L'orgueil a toujours la honte après soi. (Andrew)

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ndrew était dans le cirage. Certains parents avertis prenaient la peine de vous apprendre que devenir parent exigeait une énergie qu'on ne soupçonnerait pas un seul instant, mais il était impossible de s'en faire une idée tant qu'on ne l'était pas soi-même. Dorothy, pourtant, était une enfant adorable, au sens où elle pleurait très peu, et faisait ses nuits dans la mesure ou un enfant de son âge était capable de le faire... mais elle restait... Dorothy, avec ses pouvoirs et ce qu'ils impliquaient... et forcément, Penny comme Andrew étaient facilement lessivés. Ils faisaient leur travail de parents du mieux possible, et il pensait qu'ils ne s'en sortaient pas si mal, mais la fatigue les rattrapaient très vite. Penny dormait avec Dorothy dans leur chambre. Andrew, lui, avait décidé de profiter d'un moment d'accalmie pour gérer quelques affaires administratives qu'il avait laissé traîner jusqu'ici... Avec fort peu de succès, manifestement, car quand on frappa à la porte, il se réveilla, dans le coltar, tout à coup conscient de s'être littéralement endormi sur sa paperasse, dans son bureau. Il jeta un regard par la fenêtre.

Il faisait nuit... A cette heure-ci, personne ne venait les déranger, à moins que quelque chose de grave se soit produit... Méfiant, Andrew, pas tout à fait réveillé encore, fit un détour par la cuisine pour glisser un couteau aiguisé dans sa poche arrière avant de se diriger vers la porte d'entrée, en espérant que le bruit n'aurait pas réveillé Penny et Dorothy. En ouvrant la porte, la crainte et la méfiance laissèrent place à la surprise et à l'inquiétude alors qu'il découvrait son frère, épuisé et couvert de sang, sur son palier. Son sang ou celui d'un ennemi ? Impossible de le savoir. Ce qui était évident en revanche, c'est que le jeune homme était particulièrement mal en point.

-Aaron...

Il se précipita vers lui et lui offrit ses bras afin de l'aider à progresser à l'intérieur. Il le fit immédiatement asseoir dans le salon, perclus d'inquiétude. Il était là, chez lui, en sang, et tous prêter à envisager le pire. Andrew avait peur pour son frère... Est-ce qu'il était blessé ? Un coup d'oeil rapide lui permit de constater que oui, le sang semblait être en majeure partie être le sien. Il disparut quelques secondes le temps d'apporter dans le salon tout le nécessaire de soin à leur disposition. Il ne perdit pas un instant avant d'entreprendre de nettoyer les plaies qu'il découvrait...

-Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-il alors.

Il entrevoyait la réponse : une partie de chasse qui avait mal tourné. Certes, mais cela ne suffisait pas à tout expliquer. Surtout que Aaron ne se laissait presque jamais abattre. En règle général, il ressortait victorieux de ses parties de chasse, jamais l'inverse.

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es blessures de Aaron, que son grand frère s'appliquait à soigner, étaient certes impressionnantes et sans doute très douloureuses, mais elles étaient fort heureusement superficielles. Une fois les plaies nettoyées et bandées, si Aaron ne forçait pas trop, il devrait réussir à reprendre du poil de la bête assez rapidement. Encore fallait-il réussir à convaincre le petit frère de ne pas repartir en chasse immédiatement... et c'était tout sauf une mince affaire. Andrew était le mieux placé pour le savoir, puisque c'était un trait de caractère qu'ils avaient en commun. Les deux Hellsing avaient beau être très différents, ils se rejoignaient sur certains points, celui-ci en était définitivement un... et il était très probable qu'il finisse par leur coîuter la vie un jour. Une témérité trop grande jumelée à une obstination crasse qui faisaient d'eux des combattants hors pair, mais parfois imprudents, parce que décidés à aller au bout de leurs limites manifestes en niant ces mêmes limites pourtant évidentes.

Aaron avait merdé, lui apprit-il, tandis qu'Andrew achevait d'appliquer des bandages sur ses blessures. Malheureusement, Andrew n'était pas étonné de l'apprendre. Non pas que Aaron soit de nature à merder constamment, mais s'il se retrouvait chez lui, et dans cet état, c'est qu'il avait forcément agi en dehors des clous. Sinon, même dans cet état lamentable, ce serait sans doute chez les Hellsing qu'il se serait rendu, afin d'être pris en charge par leur père et par leur tante. Il était sorti chasser, et il était tombé sur ce vampire... Le sang d'Andrew se glaça. Il ne donna pas son nom, mais Andrew le devina un peu trop bien.

-Hélio ? demanda-t-il tout de même pour être sûr d'avoir bien compris.

Hélio était l'ennemi à abattre, et Andrew était le premier à le penser. Il savait combien partir en chasse était dangereux pour lui, pas seulement parce qu'il pourrait ne pas s'en tirer sans blessure mais parce qu'il sentait ses nouvelles convictions faiblir chaque fois qu'il se rappelait le plaisir sincère qu'il éprouvait quand il se retrouvait arme à la main, à traquer des créatures. Mais Hélio devait être réduit au silence... l'idée que Aaron soit parti l'affronter seul (car il ne croyait pas à l'hypothèse de la simple balade en forêt, pour tout dire) n'avait rien pour le rassurer.

-Tu étais vraiment sorti chasser sans savoir sur qui tu allais tomber ou tu le cherchais ? demanda Andrew avec une légère sévérité dans le ton.

Parce que dans un cas ou dans l'autre, ça ne manquait pas de faire une grande différence à ses yeux, une différence non négligeable, et dont le jeune homme devait évidemment se justifier. Si c'était Hélio qui avait fait ça, le danger qu'il représentait gagnait un grade supérieur. Plus il s'en sortait sans dommages, plus sa dangerosité se manifestait... et que pourraient-ils faire alors ?

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ndrew n'attendait pas vraiment la réponse de son frère pour savoir ce qu'il en était. Il avait parfaitement compris que ce ne pouvait pas être le hasard qui avait fait se croiser les routes d'Hélio et de Aaron. Le jeune homme était partie en chasse seul... Et une nouvelle fois, le buveur de sang s'en était sorti indemne. Ce n'était pas pour rien si le vampire était parvenu à atteindre un âge canonique, de toute évidence, il savait aussi bien se défendre qu'attaquer. Constat déplaisant au possible pour Andrew, que l'existence d'Hélio irritait de plus en plus. Andrew s'était attaqué à Eponine, il s'était attaqué à Déa et à ses parents, il menaçait de s'attaquer à Léo, il s'était attaqué à Aaron...

Progressivement, il s'en prenait à tous ceux qui l'aimaient. Et, pire que tout, il s'en sortait indemne à chaque fois. Insupportable constat. Le jeune homme ne supportait pas de voir son frère ainsi. Il ne supportait plus la seule existence d'Hélio Wolf. Comment remettre en question l'existence des chasseurs quand des créatures telles que le vampire s'autorisaient à vivre en toute liberté dans notre terre. Il fallait à tout pris qu'ils l'arrêtent, il fallait à tout prix que ça cesse. Ce n'était plus acceptable. Ca ne l'avait jamais été, mais là moins encore... Aaon avait été imprudent en allant trouver Hélio seul. Il n'empêche qu'il comprenait sa démarche. Cette épine leur restait en travers du pied depuis beaucoup trop longtemps. Il fallait à tout prix qu'ils s'en débarrassent avant que lui-même ne réussisse à se débarrasser de l'un d'entre eux.

-Ne refais plus jamais ça, le réprimanda Andrew. Il se fichait bien de passer pour le grand-frère moralisateur en cet instant. C'était son inquiétude qui parlait, et en son nom, il se permettait bel et bien d'exprimer sa désapprobation et ne comptait pas s'en excuser. Si quelque chose devait arriver à Aaron parce qu'il aurait décidé de la jouer cavalier seul, jamais Andrew ne se le pardonnerait, jamais. Il ne voulait pas en rajouter non plus, mais il était convaincu qu'il ne suffirait pas à Aaron d'être légèrement remis à sa place pour qu'il entende raison. Il voulait se débarrasser d'Hélio, c'était normal, mais en agissant de la sorte, il prenait des risques inconsidérés. Des risques qu'Andrew ne pouvait pas vouloir le voir prendre. C'est ensemble qu'on doit l'arrêter. C'est ensemble qu'on va le tuer.

C'était une promesse. Abandonner la chasse, il ne le pouvait pas... pas entièrement... pas tant qu'Hélio serait toujours en "vie". Et après ça ? Après ça... Aaron se trouverait peut-être une autre excuse. Il était doué pour ça, manifestement.

Et très doué également pour ce qui était de se mentir à lui-même, visiblement.

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ndrew savait, oui, malheureusement, que ce n'était pas si facile, que rien n'était au fond jamais simple. S'il avait pu avoir le moindre doute à ce sujet, les événements plus ou moins récents qui avaient bouleversé du tout au tout son existence s'étaient bien chargés de le lui rappeler, au point qu'il ne pouvait définitivement pas faire abstraction, loin de là. Non, ce n'était pas facile. Mais que la situation soit à ce point difficile ne signifiait pas pour autant qu'elle était impossible. Des vampires, ils en avaient chassé et anéanti plus d'un, alors même si Hélio leur donnait du fil à retordre, ce n'est pas pour autant qu'il aurait gain de cause. A la fin, c'était eux qui gagnaient, c'étaient eux qui l'emportaient, c'était comme ça, ce ne pouvait pas être autrement.

Eux... Andrew y pensait comme s'il avait encore la moindre légitimité à se présenter en chasseur, en Hellsing... Mais oui... au fond, c'était ainsi qu'il se ressentait. Il avait eu beau se tenir à l'écart, museler son passé, il revenait à la charge, et plus encore quand il était en compagnie de son frère. Et pour cause... Il n'avait certainement pas été le frère de l'année, mais Aaron restait parmi les personnes qu'il aimait le plus au monde. Le voir dans cet état, ça le bouleversait, fondamentalement, profondément.

Andrew sentit son coeur se serrer en entendant le discours de son frère. Jamais il ne l'avait entendu s'exprimer de la sorte. Aaron, d'aussi loin qu'il s'en souvienne, n'avait jamais remis en cause la mission sacrée des Hellsing, et encore moins son utilité. Et voilà qu'il prononçait des termes si forts... Ils ne servaient à rien. Il comprenait où son frère voulait en venir. Il était arrivé à Andrew de se dire la même chose, quand il chassait encore assidûment. Il lui était arrivé de penser que tous leurs sacrifices ne représentaient pas grand-chose en comparaison du résultat qu'ils obtenaient. Il était arrivé à Andrew de vouloir baisser les bras. Et alors, c'était auprès de sa famille qu'il parvenait à puiser une énergie nouvelle, à reprendre un deuxième souffle.

Andrew devrait peut-être se réjouir de la réponse de son frère... Essayer de l'encourager à admettre que la chasse était un exercice futile et qu'ils devaient se détacher du fardeau familial. Mais dans son esprit, il n'était pas question de cela. Non, il voyait les choses bien différemment. En son coeur, il éprouvait de la révolte, en vérité, l'envie de le contredire, de l'encourager, en dépit de ses propres résolutions.

-Ne dis pas ça, Aaron, ce qu'on fait est utile, c'est la vérité, répondit-il avec la plus profonde détermination et d'un ton sans appel, en s'incluant au passage dans son discours. Tu n'as peut-être pas conscience de toutes les vies que nous avons sauvées, mais elles sont nombreuses. Un échec ne définit pas le bien-fondé de notre cause. On ne sert pas à rien.

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ela avait été presque instinctif pour Andrew, à vrai dire, d'évoquer la famille Hellsing et le devoir que cette dernière s'était toujours imposé (et leur avait toujours imposé) en utilisant ce "on" qui laissait entendre qu'il faisait encore partie intégrante de ce schéma familial duquel il s'était pourtant volontairement exclu. Il n'y avait pas réfléchi. Il n'avait pas voulu appuyer sur il ne savait quelle corde sensible, mais c'était une chose qui lui était venue très naturellement, en réalité, tant il estimait être de son devoir de rendre à Aaron une foi qu'il semblait avoir perdue. Il devrait peut-être se sentir satisfait de voir son petit frère se remettre en question, s'inquiéter de ce que faisaient les chasseurs, de ce fardeau imposé dès la naissance dont le bien fondé pouvait aisément être contesté. Mais il n'était pas satisfait du tout. Il ressentait au fond de lui que son rôle de grand frère devait être de l'aider, de le guider, de ne surtout pas le laisser sombrer dans des travers qui pourraient le fragiliser et fragiliser sa famille. Voilà où il en était, en réalité.

Aaron avait raison, en partie sans doute, et Andrew n'allait pas prétendre ne pas avoir songé la même chose plus d'une fois. Il s'était même parfois servi des arguments que son frère avançait comme d'autant de prétextes pour se dédouaner, pour ne pas se confronter à ses propres contradictions, pour justifier le fait de s'être détourné des siens... chose qu'il avait faite par amour pour Penny, un amour pur et nécessaire. Chose qu'il avait faite pour la vie de sa fille, qu'il aimait plus que tout... Mais dans ces circonstances urgentes, il réalisait bien qu'on ne cessait pas d'être un Hellsing du jour au lendemain sous le prétexte que c'était le plus commode. Leur sang coulerait toujours dans ses veines, et ce n'était pas quelque chose qu'il pouvait nier ou effacer. Et d'ailleurs, il ne voulait rien nier, rien effacer...

-Ils auront le dessus si tu commences à raisonner de cette manière, c'est certain. Il poussa un soupir. Tu as raison, je n'ai plus mon mot à dire, mais je continue de croire en ce que notre père nous a enseigné. Je ne vais pas prétendre qu'il a toujours raison, et j'ai... manifestement... revu mon jugement sur certains points, mais je continue de penser que sans nos ancêtres, sans nous, ce monde serait bien moins paisible. Il n'y aurait plus aucun humain pour y vivre. Ce que tu fais est important, Aaron, et je le sais d'autant plus que je suis parent, justement. Dorothy ne chassera jamais, mais je veux vivre dans un monde où des créatures comme Hélio, comme les sorciers des grottes, comme tous ceux qui ont un jour cherché à nous nuire, ne seront plus susceptibles de faire du mal à ceux que j'aime. Et je sais que tu veux la même chose. Comme je sais que tu en es capable. Tu es plus fort que tu ne le crois. Et si je dis "on"... c'est que je ne t'abandonne pas.

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ndrew ne se serait pas imaginé que la situation prendrait cette tournure. C'était comme si les rôles étaient inversés, tout à coup. Voilà que c'était lui qui, par tous les moyens possibles et imaginables, à grands renforts de discours et de hautes diatribes, essayait de convaincre son frère du bien-fondé de la chasse, et voilà que c'était Aaron qui émettait des doutes quant à cette dernière. Certes, Andrew n'aurait pas usé des mêmes arguments que son frère, mais l'un dans l'autre, il aurait certainement pu s'arroger cette situation pour décider de tourner les choses à son avantage. Peut-être avait-il une occasion en or de détourner Aaron de la chasse, et donc du meurtre. Pourtant, il n'en faisait rien, il n'en ferait rien. Et ce n'était pas uniquement parce qu'il ne voulait pas que Aaron se retrouve en porte-à-faux envers son père ou perdre ce qui avait été si longtemps le sens de sa vie : les mots qu'il venait tout juste de prononcer, il devait bien l'admettre, il les avait pensés, chacun d'entre eux. Cela ne lui avait pas été difficile de tenir un tel discours car il l'estimait juste et cohérent.

Et le fait de l'avoir exprimé le ramenait à cette certitude qu'il aurait autrement refoulé. Il ne pouvait pas cesser d'être un chasseur, pas seulement parce qu'il avait ça dans le sang mais aussi parce que, pour controversée qu'étaient les actions des Hellsing, cela n'ôtait rien au fait qu'elles étaient malgré tout par moments essentiels. En ôtant des vies, ils en avaient sauvé beaucoup d'autres, en ôtant certaines vies, il parviendrait peut-être à protéger sa fille, au moins en partie. Il fallait seulement améliorer, modifier sa perception de la réalité, et accepter l'idée de la victoire. Car ce n'était certainement pas en se montrant défaitiste, comme Aaron avait tendance à l'être en cet instant, qu'ils parviendraient à quoi que ce soit. Bien au contraire, il fallait qu'ils se battent au nom de ce en quoi ils croyaient dur comme fer. Même si c'était un combat perdu d'avance.

-Je ne vais pas prétendre que tu as tort, c'est vrai qu'ils sont plus nombreux que nous, mais si nous ne sommes plus là, alors l'infime barrage qui résiste encore entre eux et l'humanité sera définitivement brisé. C'est justement parce que nous sommes en sous-nombre, parce que la situation nous sommes désespérée, que nous devons nous battre deux fois plus... Et même si ça peut paraître insensé, je crois qu'on peut y arriver, j'y crois vraiment. Il afficha un léger sourire, déposa une tape amicale sur l'épaule de son frère. Seulement, pour ça, il faut qu'on ne perde jamais espoir, jamais.

Et donc, il fallait qu'Aaron se ressaisisse, il n'avait pas le choix.

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ndrew ne savait pas s'il était totalement parvenu à convaincre son frère, mais il avait tout de même le sentiment que ses paroles avaient su trouver un certain écho chez lui, et c'était d'ores et déjà une excellente chose. Le chasseur à la vie complexe et dissolue, qui n'était certainement pas le mieux placé pour faire des leçons de morale, loin de là, avait pour son petit frère beaucoup d'estime et plus de tendresse encore, il ne voulait pas voir ce dernier se laisser gagner par la crainte et par le doute au point que ces émotions déplaisantes finissent par balayer tout le reste. Non, c'était même la dernière chose qu'il pouvait bien vouloir. Aaron Hellsing était en proie à de nombreux doutes et questionnements qui étaient au-delà de compréhensibles, étant donné les circonstances, mais ces doutes et ces questionnements, il fallait qu'il sache les dépasser afin de donner le meilleur de lui-même.

Les convictions fortes qui les berçaient depuis leur plus tendre enfance et avaient fait d'eux les hommes qu'ils étaient étaient de ces convictions que rien au monde ne pouvait être susceptible d'effacer. Il n'était pas question de revenir en arrière, encore moins question de baisser les bras à la moindre contrariété. Ils devaient se montrer fort, plus forts que cela, et réussir où tout un chacun aurait aisément échoué. C'était une chose qu'il était nécessaire qu'ils se rappellent toujours et ne négligent jamais. Et c'était dans des moments comme celui-ci que pouvoir compter l'un sur l'autre devenait une chose absolument primordiale.

-Tu l'auras la prochaine fois, répondit Andrew avec fermeté et conviction alors que Aaron déplorait de ne pas avoir été capable d'avoir raison de cet "enfoiré" selon ses propres dire.

Ce n'était pas Andrew qui lui dirait le contraire. Oui, beaucoup de choses avaient changé, chez lui et en lui. Mais quand il était question d'une créature infiniment dangereuse et néfaste et qui prenait plaisir à s'en prendre aux personnes qu'ils aimaient, ses considérations et ses révisions de jugement ne tenaient plus vraiment. Le rôle qu'ils devaient tenir était crucial, ils protégeaient des vies, et ils ne pouvaient pas prétendre que ce n'était rien, ou se contenter de trop peu.

-On se chargera de leur cas, promit Andrew. Tous les deux. Crois-moi. On ne leur laissera aucune chance de s'en sortir.

Ces créatures qui avaient trop longtemps estimé pouvoir agir impunément allaient à présent sévèrement le payer. Andrew refusaioit que d'autres puissent encore en souffrir. Peut-être fallait-il savoir faire la part des choses, certes, mais dans des cas comme celui d'Hélio ou encore d'Electre, il n'y avait rien d'autre à constater que l'évidence : ces créaturzs étaient pourries jusqu'à la moelle, et elles méritaient bel et bien de mourir.

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