Les couples sont faits de trahisons multiples [pv Ed <3333]

C

omment est-ce qu'ils avaient pu en arriver là ? il n'y a même pas une heure, ils nageaient dans le bonheur. Ils étaient là, entourés de leur famille, de leurs amis, fiers de s'être dit oui aussi officiellement, sûrs du bonheur qu'ils allaient vivre. Elle avait eu le sentiment de vivre le plus beau jour de sa vie... Et à présent, elle avait le réel sentiment d'être confrontée au pire d'entre tous. Elle n'en revenait toujours pas. C'était si douloureux pour elle qu'elle acceptait à peine de le croire, et pourtant, c'était bel et bien le cas : Edward et Perséphone avaient couché ensemble. Perséphone attendait son enfant. leur enfant, Edward allait pêtre père d'un enfant qui n'était pas le sien, et elle, elle ne pourrait jamais lui donner la moindre famille. Qu'avait-elle de plus qu'elle, en fin de compte ? Rien... Rien du tout. Ce qu'elle pensait avoir d'avantage se révélait être un mensonge. Elle ne savait plus ce qui était vrai, elle ne savait plus ce qui était faux... Elle était totalement perdue. Toutes ses certitudes avaient été effacées, volaient en éclat. Elle ne savait plus où elle en était, et l'épreuve était terrible. Sa souffrance était immense, au-delà de ce qui était descriptible. Elle pensait avoir eu assez mal comme ça, déjà, mais ce nouveau coup au cœur, qui ouvrait d'anciennes cicatrices, réveillait de vieilles blessures, c'était plus que ce qu'elle aurait bien pu imaginer. Elle n'arrivait plus à se défaire de la tentation d'être oppressée, d'être enfermée, elle avait beau être au beau milieu de la forêt, elle avait le sentiment d'être en cage, dispersant derrière elle tous les morceaux de son cœur brisé...

Car oui, ses pas l'avaient finalement menés vers la forêt, durant cette course effrénée au cours de laquelle elle avait cherché à fuir autant que possible Edward, Léo, et la demeure des Baker. Elle avait pensé ne pas savoir où elle se rendait, alors, mais ses pas, peut-être pas si mécaniquement que ça, l'avaient conduite à l'endroit le plus logique que l'on puisse imaginer. Le plus logique entre tous. Elle avait couru jusqu'à la cabane. La cabane de son enfance, celle qui avait accueilli des moments d'espoir véritable avec Edward... Celle où elle l'avait attendu, angoissée. Celle où il l'avait rejoint. Où elle avait cru que tout allait être possible, pour eux. Ça ne voulait plus rien dire, maintenant. Un accès de haine, de rage... À présent, assise sur une racine, les yeux embués de larmes, elle regardait la cabane se laisser dévorer par les flammes. Elle y avait mis le feu. Elle avait eu le besoin de détruire quelque chose. Ça ne l'apaisait pas. Rien ne l'apaiserait.
À la chaleur des flammes s'ajouta bientôt une autre chaleur, différente, mais prégnante. Edward l'avait trouvée. Jane ne tourna même pas les yeux vers lui. Le regard imperceptiblement tourner vers le brasier qu'elle avait engendré, elle attendait qu'il prenne la parole.

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ême quand il reprit la parole, Jane s'obstina à lui tourner le dos. La jeune femme n'était pas encore prête, tout simplement, elle ne voulait pas le regarder dans les yeux, elle ne voulait pas le regarder tout court, parce qu'elle savait que ça obstruerait son jugement, qu'elle ne serait peut-être pas capable de lui dire tout ce qu'elle avait à lui dire si elle le regardait dans les yeux.. Alors elle préférait regarder la cabane, leur cabane, partir en fumée. Elle réduisait ce qui avait été l'un des symboles les plus concrets de leur histoire. Peut-être le regretterait-elle plus tard... Elle n'en savait rien, elle avait eu besoin de ça, en tout cas, pour évacuer sa rage, sa douleur, sa frustration... Ce n'était pas assez, ce ne serait jamais assez, elle se sentait toujours aussi mal, mais au moins, elle avait le sentiment d'agir un peu concrètement contre ce mal. Les premiers mots qu'il prononça furent pour lui dire qu'il avait vraiment essayé de lui en parler. Il le jurait, elle le croyait... mais peut-être qu'il avait seulement su s'en convaincre lui-même, parce que c'était plus simple de ce dire que le moment n'était jamais le bon. Il lui donna des détails qu'elle ne voulait pas entendre. Elle se fichait des circonstances dans lesquelles il avait appris la nouvelle, il aurait dû le lui dire, c'est tout, il aurait dû lui parler, et bien avant même de savoir que Perséphone était enceinte... Parce que donc, si elle n'était pas enceinte, il n'avait manifestement pas eu l'intention de lui dire qu'il avait couché avec Enjolras. Il s'excusa encore, lui dit qu'il s'en voulait. Oui, elle le savait, tout ça... Ce n'était pas suffisant pour autant. Jane laissa passer un instant de silence avant de reprendre la parole. Sans accepter ses excuses, sans les rejeter non plus... S'il n'y avait que ça, s'il n'y avait que le fait qu'il avait tardé à lui apprendre la vérité.

-T'as bien conscience que le problème, c'est pas seulement le fait que tu n'aies pas eu le cran de m'en parler, n'est-ce pas ?

Non, ça ce n'était qu'un problème de surface... C'était la cerise sur le gâteau... Mais ce dernier n'en avait pas besoin pour peser dors et déjà sur l'estomac de n'importe quelle personne constituée. Sur le sien, déjà, en tout cas. Non, le problème était bien plus profond que cela, il résidait dans des erreurs qu'elle n'était pas certaine de pouvoir pardonner, dans des craintes qu'elle n'était pas sûre de savoir calmer, dans une douleur lancinante que rien ne devrait savoir apaiser, ou tout du moins le pensait-elle. C'était toute leur histoire qu'elle ne pouvait que remettre en question après ce qu'elle venait d'apprendre. Et elle n'était pas sûre de s'en remettre.

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l le savait, bien sûr qu'il le savait, c'était évident. Il la connaissait par cœur, il avait conscience de ses erreurs, il ne savait seulement pas comment se justifier, et c'était normal.. Aux yeux de Jane, rien ne pouvait justifier la situation, aucune excuse n'était bonne... Elle poussa un léger soupir, les yeux toujours fixés vers les flammes. Bientôt, il n'y aurait plus que des cendres. Et que resterait-il d'eux ? Impossible de le savoir. Pour le moment, elle n'en avait pas la moindre idée. Elle n'arrivait toujours pas à encaisser la situation, c'était trop, ça faisait trop mal. Edward avait couché avec Perséphone. Elle l'avait bien compris, c'était l'une des informations les plus douloureuses, mais ce n'était rien de le déduire. Le pire, c'était d'entendre son époux l'avouer. Tandis qu'il prononçait ces mots, elle eut le sentiment qu'on lui enfonçait un poignard en plein cœur. De tels mots étaient les pires qu'elle ait jamais entendus. Ça faisait si mal. La jeune femme ne s'en était pas rendu compte, mais à ce moment-là, les flammes s'étaient intensifiés. Il avait couché avec Enjolras, il avait couché avec elle... Ils pourraient jouer avec les termes, mais pour Jane, c'était clair, il l'avait trompé. La seule chose qu'elle avait pensé acquise, la seule chose qu'elle s'était imaginée qu'il ne lui ferait jamais. Il avait couché avec elle, sans raison particulière. Sûrement parce qu'il était d'accord, et parce qu'elle en avait envie.... et elle, pendant ce temps... Il ajouta qu'ensuite, il lui avait dit que c'était elle qu'il aimait, qu'elle était sa femme, que c'était avec elle qu'il voulait passer le reste de sa vie. Ces mots l'auraient touché en d'autres circonstances. Là, elle avait le sentiment que c'était pire que tout. Si elle était vraiment la femme qu'il décrivait, pourquoi avait-il agi ainsi ?

-Tu ne sais pas ce qui t'as pris... répéta-t-elle d'une voix blanche. Elle laissa passer un moment de silence, puis elle daigna enfin poser son regard embué de larmes, son visage défiguré de tristesse, sur le jeune homme. Si je suis vraiment la femme que tu décris, alors pourquoi t'as fait ça ? T'avais besoin de tester pour t'assurer que tu loupais rien en la quittant ? C'était quoi le projet ? Il n'y en avait pas eu, il le savait bien, il avait seulement eu envie d'elle, elle s'était offerte à lui, il n'avait pas résisté. Mais si Perséphone lui offrait son corps en plus de son esprit (elle qui pensait qu'elle avait au moins ça à offrir qu'Enjolras lui avait jamais donné), qu'est-ce qu'elle avait de plus qu'elle ? Rien... Est-ce que c'est vraiment toi qui l'a quittée, au moins ?

L'idée lui avait traversé l'esprit, oui. Mais elle n'était pas sûre d'être prête d'entendre la réponse.

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ane aurait voulu une réponse franche, sûre, radicale de la part de son âme sœur, elle aurait voulu qu'il lui affirme qu'il avait bel et bien quitté son ex pour elle, mais au fond, elle devinait déjà que les choses avaient été plus complexes que cela, et qu'un "oui" ou un "non ne suffirait pas à rendre compte de la complexité de la situation... Alors oui, il se contenta de répliquer qu'il lui avait tout dit, et que c'était ça qui était important. Oui, effectivement, il était essentiel qu'il lui ait tout dit, mais pour Jane, ça changeait tout. Edward parla de ce qui comptait, de ce qui ne comptait pas. Tout ce qui comptait, c'est qu'il ait fait ses aveux, et ce qui ne comptait pas, c'était ce qui s'était passé entre lui et Perséphone... Mais ce n'était pas le cas, ce pouvait d'autant moins être le cas que Perséphone allait lui donner un enfant... Cette histoire allait les poursuivre tout au long de leur vie, parce qu'une vie humaine allait en dépendre, une vie qui n'était pas la leur, ni même celle d'Enjolras. Edward lui assurait, encore et encore, que c'était elle qu'il préférait, que c'était elle qu'il aimait... Et au fond, elle savait que c'était vrai... Sauf que ce constat seul n'était pas suffisant pour elle, cette situation allait tout changer pour elle, pour eux, elle ne pourrait pas faire abstraction. C'était impossible. Oui, elle était sa femme. Oui, techniquement, elle avait gagné. Mais elle prenait conscience, en cet instant, que le combat n'avait jamais été loyal, à aucun moment. Tout ce qu'elle avait cru était un mensonge, tout ce sur quoi elle avait fondé ses pensées et ses certitudes concernant leur histoire était faux, c'était difficile à accepter.

-Mais pour moi ça compte, répliqua-t-elle d'une voix ignoblement tremblante. Elle la reconnaissait sans peine. Elle en était proprement incapable. Tu m'as pas choisie, tu comprends ? Elle faisait tous les efforts possibles pour regarder son âme sœur dans les yeux, mais rien n'était moins simple, elle avait le sentiment de ne plus le connaître, comme si tous les moments de totale osmose, d'entière complicité qu'ils avaient vécu étaient en fait un mensonge, comme si elle devait remettre en question le moindre moment qu'ils passaient ensemble. Quand je t'attendais, ici, dit-elle en retournant son regard sur la cabane en train de se consumer, je me disais que c'était la dernière preuve dont j'avais besoin... pour être sûre de nous, tu vois ? J'étais morte de peur, en même temps j'avais hâte, je croyais en toi... mais c'était du vent. Tu t'es tourné vers moi par dépit, tu ne m'as pas choisie. Elle poussa un soupir. Je suis sûre que tu m'aimes. Que tu m'aimes plus qu'elle... mais ce n'est pas avec moi que t'as préféré être...

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ane n'était plus sûre de rien, si bien qu'elle ne savait pas si elle pouvait réellement croire en Edward quand il affirmait qu'il préférait être avec elle. Est-ce que c'était le cas ? Avec elle, tout devait forcément être plus fort, plus intense... mais elle en était sûr, un moment, ce moment au cours duquel il avait cédé aux avances d'Enjolras, il avait songé que ce n'était peut-être pas ce qu'il voulait, que la vie dont il avait besoin, c'était d'une vie moins perturbée, moins brusque, au contact de son ex... Il ne regrettait peut-être pas aujourd'hui de tout avoir avoué à Perséphone, mais ça ne changeait rien pour elle au fait qu'il ne l'avait pas choisie. Elle était incapable de supporter cette situation, elle était incapable d'accepter que tout aurait pu être différent, et même que tout allait être différent... Elle ne répliqua rien à cela, il ne pouvait pas la faire changer d'avis, elle était trop perturbée par cette situation pour réellement l'appréhendait avec calme et philosophie. Elle en souffrait. Elle en souffrait concrètement, trop pour passer l'éponge. Que faudrait-il qu'elle dise ? Qu'elle lui pardonnait ? Ce n'était pas le cas. Elle n'y arrivait pas. Elle était incapable de lui pardonner. En même temps, elle était incapable de renoncer à lui... C'était... au-delà de ce qu'elle était capable d'accepter. Son esprit brûlait d'envie de rejeter en bloc tout ce qui venait de se passer... Bordel, ils venaient juste de se marier, tous les deux ! Ils devraient faire la fête, en ce moment, ils devraient vouloir, en toute insouciance, célébrer, fêter, s'aimer... Est-ce qu'ils y arriveraient seulement encore ?
Puis Edward retourna la situation.

La gifle partit toute seule, Jane ne se vit même pas vraiment faire quand elle se redressa et assigna à Edward ce soufflet magistral. Il retournait les choses à son avantage, parce qu'elle non plus n'avait pas vraiment eu l'occasion de se séparer de Léo en bonne et due forme. Si elle avait pu avoir cette conversation avec lui, si on ne l'avait pas enlevée en chemin, est-ce qu'elle aurait eu le cran d'aller jusqu'au bout ? Est-ce qu'elle ne se serait pas dégonflée ? Elle avait envie de croire que non, mais elle ne pouvait pas prétendre non plus.

-C'est trop facile, répliqua-t-elle, cinglante. Elle prit une grande inspiration. C'est vrai, tout n'est pas noir ou blanc, reconnut-elle, la voix toujours tremblante. Je sais que t'avais de bonnes raisons d'agir comme ça avec elle... La seule chose que j'étais la seule à t'apporter, qu'elle ne pouvait pas te donner, c'était... le sexe, une famille... Elle prit une grande inspiration. Mais finalement, elle peut te donner plus que moi. Vous avez couché ensemble, elle attend votre enfant, et moi je...

Elle, elle ne pourrait jamais le faire, parce qu'elle avait tout gâché. De plus belle, elle fondit en larmes.

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ui, Jane finissait par se demander si elle apportait vraiment beaucoup plus à Edward que Perséphone à l'époque. Parce qu'au final, le fait qu'il ait choisi de répondre à ses avances finissait même par lui paraître logique. Perséphone était douce, gentille, responsable, elle pouvait apporter à Edward tout l'équilibre dont il avait besoin, en s'évitant les prises de tête que la jeune femme, de son côté, lui imposait constamment. Ce qu'elle n'avait pas eu, c'était ces pouvoirs qui faisaient une grande différence entre eux, le fait qu'ils n'avaient jamais couché ensemble, le fait qu'ils ne pouvaient pas avoir d'enfants... Mais la potion avait changé la donne. Quelle différence avait-elle pu faire alors, alors que leurs pouvoirs de myrihandes ne fonctionnaient plus, que Perséphone s'offrait physiquement à lui, et qu'il leur était possible de fonder une famille ? Une jalousie qu'elle avait cru éteinte s'était à présent ravivée avec violence, et elle avouait enfin ce qu'elle n'avait jamais admit plutôt : elle trouvait Perséphone mieux qu'elle : niaise, naïve, ignoblement innocente, c'est vrai, mais même ses défauts étaient en fait des qualités, à bien y réfléchir. Mais Edward lui assurait malgré tout qu'il ne s'agissait pas que de cela. Il lui affirmait qu'il l'aimait pour tout ce qu'elle lui apportait, pour tout ce qu'elle était, pour le bonheur qu'il éprouvait avec elle. Il était sincère, elle le savait bien... Mais quel crédit accorder à son bonheur quand elle songeait qu'il n'avait pas suffi pour qu'il ne se précipite pas dans les bras (et entre les jambes) d'Enjolras ? D'accord, leur relation n'avait pas encore atteint le seuil qu'il avaient connu plus récemment, c'est vrai... Mais... est-ce qu'elle ne le rendait pas assez heureux, à l'époque ? Est-ce qu'il avait été si peu sûr de ce qu'ils pourraient devenir alors ?

Jane observa un instant les doigts serrés autour de son poignet. Elle devrait sûrement esquisser un geste pour se dégager, mais elle ne le fit pas. Elle avait besoin de cette chaleur plus que jamais, maintenant... Elle avait le sentiment qu'elle était la seule chose qui pouvait la soulager. Comme bien souvent, Edward était à la fois à la fois le venin et l'antidote... Simplement, cette fois, elle ne voulait pas abuser du remède au point d'oublier le mal dont elle souffrait. Elle releva ensuite les yeux vers Edward... c'était le moment de le lui dire. Il n'était pas le seul à avoir menti, après tout. Et comme ça, il comprendrait l'étendue du problème, et il la haïrait sans doute, ce qui ne serait pas plus mal en fait. Ils seraient deux.

-Je pourrais jamais te rendre heureux, Ed, dit-elle alors, passant à son tour aux aveux déplaisants. C'était sûrement de sa faute, c'était sa punition. Elle avait dû le chercher. Je pourrais jamais t'offrir la vie que tu veux... Elle prit une grande inspiration. Je peux plus avoir d'enfants...

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a réaction d'Edward ne se fit pas attendre, et elle ne manqua pas de ressembler à ce à quoi Jane s'attendait. Il lâcha son poignet, et elle sentit un frisson glacé lui parcourir l'échine. Il allait la détester, il allait comprendre, il allait lui en vouloir... ils seraient deux, comme ça. Mais là où l'on pourrait reprocher au jeune homme une véritable erreur de parcours, à elle, il pourrait reprocher de gâcher leur avenir... Plus encore maintenant qu'elle savait ce qu'elle savait. Enjolras ne s'en rendait pas compte... mais elle était chanceuse. Elle portait l'enfant d'Edward, et Jane, elle, ne le pourrait plus jamais, par sa propre faute... Sans cette information, Jane serait déjà au plus mal, se sentirait déjà affreusement trahie... Mais compte tenu de cette information, ça allait encore au-delà... Elle commençait vraiment à acquérir la certitude que, où elle n'était pas faite pour lui, il était fait pour elle. C'était une erreur, depuis le début. Et ils l'avaient su, pourtant. Évidemment, Edward lui demanda depuis quand elle était au courant. Tout comme lui, oui, elle lui cachait des choses... Pourtant, elle n'avait pas le sentiment que cela faisait qu'ils étaient quittes. Pour elle, ça signifiait seulement qu'ils se faisaient plus de mal encore que cela devrait être permis... Elle répondit honnêtement, c'était l'heure des aveux, de toute manière. Et s'il ne le lui pardonnait pas, au moins ils seraient fixés.

-Quand je suis allée chez le médecin, après ma guérison, avoua-t-elle alors, je voulais m'assurer que je risquais plus rien...

Et à la place, elle avait compris qu'elle allait gâcher l'un des rêves d'Edward. Il lui avait bien assez reproché le fait de ne pas avoir gardé leur enfant, comment pourrait-il lui reprocher le fait de ne plus jamais en avoir. Elle sentait les larmes poindre de nouveau, c'était à n'en plus finir... Parler de cette histoire lui faisait du mal, pas seulement parce qu'elle était fragile après ce qu'elle avait découvert, pas seulement parce qu'elle craignait la réaction de son époux... Mais aussi et surtout parce qu'à elle aussi, l'idée de ne jamais avoir d'enfants faisait du mal. Elle avait cru qu'elle ne serait jamais prête, elle avait pensé que ce n'était pas pour elle. Mais ce n'était plus le cas aujourd'hui. Et à présent qu'elle s'imaginait prête, qu'elle envisageait un tel avenir, on le lui refusait. Et on l'accordait à Perséphone, qui elle n'avait rien demandé à personne. C'était injuste. Mais d'un autre côté, elle l'avait cherché. C'était un juste retour de bâton, elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même.

-Voilà, je t'ai menti, moi aussi... J'ai failli gâcher ta vie.

En ne lui disant rien alors qu'un autre avenir pouvait l'attendre ailleurs, elle ne lui avait pas laissé le choix.

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ane avait été convaincue qu'Edward lui en voudrait, qu'il trouverait son mensonge encore pire que le sien, qu'il approuverait le fait qu'elle avait gâché sa vie une bonne fois pour toutes. Mais sa réaction ne fut pas celle qu'elle attendait. Peut-être parce qu'il ressentait qu'elle était sincèrement éprouvée par cet état de fait, par le fait qu'elle ne pourrait jamais de fonder une famille avec son âme sœur. Le jeune homme s'approcha d'elle et la serra dans ses bras. Jane voulut résister, mais elle n'y parvint pas. Elle se sentait si mal, si faible, si fragile, et il n'y avait rien de plus réconfortant que de le sentir contre et de se laisser envahir par les flots de chaleur que générait chaque contact entre eux. Ça l'apaisait presque instantanément, tout autant que les paroles qu'il prononça ensuite, lui assurant qu'elle était sa famille, qu'elle ne gâchait pas sa vie, en bref, qu'il voulait faire sa vie avec elle, malgré tout. C'était exactement ce qu'elle avait besoin d'entendre, en effet. Et ça la rassurait pour l'avenir, pour leur avenir. En cet instant, elle sut qu'elle ne pourrait pas se séparer de lui, que c'était impossible, qu'elle l'aimait bien trop pour qu'il en soit autrement... Mais elle n'était malgré tout pas capable de pardonner. Quand elle pensait à Enjolras, quand elle l'imaginait avec Edward... Et puis, il y avait les conséquences. Elle se laissa reposer quelques secondes entre les bras de son âme sœur, mais finalement, après un instant, elle s'écarta. Le froid l'envahit aussitôt, et c'était tout sauf agréable, mais elle ne pouvait pas faire autrement, d'autant qu'elle devait encore garder tout son jugement, ou en tout cas le plus possible.

-Je peux pas... pas tout de suite, dit-elle alors. C'était sa manière de lui faire comprendre qu'elle avait besoin de temps, qu'elle n'était pas capable encore de tout pardonner, de faire comme si de rien n'était. Elle se sentait bien trop mal pour cela. Mais c'était aussi sa manière de lui dire qu'elle n'avait pas envie de le perdre, qu'elle tenait à ce que les choses finissent par s'améliorer, d'une manière ou d'une autre, parce qu'elle ne pouvait tout simplement pas vivre sans lui. Lui aussi était sa famille, après tout. Elle laissa passer un léger temps, puis finalement daigna poser la question qu'elle craignait de lui adresser, mais qui lui semblait néanmoins indispensable. Qu'est-ce que tu comptes faire ? Pour l'enfant ?

Ce n'était pas tout de savoir que Perséphone Enjolras était enceinte, Jane se demandait par conséquent ce que son âme sœur avait l'intention de faire. L'ignorer ? Le reconnaître ? Elle-même se sentait partagée. Parce qu'elle savait très bien ce qu'elle désirait, au fond, et pourtant, ce n'était pas l'option qu'il fallait qu'il envisage.

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ane n'en revenait pas qu'ils se retrouvent dans une telle situation. Elle s'était imaginé bien des difficultés à affronter encore avec son âme sœur, mais jamais elle n'aurait imaginé une chose pareille, vraiment pas. Pourtant, ils en étaient bien là, alors qu'ils s'étaient mariés il y a à peine quelques heures, ils discutaient maintenant de l'enfant qu'Edward aurait avec Perséphone, ce gosse qui allait forcément tout changer dans leur histoire, parce que qu'ils le veuillent ou non, il était impossible qu'il ne fasse pas partie, de près ou de loin, de leur vie. Cruelle, Jane songeait que le mieux serait encore que Enjolras perde son gamin... mais en attendant, ce n'était pas le cas, et il fallait qu'ils supportent cette vérité qui allait changer bien des choses en eux. Edward finit par lui répondre qu'il ne savait pas ce qu'il allait faire. Elle s'en était un peu douté, ce n'était pas pour rien qu'elle lui posait la question. Elle ne le contredit pas quand le jeune homme affirma qu'il n'était qu'un lâche, incapable d'assumer ses responsabilités. Parce que à ses yeux, c'était malheureusement bel et bien le cas. Un trait de caractère qu'il lui arrivait bien souvent de partager avec lui, et que d'ordinaire, elle lui pardonnait sans mal, sauf que cette fois, tout était différent. Maintenant, tout allait être différent, absolument tout, vraiment. Il ajouta finalement qu'il ne ferait rien qu'elle n'accepte pas. Ça la touchait. Elle appréciait qu'il fasse preuve d'une telle délicatesse, même si pour cela, rien ne l'y obligeait. Jane aimerait que ce soit sa décision, mais ça ne pouvait pas être le cas.

- J'ai envie de haïr ce gosse alors qu'il n'y est pour rien, reconnut-elle honnêtement. Mais dans tous les cas, ça me concerne pas vraiment, c'est pas ma décision. Elle prit une grande inspiration. Bordel, ils étaient vraiment en train de parler du gosse d'Edward et Perséphone, c'était... déstabilisant. Et ça restait douloureux. Mais si tu veux mon opinion... ce gamin y est pour rien, oui, alors il mérite pas d'être puni pour quelque chose qu'il n'a pas fait. Se sentir abandonné par son propre père, c'est... c'est douloureux à vivre... Elle marqua une pause. Et puis, c'est ta chance d'être père, faut pas que tu passes à côté.

Comme elle lui avait ôté cette chance en avortant, comme elle ne pourrait plus la lui accorder à l'avenir... un avenir dont elle voulait toujours faire partie, malgré le mal qu'elle ressentait, malgré son inaptitude, pour l'heure, à pardonner, à savoir comment supporter cette épreuve et ces révélations. Elle ne pouvait pas avoir d'enfants, ce n'était pas pour autant qu'elle devait ôter à Edward sa chance de pouvoir être parent. Et il n'en aurait pas d'autre. Enfin l'espérait-elle, elle ne supporterait pas qu'il la trompe de nouveau.

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ane parvint à esquisser un bref sourire, qui devait à peine se remarquer tant son visage était dénaturé par toutes les sombres émotions qui l'avaient traversée, quand Edward affirma que tout le concernait. Le brasier s'était finalement éteint, et elle se sentait un peu à l'image de ce feu. Les émotions les plus vives, les plus tempétueuses comme la colère, la rage, la haine, le désespoir, avaient laissé place à quelque chose de plus... neutre. Comme si elle éprouvait des cendres d'émotions. Elle se sentait tout bonnement vidée, à bout de force, comme si toute cette histoire lui avait demandé l'énergie de toute une vie et qu'elle subissait maintenant la situation sans que rien ne l'affecte davantage, comme si elle n'était plus rien d'autre qu'une coquille vide, en réalité. Est-ce que c'était vrai ? Que tout la concernait. En l'occurrence, elle n'en savait trop rien pour ce qui était de cette histoire d'enfant, mais elle appréciait que le jeune homme reconnaisse qu'elle faisait trop fondamentalement partie de sa vie pour pouvoir l'exclure de ce genre de décisions, très importantes, en effet, car elles pourraient avoir une incidence réelle sur leur existence. Dans tous les cas, Jane n'était pas sûre que le choix puisse être si évident que ça. Même si Edward devait décider de faire la sourde oreille à tout cela, le village était trop petit pour qu'il ne croise jamais le chemin de son fils ou de sa fille. Et puis, s'il était encore jeune pour l'instant, il adviendrait certainement un moment où il se laisserait rattraper par son instinct paternel ou elle ne savait pas quoi. Elle était sa famille, ainsi qu'il le lui disait, mais est-ce que ça suffirait toujours quand tout son entourage se mettrait en ménage, fonderait des familles ? Alors, Edward répondit simplement qu'il n'était pas prêt. Qu'il ne voulait pas que les choses se passent comme ça. Elle le savait profondément honnête. Et ça lui faisait mal. Parce que prêt, il lui avait dit l'être quand elle-même ne l'était pas, et à ce moment-là.

-C'est à cause de moi, tout ça, observa-t-elle alors. Si je l'avais gardé, tu l'aurais quitté, on aurait été ensemble, on aurait été parents, on aurait peut-être même eu plusieurs enfants... Elle marqua une pause. Elle était en train de parler d'elle, mais ce n'était toujours pas d'elle qu'il était question. c'était seulement que cette situation la résignait définitivement à reconnaître qu'elle n'aurait jamais la possibilité d'offrir à Edward les joies d'une paternité équilibrée, sans drames ni rien... T'as le temps d'y réfléchir, de toute façon. Elle marqua une nouvelle pause. Tu seras un père super, si c'est ce que tu décides, ça j'en suis sûre.

Elle baissa les yeux. C'était un spectacle qu'elle aurait peut-être à supporter comme une intruse.

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ane garda les yeux rivés au sol quand Edward lui affirma qu'elle n'y était pour rien, qu'elle ne pouvait pas savoir. C'est sûr, si elle avait su, elle aurait agi d'une manière bien différente, sans le moindre doute possible, elle aurait pris son courage à deux mains, et même sans se sentir prête, elle serait allée jusqu'au bout... Mais ce n'était pas le cas. Et en attendant, peu importaient les circonstances, peu importaient les responsabilités de chacun, la jeune femme ne porterait jamais d'enfant, n'en élèverait jamais, ne deviendrait jamais maman. Elle pourrait se dire que c'était une bonne chose, au sens où elle avait longtemps cru qu'elle serait une mère déplorable (et elle n'avait pas totalement perdu cette manière de penser), mais ce n'était pas le cas. Là, maintenant, tout de suite, et même si c'était encore un peu tôt pour elle, c'est sûr, elle rêverait d'apprendre être enceinte, pouvoir l'annoncer à son mari, des étoiles dans les yeux... mais non, ça n'arriverait pas. Et si Edward acceptait pour le moment cet état de fait, il se pourrait que plus tard, au fil des années, il ne le supporte plus, surtout en sachant qu'il avait de quoi avoir une vie de famille épanouie avec Enjolras. Le jeune homme lui avait si souvent reproché d'avoir avorté. Ce n'était pas comme si elle pourrait s'imaginer que cela ne le dérangerait pas du tout, comme si tout ça n'allait pas leur exploser en pleine figure. Parfois, on se pense suffisamment fort pour supporter telle ou telle situation, et en définitive, on se rendait compte qu'on avait eu tort, qu'on s'était trompé.

Finalement, Edward, d'un geste de la main, l'invita à plonger son regard dans le sien. La chaleur de ce contact conjuguée à la confrontation de leurs regards, le fait de voir ses yeux eux aussi embués de larmes, c'était... difficile. Elle mourait d'envie de l'embrasser, de se lover dans ses bras, et de ne plus penser, comme si tout ceci n'était jamais qu'un mauvais rêve. Mais elle ne le pouvait pas. C'était trop simple. Et toutes les excuses du monde n'y feraient rien, même si Jane savait que chacune d'elles était des plus sincère.

-Je sais que tu es désolé, mais on peut rien y changer, dit-elle alors simplement. Elle ne pouvait effectivement pas revenir en arrière. C'était impossible. Je sais pas... Je sais pas si je serais encore capable de te faire confiance, Ed, je sais pas si je vais réussir à supporter tout ça... J'en sais rien. Elle marqua une pause. Je t'aime trop pour te quitter, mais je sais pas si je vais réussir à supporter tout ça.

C'était effectivement sa manière de voir les choses. Elle n'avait pas envie de tout arrêter, elle avait envie de surmonter ça, mais comment éjecter cette pensée de son esprit ? Lui dans les bras de Perséphone, elle attendant son enfant....

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ne nouvelle esquisse de sourire se déposa sur les lèvres de la jeune femme, plus sincère que la précédente, alors qu'Edward lui affirmait qu'elle était forte, qu'elle était la personne la plus forte qu'elle connaissait. Elle aimait penser que c'était effectivement le cas, pas qu'elle était la personne la plus forte du monde, mais qu'elle pourrait tout de même puiser dans la force qu'elle possédait pour surmonter cette épreuve à laquelle elle ne s'était vraiment pas attendue. Elle aimait croire qu'elle retrouverait la paix d'esprit qu'elle avait tant connu dernièrement, qu'elle goûterait de nouveau au bonheur simple d'être avec son âme sœur, qu'elle ressentirait de nombreuses fois encore la conviction d'être aimée d'une manière infaillible par l'homme qu'elle aimait du plus profond de son être. Mais seul le temps lui apprendrait si cette force était suffisante ou non. Elle ferait ce qu'elle pourrait, en tout cas. Il le faudrait bien. Elle devait tout remettre en question, mais une fois que ce serait fait, peut-être qu'elle s'en sortirait mieux, parce qu'au moins elle ne vivrait pas dans le mensonge. Elle avait envie qu'ils s'en sortent, c'était important, elle avait envie de ne pas s'être trompée, réellement. Elle avait envie que l'amour qu'il s'étaient témoignés devant témoins tout à l'heure surmonte tout, soit à l'image qu'elle s'en était faite. Mais ça ne se ferait pas dans l'immédiat. Elle était bien contrainte d'observer les choses ainsi qu'elles étaient. Elle était encore perdue, elle n'avait plus la moindre conviction quant à l'avenir. Et quand Edward lui demanda ce qu'elle voulait faire, maintenant, la réponse lui paraissait floue au possible.

-J'en sais rien, avoua-t-elle, dépitée. Elle ferma les yeux quelques instants, prit une grande inspiration. Il faudrait sûrement qu'on y retourne, mais pour l'instant, je me sens pas prête. J'ai pas envie de faire semblant que tout va bien. Et elle n'avait pas non plus envie que son entourage voie que tout allait mal. Elle voulait que ses parents, ses cousins (encore que elle se fichait de l'opinion de Tristan) et Gwenn gardent d'Edward l'image de l'homme aimant qui lui avait passé la bague au doigt... Pourquoi fallait-il toujours qu'elle se sente si mal quand elle portait une robe de mariée. J'ai besoin de temps, du temps pour tout. J'aimerais pouvoir avoir une preuve irréfutable, qui me prouverait que je peux te faire confiance, mais je crois pas que ça existe. Les yeux rouverts, elle soutenait le regard de son âme sœur, l'observait intensément. Je vais avoir besoin que tu sois patient.

Et elle savait très bien que la patience n'avait jamais été le fort d'Edward... Seulement, elle ne pouvait pas prendre de décision dans l'immédiat, sans quoi elle était quasiment certaine qu'elle se tromperait.

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dward lui assura qu'il serait patient, et ces mots rassurèrent Jane. Pour le moment, c'était surtout de ça dont elle avait besoin le concernant, il était nécessaire à ses yeux qu'il se montre avec elle aussi patient que possible. Elle savait que ça n'allait pas toujours être simple pour lui, qu'elle ne serait pas la seule souffrir de tant d'incertitudes, mais elle n'avait pas le choix. Quant à Edward, c'était peut-être ça, au final, qui lui fournirait la preuve de ses sentiments pour elle. S'il était capable de l'attendre, de la laisser mettre ses émotions au clair, si durant ce temps, il comprenait qu'il ne pouvait pas attendre grand-chose d'elle, alors cela lui fournirait peut-être la preuve qu'elle attendait. Ou pas. Elle n'en savait rien parce qu'elle ne savait tout simplement pas combien de temps il lui faudrait pour accepter, pour pardonner... Elle ne savait même pas si pardonner finirait ou non par être dans ses cordes. Elle n'était sûre d'absolument rien. Ou si, il y avait bien une chose dont elle restait certaine, et ce presque malgré elle, ou plutôt totalement malgré elle. Et c'était plus évident encore quand il prenait sa main, quand il la déposait sur son cœur, quand elle sentait son cœur battre au même rythme que le sien, il se passait quelque chose de certain, d'inéluctable, aussi sûr que la chaleur qui envahissait tout son être. Elle l'aimait. Ça, ça restait certain, elle était amoureuse de lui au point de se rendre folle, et rien n'y changerait donc. La douleur, la trahison, la crainte, le manque de confiance... ça n'ôtait rien aux sentiments qu'elle éprouvait à son sujet. Il lui assurait qu'il regagnerait sa confiance, et elle voyait qu'il faisait vraiment tout son possible pour y parvenir. Elle savait qu'il le voulait vraiment, que ses paroles étaient particulièrement sincères. Elle espérait de toutes ses forces qu'il parviendrait bel et bien à la convaincre. Malheureusement, il y avait encore beaucoup de choses à faire. Elle garda sa main posée sur son cœur, elle devrait peut-être la retirer, mais elle ne le voulait pas. C'était apaisant, de sentir battre son cœur sous ses doigts, un tambourinement doux et agréable.

-Tu m'as souvent mise en colère, fait peur, rendu totalement dingue... mais c'est la première fois que tu me déçois... Mais tu sais... quoi que tu me fasses... Je t'aime. Ce n'était peut-être pas le moment de le lui dire, d'autant moins qu'elle ne voulait pas qu'il croie s'en tirer à si bon compte après ce qu'elle avait découvert. Mais en même temps, elle voulait qu'il sache qu'elle ne renonçait pas à leur histoire, parce qu'elle en était bien incapable. Elle ne savait seulement pas comment gérer cette situation. C'est juste que là... ça suffit pas. Et elle n'avait pas la moindre idée de ce qui suffirait.

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