’un grand bien, et d’un grand réconfort.

« Ce n’est pas toujours évident, de voir la vraie nature de ceux qui nous entourent. Même quand on pense bien les connaître. Mais je sais pertinemment que tu en fais partie. »

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Dina n’était pas certaine d’être réellement douée pour se faire une idée de la vraie nature des gens, mais elle ne pensait pas se tromper sur Iris. Elle la connaissait depuis des années, et elle avait toujours été d’un grand soutien pour elle, une véritable amie, sur qui elle avait toujours pu compter, et dont elle était plus qu’heureuse de compter parmi ses proches. Evidemment, la sirène était loin de se douter que son amie était capable de préméditer le meurtre de son époux pour pouvoir vivre avec le frère de celui-ci. Jamais une telle idée ne lui viendrait en tête, et jamais elle n’avait eu un seul soupçon concernant Iris.

Elle ne voyait en Iris, qu’une femme douce, attentionnée et forte. Quoiqu’il en soit, elle était sans doute très mauvaise pour ce qui était de cerner ceux qui l’entouraient, mais elle n’en aurait probablement jamais conscience, en ce qui concernait Iris. Néanmoins, elle était tout de même satisfaite, de lui avait parler de tout cela. Elle ne se sentait pas du tout plus avancée, et presque davantage perdue, mais se confier, oser en parler à quelqu’un, elle avait l’impression que cela lui avait fait du bien.

Dina n’avait aucune idée de ce qu’il allait se passer ensuite, elle n’avait aucune idée de ce qu’elle allait faire. Sans doute rien, pour le moment. Dina pouvait être une femme courageuse, dans certaines situations, mais elle ne se sentait pas capable de quitter son mari, elle ne se sentait même pas capable de savoir si elle en avait envie ou non. Peut-être en passant plus de temps à y réfléchir, elle saurait prendre une décision, mais là tout de suite, cela lui était tout bonnement impossible.

"Tu as tout à fait raison, j'en fais partie. C'est pour cette raison d'ailleurs que mes conseils devraient t'être plus précieux que ceux de n'importe qui d'autre"

La jeune femme aborda un petit sourire. Ils n’étaient pas tant que cela à lui donner des conseils, mis à part Iris. Bien sûr, ils avaient déjà été plusieurs à lui dire de quitter Baptiste. Selon des motivations différentes, mais elle n’estimait pas réellement qu’il s’agissait là de conseils. Mais elle acceptait les remarques d’Iris comme tels, cependant. Même si pour le moment, ça ne l’aidait pas forcément à y voir plus clair.

« Oui, tu as sûrement raison. Heureusement que je t’ai, la situation serait bien pire sinon. »

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Dina s’estimait chanceuse, de pouvoir compter sur Iris. Elle pouvait parler avec son amie de tout ceci, sans crainte d’être jugée. Même si elle se jugeait seule, en fin de compte. Elle se sentait mal, de ressentir de tels sentiments pour Cael alors qu’elle était mariée. Peu importe la façon dont se comportait Baptiste. Peu importe la manière dont son mariage tournait. Elle ne pouvait pas se permettre d’être ce genre de femme. Est-ce qu’elle devait quitter Baptiste ? Peut-être, ou peut-être qu’elle devait encore y croire. Elle ne pouvait pas prendre de décision maintenant, en tout cas. Elle y réfléchirait… plus tard. Elle ne voulait rien promettre, parce que Dina se connaissait. Elle ne se voyait pas quitter Baptiste pour Cael. Elle ne se voyait pas quitter Baptiste tout court… Mais elle savait que ce n’était pas le genre de choses que Iris aimerait entendre, alors autant qu’elle n’en dise rien.

"Pour le moment, je n'ai rien arrangé à ta situation. Mais j'ose penser qu'un jour ou l'autre tu pourras effectivement me remercier de t'avoir aidé à t'améliorer la vie pour de bonnes raisons."

Dina pouvait la remercier dès à présent. Ce n’était pas nécessaire que sa vie change. Iris était là, elle l’écoutait, elle la conseillait. Que cela serve ou non, ce n’était pas important, la démarche était plus importante que le résultat, pour Dina. Mais ce n’était pas très grave, si elles ne pensaient pas de la même façon. Quoiqu’il en soit, Dina était aussi présente pour son amie, si elle en avait besoin. Elle pouvait lui parler de ce qu’elle voulait, elle serait toujours là pour l’écouter, et la soutenir. Comme elle avait été là à la mort d’Horace, et pour sa nouvelle idylle, apparemment.

"En attendant, tu sais que tu peux toujours compter sur moi, quoi qu'il advienne."

« Je me sens déjà chanceuse de pouvoir te parler, tu m’aides déjà même si tu ne t’en rends pas compte. Je le sais, et c’est la même chose pour toi. Tu peux compter sur moi, pour n’importe quoi, et n’importe quand. »

Dina voulait être aussi présente que l’était Iris, c’était plus que normal, après tout. C’était le rôle d’une amie, et Iris était sa meilleure amie.

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