Promenons nous dans les bois | Hélio & Cordelia

Promenons nous dans les bois

C’était pile le moment. Cordelia pouvait enfin aller récupérer l’ingrédient qui lui manquait. Il s’agissait d’une plante qui n’était trouvable que pendant les nuits de pleine lune, et Cordelia en avait vraiment besoin. Elle savait évidemment ce qu’impliquaient les pleines lunes, mais bon, elle prenait le risque. Dans tous les cas, elle estimait pouvoir se défendre si jamais elle devait se retrouver face à un loup-garou dans toute sa bestialité. Elle n’était pas une pauvre petite humaine fragile et sans défense, encore heureux.

Cordelia était une femme forte et indépendante. Elle n’aurait jamais pu accepter de ne pas savoir se défendre contre toutes les menaces qui pouvaient se dresser face à elle. Evidemment, elle ne se considérait pas invincible et intouchable, mais il n’empêche qu’elle n’était pas sans défenses, et c’était déjà une bonne chose. Quoiqu’il en soit, elle ne comptait pas non plus prendre de risques inutiles. Même si elle avait besoin de s’enfoncer un peu dans la forêt, elle n’allait pas s’y attarder, elle voulait juste cette plante spéciale et difficile d’accès mais aux nombreuses vertus et utilités. Cordelia pourrait en avoir besoin pour de nombreuses potions, y comprit pour les expériences qu’elle menait pour le compte de Dean.

Elle était contente, les choses avançaient, pas aussi vite qu’elle le voudrait, mais elle pouvait tout de même noter une évolution, et c’était tant mieux. Il n’y avait rien de pire que stagner. Cordelia n’était pas une femme qui se contentait de ce qu’elle avait, elle voulait aller toujours plus loin, et elle partageait ce trait avec son mentor, c’est d’ailleurs pour cela qu’elle se retrouvait totalement dans le projet qu’il avait, et qu’elle l’aidait avec énormément de bonne volonté. Elle espérait que tous ses efforts arriveraient à porter leurs fruits, mais elle était du genre persévérant, et elle n’avait pas froid aux yeux non plus. Tous les moyens étaient bons, et elle n’était pas du genre à avoir peur de prendre des risques, la preuve ce soir.

C’était ceux qui prenaient le plus de risques qui étaient davantage récompensés, cela pouvait se vérifier partout. Enfin bref, Cordelia marchait tranquillement dans la forêt. D’un pas assuré mais pas précipité, cela ne servait à rien de faire un boucan du tonnerre, ni même de courir. Pour le moment, elle ne sentait aucune menace autour d’elle, et elle préfèrerait que cela reste comme ça. Elle n’avait pas vraiment envie de devoir engager un combat. Même si elle savait se protéger et se défendre, elle préférait que sa petite escapade nocturne se passe sans encombre.

Un sourire se dessina sur ses lèvres quand elle aperçut ce qu’elle était venue chercher. Elle s’accroupit sur le sol et coupa minutieusement et délicatement la plante avant de la mettre dans la petite sacoche qu’elle avait apportée avec elle. Occupée dans sa tâche, elle sentit tout de même une présence se rapprocher d’elle. Elle n’entendait rien, mais elle sentait tout de même quelqu’un, ou quelque chose approcher. Elle finit se qu’elle avait à faire calmement, avant de se redresser tout en douceur et se retourner. Elle trouva un homme qui lui faisait face. Elle l’observa, en tout cas, ce n’était pas un loup, et ses traits étaient beaucoup trop parfaits pour qu’il soit humain, ou si c’était le cas, il avait été sacrément gâté par mère nature. Alors quoi, un vampire ? Probable, mais pas sûr. Loin d’être impressionnée, elle lui lança un sourire malicieux.

« Alors mon trésor, on s’est perdu ? »

black pumpkin

Promenons nous dans les bois

Cordelia avait toujours été une effrontée, elle n’avait pas vraiment peur du monde extérieur. Pourtant elle savait pertinemment qu’il était dangereux, et qu’il y avait certaines situations dans lesquelles il valait mieux ne pas se trouver. Elle avait beau être une sorcière, elle n’était pas invincible. Elle était en mesure de se défendre, mais une créature était capable de prendre le dessus sur elle. Mais elle s’estimait tout de même assez puissante pour pouvoir faire face à n’importe quel danger. Et puis, elle savait aussi que c’était en prenant des risques que l’on avait les meilleurs résultats. Et la pleine lune ne l’effrayait pas plus que ça, même si elle ne comptait pas trop s’attarder non plus.

Mais là, les choses étaient tout autre, étant donné qu’elle avait de la compagnie. Et quelle compagnie. Elle ne connaissait pas cet homme, et elle ne l’avait jamais vu. Elle s’en serait souvenue. Un tel physique ne s’oubliait pas. Et pourtant, Cordelia en avait fréquenté des hommes. Par intérêt ou par plaisir, et très peu avaient été aussi plaisant à regarder que celui-là. Elle ne savait qui il était, ni ce qu’il voulait, mais elle estimait qu’il s’agissait de détails. S’il n’avait pas encore attaqué, c’est peut-être parce qu’il n’avait pas l’intention de le faire. Mais elle comptait tout de même rester sur ses gardes. Sait-on jamais.

Elle se sentir observer, détailler, et elle le laissa faire volontiers. Ça ne la dérangeait pas de toute façon, peut-être l’analysait-il, si cela pouvait lui faire plaisir, qu’il le fasse. Elle restait tout de même curieuse de savoir ce qu’il était. Elle ne pouvait pas le deviner comme ça. Certains signes ne trompaient pas, certes, mais toutes les créatures arrivaient à se dissimuler dans la foule, sinon ils auraient de sérieuses difficultés à passer inaperçus, et à ne pas se faire dézinguer par ceux qui cherchaient leurs têtes.

« Je ne me perds jamais. »

Oui, elle se doutait bien qu’il n’était pas perdu. Il n’avait pas du tout l’air de l’être. Peut-être un habitué des bois, un ermite. Avec une gueule pareille, ce serait tout de même dommage qu’il se cache un peu trop. Néanmoins, Cordelia continua de l’observer d’un œil curieux et amusé. Elle était sortie pour trouver quelques herbes spécifiques, et elle avait semble-t-il trouver un spécimen bien plus plaisant et amusant.

« Ce n’est pas vraiment prudent de se promener une nuit de pleine lune dans la forêt. »

Il avait raison, ça ne l’était pas. Et Cordelia n’avait aucune envie de tomber sur un loup, mais il fallait savoir prendre des risques. Elle glissa ses mains derrière son dos et s’approcha de lui, tout en lui tournant autour lentement, comme pour le jauger. Elle n’arrivait pas à déterminer à quelle espèce il appartenait, mais elle était certaine qu’il n’était ni humain ni loup. Et peu probable que ce soit un sorcier, elle pensait tous les connaître. Elle s’appuya contre son dos et susurra doucement contre son oreille.

« Je n’ai pas peur du grand méchant loup. Surtout s’il est aussi plaisant à regarder que toi. »

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Cordelia s’amusait totalement avec cet inconnu, dont elle n’avait toujours pas déterminé l’espèce, même si elle avait exclu quelques possibilités. Est-ce que c’était vraiment important ? Oui et non. Etant donné qu’il n’avait pas l’air menaçant, ni agressif (pour le moment) elle n’avait pas besoin de se remettre en mémoire tous les moyens qu’elle aurait à disposition pour se protéger de son interlocuteur. Ce qu’il y avait à retenir, c’est qu’elle était d’humeur joueuse, et quelque chose lui disait que son nouveau compagnon de fortune l’était aussi. Du moins, elle l’espérait, elle serait fortement déçue si cela ne devait pas être le cas.

Elle le trouvait particulièrement séduisant, ce qu’elle lui avait dit. Elle n’avait pas forcément honte de l’avouer, elle n’était pas du genre timide, ou prude. Cordelia était une séductrice dans l’âme. Avec les hommes, avec les femmes, avec tout le monde. Qu’elle désire quelque chose de charnel ou non n’avait pas vraiment d’importance. Elle séduisait tout le monde, parce qu’il était ensuite bien plus simple pour elle d’obtenir ce qu’elle voulait. Elle savait qu’elle avait des atouts certains, et ce n’était pas de la prétention que de le reconnaître. Il est vrai qu’elle avait une assurance affirmée, et qu’elle était la dernière à se dévaloriser, mais en même temps, quand on savait ce qu’on valait, il était juste honnête d’en faire part.

« Ça tombe bien, je ne suis pas vraiment un grand méchant loup. T’es pas trop mal non plus, faut reconnaître. »

Pas trop mal non plus… elle appréciait le compliment, même si elle aurait préféré quelque chose d’un peu plus direct. Comme beaucoup, Cordelia aimait qu’on la brosse dans le sens du poil, et elle ne disait jamais non aux flatteries. Elle aurait cependant préféré qu’il dise qu’il la trouvait magnifique, radieuse, somptueuse… bon d’accord, elle en demandait peut-être un peu beaucoup, mais elle pensait sincèrement mériter tous ces qualificatifs.

« Et de quoi as-tu peur alors ? Les loups ne sont pas grand-chose en ce bas monde, il y a des choses bien plus… dangereuse. »

Tiens donc, il était un vampire. Est-ce que Cordelia avait peur ? Non, pas vraiment. Les vampires étaient des créatures puissantes, et imprévisibles, mais elle avait plus d’un tour dans son sac, et elle maîtrisait très bien la magie. Elle ne savait pas s’il avait dans l’idée d’en faire son repas, mais si c’était le cas, ils n’allaient plus si bien s’entendre tous les deux. Mais bon, pour l’heure, elle préférait rester dans le jeu, elle n’avait pas de raison de changer son fusil d’épaule, et cet homme lui plaisait bien trop pour cela.

« Tu apprendras, monsieur le vampire, qu’il en faut plus que des crocs aiguisés pour m’effrayer. Surtout que je ne pense définitivement pas que cela te rend plus effrayant. Au contraire… Je n’ai pas peur de grand-chose. Parce que j’ai appris à me défendre, de manière plus ou moins efficace, je ne suis pas invulnérable bien-sûr, mais je suis loin d’être sans défenses. Et si tu veux tout savoir, la magie est mon alliée la plus fidèle. »

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Cordelia était donc en présence d’un vampire, ça ne l’effrayait pas plus que ça. Elle savait qu’elle n’était pas invincible, mais elle était capable de se défendre contre un vampire, et en plus de cela, il ne lui semblait pas agressif. La situation ne l’effrayait pas non, en fait, elle avait plutôt tendance à la trouver excitante. Elle n’avait aucune idée de ce qui allait se passer par la suite, comment les choses allaient se terminer, mais ça n’avait pas grande importance. Elle appréciait beaucoup cet échange fortuit. D’autant plus que ce « jeune » homme était particulièrement à son goût.

Il était possible qu’il finisse par se décider à l’attaquer, mais elle pensait pouvoir faire en sorte de le repousser. Et honnêtement, elle espérait que les choses n’en viendraient pas à ce stade. Elle ne voulait pas se battre avec lui, elle préférait que leur conversation reste sur une note comme celle actuellement. Il y avait une atmosphère mystérieuse, un brin dangereux et une touche de séduction. Ce qu’elle préférait, en soi. Cordelia avait toujours été une séductrice dans l’âme, tout le temps, avec tout le monde. C’était dans sa nature. Pas forcément pour obtenir un rapport charnel derrière, mais parce qu’elle aimait séduire. Rajouter du piquant était donc une excellente chose.

« Oh une sorcière ? J’adore les sorcières… vous avez un goût tout à fait particulier. »

Cordelia afficha un léger sourire, pas vraiment étonnée qu’il ait deviné qu’elle était une sorcière. Il faut dire qu’elle ne le cachait pas, même si elle ne l’avait pas spécifié explicitement. Mais le vampire était un homme intelligent, alors il n’y avait absolument rien d’étonnant à tout cela. C’est aussi ce qu’elle avait espéré. Elle ne se sentait pas plus effrayée qu’au début, quand il allait de son petit commentaire. Elle se doutait qu’il laissait planer le doute exprès. A dire vrai, elle ne serait pas capable de dire si le sang des sorciers était différent de celui des humains, mais elle n’avait pas spécialement envie qu’il lui donne la réponse, pas pour le moment.

« Et qu’est-ce qu’une sorcière aussi magnifique que toi fais dans les parages ? »

Son sourire se fit plus grand, elle appréciait l’entendre lui dire qu’elle était magnifique. Parce que ce n’était que stricte vérité. Tant pis si cela faisait hautain, et vaniteux, mais la fausse modestie il fallait arrêter au bout d’un moment. Cordelia avait toujours eu conscience de son apparence, et du fait qu’elle avait été gâtée par la nature. C’était un fait. Elle était une femme magnifique, et en plus de cela, elle savait se mettre en valeur, et avait l’attitude qui allait avec. Donc il n’y avait absolument rien à lui reprocher sur ce point. Elle observa l’homme face à elle puis doucement, elle leva la main et glissa ses doigts sur sa joue. Elle avait déjà touché des vampires de nombreuses fois, mais le contact de leur peau était toujours particulier, et agréable en un sens. Ce n’était pas si différent des humains, mais c’était tout de même légèrement plus froid, et plus lisse.

« Je suis venue récupérer des plantes qui ne sont visibles que les nuits de pleine lune. Et toi laisse-moi deviner… tu avais dans l’idée de te trouver une veine à sucer ? »

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Il n’avait pas été prévu, dans les plans de Cordelia qu’elle tombe sur ce charmant vampire, mais elle estimait que les choses auraient pu être pires. Pour le moment, il ne se montrait pas agressif, et elle ne s’en plaignait pas. Même si elle pensait pouvoir être capable de s’en défaire, elle préférait ne pas avoir à lutter. Alors bon, pour le moment, ils jouaient un peu et ce n’était pas désagréable, elle devait bien l’avouer. Cela faisait un peu d’animation, et l’imprévu avait parfois du bon. Mais elle restait tout de même un tant soit peu sur ses gardes, après tout, on n’était jamais trop prudent, elle en savait quelque chose.

« Si la question que tu te poses c’est si j’ai faim au point de sauter sur la première âme en peine que je crois… sache que ce n’est pas le cas. J’aime simplement me promener, et si j’ai éventuellement l’occasion de faire de belles rencontres… je ne dis jamais non. Même les soirs de pleine lune, j’aime bien prendre de risques. »

Elle avait quelques doutes sur sa version, mais bon… pourquoi pas. Non pas que tous les vampires étaient toujours à la recherche d’une proie, elle en connaissait assez pour dire que ce n’était pas le cas, mais un vampire seul dans la nuit en pleine forêt, c’était tout de même un peu suspect. Mais bon, elle lui laissait le bénéfice du doute. Après tout, ce n’était pas bien important, c’était une simple question posée par curiosité. En même temps, s’il cherchait à se nourrir, il aurait plus vite fait d’aller au village, peu de gens se baladaient en forêt durant une nuit noire.

« Je suppose que tu n’as pas peur du danger non plus toi. »

Non, ce n’était pas quelque chose dont Cordelia avait peur. Le danger faisait partie de la vie, et il n’y avait pas de puissance si on n’acceptait pas de se mettre dans des situations périlleuses. Au moins un minimum. Alors non, elle n’avait pas peur du danger. Cette peur était stupide en même temps. Ce n’était pas parce qu’on craignait le danger qu’on l’évitait. La peur n’était en aucun cas un système de défense, c’était surtout un paralysant.

« Peur ? Je n’ai pas peur de grand-chose trésor. Et le danger n’en fait pas partie. Je trouverai plutôt que cela a un petit côté… excitant. »

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