De bonnes nouvelles ? (Persy chérie :3)

S

es parents étaient absents pour la journée, et on ne pouvait imaginer à quel point était euphorisante pour Perséphone la perspective de pouvoir passer plusieurs heures sans les avoir dans les pattes. Oh, elle adorait son père et sa mère, et ils avaient toujours su prendre très grand soin d'elle, mais dernièrement, leur tendance à la surprotection lui pesait véritablement sur le système. C'est qu'ils abusaient clairement sur elle de leur autorité parentale d'ordinaire, mais depuis qu'elle leur avait présenté Edward, c'était pire encore. Ils cherchaient sans cesse (sa mère en tête) à la dissuader de le voir. Elle aurait aimé pouvoir leur afficher un glorieux sourire au visage pour leur faire comprendre à quel point il se trompait sur son petit ami, le problème, c'est que dernièrement, elle n'était pas vraiment heureuse.... Et elle avait du mal à le cacher, d'autant qu'elle était était retombée dans ses vieux "travers" dernièrement, et que ça ne la rendait que plus morose. Elle n'était pas douée pour mentir ou pour prétendre, mais peu importait l'avis de ses parents... ou celui de tout le monde, d'ailleurs (car qui ne s'opposait pas à sa relation avec Edward ?), ellle ne quitterait jamais celui qu'elle aimait... Enfin, elle était tout simplement heureuse de pouvoir passer un peu de temps seule, sans avoir à se justifier... Bon, quand elle était seule, elle cogitait, et ce n'était pas exceptionnel non plus, mais elle éprouvait au moins un sentiment plaisant de liberté. Elle était en train de lire (comme très souvent) dans la bibliothèque familiale quand elle entendit frapper à la porte. Ce fut un sourire surpris et heureux qu'elle afficha en découvrant Léopold de l'autre côté de la porte.

-Léo... Je suis heureuse de te voir. Elle le serra furtivement dans ses bras. Oui, elle était heureuse, d'autant que, il n'y a pas si longtemps que ça, elle n'avait pas été sûre de seulement le revoir. Entre, je t'en prie.

Elle s'écarta pour le laisser entrer à l'intérieur et l'invita à prendre place sur l'un des canapés du salon. Non pas qu'elle voulait faire preuve de froideur, mais elle avait du mal à savoir comment réagir avec le jeune homme. Depuis qu'il sortait avec Jane, les choses entre eux s'étaient pour le moins... compliquées. Elle se sentait un peu gênée... Il avait beau être comme un frère pour elle, ils avaient beau vivre des situations similaires... Elle ne savait plus vraiment quelle attitude adopter quand il était là. Et si ça lui faisait plaisir qu'il soit venue la voir, elle craignait fort que leur conversation prenne une tournure désagréable... surtout si elle devait en croire les rumeurs qui circulaient dernièrement, et qui avaient été loin de lui plaire.

-T'es venu m'annoncer la "bonne nouvelle", c'est ça ?

Elle faisait bien sûr référence à ce bruit qui courait, et qui voulait que Jane et Léo soient fiancés. Perséphone n'osait pas y croire, mais cette rumeur ne venait sans doute pas de nulle part. Voilà encore qui allait compliquer une situation qui n'avait pas eu besoin de l'être.

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A

lors que Léo prenait place sur l'un des canapés du salon, Perséphone prit le parti de leur préparer deux tasses d'un thé encore chaud qu'elle avait préparé peu avant l'arrivée du jeune homme, et qu'elle avait préparé plus qu'à point nommé. Elle déposa les deux tasses sur la table basse et s'installa à son tour dans un fauteuil, ne daignant répondre à la question de son interlocuteur qu'après avoir bu une première gorgée de thé. Plus pour s'occuper la main que par soif, d'ailleurs. Et parce qu'elle réfléchissait à toute vitesse à la réponse qu'elle pourrait bien donner à la question qu'il venait de poser. En soi, c'était effectivement une question bête et méchante, le genre que l'on pose toujours en premier lieu quand on s'adresse à quelqu'un, surtout si l'on ne l'a pas vu depuis longtemps. Sauf que la réponse n'était pas plus simple à formuler pour autant surtout quand, comme dans le cas de Perséphone, on avait pas envie de mentir. Persy ne savait pas mentir convenablement de toute manière, et elle en était encore moins capable quand elle s'adressait à son frère de coeur. Et le fait est qu'elle ne pouvait pas se contenter de sourire et de dire que tout allait bien. Tout n'allait pas bien. Chaque jour qui passait, elle souffrait d'une situation à laquelle elle s'était promis de parvenir à mettre un terme.... et la maladie contre laquelle elle était parvenue à lutter était revenue au grand galop, la retrouver comme un vieil ami aux mauvaises intentions... Et maintenant, elle apprenait que Léo allait se marier avec Hardwick...

-J'ai été mieux. répondit-elle comme pour couper la poire en deux. Mais... Tu sais, je crois que j'ai trouvé un moyen de régler notre... problème.

Car ces histoires de myrihandes et d'âmes soeurs ne concernaient de loin pas que Jane et Edward, c'était également leur affaire à tous les deux, eux, les pièces rapportées qui devaient se contenter de partager. Elle ne voulait pas trop donner d'espoirs à son frère de coeur, mais avoir un espoir auquel se raccrocher, c'était plutôt une bonne chose, non ? Oui... Et dans le cas de Léo, puisqu'il avait pris la décision de s'unir pour la vie à Jane, en se mariant avec elle, et en toute connaissance de cause... Quelle folie... Il méritait tellement mieux que cette fille.

-Alors c'est vrai, hein, tu vas vraiment l'épouser.... Elle marqua une pause. Elle savait malheureusement que les rumeurs au village trouvaient généralement toujours un fondement... Mais quelque part, elle aurait voulu que la rumeur se trompe sur toute la ligne, cette fois. Tu es sûr de toi ?

Elle aurait pu l'engueuler, lui faire nombre de reproches, lui expliquer par A + B pourquoi il ne fallait pas qu'elle l'épouse, mais outre le fait que ce n'était pas dans sa nature, elle devinait que cela ne le dissuaderait en rien. Et puis, elle était la personne la plus mal placée au monde pour le juger. Non, elle n'aimait pas Jane Hardwick, mais pouvait-il lui reprocher de l'aimer contre la raison et le bon sens alors qu'elle se complaisait dans la même erreur avec Edward ? Non, elle ne le pouvait pas...

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P

erséphone ne répondit pas directement quand Léo lui demanda ce qu'elle ferait si Edward la demandait en mariage, mais son regard en disait long. Oui, bien sûr qu'elle répondrait oui, elle n'hésiterait pas l'ombre d'une seconde, puisque pour elle, Edward était son grand amour, l'amour de sa vie, et qu'elle ne saurait rien éprouver d'aussi fort pour quiconque d'autre. Elle passerait outre toutes ces histoires d'âme soeur et oserait croire en la sincérité et en la solidité de leurs sentiments mutuels. Il était difficile pour Perséphone de croire que les sentiments qui liaient Leopold et Jane puissent ressembler en quoi que ce soit à ce qui la liait à Ed, surtout parce qu'elle aurait préféré qu'Hardwick demeure le plus loin possible de la vie de son frère de coeur, mais c'était ainsi... Leurs situations étaient exactement les mêmes. Et si, demain, Perséphone devait apprendre à Léo qu'elle allait se marier avec son petit ami, elle voudrait ressentir autre chose que le poids du jugement. Ils étaient peut-être deux grands naïfs, tous les deux, deux sombres idiots qui se laissaient tous les deux berner par les myrihandes du feu, mais elle voulait croire qu'il y avait de la place pour un peu d'honnêteté dans toutes ces histoires. Perséphone n'avait pas la moindre affection pour Hardwick et n'en aurait jamais, mais elle pouvait bien lui reconnaître qu'elle n'avait pas plus choisi qu'Edward d'être son âme soeur... et qui sait, comme Edward, peut-être elle aussi avait-elle envie de se débarrasser de ce lien à tous prix pour vivre heureuse avec celui qu'elle aimait... Mais là, c'était seulement Perséphone qui jouait les grandes naïves seule dans son coin.

-Et si j'épousais Edward demain, est-ce que tu approuverais ? demanda-t-elle, inversant la situation, mais sans aucune intention de la piéger. Elle avait un fin sourire sur le visage. Si c'est vraiment ton choix, je te soutiens, Léo... mais je doute que ta moitié veuille de moi à ta cérémonie de mariage.

Tout comme elle devinait qu'Edward n'aurait pas davantage l'envie que son frère de coeur se pointe à leurs hypothétique noces si elles devaient avoir lieu un jour... Et les motifs à cela, mieux valait, vraiment, ne pas trop y songer... Avec un peu de chance, d'ailleurs, ils n'auraient pas à y faire face, à tous ces problèmes. Il suffisait que sa solution fonctionne, et pourquoi pas, après tout.

-Il n'y a rien de sûr pour le moment, admit-elle avec précaution. Je compte trouver une potion... ou un sortilège... Quelque chose qui les privent pour de bon de leurs pouvoirs et... par conséquent de... enfin... tout le reste, quoi. Elle lui adressa un regard qu'elle voulait confiant, mais qui ne l'était peut-être pas tant que cela. Ce ne sera pas simple, mais ce n'est pas infaisable. Edward a accepté... Et si la magie agit sur lui, elle agira automatiquement sur Jane.

D'accord, elle n'avait pas envisagé de la consulter elle, mais de toute manière, qu'Hardwick accepte ou refuse, ce qui devait être fait aller l'être.
Elle guetta la réaction de Léo... Lui parler magie alors que lui-même avait été la victime de quelqu'un de sa nature n'était peut-être pas avisée. Mais pouvait-il y avoir une autre solution à un phénomène magique qu'un autre phénomène magique ?

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S

i Perséphone avait été plus vicieuse et désagréable (mais manifestement, ces deux adjectifs étaient à l'opposé même de la nature de la jeune sorcière), elle aurait fait remarquer à Léo que, si personne dans son entourage ne voulait assister à son mariage, ce n'était pas sans raison, et qu'il devrait peut-être en profiter pour se remettre en question ainsi que son couple... Mais cela aurait été faire preuve d'une mauvaise foi totale qu d'aller dans ce sens, et de toute manière, elle était totalement exempte d'objectivité. Pour elle, Léo serait plus heureux avec n'importe qui, du moment qu'il ne s'agissait pas de Jane... C'était peine perdue quoi qu'il en soit que d'essayer de lui faire changer d'avis, autant le soutenir à son échelle, comme elle espérait que Léo le soutienne également dans sa relation avec Edward, quand bien même elle avait conscience qu'il désapprouvait. Tous les deux, ils étaient coincés. Du moins, ils l'étaient tant qu'elle n'aurait pas trouvé cette solution magique qui parviendrait à résoudre tous les problèmes. Le fait est qu'elle y croyait dur comme fer. Sa magie avait ses limites, c'était plus qu'évident, et Perséphone savait qu'elle aurait bien du mal à parvenir à ses fins, qu'il lui fallait du temps et de la patience avant que cela ne se fasse, mais elle s'en savait capable. Parce qu'elle n'avait jamais rien désiré autant que cela. Elle n'avait jamais rien souhaité davantage que d'avoir enfin cette paix d'esprit, d'être libre d'aimer sans contrainte.

-Il n'a pas hésité une seule seconde. répliqua Perséphone d'un ton ferme et un peu contrarié quand Léo s'étonna qu'Edward ait accepté sa "solution" (pour peu qu'elle la trouve bel et bien). Bien sûr qu'il l'avait accepté, il l'aimait. Et que Léo puisse en douter une seule seconde alors qu'il était persuadé de l'amour de Jane à son égard était parfaitement sincère, ça avait le don de l'agacer. Au fond, ils étaient tous les deux des cas parfaitement désespérés, chacun à leur manière, à ne pas vouloir voir les failles manifestes de leurs relations respectives. Il veut que ça marche, tu sais, lui et moi... Et au fond, c'était une nouvelle qui devrait rassurer Léo également, puisque cela signifiait que Edward n'avait aucune intention de courir après Jane et comptait bien faire tout son possible pour sauver sa relation avec sa petite amie. Certes, c'était très naïf de sa part que de dire les choses ainsi, et que de dire qu'elle étaient effectivement ainsi. Mais cela avait toujours fait partie de son tempérament, c'était ce qui faisait d'elle une personne attachante pour certains, et une personne détestable pour d'autres. Elle marqua une pause, hésitante, avant d'ajouter : S'il te plaît, n'en parle pas à Jane... D'accord, c'était injuste, d'autant que la future femme de Léo était directement concernée par tout cela. Mais Perséphone avait peur que la femme s'oppose à ses projets et que tout cela tombe à l'eau. C'était leur seule chance. Et oui, Perséphone n'accordait aucune confiance à sa rivale.

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erséphone savait, au fond, qu'il était tout à fait déloyal et injuste que de laisser Hardwick en dehors de tout cela. C'est vrai, elle la détestait de toutes ses forces, mais ce n'était pas une raison suffisante pour la maintenir à l'écart. Cette histoire la concernait aussi, et même de très près. Les pouvoirs d'Edward, et c'était bien là le noeud du problème, étaient tout autant ceux de Jane. Elle aurait dû se douter que jamais Léo n'accepterait de cacher une chose à sa belle, qui en plus était devenue sa fiancée... Elle ne pouvait pas se permettre, malheureusement, d'insister plus. Elle savait que quoi qu'elle fasse, Léo apprendrait tout à sa future épouse. Tant pis, elle aurait essayé... Restait à espérer, maintenant, que Jane accepterait son projet autant qu'Edward, que ce cauchemar prenne fin, enfin. Elle aimerait le contraire, mais elle éprouvait de sérieuses réticences à l'idée que Jane sache, elle l'imaginer capable de tout saboter, et elle ne lui permettrait pas d'éteindre sa lueur d'espoir, c'était tout bonnement hors de question. Oui, Perséphone aurait voulu être aussi sûre que Léo l'était lui-même... mais elle ne l'était pas. Pourtant, il y avait objectivement plus à craindre d'Edward que de Jane si l'on considérait que, elle, avait accepté d'en épouser un autre. Mais franchement, ce n'était pas ça qui la rassurait pour autant... Bon, il fallait qu'elle cesse de faire des plans sur la comète dans tous les cas. Pour le moment, elle avait tout bonnement été incapable d'arriver à un quelconque résultat. Et il lui faudrait sûrement des jours, des semaines... peut-être même des mois de recherche acharnées pour parvenir à ses fins. Mais elle y arrivait. Elle tenait trop à y parvenir.

-Bon... ok. T'as raison, c'est sûrement mieux qu'elle soit au courant. répondit-elle finalement, plutôt résigné. Elle tenta d'afficher une esquisse de sourire qui ressemblait davantage à une grimace. J'ai vraiment hâte que tout ça soit derrière nous.

L'un comme l'autre, ils méritaient bien bonheur et accalmie, non ? Leur seul tort, manifestement, avait été de s'enticher des mauvaises personnes, mais ces mauvaises personnes, à force d'efforts, pouvaient bien finir par devenir les bonnes, non ?

-Je... Je t'ai même pas demandé si tu voulais boire quelque chose. remarqua-t-elle, réalisant tout à coup que, en effet, leur conversation avait commencée de façon si abrupte, ils avaient évoqué leurs problèmes si rapidement et frontalement que tout le reste était immédiatement passé à la trappe. Elle recevait son frère de coeur et elle le harcelait immédiatement de questions sans chercher plus loin. À croire que leurs expériences respectives pourraient presque effacer leur complicité d'antan. Presque, mais non, ils devaient se soutenir mutuellement, ils subissaient la même épreuve, en même temps. J'oublie même ma tête en ce moment, je crois. Elle leur servit à boire à tous les deux. Je suis désolée d'avoir été aussi directe avec toi quand t'es arrivée. Je suis tellement heureuse de te retrouver, et tout ce que je trouve à faire, c'est te sauter à la gorge. Je suis vraiment désolée.

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I

l était temps de calmer un peu le jeu, Léo et Perséphone étaient entrés très rapidement dans le vif du sujet, sans prendre garde à ce qui faisait le sel de leurs conversations d'habitude : leur complicité, tout simplement. Elle était mise à mal, dernièrement, par leurs choix respectifs, mais elle était, justement à cause de ce choix que cette complicité était plus importante que jamais, ils devaient pouvoir être là l'un pour l'autre. La demoiselle tenta donc de se rattraper, et fut soulagée d'entendre Léo accepter ses excuses, et dire qu'il la comprenait, même. Au fond, c'était plutôt normal. Ils étaient les mieux placés l'un et l'autre pour se comprendre l'un l'autre. Personne ne pouvait comprendre dans toute sa complexité la situation qu'ils vivaient tous les deux, à part eux-mêmes... Il fallait qu'ils se serrent les coudes, c'était d'une importance capitale. Et c'est pour cela que Perséphone ne pouvait pas se détourner du jeune homme sous prétexte qu'il avait demandé Jane Hardwick en mariage, quand bien même ce n'était pas une idée qu'elle appréciait. Quelles que soient les décisions qu'elle prendrait à l'avenir avec Edward, il était important pour elle de savoir que Léo la soutenait malgré tout, alors il était après tout logique qu'elle lui rende la pareille, quand bien même ce serait mentir que d'affirmer que cela ne lui en coûtait pas. Le jeune homme choisit ce moment là pour poser à Perséphone la question fatidique. Comment elle allait... Pour d'autres, répondre à cela devait pouvoir sembler simple. Mais pas pour elle, clairement pas pour elle.

-Oh... Elle pouvait lui mentir de nouveau, bien sûr, et affirmer que tout allait bien en essayant d'avoir l'air rassurante pour peu que cela puisse le rassurer lui. Elle savait qu'il attendait d'elle une réponse sincère. Alors non, elle ne pouvait pas lui mentir, elle n'en avait pas le droit. Le problème, c'est qu'elle ne savait pas vraiment elle-même comment elle se portait... alors répondre au jeune homme était une tâche bien complexe. Je ne sais pas trop... Je ne vais pas mal non, mais... je suis épuisée... par tout ça... Épuisée par une situation qui la dépassait, d'une relation qu'on ne l'autorisait pas à vivre pleinement, d'une famille qui ne la soutenait vraiment pas... fatigué par une maladie qui l'avait rattrapé, et qui ne la lâchait pas... cette bonne vieille amie / ennemie qui l'accompagnait depuis l'enfance... Et pourtant, elle n'était pas au trente-sixième dessous non plus... Après tout, elle était avec l'homme qu'elle aimait, et tant qu'elle pouvait se lover contre ses bras, elle était heureuse. Je me rassure en me disant que c'est temporaire, après tout. Elle esquissa un léger sourire. On a eu notre lot d'ennuis, tous les deux. On a bien mérité de passer aux bonnes choses, non ?

Léo plus qu'elle encore. Elle, elle n'avait pas été kidnappé, elle n'avait pas à souffrir de la mort de sa mère (même si parfois.. elle se disait que ce serait mieux sans elle).

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erséphone n'était pas quelqu'un d'infiniment pessimiste, normalement, elle était même de cette catégorie de personne profondément naïve qui voulait voir du bon en toute chose, même dans ce qui était viscéralement et profondément mauvais et irrécupérable.  Mais ces derniers temps, il était bien plus difficile de voir l'éclaircie, de trouver la lumière au bout du tunnel. Leur situation trouverait une issue, parce qu'il le fallait. Mais par moments, cette situation en question lui semblait si inextricable qui lui paraissait difficile de croire en quoi que ce soit qui puisse être un tant soit peu positif. Quand on a touché le fond, pense-t-on, on ne peut pas aller plus bas encore... Quoique Perséphone avait quelque peu l'impression d'avoir su creuser encore au fond du fond jusqu'à atteindre des limbes qui rendaient la visite à la surface bien plus difficile, voire impossible... Mais Léo avait sûrement raison. La chance devait tourner, elle finissait toujours par tourner, aucun être humain ne pouvait tolérer une quantité de malheurs trop grandes. À un moment ou à un autre, l'humanité était prise en pitié, et la situation s'apaisait forcément. Oui, la chance allait tourner, Léo avait raison, et elle y croyait. Il fallait qu'elle y croie, même, sans quoi la folie la guetterait. Les choses finiraient par abonder dans leur sens. Forcément. C'était une question de temps. Pour Léo, ça avait déjà commencé, disait-il. Perséphone aurait voulu lui donner raison et abonder dans son sens. Malheureusement, elle n'arrivait, en aucune manière, à croire que son mariage avec Hardwick puisse lui apporter quoi que ce soit de favorable. Oh, c'est sûr, dans un premier temps, il goûterait sûrement au bonheur du jeune marié et saurait se leurrer sur la nature profonde de la femme qu'il aimait aveuglément, mais ce leurre ne durerait qu'un temps. La réalité vous rattrape toujours. Et l'illusion ne fait jamais long feu.

Elle préféra donc ne pas répondre à sa remarque quant à son bonheur trouvé, et se contenta de sourire, d'affcher ce qui ressemblait, oui, à un sourire d'encouragement, et de ne pas commenter. Elle ne pouvait pas le juger. Elle savait très bien ce par quoi il passait et ce qu'il éprouvait. Elle éprouvait malheureusement la même chose elle aussi. Elle préféra réserver sa réponse à la nouvelle réflexion qu'il fit alors. Concernant leur relation qui, ils ne devaient pas se leurrer, s'était étiolée dernièrement. Perséphone poussa un léger soupir : elle aussi, voulait retrouver Léo comme avant, quand elle n'hésitait jamais un seul instant à le considérer comme on considère un frère. Ça lui manquait, de ne plus partager avec lui cette complicité naturellement acquise, et qu'ils partageaient à chaque fois qu'ils se voyaient ou que leurs parents (enfin, quand Léo avait encore ses deux parents) se rendaient mutuellement visite. Comme cette époque lui semblait lointaine, à présent ! Elle se diluait dans son esprit comme le font généralement tous les souvenirs, même les meilleurs. Devenant vagues, puis flous, puis inexistants. Elle ne voulait pas oublier sa complicité naturelle avec son frère de coeur. Elle voulait juste retrouver tout ça. Malheureusement, la situation étant ce qu'elle était, leurs coeurs offerts à qui l'on savait, ils n'étaient pas encore sortis de l'auberge.

-Moi aussi. Elle sourit. Tu sais quoi, on devrait faire comme avant. Quand on se voyait une après-midi par semaine. Au minimum. J'attendais ce moment toute la semaine...

Il faut dire qu'à part Léo, et avant qu'Edward ne prenne autant d'importance dans sa vie, Perséphone n'avait eu que lui pour lui apprendre ce qu'était la vie sociale. Une après-midi dans la semaine, les Enjolras voyaient les Ridley, et Perséphone avait ce sentiment plein et agréable d'être normale, juste normale. Il fallait qu'ils se voient plus, c'est certain, ne serait-ce que pour le soutien mutuel. Et si leurs moitiés (qui ne l'étaient pas vraiment) n'étaient pas d'accord ? Eh bien... Tant pis pour elles !

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À

une époque, Léo et Perséphone étaient inséparables et très complices. Ils savaient qu'ils pouvaient toujours compter l'un sur l'autre, et se confier l'un à l'autre... Mais tout ça semblait appartenir à un temps lointain et révolu. L'affection qu'ils partageaient était toujours la même, Perséphone en était intimement convaincue, mais ils ne pouvaient plus se le témoigner de la même manière, parce que ceux qu'ils avaient choisi d'aimer envers et contre tout faisaient barrage, et sans rien avoir à dire, juste en étant ce qu'ils étaient... juste en étant l'un pour l'autre ce qu'ils étaient... Perséphone et Léopold se leurraient peut-être en croyant qu'ils pourraient parvenir à faire comme avant en dépit de tout ce qui avait changé entre eux. Mais ça ne coûtait rien d'essayer, après tout. Ils ne seraient fixé qu'après avoir tenté de recoller les morceaux brisés. Après tout, ils avaient bien le droit, eux aussi, de parvenir à une certaine forme d'équilibre. Ils n'étaient pas en si mauvaise voie que cela. Perséphone osait croire que sa relation avec Edward était au beau fixe, les objections de leurs familles respectives mises à part, et Léo allait se marier. Certes, Perséphone n'osait toujours pas croire que cette union pouvait être bonne pour lui, mais qui sait.... Ils pouvaient bien être surpris par ce que leur réservait le destin, après tout. La jeune sorcière continuait de penser que tout ne pouvait pas être complètement noir, il y aurait forcément une éclaircie au milieu de toutes ces intempéries. Perséphone sourit quand Léo fit remarquer à Perséphone qu'il valait mieux que cela ne se passe pas chez ses parents. Elle savait très bien la raison de cette remarque : sa mère. Il n'était pas le seul à avoir du mal avec Mrs Enjolras. Cette dernière n'était pas une mauvaise personne, loin de là, pourtant... mais elle était... disons... particulière. Elle avait tant peur pour sa fille qu'elle n'avait de cesse que de la protéger constamment, même contre des ennemis qui n'en étaient pas. Elle était une angoissée constante, et un tel caractère était difficile à supporter au quotidien. Là, ils avaient la chance que ses parents se soient absentés, ce ne serait pas toujours le cas. Non, s'il fallait qu'ils se voient, il fallait que ce sot en terrain neutre, de toute manière.

-T'en fais pas, je t'imposerais jamais ça. La demoiselle poussa un soupir. Elle avait envisagé, bien sûr, l'idée d'aller chez Léo, plutôt, mais le fait est que Léo s'était installé chez Jane... et... en exagérant à peine, Perséphone préférait crever plutôt que de mettre un pied chez cette sale vipère. Décidément... Elle avait déjà été confrontée à un tel schéma. Faut croire que c'est un problème récurrent, chez moi, je peux jamais voir les gens que j'ai envie de voir comme bon me semble. D'abord Edward, avec qui il était plus complexe d'avoir un tant soit peu d'intimité, maintenant Léo... Enfin, au moins, les parents de Perséphone appréciaient Léo, c'est déjà ça... même si sa mère ne le lâcherait sans doute pas d'une semelle tant elle avait été bouleversée par le décès des parents Ridley. Au pire, on pourra choisir nos créneaux dans les moments où ma mère sera absente. ajouta-t-elle, une pointe d'amusement dans la voix.

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e sourire que Perséphone afficha sur son visage était amusé, mais on pouvait quand même lire un peu de peine dans son regard. Certes, Léo n'avait pas évoqué sa mère pour plomber l'ambiance, loin de là, mais juste pour faire une touche d'humour, cela étant, sa réflexion renvoyait Perséphone à des souvenirs lointains et révolus qu'elle aurait préféré ne pas savoir échappés à jamais. Elle aimait tellement ces moments où leurs parents s'invitaient respectivement à prendre le thé chez les uns et chez les autres. Pas tant à cause de leurs conversations d'"adultes", que la demoiselle n'écoutait que d'une oreille discrète, en attendant qu'on les autorise, elle et Léo, à s'enfermer dans la chambre de l'un ou de l'autre et à bavarder dans leur coin, loin de leurs discussions assommantes, mais parce que, justement, il y avait ces bavardages insouciants avec son frère de coeur. À l'époque, tout était plus simple. Tout n'était pas heureux, non, c'est sûr. Rien n'était jamais complètement heureux, après tout, mais tout avait l'air plus simple. Par de myrihandes, pas de morts, pas de conflits... Mais on ne pouvait pas revenir en arrière. Et ce serait certainement une mauvaise chose, après tout. Sa relation avec Edward était compliquée, certes, mais elle l'aimait profondément, et aimait chaque moment passé avec lui. À ses yeux, il était l'homme de sa vie, rien ne changerait cet état de fait, pas même Hardwick. Ce serait lui faire trop d'honneur, d'ailleurs. Allez, autant calmer le jeu, et tenter de retrouver un semblant de douceur dans ce monde trop violent pour elle. Se promener dès que le temps ce serait calmé, ou dès que les beaux jours reviendraient, c'était une perspective qui lui plaisait bien.

-Ça marche. Rien de mieux pour se changer les idées que d prendre un peu l'air. Ça leur manquait sans doute. Même si on pouvait difficilement changer de décors en notre terre, ils finissaient toujours, inévitablement, inexorablement, par se ressembler. Elle laissa passer plusieurs secondes de silence avant de reprendre la parole. Tu sais... J'imagine que Jane... l'appeler Jane lui demandait plus d'effort qu'elle ne l'aurait pensé. D'habitude, elle se contentait de la désigner comme "Hardwick", ou par l'intermédiaire d'un chapelet d'insultes toutes assez vulgaires, et qui ne lui ressemblaient normalement pas. Elle réveillait en elle une violence insoupçonnée, mais elle tentait de la calmer pour l'heure.... ne sera pas d'accord mais si jamais... Je serai ravie d'assister à ton mariage.

Et elle espérait bien qu'il comprenait quels efforts cela représentait pour elle que d'approuver un mariage qu'elle pensait vouée à l'échec... Mais elle voulait faire l'impasse sur tout cela, au nom de son amitié pour Léo. Ce dernier allait se marier, Perséphone s'en voudrait de ne pas assister, ou de ne pas l'avoir au moins voulu, à un moment si important dans sa vie. Bien sûr, il allait de soi qu'elle ne comptait pas amener Edward avec elle, mais quelque chose lui disait que sa seule présence, déjà, ferait tache. Même si techniquement, si elle n'avait pas de vues sur Edward, Jane n'avait pas de raisons de lui en vouloir, non ? Qui sait, sa présence provoquerait peut-être conflit. Si cela pouvait ouvrir les yeux de Léo au passage...

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erséphone afficha un sourire sincère à l’adresse de Léo quand ce dernier lui affirma qu’il serait heureux qu’elle assiste à son mariage. Elle savait qu’il était sincère. Ils étaient là l’un pour l’autre depuis si longtemps, ils avaient l’un comme l’autre été là dans les moments importants de la vie l’un de l’autre. Que pouvait-il y avoir de plus important en ce moment dans la vie de Léo que son mariage futur avec la fille qu’il aimait (et que Perséphone détestait) ? Rien sans doute. En d’autres circonstances, si la future épouse avait été quelqu’un d’autre, il était évident que la jeune femme aurait immédiatement voulu être présente, la question ne se serait même pas posée, il n’y aurait pas eu de questions. Qu’importe que la situation soit délicate, la sorcière se devait d’être là. Certes, ce serait compliqué pour elle, il lui faudrait serrer les dents un bon paquet de fois, et elle aurait le sentiment de cautionner une décision qui ne pourrait que rendre son frère de coeur malheureux. Mais puisqu’il lui semblait heureux au possible pour le moment, et si sûr de lui… après toutes les épreuves qu’il avait traversé, elle ne pouvait tout simplement pas lui reprocher de vouloir retrouver un semblant d’équilibre dans sa vie, et de goûter au bonheur. Qui sait, et même si Perséphone en doutait plus que fortement, ce dernier devait peut-être passer par Jane. La demoiselle la détestait par principe, mais si c’était par elle que passait la véritable complétude de Léo, elle ne pouvait pas le priver de ça. Elle-même, après tout, si elle devait un jour se marier avec Edward (oui, c’était voir très loin dans l’avenir, mais pourquoi pas, après tout ? ), voudrait que Léo soit sur le banc des invités, et qu’importe que cela déplaise à son mari. Tous les deux faisaient quand même de sérieuses concessions et passaient l’éponge sur beaucoup de choses par amour pour leurs myrihandes. Alors ces derniers pouvaient bien faire un effort de temps à autre, non ? Ce n’était pas toujours à eux de mettre de l’eau dans leur vin, quand même ! Perséphone serait même tentée de dire que c’était là entièrement le rôle d’Edward et de Jane. Jane qui, elle l’espérait, ne ferait pas d’esclandre à l’idée qu’elle s’invite à son mariage. En même temps, ne serait-ce pas là la preuve qu’elle n’en avait pas après Edward… Restait à espérer qu’elle n’en avait effectivement pas après le jeune homme…

-Dans ce cas. Elle afficha un sourire. Vous en êtes où des préparatifs ? Vous avez fixé une date, ça y est ?

C’était un certain retournement de situation, c’est vrai, mais Perséphone voulait faire cet effort. Elle imaginait combien ce devait être frustrant pour Léo de vivre un tel moment et de ne pouvoir le partager avec personne, alors qu’il avait sûrement envie de partager tout cela avec toutes les personnes auxquelles il tenait. Il était donc temps pour de bon de laisser de côté son ressentiment et de lui en laisser l’occasion.

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insi, la date avait déjà été fixée, et elle arriverait très vite. Entre l'annonce de ses noces et les noces en elles-mêmes, il ne s'écoulerait donc pas beaucoup de temps. Ça ne surprenait pas vraiment Perséphone, Léo était comme ça, fonceur. Quand il voulait quelque chose, il ne perdait pas de temps, il fonçait. Souvent, c'était un bien, parfois, c'était un mal... Dans le cas de son mariage avec Jane, la sorcière aurait aimé que son frère de coeur prenne le temps de se poser, et de bien peser le pour et le contre... mais c'était visiblement peine perdue. Il avait sans doute besoin de tout ordonner dans sa vie, pour repartir sur des bases qui lui semblaient solides après ce qu'il avait subi, l'enlèvement dont il avait été la victime... Mais il faisait, aux yeux de Perséphone, les choses trop vites, de façon précipitée, et il allait immanquablement le regretter... Elle ne le souhaitait pas, bien sûr, elle voulait vraiment que Léo puisse être heureux, mais elle n'arrivait pas à penser autre chose : il s'y prenait de la mauvaise manière, et elle n'avait pas vraiment envie d'avoir à le ramasser à la petite cuillère le jour venu... Ou bien elle se trompait ? L'objectivité disparaissait complètement de son vocabulaire quand il était question de Jane Hardwick, elle était bien contrainte de le reconnaître... Quoi qu'il en soit, elle ne ferait aucune remarque, et encore moins une qui soit désobligeante. En acceptant de venir à son mariage, elle s'engageait également à le soutenir, même si ce n'était pas toujours simple... Il avait l'air décidé, sûr de lui, fou amoureux. Alors qui était-elle pour le juger ? Il se pouvait qu'elle ait tort. À bien des niveaux et même pour elle-même, il valait mieux qu'elle ait tort. Il lui parla ensuite des préparatifs, du fait que la cérémonie serait la plus simple possible. En même temps, elle n'imaginait pas vraiment Léo se marier en grandes pompes. Puis il fit une remarque concernant ses parents, et Perséphone se sentit trembler légèrement.

Elle se disait souvent qu'elle était finalement bien ingrate avec ses parents, surtout avec sa mère. Certes, cette dernière était étouffante et assez envahissante, mais que se passerait-il le jour où elle ne serait plus là ? Le coup serait dur à encaisser. La mort du père de Léo avait été un choc, celle de sa mère, qui avait suivie peu après, en avait été un autre, pour Perséphone y compris, qui avait toujours considéré les Ridley comme des membres de sa famille. Il n'en parlait que peu, gardait souvent cela pour lui, mais la jeune fille savait que cette situation était difficile à vivre pour le jeune homme, et alors qu'il s'apprêtait à se marier, ce moment charnière dans une vie que l'on avait envie de partager avec ses être chers, ces derniers ne pourraient pas y assister. Perséphone ne pouvait qu'imaginer combien ce devait être difficile pour Léo, mais elle compatissait pleinement. Et ce n'était là qu'une raison supplémentaire d'être à ses côtés.

-Je suis certaine qu'ils seront là.. à leur manière. Elle ne disait pas cela uniquement pour la forme. Elle aimait souvent à se rassurer, se disant que les anciens gardaient un oeil sur ceux qui étaient encore sur terre. Alors ils ne manqueraient certainement pas le mariage de leur fils. Elle serra ensuite le jeune homme dans ses bras avant de souffler doucement. Je sais que c'est pas pareil mais... pour moi, tu es ma famille, tu sais.

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B

ien sûr, Perséphone ne se leurrait pas, elle était bien consciente qu'elle ne pourrait jamais remplacer la famille réelle de Léo, celle qu'il avait injustement perdue. La demoiselle avait la chance de faire partie de cette catégorie d'individus non orphelins (on ne pouvait malheureusement pas dire que cette catégorie là fourmillait dans les rues du village, c'est ce qui arrive quand des créatures rôdent tout autour de vous, certaines ne rêvant que de vous réduire en morceau) qui n'avaient pas eu à souffrir de la perte d'un être à ce point cher. Perséphone avait beaucoup de reproches à faire à ses parents et surtout à sa mère, mais elle ne le supporterait pas, ou très mal, si d'aventure il devait leur arriver quelque chose. Et c'était toujours possible, bien sûr. Les liens du sang, à ses yeux, avaient quelque chose d'inéluctable, de trop puissant pour être oublié. Certes, parfois, on pouvait ne pas s'entendre avec ses ancêtres, mais elle voulait croire que la famille induisait un amour quasiment naturel que rien ne pouvait pas remplacer. Non, Perséphone ne pouvait pas suffire à compenser l'absence des parents de Léo, mais elle pouvait faire au mieux pour apaiser ce serait-ce qu'un peu une douleur terrible et légitime. La famille que l'on se choisit est loin de ne pas avoir d'importance. Elle est ce qui nous permet de tenir debout quand l'autre nous abandonne ou quand elle nous quitte prématurément. C'était tout ce que la demoiselle pouvait offrir à Léo : l'amour d'une soeur pour son frère... Une soeur factice, mais une soeur tout de même. Ils avaient leurs différends, ils avaient leurs problèmes et leurs désaccords, mais ils savaient qu'ils pouvaient compter l'un pour l'autre, c'était l'essentiel. Perséphone, en tous cas, voulait qu'il en ait l'assurance. Il n'y avait à ses yeux que peu de choses plus importantes à l'heure actuelle. Il brisa finalement leur étreinte. Ils avaient parlé un moment, en effet, et la jeune femme se doutait que son interlocuteur devait avoir d'autres choses à faire, d'autres obligations. elle acquiesça donc dans un léger sourire.

-D'accord. On se revoit bientôt ok ? N'hésite pas à repasser quand tu veux. Il valait mieux que ce soit dans ce sens là. Bon, si ses parents étaient là, ils lui tiendraient certainement la jambe durant des plombes et il y aurait situation sans doute plus agréable pour le jeune homme, mais elle imaginait déjà cela bien plus enviable que elle venant toquer à la porte de sa nouvelle maison et se retrouvant nez à nez avec Hardwick. Là, vraiment, ça pourrait rapidement tourner au pugilat. Et même si Perséphone acceptait de faire des efforts, jusqu'à même accepter de se rendre au mariage de son frère de coeur, il ne faudrait pas abuser non plus, sans compter qu'elle n'était pas certaine que sa "rivale" ferait les mêmes efforts en ce qui la concernait.

Quoi qu'il en soit et puisqu'ils se l'étaient promis, puisqu'ils s'étaient assurés qu'ils ne laisseraient plus les circonstances décider à leur place et mettre à mal leur amitié, Perséphone était convaincue qu'ils se reverraient effectivement très vite, qu'ils s'en donneraient la peine en tous cas.

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