La vieillesse a ses charmes. (Coraline <3)

C

oraline avait des dizaines et des dizaines de questionnements à l'esprit. Ils prenaient tous la forme de peurs toujours plus irrationnelles, qui la prenaient à la gorge et la pétrissaient d'angoisse. C'était infiniment terrifiant que d'avoir à supporter cela, mais la jeune femme avait conscience du fait qu'elle n'avait pas exactement le choix, en réalité, elle allait devoir vivre avec ces interrogations, et même si ce pessimisme aveuglant était parfois de l'ordre de l'insupportable, elle ne l'effacerait pas en un claquement de doigts, c'était impossible. Le mieux qu'elle puisse faire était d'apprendre à vivre avec, même si c'était tout sauf quelque chose de simple ou d'évident. Alors oui, elle avait besoin de se soucier de tout ça, parce que même si elle ne trouvait pas d'issue, elle réussissait quelques fois à trouver du réconfort dans la sommes de ses perpétuels atermoiements, mais ici et maintenant, elle était fatiguée de cet effort constant demandé à son cerveau... Elle refusait tout simplement d'en fournir davantage... Le fait est qu'elle ne s'en sentait plus capable, voilà tout... ni plus ni moins.

Elle hocha la tête quand Scott lui proposa de se promener un peu. Dans les circonstances actuelles, ruminer encore et encore les mêmes pensées n'allait que les tendre, et elle n'avait pas envie de cela. Elle avait envie d'être capable, quoi qu'il en soit, de profiter de la présence réconfortante de Scott, de l'homme qu'elle aimait par-dessus tout, au-delà, de tout le reste. Elle ne savait pas vraiment où tout ceci allait les mener, mais ce qu'elle savait c'est qu'en dépit des épreuves et de ce que tout ceci semblait avoir d'impossible, ils réussissaient bel et bien à progresser sur le même chemin... Et quand on savait d'où ils partaient, et ça dès le jour même de leur rencontre, on pouvait dire que c'était un exploit : c'était même une sorte de petit exploit qu'il fallait savoir célébrer, comme ils le pouvaient. Les petits triomphes faisaient leujr grand réconfort. Ils ne devaient surtout pas l'oublier, sous aucun prétexte. Il ne pouvait qu'en être hors de question. Alors s'accorder ces espaces hors du temps, et qui n'appartenaient qu'à eux, étaient par conséquent chose nécessaire, et ils se devaient de les apprécier à leur très juste mesure. Alors, Coraline se saisit doucement de la main de Scott et la serra aussi fort qu'elle le pouvait dans la sienne. Elle n'avait pas envie de le lâcher d'une semelle, ni maintenant, ni plus tard. Et cette pression qu'elle gardait sur sa main lui donnait le sentiment de garder un certain contrôle sur son existence.

-Allons-y ? lui suggéra-t-elle d'une voix qui ressemblait presque à un simple souffle, une fine esquisse de sourire aux lèvres.

Et plus rien ne compterait en dehors d'eux ce temps durant.

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