Tous les oiseaux finissent par quitter le nid [pv Ed :3]

C

ontrairement à ce que les apparences pouvaient bien laisser croire, Ambre n'avait pas la moindre envie de se prendre la tête une fois de plus avec son frère. Même s'il lui arrivait de chercher le conflit, quand c'était avec Edward ou avec Preston, eh bien ça lui faisait mal, et elle n'aimait pas ça du tout. C'était pour ça, contradictoirement, qu'elle se montrait si catégorique avec Edward. Elle voudrait vraiment que la situation s'apaise entre ses deux aînées. Elle en avait assez d'être incessamment prise entre deux feux. Que ce soit pour entendre Preston affirmer que Edward n'était qu'une feignasse ou pour entendre Edward considérer que Preston avait un balai dans le cul, elle n'avait plus envie de prendre parti. Bien sûr, instinctivement, c'était Edward qui avait sa faveur, surtout parce qu'ils se ressemblaient beaucoup tous les deux, mais en vérité, elle savait bien que la seule solution pour unir cette famille totalement divisée, c'était qu'ils mettent de l'eau dans leur vin, qu'ils acceptent d'aller de l'avant et qu'ils fassent plus d'un pas l'un vers l'autre.

Et elle savait, oui, que ses frères faisaient des efforts, et Edward plus que Preston encore (ce qui était à souligner d'autant plus que cela lui demandait de mettre sa fierté légendaire de côté, et il était évident que ce n'était pas chose aisée pour lui et que ça lui demandait une très grande maîtrise de lui-même)... mais elle avait envie que ça aille plus vite, elle aimerait qu'elle puisse parler de l'un à l'autre sans que ça finisse en dispute.

Bon, elle avait bien conscience aussi qu'elle était tout sauf irréprochable de son côté. Si elle n'était pas autant casse-bonbons, peut-être que ses frangins auraient plus de facilité à se mettre d'accord... mais avoir conscience de cela ne l'invitait pas à plus d'humilité. A plus de culpabilité, en revanche, oui, elle s'en voulait parce qu'elle se disait qu'elle avait contribué à creuser le fossé qui s'était instauré entre eux, et maintenant, elle ne savait pas quoi faire pour colmater la brêche. Des ponts se créaient entre eux, mais elle avait peur qu'ils soient trop fragiles, et qu'au final, le pont finisse par exploser.

-Si, ça se voit, reconnut tout de même Ambre. Quand bien même elle était sur les nerfs, et que ça l'invitait forcément à dire un mot plus haut que l'autre, elle reconnaissait qu'il était temps qu'elle prenne sur elle, au moins un petit peu, même si ce n'était pas une chose évidente à faire et que ça lui causait quelques soucis. Mais j'aimerais... enfin, que ça ait pas besoin d'être un effort...

Que ses frères n'aient pas à se forcer pour faire un pas l'un vers l'autre... mais il ne fallait pas trop rêver...

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O

ui, d'accord, les choses n'étaient jamais aussi simples qu'on le voudrait. C'était une leçon qu'elle avait dû apprendre bien vite dans sa vie. Elle avait perdu la moindre candeur à ce sujet dès l'instant où elle avait découvert le corps pendu de sa mère dans leur salon. Alors oui, elle restait une adolescente, et sacrément chiante, mais certainement pas du genre à penser que tout lui tombait toujours tout cuit dans le bec, ce qui ne la rendait que plus chiante encore. Alors oui, certes, elle avait toujours eu des privilèges, notamment parce que les Baker était une des familles les plus riches de notre terre, et elle était sans doute pourrie gâtée, mais ça ne changeait rien au fait qu'elle avait bien compris que certaines choses étaient d'une complexité sans failles...

A commencer par la vie d'Edward de manière générale, qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs... et qui lui en avait fait voir de toutes les couleurs aussi. Mais là, on touchait à quelque chose de différent, de plus profond. On parlait de leur famille, de ce qu'il leur restait de famille. Et là, elle ne voulait pas accepter que le mot "difficile" puisse réellement être d'actualité.

-Oui mais...

Oui mais... Oui mais, c'était sa manière de ne jamais accepter le moindre argument pourtant crédible de la part de son interlocuteur, elle n'avait pas envie de se contenter de dire que cette situation ne servait à rien, elle n'avait pas envie de juste admettre que la situation était difficile et que les relations au sein de la fratrie Baker étaient vouées à être complexe, voire impossibles, insolubles. C'était une chose qu'elle n'était tout simplement pas en mesure de concevoir, pas même un seul instant.

-Pour moi, c'est facile. J'ai pas à me poser de questions, je vous aime, c'est pas une question d'être difficile ou pas, c'est juste comme ça, c'est tout.

Ambre parlait très vite, comme pour laisser glisser ces mots le plus vite possible. C'est qu'il n'était pas dans ses habitudes de dévoiler ses sentiments, mais elle s'exprimait bel et bien avec le coeur, et elle pensait que c'était important en l'occurrence. Elle pensait qu'aimer, ce n'était pas quelque chose de facile ou de difficile, c'était quelque chose de fort et d'inné. Elle tenait profondément à ses deux frères, et elle aimeraient qu'ils lui prouvent qu'ils tenaient l'un à l'autre, comme ils réussissaient beaucoup mieux à lui prouver qu'ils tenaient à elle. Parce que, parfois, elle avait le sentiment qu'ils s'éloignaient un peu plus à chaque fois. Elle était inquiète... D'accord, ils faisaient des efforts, mais elle avait l'impression qu'ils étaient un peu forcés, et c'était une chose qu'elle n'appréciait pas vraiment, et qu'elle avait du mal à accepter.

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A

mbre afficha une légère grimace quand son frère lui demanda de répéter ce qu'elle venait de dire. Elle avait déjà pris la peine de le faire une fois, ça suffisait. C'était là le genre de déclaration dont les Baker usaient avec une immense parcimonie, alors Edward avait plutôt intérêt à l'avoir bien entendu et à l'apprécier à sa juste valeur. Car non, Ambre ne se répéterait pas, et ne pensait pas que ce serait nécessaire par ailleurs, il savait ce qu'elle avait dit, et il savait que ça venait du coeur, c'était absolument tout ce qui comptait, en fin de compte.

Enfin presque, parce que le fait qu'elle dise ou répète à son frère qu'elle l'aimerait ne changerait pas grand-chose à leur histoire... même si la situation était difficile entre elle et son grand frère, parfois, ils réussissaient à s'entendre et à se soutenir. C'était de Preston et d'Edward qu'il était question exactement à l'heure actuelle, d'eux et d'eux seuls, et c'était entre eux qu'elle voulait que les choses s'améliorent, sans excuse de type "c'est difficile". La vie aussi était difficile, mais il fallait faire avec, sans compromis de quelque nature que ce puisse être. Et pour ça, il fallait sans doute, en effet, en passer par des mots simples, clairs et évidents, ni plus ni moins.

-Bah c'est pas à moi qu'il faut que tu le dises, moi je le sais. Lui pas forcément.

Elle faisait mine de rien, mais en vérité, à elle aussi, ça lui faisait du bien d'entendre son frière lui dire qu'il l'aimait aussi, qu'il les aimait, elle et Preston. L'amour n'avait jamais vraiment été le problème, dans leur famille, à la vérité. Le vrai problème, et qui n'était pas des moindres, c'est qu'ils étaient incapables de l'exprimer convenablement. D'une manière ou d'une autre, toujours, ils finissaient par faire les choses de travers, ou à l'exprimer si mal qu'ils finissaient par se faire souffrir quand c'était la dernière chose qu'ils voulaient à la base. Les Baker avaient toujours eu cette sorte de tempérament autodestructeur. Leurs parents avant eux, déjà, n'y avaient pas franchement coupé non plus. Et ça continuait. C'était comme un cycle sans fin. Et sans issue.

Alors en effet, elle aimait entendre son frère lui dire qu'il l'aimait (surtout qu'elle l'aurait eu mauvaise s'il n'avait rien dit alors qu'elle-même avait accepté de mettre son ego de côté), mais là, ce n'était pas leur affection mutuelle qui était remise en question. C'était ce qui se tramait entre Preston et Edward, et ça durait depuis beaucoup trop longtemps. Ambre avait besoin qu'ils communiquent, qu'ils se disent les choses. Pour elle, c'était ce qui dénouerait potentiellement la situation.

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A

mbre leva les yeux au ciel en entendant la réaction de son frère. C'était si... typique. Typique des Baker, en fait. C'était terrible d'entendre le discours de son frère et d'adlettre qu'il ressemplait aisément au sien. Parce que d'un point de vue extérieur, ce discours était tout bonnement insupportable. Bien sûr qu'ils devraient tous savoir de façon innée au sein de la fratrie, mais le truc, c'est que ce n'était pas le cas, au bout d'un moment, il fallait arrêter de se leurrer. Si Edward et Preston ne lui répétaient pas qu'ils l'aimaient, Ambre en doutait constamment. Et de toute évidence, Edward doutait du fait que son grand-frère l'aime. Alors pourquoi, en retour, il devrait être évident pour Preston ? Parce qu'ils étaient tous fiers comme des paons dans cette putain de famille. Alors oui, la situation était merdique quand ils ne se parlaient pas. Mais c'était justement parce qu'ils ne se parlaient pas. Il y avait clairement de sérieux problèmes de communication, chez eux.

Ambre n'était pas forcément la mieux placée pour jouer les médiatrices, mais elle faisait du mieux qu'elle le pouvait. Elle n'était pas naïve au point de croire qu'ils étaient encore capables de former un trio harmonieux. Mais pourquoi était-il si difficile d'imaginer qu'ils puissent au moins évoluer dans une certaine forme de respect mutuel. S'il y avait bien une chose sur laquelle ils devraient être d'accord, c'est sur le fait qu'ils devaient vouloir rendre leurs parents fiers d'eux. Ambre n'avait honnêtement pas le sentiment que c'était le cas à l'heure actuelle.

-Ben justement, je pense que si tu lui parlais, vous vous sentiriez tous les deux bien cons, ça c'est sûr, mais ça apaiserait direct tout un tas de tension. Comment tu peux dire que Preston devrait savoir que tu l'aimes alors que t'es pas fichu de remarquer que c'est réciproque ? Alors que même moi je commence à en douter, à force. Elle croisa les bras. Tu sais, si t'étais le premier à faire un pas vers lui, tu serais le plus mâture et le plus responsable des deux, pour une fois.

Mais elle était convaincue de s'égosiller pour rien. Elle était quasiment certaine d'être en train de brasser du vent. Elle était fatiguée de cette situation, mais elle savait qu'elle avait sa part de responsabilité dans tout ça aussi. Et maintenant, elle avait peur qu'il soit trop tard, que la situation ne soit plus susceptible de s'améliorer mais ne fasse jamais qu'empirer à compter de maintenant. C'était sans doute trop tard depuis le décès même de leurs parents, à vrai dire. Mais Ambre était honnêtement fatiguée de tout ça, ça lui faisait mal au coeur, et elle ne savait pas du tout où se mettre dans cette situation.

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A

mbre pouvait bien admettre que sa méthode n'était pas la plus subtile, oui, mais on ne pouvait pas franchement die que la subtilité était le fort de qui que ce soit. N'empêche qu'elle avait beau chercher à persuader son frère, elle n'en pensait pas moins ce qu'elle disait, elle pensait bel et bien que la réaction la plus mature serait celle de celui des deux frères qui accepterait en premier lieu de faire un premier pas vers l'autre. Bon, il semblerait qu'ils n'étaient pas prêts à faire tant d'efforts encore, d'un côté comme de l'autre, mais elle se disait qu'à force de leur marteler cette idée, ça allait bien finir par rentrer... non ? Elle le désirait de tout coeur, en tout cas. Leur situation était déjà on ne peut plus merdique, elle s'épargnerait franchement bien de devoir en plus supporter de voir ses aînés se déchirer constamment, elle n'avait pas signé pour ça. Elle n'avait pas signé pour quoi que ce soit, d'ailleurs. Elle voulait juste que ce qu'il lui restait de famille réussisse à s'entendre, même si elle n'était pas la dernière à mettre de l'huile sur le feu, par moments.

Ambre voulait bien admettre qu'elle n'avait pas été subtile, mais elle avait tout de même espéré que ça marcherait. A tort, cela va sans dire. Elle devrait le savoir, pourtant. Dans la famille, ce n'était clairement pas en réclamant les choses qu'on finissait par les obtenir, c'était même tout le contraire. L'esprit de contradiction coulait dans leurs veines, ils étaient incapables de faire sans. Alors, évidemment, ça créait bien souvent des problèmes et plus encore de tensions...

-On parle pas de moi, là, rétorqua-t-elle quand Edward voulut retourner la situation en lui faisant remarquer qu'elle ne devait pas être la première à dire "Je t'aime" à Preston constamment. Et c'est comme avec toi, on se fait pas la gueule, j'ai pas besoin de vous le dire tout le temps non plus. Et puis, vous le savez, surtout. Alors que vous, vous êtes pas fichu de comprendre ce que l'autre pense.

Elle pensait que c'était la vérité, en effet. Elle, même si elle se prenait souvent le bec avec ses deux frères, elle ne doutait pas du fait qu'ils tenaient profondément à elle, vraiment. Mais elle se disait que Preston avait beaucoup trop tendance à penser qu'Edward le détestait, tout comme Edward devait trop souvent avoir tendance à croire que son frère le méprisait. Pourtant, c'était entièrement faux, dans un cas comme dans l'autre. Mais ça, s'ils voulaient bien le reconnaître parfois, ils passaient tout de même beaucoup trop de temps à ne pas vouloir le reconnaître. Elle aimerait tant qu'ils puissent être tous les trois ensemble sans pour autant que cela vire au drame.

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mbre n'était pas franchement étonnée de la réponse de son frère. Il faut dire que la fratrie Baker, sans en donner l'air, se connaissait tout de même très bien, suffisamment pour connaître aussi bien les défauts que les qualités des uns et des autres, le souci, c'était qu'il leur était souvent plus simple de reconnaître les défauts que les qualités, ça leur demandait, tout du moins, moins d'efforts. Alors ils savaient à peu près quelles allaient être leurs réactions respectives, le souci était de réussir à dépasser ces réactions classiques pour creuser plus en profondeur, surtout quand ils abordaient un sujet à ce point grave.

Oui, Edward avait raison de croire que Preston le croyait immature et incapable, parce qu'on ne pouvait pas nier que c'était effectivement ce qu'il pensait... mais en même temps, souvent, oui, Edward faisait montre d'une immaturité qui pourrait donner l'impression qu'ils avaient le même âge tous les deux. Quant au fait d'être incapable, c'était plus complexe que cela. Ambre doutait que Preston le trouve entièrement incapable. En revanche, elle estimait qu'il agissait au-deçà de ses capacités, et ce plutôt volontairement. Oui, Preston pensait sans doute tout ça, mais il pensait aussi du bien de son frère, et forcément, en ne se concentrant que sur le négatif, ils entraient dans un engrenage absolument insupportable.

-Mais arrête un peu de te plaindre ! rétorqua Ambre en levant les yeux au ciel. C'est justement en réagissant comme ça que tu laisses croire à Preston que t'es immature. Elle poussa un soupir. Quand bien même tu t'imagines être une épine dans son pied, ben arrange-toi pour que ce soit plus le cas. Sois le plus malin des deux, prouve-lui que t'es capable de faire des concessions, même si ça t'emmerde. Il sera bien obligé de reconnaître qu'il s'est trompé sur ton compte et ce sera mieux pour tout le monde, tu crois pas ?

Ambre croisa les bras. Elle devinait qu'elle risquait de mettre plus d'huile sur le feu qu'autre chose en prononçant ces mots, seulement voilà, elle en avait franchement assez de toute cette situation, c'était en train de devenir positivement insupportable, et elle n'avait aucune envie d'avoir à gérer ça, certainement pas... Elle, elle ne voulait pas être prise entre les deux, à ne pas savoir quoi faire ni comment réagir. Elle voulait qu'ils regardent les choses en face et qu'ils acceptent enfin de mettre de l'eau dans leur vin pour que les choses se passent du mieux possible.

-Il ne pense pas que du mal de toi, tu sais, tout comme tu ne penses pas que du mal de lui. Si vous arrêtiez de vous renvoyer vos défauts respectifs à la figure, on ferait déjà du progrès.

Mais elle se doutait que de ce point de vue, il y avait encore un sacré boulot à faire.

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mbre leva les yeux au ciel. Ce n'était pas demain la veille qu'elle réussirait à rabibocher ses frères, mais disons qu'elle faisait de son mieux, en tout cas. Elle avait vraiment des difficultés à accepter cela, mais il fallait bien qu'elle se fasse à cette idée. Pas parce qu'elle renonçait, loin de là, mais elle admettait, en revanche qu'il faudrait un certain temps pour que vraiment Edward et Preston réussissent à trouver un terrain d'entente. Le mieux qu'elle pouvait faire de son côté, c'était d'encourager ses frères à ouvrir ses yeux l'un sur l'autre et ça s'arrêtait très probablement là. Il leur fallait très probablement un déclic, et si Ambre s'agaçait un peu de ne pas être le déclic en question (la fierté proverbiale des Baker n'arrangeant rien au passage), elle pouvait bien reconnaître que c'était mieux comme cela.

-Oui, oui, répliqua Ambre qui ne chercha même pas à contredire Edward quand il répéta que dans tous les cas, il était évident qu'il était le seul à faire des efforts.

Elle n'était pas du tout de cet avis, elle estimait que Preston en faisait aussi, et qu'Edward ne les voyait pas, mais en même temps, elle n'avait pas envie de prendre le parti d'aucun de ses deux frères, et en l'occurrence elle devinait que ça ne lui apporterait absolument rien de refaire le même chemin. Il fallait qu'elle laisse le temps faire son travail. C'était plus facile à dire qu'à faire, certes, mais ce serait sans doute plus facile à dire qu'à faire au bout du compte. Si pour le moment, Edward estimait qu'il était le seul à faire des efforts, ça ne devait pas le dissuader à en faire pour autant, car ces efforts paieraient tôt ou tard, d'une manière ou d'une autre, c'était une chose dont Ambre voulait être convaincue. Ils étaient tous biaisés par leurs égos surdimensionnés. Il fallait qu'ils réussissent à dépasser cela. Ce ne serait pas une mince affaire, mais une fois que ce serait fait, le reste irait forcément beaucoup mieux, il voulait se convaincre de cela également.

-Tu crois que je t'ai attendu pour ça ? Faut que t'arrêtes de croire que le monde entier te persécute, Ed ! Je lui secoue les puces autant qu'à toi ! Et c'est quand même dingue que ce soit la plus petite du lot qui doive faire la morale à ses deux aînés !

Même si, clairement, ses deux aînés avaient tout autant de raisons de lui faire la morale, en réalité. Car, il faut bien le dire, Ambre n'était pas exempte de défauts, loin de là. Mais ce n'était pas d'elle qu'il était question, là, tout de suite. C'était de ses deux têtes de mule de grands frères.

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