Il est temps de faire de nouvelles expériences (Persy)

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erséphone était loin d'aller bien. Elle souffrait encore beaucoup de sa rupture avec Edward, il lui arrivait encore très souvent de penser à lui, même si leur situation était irrémédiable et que c'était se faire du mal. Et puis, dernièrement, les nausées matinales étaient infernales à subir. La conjugaison des deux était une véritable épreuve qui mettaient son moral et sa santé à dure épreuve. Mais elle tenait bon, malgré tout. D'autant plus qu'elle avait un nouvel objectif. Elle devait parvenir à perfectionner sa magie, c'était ce qui importait pour elle à présent. Elle tenait à devenir une sorcière digne de ce nom. La guérison de Léo l'en avait convaincue plus encore. Elle allait faire de sa magie quelque chose de puissant et d'utile, pour pouvoir s'en sortir, et pour pouvoir protéger son fils ou sa fille des tourments et des épreuves qui pourraient bien finir par l'attendre. Elle allait se battre pour se façonner un avenir qui ne soit pas aussi désespérant que son présent, et pour cela, il n'y avait pas mille solutions. Il fallait qu'elle s'entraîne, encore et encore, jusqu'à devenir aussi douée que pouvait l'être son cousin. Elle avait encore un long chemin à faire, mais elle se sentait capable, vraiment capable d'y arriver. Mais il allait falloir du temps, du temps et de la patience, mais elle s'en sentait capable, et ce temps, Julian semblait prêt à le lui accorder. Dès lors, que demander de plus ? Elle se sentait confiante, réellement confiante. Même si elle n'avait pas idée des concessions qu'il lui faudrait faire. Alors qu'elle arrivait dans les grottes, un sac chargé des différentes herbes que Julian lui avait demandé de cueillir (et d'autres qu'elle savait toujours utiles, et qu'elle avait décidé de ramasser aussi, dans le doute, s'ils ne devaient pas être utiles maintenant, ils le seraient toujours plus tard).

-Oui, j'ai trouvé tout ce que tu voulais, répondit-elle d'un ton confiant (elle tenait vraiment à ce qu'il soit fier de ses efforts). Elle s'apprêtait à poser ses trouvailles sur la table d'expérience quand elle constata avec horreur que s'y trouvait déjà quelque chose de sérieusement encombrant... ou quelqu'un, plutôt. Les yeux de Perséphone devinrent aussi ronds que des soucoupes. Une femme endormie sur la table d'expérience, raide comme un pic. Est-ce qu'elle était vraiment endormie, d'ailleurs ? Perséphone sentit ses entrailles se tordre. La situation prenait une tournure aux antipodes de ce qu'elle avait imaginé. Qu'est-ce que... Qu'est-ce qui se passe ?

A vrai dire, elle pensait l'avoir deviné... et peut-être qu'elle ne devrait pas vraiment s'en montrer surprise. Il se tramait de nombreuses choses au coeur de ses grottes sur lesquelles elle parvenait indignement à fermer les yeux. Sauf que cette fois, l'horreur la plus crue lui faisait face. Elle ne pouvait pas l'ignorer.

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a réponse était celle à laquelle la jeune femme s'était attendue, certes, mais qu'elle avait espéré ne pas entendre... parce que si elle était évidente, elle n'était pas simple pour autant. La jeune femme n'était pas naïve au point de ne pas s'imaginer que certaines expérience ne nécessitaient pas ce genre de... compromis... mais il était plus simple de faire l'impasse et de fermer les yeux là-dessus quand on ne nous confrontait pas directement à la pénible réalité. Mais Julian ne la ménageait pas, il la plaçait face aux fait bruts, ne lui laissait aucune chance de se dérober. La jeune femme ne savait vraiment pas quoi dire ni quoi faire, en fait, elle était tétanisé, elle n'osait plus bouger et savait à peine si elle serait capable de reprendre la parole. Bien sûr, elle savait que pour faire des avancée signifiantes dans l'une ou l'autre situation, pour permettre à la magie de dépasser ses propres frontières, il fallait concéder à quelques extrêmes. Mais est-ce que, d'elle-même, elle était vraiment apte à de telles concessions ? Elle n'en était vraiment pas sûre. Il y avait une différence qui équivalait à un monde entre la théorie et la pratique, et voir cette buveuse de sang allongée là, sur la table, immobile, c'était rendre les choses si concrètes qu'elle se sentait envahie d'une angoisse profonde et irréversible. Qu'est-ce qu'ils allaient faire d'elle ? Est-ce que c'était sans danger pour le cobaye ? Non, il y avait forcément des risques, il ne pouvait en être autrement. C'était forcément un danger pour elle, parce qu'ils n'avaient aucun moyen de connaître le résultat de leurs expériences tant qu'ils ne les auraient pas faites. Il lui fallut plusieurs secondes pour assimiler la situation et daigner répondre, bredouillante, la voix tremblante. Elle mourait d'envie de s'enfuir en cet instant, mais elle avait la sensation que ses pieds étaient cloués au sol.

-Est-ce que... est-ce qu'elle sait qu'elle va être un sujet d'expérience ? Elle est d'accord ?

Le consentement de la buveuse de sang était important pour elle, ou du moins pourrait abattre certaines de ses réticences. Si on pouvait lui assurer que la jeune femme était là de son plein gré et qu'on l'avait endormie uniquement pour son confort à elle et non parce qu'elle était la victime d'elle ne savait quelle odieuse machination, qu'elle avait été enlevée, qu'elle ignorait à quelles tortures elle s'exposait peut-être (parce que même si Perséphone n'avait pas la moindre envie de faire du mal à cette femme - si elle devait accepter de faire une chose pareille - rien ne pouvait garantir que cette situation n'allait pas finir par lui causer du tort)... Elle détournait volontairement le regard de la buveuse de sang pour poser les yeux sur son cousin, c'était plus simple de concentrer son attention sur lui.

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ulian ne répondit pas à sa première question, mais répondre à la seconde était répondre à la première. Oui, cette femme allongée et endormie allait servir de cobaye. Un cobaye humain... l'idée de devoir faire des expériences sur des animaux l'angoissait déjà, alors un être humain, en chair, en os, et en tout ce qui devait le composer ! Elle n'était pas à l'aise, pas à l'aise du tout. Elle avait peur. Elle n'était vraiment pas sûre d'être capable de faire ce que l'on attendait d'elle. D'un autre côté, elle avait été particulièrement naïve de ne pas avoir deviné que les choses allaient forcément se passer de cette façon à un moment ou à un autre. C'était pourtant logique, que des expérimentations soient faites sur des humains : après tout, c'était à eux qu'était destinée la plupart de leurs expériences, c'était donc purement logique, en fin de compte... Mais quand même... Julian lui assura que cette femme était consentante. Persy aurait pu se défier, après tout, elle avait beau être naïve, elle savait pertinemment qu'il n'était pas blanc comme neige, mais ce qu'il ajouta eut le mérite de la convaincre, parce qu'elle ne l'imaginait pas inventer de tels arguments, et le marché semblait logique : elle servait de cobaye, il lui fournissait un peu de son sang... Donc, elle était un vampire. Persy n'était pas forcément enchantée, même un peu inquiète, de savoir que Julian offrait de son sang avec un vampire. Ce genre de marché pouvait être dangereux pour l'un comme pour l'autre. Mais de fait, ça lui donnait un peu moins de scrupule à l'idée de véritablement faire d'elle un sujet d'expérience. Un peu... mais quand même, elle n'était pas très à l'aise. Qu'elle soit consentante, qu'elle ait été endormie par simple précaution (et pour éviter d'avoir mal ?), le fait qu'elle soit techniquement morte aussi, c'étaient de bons arguments. Mais ce qu'elle acceptait en théorie, elle ne savait pas si elle le concevrait en pratique.

-D'accord... dit-elle doucement, incapable de détacher les yeux de la buveuse de sang, qui semblait bien calme et bien inoffensive sous cet angle. Ce ne fut qu'après plusieurs longues secondes qu'elle accepta de focaliser à nouveau son attention sur Julian. Qu'est-ce qu'on va faire, comme expériences ?

Son cousin attendait peut-être d'elle qu'elle fasse preuve d'initiative. Mais elle n'était pas capable, vraiment pas pour l'instant, d'amorcer quoi que ce soit. Pour une étape si importante, si singulière, elle avait besoin d'être guidée, elle avait besoin qu'on lui prenne la main. Elle était anxieuse au possible, et elle n'était pas sûr que tout ça soit bien recommandé dans la condition physique où elle se trouvait. En même temps, on ne pouvait pas dire qu'elle était prudente depuis les débuts de sa grossesse.

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erséphone se sentit tressaillir quand son cousin la prit par les épaules pour l'approcher du corps de la belle endormie qui pourrait presque sembler éteinte si sa poitrine ne s'élevait et ne s'abaissait pas de façon à peine perceptible. Si cela ne tenait qu'à elle, elle se serait éloigné le plus possible de la buveuse de sang et aurait suggéré à Julian de commencer dans un premier temps tandis qu'elle-même se contenterait d'observer, de son côté. Mais elle savait que cela n'aurait fait que retarder l'échéance. Que ça lui plaise ou pas, elle allait se plier aux exigences de son interlocuteur. Cette situation était loin de la satisfaire totalement, elle devait bien l'avouer, mais d'un autre côté, elle avait à coeur de progresser, elle y tenait réellement, et au bout d'un moment, si on voulait avancer, surtout dans le domaine de recherche qui était le leur, il fallait bien passer aux cobayes humains. La jeune femme décidait de croire son interlocuteur quand ce dernier lui assurait que cette femme était consentante. Faiblesse de sa part ou manière de se voiler la face, en tout cas elle le faisait bel et bien. Ils allaient donc se concentrer sur la capacité de guérison des vampires, un moyen, donc, d'isoler cette capacité afin de pouvoir la réexploiter ? C'était ce qu'elle comprenait, en tout cas, et ça lui semblait être une bonne idée, en réalité. Si on pouvait isoler ce pouvoir et le concentrer, dans une potion, par exemple, on pourrait réparer bien des blessures, sauver de nombreuses personnes... Forcément, la généreuse Perséphone se sentait plus prompte à se servir d'un corps humain comme sujet d'expérience en se disant que c'était pour une bonne cause. Mais elle se laissait simplement influencer, c'était aussi simple que ça. Elle hocha la tête quand son interlocuteur lui demanda de prélever un peu de son sang. C'était un bon début, et c'était complètement dans ses cordes.

-D'accord, approuva-t-elle doucement.

Sa main trembla fortement quand elle s'empara de la seringue pour prélever une bonne quantité de sang. Elle prit soin d'appliquer un pansement là où la seringue avait piqué la peau diaphane de la buveuse de sang, qui tout ce temps n'avait pas bougé d'une once (Perséphone avait tout de même eu un peu peur qu'elle le fasse, allez savoir pourquoi, c'est qu'elle était encore très angoissée). Elle reversa alors le contenu de la seringue dans une fiole en verre stérilisée qu'elle referma hermétiquement avant de la déposer précautionneusement et de tourner son attention vers son cousin.

-Est-ce qu'on examine le sang ? Ou est-ce qu'on fait d'autres prélèvements.

Les initiatives n'étaient toujours pas vraiment au rendez-vous, mais au moins faisait-elle ses suggestions. de sa part, c'était déjà une évolution.

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uand Julian lui demanda si elle pensait qu'ils pouvaient prélever d'autres choses, elle se demanda si la question était sincère ou s'il la mettait à l'épreuve. Peut-être qu'elle se faisait de fausses idées, mais elle avait l'impression que tout ceci était un gigantesque test, et pour la peine, elle se mettait la pression, et avait peur, réellement de ne pas passer brillamment l'épreuve. Elle avait quelques idées, oui, des prélèvements de salive, d'ongles, de cheveux... de peau... Elle ne savait pas si ça aurait une utilité mais tout préleveer autorisait peut-être une analyse plus précise. Malgré tout, elle n'osa pas suggérer ce qu'elle avait à l'esprit, parce qu'elle craignait que certaines de ses suggestions ne connaissent d'application directe. Elle se voyait mal prélever des fragments de peau... ou pire, la moelle épinière de leur cible, ou quoi que ce soit d'autre du même genre, c'était hors de question... enfin, pas si on lui forçait la main. Même si la buveuse de sang était consentante, elle n'oubliait pas qu'il y avait une personne, là, sur cette table, une personne qui avait peut-être bu le sang de beaucoup d'humains innocents, mais qui restait une personne. Alors non, elle préférait garder ces conclusions pour elle-même, véritablement. Julian suggéra d'analyser le sang en premier lieu, et ça lui convenait très bien. Elle ne comptait pas discuter cette décision, en tout cas, elle lui convenait parfaitement. Elle hocha la tête, prête à se mettre à l'ouvrage, oui, mais elle déchenta un peu quand son cousin lui parla de produits, qu'il avait dans l'intention de lui injecter. Cette nouvelle information, en l'occurrence, ne lui disait rien qui vaille, vraiment rien.

-Quel genre de produits ?

Elle sonda la pièce du regard afin, peut-être, de découvrir l'une ou l'autre fiole qui devait servir à leurs expériences. Il semblait assez logique, au fond, d'utiliser ce genre de procédé. Il était normal de se servir des cobayes pour tester l'une ou l'autre potion ou leur résistance à l'un ou l'autre phénomène, mais une fois encore, elle était tout bonnement incapable d'oublier l'âme humaine que renfermait ce corps. Elle aurait peut-être moins de scrupule si elle savait combien cruelle cette femme pouvait être, mais le fait est qu'elle n'en avait pas la moindre idée. Elle ignorait tout d'elle, la seule chose qu'elle savait, c'est que les produits qu'ils lui injecteraient pouvaient être dangereux pour elle et pourraient bien atteindre à son intégrait physique voire mentale, et elle n'était pas du tout à l'aise avec cette pensée. L'idée lui était fort déplaisante, ce n'est rien de le dire. Mais en même temps, elle savait bien que ce n'était pas en reculant qu'elle progresserait. Elle était partagée.

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erséphone serra les dents en entendant la réponse de son cousin. Elle n'avait pas vraiment douté du fait que c'étaient effectivement là des produits dont elle ne voudrait pas connaître les effets sur elle-même, et elle ne trouvait pas ça spécialement engageant de son côté, mais elle aurait aimé malgré tout qu'il lui donne d'office la composition des produits qui allaient être administrés à leurs cobayes. Elle comprenait bien ce que Julian cherchait à faire, à l'endurcir, mais pour qu'elle soit capable de se regarder dans une glace après ce qu'elle s'apprêtait à faire, il fallait qu'elle sache donner du sens à ce qu'elle était sur le point de faire, et pour cela, elle voulait être capable de mettre des mots très précis sur les expériences qu'ils menaient. C'était important pour elle, de se dire qu'elle examinait la réaction d'un composant A sur une matière B plutôt que de se dire qu'elle participait à la torture d'une créature inconsciente. C'est sûr, ça ne changeait rien au fait, mais pour elle, ça faisait une différence majeure. Perséphone récupéra précautionneusement la fiole que lui tendit Julian et l'observa sous toutes les coutures pour essayer, à la vue, d'en déterminer les composants. La fiole était certes étiquetée, mais cela n'aidait pas pour autant la jeune sorcière. Peut-être était-ce pour cela qu'il ne s'était pas montré plus précis ? Il était manifeste qu'elle manquait plus que singulièrement d'expérience. Tandis qu'elle observait toujours aussi attentivement la fiole, prête à en tester le contenu sur du sang qu'ils avaient prélevé, Julian poursuivit.

Il évoqua la capacité de régénération que possédaient les vampires et qui leur permettaient de guérir bien plus vite que la moyenne. C'était vrai, effectivement, que les buveurs de sang avaient cette capacité exceptionnelle. Voilà un discours qui satisfaisait bien plus à la morale de Perséphone. L'enjeu lui semblait effectivement juste et judicieux. Il s'agissait de préserver des vies humaines, comment ne pas être d'accord sur le principe ? Elle serra néanmoins une nouvelle fois les dents quand il brisa les doigts de la vampire. Est-ce que c'était pour lui donner une preuve de leur rapidité de guérison ? dans ce cas, elle se serait bien épargnée cette petite démonstration, mais passons.

-Donc, résuma-t-elle en essayant d'avoir le plus de contenance possible et avec l'espoir d'avoir bien compris. Cette série de tests doit déterminer la capacité et la rapidité de guérison de l'organisme du vampire en fonction du mal qui lui est infligé ? Elle désigna la fiole qu'elle tenait entre ses doigts. Ces produits sont des agents pathologiques, c'est ça ? Elle marqua une légère pause. Donc il faudrait établir un mode opératoire comparatif. Tester sur le cobaye et sur son sang, constater si l'élément physiologique nécessaire à la régénération des cellules et des tissus organiques du sujet est bien son sang ou autre chose...

Elle réfléchissait à voix haute, Julian allait peut-être trouver ça agaçant, mais elle en avait besoin pour se concentrer.

-Qu'est-ce qu'il y a dans cette fiole ? demanda-t-elle, presque une répétition de sa précédente question, mais avec une intention plus manifeste, cette fois, elle avait besoin d'en connaître la composition pour savoir quels effets devaient être attendus et quel dosage administrer.

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erséphone pouvait bien reconnaître qu'elle était peut-être un peu (beaucoup) agaçante, à tout expliquer à voix haute alors qu'il était plus qu'évident qu'elle prêchait un converti, mais c'était une sorte de tic, chez elle, elle avait besoin d'articuler le fond de sa pensée, ses raisonnements, ça lui permettait de mieux les organiser... et par ailleurs, en l'occurrence, elle voulait seulement prouver à Julian qu'elle était capable du minimum d'intelligence requis pour poursuivre ses expériences à ses côtés, même si elle ne pouvait qu'admettre être impressionnée mais aussi tout bonnement effrayée par la situation. Elle fut heureuse que Julian approuve ses observations. Ainsi, elle se sentait un peu moins idiote et se disait avoir au moins le mérite d'être une élève attentive. Et qui avait soif d'apprendre, qui plus est, même si les méthodes par lesquelles il fallait pour cela avaient tout de même le don de sérieusement la rebuter, elle ne pouvait le nier. Puisque ses observations n'étaient apparemment pas si mauvaises, il daigna lui apprendre ce que contenait la fiole et la jeune sorcière retint une grimace. Autant dire qu'une seule goutte de cette élixir saurait très sûrement signer son arrêt de mort. Mais pour leur cobaye vampirique, eh bien... au pire ressentirait-elle quelques mots de ventre. Comprenant mieux les intentions de Julian, elle tolérait davantage les procédés également, mais elle restait quand même très, très réticente à l'idée de s'exercer à même le corps de la pauvre créature. Peut-être que cette femme avait fait des choses horribles, tuer des centaines d'humains innocents, pour autant, Perséphone ne savait s'empêcher de ressentir une profonde compassion à son égard.

Elle jeta tout de même un oeil aux doigts de la créature et fut étonnée de la vitesse avec laquelle ils s'étaient reconstitués. Le pouvoir de regénération des vampires était effectivement incroyable, vraiment très impressionnant, on ne pouvait pas dire le contraire. Se l'approprier ouvrirait la porte à des possibilités infinies. Mais bon, ils n'en étaient pas là, encore, loin s'en faut, même. Elle ne parvint pas à fixer ni son cousin ni la créature, par contre, quand elle vit Julian planter un couteau au creux de son ventre et y marquer une profonde entaille. Elle réprima un haut-le-coeur. La fin nécessitait peut-être certains moyens, mais Persy n'était vraiment pas certaine qu'elle serait capable de tant de froideur face à un cobaye humain, même volontaire. Elle ne demanda pas le but de l'opération, elle supposait que ce serait pour voir à quelle vitesse la plaie se refermerait.

-Je... Je vais tester les échantillons de sang, affirma-t-elle la voix tremblante, préférant faire n'importe quoi qui lui permette de détourner le regard de la buveuse de sang. Elle ne donnait pas l'impression de souffrir, elle était comme endormie, mais la jeune femme ne trouvait pas cela moins horrible pour autant.

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erséphone se concentrait autant que possible sur les échantillons de sang qui venaient d'être prélevés comme si cela pouvait lui permettre d'ignorer qu'il y avait un corps encore vivant (dans la mesure où les vampires étaient des être vivants) allongé sur la table derrière elle, pour jouer les cobayes... consentant, paraissait-il, mais ça n'ôtait rien au malaise de la jeune femme... Déjà qu'en l'état où elle était actuellement, il lui en fallait moins que cela pour frôler le haut-le-coeur, autant dire que là, elle se retenait. Consciencieuse, elle prenait note de la moindre information, de la plus insignifiante à celle qui lui paraissait un tant soit peu plus intéressante.. mais elle ne devait pas compter sur son cousin pour la laisser s'enfermer dans sa bulle de réflexion. Il tenait sans doute à ce qu'elle observe la vérité en face, et il n'avait pas son pareil pour l'y encourager, même si ça devait être contre son gré, d'ailleurs. Puisqu'il affirma qu'il avait déjà entaillé la peau de la vampire par le passé. La jeune femme avait bien envie de répliquer que puisqu'il l'avait déjà fait, ce n'était pas nécessaire de recommencer, si ? Mais elle savait qu'en plus d'afficher ses angoisses plus qu'elle ne le faisait déjà, elle ferait preuve de mauvaise foi scientifique. Certaines expériences nécessitaient d'être faites plusieurs fois pour finir par être convaincantes, et elle le savait pertinemment pour sa part, parce qu'elle ne comptait pas le nombre de fois où ils avaient répété les mêmes gestes jusqu'à aboutir à un résultat, faisant seulement évoluer quelques variables, quand ils avaient décidé de séparer les myrihandes du feu. De toute façon, toute remarque du genre lui échappa de l'esprit quand il poursuivit.

-Tu l'as laissée boire ton sang ? demanda-t-elle en se retournant vers, lui, aterrée et assez perplexe, à vrai dire.

Peut-être que finalement, son propos n'avait pas l'intérêt qu'elle avait voulu lui prêter, il essayait sans doute plutôt de lui faire comprendre que quand on voulait obtenir quelque chose, il fallait accepter de faire certains sacrifices, ce qu'il avait fait en acceptant que cette vampire boive son sang. Cette information, elle ne savait qu'en penser. Si Julian était capable d'un compromis aussi dangereux juste pour des expériences, qu'est-ce qu'il serait capable de faire d'autre ? S'il était capable de mettre sa santé, voire de mettre sa vie en jeu, qu'est-ce qu'il serait capable de sacrifiier autrement ? Elle était à la fois impressionnée, quelque part assez admirative (en même temps, elle avait toujours admiré son cousin) et effrayé (en même temps, Julian lui avait toujours fait un peu peur. Aux prises avec ces émotions contradictoires, elle ne savait même pas quoi dire. C'était trop... inattendu.

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erséphone ne savait définitivement pas si elle devait admirer ou s'inquiéter de la totale décontraction avec laquelle son cousin lui parlait du terrible marché qu'il avait passé avec cette vampire. Son seul soulagement était sans doute de savoir que la jeune femme (qui n'était peut-être pas si jeune en fin de compte) sur laquelle ils faisaient toutes ces expériences était parfaitement consentante et en tirait profit... mais l'un dans l'autre, elle ne pouvait s'empêcher de trouver cela à la fois... dangereux, certes, mais malsain, surtout. Et pour Julian, tout cela semblait si naturel. Elle avait du mal à comprendre ce genre de point de vue, elle essayait de s'endurcir mais ça restait quand même de plus en plus compliqué pour elle, et elle prenait vraiment sur elle pour gérer ses émotions.... Déjà que, depuis qu'elle était enceinte elle avait le sentiment que ces dernières avaient tendance à être décuplées, ça n'allait certainement pas aider. Elle comprenait le message, bien sûr : il fallait savoir donner de sa personne, consentir à certains sacrifices, pour parvenir à ses fins. Mais elle avait beau le savoir, ce n'était pas moins difficile pour elle pour autant. Elle ne savait pas de quoi elle serait capable, elle de son côté... Sans doute pas de laisser son sang à la merci d'un vampire en toute conscience du fait que cela pourrait bien causer sa perte à un moment ou à un autre. Elle se sentait vraiment... déboussolée par tout cela. Elle aimerait simplement approuver et prétendre que ce discours ne la touchait pas, qu'elle était prête à assumer tout ça. Elle avait envie de rende son cousin fier et en même temps... est-ce qu'elle pouvait vraiment réussir à se hisser à son niveau. En fait, est-ce qu'elle en avait seulement envie ?

-Je... je ne serais pas si je serais capable de la même chose, admit-elle, tout de même un peu dépitée.

Elle se demandait s'il lui faudrait renier jusqu'à son humanité pour parvenir à ses fins, pour devenir une grande et puissante sorcière, pour rendre les rares personnes qui la toléraient encore dans son entourage fières d'elle. Elle ne savait pas si elle en serait capable, et donc si elle serait capable d'évoluer dans le bon sens, si la voie que Julian voulait la voir emprunter était le "bon sens", ce dont on tait très clairement en droit de douter. Elle le pressentait, Julian allait être déçue de son attitude, il allait encore la trouver trop faible. Et peut-être que, à force d'essayer de l'endurcir sans y parvenir, il allait tout simplement renoncer à l'aider et l'abandonner, comme d'autres l'avaient fait avant lui... Elle n'était peut-être digne de personne : pas assez bonne pour les bonnes personne, trop bonne pour les mauvaises. Perdue et indécise dans tous les cas.

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h, Perséphone se doutait que son cousin ne lui demandait pas spécifiquement de donner de son sang comme lui-même avait choisi de le faire en passant son pacte sombre avec la vampire qui subissait à présent leurs expériences. Mais qu'il s'agisse de son sang ou de quoi que ce soit d'autre, elle n'était tout simplement pas certaine d'être capable d'atteindre un extrême équivalent pour gagner en puissance, pour révéler plus de ses aptitudes magiques... Et en même temps, elle savait qu'il avait raison. Elle avait clairement progressé, en matière de sorcellerie, depuis qu'elle fréquentait les grottes avec Julian, elle ne pouvait clairement pas dire le contraire, mais elle se doutait qu'à un moment ou à un autre, si elle ne daignait pas passer une étape encore supérieure, elle allait finir par stagner, ce qui n'était bien évidemment pas concevable... Sauf qu'elle ne concevait pas davantage de se sacrifier au nom de la seule magie. Pas qu'elle n'ait pas le sens du sacrifice, elle savait qu'elle serait capable de se sacrifier pour son futur enfant, pour Léo, pour Julian... même pour Edward... Mais ce n'était pas la même chose, ce ne serait pas dans la même intention ni dans le même but... Perséphone se sentait démunie. Dans les propos de son cousin, elle entendait comme une requête, et elle avait le sentiment qu'elle serait tout bonnement incapable d'y accéder, qu'importe les efforts qu'elle fournirait à ce titre. Ce serait tout simplement impossible. Et elle n'avait pas envie de décevoir Julian non plus. Il était présent pour elle comme personne, dernièrement, il faisait vraiment des efforts pour elle, et elle avait vraiment l'impression qu'il croyait en elle et en son potentiel. La dernière chose qu'elle puisse vouloir était de le décevoir, mais comment faire autrement, au fond.

-J'imagine mais... je ne sais pas comment faire.

Et elle se sentait idiote de présenter les choses ainsi. Elle avait envie de faire preuve d'initiative, de montrer qu'elle était capable de beaucoup, et elle avait en même temps le sentiment de faiblir trop rapidement dès qu'une situation devenait trop morbide et dangereuse. Pourtant, ce n'est pas comme si elle ignorait que la magie, surtout la plus puissante, se présentait ainsi, elle en avait pertinemment conscience. Mais là, tout de suite, elle se posait sincèrement la question et se sentait inquiète de ne pas en connaître la réponse, précisément : jusqu'où serait-elle capable d'aller pour atteindre son plein potentiel ? De quoi était-elle capable pour faire ses preuves ? Valait-elle mieux ou moins bien que ce qu'elle prétendait ou que ce que les autres voyaient en elle ? Ces questions n'avaient de cesse que de courir dans son esprit et elles ne trouvaient jamais la moindre réponse satisfaisante, c'était bien le problème.

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st-ce que Julian avait raison ? Est-ce que, plus tard, à force de persévérance, d'abnegation et d'expérience, elle serait capable de donner à ce point d'elle-même au service de la magie et de la puissance qu'elle pouvait vous procurer ? Quelque part, elle aimait l'idée qu'il l'en pense capable. A son côté, elle avait le sentiment de pouvoir compter pour quelque chose. Pas d'être importante, non, mais d'être capable de le devenir si elle se surpassait. Julian s'en rendait certainement compte, et exploitait cette faiblesse, l'impérieux besoin qu'elle avait de faire ses preuves. Impossible, oui, de savoir si Julian avait raison ou non, et elle-même ne savait pas si elle tenait réellement à lui donner raison ou tort, mais dans tous les cas, l'avenir le lui apprendrait certainement, et en attendant, elle ressentait vraiment l'envie de devenir une excellente sorcière, d'exploiter le potentiel que ses parents avaient étouffé en la surprotégeant.

Cela ne signifiait pas, à ses yeux, qu'elle devait verser dans la magie noire, mais il y avait des centaines de limites qu'elle avait à dépasser. Julian semblait convaincu qu'il lui suffisait d'une situation, de la situation qui lui ferait passer le cap... elle avait du mal à ne pas être du même avis, d'autant qu'il était très évident qu'elle fonctionnait à l'affect. Cela avait toujours été le cas, et serait toujours le cas. Si elle avait décidé de devenir une meilleure sorcière, pour commencer, c'était par amour pour Edward, si elle devait continuer sur cette lancée, ce serait forcément pour un motif similaire. Pas forcément par amour, mais au moins au nom de quelque chose qui lui tiendrait à coeur, et concernant quoi elle serait tout bonnement incapable de fermer les yeux. Elle verrait bien en temps voulu quoi qu'il en soit. Déjà, avoir la confiance de son cousin était pour elle quelque chose de terriblement rassurant... même si, quelque part, ça devrait l'inquiéter, aussi, au bout du compte.

-Je crois bien que tu as raison, répondit-elle, sans penser lui apprendre quoi que ce soit. Julian avait certainement le sentiment d'avoir toujours raison quoi qu'il puisse en être. La jeune femme, en tout cas, voulait bien faire comprendre à son interlocuteur qu'elle prenait son propos très au sérieux. Elle avait presque envie de remonter le temps, afin de voir ce qu'il pouvait en être. Tu sais... ça compte vraiment pour moi... que tu croies en moi.

Et il allait sans doute trouver ça bête et sirupeux, mais quand même, c'était ce qu'elle pensait. Il aurait très bien pu se moquer totalement d'elle et n'accorder absolument aucun crédit à son potentiel. Il avait assez à faire avec ses propres projets pour ne pas se soucier d'elle. Et pourtant, il était là, à ses côtés.

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erséphone se contenta d'afficher une très légère esquisse de sourire quand son cousin lui fit remarquer qu'elle devrait croire en elle pour commencer, plutôt que d'attendre que les autres croient en elle. Elle n'avait pas besoin de l'entendre pour en avoir pleinement conscience. Oui, elle le savait, et elle n'était pas franchement fière d'elle... ce qui voulait tout dire. C'est vrai, elle attendait après l'opinion des autres. Et surtout après l'opinion de son cousin... de toutes les personnes pour qui elle avait de l'affection et de l'estime. Dès l'instant où elle avait le sentiment de les décevoir, elle culpabilisait automatiquement. Elle n'avait pas suffisamment confiance en ses idées pour les défendre jusqu'au bout pour peu qu'elles se confrontent au jugement de ses proches.

Oui, elle avait besoin de se faire confiance, de comprendre qu'elle était capable de plus, qu'elle pouvait croire en ses aptitudes. Après tout, depuis que son cousin l'aidait, elle avait bien dû réaliser qu'elle pouvait être l'inverse d'une piètre sorcière et se débrouillait même très bien... Mais le chemin qu'il lui restait encore à franchir était malgré tout long, et également sinueux, elle le savait bien. La jeune femme aimerait répondre directement, prouver immédiatement à son cousin que si, elle croyait en elle, mais ce serait un mensonge, et il n'y croirait pas une seule seconde; Il fallait qu'elle procède par étapes, et qu'elle n'en grille aucune. Même si c'était tout de même franchement tentant, par moments.

Elle ne sut pas vraiment comment prendre son "tant mieux", est-ce qu'il estimait vraiment que c'était une bonne chose, ou bien était-ce une façon de lui faire comprendre qu'elle se contentait de bien trop peu ? Elle était incapable de le dire, et c'était le genre de réflexions qui avaient un peu tendance à dissiper le peu de confiance en elle-même qu'elle cherchait à gagner. Autant dire que c'était franchement contreproductif. Il fallait vraiment qu'elle s'arrange pour améliorer ça, et rapidement.

-Je veux croire en moi, répondit doucement Perséphone, même s'il était simple d'affirmer vouloir quelque chose, c'était encore très différent que de le pouvoir, et plus différent encore que de l'accomplir. Mais elle ne comptait pas reculer, devant quoi que ce soit. Bien au contraire. Elle avait des preuves à fournir. Et l'air de rien, c'était aussi plus simple quand on avait face à soi une personne qu'on appréhendait par-dessus tout de décevoir. C'est plus simple quand je sais que j'ai de bonnes raisons de le faire, donc oui, tant mieux.

Si elle devait en confiance et en certitudes sur elle-même, il était sûr et certain que ce serait à son cousin qu'elle le devrait, et elle en avait pleinement conscience.

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