lle tremblait comme elle n’avait jamais tremblé de toute sa vie, et le froid ambiant n’était pas à blâmer. Ses pensées et son état actuel atténuaient le froid. Elle tremblait d’effroi, elle était angoissée, traumatisée. Elle savait qu’elle ne devait sa survie qu’à la chance, et le fait d’être passée si près de la mort la laissait dans un état terriblement fébrile. Elle avait beau être loin maintenant, elle entendait dans le son de la voix d’Hélio, sentait son regard lui brûlait l’échine et le contact de ses crocs contre sa peau. Sa blessure lui brûlait encore l’épiderme et elle n’avait pas nettoyé le sang que sa morsure avait fait couler, et qu’elle cherchait juguler en pressant contre elle d’une main tandis que ses pas l’entraînaient aussi vite que possible chez elle. Elle eut le sentiment que le chemin qui la séparait de sa maison était définitivement trop long, et elle avait l’impression désagréable que le buveur de sang la suivait, même si ça ne pouvait pas être le cas… Elle n’avait plus de souffle, son cœur battait la chamade, ses yeux étaient rouges et humides de larmes, quand elle referma la porte derrière elle. Elle avait espéré se sentir plus soulagée une fois chez elle, réconfortée par un décor familier, mais ce n’était pas le cas… Elle était terriblement effrayée. Elle avait le sentiment de voir Hélio partout. Elle avait besoin d’une présence réconfortante, elle avait besoin d’être rassurée et consolée. Elle avait besoin de Aaron, elle avait absolument besoin de lui, il n’y avait qu’entre ses bras qu’elle se sentait bien.
-Aaron ? demanda-t-elle en le cherchant du regard depuis ses yeux embués de larmes. Elle tremblait de tous ses membres et sa voix également.
Elle avança légèrement à l’intérieur, finit par le voir, sans plus réfléchir, elle se précipita entre ses bras et le serra aussi fort qu’elle le put contre elle. Elle avait à lus d’une reprise eu l’occasion de constater à quel point elle avait besoin de lui, il était son pilier, sa source d’oxygène, l’homme avec qui elle voulait passer son existence tout entière et sans qui elle ne s’imaginait pas le moins du monde capable de vivre. Elle puisa dans cette étreinte tout le courage dont elle avait besoin, et ce n’était pas rien, puis elle leva ses yeux humides vers Aaron.
-Il… il m’a attaquée… Elle était sous le choc, si perturbée qu’elle ne prit même pas la peine de donner le nom de son agresseur, c’était déjà un miracle, en réalité, qu’elle parvienne à articuler un discours un tant soit peu cohérent. J’ai besoin de soins, je crois…, ajouta-t-elle en se rendant compte que sa blessure toujours pas nettoyée lui faisait perdre une quantité bien trop importante de sang.
Elle ne savait vraiment pas quoi dire, elle ne savait pas du tout quoi faire, elle se sentait atrocement mal, elle avait besoin de Aaron pour la soutenir et la rassurer, elle ne répondait plus d’elle-même pour sa part, elle était trop épuisée, trop faible pour cela.
Même si Aaron avait demandé à Eponine de vivre avec les autres Hellsing, cela ne voulait pas dire qu’elle allait s’installer directement comme ça chez eux. Il fallait faire les choses bien et pour commencer, Aaron devrait en parler avec son père. Ce qu’il allait faire, évidemment, parce qu’il tenait réellement à vivre avec Eponine. Il ne savait pas si c’était la meilleure idée du monde de la faire entrer dans la famille des chasseurs, de la laisser se confronter si directement aux autres Hellsing, mais en même temps… il avait envie de vivre avec elle et il ne pouvait pas quitter sa famille. Dans tous les cas, Eponine était devenue bien trop importante pour lui pour que le jeune homme envisage une seule seconde de ne pas vivre le reste de sa vie avec Eponine. Alors forcément, elle allait de toute façon entrer dans la famille. Officieusement et un jour officiellement, sans doute, mais bon Aaron n’était pas forcément doué dans ce genre de chose donc. Pour l’heure, ils se trouvaient encore chez Eponine, Aaron devait bien avouer que moins il voyait son père, mieux il se portait, surtout depuis le moment où il avait décidé de protéger la petite amie de son frère. Sans pour autant, de son côté, renoncer à sa vie de chasseur. Ce n’était pas le genre de chose qu’il se voyait capable de faire, contrairement à son aîné.
Il se trouvait donc encore chez Eponine, alors que la jeune femme était de sortie. Il réfléchissait un peu à la manière dont il allait pouvoir parler à son père afin qu’Eponine puisse venir vivre chez eux. Il allait devoir faire les présentations officielles, il allait devoir agir « normalement », sans doute. Il pensait donc à cela, alors qu’il se trouvait dans la chambre en train de lire un livre sur lequel il avait un peu de mal à se concentrer par conséquence. Il envisageait éventuellement de partir à la chasse prochainement, juste histoire de. Parce que c’était le genre de chose qui lui faisait du bien. Même s’il préférait quand il pouvait le faire avec son aîné… mais bon. Maintenant, il le faisait seul parce qu’il n’avait aucune envie de partir à la chasse avec son père ou encore sa tante. Mais il renonça à son envie d’aller chasser quand il entendit la porte s’ouvrir, comprenant que Eponine était de retour. Il se leva tranquillement, dans le but d’aller la trouver, alors qu’il l’entendait l’appeler. Et quand il l’a vu, son cœur ne fit qu’un bon avant de s’arrêter net. Elle était couverte de sang. Elle vint dans ses bras, affirmant qu’il l’avait attaqué, sans qu’il ne sache de qui elle parlait, avant de dire qu’elle avait besoin de soin. Évidemment qu’elle en avait besoin. Pendant une seconde, il eut envie de se laisser envahir par la panique avant de se reprendre.
« Viens. » Il l’entraina avec elle vers la salle de bain, la soutenant du mieux qu’il pouvait. Il observa rapidement sa blessure… et il reconnut immédiatement ce que c’était. Une morsure de vampire. Il sentit son cœur s’emballer, alors qu’il appuyait fermement sur la blessure dans le but de stopper le sang, tout en préparant de quoi soigner sa petite amie (heureusement qu’il y avait le nécessaire chez elle, mais en même temps avec les activités d’Aaron c’était un peu une obligation). « Qui t’a fait ça ? » Demanda-t-il vivement. Il devait savoir quel enfoiré avait fait ça.
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urgence, très clairement était pour le moment de se soigner afin de ne pas perdre plus de sang que tout celui qui s’était déjà échappé de son corps. Heureusement, elle pouvait compter sur l’expérience et la dextérité de Aaron à ce titre. Elle aurait pu se tourner vers le médecin du village, c’est vrai, mais au vu de la nature de sa blessure, elle ne l’avait pas souhaité. Pour commencer, elle avait eu besoin de voir Aaron avant n’importe qui d’autre parce que sa seule présence lui faisait du bien, ensuite, le jeune chasseur savait prodiguer les soins en conséquence, ça faisait partie de sa formation. Depuis qu’il avait emménagé temporairement chez elle, son armoire à pharmacie s’était considérablement remplie, elle savait donc que le jeune homme trouverait tout le nécessaire de soin que requérrait une telle situation, et en effet. Il la conduisit jusqu’à la salle de bains, et sut exactement de quelle manière s’y prendre précisément. Elle se laissa soigner sans rien dire de particulier. Elle reprenait son souffle et ses esprits, elle se calmait un peu plus à mesure que le jeune homme prenait soin d’elle… Elle parvenait à rationnaliser la situation. Il ne l’avait pas suivi, et surtout, Aaron était un chasseur émérite, qui avait plus d’une créature nocturne à son tableau de chasse, il ne ferait qu’une bouchée du buveur de sang. Elle répondit à la question de Aaron sans se raviser. Elle savait que son agresseur payerait, et ça tombait bien, elle tenait à ce qu’il paye. Sa voix était toujours faible quand elle reprit la parole, mais plus déterminée et moins tremblante, malgré tout, résolue à ce qui allait se passer par la suite.
-Hélio, avoua-t-elle, consciente que Aaron n’allait pas apprécier de l’apprendre, sachant qu’il avait bien conscience du fait qu’ils se connaissaient, et ne tarderait peut-être pas à comprendre quel lien tordu avait beaucoup trop longtemps lié la jeune femme au buveur de sang… et même quand elle sortait avec Aaron, d’ailleurs… peu importe, c’était passé. Cette sale expérience l’avait guérie – ou presque – de sa fascination envers les buveurs de sang. J’ai cru que j’allais mourir, avoua-t-elle en tremblant de nouveau, car en effet, elle avait bien cru signer son arrêt de mort, et ça l’avait terrifiée. Partir, ne plus jamais revoir Aaron alors que le meilleur semblait devant eux… Elle n’en revenait pas d’avoir été à deux doigts de le perdre bel et bien. Elle ne s’en serait vraiment pas remise. Je suis désolée…
D’accord, en soi, elle n’était pas responsable de l’attitude d’Hélio, c’était elle qui avait bien failli céder sous ses crocs, mais elle s’en voulait tout de même, parce qu’elle savait bien qu’elle l’avait provoqué, au fond, à se laisser attirer par Hélio, fasciner par sa nature… Elle s’en voulait profondément pour cela, surtout qu’elle n’ignorait pas la position de son petit ami sur le sujet. Oui, elle avait changé grâce à lui, mais il était de toute évidence trop tard, et ça, c’était vraiment de sa faute, bien évidemment.
Si Aaron avait déjà eu l’occasion de prodiguer des premiers soins, et parfois sur lui même évidemment, ce n’était quand même pas la même chose que de le faire sur Eponine. Mais il prenait sur lui, il se concentrait sur la tâche, justement parce qu’il s’agissait de sa petite amie et qu’il était hors de question qu’il laisse cette blessure s’aggraver, qu’il la laisse perdre plus de sang. Il était hors de question que cette morsure ait de trop grandes conséquences. Il fut finalement surpris lui même du sang froid dont il su faire preuve pour la soigner, mais ça c’était parce qu’il se concentrer sur sa tâche et non sur son cœur qui était en train d’exploser dans sa poitrine. Il n’en revenait pas de trouver sa petite amie dans un état pareil. Mais le pire était encore à venir. Parce que quand la jeune femme reprit la parole, ce fut pour prononcer le nom d’un buveur de sang dont il connaissait l’identité. Hélio... cet enfoiré, il voyait parfaitement qui s’était. C’était un buveur de sang et cet enfoiré avait osé s’en prendre à Eponine en plus. Quand elle affirma qu’elle avait cru qu’elle allait mourir, Aaron senti son cœur manquer un battement. Il ne supportait pas l’idée qu’il ait pu la perdre à cause de ce type. Bien sûr, le jeune homme était bien placé pour savoir que Notre Terre était dangereuse, mais justement... il le savait et pourtant, ça faisait deux fois qu’il laissait un vampire s’en prendre à sa petite amie. La première fois, ce fut la fée de son frère qui l’avait sauvé. Cette fois-ci, elle était sauve par on ne sait quel miracle... Aaron aurait très bien pu la perdre à cause de ce vampire et forcément, il savait parfaitement ce qu’il avait envie de lui faire. Il allait le tuer, pour s’en être pris à celle qu’il aimait.
« Tu n’as pas à t’excuser. » Dit-il alors d’une voix légèrement brisé, parce qu’il n’aimait pas entendre sa petite amie s’excuser, alors qu’elle venait quand même de s’être fait attaquer par un buveur de sang. « Tu n’es pas du tout responsable. » Sa voix était plus dur. « C’est à cause de lui. »
À cause de cet enfoiré de Hélio, que le jeune homme avait bien l’intention de renvoyer dans les cieux ou en tout cas six pieds sous terre. Cette créature n’avait aucune raison d’être encore vivante. Il était un vampire, il ne devait pas fouler Notre Terre. Et c’était bien la preuve que les Hellsing faisaient quelque chose de bien. Eponine avait eu de la chance de s’en sortir, cela prouvait bien que ces buveurs de sang étaient des monstres, qu’ils devaient mourir. Elle aurait pu devenir l’une des nombreuses victimes de créatures. Ils ne pouvaient pas laisser ça continuer.
« Il t’a attaqué où exactement ? »
Il ne pensait pas foncer directement s’en prendre à lui, parce que pour le moment il voulait rester au près de sa petite amie. Mais il avait besoin d’en savoir le plus possible.
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ponine se sentit soulagée de la réaction de son petit ami. Elle aurait pu comprendre qu’il lui en veuille, car si elle s’était brûlée, elle ne pouvait quand même nier que, tout d’abord, c’était elle qui avait joué avec le feu… Mais on ne l’y reprendrait plus, elle avait retenu la leçon… elle avait eu peur, si peur de mourir, de ne plus jamais revoir Aaron… Puis peur qu’il lui en veuille, parce qu’elle n’était pas forcément la petite amie exemplaire qu’elle méritait, celle qui serait digne de vivre parmi les Hellsing et d’en devenir une un jour, mais il fut un trésor de douceur et de compréhension, et ça lui fit un bien immense de le voir réagir ainsi. Il ne lui en voulait pas, il était juste soulagé de la savoir en vie, et pour elle, ça valait tout l’or du monde. Même si elle ne parvenait pas à se convaincre du fait qu’elle n’était pas responsable de ce qui s’était passé. Oui, c’était Hélio qui l’avait agressée, mais elle ne pouvait s’empêcher d’imaginer l’avoir cherché, et sa culpabilité était par conséquent immense. Le ton de la voix du jeune homme s’était durci, et Ponine savait très bien ce que ça signifiait : il avait la ferme intention de tuer le buveur de sang… et, clairement, la jeune femme n’allait pas l’empêcher. Elle ne se sentirait pas en sécurité tant qu’il n’aurait pas été réduit au silence, ce qui pourrait bien prendre du temps… mais qui était dans tous cas nécessaire.
-Près du lac, répondit Ponine, la voix toujours tremblante. Elle n’arrivait vraiment pas à la contrôler. Elle leva vers Aaron des yeux encore embués de larmes. Reste avec moi, n’y va pas, s’il te plaît.
Elle ne savait pas exactement s’il avait eu l’intention de se précipiter directement jusqu’aux rives du lac pour aller se confronter avec le buveur de sang (d’autant qu’il ne devait plus s’y trouver à présent, et elle était très inquiète de cela aussi. Ils ne savaient pas du tout s’il était rentré dans son antre, il pourrait bien l’attendre pile devant chez elle, qui sait), mais si c’était son intention, elle ne voulait pas du tout qu’il s’en occupe, en tout cas pas tout de suite. Elle était encore traumatisée, sous le choc, fébrile. Même si elle ne se sentirait pas rassurée tant que Hélio n’aurait pas été exterminé, ce qui lui importait vraiment, pour l’instant, c’était de rester avec Aaron. Elle avait besoin de lui, de se lover dans ses bras, de sentir sa présence, sa douceur, sa chaleur, elle avait besoin de son affection, c’était ce qui lui permettrait le plus sûrement de retrouver ses esprits et d’aller mieux plus rapidement, même si elle était sûre et certaine du fait que les images de cette soirée horrible allaient la hanter pendant bien longtemps. Aaron avait déjà pansé ses maux physique – même si elle avait encore mal, ne nous le cachons pas -, il pouvait aussi soigner ses maux psychologiques.
Il était évident aux yeux de Aaron que Eponine n’y était pour rien. Le jeune homme ne pouvait pas nier qu’il avait trouvé la rencontre avec le vampire la dernière fois un peu bizarre, mais il n’envisageait pas une seule seconde qu’elle puisse être responsable de quoi que ce soit. C’était cet enfoiré qui était en cause et c’était cet enfoiré qui allait payer. Parce qu’il était évident que le jeune homme allait s’arranger pour lui faire payer ce qu’il venait de faire, la manière dont il s’en était pris à Eponine. De base, c’était une créature et aux yeux de Aaron, il n’avait aucune raison de vivre. Mais alors si en prime il s’en prenait à la femme qu’il aimait, il n’y avait vraiment aucune raison que Aaron se retienne. Et ce dernier était donc en haut de la liste des personnes qu’il allait chasser et tuer. Mais pas tout de suite. Quand Eponine affirma qu’il s’en était pris à elle près du Lac, il se doutait que dans tous les cas il ne s’y trouvait plus. Et dans tous les cas, Aaron n’avait aucune envie de s’éloigner de la jeune femme, pas pour l’heure. Même s’il n’était pas vraiment doué quand il était question des relations humaines, il tenait à Eponine plis que tout et il n’était pas question qu’il l’abandonne. Encore moins alors qu’elle le suppliait de rester.
« Je n’y vais pas. » Dit-il vivement en serrant la jeune femme dans ses bras, délicatement parce qu’il n’avait aucune envie de lui faire mal. Ce n’était pas parce qu’il venait de la soigner qu’elle était guérit, la jeune femme restait quand même blessée. Ce qui avait le don de tordre les boyaux de Aaron d’ailleurs, mais il savait qu’il ne devait pas juste céder à la panique. « Je reste avec toi. »
Il était hors de question qu’il l’abandonne, qu’il la laisse seule surtout pas alors qu’elle se trouvait dans un tel état. Et encore moins alors qu’il ne savait pas concrètement où se trouvait cet enfoiré. Le temps que Eponine arrive ici du lac, il avait eu le temps de partir, mais il était peut-être proche d’eux. Le jeune homme n’avait aucune idée de la manière dont les choses s’étaient passées, de comment Eponine s’en était réellement sortie. Et si ce connard était en train d’attendre un moment idéal pour finir le travail ? Ça n’arriverait pas, parce qu’il était hors de question qu’il laisse quoi que ce soit arriver à Eponine, même si pour le coup... il lui était bel et bien arrivé quelque chose. Aaron sentit de nouveau ses boyaux se tordre à l’idée que la jeune femme ait très bien pu mourir là, alors que ce vampire s’en prenait à elle. Il n’aurait pas été là pour la protéger. Bon, Aaron savait bien qu’il ne pouvait pas constamment être derrière pour la protéger mais quand même, le jeune homme ne pouvait pas supporter l’idée de perdre la femme qu’il aimait.
« Je vais te protéger, je ne le laisserais pas te faire de nouveau du mal. » Cela n’aurait pas du arriver de base... mais dans tous les cas, il allait payer.
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ponine éprouva un réel et profond soulagement quand elle entendit Aaron affirmer qu'il n'irait pas courir après le buveur de sang et allait rester auprès d'elle. En vérité, elle n'avait pas la moindre raison d'en douter, il était on ne peut plus évident qu'il ne servait à rien en cet instant d'aller traquer le vampire, bien sûr qu'il n'était plus là. Et puis, Ponine savait également que Aaron la voyait suffisamment fragile pour ne pas l'abandonner, mais c'était plus fort qu'elle, elle avait trop peur qu'il s'en aille, elle avait trop peur qu'il s'éloigne, elle avait beaucoup trop besoin de lui. Au-delà de ce qu'elle se sentait capable d'exprimer. Elle se sentait bien entre ses bras, elle agrippait ses doigts à son dos comme si elle avait peur qu'il lui échappe pour peu qu'elle lâche sa prise. Elle avait beaucoup trop besoin de lui. Il lui assura qu'il resterait avec elle, et elle le croyait bel et bien, elle en était même certaine. Il ne l'avait jamais déçue. C'est vrai, à une période, elle considérait qu'il n'était pas assez présent, mais ce n'était plus du tout le cas maintenant. Vivre ensemble avait absolument changé la donne, avait révélé quelque chose de lui, et elle était sûre de lui, sûre de ses sentiments pour elle. Elle se sentait rassurée que ses sentiments pour elle n'aient pas pris un coup dans l'aile étant donné que le vampire qui l'avait agressée, elle le connaissait, et il le savait pertinemment, en effet. Mais il était attentif, compréhensif, présent... Tout simplement, et c'était exactement ce dont elle avait besoin, pour le moment.
-Je sais, répondit-elle doucement quand Aaron lui promit de tout faire pour la protéger. Elle s'inquiétait, bien sûr, mais elle faisait néanmoins confiance au jeune homme. Il était un chasseur, et il était doué. Même si ça lui faisait peur, et pour le coup, elle était convaincue du fait qu'il saurait se débarrasser d'Hélio, et c'était ce qu'elle voulait, vraiment. Hélio devait mourir, Eponine ne se sentirait pas bien tant que le buveur de sang serait dans les parages, elle n'allait pas le nier le moins du monde. Elle planta son regard dans celui de Aaron. Il la soutenait, il la protégeait, il ne saurait imaginer à quel point cela comptait pour elle. Elle ne savait pas de quelle manière elle aurait supporté son agression s'il n'avait pas été là... elle était heureuse. Merci, ajouta-t-elle alors doucement avant de déposer tendrement ses lèvres sur celles du jeune homme. Elle avait une chance inouïe de la voir, et quand elle était avec lui, elle était convaincue que rien, absolument rien ne pouvait lui arriver de mal. Elle l'aimait tellement... Elle avait tant et tant besoin de lui. Tellement...
Si Eponine n’avait pas été dans un tel état, il était sans doute évident que Aaron aurait eu envie d’aller chercher vengeance immédiatement. Mais la jeune femme passait avant tout. C’était assez étrange au final, Aaron ne pensait pas qu’un jour il serait capable de penser une telle chose, mais sa petite amie passait réellement avant tout le reste. Il se rendait bien compte qu’il avait changé, qu’il n’était pas exactement le même qu’avant. Oh, il était toujours aussi asocial, il n’aimait toujours pas les gens, mais il avait besoin de sa petite amie, il avait besoin de sa présence et quand elle allait mal, il ne pouvait clairement qu’aller mal avec elle. Il voyait bien à quel point elle était traumatisée par l’expérience qu’elle venait de vivre et il n’avait pas l’intention de l’abandonner maintenant. Il s’en voulait terriblement de ne pas l’avoir protégé avant, de ne pas avoir été là pour l’aider alors qu’elle se faisait agresser par cet enfoiré. Mais, il allait payer, dans tous les cas. Parce que le jeune homme ne pouvait clairement pas laisser passer ça. Ça allait simplement attendre.
Quand Eponine lui affirma qu’elle savait qu’il allait la protéger, Aaron ne put quand même pas s’empêcher de sentir son cœur se serrer. Il n’aimait pas la voir dans un tel état, parce qu’il ne pouvait que voir sa crainte de la perdre monter en flèche. Le jeune homme n’avait aucune idée de ce qu’il deviendrait si jamais il devait perdre sa petite amie. Elle était devenue son pilier, sans qu’il n’imagine avoir besoin de se reposer à ce point sur quelqu’un un jour. Il aurait aimé la protéger avant, il savait bien malheureusement que ce monde était vraiment rempli de danger… que ce monde devait perdre ces créatures. Si Aaron s’était montré plus flexible avec son frère, acceptant qu’il soit avec une fée et acceptant même de la protéger contre leur mère, cette expérience ci ne pouvait que renforcer sa haine des créatures. Non, ils ne pouvaient pas survivre. Les Hellsing devaient définitivement les éradiquer. Le cœur de Aaron manqua un nouveau battement quand Eponine le remercia, avant de venir l’embrasser doucement.
« Tu n’as pas à me remercier. » Dit-il d’une voix qui trahissait son émotion. Des émotions qu’il n’avait pas cru ressentir avant que Eponine entre dans sa vie. « Je ne sais pas ce que je… » Le jeune homme ne parvint pas à terminer sa phrase, il marqua une courte pause avant de reprendre. « Je ne supporterais pas de te perdre. »
Et c’était la stricte vérité, le jeune homme ne savait pas du tout comment il aurait réagi si Eponine n’avait pas pu s’en sortir. Il en voulait tellement à Hélio de s’en être pris à elle, il s’en voulait tellement de ne pas avoir pu la protéger. Mais il était hors de question qu’il laisse quoi que ce soit lui arriver encore. Comment ? Il n’en savait trop rien encore, mais il ne pouvait vraiment pas la perdre. Il avait trop besoin d’elle.
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ponine se doutait que Aaron affirmerait qu'elle n'avait aucune raison de le remercier, mais elle n'était pas du tout de cet avis. Au contraire, elle considérait qu'elle lui était au-delà de redevable, en réalité, il en faisait énormément pour elle, au point d'avoir tout chamboulé dans sa vie et de lui avoir fait découvrir un bonheur qu'elle n'avait pas soupçonné possible jusqu'alors, et rien que pour ça, il mériterait tous les remerciements du monde, mais en plus de cela, il était présent pour elle, il savait l'apaiser au moment où elle en avait le plus besoin, il savait l'aimer comme il ne s'était sans doute jamais imaginé susceptible d'aimer quiconque. Pour elle, ça comptait plus que ce que les mots pourraient bien exprimer. Elle sentit son coeur manquer un battement quand il lui fit comprendre qu'il ne saurait pas ce qu'il ferait s'il devait la perdre, qu'il ne savait pas ce qu'il deviendrait s'il devait la perdre. Ca la touchait, parce qu'elle ressentait bien la sincérité de ses propos, elle sentait bien qu'il pensait absolument le moindre des mots qu'il prononçait, et elle était d'autant plus sûre de leur sincérité qu'elle n'avait aucun mal à se mettre à sa place. Au contraire, même, cette situation la replaçait peu de temps auparavant, et ils savaient tous deux à quoi elle faisait référence quand elle reprit la parole.
-Je comprends ce que tu ressens, affirma-t-elle alors.
Et elle parlait évidemment d'expérience. Parce qu'elle aussi avait été confrontée à l'angoisse de le perdre, elle avait vraiment pensé qu'elle allait le perdre sans avoir l'occasion de lui dire tout ce qu'elle avait besoin de lui dire. Oui, elle aussi ne supporterait pas de le perdre. Elle avait vécu sans lui, elle avait pensé pouvoir vivre sans personne, mais maintenant qu'elle le connaissait, à présent qu'il était entré dans sa vie, ce n'était plus possible. Peut-être qu'elle y survivrait, si elle devait le perdre mais elle en doutait fort. Elle savait en tout cas que sans lui sa vie perdrait toute son intensité et toute sa saveur. Et c'était pour cette raison qu'il était hors de question qu'elle le perde. Et réciproquement.
-Je ne peux pas vivre sans toi, ajouta-t-il alors, en le regardant droit dans les yeux, toute la sincérité du monde se lisait dans son regard, elle avait besoin de lui, il était hors de question qu'elle le perde, il était hors de question aussi qu'il la perde, elle était prête aussi à tout pour cela. Alors ça n'arrivera pas.
Bien sûr, Eponine savait qu'il ne suffisait pas de le vouloir pour que, comme par magie, cela se réalise, rien n'était aussi simple, mais c'était comme une promesse, pour elle, celle de rester avec lui autant que possible.
Aaron savait que quand Eponine affirmait qu’elle comprenait ce qu’il ressentait, c’était vraiment le cas. Parce qu’il n’y avait pas si longtemps que cela, la jeune femme avait quand même été confronté à la peur de le perdre, quand lui avait peur de la perdre aussi en succombant à la maladie. C’était beaucoup moins brutale qu’en cet instant précis, ça avait été bien plus long, mais forcément c’était la même sensation. Aaron se rendait compte, qu’il aurait très bien pu perdre sa petite amie, là, maintenant. Qu’au lieu de la voir arriver chez elle, il aurait pu ne jamais la revoir, qu’elle aurait disparu. Peut-être qu’il aurait retrouvé son corps, peut-être pas… dans tous les cas, il l’aurait perdu à jamais. Le jeune homme savait bien que ça n’avait rien de sain de sa part de penser tout cela, mais il ne pouvait pas s’en empêcher. Il savait que Notre Terre était dangereuse et ce n’était pas pour rien que les Hellsing faisaient en sorte d’exterminer les créatures qui faisaient du mal aux humains (bon, même celles qui ne faisaient pas du mal aux humains, mais en même temps ils mettaient tout le monde dans le même panier). Mais même en le sachant, le jeune homme ne pensait pas constamment au fait qu’il pouvait perdre Eponine en une seconde. Jusqu’à maintenant.
Aaron afficha un léger sourire quand Eponine affirma qu’elle ne pouvait pas vivre sans lui. C’était exactement ce qu’il pensait. Si pendant très longtemps, le jeune homme avait cru qu’il était juste un solitaire et qu’il n’avait besoin de personne (tout en aillant besoin de sa famille tout de même, quand bien même il ne l’avoua jamais), maintenant il devait bien se rendre compte qu’il était juste incapable d’envisager de vivre avec Eponine. Au point de vivre chez elle depuis plusieurs longues semaines maintenant et d’envisager d’aller voir son père pour lui demander que Eponine vienne vivre chez eux, afin qu’il puisse tout de même retourner auprès des Hellsing et réaliser son devoir du mieux possible. Obligeant Eponine à le suivre…
« Ça n’arrivera jamais. » Dit-il alors quand Eponine affirma qu’il n’allait pas la perdre. Il savait bien que ce n’était pas juste en le disant qu’ils ne seraient jamais séparés, que rien n’allait leur arriver, qu’ils n’allaient pas perdre l’autre, que ça arriverait. La preuve… Aaron sentit son cœur se serrer en posant son regard sur la blessure de sa petite amie. Mais le jeune homme avait bien l’intention d’empêcher se buveur de sang de s’en prendre encore à sa petite amie. Pour le reste, il aimerait pouvoir la protéger constamment, mais il ne pouvait pas non plus la mettre dans une cage dorée. « Ça te dit qu’on aille voir mon père demain ? » Demanda-t-il alors. On pouvait croire qu’il se contentait de changer de sujet, mais ce n’était pas réellement le cas. Aaron savait que sa petite amie ne serait que plus en sécurité chez les Hellsing, le buveur de sang ne risquait pas de s’en prendre à elle là-bas.
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ersonne n'était mieux placé qu'eux, terre à terre qu'ils étaient, pour savoir qu'il ne suffisait pas d'affirmer et espérer une chose pour qu'elle se produise bel et bien. Ce n'était pas parce qu'ils ne s'imaginaient pas vivre l'un sans l'autre et s'aimaient plus que tout que le destin allait décider de s'acharner sur quelqu'un d'autre. D'une part, Ponine ne croyait pas au destin (ou alors seulement en partie), d'autre part, la douleur, la souffrance et le deuil étaient monnaie courante au sein de notre terre, et ils ne pouvaient pas l'ignorer. Ils savaient donc aussi bien l'un que l'autre que leurs belles promesses avaient leurs évidentes limites, et à plus d'un titre, mais ça faisait du bien malgré tout de les prononcer, de se rassurer mutuellement sur leur avenir, sur ce qui les attendait pour le futur, sur ce qui jalonnerait leur parcours à l'avenir. Peut-être que l'on trancherait pour eux, peut-être que l'un allait disparaître avant l'autre, beaucoup trop tôt, mais il ne servait à rien de s'appesantir là-dessus. Pour le moment, ils étaient ensemble, et ils étaient en vie, et le reste ne paraissait pas avoir grande importance en comparaison. Aucune importance, même, devrait-on dire. Ils savaient se rassurer mutuellement, et ce n'était pas rien... Après ce qu'elle venait de vivre, c'était vraiment agréable de savoir qu'ils étaient là l'un pour l'autre, et que nul ne pouvait rien y faire. Ils affronteraient les épreuves à venir ensemble, et même si elle appréhendait la suite, même les pires événements avaient tendance à être moins effrayants, tout à coup. C'était leur force.
-Demain ? répéta Ponine, interdite.
La jeune femme ne comprenait pas l'urgence que son petit ami trouvait tout à coup au fait d'aller voir son père. C'était sûr qu'il faudrait qu'ils sautent le pas à un moment donné, depuis le temps qu'ils en parlaient (mais clairement, ni l'un ni l'autre n'était vraiment serein avec cette idée). Ce ne fut qu'en connectant ses méninges qu'elle comprit mieux. Où pourrait-elle être plus en sécurité à l'heure actuelle que dans la demeure des Hellsing. En fin de compte, ça tombait sous le sens. Ce qui n'empêcha pas la jeune femme de sentir son coeur se serrer d'angoisse. Elle avait vraiment peur de cette confrontation avec sa "belle-famille", et là, elle avait vraiment le sentiment de ne pas être prête. Elle aurait bien aimé avoir un temps d'adaptation digne de ce nom. Pouvoir se remettre de ses émotions dans les bras de l'homme qu'elle aimait. Mais il fallait savoir se montrer prudent. Et les bras de Aaron resteraient à sa disposition malgré tout, après tout. Alors elle hocha finalement la tête.
C’était clairement précipité, mais Aaron ne pouvait plus vraiment attendre. Depuis le temps qu’ils en parlaient, lui et Eponine n’avaient pas encore pris le temps – et leur courage d’ailleurs – d’aller voir le patriarche Hellsing afin de lui parler de leur envie de s’installer ensemble. Ce qui était déjà le cas, parce que ça faisait quand même un sacré moment que le jeune homme vivait chez Eponine, mais ce n’était pas la même chose. Aaron savait qu’il allait devoir rentrer à un moment donné, il n’allait pas avoir le choix. Et il avait envie de rentrer en compagnie de sa petite amie, parce qu’il ne voulait pas vivre sans elle et… eh bien, tout simplement, Aaron avait envie de le faire le plus rapidement possible. Le jeune homme se doutait que Eponine n’avait peut-être pas besoin de ça en plus de ce qu’elle venait de vivre, alors qu’elle était encore chamboulée par ce que ce connard de vampire lui avait fait. Aaron n’avait aucune envie de précipiter les choses et de lui faire du mal, mais en même temps il tenait à ce qu’ils le fassent rapidement.
Pour la simple et bonne raison que la jeune femme ne sera sans doute pas plus en sécurité chez les Hellsing qu’ailleurs. Si elle vivait chez les chasseurs, il était évident qu’Hélio ne viendrait pas la chercher. Bon, le jeune homme se doutait que Eponine n’allait pas pouvoir rester dans une cage dorée non plus, sans pouvoir aller dehors. Aaron n’avait aucune envie de l’enfermer. Mais il se disait simplement qu’il sera bien plus rassuré de savoir qu’elle était entourée de chasseur, plutôt que seule dans sa maison. Cet endroit que ce vampire connaissait peut-être en prime. Mais le jeune homme avait peur de précipiter un peu les choses, il avait peur que la jeune femme le prenne mal. En tout cas, elle ne manqua pas d’être surprise et pendant un temps, le jeune homme crut qu’elle allait refuser. Si elle le faisait, si elle décidait qu’elle n’était pas prête à aller voir son père dès le lendemain, le jeune homme ne lui en voudrait évidemment pas. Il n’avait aucune envie de précipiter les choses et que Eponine soit encore plus mal à l’aise qu’ils n’allaient l’être tous les deux – parce qu’ils allaient forcément l’être – donc il n’avait pas l’intention de la forcer à quoi que ce soit. La seule chose qu’il voulait, c’était la protéger. Mais elle accepta tout de même, affirmant que c’était ce qu’ils allaient faire.
« Je ne veux pas que tu te forces, tu sais. » Dit-il parce qu’il ne pouvait pas s’empêcher de le préciser. Il n’avait aucune envie que Eponine ait le sentiment qu’il lui mettait la pression et qu’elle devait à tout prix accepter. Parce que ce n’était pas le cas, elle pouvait refuser sans aucun souci. « Je ne veux pas te mettre la pression. »
Elle n’avait clairement pas besoin de ça en cet instant précis, après ce qu’elle avait vécu. Ils pourraient attendre un peu, s’il le fallait. Dans tous les cas, Aaron protègerait Eponine du mieux qu’il pourrait.
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e toute évidence, son hésitation, sa surprise et son enthousiasme très relatif n'avaient pas échappé à Aaron, qui ne manqua pas de lui assurer qu'elle n'avait guère besoin de se forcer. A cela, elle répondit par un fin sourire. Elle appréciait sincèrement que son petit ami ne cherche pas à la brusquer, qu'il tienne compte de ses doutes et de ses réticences, elle se doutait qu'il n'aurait pas fait tant d'effort avec n'importe qui d'autre. Lui affirmer qu'elle n'était pas prête encore était tentant, mais ça n'avait en même temps rien de raisonnable. Et puis, il ne fallait pas se leurrer, même si la perspective de se confronter à William Hellsing dès le lendemain l'angoissait, ça en serait sans doute de même s'ils devaient reporter ça à une semaine, un mois ou plus. Elle avait peur, parce qu'elle devinait que sa vie changerait du tout au tout dès l'instant où elle gagnerait la demeure des Hellsing, car elle devinait que vivre avec sa famille, ce n'était pas simplement intégrer son cercle, c'était embrasser des principes qui n'étaient pas tout à fait les siens. Mais elle ne voulait pas faire marche arrière, elle avait assuré à son petit ami qu'elle acceptait de vivre auprès de Hellsing, et ce n'était pas des paroles en l'air, tout du moment que cela lui permettait d'être avec Aaron. Alors, demain ou plus tard... Elle était prise au dépourvu mais pas idiote non plus, pour sa protection, pour éviter qu'Hélio ne s'en prenne à nouveau à elle, c'était le mieux à faire, c'était le plus sain, le plus juste, le plus naturel. Enfin, pour sa survie, en tout cas.
-C'est pas toi, lui assura-t-elle dans un de ces sourires que lui seul pouvait connaître, car jamais elle n'en adresserait de tels à qui que ce soit d'autre, si sincères. Je me mets la pression toute seule.
Et ça, elle était sûre qu'il le comprendrait très bien, parce que sur ce point comme sur de nombreux autres, ils étaient très exactement les mêmes... Elle serra les mains dans les siennes. C'est vrai que ça lui faisait beaucoup d'émotions d'un coup en une seule soirée, mais en même temps, elle avait envie d'avancer, et surtout, elle avait envie d'avancer avec lui. De fait, ça n'avait pas l'air si mal, comme méthode. Quelque part, même si elle avait peur, elle était aussi impatiente de franchir enfin le pas qui marquerait ce tournant dans leur vie, officialiserait leur relation, lui donnerait toute l'importance qu'elle méritait d'avoir, parce qu'ils s'aimaient, tout simplement.
-Je vais pas te mentir, ça me terrifie, d'aller voir ton père, avoua-t-elle sans trop de honte, parce qu'elle pensait qu'il comprendrait. Mais en même temps, j'ai vraiment hâte.
Aaron se rendait bien compte qu’il n’avait pas été vraiment très galant pour le coup, qu’il n’avait pas mis les formes en demandant à Eponine d’aller voir son père dès le lendemain. C’était un coup de pression supplémentaire, que la jeune femme n’avait pas vraiment besoin en cet instant précis, après ce qu’elle avait vécu. Mais en même temps, c’était bien parce qu’elle venait de vivre ça que Aaron lui demander une telle chose. Parce qu’il ne voulait pas que Hélio s’en prenne à elle de nouveau, il n’avait pas envie qu’elle court de nouveau un risque. Rien ne pouvait garantir que vivre chez les Hellsing la mettrait vraiment à l’abris des ennuis – parce qu’il n’avait quand même pas l’intention de l’enfermer et de l’empêcher de vivre – mais c’était quand même un plus. Si elle était entourée de chasseur, la jeune femme avait quand même moins de raison de craindre quoi que ce soit. Ce n’était que pour cela, parce qu’ils l’avaient prévu, qu’ils savaient tous les deux qu’ils devaient se jeter à l’eau, et qu’il voulait la protéger. Mais il n’avait aucune envie de lui mettre la pression, qu’elle se sente obligé de quoi que ce soit. Après tout, si elle ne voulait vraiment pas y aller, Aaron n’allait pas la forcer. Il ne voulait pas du tout la forcer et qu’elle pense qu’elle n’avait pas le choix, alors qu’elle avait le choix. La jeune femme précisa cependant que ce n’était pas lui, que c’était elle, qu’elle se mettait la pression toute seule.
Concrètement, le jeune homme ne pouvait que la comprendre. Aaron ne pouvait que comprendre qu’elle soit stressée de rencontrer son père – ce qu’elle ne manqua pas de préciser d’ailleurs – parce que de son côté, le chasseur était aussi terrifié à l’idée de faire venir Eponine chez les Hellsing. Même si sa relation avec son père était particulière, le jeune homme avait quand même envie que sa petite amie lui plaise, qu’il accepte sa relation. C’était sans doute un peu contradictoire, mais c’était comme ça.
« Je ne veux juste pas te forcer. » Dit-il doucement, pour tenter de rassurer sa petite amie. « Je suis sûr que tout va bien se passer. »
En un sens, le jeune homme ne pouvait pas réellement affirmer ça en le pensant entièrement… parce qu’il ne manquait pas de terreur aussi de son côté. Il ne savait pas exactement comment ça allait se passer, si son père allait accepter la situation. Il avait envie de croire qu’il allait aimer sa petite amie, parce qu’il n’y avait aucune raison qu’il ne l’aime pas, puisque Eponine était parfaite. Mais en même temps, il ne pouvait pas nier qu’il angoissait un peu de son côté, même si ce n’était pas quelque chose qu’il devrait faire. Et qu’il aimerait être serein entièrement afin de pouvoir complètement rassurer Eponine.
« La seule chose que je veux, c’est que tu sois bien. Et en sécurité. »
Il espérait que ça pourrait être le cas chez les Hellsing.
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onine savait bien que Aaron n'avait pas voulu la forcer à quoi que ce soit. Sa demande avait peut-être été un peu précipitée, mais la jeune femme savait bien qu'elle partait de bonnes intentions. Il avait juste envie de la protéger et de prendre soin d'elle, parce qu'il s'était inquiétée, et cette inquiétude était malheureusement fondée, car clairement, sa vie avait été particulièrement menacée. Elle comprenait son initiative, réellement. Mais sa peur était toute naturelle, évidemment, et même si elle était anxieuse à l'idée de rencontrer le père de Aaron, elle se disait que c'était peut-être le bon moment, ils avaient eu besoin de cette situation pour se lancer, sans quoi ils auraient stagné dans leur coin pendant longtemps encore. Ils étaient comme ça, ils devaient peut-être être bousculés quelquefois, avant d'aller réellement de l'avant. C'était bien ce qui s'était passé au moment de se déclarer leur flamme, après tout. On peut dire que si on ne leur avait pas donné ce genre de "pichenettes", ils y seraient encore. Même si, là, c'était au-delà d'une pichenette, c'était plus un immense coup de poing en plein dans la tronche. Aaron, la rassura, affirmant que tout allait bien se passer. Elle ne croyait pas qu'il le pensait totalement. Ou du moins, elle se disait qu'il cherchait à la rassurer du mieux possible mais qu'il avait peur de la manière dont les choses allaient potentiellement se dérouler. Ils avaient tous les deux, à leur échelle, de bonnes raisons de s'inquiéter. Mais il n'y avait pas de raisons pour que les choses se passent mal, parce que Ponine avait bien l'intention de passer pour la "belle-fille idéale".
-Je sais, répondit-elle quand il affirma que tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle soit bien et en sécurité. Elle savait en effet que c'était son réel souci et que c'était pour cela qu'elle agissait ainsi, de cette manière. Elle savait, mais quand même compliqué de faire ce pas en avant. Mais elle était prête. Pour Aaron. Je suis bien, assura-t-elle pour commencer avant de déposer un baiser sur les lèvres de son petit ami. Je suis en sécurité, ajouta-t-elle en se blottissant dans les bras de son petit ami. Oui, elle était en sécurité tant qu'elle était auprès de lui, ou du moins elle se sentait en sécurité. Ceci dit, elle savait que pour sa sécurité, il ne lui suffirait pas d'une étreinte avec Aaron, la meilleure option était de vivre chez les Hellsing et ils le savaient tous les deux. Et je suis prête, ajouta-t-elle alors.
Prête à rencontrer son père, prête à faire ce nouveau pas en avant dans leur relation, qui n'en était jamais qu'un parmi tant d'autres déjà accomplis, même s'il était bien évidemment significatif.
Aaron n’avait aucune envie de précipiter les choses, mais en même temps s’il ne le faisait pas, il était évident qu’ils n’allaient sans doute jamais avancer. Les deux jeunes gens avaient se soucie de toujours freiner des quatre fers quand il était question de passer une étape. Sans un petit coup de main de Electre, les deux jeunes gens seraient encore sans doute en train de se tourner autour. Et là, c’était peut-être le moment pour eu de passer un nouveau cap, même si ça n’avait rien d’évident et que la situation était quand même vraiment particulière. Après tout, Eponine venait à peine de se faire agresser par un vampire (encore une fois d’ailleurs). La jeune femme n’avait peut-être pas besoin qu’il la pousse maintenant, mais en même temps il avait si peur qu’il lui arrive quelque chose et... il savait que la jeune femme serait forcément en sécurité chez les Hellsing. Bon, elle ne pouvait pas rester à longueur de temps enfermée chez les Hellsing non plus, mais c’était quand même déjà mieux. Surtout que Aaron se doutait que cet Hélio devait quand même connaître pas mal de chose sur sa petite amie, notamment l’endroit où elle vivait. Et même si Aaron n’avait pas l’intention de s’éloigner de ci tôt de sa petite amie, ça ne voulait pas dire qu’elle était en sécurité chez elle pour autant.
Aaron afficha un léger sourire, le genre de sourire qu’elle était la seule à lui tirer, tant il se sentait différent avec elle, quand elle affirma qu’elle était bien, avant de déposer ses lèvres sur les siennes. Le jeune homme se doutait qu’elle n’était pas si bien que cela non plus, mais disons qu’il appréciait le fait qu’elle se sentait suffisamment bien et en sécurité avec lui. Et tant que c’était le cas, il était évident que le jeune homme n’avait pas l’intention de briser l’étreinte qu’ils s’offraient, d’écarter ses bras pour laisser Eponine s’éloigner. Pas encore. Il espérait qu’elle était vraiment prête en tout cas, qu’elle ne se contentait pas de lui dire ça pour lui faire plaisir. Parce qu’il tenait vraiment à ce que les choses se passent bien, pour tout le monde, mais surtout pour Eponine. Mine de rien, ce n’était pas anodin quand même. Le jeune homme n’aurait pas cru qu’il aurait présenté une jeune femme à sa famille, comme il s’apprêtait à le faire. Même s’il avait clairement mis le temps pour le faire. Ça faisait quand même un petit moment maintenant qu’ils étaient ensemble avec Eponine. Il aurait sans doute du présenter sa petite amie à sa famille plus tôt, mais il avait toujours besoin qu’on le pousse à faire les choses. Et ça avait été plaisant d’être dans une bulle avec Eponine, sans se préoccuper des autres.
« D’accord. » Se contenta-t-il de dire donc dans un souffle en resserrant un peu l’étreinte. « Mais pour le moment, on ne bouge pas. Je ne bouge pas. » Ajouta-t-il alors, pour bien faire comprendre à Eponine qu’il n’avait pas l’intention de s’éloigner.
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onine avait beau avoir accepté de retrouver la demeure des Hellsing au plus vite afin de pouvoir bénéficier de la protection des chasseurs (et aussi parce qu'ils en avaient pris la décision depuis un moment déjà, après tout), force lui était de reconnaître qu'il n'était pas simple pour elle de faire le premier pas dans cette direction. Pour le moment, elle était encore sous le choc, et la seule chose qu'elle sache désirer, au-delà de toutes les autres, c'était de se réfugier dans les bras de l'homme qu'elle aimait. Là, à savourer cette étreinte, elle n'avait pas à prétendre se sentir mieux, c'était juste la vérité, elle se sentait effectivement mieux. Il en faudrait davantage, bien sûr, pour qu'elle se remette de ce qu'elle avait subi, d'autant qu'elle craindrait encore pour un moment qu'Hélio ne la retrouve et lui fasse du mal, mais elle était certaine de ne rien craindre en présence de Aaron. Elle savait qu'il la protégerait de tout, pour la simple et bonne raison qu'elle le savait prêt à tout pour elle, tout comme elle était prête à tout pour lui (y compris à partager la vie de chasseurs de créatures alors qu'elle avait si longtemps nourri une fascination réelle pour ces dernières, fascination qui encore aujourd'hui et malgré les circonstances ne s'était pas complètement dissipée). Si quelqu'un pouvait bien être capable de chasser ses démons et de l'aider à s'en sortir, c'était bien lui. Il était sa force, sa raison d'être, son âme soeur, somme toute... Et elle était soulagée qu'il comprenne qu'à l'heure actuelle, elle ne voulait rien de plus que le doux refuge de ses bras, ça et rien d'autre. Le reste pouvait encore attendre un petit peu. Pendant plusieurs secondes, elle ne dit rien, se laissant simplement bercer par la chaleur de ses bras et la berceuse de son souffle régulier. Personne d'autre ne pouvait être ainsi capable de lui procurer tant d'apaisement.
-Je t'aime, souffla-t-elle après quelques instants.
Elle le lui disait bien assez pour qu'il le sache, mais en même temps, elle ne se voyait que le lui dire et le lui répéter encore, parce qu'en cet instant, elle avait bien conscience de tout ce qu'elle lui devait et de combien elle serait désoeuvré si elle ne l'avait pas dans sa vie. Elle avait besoin de lui à un point terrible, presque douloureux.
-Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
Et ça aussi, c'était d'une vérité pour le moins criante et absolue. Elle lui devait tant, il était si important à ses yeux... C'est comme si elle avait progressé à l'aveugle jusqu'alors, et lui savait la guider, lui montrer la voie, rendait chaque épreuve moins pénible. Il lui était diablement indispensable voilà tout.
Pendant plusieurs longues secondes, ils ne dirent rien, parce qu’il n’y avait très clairement rien à dire. C’était évident que Aaron voulait que Eponine s’installe dans sa famille, afin d’être sûr qu’elle soit en sécurité. Mais ça n’était pas pressé non plus, ça pouvait très bien attendre un peu. Ils n’avaient pas besoin de bouger dans la minute, bien au contraire. Autant qu’ils ne bougent pas donc, parce qu’il avait vraiment le sentiment qu’ils étaient bien là tous les deux. Le jeune homme ne dit rien donc, se contentant de serrer plus fortement encore sa petite amie dans ses bras, en savourant le fait qu’elle soit encore en vie. Parce qu’il aurait très bien pu la perdre. C’était la deuxième fois, et à chaque fois, Aaron n’avait pas été à ses côtés. Cette fois ci, cet Hélio aurait très bien pu la tuer. Et s’il l’avait fait… il l’aurait perdu pour de bon. Aaron n’avait aucune idée de ce qu’il deviendrait si la jeune femme ne devait plus être là.
Finalement, ce fut Eponine qui brisa le silence en lui disant qu’elle l’aimait. Il le savait, forcément, parce qu’ils se le disaient suffisamment pour qu’ils ne risquent pas de l’oublier. Et même sans ça, ils n’avaient aucune raison de ne pas le savoir. Mais en même temps, le jeune homme appréciait d’entendre de tels propos. Elle affirma ensuite qu’elle ne savait pas ce qu’elle ferait sans lui… et c’était exactement ce qu’il se demandait, comment il pourrait s’en sortir sans elle. Si pendant de nombreuses années, le jeune homme avait simplement cru ne pas être fait pour côtoyer d’autres personnes (que ça soit sa famille ou autre donc), maintenant, il était évident qu’il n’y avait qu’une seule personne qui l’importait vraiment. Eponine avait changé beaucoup de chose, il s’en rendait bien compte, il serait incapable de vivre sans elle.
« Tu n’as pas à te poser la question. » Dit-il doucement, sans relâcher leur étreinte, parce qu’ils n’avaient aucune raison de le faire. « Parce que je serais toujours là. » C’était une promesse, sincère.
En un sens, Aaron ne connaissait pas le futur et il ne pouvait pas savoir vraiment comment les choses allaient se passer. Rien ne pouvait lui garantir qu’il allait vivre très vieux – parce que dans la famille, il y avait quand même une grande proportion à mourir jeune –, mais dans tous les cas il était évident qu’il sera toujours là pour Eponine. Elle n’était pas juste sa petite amie, une fille avec qui il appréciait de passer du temps (même si c’était déjà beaucoup venant de lui). Elle était la femme de sa vie tout simplement et il était évident que Aaron sera toujours là pour elle. Il n’avait pas été là pour la protéger cependant, mais il ne laisserait plus rien lui arriver.
« J’ai trop besoin de toi pour te laisser. » Ajouta-t-il dans un souffle. C’était vrai, il avait trop besoin d’elle, et il ne la laisserait jamais.
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l'heure où Eponine avait véritablement eu peur de ne plus jamais revoir l'homme de sa vie, entendre ce dernier lui affirmer qu'il serait toujours là pour elle lui faisait un bien fou. Même si elle n'avait pas vraiment de raisons d'en douter, cela n'ôtait rien au fait que cette affirmation lui faisait un bien fou, parce qu'elle était complètement sincère, tout simplement. Elle le savait, il lui adressait ces mots comme un prononce une promesse, et ça, pour elle, ça valait absolument tout l'or du monde. C'est vrai, il n'avait pas été physiquement là, avec elle, quand elle avait été agressée, mais à ses yeux, ça ne changeait rien malgré tout. Parce qu'il était là en pensée et dans son coeur, et c'était ce qui importait vraiment. Maintenant qu'elle allait vivre avec les Hellsing, qui plus est, la situation devrait être d'autant plus simple et agréable, pour tous les deux. Plus que jamais, ils seraient à même de veiller l'un sur l'autre. Dans tous les cas, leurs destins étaient liés, et pour toujours, c'était une certitude qui ne la quittait plus depuis un moment, maintenant. Aaron avait changé tant de choses en elle... et elle savait que la réciproque était tout aussi vrai. Alors, toutes les promesses qu'il pouvait lui faire étaient à ses yeux sacrées. Elle était certaine qu'il pensait la moindre d'entre elles, qu'il ne se jouait pas d'elle... qu'il tenait à elle, point. Et quoi qu'il arrive... ou presque ?
-Moi aussi, j'ai besoin de toi, répondit-elle avec la plus grande honnêteté.
Et c'était un fait, vérifiable et véridique. Elle n'était rien sans lui, plus maintenant en tout cas, et ce qu'elle lui avait dit précédemment, elle le pensait, du plus profond de son être. S'il devait disparaître de son existence, jamais elle ne s'en remettrait, elle serait dévastée. Et puisqu'elle avait vraiment cru qu'elle allait perdre, que la maladie allait le lui enlever, elle savait très bien de quoi elle parlait exactement. La priver de lui, c'était la priver de son oxygène, de tout ce dont elle avait besoin pour se sentir épanouie et heureuse. Et elle n'avait jamais été aussi épanouie et heureuse que depuis qu'il faisait partie de son existence. Est-ce qu'il l'avait seulement été avant ça ? Franchement, elle n'en était pas certaine du tout.
-Qu'est-ce qui se serait passé si... tu sais... s'il m'avait transformée ?
Oui, ils en avaient déjà parlé, elle le savait bien, mais elle ne pouvait s'empêcher de se poser la question, parce que, après tout, l'agression d'Hélio avait rendu ce cas de figure entièrement probable. Et l'idée qu'il puisse renoncer à elle, à tout ce qu'ils avaient partagé et vécu, parce qu'elle serait devenue une créature à abattre, ça l'angoissait.
En un sens, Aaron n’avait pas forcément besoin que sa petite amie lui précise qu’elle avait besoin de lui, parce qu’il pensait quand même le savoir. Comme de son côté, il n’avait pas forcément besoin de lui dire qu’il avait besoin d’elle. C’était un fait qu’ils ne pouvaient pas ignorer tous les deux, sinon ils ne seraient pas là en fait. C’était aussi simple que cela. Le jeune homme avait besoin de la présence de Eponine dans sa vie, sinon il était évident qu’il ne la supporterait pas. Et comme elle semblait être la seule qu’il parvenait à supporter, justement, c’était tout simple, il avait besoin d’elle.
Cette situation ne pouvait que le prouver encore, même s’ils n’avaient pas forcément besoin de preuve. L’idée que Eponine puisse avoir perdu la vie, à cause de ce vampire, ça lui retournait le cœur. Il se disait qu’il aurait pu la perdre et ça l’angoissait, il n’avait aucune envie de la perdre, il ne supporterait pas de la perdre. Comme il ne supportait pas l’idée que cette créature ait pu envisager de s’en prendre à elle impunément, il allait se venger et lui faire payer son acte (en plus d’évidemment l’empêcher de recommencer). Il n’avait pas envie de se dire qu’il avait pu la perdre, qu’elle aurait pu disparaître de sa vie. Ça lui faisait tellement mal. Alors oui, il avait besoin de la jeune femme et le jeune homme se doutait que c’était réciproque, parce qu’il n’y avait aucune raison que ça ne soit pas le cas.
Mais Eponine ne manqua pas de mettre sur la table un détail qu’il aurait préféré ne pas aborder. Parce qu’elle aurait très bien pu disparaître de sa vie entièrement en mourant à cause de cet enfoiré de vampire et c’était le pire scénario possible bien évidemment, mais il aurait pu en être tout autrement aussi. Elle aurait pu être transformée. Alors techniquement, elle serait morte et ça ne devrait rien changé, le jeune homme n’avait pas manqué de le lui faire comprendre avant qu’elle serait morte à ses yeux. Mais en même temps… le fait d’être plus confronté à la situation qu’en théorie, même si ça n’était pas arrivé (et heureusement), ça rendait tout ça plus concret et plus douloureux même.
« Je… » Aaron techniquement devrait simplement répondre la même chose qu’avant, mais ce n’était pas si évident que ça. « J’aurais quand même eu besoin de toi. » C’était la vérité, si elle était devenue un vampire, pouvait-il réellement envisager la possibilité de lui mettre une balle dans la tête ? Non clairement pas. Ça irait à l’encontre de ce qu’il pensait, de ce qu’il devrait faire, mais il était évident que ça ne serait pas si facile. Parce qu’il aimait Eponine et qu’il avait juste besoin d’elle dans sa vie. « Mais pas dit que ça aurait été ton cas. »
Il aurait peut-être pu s’abstenir de préciser ça, mais c’était comme ça. Si Eponine était devenue une vampire, elle aurait changé par la force des choses.
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ponine savait à quelle réponse s'attendre normalement. On pourrait dire que Aaron était borné, la jeune femme dirait plutôt qu'il était fidèle à ses convictions, et quelque part, c'était tout à son honneur. Bon, ce n'était pas pour autant qu'elle se sentait à cent pour cent capable de respecter ces convictions, mais elle était au moins capable de comprendre, et elle essayait, du mieux possible, de se mettre à sa place. Malgré tout, elle avait envie d'espérer que les récents événements auraient su remettre certaines choses en perspective. Parce qu'ils étaient devenus indispensables à la vie de l'autre, à présent, et vivaient plus ou moins ensemble depuis un moment... Parce qu'il avait vu Andrew succomber aux charmes d'une fée et ne s'était pas totalement détourné pour autant... Ce genre de choses avaient de l'importance... ce genre de choses avaient du sens... Mais l'espoir était mince tout de même et elle croyait malgré tout que le jeune homme allait lui redire ce qu'il lui avait déjà dit : que si elle était une créature, elle ne serait plus elle. Alors non, il ne l'aimerait effectivement plus... Parce qu'elle ne serait plus elle. Et il n'aurait plus besoin d'elle... ou en tout cas pas de ce qu'elle était devenue. Mais non, ce ne fut pas ce qu'il lui dit... à la place, il hésita, une hésitation qui signifiait déjà beaucoup quand on savait à quel point il pouvait être campé sur ses positions et négligeait d'en changer quand il le faudrait pourtant... du moins aux yeux de Ponine. Puis finalement, il prononça des mots qui firent battre son coeur à une vitesse plus que fulgurante. Il aurait tout de même besoin d'elle... C'était déjà immense pour elle, qu'il veuille bien reconnaître que quoi qu'il advienne, et surtout quoi qu'elle devienne, il aurait toujours besoin d'elle. C'étaient des mots qui comptaient énormément pour elle.
-J'aurais toujours besoin de toi, répondit-elle, peut-être trop sûre d'elle, prête à aller à l'encontre de ce que Aaron devait penser pourtant. Quoi qu'il advienne, quoi qu'il m'arrive, ça n'effacera jamais les sentiments que j'ai pour toi. Elle le regarda dans le blanc des yeux. C'est en moi, tu comprends ? C'est quelque chose qui peut pas disparaître, c'est impossible.
Les vampires ou les loups-garous, elle les connaissait bien pour en avoir fréquenté de trop près et grâce à Aaron, et elle pensait comprendre ce qui leur arrivait. Oui, ils étaient parfois dominés par des pulsions criminelles, mais leurs âmes, même damnées, demeuraient les mêmes, intactes. Ponine aimait Aaron, de toute ses forces, c'était un amour si puissant qu'il était devenu une constituante de son identité. Non, ça ne pouvait pas disparaître juste comme ça. Impossible. Et hors de question, d'ailleurs.
Il n’y avait pas si longtemps que cela au final, Aaron n’aurait sans aucun doute pas répondu de la sorte. Même quand il était déjà avec Eponine, il lui avait dit que si elle devait devenir une créature, il ne l’aimerait plus pour la simple et bonne raison qu’elle ne serait plus la femme qu’il aimait. Mais maintenant, son discourt avait clairement changé. Parce que là, il se retrouvait un peu dans une situation trop proche de cette éventualité. Au vu de ce qui venait d’arriver… Eponine aurait très bien pu revenir en créature de la nuit, en vampire. Et comment aurait-il réagit ? Aurait-il été capable de tirer une balle dans la tête de Eponine comme il l’avait déjà dit, simplement parce qu’elle ne serait plus humaine ? À une époque, le jeune homme aurait clairement dit oui et peut-être qu’il l’aurait fait. Mais maintenant, tout était différent. Il tenait beaucoup trop à sa petite amie pour parvenir à l’éliminer sous prétexte qu’elle serait une créature (et mine de rien, il ne pouvait pas nier que l’expérience de Adrian ne pouvait que jouer un rôle dans sa façon de penser à présent).
Par chance, c’était plutôt évident d’affirmer ça maintenant alors que Eponine était encore bel et bien humaine et qu’elle avait toute sa tête. Mais Aaron avait conscience que si jamais le pire devait arriver (parce qu’en un sens oui, le fait qu’elle devienne une créature était pire qu’une mort certaine), il serait bien incapable de faire ce que la raison lui dicterait de faire. Parce qu’il avait bien trop besoin de la jeune femme, parce qu’elle était la seule qu’il aimait, qu’il savait qu’il ne pouvait pas vivre sans elle. Il avait beau avoir l’exemple de son père aillant continuer à vivre sans la femme de sa vie, ou encore l’exemple de sa tante vivant toujours après la mort de son époux… mais Aaron savait que de son côté, il serait bien incapable de supporter la disparition de Eponine. Alors, il préfèrerait qu’elle continue de vivre, que de devoir lui prendre sa vie. Même si forcément, beaucoup de chose changerait. Quoi que puisse penser la jeune femme. Parce que Eponine affirma qu’elle aurait toujours besoin de lui, quoi qu’il puisse arriver, parce qu’il l’aimait, que c’était en elle, et que ce n’était pas possible que ça disparaisse. En un sens, le jeune homme avait bien envie de croire en ces mots, mais ce n’était pas si évident que ça.
« Tu ne peux pas savoir… » Dit-il simplement, même s’il n’y avait sans doute pas de débat à avoir. Parce que Eponine n’allait pas se transformer, que Aaron allait tout faire pour la protéger. En un sens, le jeune homme aimait les propos de Eponine, ils lui faisaient du bien, mais ça ne voulait pas dire qu’il pouvait pleinement y croire. Il avait envie, mais il était bien trop borné pour ça. Heureusement, la question ne se posait pas. « Mais ça n’a pas d’importance. » Ajouta-t-il, caressant doucement le visage de sa petite amie. « Je ne laisserais jamais plus rien t’arriver… » C’était déjà beaucoup trop là.
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u fond, en se lançant dans des débats tels que celui-ci, Eponine et Aaron se faisaient très certainement du mal pour rien. Ils étaient en train d'envisager le pire parce que la jeune femme y avait échappé de justesse, mais ils ne pouvaient rien retirer de bon dans le fait de s'appesantir encore et toujours sur la question. Forcément, alors que le danger l'avait frolée d'aussi près, et même si Ponine n'avait plus l'intention de devenir une créature à ce jour (même si ce fantasme resterait peut-être toujours quelque part, bien enfoui dans un recoin de son cerveau), elle ne pouvait s'empêcher de penser à cette éventualité et aux conséquences que ça aurait pour elle. Oui, la question se posait, mais en même temps, ils pourraient en débattre autant qu'ils le voudraient, la vérité, c'était qu'ils n'auraient jamais de réponse à leurs interrogations, peu importe l'énergie qu'ils dépenseraient à vouloir expliquer, interpréter, comprendre... Tant qu'ils ne se seraient pas confrontés directement à cette situation (même s'il fallait tout de même espérer que ça n'arriverait jamais), ils seraient tout simplement incapables de savoir comment ils réagiraient, aussi bien l'un que l'autre. Peut-être que Aaron resterait campé sur ses positions, ou peut-être se révélerait-il incapable de la détester, peut-être Eponine resterait la même et ses sentiments inchangés, ou peut-être ne verrait-elle plus jamais son petit ami de la même manière. Se torturer à essayer de déceler le début de commencement de la moindre interprétation ne semblait pas être la meilleure des idées dans tous les cas. En fait, c'était très probablement la pire d'entre toutes. Alors autant mettre tout cela de côté. Ici et maintenant, et pour toujours fallait-il l'espérer, ils étaient humains, ils étaient là l'un pour l'autre, et ils s'aimaient plus que tout. Point à la ligne.
-Je te fais confiance, répondit-elle avec douceur et un fin sourire aux lèvres quand Aaron affirma qu'il ne laisserait plus jamais rien lui arriver.
Pouvait-il vraiment le lui promettre ? Non, bien sûr, ce genre de situation dépassait la volonté de chacun, et ils ne pouvaient vraiment pas y faire grand-chose. Mais au-delà de ça, elle lui faisait confiance malgré tout, au quotidien, en toute circonstance, parce qu'il lui avait largement prouvé qu'elle pouvait se reposer sur lui et qu'il était capable de tout pour elle. Cela suffirait-il ? Rien ne pouvait le garantir. Mais en attendant, c'était déjà une chance immense que d'avoir à son côté quelqu'un comme Aaron, prêt à tout pour elle, capable de se battre pour la protéger, qui lui promettait de la soutenir quoi qu'il advienne. Elle ne savait pas si elle en méritait tant, mais quoi qu'il en soit, elle ne pouvait clairement qu'apprécier... Et sa gratitude, elle la lui témoigna le plus naturellement du monde, en déposant très simplement ses lèvres sur les siennes.
Aaron avait grande peine à imaginer penser autrement, même pour Eponine, parce qu’il était vraiment sûr de lui quand il se disait que les créatures n’étaient plus les mêmes personnes qu’ils étaient quand ils étaient humains. Le jeune homme se trompait peut-être, mais c’était vraiment ce qu’il pensait. Évidemment, cela ne concernait pas les créatures qui étaient des monstres de nature, de naissance, mais bel et bien ces humains qui devenaient des monstres ensuite. Aaron considérait vraiment que ces personnes n’étaient plus les mêmes et si jamais Eponine devait devenir un vampire, elle ne le verrait plus de la même façon. Il n’y pouvait rien, il pensait ainsi, même s’il se trompait peut-être Dans tous les cas, le jeune homme espérait vraiment qu’il ne lui arriverait plus rien, il espérait pouvoir empêcher quoi que ce soit arriver à la jeune femme. Quand bien même, il avait bien conscience qu’il ne pouvait pas faire ce genre de promesse…
Aaron appréciait que sa petite amie lui fasse confiance, bien évidemment. Mais en même temps, il savait aussi qu’il ne pouvait pas réellement faire ce genre de promesse, pour la simple et bonne raison qu’il ne pouvait pas être constamment auprès de sa petite amie et la considérer comme en sucre, l’empêchant de vivre donc. Que ce qui venait d’arriver était bien la preuve qu’il ne pouvait pas forcément s’assurer qu’elle allait bien à longueur de temps. Il aimerait bien, vraiment, il ne supporterait pas qu’il arrive quoi que ce soit à sa petite amie, mais il ne pouvait pas vraiment faire ce genre de promesse. Et pour ce qui était de la suite, de si jamais un malheur devait arriver, ils ne pouvaient pas avoir de réponse à moins d’être confronté à la situation. Aaron espérait qu’ils ne le serait jamais.
« Il faut que tu te reposes… » Dit-il dans un souffle, sans s’éloigner pour autant de la jeune femme. Avec la quantité de sang qu’elle avait perdu, il était évident que Eponine avait grand besoin de se reposer. Même si elle était sortie d’affaire et qu’un grand malheur ne les frappait pas (même si l’expérience restait bien évidemment traumatisante pour la jeune femme), elle avait quand même avoir besoin d’un peu de temps pour s’en remettre et clairement du repos pour reprendre des forces. Ce qui ne voulait pas dire pour autant qu’il allait s’éloigner d’elle, bien au contraire. Il avait l’intention de rester auprès d’elle le plus possible, le temps qu’il faudrait pour la jeune femme de reprendre des forces et être complètement remise de cette épreuve. Mais en même temps, elle avait vraiment besoin de se reposer, c’était d’une évidence. Avec du repos, elle allait pouvoir se sortir en bien meilleure forme et ça allait forcément aller mieux.
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![Sauve-moi, venge-moi [pv Aaron <333] Humain10](https://i.servimg.com/u/f18/19/00/56/49/humain10.png)
