Plus longue est l'attente, plus belles sont les retrouvailles [pv Ed <3333333]

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ane esquissa un fin sourire quand Edward observa que des deux, elle était tout de même celle qui faisait le moins de conneries. Statistiquement, c'était peut-être vrai, mais la jeune femme n'en était pas convaincue. Disons qu'elle estimait plutôt pouvoir battre le jeune homme en termes de quantité, mais sans doute pas en matière de gravité. Il faut dire que le jeune homme avait mis la barre très haut en mettant une autre femme enceinte, c'était tout de même une connerie avec laquelle il était difficile de rivaliser. Ceci dit, Jane n'en demandait pas tant non plus.

A elle, ça lui allait très bien qu'ils s'assagissent, disons... même si, en même temps, ce n'était pas vraiment comme s'ils avaient décidé les différentes fois où ils avaient merdé. Ils pouvaient bien travailler sur eux-mêmes et faire des promesses qu'elle espérait qu'ils seraient capables de tenir, dans les faits, on sait bien ce qu'on dit : chassez le naturel, et il revient au galop, c'était presque inévitable en vérité. Enfin, quoi qu'il en soit, pour le moment, ce genre de choses n'étaient pas à prévoir, puisqu'ils semblaient plus en phase qu'ils ne l'avaient jamais été, et c'était évidemment un constat particulièrement rassurant, c'est rien de le dire. Donc bon, peut-être que c'était inévitable, peut-être qu'ils n'étaient pas du tout au bout de leur peine, mais Jane n'avait plus la moindre envie d'adopter la mentalité qui avait très longtemps la sienne : elle n'avait plus envie de dire et de se dire qu'ils pouvaient toujours faire pire.

A chaque fois, ça avait été dit avec humour, mais l'un comme l'autre avaient su qu'il y avait un fond de vérité là-derrière. Et les faits avaient donné raison à leurs présupposés dans les grandes largeurs. Ils pouvaient faire pire, ils avaient fait pire. Mais plus cette fois, cette fois, c'était hors de question. C'en était assez aussi de l'excuse que leurs fautes passées se devaient d'être punies. Au regard de tout ce qu'ils avaient endurés, leurs crimes (pourtant horribles, on ne va pas le cacher) paraissaient dérisoire. A bas les conneries, oui. Ou bien des peties, de toutes petites, insignifiantes conneries, c'était jouable, non.

-Je pense que ça doit être jouable, oui, reconnut la jeune femme sans perdre son fin sourire. Et moi alors, qu'est-ce que je dois t'encourager à faire ou pas ? Qu'est-ce que tu as envie de faire ?

C'était une question très générale. Après tout, ils avaient parlé de l'avenir professionnel de Jane, mais quid du sien à lui. Elle savait qu'il prenait sur lui pour s'investir dans les affaires familiales, mais de toute évidence, c'était bien loin de le passionner. Alors peut-être qu'il pourrait bien y avoir autre chose ?

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ane aurait bien aimé que son âme soeur ait une réponse plus concrète à lui fournir, parce qu'elle ne savait s'empêcher de se dire que si le jeune homme ne se trouvait pas d'ambition, quelque chose qui le porte et l'encourage à se dépasser, à se façonner un avenir serein, alors cet avenir ne serait pas serein dans tous les cas. Ce ne serait pas une partie de plaisir, bien sûr, mais il fallait qu'ils réussissent à se dépasser, il fallait qu'ils parviennent à se trouver des objectifs quotidiens, mais qui leur suffisent à mener une vie digne de ce nom. Alors bien sûr, elle savait qu'Edward n'allait pas s'inventer des ambitions de façade juste pour lui faire plaisir.

S'il n'en avait pas, il n'en avait pas, c'était comme ça, et il n'y avait pas à chercher plus loin en soi. Même si c'était assez frustrant. Elle ne voulait pas que tout soit décidé à l'avance, loin de là, mais elle voudrait au moins qu'ils aient des projets concrets sur lesquels se focaliser. Ils avaient tâtonné pendant si longtemps que ça lui aurait sérieusement fait du bien. Mais bon, c'était comme ça, donc... Ce n'était pas grave en soi, ça ne les empêcherait pas forcément de trouver leur équilibre ou quoi que ce soit. Une fois de plus, il fallait juste qu'ils se laissent le temps, et ce n'était pas ce qui leur manquait.

-Tu l'es déjà, répondit doucement Jane quand Edward lui affirma qu'il voudrait qu'elle l'encourage à être quelqu'un de bien. Elle pressa doucement sa main dans la sienne, il la prendrait peut-être pour une folle de dire des trucs pareils, mais elle s'en fichait, elle ne mentait même pas au bout du compte.

C'était comme ça qu'elle commençait à le faire, en lui assurant qu'il était déjà quelqu'un de bien. Bon, dans le fond, n'importe qui d'extérieur affirmerait que c'était loin d'être le cas, mais la jeune femme n'était pas de cet avis du tout... alors oui, il n'y aurait jamais son nom à côté du mot "beauté" dans le dictionnaire, mais tel qu'il était aujourd'hui, il était déjà quelqu'un de bien, et elle s'appliquerait à le lui répéter si ça pouvait lui faire du bien... même si la jeune femme considérait qu'elle n'était pas la mieux placée pour ça. Il aurait sans doute été une meilleure personne si elle n'avait pas été là, parce que tout ce qu'il avait pu faire de pire dans son existence, c'était pour elle... et sans elle, il aurait sans doute été une tout autre personne, qui n'aurait eu aucun besoin de se demander si elle était une bonne personne ou pas.

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ane afficha un fin sourire quand Edward affirma apprécier que ce soit là ce qu'elle pensait de lui. Elle aimait qu'il ne conteste pas ses dires. Il aurait peut-être eu des raisons de le faire car, après tout, elle n'était pas du tout objective, et les arguments destinés à prouver qu'il n'était pas quelqu'un de bien n'étaient pas ce qui manquait, loin de là. Mais elle s'en fichait bien de tous les torts qu'il avait causés dans le passé, de tout le mal qu'il avait bien pu faire, ici et aujourd'hui, il s'efforçait d'être une bonne personne et de faire les bons choix, il prenait la mesure de ses actes, il tenait à vivre de la façon la plus douce et la plus équilibrée possible, et c'était ça qui faisait qu'ici et maintenant, il était quelqu'un de bien. Selon sa définition, et sans devoir être la seule qui devrait être importante pour Edward, elle comptait tout de même. Il ne la remettait pas un seul instant en question, et c'était un vrai soulagement pour Jane. La jeune femme n'avait pas envie qu'il puisse s'imaginer qu'elle le ménageait. Elle faisait preuve d'une sincérité pure à son adresse. C'était une chose qu'elle voulait qu'il ait bien conscientisée. Hors de question qu'il se mette à émettre le moindre doute sur la question. Elle, elle était au clair avec sa pensée et s'était contentée de l'exprimer. Donc s'il acceptait de l'accueillir pour telle, elle en était heureuse.

Cela dit, il se permit d'ajouter qu'elle avait le droit de penser le contraire, que ça ne le dérangeait pas. Elle aurait bien voulu qu'il s'épargne d'ajouter cela, car ça venait tout à coup semer le doute au creux de ses certitudes. Comme s'il n'était finalement pas si sûr de sa sincérité. Enfin, elle n'avait pas envie d'épiloguer à ce sujet. Elle préférait se concentrer sur ce que le jeune homme ajouta ensuite. Jane sourit franchement à la remarque amusée d'Edward.

-Mouais, ça c'est l'inactivité, pas la vieillesse, le chambra-t-elle. Elle marqua une pause. C'est pas un truc de vieux, tu sais, de vouloir avoir une vie normale. C'est un truc de gens normaux, en fait. Elle marqua une pause. T'as le droit d'être un papy si tu veux, ajouta-t-elle d'un ton égal, car bien évidemment, elle aussi parlait avec légèreté, elle savait bien qu'Edward n'était pas du tout sérieux un peu plus tôt, mais moi, je suis pas encore prête pour la ménopause et les cheveux blancs, donc tu seras vieux sans moi.

Ils voulaient une vie normale, et alors ? C'était ce que voulaient les gens normaux, il n'y avait aucun besoin de s'en justifier. Et l'âge n'avait rien à voir avec ça. Même si effectivement, ils étaient quand même bien plus jeunes que la moyenne pour la vie qu'ils menaient.

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ane ne releva même pas quand Edward affirma que les cheveux blancs la guettaient. Quand elle l'écoutait, elle avait l'impression qu"ils avaient pris soixante balais d'un coup alors qu'ils n'en avaient que vingt. Pour elle, c'était déprimant. Bien sûr, ses jolis cheveux blonds finiraient par devenir blancs comme neige, mais elle n'avait pas envie d'y penser. Et puis, Edward lui en avait déjà fait par le passé, des cheveux blancs, ça suffisait comme cela. Puisqu'ils voulaient être des gens normaux, Jane avait aussi envie d'agir normalement, comme une personne de son âge. Et non, tous les jeunes de vingt ans n'étaient pas des abrutis incapables de prendre leurs responsabilités. La plupart étaient des jeunes adultes, qui apprenaient la vie d'adulte. Pas la peine de griller les étapes, elle n'avait pas envie de voir ça.

Alors l'âge dans la tête... il fallait vraiment qu'elle rappelle à son âme soeur l'âge qu'il avait, parce qu'elle avait le sentiment qu'il se trompait un chouias dans ses calculs, en l'occurrence. Mais bon, ce n'était pas très important, dans le fond, ce n'était pas comme s'ils vivraient à la manière de n'importe qui d'autre, juste à leur manière à eux, et Jane voulait qu'elle soit parfaite, même si elle savait pertinemment tout de même que rien n'était jamais si simple, et qu'ils y aurait encore pas mal de faux pas par la suite.

-J'y crois pas une seule seconde, répondit Jane quand Edward suggéra qu'il devait faire du sport.

Quand elle lui suggérait, à sa manière, de se bouger, ce n'était absolument pas à un sens à ce point littéral. Elle avait envie qu'il fasse des choses qui lui plaisaient, elle avait envie de faire des choses qui lui permettent de se sentir un maximum exaltées. Et pour ça, il n'y avait pas mille manières de s'y prendre. Il ne fallait pas qu'il se force. S'il s'obligeait à faire quoi que ce soit, ce ne serait pas efficace. Il y avait plein de manières de s'activer, pas besoin de le faire ausens propre. Elle aimerait jjuste qu'il se trouve une motivation, une belle, une vraie.

-Je ne trouve pas que tu te remues pas assez, au passage, j'ai juste l'impression que... y a rien qui te motive vraiment.

Elle avait hésité à prononcer ces mots, elle n'avait pas du tout envie de le vexer, mais c'était juste qu'elle avait l'impression que l'immense potentiel du jeune homme était totalement gâché par... les freins qu'il se mettait à lui-même, en se prenant pour un incapable. Parce qu'il avait beau jouer les grands prétentieux, dans des moments comme celui-là, eh bien... elle avait vraiment le sentiment qu'il se dénigrait.

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ane s'était doutée de la réponse de son interlocuteur avant même qu'il ne la formule. Et même si c'était une réponse agréable, ce n'était pas du tout suffisant. Oui, elle se doutait qu'il avait effectivement des motivations. Elle était une de ces motivations, tout comme il était la sienne, de même Que Samuel devait également l'autre, mais même si c'était une excellente chose qu'il vive pour les autres, il ne réussirait à rien s'il devait vivre pour lui-même. Enfin... Jane n'était pas dans sa tête, elle ne pouvait pas réellement s'exprimer pour lui. Mais il était l'homme qu'elle aimait plus que tout au monde, et donc, elle voulait le rendre heureux, tout simplement.

Alors même si elle comprenait où il voulait en venir, elle ressentait une certaine frustration.. Mais ça, ça venait sans doute du fait qu'elle avait tendance à tout vouloir tout de suite, immédiatement, mais les choses ne pouvaient pas se passer ainsi, ce n'était pas de cette manière qu'ils progresseraient. Ils se l'étaient dits, il fallait qu'ils y aillent par étape. Oui, mais pour franchir ces étapes, il fallait peut-être aussi qu'ils parviennent à acquérir des motivations qui soient par certains aspects moins focalisées sur ce qui avait été, et ne leur avait tout bonnement jamais plu.

-Mais justement, je me dis, tu vois... que c'est important, que c'est le genre de choses qui pourraient t'aider à trouver cet équilibre, justement.

Elle comprenait qu'il voulait que sa situation soit plus sereine et plus stable pour daigner accepter d'autres considérations. La jeune femme le comprenait, mais en même temps, tout ne serait jamais... complètement stable et serein. Oh, ça le serait dans une certaine mesure, mais si le jeune homme attendait que tout soit parfait pour prendre soin de lui, alors rien ne serait jamais parfait. La perfection n'existait pas, d'ailleurs, mais ils pourraient faire ce qu'il faudrait pour, du moins, s'en rapprocher un maximum, en somme.

Malgré tout, ce n'était pas à elle de prendre ce genre de décisions pour Edward, il devrait même avoir tendance à la trouver trop moralisatrice, voire directrice. Elle savait pertinemment qu'elle n'avait pas à décider pour lui. Et ce qu'elle estimait bien pour elle ne l'était pas forcément pour lui. Alors c'était à lui de faire ses choix et de prendre ses décisions, mais en ce qui la concernait, elle avait envie qu'il soit heureux, par tous les aspects, c'était ce qui comptait vraiment, plus que n'importe quoi d'autre en ce bas monde. Bref, elle n'allait pas en rajouter, mais elle espérait qu'Edward trouverait sa voie. Samuel et elle pouvaient en faire partie intégrante, tout comme Edward faisait partie de sa voie à elle, mais ça ne suffisait pas.

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ane n'avait pas envie de bousculr et de culpabiliser Edward, elle n'avait pas non plus qu'il invente une réponse à la situation juste parce qu'elle espérait, dans le fond, qu'il se trouve un objectif de vie personnel qui l'aiderait à s'accomplir et à s'épanouir. C'était sans doute quelque chose qu'il vait déjà en lui, mais s'il n'était pas encore parveni à le déceler, ce n'est pas comme si Jane pourrait deviner à sa place ni comme si le fait de le secouer comme un prunier aurait la moindre incidence là-dessus. Elle voulait juste qu'il y réfléchisse, et elle espérait ne pas l'avoir brusqué, bousculé dans le processus.

Jane aimait Edward, elle voulait son bonheur avant tout, mais elle pourrait difficilement prétendre posséder la clé de ce bonheur, c'était bien évidemment faux. Elle pouvait chercher à s'en rapprocher autant que possible, elle pouvait tenter de lui plaire autant que faire se pouvait, mais ça s'arrêtait là bien sûr. Le reste reposait entre ses mains, et c'était justement parce que c'était une affaire toute personnelle qu'elle était complexe. Malgré tout, elle espérait tout du moins que ses paroles avaient trouvé un écho chez l'homme qu'elle aimait. En vérité, elle voulait juste qu'il soit heureux, c'était tout, et pour l'instant, il restait encore trop de points d'interrogation pour que l'affaire puisse être considérée comme une réussite.

-Tu es déjà un bon père et un bon mari, répondit-elle avec douceur, ce qui était aussi une façon pour elle de s'excuser de son insistance. Elle savait bien qu'elle n'avait pas été... à sa place, et qu'elle avait sûremen trop insisté, elle n'avait pas envie d'être désagréable ou encore de lui donner le sentiment de choisir à sa place. C'était elle et c'était lui, et à certains moments, la première n'avait pas à interférer dans la vie du second.

Pour ce qui était de ne pas crever comme un idiot, c'était une autre affaire, car c'était malheureusement un point sur lequel ils n'avaient pas le moindre pouvoir. Ils pouvaient rester sur leurs gardes, faire tous les efforts possibles, mais rien ne leur garantirait jamais de rester sains et saufs. Ils pouvaient cesser de se détruire mutuellement, elle en était convaincue, mais ils ne pouvaient par contre pas faire grand-chose contre les intentions néfastes affichées à leur encontre. A part se défendre et se montrer prudent. Malheureusement, rien ne leur garantissait que ça suffirait toujours... Il était probable que ça ne suffise pas. Elle avait une boule au ventre à cette pensée, mais tenta de ne pas trop le montrer. elle ne voulait pas laisser ce genre d'angoisse prendre le pas sur leur discussion. Même si ce n'était pas simple du tout.

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il y avait une chose qu'Edward ne devait sûrement pas remettre en question, c'était son aptitude à être un bon père et un bon mari. Pour ce qui était de son rôle d'époux, elle pouvait bien reconnaître qu'il avait peut-être contrevenu à certains voeux de mariage, mais il s'était largement rattrapé depuis, et elle savait pertinemment qu'il ne réitérerait plus jamais les erreurs qu'il avait commises par le passé. Pour ce qui était de son rôle de père, elle ne l'avait pas suffisamment vu à l'oeuvre pour en juger objectivement. Mais pour elle, ça ne faisait pas l'ombre d'un doute. Si le jeune homme avait été un mauvais père, il ne se soucierait pas à ce point de Samuel et de son bien-être.

Edward avait la fibre paternelle, c'était ainsi, et Jane regrettait, profondément, de ne pas avoir été capable de lui offrir ce rôle de père qui lui allait si bien. C'était le bien pour tout le mal éprouvé : Edward l'avait trompée, elle en avait souffert, mais sans cela, jamais il n'aurait eu l'occasion de devenir père... et même s'il aurait sûrement rongé son frein, il l'aurait regretté toute sa vie. Ce pouvait être les ambitions de son existence, oui. Être un mari, être un père. Mais elle voulait plus pour lui elle voulait tout pour lui. Tout ce qu'elle serait capable de lui offrir, elle le lui cèderait. Elle voulait juste qu'il ne se pose plus de questions et soit, tout simplement, heureux. Sans la moindre réserve.

-Je ne pense pas que tu manques d'ambition, corrigea tout de même Jane, qui n'avait pas envie qu'Edward s'imagine qu'elle le pensait incapable de la moindre ambition. Après tout, être un pater familias digne de ce nom, c'était déjà une ambition belle et juste au possible. Je pense juste que tu t'oublies un peu. Et j'ai envie que tu sois égoïste parfois, je ne veux pas que tu te rendes malheureux pour nous rendre heureux.

Elle savait que la transition était subtile, mais la jeune femme savait qu'Edward comprendrait. Elle se sentait bien, au clair avec ce qu'elle voulait et ce qu'elle attendait de leur relation. Alors, évidemment, la jeune femme tenait à ce qu'Edward soit sur cette même longueur d'onde, que lui aussi sache apprécier leur nouvelle vie à sa juste valeur. La jeune femme voulait le bonheur total d'Edward, sans aucun doute. Et elle tenait à ce que la situation lui convienne totalement. Elle aussi avait l'ambition d'être la meilleure épouse possible, et pour ce faire, son rôle premier était de le soutenir. Elle espérait qu'il comprenait qu'elle ne cherchait pas à l'enfoncer... elle voulait juste contribuer à cet équilibre qu'Edward espérait tant. Et qu'elle les estimait capables d'entendre.

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on, c'est sûr, quand on connaissait Edward, on pouvait trouver étonnant le fait que Jane puisse suggérer qu'il ne soit pas quelqu'un d'égoïste. Parce que égoïste, il lui avait prouvé à plus d'une reprise qu'il savait l'être. L'être pour eux deux parfois, certes, mais égoïste quand même. N'empêche, il avait changé, et à ce jour, elle craignait qu'il perde de vue certaines choses qui seraient susceptibles de le rendre heureux... Car oui, pour le moment, il pensait sans doute qu'il était heureux, et il l'était sûrement, mais elle voulait façonner leur bonheur sur le long terme, et dans ces circonstances, il était fort possible que, plus tard, il se découvre des regrets qu'il n'aurait clairement pas soupçonnés.

La jeune femme avait envie qu'ils construisent la situation sur le long terme. Elle aimait, bien sûr, l'entendre dire qu'il était heureux, et quand il l'affirmait, elle le croyait sur parole sans en douter une seule seconde. Ce n'était pas son bonheur immédiat qu'elle remettait en question... quand bien même elle était tout de même heureuse de l'entendre affirmer qu'il n'avait jamais été aussi heureux Puisqu'elle se doutait qu'elle n'y était pas pour rien.

-Moi aussi, répondit-elle doucement en s'arrêtant un instant pour plonger son regard dans celui du jeune homme.

Elle ne dit rien de plus dans un premier temps. Elle se serra contre lui et déposa longuement ses lèvres sur les siennes, avec une douceur infinie. Elle n'avait pas du tout peur du fait qu'il lui reproche son malheur, ou même du fait qu'il soit malheureux, mais elle voulait éviter par-dessus tout qu'il finisse par l'être. Leur bonheur devait se façonner dans l'entièreté de leur existence commune. Ils allaient passer leur vie ensemble (et sans plus jamais se séparer, elle en était complètement sûre, à présent), alors, évidemment, elle voulait que cette vie entière leur soit douce... dans la mesure de ce qu'ils étaient capables de contrôler. Bien sûr, ils n'avaient pas de prise sur tout, loin s'en faut, mais sur beaucoup de choses tout de même, et c'était là-dessus qu'ils devaient avant tout se focaliser pour le moment.

-Je veux que ce soit toujours le cas, c'est tout.

Et par conséquent, elle avait bien conscience de trop en faire, parfois... mais c'était plus fort qu'elle, en définitive, ils avaient failli se perdre tant de fois, et encore récemment. Elle ferait tout, absolument tout, pour que ça n'arrive plus. Elle serait capable de n'importe quoi pour ça... mais elle n'avait pas envie de faire n'importe quoi. Elle voulait qu'ils jouent leurs meilleures cartes, qu'elles mettent toutes leurs chances de leur côté, c'était cela qui comptait avant tout, plus que tout le reste.

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ane savait pertinemment que faire des paris sur l'avenir, affirmer que l'on avait une idée très précise de ce qu'il adviendrait, ne menait jamais nulle part. Il fallait veiller au futur, bien sûr, mais la chose la plus certaine et la plus tangible restait le moment présent. Bien sûr, la jeune femme avait envie de penser que tout irait mieux pour eux dans l'avenir, qu'Edward et elle seraient heureux quoi qu'il arrive, et elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour que ce soit le cas. Mais rien, malheureusement, ne lui garantissait qu'ils y parviendraient.

Le mieux qu'ils puissent faire était par conséquent de pser les jalons de leur histoire, en espérant qu'ils auraient une incidence favorable sur leurs vies respectives. Alors comme tant d'autres promesses, Jane savait qu'elle devait prendre celle de son âme soeur avec des pincettes. Mais dans le fond, ce qui comptait malgré tout, c'était qu'il le pense vraiment, et de ce point de vue-là, il savait que c'était très précisément qu'il n'avait aucun doute quand il prenait la parole, bien au contraire.

-Je n'aurais jamais cru devoir m'inquiéter un jour de te ne pas te voir devenir plus égoïste, observa-t-elle avec un fin sourire.

C'est que le jeune homme était tout de même un égocentrique de nature, et même si elle tenait à ce qu'il pense davantage à lui, ce n'était pas pour autant qu'elle considérait qu'Edward était l'homme le plus altruiste du monde. Ce n'était absolument pas le cas, non. Edward restait quand même un jeune homme autocentré et trop fier, elle pensait juste qu'il ne l'était pas au bon endroit ni pour les bonnes raisons. Et elle espérait tout de même qu'il prendrait le soin de se concentrer sur une vocation et des objectifs. L'amour et la famille, c'était important, bien sûr, et c'étaient définitivement d'excellentes raisons de vivre, c'est le moins que l'on puisse dire, mais il fallait savoir faire la part des choses malgré tout. Mais ce n'était malgré tout pas à elle de dire à Edward ce qu'il devait faire dans tous les cas. Elle, elle devait juste être présente pour lui, s'assurer que la page de leur passé était bel et bien tournée et passer à autre chose, voilà tout.

Alors oui, elle n'insisterait pas, elle ne chercherait pas à le mettre mal à l'aise, même si elle reconnaissait tout de même que par certains aspects, le fait qu'il laisse reposer sa vie en grande partie sur leur relation lui mettait un redoutable coup de pression. Il n'attendait rien d'elle si ce n'est d'être là, pourtant, et elle le savait, et elle serait là, mais tout de même... Elle avait du mal à endosser ce genre de responsabilité.

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ane ne voulait pas qu'Edward change, elle voulait que les événements, autour d'eux, changent, en revanche. La jeune femme savait pertinemment qu'il serait toujours imbu de sa personne, que les défauts qui l'avaient toujours caractérisé et qu'elle n'avait jamais que prétendu détester ne disparaîtraient pas en un claquement de doigts. Mais elle pensait que l'on pouvait tirer parti même de ses propres défauts. Après tout, ce n'était pas comme si elle en manquait de son côté non plus, bien au contraire. C'était même pour ça qu'ils s'étaient si bien trouvés. Ils étaient mauvais l'un comme l'autre, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre, définitivement pas... mais ce qui comptait, c'était qu'à deux.

A trois, même, car il ne fallait bien évidemment pas oublier Samuel dans l'équation. Ils réussissent à faire les choses réellement bien. Leur plus grand problème avait toujours de réveiller le pire d'eux-mêmes quand ils étaient ensemble, mais Jane croyait dur comme fer dans le fait qu'ils pouvaient honnêtement se tirer vers le haut. Pour cela, il fallait qu'ils aient confiance de leurs potentiel, dans leurs possibilités et dans leurs ambitions, un point c'est tout. Et tant qu'ils le comprenaient tous les deux, tant qu'ils ne passaient pas à côté de l'occasion d'être ensemble la meilleur version d'eux-mêmes, alors tout irait bien, et tout irait pour le mieux, même.

-Tu l'es déjà beaucoup trop, répondit Jane sans perdre son fin sourire.

Elle ne voudrait pas qu'Edward s'imagine tout à coup qu'elle élevait son âme soeur en parangon de générosité et d'altruisme. Elle reconnaissait qu'il n'était plus le même qu'à une époque, tout comme elle, parce qu'ils étaient passé par l'étape essentielle des aveux, de leurs sentiments mutuels, qui avait représenté un réel progrès. Mais quand même, en matière d'égoïsme, il se défendait bien. Et elle aussi d'ailleurs, il ne fallait pas tout mettre sur le dos d'Edward. Même dans la manière qu'ils avaient de vouloir évoluer, cela restait toujours égoïste, car ils ne pensaient jamais qu'à eux, et dans une moyenne mesure à leur entourage le plus proche. Il n'y avait en revanche aucune place pour le reste du monde, ils n'en voyaient même pas l'utilité, à vrai dire, ce qui voulait absolument, tout dire.

-Maintenant, il faut juste que tu le sois pour les bonnes raisons.

Bref, pour ajouter du sens à sa vie et pas pour se flatter d'avoir les plus beaux abdos. Alors oui, certes, il avait effectivement les plus beaux abdos, c'était comme ça, c'était un fait que Jane ne contesterait pas. Mais il avait plus de choses que ça à offrir. Aux autres potentiellement, mais à lui-même avant tout, pour commencer.

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dward avait beau être vantard et égoïste, il n'en était pas moins superficiel. c'était une chose, bien sûr, que d'avoir une très bonne estime de soi, c'en était une autre de l'avoir pour les bonnes raisons exactement. La jeune femme s'était déjà rendue compte du fait que si Edward aimait rouler des mécaniques, les qualités qu'il avait tendance à mettre en avant le concernant n'était pas celles qu'elle voyait en premier lieu chez lui. C'était pour cela qu'elle s'exaspérer si souvent de l'entendre se vanter de sa plastique de rêve.

Pas que celle-ci soit inexistante, bien au contraire, mais Jane savait, avait toujours su même quand elle ne l'aurait jamais admis, qu'Edward était capable de beaucoup de choses, et qui recelait un nombre infini de qualités, qu'il n'était même pas envisageable d'énumérer. Evidement, elle pourrait se contenter de toutes les dire à son âme soeur, mais elle avait en vérité envie qu'il les découvre par lui-même, qu'il finisse par s'apprécier pour ce qui comptait réellement, et qu'il en fasse quelque chose d'unique et de réel. Il en était largement capable, elle avait à cent pour cent confiance en lui pour ça.

-C'est à ça que je sers, répondit la jeune femme en adressant le sourire le plus sincère du monde à son époux quand ce dernier observa qu'il était véritablement chanceux de l'avoir et de compter sur le fait qu'elle voyait en lui plus que ce que les autres acceptaient d'observer... plus que ce que lui-même accepté d'observer, en réalité.

Elle ne servait pas qu'à ça, bien sûr, mais elle aimait beaucoup cette idée, celle d'être le révélateur de ce qu'il y avait de mieux chez son âme soeur. Tout comme elle se plaisait à penser que, en retour, il lui permettait de révéler le meilleur d'elle-même. Le pire aussi, c'était l'évidence. Mais tout ça appartenait au passé. C'est bon, ils avaient balayé tout ça, ils n'avaient plus besoin d'en parler. Cette conversation était comme un engagement au bout du compte, celui de se tirer dorénavant toujours vers le haut. Certes, ils avaient eu pour habitude tous les deux de toujours se dire qu'ils étaient capables de pire, mais pour cette fois, on pouvait se dire définitivement que le pire était bel et bien passé et qu'ils arriveraient au mieux. Il leur faudrait forcément un peu de temps pour s'adapter complètement, il fallait encore qu'ils se cherchent et qu'ils se trouvent, mais elle ne les avait jamais à ce point sentis sur la bonne voix. Et elle avait le sentiment qu'Edward comprenait parfaitement, à présent, ce qu'elle voulait qu'il découvre en lui-même, et elle pensait qu'ils ne pourraient que parfaitement évoluer, en conséquence.

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ane afficha un sourire quand Edward lui assura qu'elle tenait son rôle à merveille. Elle voulait bien le croire, elle l'espérait, en tout cas. Elle avait envie qu'Edward s'accomplisse en tant qu'individu, qu'ils s'accomplissent tous les deux en tant qu'individus. Ils ne formaient qu'un, les intérêts de l'un dépendraient toujours de ceux de l'autre, quoi qu'ils fassent, mais pour se tirer mutuellement vers le haut, il fallait qu'ils soient aptes également à s'élever. Ils étaient jeunes, après tout. C'est vrai qu'ils traînaient derrière eux de sacrés bagages, qui étaient tout sauf anodins, mais portée à deux, la charge était moins lourd, et qui sait ce que l'avenir leur réserverait.

Jane avait bien envie de croire qu'ils en ressortiraient plus forts, plus sûrs d'eux, meilleurs qu'ils ne l'avaient jamais été. Pour cela, ils n'avaient que besoin de croire que c'était possible, qu'ils en étaient capables... et oui c'était possible, oui ils en étaient capables. Plus que capables, même. Ils avaient ça en eux. Ils avaient peut-être mis trop de temps à s'en rendre compte, il fallait peut-être qu'ils admettent qu'ils étaient un peu lents à la détente, tous les deux, mais ils y arriveraient. Elle avait l'impression, en tout cas, qu'ils étaient sur la bonne voie, comme ils ne l'avaient jamais été auparavant. Alors tout irait bien, alors, tout se passerait bien.

Sans elle, il serait totalement perdu. L'inverse était également vrai. Oui, c'était ainsi, ils vivaient une relation de codépendance contre laquelle ils ne pouvaient rien, car c'était leur nature, car c'était ce qu'ils étaient. Mais puisqu'ils le savaient, puisqu'ils ne pouvaient en douter, il ne tenait qu'à eux de tirer le meilleur parti de ce constat. Oui, elle ne serait rien sans lui, oui, il ne serait rien sans elle, alors autant faire en sorte qu'ils soient tout, tous les deux. Cétait sans doute ce qu'ils pouvaient faire de plus juste et de plus matures, pour eux deux à titre individuel, mais pour eux deux en tant que couple, également.

-Ca, ça ne fait aucun doute, répondit-elle sans perdre le sourire qui était né au coin de ses lèvres. Mais je suis là. Même quand je m'éloigne, je suis toujours là.

Lui dans ses pensées, elle dans les siennes. Ils avaient besoin l'un de l'autre, pour être heureux, pour ne pas s'égarer, et toutes les décisions que Jane prenait, elle ne les prenait pas que pour elle, elle les prenait pour eux. Et ils n'avaient pas besoin de se le prouver au point de se faire du mal, comme ça avait été le cas autrefois, ils avaient juste besoin de se le rappeler, encore et toujours. Jusqu'à ce que ce ne soit plus nécessaire. Parce qu'aucun des deux ne douterait plus jamais.

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M

ême si le temps seul lui confèrerait l'assurance (ou non) d'avoir bien fait, d'avoir eu raison de se laisser le temps de réfléchir, de faire une pause, de redémarrer, pas de zéro, mais du moins sur des bases différentes, Jane osait avoir confiance. Ne serait-ce que parce qu'elle se sentait honnêtement soutenue dans sa démarche. Jane avait bien compris qu'Edxard avait été inquiet, et surtout qu'il n'avait pas complètement compris sa démarche, mais elle avait le sentiment qu'il était maintenant au clair avec ce qu'elle voulait, et surtout avec le fait qu'elle le faisait pour eux. C'était important pour elle qu'il en ait conscience et n'en doute pas un seul instant, car sans cela, il serait impossible de ne serait-ce qu'envisager d'aller de l'avant.

Ce serait vain, forcément. Et inutile. C'était pour cette raison que Jane lui laissait entendre que peu importe la distance qu'elle pouvait choisir de mettre entre eux, en décidant de ne pas revenir habiter tout de suite avec lui, par exemple (ce qui était toujours d'actualité, même si on pouvait se poser la question - elle continuait de penser qu'ils avaient besoin de faire des petits pas et d'éviter les pas de géants qui étaient dans leurs habitudes, même si ce n'était pas toujours évident), elle l'aimait toujours autant, le soutenait, restait son guide, et n'était jamais loin.

Elle se sentit frissonner légèrement quand il attrapa sa main pour la poser contre sa poitrine. Elle pouvait sentir son coeur battre à l'extrémité de ses doigts, le sentir battre fort, le sentir battre au même rythme que le sien. Il n'y avait rien de plus agréable et réconfortant que cette sensation. Elle se sentait légère, et surtout, plus que jamais connectée à son âme soeur, dans des moments comme celui-là. Elle s'épargnait même de constater que ce moment, d'un point de vue extérieur, était tout de même sacrément niais. Elle l'aurait moqué chez quelqu'un d'autre, mais en tant qu'actrice des événements, elle se sentait juste... bien, à sa place.

-Je t'aime, ne put-elle s'empêcher de dire, parce que c'était définitivement ce que lui inspirait cette situation, ce moment. Elle l'adorait. Il l'avait rendue folle, dans tous les sens du terme, mais ça n'y changeait rien. Entre ces mains-là, elle laisserait reposer sa vie le plus aveuglément du monde, et c'était une sensation infiniment agréable, qui ne laissait aucune place au doute ou aux spéculations.

Elle se rapprocha encore plus, brisa le peu d'espace qu'il y avait entre eux, et déposa une nouvelle fois ses lèvres sur les siennes. L'embrasser, c'était comme respirer. Quelque chose de naturel, quelque chose d'essentiel. Une chose à laquelle elle ne pouvait ni ne voudrait jamais tourner le dos.

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