Alors, t'as rien à me dire ? [pv Ed <33]

E

lectre sourit, plus qu'amusé, quand son meilleur ami lui fit remarquer que si elle était vraiment quelqu'un d'impressionnable, alors lui-même était un saint. Autant dire qu'aucune de ces deux possibilités ne pouvaient être sincèrement prises au sérieux. Clairement, Electre n'avait pas le moindre tabou, et pour l'impressionner ou la choquer, il fallait vraiment se lever très, très tôt (et il n'était pas dit que cela suffise). Quant à Edward... Clairement, quand on avait conscience de sa situation, quand on savait tout ce qu'il avait fait, le qualifier de saint, eh bien... c'était absurde. Et d'ailleurs, si Edward était un saint, la jeune femme ne lui aurait trouvé aucun intérêt. Elle avait toujours eu un faible pour les mauvais garçons. Que ce soit sentimentalement et amicalement. Et clairement, entre Edward et Julian (qui étaient plus ou moins les deux seuls hommes de sa vie à l'heure actuelle, puisqu'elle avait bien compris que Dareios ne reviendrait jamais - d'un autre côté, lui aussi n'était pas un gentil garçon), elle ne choisissait pas les hommes les plus sains d'esprit. D'ailleurs, quand elle entendait Edward parler de Julian, ça l'amusait, d'ailleurs, parce que le portrait qu'il dressait de lui était aux antipodes de ce que la jeune femme voyait en l'homme qu'elle aimait. D'accord, il arrive que l'amour brouille le jugement, et elle ne pouvait pas affirmer être totalement objective concernant Julian... mais clairement, Edward n'était pas objectif non plus de son côté. Il se contentait du peu qu'il savait de lui... et elle gageait qu'il serait franchement surpris s'il daignait le connaître davantage.

-Tu ne le connais clairement pas, répliqua-t-elle donc simplement avec le sourire.

Electre adorait Julian, elle l'aimait plus que tout, comme elle ne se pensait pas capable d'aimer qui que ce soit, et ce n'était clairement pas le genre d'amour qu'elle éprouverait pour quelqu'un de "coincé du cul". Clairement, dans l'intimité, c'était l'amant le plus incroyable que l'on pouvait bien imaginer, et le reste du temps, il était l'homme le plus intelligent, le plus machiavélique, le plus exceptionnel qu'elle connaisse (en toute objectivité, bien sûr). Il deviendrait l'homme le plus important de notre terre. Et elle avait hâte qu'Edward en ait conscience. L'air de rien, cette conversation la faisait se rendre compte du fait qu'elle aimerait bien, en fait, qu'Edward et Julian s'apprécient. Elle se doutait que ce ne serait pas demain la veille (et elle n'imaginait même pas à quel point), mais l'air de rien, elle ne s'en foutait pas tant que cela, bien au contraire.

-Crois-moi, tu serais surpris de ses... compétences.

Puisqu'il se permettait d'aller dans le graveleux, elle pouvait bien évidemment faire de même, et sans souci.

code by Mandy

E

lectre afficha un sourire satisfait quand son meilleur ami, avec une grimace exagérée, lui répliqua qu'il n'avait pas envie de savoir quoi que ce soit à ce sujet... Il l'avait cherché... Elle non plus n'avait aucune envie de savoir à quel point son interlocuteur pouvait être habile de ses mains... Elle n'avait vraiment pas envie non plus d'imaginer le jeune homme au pieu avec sa copine. S'ils s'éclataient, sur le plan horizontal, c'était très bien pour eux, mais si elle n'avait pas spécialement de tabou, visualiser Edward dans ce contexte était une chose qui ne l'intéressait absolument pas, et en aucune manière elle ne pouvait trouver cela intéressant ou pire - beurk - excitant. Ceci dit, elle aimait bien l'idée qu'au-delà de sa réaction excessive, il y avait tout de même une vraie réserve concernant le jeune homme et... Electre n'aimait pas ça. Edward était son meilleur ami, après Julian, il était la personne qui comptait le plus à ses yeux, alors forcément, faute de l'apprécier lui, elle voudrait qu'il comprenne à quel point cette relation était importante à ses yeux, comme si elle comprenait bien sa relation avec Jane et à quel point il était fou d'elle. A ses yeux, c'était quelque chose de réellement sûr et important... Elle n'aurait pas cru, après la disparition de Dareios, qu'elle puisse connaître une chose pareille, et pourtant c'était le cas, et elle n'avait absolument pas envie que l'on tourne en dérision quelque chose qu'elle considérait avec immensément de sérieux.

-Tu sais, dit-elle d'un ton un peu plus sérieux qu'elle avait employé jusqu'alors, aux antipodes de celui qu'elle avait employé jusqu'alors... Je me contente pas de coucher avec Julian. Il me plaît. Vraiment beaucoup...

En bref, elle l'aimait, et si elle s'abstenait de prononcer ces mots directement, elle les pensait, du plus profond de son être elle les pensait. Il y avait entre eux un sentiment qui dépassait l'entendement. Julian et elle, c'étaient des hauts et beaucoup de bas, mais quelque part, c'était une réellem évidence. Une évidencde à côté de laquelle elle n'avait vraiment pas la moindre envie de passer. Elle était folle de lui, il était toute sa vie... Et elle avait peur de faire une erreur, et il était hors de question pour elle de faire la moindre erreur. Elle était folle de lui, et même si Edward n'avait pas son grain de sel à mettre dans leurs relations de toute manière, c'est le moins que l'on puisse dire, mais son opinion avait réellement de l'importance à ses yeux. Elle avait envie faute d'en avoir besoin qu'Edward approuve ses choix de vie et qu'il soit heureux pour elle. Pas parce qu'elle prenait son pied au lit (mais ça...), mais parce qu'elle était amoureuse.

code by Mandy

E

lectre se contenta de lever les yeux au ciel, sans aucune autre forme de commentaire, quand Edward revint sur les propos qu'elle avait prononcés, un léger sourire au coin des lèvres. Elle n'allait pas s'en excuser, mais elle voyait précisément ce qu'il voulait dire, où il voulait en venir précisément. Ce n'était pas juste que Julian lui plaisait beaucoup, c'est qu'elle était folle amoureuse de lui, mais c'était le genre de mots qu'elle ne se voyait définitivement pas prononcer. Elle préférait largement en rester à des termes un peu moins forts, un peu moins révélateurs de ce qu'elle pensait réellement. Et de toute évidence, elle n'avait aucun besoin d'en dire davantage, car Edward avait très bien compris. En même temps, ce dernier était loin d'être idiot, et s'ils s'entendaient si bien, c'était aussi qu'ils se comprenaient à la perfection sans avoir besoin de se dire grand-chose.

Même si Edward n'était pas du genre facile, comme gars, et qu'il fallait quand même s'accrocher pour le cerner, Electre estimait avoir fini par comprendre de quelle manière il fonctionnait. Et inversement, elle avait aussi le sentiment que le jeune homme avait bien cerné son mode de fonctionnement. Ce n'était pas pour rien que leur amitié s'était ainsi renforcée, c'était justement parce que, au-delà de non-dits, ils réussissaient à entendre plus que les mots qui étaient prononcés. Là, l'essentiel était donc sous-entendu : Electre aimait Julian, et donc, elle apprécierait qu'Edward ait un minimum de considération pour leur relation et pour Julian lui-même, tout comme Electre prenait le soin d'en avoir envers sa relation chaotique avec Jane... et envers Jane elle-même, en dépit de l'évidente jalousie maladive de cette dernière. La dernière remarque du jeune homme lui laissa entendre que le message était bel et bien passé comme elle le voulait. Eh bien, dans ce cas, c'était parfait, c'était effectivement tant mieux.

-Je te demande pas de la fermer non plus, répondit-elle alors avec un fin sourire aux lèvres. Mais juste... ben, voilà, tu connais les limites.

Bref, qu'il ne lui fasse pas ce qu'il ne voudrait pas qu'elle lui fasse : traîner sa moitié dans la boue, ou médire de leur relation, donc, c'était à peu près à cela que ça se résumait. Bon, le passif très compliqué d'Edward avec Julian étant ce qu'il était, c'est à dire houleux en diable, Electre se doutait bien que ça n'allait pas être une mince affaire pour Edward, mais il tenait réellement à ce qu'il fasse cet effort pour elle. A ses yeux, c'était vraiment quelque chose d'important, et puisqu'il était amoureux lui-même (et pas qu'un peu, en dépit de toutes les conneries qu'il pouvait bien faire au sein de son couple), elle se disait qu'il ne pouvait que comprendre.

code by Mandy

E

lectre n'avait pas envie de parler plus longuement de Julian. Quand il était question de s'exprimer sur ses sentiments, elle éprouvait une forme de bloquage qui l'empêchait d'être complètement elle-même. C'était beaucoup plus simple de tout prendre à la déconnarde et de prétendre que rien ne pouvait l'atteindre. Alors oui, évidemment, la jeune sorcière savait pertinemment que son meilleur ami ne pouvait pas être dupe. De toute évidence, si quelqu'un était à même de comprendre la situation dans laquelle elle se trouvait, c'était le jeune homme, qui l'avait souvent bien mieux comprise que beaucoup d'autres personnes, à la vérité. Alors bon, dans tous les cas, ça l'arrangeait bien de ne plus aborder le sujet trop longuement.

Ceci étant dit, la jeune femme appréciait la remarque d'Edward. Ce n'est pas qu'elle voulait jouer les amies castratrices qui ne savait que mettre des barrières alors que son activité favorite en parallèle était de les faire sauter, ces barrières. Mais oui, une personnalité comme celle du myrihande du feu avait besoin qu'on lui fixe des limites. A bien y regarder, une bonne majorité des emmerdes qu'avait rencontrées le jeune homme venait de là, en réalité. Les emmerdes en question lui venaient du fait qu'il allait toujours trop loin, qu'il ne se mettait pas de stop. Même quand il avait pertinemment conscience qu'il était en train de merder (comme ça avait dû être le cas avec Perséphone), il continuait, parce qu'il ne réussissait pas à se freiner. C'était un tort, bien sûr, mais qui faisait partie de sa personnalité. Ceci dit, si elle pouvait être une des rares personnes capables de lui fixer des limites, elle acceptait d'endosser ce rôle avec plaisir.

-C'est mon talent naturel, ça, affirma-t-elle avec un sourire flagorneur. T'as de la chance, parce que je suis quand même pas trop chiante en termes de restrictions.

Ca, c'était sûr, elle serait même la personne la plus à même, la plus capable de pousser son interlocuteur dans des retranchements dont il n'avait même pas idée. En plus, c'était quelque chose qu'elle adorait, pousser les autres dans ses retranchements, au bout du compte. Malgré tout, il y avait des frontières qu'Edward ne devait pas ou plus franchir pour son propre bien à elle. Et pour son bien aussi, en l'occurrence. Car si elle pouvait s'épargner d'entendre des remarques désobligeantes sur Julian et la nature de leur relation, honnêtement, ça lui conviendrait très largement. Dans tous les cas, il était assez évident que si les deux jeunes gens étaient de la mauvaise graine à titre individuel, ils savaient tirer le meilleur parti de l'autre. Et à la limite, plutôt que de se pousser vers le bas, ils se tiraient vers le haut. Même si, très clairement, il y avait tout de même beaucoup, beaucoup de boulot.

code by Mandy

E

lectre ne releva pas quand Edward confirma qu'elle n'était pas trop chiante. Il pouvait se corriger et dire qu'elle n'était pas chiante du tout, ça marchait aussi... parce que vraiment, et en amitié surtout, elle considérait être tout sauf chiante. Pour les gens qui lui tapaient sur le système, elle pouvait être une véritable plaie, elle était capable du pire quand il était question de faire du mal aux personnes qui l'insupportaient, et dans ce cas-là, elle pouvait être sacrément chiante. Mais Edward n'était pas une de ces personnes qu'elle cherchait à détruire à tout prix. Non, Edward Baker était son meilleur ami, la personne qui la comprenait le mieux, la personne dont elle se sentait le plus proche. Alors forcément, ça faisait tout de même une sacrée différence. Avec lui, jamais elle ne serait chiante, c'était tout à fait hors de question pour elle. Tout comme Edward était tout sauf chiant avec elle. Là-dessus, clairement, ils s'étaient bien trouvés, tous les deux. Ils se respectaient l'un l'autre, et ce sans réserve. Ils tenaient l'un à l'autre et savaient se le prouver, tout simplement. Pas en s'étouffant mutuellement, loin de là, mais plutôt en respectant très largement la liberté de l'autre... car il n'y avait que de cette manière qu'une relation saine et digne de ce nom pouvait espérer s'épanouir dans les grandes largeurs.

Quand il ajouta que, à titre personnel, il n'aimait pas les restrictions. Autant dire que ça ne la surprenait pas du tout. Même s'ils continuaient encore régulièrement d'en apprendre l'un sur l'autre, ils se connaissaient tout de même beaucoup, à force, très bien, même, et par conséquent, ils connaissaient ce qu'il y avait à savoir sur leurs traits de caractère les plus flagrants. En l'occurrence, le fait que le jeune homme détestait les règles ne lui avait absolument pas échappé. D'ailleurs, ce besoin de ne surtout pas être muselé lui avait tout de suite sauté aux yeux : parce qu'elle s'était reconnue en lui, à la vérité. Elle avait le sentiment, parfois, quand elle parlait avec Edward, qu'elle se retrouvait face à son reflet au masculin. Par certains aspects, c'était un constat assez perturbant, par d'autres, c'était tout de même sacrément plaisant. Parce que même s'ils pouvaient avoir leurs points de discorde, ils raisonnaient de la même manière. Par conséquent, ils n'avaient vraiment pas besoin de se parler longuement pour se comprendre, c'était instinctif.

-Alors là, tu m'en bouches un coin, plaisanta-t-elle, avec évidemment toute l'ironie du monde, je l'aurais jamais deviné.

Ce ne saurait être plus faux, évidemment. Elle savait pertinemment, bien sûr, qu'elle était face à un homme qui avait toutes les peines du monde à accepter les restrictions.

-Moi qui te prenais pour un parfait petit toutou, je tombe des nues.

code by Mandy

E

lectre avait beau affirmer à Edward qu'il était un véritable toutou, il était évident qu'elle n'en pensait pas un mot, et évidemment, Edward la connaissait assez, elle et sa capacité à chambrer les personnes à qui elle tenait (même s'il n'y en avait plus ou moins que deux, en réalité), pour savoir qu'elle n'était pas du tout sérieuse. Edward était un homme indépendant, et qui détestait répondre aux ordres de qui que ce soit, et c'était une des raisons qui faisaient qu'elle l'appréciait autant. Parce que, sur ce point, il ne faisait aucun doute qu'ils se ressemblaient quand même sacrément. Et tout comme Electre ne voudrait pas se laisser museler par sa relation avec Julian, il se doutait que Edward ne voulait pas se laisser museler par Jane. Même s'il y avait des opportunités d'être muselé bien plus agréables que d'autres (sans mauvais jeu de mot... ou presque).

-Ouais, là-dessus, je crois qu'elle a déjà fait un bon boulot, effectivement.

En même temps, dans le cas des myrihandes du feu, il valait mieux qu'Edward, de façon tout à fait consentante, accepte l'influence que son âme soeur avait sur lui, plutôt que de lutter contre comme il l'avait trop souvent fait. Jane pouvait avoir droit de vie et de mort sur lui, c'était assez terrifiant, comme perspective, mais c'était un fait. Alors s'il l'acceptait de son plein gré, alors c'était bien évidemment tout ce qui comptait. Dans tous les cas, puisque se faire passer la corde au cou revenait souvent à se faire passer dans la foulée la bague au doigt, il était en plein dedans. Et bien plus avancé que ne l'était Jane, au passage, car cette dernière ne s'imaginait pas du tout se marier, pas encore, quand bien même elle était convaincue du fait que Julian était l'homme de sa vie.

-Y a pas de mal à dépendre des autres tu sais, dit-elle d'un ton quasi philosophe, quand bien même elle n'avait pas la moindre envie, certainement pas, de donner du sérieux à cette conversation, pas même un seul instant, en réalité. Faut juste rétablir l'équilibre et s'assurer que beaucoup d'autres personnes dépendent de toi en retour, ajouta-t-elle d'un ton de conspiratrice.

Non, il n'y avait pas de mal à dépendre des autres, car tant qu'on le faisait de façon consciente, on restait un peu maître de ce qui nous arrivait, et puis, prendre en retour plaisir à tirer les ficelles dans d'autres circonstances pouvait être "salvateur", moralement contestable, mais salvateur malgré tout... En même temps, ce n'était pas comme si Electre et Edward prétendaient être de bonnes personnes. Les deux amis étaient parfaitement conscient de ce qu'ils étaient... et aux yeux de la jeune sorcière, c'était même ce qui les rendait supérieurs.

code by Mandy

E

lectre adressa à son meilleur ami son regard le plus suspicieux quand ce dernier confirma que la balance était entièrement équilibrée de son côté, puisque de nombreuses personnes dépendaient de lui. Elle estimait que c'était un fait hautement exagéré, mais elle n'envisagerait pas de contredire une simple plaisanterie. D'autant plus que, à bien y regarder, il était bien mieux lôti qu'elle de ce point de vue-là. De vivantes, Electre n'était capable de dénombrer que deux personnes en tout et pour tout qu'elle considérerait effectivement dépendantes de sa personne (et encore, le terme était fort, disons que ces personnes auraient du mal à s'en sortir sans elle), il y avait le jeune homme qu'elle avait en face d'elle (et encore, elle se disait qu'il se remettrait très rapidement et très facilement de son absence), et il y avait Julian. Avant cela, il y avait eu Dareios, mais c'était de l'histoire ancienne, et qu'elle préférait refouler un maximum. Il n'y avait pas grand monde pour dépendre d'elle, au quotidien, et elle devait admettre qu'elle avait fait tout pour. Contrairement à ce qu'elle prétendait, cette sensation de dépendance ne lui plaisait pas réellement. Elle aimait trop se sentir libre et indépendante pour avoir qui que ce soit à ses crochets ou être aux crochets de qui que ce soit. Certes, certaines exceptions étaient agréables (Julian surtout), mais elle n'irait pas plus loin.

Elle n'était pas certaine qu'Edward, même s'ils se ressemblaient beaucoup par de nombreux aspects, voit les choses de la même manière pour sa part. Elle ne serait pas étonnée d'entendre, à vrai dire, que le jeune homme ressentait même le besoin d'être indispensable aux autres, comme une manière de se sentir exister, pour flatter un ego plus instable qu'il ne le prétendait, ca l'assurance exacerbée du jeune homme cachait sans doute un certain malaise, qui refusait de se dire comme il se devrait. Mais il était plus gâté, de fait, également, car des relations de réelle dépendance, il avait su en construire. La plus évidente était avec son âme soeur, bien sûr, mais il n'y avait pas qu'elle, bien sûr. Il y avait également sa soeur, son frère... et elle, manifestement. Et c'était très bien ainsi. Ils y trouvaient leur compte tous les deux, même quand la situation devait se compliquer, et cette situation le prouvait plus encore.

-Ah, vraiment ? répondit Electre en faisant mine de se vexer, quand bien même ce n'était pas du tout le cas, au moment d'entendre Edward affirma qu'elle était une parmi tant d'autres. Elle ne risquait pas de prendre la mouche, puisqu'elle était convaincue du fait que son meilleur ami ne croyait pas un seul des mots qu'il venait de prononcer. Ce n'était pas pour se donner trop d'importance (ou à peine), mais elle avait entièrement conscience de sa valeur. Dans ce cas, j'imagine que je pourrais tout simplement m'en aller, ça ne te poserait pas de problème, pas vrai ? ajouta-t-elle sur un ton de défi.

code by Mandy

A

vec leurs fichus égos à tous les deux, cette conversation pouvait définitivement durer très très très (très) longtemps sans qu'aucun des deux ne cède le moindre pouce de terrain à l'autre. C'était comme ça, c'était dans leur nature. C'était presque un miracle, d'ailleurs, qu'ils s'entendent aussi bien quand on savait à quel point ils étaient fiers. Mais il est vrai que, par cet état de fait, ils étaient également capables de se comprendre. Ce qui les empêchait notamment de prendre inutilement la mouche quand l'un des deux pouvait aller trop loin dans son discours en se fichant finalement de blesser l'autre. Electre savait bien qu'Edward n'était pas sérieux, elle était convaincue de la place qu'elle tenait dans la vie de son meilleur ami (qui donc était son meilleur ami), tout comme elle savait que c'était réciproque, et c'était ce qui comptait.

D'ailleurs, Edward fut bien incapable, en fin de compte, de demeurer complètement sur ses positions. La preuve, il lui faisait comprendre qu'elle pouvait très bien partir et qu'il s'en ficherait, parce qu'après tout, il en avait d'autres sous le coude. Mais non sans ajouter qu'il se ferait quand même sacrément chier si elle partait. On ne pouvait pas vraiment dire que c'était le comble de l'élégance, mais en même temps, ils se connaissaient bien, tous les deux, alors ils savaient également à quoi s'en tenir exactement. La jeune femme devrait peut-être bouder ou râler, elle en était bien capable, mais elle ne voyait pas d'intérêt à le faire. Elle savait que c'était en partie vrai, qu'elle l'empêchait effectivement de se faire chier, mais il n'y avait pas que ça, pas du tout même, et même, c'était un compliment en soi. Il n'y avait pas de pire ennemi que l'ennui. Elle était sincèrement ravie d'être celle qui l'empêchait de trop en éprouver, vraiment.

-Merci, c'est trop d'honneur. Elle afficha un sourire. Ceci dit, on rigole, on rigole, mais il va falloir que j'y aille pour de vrai, en fait. C'est fou comme le temps passe trop vite quand je suis avec toi. Si tu veux mon avis, c'est même un peu suspect.

C'était vrai. Le temps passait toujours plus vite en meilleure compagnie. Et Edward était définitivement la meilleure compagnie possible. En dehors de Julian, bien sûr, mais ça c'était encore une autre affaire. Elle déposa une bise sur la joue d'Edward pour lui dire au revoir.

-Tu me tiens au courant de la suite, hein ?

Elle ne lui laisserait pas le choix de toute manière. Et quoi qu'il en soit, elle comptait bien mettre son grain de sel dans la vie de son meilleur ami, et ce qu'il la laisse faire ou non. Mais elle voulait croire qu'il la laisserait faire.

code by Mandy