La famille c'est sacrée ! (Annabelle)

La famille c'est sacrée !

Les Hellsing avait gagné un nouveau membre avec Eponine, mais cela ne remplaçait pas Andrew. Ce n’était pas le but de toute manière, évidemment. Mais depuis que l’aîné de ses neveux avait quitté la maison sans véritable raison apparente, la maison était vide. Enfin, plus vide. Tout le monde était affecté par son départ, même si tous le géraient d’une manière différente. Annabelle ne comprenait toujours pas ses motivations, et même si elle gardait une certaine rancœur à son encontre, il restait son neveu et elle l’aimait tout autant. Elle savait que William le vivait mal, malgré le fait qu’il ne le montrait pas forcément. Ce que la femme comprenait tout à fait. Si Kathleen annonçait qu’elle partait vivre ailleurs, Annabelle le prendrait extrêmement mal, mais elle ne laisserait personne partir à présent, pas même Aaron. Mais ce dernier ne semblait pas vouloir suivre l’exemple de son aîné et c’était tant mieux.

Andrew et Aaron n’étaient pas ses fils, mais c’était comme s’ils l’étaient. Quand leur mère était décédée, elle avait fait en sorte qu’ils n’en ressentent pas trop le manque, et elle s’en était occupée comme s’ils étaient ses enfants, alors il était plus que normal qu’elle s’en soucie autant qu’elle se souciait de ses filles. Elle ne faisait presque pas la différence, ils étaient tous les quatre de sa famille et de son sang dans tous les cas.

Ils étaient une famille, et ils devaient prendre soin les uns des autres et rester fort face à toutes les épreuves qu’ils pouvaient rencontrer. Et d’ailleurs, Annabelle aimait prendre soin des siens en cuisinant. Cela la reposait, la détendait. Avec leurs activités prenantes, les Hellsing avait de bons appétits, mais ce n’était pas un problème pour Annabelle, bien au contraire. Depuis le temps, elle avait appris ce que chacun aimait ou pas, et tous les apports dont ils avaient besoin. La maison était calme, ils étaient tous sortis, et si Annabelle les aimait plus que tout, elle devait bien admettre que parfois, elle ne désappréciait pas d’être seule.

« J’ai trouvé tout ce que tu m’as demandé. »

Annabelle lui adressa un sourire franc et doux. Elle n’était pas surprise qu’Aaron se montre serviable, de toute manière, lorsqu’elle voulait qu’un des enfants fasse quelque chose pour elle, elle ne lâchait pas. Aaron avait beau râler et être grognon les trois quarts du temps, cela n’empêchait pas du tout Annabelle de ne pas en tenir compte et de se comporter avec lui comme avec tout le monde. Et puis, au final, cela l’amusait plus qu’autre chose, son sale caractère. Elle n’en tenait vraiment pas compte, elle savait qu’au fond, il râlait mais il aimait quand même sa famille.

« Merci mon chéri. Tu cuisines avec moi ? »

Oui bon, elle le provoquait un peu. Il n’apprécierait sûrement pas le petit nom affectueux, parce qu’il avait tout de même vingt-cinq ans, mais encore une fois, Annabelle s’en fichait. Ils restaient tous des bébés pour elle, et elle les couvait. Et puis, il pouvait bien râler ou bougonner, cela ne changerait rien.

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La famille c'est sacrée !

Annabelle savait bien que ce n’était pas une idée très fine que de provoquer Aaron, surtout vu les efforts qu’il faisait, mais elle ne pouvait pas résister. Et puis, elle avait toujours fait ça avec lui, ce n’est pas parce qu’il se comportait en grincheux toute la journée, même avant qu’Eponine arrive, qu’elle se privait de petits sobriquets. Ils y avaient tous eu droit, même Andrew. Et c’était également arrivé avec William à de rares occasions, c’était comme ça, et elle ne comptait pas changer. Elle ne le regardait pas directement, parce qu’elle était occupée sur ce qu’elle faisait, mais elle se doutait bien qu’il ne devait pas rayonner. C’était déjà tellement rare de le voir sourire… mais bon, c’était Aaron, elle y était habituée. Lui non plus, on ne le changerait pas, même si ses efforts étaient évidents. C’était mignon en tout cas, qu’il se donne autant mal pour sa petite amie. Cela prouvait qu’il y tenait vraiment, mais elle n’en doutait pas.

Peut-être qu’Aaron allait lui répondre par la négative, ce serait son genre, et elle ne lui en voudrait pas. Mais elle ne serait sincèrement pas contre passer un petit moment supplémentaire avec son neveu. Son presque fils. Elle avait connu Aaron depuis tout bébé, avait changé ses couches, l’avait nourri… elle s’en était occupé comme d’une mère dès lors qu’il avait perdu la sienne. Alors même s’il avait un sale caractère, cela ne l’empêchait pas du tout de l’aimer et de souhaiter passer du temps avec lui. Elle espérait qu’il n’allait pas la rembarrer, mais bon, si c’était le cas, eh bien tant pis. Elle le laisserait retourner à ce qu’il voulait et elle s’occuperait du repas toute seule.

« Eh bien… pourquoi pas. »

Annabelle afficha un sourire, elle était sincèrement contente qu’il accepte. Même si ce n’était pas avec grand enthousiasme, et que cela pouvait sembler être à contre cœur, cela venait de Aaron donc elle prenait vraiment très bien la chose. Elle était certaine qu’il finirait par passer un bon moment avec elle. En tout cas, elle espérait qu’il ne voyait pas cela que comme une corvée, et qu’il avait ne serait-ce qu’un soupçon de gaieté à l’idée de passer du temps avec elle.

« Enfin, je ne suis pas sûr que tu sois vraiment gagnante à ce que je t’aide. »

Elle n’y pensait pas vraiment en réalité. Aaron pourrait bien se contenter de rester assis sur une chaise sans rien faire que cela ne la dérangerait pas, tant qu’il restait. Il faut dire que depuis qu’Andrew était parti, Annabelle avait vraiment besoin d’être plus proche de ses enfants, et elle englobait également les garçons parce qu’ils étaient comme ses fils elle ne faisait pas de différence. Quoiqu’il en soit, Aaron n’avait pas à s’inquiéter.

« Ne t’en fais pas, tu n’as qu’à éplucher les légumes, ce sera déjà ça de fait. Mais dis-moi plutôt comment ça va. »

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Annabelle n’avait aucune envie de laisser Aaron vaquer à ses occupations, ce qui reviendrait probablement à ce qu’il aille se terrer dans sa grotte. Enfin, sa chambre. Que cela lui plaise ou non, il allait passer un peu de temps avec sa tante préférée. Et puis, elle se disait aussi que ce n’était pas si terrible que cela. Il n’allait tout de même pas faire sa mauvaise tête parce qu’elle demandait son aide. Aide dont elle n’avait pas spécialement besoin, soit dit en passant, mais elle avait envie de parler un peu avec Aaron, pas de choses vraiment précises, mais juste comme ça. D’autant plus que peut-être que lui avait des choses à dire, s’il avait envie de se confier, il savait qu’il pouvait le faire auprès d’elle, elle avait toujours écouté ses enfants, qu’ils soient ses neveux ou ses filles, c’était la même chose pour elle.

En tout cas, il ne ronchonna pas et se mit à éplucher les légumes. Elle sourit doucement, en continuant ce qu’elle était en train de faire. Aaron avait toujours un caractère un peu difficile, depuis qu’il était petit, mais Annabelle savait qu’il avait tout de même un cœur, et qu’il savait y mettre du sien, quand il le voulait. En tout cas, elle l’aimait autant que les autres enfants Hellsing, qui n’étaient plus vraiment des enfants, mais pour elle ils l’étaient.

« Ça va. »

Ce n’était pas le genre de réponses qu’elle affectionnait, parce qu’il ne disait pas grand-chose, mais c’était le genre de réponses qu’Aaron donnait, sauf quand il avait quelque chose de précis à dire. En soit, s’il allait bien, c’était une bonne chose, évidemment, mais elle espérait que ce soit le cas. Elle ne supporterait pas l’idée qu’on lui cache des choses. Elle avait toujours été transparente avec les enfants, elle leur avait toujours bien spécifié qu’ils pourraient toujours parler de tout avec elle, qu’elle serait toujours à leur écoute. Mais plus ils grandissaient, et moins ils semblaient enclins à parler, ce qui la minait un peu. Il ne restait que William qui acceptait de lui parler, mais encore, il fallait qu’elle le pousse pour qu’il accepte.

« Et toi ? »

Annabelle haussa les épaules. Elle n’allait pas mal, mais la situation ne lui plaisait pas pour autant. Elle voulait qu’Andrew revienne, et que tout cela cesse. Ce ne serait pas possible, bien sûr, mais elle n’aimait vraiment pas la situation actuelle. Elle s’inquiétait pour le jeune homme, et elle s’inquiétait pour son père, parce qu’elle savait qu’il était vraiment affecté par son départ.

« Ça va. Même si, je m’inquiète pour ton frère, et pour ton père. »

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La famille c'est sacrée !

La famille Hellsing était décousue ces derniers temps, trop au goût d’Annabelle. Leur force résidait en partie dans le fait qu’ils étaient tous là les uns pour les autres, ils étaient une famille. Tout simplement. Mais plus le temps passait, moins leur famille ressemblait à quoi que ce soit. Andrew jouait les cavaliers solitaires, William se terrait où il le pouvait, Kathleen envoyait balader tout le monde… rien n’allait, et Annabelle se sentait totalement démunie face à cette situation. Elle ne savait pas comment arranger les choses, et comme Andrew ne voulait pas parler, ça ne risquait pas d’aller mieux. Et quand il l’aurait fait, tout serait bien pire. Les choses ne s’arrangeront jamais, mais Annabelle n’était pas près de l’accepter.

Elle pourrait difficilement dire comment Aaron vivait les choses, parce qu’il n’était absolument pas démonstratif, et que si on ne lui parlait pas, ce n’était pas lui qui venait. Et même quand on allait vers lui, il était probable de se retrouver en face d’un mur. Mais elle se doutait que ça ne devait pas être facile à gérer pour lui. De ne plus avoir son frère, ils avaient toujours été proches tous les deux, et Andrew avait abandonné tout le monde. Bien sûr, elle ne pouvait pas se douter qu’Aaron voyait son frère, et le protégeait, ce qui le poussait à trahir le reste de la famille.

« Il y a de quoi s’inquiéter pour mon père ? »

Réponse typique d’Aaron. Dès qu’il pouvait tirer dans les pattes de son père, il ne se gênait pas. Cela dit, William le lui rendait bien. Les deux hommes avaient toujours eu beaucoup de mal à communiquer. La principale raison était qu’aux yeux d’Annabelle, ils étaient des copies conformes, ils avaient le même foutu caractère, alors évidemment, ça bloquait. Elle avait toujours espoir que les choses s’arrangent entre eux, et il serait bien qu’ils s’y mettent dès maintenant. Elle savait que William était très touché par le départ d’Andrew, bien plus qu’il ne le montrait, alors il devrait en profiter pour se rapprocher de son cadet, mais cela demandait beaucoup de choses, à l’un comme à l’autre. Et faire des efforts de socialisation n’était pas dans leur nature. Elle savait qu’elle ne devait pas s’en mêler, mais c’était plus fort qu’elle. Et puis, Annabelle se mêlait de tout ce qui concernait sa famille, que cela leur plaise ou non. En tant que mère, c’était son devoir.

« Aaron s’il te plaît. Tu sais bien qu’il est très touché par le départ d’Andrew, comme nous tous. Ton père est un homme avec une fierté très imposante, mais il a ses faiblesses, il reste humain, et le destin de ses fils le préoccupe énormément. »

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Annabelle trouvait Aaron injuste envers son père. Même si en soit, elle pouvait comprendre pourquoi il avait cette réaction. William s’était toujours un peu plus occupé d’Andrew, parce qu’Andrew était l’aîné, qu’il avait toujours été prometteur et qu’il avait toujours eu un caractère plus facile que celui d’Aaron. Mais cela ne voulait pas dire qu’il n’aimait pas Aaron. Annabelle savait que son frère aimait profondément ses deux garçons. Mais il n’était pas un démonstratif, il ne disait jamais je t’aime, et n’était pas particulièrement câlin non plus. William était sauvage, et Aaron l’était aussi. Elle n’était donc pas surprise que les deux aient du mal à s’entendre, mais elle ne savait plus vraiment quoi faire pour tenter de les rapprocher. Il était important qu’ils restent unis, alors que leur famille s’amenuisait. Il fallait qu’ils restent solidaires, et il fallait qu’ils y mettent tous du leur.

Mais de toute évidence, ce n’était pas facile pour tout le monde. Ou alors évident. Annabelle voyait mal ce qu’elle pouvait faire pour aider le père et le fils. Elle ne devrait peut-être pas s’en mêler et les laisser gérer leur différent, mais elle n’en était pas capable. Elle se tenait toujours au courant de ce qu’il se passait dans sa famille, et faisait toujours tout pour que les choses se passent bien, même si ces temps-ci c’était bien plus compliqué qu’en temps normal. Mais les temps n’étaient pas normaux, depuis le départ inexpliqué d’Andrew.

« De ses fils ? Je sais qu’il est touché par le départ de Andrew. Ça doit l’agacer fortement de ne plus pouvoir le contrôler. Que son fils parfait ait décidé de quitter tout le monde, alors qu’il était surement le plus prometteur d’entre nous. Maintenant, il doit juste se contenter de ce qu’il a sous la main. »

Annabelle fronça les sourcils. Elle n’aimait pas du tout ce que venait de dire Aaron. Et elle n’aimait pas du tout qu’il pense ainsi. William n’avait jamais manipulé Andrew pour commencer, et il était plus qu’agacé de son départ. Quel genre de regard Aaron portait-il donc sur son père ? Annabelle le connaissait mieux, c’est vrai, parce qu’il se confiait davantage devant elle, mais tout de même, elle trouvait Aaron bien loin de la vérité, et c’était vraiment dommage.

« Aaron, je ne veux pas que tu dises de telles choses. C’est faux et tu le sais très bien au fond de toi. Je sais que ton père n’est pas démonstratif, je sais qu’il a toujours semblé montrer plus d’intérêt envers ton frère, mais il vous aime énormément tous les deux. »

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