La nuit est à nous [pv Ely <33]

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ristan avait eu l'habitude que tout, absolument tout dans sa vie se passe exactement comme il l'avait planifié. Certes, il y avait eu quelques ombres au tableau, comme lorsque Ely s'était entichée d'un bête abruti qui au bout du compte avait fini par la mordre, mais finalement, ça avait été un mal pour un bien, puisque de cette manière, lui et Hope avaient pu devenir des buveurs de sang à leur tour. Non, rien de dramatique à signaler, dans l'absolu. Mais récemment, on ne pouvait pas exactement dire que c'était la même chose. A force de chercher en vain Hope, il avait fallu se rendre à l'évidence : elle ne reviendrait pas... Le trio se changeait en duo, et ce n'était pas simple à vivre pour le frère et la soeur, même si le temps apaisait la douleur et avait le don de la rendre... plus supportable. Mais comme un malheur n'arrivait jamais seul, le duo devait faire avec la perte de leurs pouvois.

Le jeune homme supportait très mal de se retrouver avec des sensations toutes humaines qu'il avait rapidement rejetées dans son inconscient. Et les aptitudes vampiriques qu'il avait perdue (même si certaines lui restaient, fort heureusement) lui manquaient terriblement, par la même occasion... Mais il n'était pas question de se laisser abattre pour autant. Ses pouvoirs, il les récupèrerait, d'une manière ou d'une autre, et en attendant, il comptait bien ne rien changer à son train de vie.

Tristan n'avait plus grand-chose à faire au repère des vampires, de fait, mais ce n'est pas ce qui arrêtait le jeune homme. Il avait retrouvé ses vieilles habitudes, traîner dans ces parages en faisait partie. Il ne voyait pas pourquoi il s'en priverait sous prétexte que ses pouvoirs avaient diminué, ça ne changeait pas le fait qu'il était techniquement mort et que son coeur ne battait plus, alors ça n'avait pas tant d'importance. Et il n'était pas seul. Il était accompagné de la plus belle, de la plus sublime des compagnies, celle qui éclipsait toutes les autres quoi qu'il advienne. Il avait espéré qu'ils trouveraient un certain divertissement, mais les lieux, à cette heure de la nuit, étaient étonnamment déserts. Au fond, ce n'était pas plus mal, ils avaient l'endroit rien que pour eux, et ce n'était certainement pas Tristan Johns qui songerait à s'en plaindre.

-On dirait que le repère des vampires nous appartient pour cette nuit, observa Tristan avec un sourire, qui lui revenait à présent bien plus aisément au quotidien. Le deuil de Hope était fait, il lui restait Ely, sa vie dans la mort, la prunelle de ses yeux, et se consacrer entièrement à elle annihilait tout sentiment négatif. Il se rapprocha de sa soeur, déposa un baiser au creux de son cou, le mordilla légèrement. Comment veux-tu que nous occupions cette soirée ?

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n sourire se déposa au coin des lèvres de Tristan quand Ely observa qu'il savait parfaitement de quelle manière elle aimait occuper son temps avec lui. Il le savait, en effet. Mais d'un autre côté, il y avait mille manières dont ils aimaient occuper leur temps l'un avec l'autre. Le seul fait d'être ensemble, à vrai dire, leur suffisait déjà largement. Mais le buveur de sang avait tout de même une bonne idée de ce qu'elle avait à l'esprit, sans doute la même chose que lui, quand elle déposa ses lèvres sur les siennes avec une gourmandise et une avidité qui ne pouvait définitivement pas prêter à confusion. La luxure serait évidemment au programme, c'était toujours le cas, mais Tristan n'avait pas la moindre envie d'aller trop vite en besogne, loin de loin. C'était même tout l'inverse, il avait davantage envie de prendre son temps. La nuit leur appartenait, et il avait la ferme intention d'en savourer la moindre seconde. Et il se doutait qu'Ely aussi, et elle ne manquait pas d'idées savoureuses afin de pimenter un peu leur soirée.

Son sourire s'élargit quand elle suggéra de leur trouver un partenaire de jeu. Certes, Tristan était ravi de partager cette soirée seul à seul avec sa soeur, mais en même temps, inclure une tierce personne dans leur petit jeu ne signifiait pas qu'ils allaient partager un moment privilégié à deux. Tristan savait parfaitement où Ely voulait en venir. Elle voulait simplement un amuse-gueule, séduire un innocent ou une innocente et le ou la vider de toute substance vitale... rien que d'y penser, Tristan en avait l'eau à la bouche. C'était définitivement le meilleur programme possible.

-Je ne dis jamais non à un petit amuse-gueule, répondit Tristan, ravi de cette perspective. Tu sais combien je suis gourmand.

La vérité, c'est que l'appétit de Tristan s'était réveillé à l'heure où la vie l'avait quitté. Il n'avait jamais été un grand mangeur, mais depuis qu'il se nourrissait au cou de ses victimes, il se découvrait insatiable. Le goût du sang était à nul autre pareil, et le fait de sentir la vie s'échapper du corps de l'autre, c'était indescriptible, c'était jouissif.

-Mais je doute fort qu'on trouve notre partenaire de jeu ici.

Déjà, ils étaient seuls, ensuite, le repère des vampires n'accueillait que des non-victimes, ou bien des victimes périmées de longue date.

-On devrait retourner au village, à la taverne peut-être. Je suis sûr que l'on trouvera bien quelqu'un pour ne pas résister à la perspective d'un trio. Il sourit doucement. Tu as des critères ? Une femme ? Un homme ? Quel âge... ?

Ils faisaient leur marché, oui. Et après tout, pourquoi pas ? De toute évidence, c'était eux qui avaient le contrôle de la situation.

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ristan n'avait aucune difficulté à laisser Ely décider de leur programme (entendre par programme, ici, un être de chair et de sang, cela va de soi). Et pour cause, il savait que quoi que la jeune femme puisse bien décider, il ne pourrait que se satisfaire de son choix. Cela n'avait rien de difficile, ils étaient constamment sur la même longueur d'onde, et en l'occurrence, il avait déjà toujours ce dont il avait besoin : elle était là, auprès de lui, et la perspective d'une nouvelle victime lui mettait d'ores et déjà l'eau à la bouche. Mais, bien sûr, il ne pouvait qu'être pleinement convaincu par son choix. Pour cause, elle s'était choisi des critères qui rentraient parfaitement dans ceux de Tristan. Certes, il n'aurait pas non plus dit nom à un homme, ou à un individu expérimenté, mais il devait bien reconnaître que pervertir la jeunesse pure et fragile avant de lui boire le sang jusqu'à la dernière goutte, ce ne pouvait qu'être idéal.

Une jeune femme, donc, voilà qui lui allait bien. Jolie, oui, il était parfaitement d'accord avec ce critère... Parfois, ils ne choisissaient pas leurs victimes en fonction de leur beauté, mais quand il était question de faire joujou avec, ça paraissait finalement être la moindre des choses. Il fallait satisfaire au plaisir du corps, du palais et des yeux, tant qu'à faire. Tous leurs sens allaient être mis à contribution, autant faire les choses bien. Ely ne le précisa pas, mais Tristan se doutait que suggérer que la jeune femme soit particulièrement belle, c'était tout de même faire qu'elle ne soit pas plus belle qu'elle... Mais au bout du compte, la question ne se posait même pas. Aux yeux de Tristan, aucune femme n'était aussi belle qu'Ely, ni ne pourrait espérer l'être. La seule qu'il ait jamais hissée au même niveau, c'était Hope, mais maintenant, il n'y avait plus qu'Ely, et il n'y aurait plus jamais qu'Ely, quoi qu'il advienne.

-Allons-y, confirma-t-il, ne pensant pas nécessaire de préciser que le programme que leur planifiait sa soeur lui plaisait beaucoup.

Encore fallait-il réussir à le mettre à exécution, cela dit, ce qui n'était pas forcément gagné, à vrai dire. Il ne doutait pas de leur capacité à séduire, plutôt à trouver une proie convenable, car il n'avait pas envie de se rabaisser à n'importe quoi ou n'importe qui juste histoire de. Il en était hors de question. Ils se mirent en chemin vers le village.

-J'ignore si nous trouverons notre compte à la taverne, observa-t-il une fois devant la devanture, ce n'est pas un endroit fréquentable pour les demoiselles pures et innocentes. Mais on ne sait jamais.

S'ils pouvaient tomber sur une cible fraîche, douce et de surcroit alcoolisée, alors ils auraient clairement réussi leur compte.

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n sourire s'afficha au coin des lèvres de Tristan quand Ely lui fit remarquer que si la tâche devait être trop simple, ce serait moins amusant. Il était du même avis. D'aucuns affirmaient qu'il n'était pas bon de jouer avec la nourriture, il ne pourrait pas être moins d'accord. Il trouvait qu'un bon repas gagnait doublement en intérêt si l'on jouait avec. Alors chercher sa cible à l'endroit où on était le moins sûr de la trouver, c'était plutôt un bon plan. Encore fallait-il trouver une cible adéquate, par contre, et ça, ça pouvait être une autre paire de manches, on ne va malheureusement pas se mentir.

Car arrivés dans la taverne, force leur était de remarquer que la faune locale n'avait rien de très alléchante. Bien sûr, le couple pourrait décider de ne pas être trop difficile et de tout simplement se rabattre sur le premier cou venu, mais ce n'était pas ainsi qu'ils aimaient procéder. Ely lui avait mis l'eau à la bouche à la perspective de se délecter du sang d'une victime jeune, pure et innocente, et c'était donc ce qu'il voulait pour lui-même, pour eux deux. Sans compter que ce qu'il souhaitait en guise d'apéritif exigeait de pouvoir satisfaire le plaisir des yeux par la même occasion. Qu'importe, en attendant de trouver chaussure à leurs pieds, ce qu'ils trouveraient forcément, ils pouvaient bien se contenter, déjà, de boire un verre et de trinquer à leur lien, celui des survivants, et à cette soirée, qui promettait d'être exceptionnelle, comme toutes les soirées que Tristan passait en compagnie d'Ely.

Une fois assis au comptoir, et une fois leurs commandes passées, Ely lui souffla quelques mots à l'oreille quelques mots qui ne manquèrent pas de faire leur petit effet. Leur relation était bien évidemment taboue, et le frère et la soeur devaient bien évidemment éviter de s'afficher en public. Oui... mais c'était vraiment, vraiment beaucoup trop tentant. En l'occurrence, qui irait les dénoncer ? Ces poivrots alcoolisés avaient le nez plongé dans leur verre, alors même si ils devaient le répéter, qui les croirait ?

-Alors qu'est-ce que tu attends pour le faire ? suggéra-t-il en lui adressant un regard qui en disait long, ses doigts caressant distraitement et discrètement sa jambe par-dessous le comptoir.

Cette perspective, qui en plus du reste avait un petit parfum d'interdit, était beaucoup trop tentante pour qu'il la laisse passer à la trappe. Tristan ne voyait plus que les lèvres de la belle brune, à présent, quoi qu'il en soit. Si attentif à ces mêmes lèvres qu'il ne vit pas débarquer derrière le bar ce petit brin de femme qui devait avoir moins de vingt ans, une jeune serveuse aussi innocente que l'agneau qui vient de naître... Pour combien de temps, ça.

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l y avait dans le regard d'Ely un désir si brûlant qu'il fallait à Tristan déployer des trésors de self-control pour ne pas lui sauter littéralement dessus. Elle éveillait en lui la passion la plus ardente, ça avait toujours été le cas, et ça avait peu de chances de changer un jour tant elle incarnait la perfection à ses yeux, un trésors de délices et de luxure. Et quand elle mordillait sa lèvre inférieure comme elle venait tout juste de le faire, c'était plus irrésistible encore, il brûlait d'envie de sentir ces mêmes lèvres contre les siennes, leurs langues entremêlées, son souffle contre sa peau... clairement, il aurait bien besoin d'une bonne douche froide en cet instant s'il voulait calmer ses ardeurs. Mais bien loin d'en avoir l'intention, il préférait plutôt s'abandonner complètement à tout ce que leur proximité, leurs gestes et leurs regards l'invitaient à faire.

Totalement obnubilé par la vision de sa soeur, Tristan n'avait pas prêté la moindre attention à la jeune fille qui se trouvait de l'autre côté du comptoir. Quand Ely se rapprocha de lui, il crut bel et bien que c'était dans l'intention de l'embrasser, et sa frustration fut des plus intenses quand elle se contenta de déposer un baiser bien trop chaste sur sa joue... Oui, il était excessivement frustré, mais ça n'allait pas durer longtemps. Car les mots que la jeune femme prononça, avant de venir lui caresser le lobe de l'oreille, si bas qu'il pouvait être le seul à l'entendre, changeait entièrement la donne.

Un sourire aux lèvres, il suivit le regard de la belle brune et la vit, la serveuse. Si elle n'était peut-être pas l'innocence incarnée, elle en donnait tout l'air. Il se dégageait d'elle toute la pureté, toute la fraîcheur et toute l'indécision de la jeunesse. De toute évidence, elle ferait entièrement l'affaire, elle répondait complètement à leurs critères. Oui, le dîner était servi. Et maintenant que Tristan l'avait sous les yeux, il mourait de faim. Entre les avances d'Ely et la perspective de se faire les dents sur cette charmante demoiselle, autant dire que son appétit était à son paroxysme.

-Excusez-moi, mademoiselle, dit-il de son ton le plus charmant et charmeur. Cela fait plusieurs minutes que nous attendons qu'on nous montre notre chambre. Je ne voudrais pas vous presser, mais nous aimerions pouvoir nous reposer un peu. Est-ce que vous accepteriez de nous y conduire ?

Ils n'avaient pas de chambre, mais il n'y avait pas de mal à y aller au culot. La jeune fille était embarrassée, de toute évidence, elle avait le soucis de bien faire, cette pauvre enfant. Alors elle leur demanda de patienter, discuta quelques instants en arrière-salle avec son patron qui sembla la réprimander de ne pas avoir enregistré leur intention de prendre une chambre à l'auberge, comme si c'était son rôle. Fragilisé par le discours de son patron, elle était plus charmate encore, fragile, sensible. Quand elle revint, elle avait une clé à la main, prête à les conduire à l'étage où les chambres se situaient.

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andis que leur doux et naïf futur repas les conduisait jusqu'à leur chambre, le regard passait d'Ely à la jeune femme, de la jeune femme à Ely. Aucune beauté ne transcendait celle de sa soeur, et il était évident qu'il préférence l'arrogance et la sauvagerie pure qui émanaient de celle qui partageait son sang, mais il reconnaissait sans mal l'attrait que la douce et candide serveuse avait sur lui. Les voir toutes les deux, c'était comme observer le jour et la nuit tout d'un coup, et il brûlait de se consumer en l'une et de consommer l'autre. Il sentait l'envie et l'excitation monter d'un cran. Tout se passait très précisément ainsi qu'ils l'avaient désiré, et il était convaincu que la suite serait tout aussi alléchante.

La demoiselle leur ouvrit donc la porte d'une chambre qui ne payait pas vraiment de mine, mais qui ferait parfaitement l'affaire pour ce qu'ils auraient à y faire. Un lit spacieux contre le mur permettait très largement d'y allonger trois personnes sices dernières se collaient l'une à l'autre, c'était donc parfait.

Tristan était prêt à réengager les hostilités, mais Ely le devança, parfaite comme à son habitude. Elle joua la meilleure carte que l'on puisse envisager en cet instant : celle de la compassion. Elle avait déposé une main sur son épaule, et donnait sincèrement le sentiment de compatir à à son sort. Tristan se rapprocha à tour, prenant grand soin de capter à son tour l'atttention de la jeune femme tandis qu'il attrapait sa main dans la sienne.

-Je regrette que vous ayez à subir ça...

D'un geste, il récupéra la clé que la jeune femme tenait dans sa main, elle ne lui opposa aucune résistance. Que ce soit la crainte, le contrecoup, l'intimidation, ou l'attirance encore inavouée, elle se laissait faire. Sans doute parce que c'était à cela qu'elle avait toujours été habituée : ne pas agir... et seulement laisser couler. Tristan s'appliqua à refermer la porte à clé derrière eux et glissa la clé dans sa poche. Avant de se concentrer à nouveau sur la jeune femme.

-Est-ce qu'on peut faire quelque chose pour nous faire pardonner ? suggéra-t-il en glissant subrepticement un main sur sa hanche. Vous pouvez tout nous demander.

C'était rapide, mais ils pouvaient se le permettre... Ils savaient précisément ce qu'ils faisaient, où ils allaient, et Tristan estimait avoir suffisamment bien analysé leur cible pour ne jamais prendre qu'un moindre risque. Il le ressentait, la jeune femme, qui ne réussissait qu'à bredouiller que quelques mots confus, les joues rosissantes, était certes perdue, sans doute un peu mal à l'aise, peut-être, mais fascinée, il le sentait également. Elle ne devait pas être habituée à attirer autant d'attention, ni à ce que l'on se montre si entreprenant avec elle.

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était à se demander si leur jeune proie n'était pas muette tant elle avait peine à s'exprimer, mais pour l'avoir entendue balbutier quelques mots déjà, il savait que c'était faux, et il appréciait d'autant plus de la voir peiner à chercher ses mots et ne pas les trouver. Elle était à leur merci, incapable de leur échapper, et c'était une pensée qui ne pouvait que lui plaire et le faire sourire. Il en était à présent sûr et certain, elle ne se débattrait pas, elle ne s'échapperait pas, elle se laisserait faire, paralysée de peur tout d'abord, peut-être, mais de désir ensuite, il en était convaincu. Il présumait peut-être trop de ses talents, mais l'expérience parlait pour lui, pour eux, après tout. Elle ne disait rien, elle ne bougeait pas d'un pouce, elle leur laissait le champ libre, évidemment qu'ils ne pouvaient que vouloir en profiter. C'était la moindre des choses.

Ely invita en quelques mots leur victime un rien consentante à mettre ses inhibitions de côté tout en frôlant ses lèvres du bout des siennes avant de l'embrasser plus franchement. Tristan prit plaisir à voir de la chair de poule naître sur la peau fine de la jeune ingénue qui certes ne rendait pas son baiser à la buveuse de sang mais ne s'écartait pas et ne semblait pas le vouloir. Elle était timide certes, mais visiblement pas fermée à l'expérience : parfait. Tristan sentait que son coeur battait plus fort dans ces vaines où il brûlait d'envie de planter ses crocs (mais ce serait plus tard, il avait un autre appétit à combler avant cela), et il avait la certitude à présent qu'elle leur était servie sur un plateau d'argent.

Tristan était tout sauf indifférent au spectacle qui se jouait sous ses yeux, bien sûr, et il amplifiait un désir déjà présent avant que ce petit jeu ne commence, et qui s'amplifiait au sens le plus direct du terme. Positionné dans le dos de la jeune ingénue, qui restait les bras ballants sans trop agir (ou pas assez au goût de Tristan tout du moins), il fit glisser ses doigts le long de sa peau laiteuse et se saisit de ses mains pour guider celles-ci sur le corps d'Ely. Il guida une main dans la chevelure brune de sa soeur, l'autre descendit le long de son dos, jusqu'à trouver chemin entre les jambes d'Ely.

Au moment de glisser les mains de la jeune candide sous la robe d'Ely, Tristan crut sentir une vague résistance, mais il y mit bien vite un terme en déposant ses lèvres au creux de ce cou si appétissant. Cette fois, elle lâchait les armes, et il put orienter plus librement les caresses qu'il adressait à sa soeur par l'intermédiaire de sa victime, l'excitation plus que jamais à son comble.

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a belle ingénue était aussi docile et malléable qu'une poupée de chiffon, ce pourrait contrarier Tristan que de ne pas la voir prendre plus d'initiative, mais il n'en était rien, il y avait quelque chose de fondamentalement excitant dans le fait de disposer à leur guise de cette créature autrement bien faite qui était visiblement prête à accéder à tous leurs caprices, peu importe la forme qu'ils prendraient, puisqu'ils en avaient décidé. Bien sûr, c'était idéal, un futur repas parfaitement disposé à les satisfaire, dans l'espoir, certainement, de satisfaire à son tour un appétit qu'elle ne s'était jamais imaginé ressentir avant que le frère et la soeur ne fassent irruption dans sa vie. De rien. Elle continuait de se laisser guider tandis qu'Ely, de son côté, prenait la décision de déshabiller la jeune femme, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus le moindre morceau de tissu pour faire rempart à leurs désirs. Tristan admira avec envie le corps de l'ingénue. Ils l'avaient bien choisi. Elle manquait peut-être de quelques formes pour vraiment être complètement dans ses standards, mais elle restait néanmoins très attirantes, et le rouge qui lui montait aux joues alors qu'elle se retrouvait ainsi dévêtu était en lui-même assez irrésistible.

La jeune femme était toujours aussi intimidée, mais Tristan savait qu'elle n'irait nulle part. Elle ne savait pas où ceci la mènerait, mais manifestement, elle avait envie d'aller jusqu'au bout. Pour cause, elle n'avait sans doute jamais rien connu d'à ce point exaltant au cours de sa vie. Elle devrait se méfier, fuir pour son propre bien, mais l'inconscience de la demoiselle les arrangeait bien. Elle resta là, figée comme une statue de celle, mais excitée, ça se sentait, tandis qu'Ely prenait le plus grand soin de s'emparer de ses lèvres avant de le débarrasser à son tour de ses vêtements, qui étaient bien évidemment de trop. Quand Ely en eut fini, il ne portait plus qu'un sous-vêtement qui ne lui durerait pas bien longtemps, à n'en pas douter. Ely amena l'ingénue à lui, et entreprit de la guider comme Tristan l'avait fait précédemment. Mais la jolie serveuse avait décidé d'être plus entreprenante, et Tristan serait le dernier à s'en plaindre. La demoiselle entreprit de caresser son torse avant de laisser ses mains glisser dans son sous-vêtement pour venir y flatter l'objet de sa convoitise, qui n'avait pas vraiment besoin de ses traitements pour manifester son excitation. Tout en la laissant faire, Tristan l'embrassa langoureusement avant de venir glisser quelques mots aux lèvres de la serveuse. Celle-ci afficha un fin sourire et hocha la tête.

Alors, ainsi qu'il le lui avant intimé à voix basse, ils attrapèrent chacun un bras d'Ely pour venir l'allonger sur le lit, où il lui retirèrent à son tour ses vêtements. Bientôt, ils furent tous les trois nus, offerts les uns aux autres. Tristan invita la serveuse à s'asseoir sur le bassin d'Ely, et elle n'eut rien besoin de lui demander quand elle en profita pour enrober les seins d'Ely de ses lèvres fines. Tristan observait le spectacle sans participer encore, mais non sans s'administrer à lui-même quelques caresses là pour encourager son excitation déjà bien grande.

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es personnes jalouses se gâchaient vraiment la vie. Et surtout, elles n'avaient absolument rien compris à rien. Il n'y avait de sensualité dans le sentiment de possessivité que si celui-ci s'apparentait à un jeu, dans le reste du temps, ça ne pouvait qu'être un handicap qui ne profitait à personne. Tristan aimait Ely d'autant plus qu'elle était libre, et il n'avait certainement pas envie de lui couper les ailes, tout comme il savait que jamais sa soeur n'irait s'amuser à le priver des siennes. Ils savaient ce qu'ils représentaient l'un pour l'autre, ils savaient très bien se le prouver sans se gâcher avec de mauvais sentiments qui n'iraient que tout entacher.

Comme en cet instant. Quelle stupidité ce serait d'être jaloux alors qu'Ely et la candide - pas si innocente - serveuse se livraient à un spectacle sensuel qui aiguisait autant ses sens que son excitation. Il prenait autant de plaisir que s'il prenait directement part à la scène. Le simple fait de voir Ely prendre du plaisir lui en offrait par procuration. La pièce se remplissait progressivement de soupirs et de gémissements, et c'était ce qu'il y avait de plus mélodieux au monde, même s'il souhaitait qu'y succèdent bientôt autre chose, d'autres bruits. Des cris. De plaisir. De douleur. Les deux en même temps. L'idéal serait de mordre la jeune femme pile au moment où ils lui auraient fait atteindre le paroxysme de son plaisir. Ce serait, pour ainsi dire, une véritable apothéose.

Après un moment Ely renversa leur amante du moment sur le dos et se positionna au niveau de sa tête, de sorte que leur jeune victime leur était toute offerte. Tristan se rapprocha, gourmand, avide. Bon sang, ce qu'elles étaient belles, toutes les deux. Certes, la beauté d'Ely transcendait largement toutes les autres, mais leur victime avait en elle ce quelque chose d'irrévérence à peine découverte absolument irrésistible. Tout en toisant son regard, qui le quémandait clairement, il fit durer le supplice, parcourant du bout de ses doigts sa peau frissonnante, s'attardant sur quelques zones érogènes sans pour autant complètement la satisfaire. Mais s'il attisait sa frustration, il augmentait aussi la sienne. Alors, finalement, il se fraya un chemin entre ses jambes et la pénétra sans la moindre modération, sans chercher à faire dans la douceur, appliqué à son propre plaisir, qu'elle semblait tout de même partager, car ses gémissements allaient augmentant à mesure que les mouvements de son bassin s'accéléraient.

Tout en poursuivant son mouvement, il ne regardait pas sa maîtresse mais ne quittait pas Ely des yeux, afin qu'elle puisse lire sur chaque trait de son visage le plaisir qu'il ressentait. Il lui adressa un sourire complice avant de poser ses lèvres sur celles de la serveuse, lèvres qui glissèrent contre son cou. Il sentait le sang pulser contre sa jugulaire. Oh, comme c'était tentant...

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eur belle victime avait abattu toutes ses barrières, renoncé à toute résistance. En cet instant, elle s'abandonnait complètement, inconsciente du danger auquel elle s'abandonnait dans le même temps. Quand le regard de Tristan daignait se détourner de sa soeur pour contempler le visage de la jeune serveuse, il la voyait les paupières closes, les lèvres mi-closes. Il serntait sa respiration s'accélérer, et surtout sentait que les battements de son coeur s'accélérer, lui donnant plus que jamais l'envie de goûter à ce sang qui lui paraissait si délicieux. Ses gémissements de plaisir de plus en plus accentués n'étaient en rien contrôlés, elle s'était rendue vulnérable à leurs désirs, et elle avait bien raison. Quitte à abandonner ce monde, autant le faire dans une explosion de plaisir, pas vrai. Et Tristan préférait largement posséder celles et ceux qui finissaient par s'abandonner complètement. La légère résistance des premiers instants n'était séduisante que si elle ne durait pas. Par ailleurs, Tristan s'estimait bien trop séduisant pour que qui que ce soit soit capable de lui résister trop longtemps - la preuve par l'exemple.

La miss atteignait son paroxysme, ce n'était pas encore le cas de Tristan, mais ça n'avait aucune importance, car il savait très exactement de quelle manière s'y prendre pour y remédier. Son regard se reporta sur Ely, et d'un regard, il ne put que comprendre qu'ils avaient tous les deux la même envie, et il était plus que temps de l'assouvir. Ils avaient été bien assez patients. Ils avaient su, dès l'instant où ils avaient mis un pied dans cette poièce, que cela s'achèverait, inexorablement, dans un bain de sang : le moment était, à l'évidence venu.

Alors, en même temps qu'Ely planta ses crocs dans le poignet de la jeune femme, qui poussa un hurlement de surprise, Tristan vint récolter le sang de la serveuse à son cou. Elle cria, se débattit, mais Tristan, toujours en elle, ne lui laissa pas l'occasion de s'agiter bien longtemps. Très vite, la miss ne prononça plus le moindre son, morte, son regard vide contemplait le plafond tandis que les deux vampires se délectaient encore de ce divin breuvage qu'elle avait mis à leur disposition sans se douter un seul instant que c'était de cette manière que sa vie s'achèverait.

Ce ne fut qu'après un moment, quand il se sentit finalement rassasié (pour le moment) que Tristan leva le regard. Son visage était maculé de sang, mais il ne prit pas la peine de le nettoyer ou de l'essuyer. A la place, il se redressa, en tenue d'Adam, pour se rapprocher de sa soeur et venir l'embrasser à pleine bouche. Le goût de ses lèvres se mêlait au goût du sang de leur victime, et c'était définitivement ce que Tristan avait goûté de plus délicieux dans son existence.

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ela avait été grisant. Le sang de cette jeune femme était délicieux. Celui des vierges l'est bien souvent. Allez savoir pourquoi leur saveur est à ce point unique, mais c'est bel et bien le cas, et c'est toujours autant remarquable que grisant. Tristan ne se lasserait jamais de toutes ces sensations. Il s'en lasserait d'autant moins que la présence de sa soeur rendait toujours ces échanges exceptionnels, à nul autre pareil, et il adorait ça. Leur statut de vampire décuplait chaque sensation, mais la présence de sa soeur les multipliait par cent, voire par mille, il n'y avait rien au monde qui pouvait rivaliser avec cela : rien ni personne, vraiment.

Il recueillait ce qu'il restait encore de sang à la commissure des lèvres d'Ely le temps d'un lent baiser langoureux et gourmant. Ces baisers-là étaient ceux qu'il préférait. Ely et Tristan étaient pour ainsi dire ivres. Ivres du sang consommé, ivres l'un de l'autre. Ces sensations étaient difficilement explicables à qui ne les aurait jamais ressenties. Et tous les autres vampires de la création ne pouvaient pas comprendre pour autant non plus. Ils ne pouvaient pas comprendre car eux-mêmes ne ressentiraient jamais cela non plus... Il leur manquait cette connexion unique qui n'existait qu'entre Ely et Tristan. Ils avaient quelque chose de spécial, quelque chose d'unique. D'accord, c'était plus que présomptueux que de le dire, mais c'était une chose dans laquelle Tristan croyait vraiment, et c'était le genre de choses qu'Ely savait sur parole. Tristan sourit contre les lèvres de sa moitié à sa remarque, qui ne pouvait que l'amuser - et le griser profondément dans le même temps.

-Ely, voyons..., répondit-il avec un sourire amusé aux lèvres avant de l'embrasser toujours plus passionnément, de plus belle. Je n'ai toujours été qu'à toi.

C'était la vérité. Peu importe le nombre de ses amants et de ses maîtresses (et il y en avait beaucoup), la seule qui comptait, c'était Ely, les autres étaient un divertissement, rien d'autre... Elle, elle était son âme soeur... Elle était celle par qui la mort prenait son sens, celle qui ne lui ferait jamais regretter son éternité. Il l'aimait si profondément, si passionnément. Il n'y avait pas de mots pour l'exprimer. C'était quelque chose de fort, quelque chose de vrai. Quelque chose d'irréversible.

-J'ai comme l'intuition qui ton appétit n'a pas encore été rassasié, plaisanta-t-il en plongeant son regard dans le sien. Dans le même temps, ses doigts glissèrent le long de son dos, jusqu'à la chute de ses reins, avant d'agripper ses fesses avec autorité. Si son appétit n'a pas été rassasié, que dire de celui de Tristan : il est réellement insatiable.

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