Solveig n'était pas en grande forme après son aventure dans les bois, mais elle allait de mieux en mieux, en particulier grâce à Perséphone, même si la conversation qu'elle avait eu avec elle, était un peu bizarre. Parler de loup-garous, de monstre dans les bois n'était guère réjouissant. Mais Sol avait alors compris ce qui lui était arrivé dans les bois, puis elle avait peu à peu retrouvé son sourire, et à embêter les autres. Embêter était peut-être un mot un peu faible pour décrire la façon dont la jeune fille pouvait rendre la vie impossible à certains d'entre eux. Elle n'avait pas non plus oublié sa mission auprès d'Aurore. Lui donner toutes les informations qu'elle pouvait apprendre dans la rue. Mais aujourd'hui, elle avait repéré une jeune femme du nom de Jane Baker, c'était la femme du grand frère d'Ambre. Et l'amie de Solveig, Ambre n'aimait pas du tout la femme de son frère. Du coup, par esprit d'amitié, Solveig avait décidé de mener la vie dure à la jeune femme.
Elle regardait autour d'elle pour savoir ce qu'elle pouvait inventer comme nouvelle blague. Jane de son côté traversait la grande place, pour aller quelque part. Mais Sol s'en fichait, elle voulait surtout jouer et lui rendre la vie impossible. Pour l'instant, elle la suivait en silence, et qui sait en cherchant à aider Ambre, peut-être qu'elle pourrait trouver une information intéressante pour Aurore, et elle ferait d'une pierre deux coups. Solveig sourit aux idées qui germaient dans sa tête pour réaliser son coup, et embêter Jane. Elle était contente de retrouver ses idées, d'avoir à nouveau le sourire, aprés son aventure face à ce loup-garou. Mais que pouvait-elle vraiment faire pour cette jeune femme. Solveig avança d'un seul coup plus rapidement et bouscula Jane. "Pardon, je suis désolée" fit-elle avec son air timide, alors qu'elle venait de glisser un insecte visqueux dans la poche de la jeune femme. Solveig essayait d'essuyer sa main sur son pantalon, mais elle était bien poisseuse.
ane retrouvait le cours d’une vie normale, si l’on admettait que sa vie ait jamais été normale, et on pouvait sincèrement en douter (en fait, la réponse était très certainement non, elle n’avait jamais eu une vie normale, en tout cas pas depuis qu’elle était devenue une myrihande du feu – ceci dit, l’événement n’était pas si vieux, mais elle avait le sentiment que cela faisait une éternité, que ça avait toujours été comme ça). C’était encore bizarre, les gestes du quotidien lui paraissaient assez étranges, et elle avait un peu de mal à retrouver sa routine… La plupart du temps, elle restait confinée chez elle en compagnie d’Edward et ne cherchait pas plus loin. Déjà qu’ils étaient casaniers avant les récents événements qui avaient bouleversé leurs existences, c’était devenu pire encore à présent… Pourtant, l’enfermement aurait peut-être dû leur donner le goût des grands espaces… mais pour le moment, ils pensaient surtout à se retrouver, et dans de bonnes conditions, où leurs vies et leur santé n’étaient pas en péril, tout simplement. Et c’était plutôt efficace. Jane était toujours un peu inquiète pour Edward, qui guérissait plus lentement qu’elle (logique, il en avait subi bien moins qu’elle), mais chaque jour apportait son lot d’améliorations.
Pour autant, ils ne pouvaient se contenter de rester enfermés. Ce n’était pas forcément une pensée qui aurait déplu à Jane, mais il fallait bien avoir le minimum vital pour vivre : en l’occurrence, il leur fallait faire les courses, les placards n’avaient pas eu l’intelligence d’esprit de se remplir durant leur absence, et certains produits avaient depuis longtemps périmé. Elle était donc en chemin pour se rendre au marché, songeant qu’elle en profiterait pour discuter un peu avec sa mère (une pensée qui ne l’enchantait qu’à demi, car elle avait toujours un peu de mal avec elle, mais en même temps, elle avait sincèrement hâte de la revoir et de pouvoir passer un peu de temps avec elle… L’air de rien, elle lui avait sacrément manqué et elle avait souvent pensé à elle (et à son père – ce serait l’occasion de savoir comment les choses se passaient pour eux). Mais en chemin, alors qu’elle traversait la grande place, elle fut bousculée par une jeune fille dont le visage et la voix lui étaient familiers.
-Salut, Solveig, soupira la jeune femme. C’est pas grave. Enfin, si tu l’as pas fait exprès.
Elle n’avait pas encore conscience de ce que Solveig avait laissé dans sa poche, elle savait seulement que Solveig et Ambre s’entendaient très bien, et Jane avait déjà eu le droit de subir certaines farces de la jeune fille.
Solveig ne comprenait pas vraiment les adultes et leurs histoires de cœurs, peut-être parce qu'elle n'avait jamais été amoureuse. Mais elle voyait pas ce que Edward pouvait trouver à Jane, et vice-versa d'ailleurs. Mais bon les choses étaient comme ça, et elle ne cherchait pas à comprendre. En revanche, Sol était trés loyal en amitié, et si Ambre avait besoin d'aider pour rendre la vie impossible à la fiancé de son frère, Sol répondrait présente sans souci, et ce sans même savoir ce que Jane avait pu faire de mal dans l'histoire. La jeune fille avait déjà glissé un insecte visqueux dans la poche de la jeune femme. Elle avait presque envie de rire, mais elle se retint un peu, pour ne pas vendre la mèche avant qu'elle ne se décide à plonger sa main dans sa poche pour y attraper un truc, monnaie clé ou autre chose.
"Salut!"répondit Solveig, elle hésita à lui dire la vérité, ou bien de continuer de jouer la petite comédie de la pauvre jeune fille maladroite. L'un ou l'autre scénario était tout aussi drôle. Mais Jane savait ce qu'Ambre pensait d'elle, et elle avait déjà subi quelles qu’unes de ses farces. Ambre lui avait raconté des trucs bien sympathique. Et Sol avait hâte de pouvoir lui raconter sa blague de l'insecte dans la poche. "Je l'ai ... à moitié fait exprès"répondit Solveig avec un grand sourire, en regardant la jeune femme. Elle savait qu'elle ne pourrait rien dire ou rien faire au milieu de la grande place, tout la regarderait bizarrement. "Je soutiens mon amie"ajouta la jeune fille, comme si cela expliquait tout, et justifier la bousculade que Solveig venait de faire auprès de Jane. Elle se demandait ce qu'elle allait pouvoir répondre, et surtout quand est-ce qu'elle mettrait sa main dans sa poche.
ane pouvait sans doute reprocher bien des choses à Solveig, de trop ressembler à Ambre, de lui avoir déjà fait des coups bas à plusieurs reprises... mais au moins, elle ne pouvait pas lui reprocher d'être malhonnête, puisque la jeune fille affirma, de but en blanc, qu'elle soutenait une amie, et que donc, oui, elle l'avait bousculée volontairement. Au fond, si Ambre n'avait pas monté le bourrichon de Solveig, Jane serait capable de bien l'apprécier, cette petite. Il faut dire qu'elle n'était pas bien différente d'elle au même âge de son côté... Elle aussi était une farceuse née, une vraie petite teigne quand elle le voulait... Elle et Ambre s'étaient sûrement bien trouvées... Mais ceci dit, Ambre aussi elle pourrait bien l'apprécier, à la vérité. Après tout, elle était le portrait craché de son frère. Mais elles étaient parties sur de bien trop mauvaises bases pour espérer que ça se fasse rapidement... plus tard, quand Ambre aurait gagné en maturité, peut-être. Mais pour le moment...
-C'est bien qu'elle puisse compter sur toi, répondit alors Jane qui ne comptait pas s'emporter pour si peu. Et qui par ailleurs le pensait. Elle se disait que ce ne serait sans doute pas un mal qu'elle soit bien entourée. Les récents événements avaient une fois de plus prouvé à Jane qu'Edward et elles n'étaient pas éternels, donc à un moment ou à un autre, Ambre se retrouverait peut-être seule (bon, avec Preston, quand même). C'était bien qu'elle ait des personnes sur qui compter. Mais tu sais, si tu voulais vraiment... PUTAIN C'EST QUOI CA ??
Jane n'avait pu contenir ni son cri, ni son juron. En même temps qu'elle parlait, elle avait machinalement glissé les mains dans ses poches... Tout ça pour sentir une texture non identifiée et gluante sous ses doigts. Elle avait aussitôt retiré les mains de ses poches, de larges frissons lui parcourant tout le corps. Et pour cause, Jane, comme beaucoup de monde, n'était pas franchement fan des choses gluantes... mais surtout, elle avait une phobie viscérale et inexplicable des limaces. En voir, et pire en toucher, c'était pour elle aussi ignoble qu'inconcevable. Alors forcément, dans l'appréhension de ce qu'il pouvait y avoir dans sa veste, on pas dire qu'elle soit très sereine.
-Qu'est-ce que t'as foutu dans ma poche ? demanda-t-elle, prenant sur elle, pour ne pas avoir l'air trop paniquée.
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Dernière édition par Jane Baker le Lun 15 Jan - 21:26, édité 1 fois
Solveig était un peu surprise du comportement de Jane, cette dernière ne la réprimandait pas, ou ne lui faisait pas de leçon de moral, en lui disant que ce n'était pas bien d'agir ainsi. Elle venait presque à regretter d'avoir glisser l'insecte gluant dans sa poche, enfin presque seulement. Jane lui dit que c'était bien que Ambre est une amie sur qui comptait, mais elle ne sut jamais ce qu'elle voulait vraiment lui dire parce que la jeune femme glissa sa main dans sa poche. Solveig regardait attentivement la main de Jane, puis leva la tête vers son visage pour observer sa réaction, qui ne se fit pas attendre. Elle jura et ôta sa main un peu poisseuse de sa poche, et Solveig partit dans un fou rire. C'était exactement la réaction qu'elle attendait, et c'était vraiment trés drôle de la voir crier, et presque paniquer face à un pauvre petit insecte tout gluant. C'était un triste pour lui, peu de personnes devait l'aimer, alors qu'il était peut-être le roi parmi son peuple.
Sol était toujours entrain de rire, mais essayait de reprendre son sérieux, pour parler correctement et répondre à la question de la jeune femme. "C'est juste un insecte, un peu gluant. Il va pas te manger, tu sais" fit-elle avant de se remettra à rire. La jeune fille était contente d'avoir pu faire cette blague, à Jane, elle pourra le raconter à Ambre, cela lui plaira sans doute, et puis elle était plutôt fière d'elle. Aprés son attaque dans les bois, elle avait eu peur de ne plus être capable de faire ce genre de choses, et pourtant elle y arrivait toujours aussi bien, et mieux encore, elle avait été à la lisière des bois pour attraper la limace, bon elle n'avait pas encore la force d'y entrer, mais c'était sans doute déjà un bon début.
il y a bien une chose que l'on peut affirmer sans trop craindre de se tromper, c'est que personne n'aime qu'on lui rie au nez. On peut difficilement concevoir situation plus désagréable et plus humiliante. Partant de ce principe, et étant donné la fierté naturelle de Jane, on pouvait affirmer qu'elle était loin de se sentir bien et de vivre le meilleur moment de sa vie à l'heure actuelle. Non seulement elle appréhendait de se retrouver face à pire phobie (il ne manquerait plus qu'elle ait de la bave de limace sur les doigts. Beurk), mais en plus elle se faisait avoir comme une bleue par une gamine qui se foutait d'elle dans les grandes largeurs. Si ça, c'était pas du retour de bâton cosmique. D'une part parce que le karma avait toutes les raisons de vouloir lui en faire baver après tout le mal qu'elle avait fait - ceci dit, elle considérait avoir largement payé sa part à l'heure actuelle. D'autre part parce qu'elle aussi faisait ça à l'âge de Solveig, et elle ne saurait même pas compter le nombre de personnes au nez desquels elle avait ri. Pour la peine elle devrait prendre la situation avec philosophie, non ? Non... Elle en était parfaitement incapable. Quand Solveig lui apprit que c'était "juste" un insecte un peu gluant, Jane se retint de hurler de nouveau. Mais elle ne put empêcher une grimace de tordre son visage de façon tout à fait... pas charmante.
Bon, elle avait dit insecte, et les limaces n'étaient pas des insectes. Mais d'un autre côté, elle avait dit gluant... Y en avait beaucoup, des insectes gluants naturellement ? Dans tous les cas, Jane n'avait clairement pas envie de replonger la main dans le fond de sa poche pour en avoir confirmation. Déjà, elle se faisait violence pour ne pas juste se débarrasser de son manteau pour le bazarder au sol et le cramer dans la foulée (ouais, quand elle avait la phobie d'un truc, Jane ne faisait pas à moitié - en même temps, elle faisait rarement les choses à moitié, elle devrait parfois), mais savoir qu'elle portait encore ce truc sur elle. Brrrr. Quelle horreur.
-Ôte. Tout de suite. Ce truc. De ma poche. Je déconne pas.
Sinon, elle n'allait vraiment pas répondre de ses actes ou de ses propos. Elle pouvait supporter des tas de choses, elle supportait des tas de choses, mais un attentat à la limace, c'était beaucoup trop.
Sol était toujours hilare devant la réaction de la jeune femme, c'était exactement comme l'avait imaginé, non même en mieux. Elle était particulièrement fière de sa petite farce, surtout depuis son cauchemar dans les bois, elle n'avait rien fait d'aussi magique. Elle pourrait bientôt reprendre les choses là où elle les avait laissé. Elle avait par exemple était trop sage à l'école, ou même à la maison, il était temps que les choses changent. La jeune femme était figée, et n'osait plus bouger, et lui demanda avec des mots saccagés d’ôter le truc dans sa poche. Solveig avait presque envie de lui dire non, et qu'elle n'avait qu'à se débrouiller, mais avant d'avoir pu le dire, une autre idée lui vint à l'esprit. Elle était assez fière, elle fit un sourire qui en disait sans doute assez long. "Oui, d'accord! Panique pas!" fit-elle en s’avançant vers elle.
Solveig n'hésita pas à plonger sa main dans la poche de Jane, pour récupérer la créature gluante et visqueuse, et la sortit fièrement de la poche de la jeune femme. "Regarde! Elle ne va pas de manger, elle est toute mimi!"fit-elle en lui présenta fièrement la créature sous le nez, alors que Solveig la tenait dans le ceux de sa main, sans éprouver la moindre gêne. Par contre, elle avait hâte de savoir qu'elle allait être la réaction de la jeune femme face à cette pauvre créature mis sous son nez. Solveig fit un grande sourire, et attendait, allait-elle partir en courant, donner un coup sur la main de la jeune fille, ou même s'évanouir, se serait assez drôle. Elle avait hâte de pouvoir raconter tout cela à Ambre pour qu'elle puisse aussi la charrier, connaître l'un des points faibles de son ennemi, c'est un bon moyen de gagner. Elle imaginait assez bien, Ambre laissait l'un de ses créatures dans le lit de la jeune femme, trop drôle.
ane avait subi l'enfermement, la pression psychologique, la haine, la traque, la torture et encore d'autres sévices dont elle avait choisi de ne plus se souvenir pour ne pas remettre en cause sa relation dysfonctionnelle avec son âme soeur, et pourtant, une pauvre limace, bien incapable de lui faire le moindre mal, était capable de la faire sortir de ses gonds. Il n'y avait aucune manière pour elle de l'expliquer, c'était juste... comme ça. Elle n'en avait jamais su l'origine, mais ces bestioles la terrorisaient et lui faisaient perdre tous ses moyens. Jane ne savait pas si Solveig était au courant de sa phobie (il ne lui semblait pas qu'Ambre le sache, même si Edward aurait pu la balancer... si ça avait dû être le cas, elle serait sans doute passé à ce genre d'offensives depuis longtemps), mais en tout cas, elle avait tapé juste, on pouvait difficilement imaginer scénario plus efficace si on voulait atteindre Jane qui en perdait sa superbe et son répondant. La limace 1, Jane 0, elle n'en menait clairement pas large et devait donner d'elle une image parfaitement pathétique, mais tant pis, elle n'arrivait pas à réagir autrement. Et la réaction de Soveig n'arrangeait rien par ailleurs. La demoiselle était tout bonnement hilare, et à la peur de la jeune femme se mêlait donc une profonde et nette exaspération... Elle se faisait avoir sur toute la ligne.
Et encore, ce n'était pas fini, car si la jeune fille accepta de sortir la bestiole de sa poche (elle cramerait son manteau aussitôt rentrée chez elle : hors de question de le porter de nouveau, même s'il devait avoir été lavé mille fois), mais ce ne fut jamais que pour la lui agiter sous le nez, Jane blanchit, recula de plusieurs pas, révulsée. Beurk... comment Solveig faisait-elle pour garder cette chose au creux de sa main ? C'était immonde, dégueulasse... La main tremblante, elle glissa sa main dans l'autre poche de sa veste, celle dans laquelle rien d'aussi ignoble n'avait été glissé (en tout cas elle l'espérait... elle n'était pas très à l'aise avec ça, mais aux grands les grands remèdes). Elle en tira le briquet qui ne la lâchait jamais et le pointa en direction.
-Tu fais disparaître ce truc hors de ma vue ou je te crame, c'est pigé ?
La menace devait paraître bien maigre au regard de la flamiche qui s'échappait de son briquet, mais ça n'empêchait pas Jane d'être diablement sérieuse. Elle, excessive ? Mais non ! Jamais quand il s'agissait de limace.
Solveig continuait de rire en tendant la limace vers la jeune femme, elle la vit reculer avec un dégout sur le visage, et une peur dans le regard. C'était vraiment trop drôle, mais soudain Jane sortit un briquet, et l'alluma. Le briquet en lui-même ne fit pas vraiment peur à Solveig, elle avait rencontré un monstre dans la forêt, donc ce n'était sans doute une petite flammèche qui allait lui faire peur. Mais le ton de la jeune femme ne lui dit qui vaille, elle n'avait pas peur pour autant, mais se dit que les blagues les plus courtes sont les meilleurs. Et puis maintenant qu'elle savait pour sa peur des limaces, elle pourrait en jouer à d'autres moments, et même en informer Ambre pour qu'elle fasse de même. Et à deux, elles pourraient rendre la vie impossible à Jane.
"D'accord, ne lui fais pas de mal, la pauvre, elle t'a vraiment rien fait"fit Solveig avant de s'éloigner un peu, pour poser la limace sur le sol, dans un coin d'herbe de la grande place du village, en espérant que Jane ne vienne pas lui faire du mal. Solveig frotta ses mains sur son pantalon, avant de de se redresser pour faire face à Jane. "Tu sais, il n'y a vraiment rien à redouter. C'est le côté dégoutant qui te gène?"demanda Sol quand même curieuse de ce qu'on pouvait craindre face à une limace, ou même une araignée, ou une grenouille. C'était des animaux, et ils n'étaient pas bien méchants quand on y pense. Bon d'accord, il y en avait des araignées ou des grenouilles veineuses, mais une limace. Qu'est-ce qu'il avait à redouter d'une limace, c'est pas comme si elle allait pouvoir te manger, ou même te mordre. Solveig n'avait pas peur des animaux, par contre d'un monstre dans la forêt qui pouvait te faire mal, ça oui, elle avait peur.
ane s'abstint de faire remarquer à Solveig que ce n'était pas à l'animal qu'elle avait menacé de faire du mal mais bien à la jeune fille qui s'amusait à lui agiter l'ignoble et gluant gastéropode sous le nez. Elle s'en abstenait, oui, car il était évident que sa réaction était proprement excessive. Mais elle ne la contrôlait pas. C'était tout simplement plus fort qu'elle, elle n'arrivait pas à faire autrement. Les peurs irrationnelles ne s'expliquent pas, elles se vivent, c'est tout, et la phobie de Jane était particulièrement forte et tenace, suffisamment pour qu'elle sache mettre sa terreur sur un pied d'égalité avec des épreuves bien plus horrifiantes qu'elle avait pu vivre - la preuve, sans doute, qu'elle avait quand même un léger problème psychologique, elle ne pouvait pas tout à fait le nier, même pas du tout. Solveig, en tout cas, ne serait certainement pas convaincue de sa sanité d'esprit après avoir assisté à une chose pareille, à moins d'avoir elle-même un pet au casque. Mais des deux, à l'here actuelle et en dépit de leur différence d'âge, la demoiselle paraissait clairement plus raisonnable et censée qu'elle.
Solveig mit fin à son supplice. Jane attendit qu'elle l'ait posée au sol pour se décrisper un peu (même si il ne fallait surtout pas qu'elle regarde dans la direction de la bestiole), et daigna, au final, ranger le briquet dans sa poche (celle où il n'y avait pas de bave de limace en abondance). Elle grimaça quand la jeune fille s'essuya sur son pantalon. Beurk, beurk, beurk, dégueulasse. Oui, Solveig n'avait pas tort, l'aspect dégoûtant de la bestiole ne l'encourageait pas particulièrement à entrer en odeur de sainteté dans l'esprit de Jane. Mais de manière globale, c'était, pour ainsi dire, un tout. Un tout puissant mais inexplicable, où se mêlaient la peur de voir ou toucher cette bestiole. Ou encore l'angoisse de l'écraser. Car oui, en vérité, Jane serait bien incapable de faire du mal à cette limace innocente (alors qu'elle avait fait bien pire à des êtres humains)... oui, je ne vous le fais pas dire, ça ne faisait pas beaucoup de sens.
-J'en sais rien, c'est un tout, ces machins devraient pas exister, c'est tout, décréta-t-elle, catégorique, quand bien même elle n'avait en fait pas le moindre argument.
Solveig haussa les épaules, cela ne la gênait pas que les limaces existent dans le monde. Au contraire, si elle pouvait 'en servir pour faire des farces dans le genre qu'elle vient de faire. D'ailleurs, les limaces avaient peut-être était invité pour ça. Comme les araignées pour d'autres personnes. La jeune fille n'avait absolument par peur des insectes, ce n'était pas sa phobie. Avant sa rencontre dans les bois avec le monstre, elle aurait bien été incapable de dire de quoi elle avait peur. Mais aujourd'hui, elle avait peur du noir, enfin pas vraiment du noir, mais de ce qui pouvait s'y cacher. Les monstres tapis dans le noir, voilà de quoi Solveig avait peur. "A mon avis, si la nature les a créer, c'est sans doute qu'elle servent à quelque chose" fit Solveig d'un ton philosophe, bien qu'elle serait incapable de dire quoi, en réalité. Et puis dans ce cas, cela voulait dire aussi que les monstres dans le noir, servaient aussi à quelque chose, et la jeune fille aimerait bien savoir à quoi.
"Je trouve bizarre qu'on puisse avoir peur d'une chose aussi inoffensif, il y a des trucs bien plus dangereuses en ce monde" fit Solveig en secouant la tête. La jeune fille savait de quoi elle parlait, mais elle n'en dirait pas plus à Jane. Elle ne voudrait pas qu'elle puisse avoir un argument pour se venger de la peur qu'elle venait de lui faire. En tout cas, elle ne manquerait pas de dire à Ambre ce qu'elle avait découvert sur les phobies de la fiancée de son frère. Et si cela lui permet de pouvoir avoir le dessus sur elle, et bien en tant que amie, Solveig en serait ravie. Bien qu'au fond, la jeune Hills ne savait pas du tout quel genre de personne était Jane, elles se seraient peut-être trés bien entendu si il n'y avait pas déjà des préjugés de la part de la jeune fille.
ane n'était pas de l'avis de Solveig. Elle était loin de penser que tous ceux qui se trouvaient en notre terre avaient des raisons de s'y trouvaient, créatures, humains ou animaux, qu'importe, affirmer ce genre de choses, ce serait affirmer que des individus comme le Sorcier des grottes avaient toute la légitimité du monde à se trouver là. Non, vraiment, elle n'avait aucune envie de penser cela. Et au-delà de ça, franchement, c'était quoi l'utilité d'une limace ? Ca infestait les potagers et ça ne faisait que ramper. A l'extrême limite, ça nourrissait d'autres bestioles, mais elle n'avait jamais vu quoi que ce soit manger des limaces, alors elle se permettait d'en douter. Enfin, dans tous les cas, elle ne pensait pas que le débat mérite qu'on s'y attarde vraiment.
-Merci, je suis au courant, répliqua Jane, agacée, quand son interlocutrice affirma ne pas comprendre qu'on puisse avoir peur de bestioles à ce point inoffensives.
C'est sûr que, très objectivement, ça n'avait aucun sens. Dans un monde comme le leur, la menace était partout, et elle était bien plus terrible. Et oui, Jane le savait, parce qu'elle en avait rencontré plusieurs. Certes, elle n'avait jamais été pourchassée par un loup-garou (sa meilleure amie et sa belle-soeur s'en étaient chargé pour elle) ni par un vampire assoiffé de sang (c'était son père qui avait eu cette "chance"), mais elle avait été confrontée à des chasseurs sans foi ni loi et à des sorciers machiavéliques qui l'avaient torturée au point qu'elle avait cru devenir totalement folle. Elle savait, oui, qu'il y avait bien plus dangereux en ce bas monde, elle y avait fait face. Mais une phobie est une phobie, c'est là, ça ne se contrôle pas, et y a rien à faire. Enfin si, elle supposait qu'il y avait des moyens de vaincre sa phobie, mais elle n'avait jamais fait l'effort de chercher lesquels.
-T'as pas des peurs ridicules, toi, peut-être ? répliqua-t-elle alors.
Elle devait bien reconnaître être assez agacée d'être ainsi humiliée par une gamine qui avait le même âge qu'Ambre (ah ça, elle était vraiment convaincue que la jeune fille ne lui manquerait pas de lui rappeler cette épisode, elle y prendrait même un malin plaisir. C'était bien sa veine).
Solveig haussa les épaules, elle n'avait pas de peurs ridicules, puisque la seule chose qui l'effraie vraiment c'est le noir, et les monstres, et ce n'était absolument pas ridicule, parce qu'elle était lié à un événement de sa vie. Alors à moins que Jane ait été attaqué par des limaces mutantes, ou des centaines de limaces, ce n'était pas vraiment la même chose. Mais on ne peut pas trouver une raison à une peur irrationnelle, puisqu'elle était irrationnelle. Solveig ne pouvait donc pas répondre à la jeune femme. Elle n'avait aucune envie de lui parler de sa peur, elle ne voulait pas lui donner des armes contre elle. Solveig fit un sourire et secoua la tête pour lui répondre. "J'ai pas encore croisé ma peur!"fit la jeune fille, ce n'était plus vrai, après son attaque dans la forêt, mais c'était vrai avant cette rencontre, donc ce n'était pas entièrement un mensonge après tout. Et puis, Solveig n'avait pas besoin de lui dire la vérité. En revanche, elle ne manquerait pas d'en faire part à Ambre, de la peur ridicule de Jane.
"J'ai pas de peurs ridicules, moi!" fit-elle avec un sourire, fière d'elle, même si dans l'histoire ce n'était pas vrai, et ce n'était pas non plus une fierté de n'avoir peur de rien. Elle croisa les bras, et elle se demanda si il y avait d'autres secrets à découvrir sur la jeune femme. Si elle pouvait en savoir plus pour que Ambre puisse lui mener la vie dure, ça ne serait que bénéfique pour son amie. Mais comment pourrait-elle en savoir plus, elle n'avait pas d'autres insectes sous la main comme des araignées ou des cafards. "Tu sais, une fois avec Ambre, on a mis des cafards dans le repas à l'école" fit Solveig en repensant à cette blague, ou même aux grenouilles dans le bureau du professeur.
ane ne se doutait pas le moins du monde de combien son interlocutrice mentait effrontément quand elle affirmait ne jamais avoir croisé sa peur. En vérité, si, elle l'avait croisée, et elle était autrement plus impressionnante que celle de la jeune femme (même si, en vérité, entre se faire séquestrer de nouveau avec Edward et torturer ou être jetée dans un puits rempli de limaces, elle choisirait quand même les limaces - même si beurk - donc tout était relatif)... Une peur véritablement dangereuse et qui avait de quoi vous hanter. Comme Jane n'en savait rien, elle se contentait de se dire que le jour où Solveig serait confrontée à l'une de ses phobies, qui ne serait pas forcément plus glorieuse que la sienne, elle pavoiserait déjà beaucoup moins... Et même si c'était très bas de le penser, et certainement plus de son âge (mais cette conversation lui faisait perdre quelques années et la renvoyait à une époque où elle n'avait pas été bien différente de Solveig, et Edward de sa petite soeur - ce qui ne les avait pas empêchés de se détester très cordialement), elle espérait qu'elle serait là pour assister à ce déplorable spectacle. On prend les revanches que l'on peut, somme toute, même quand elles ne sont pas très glorieuses. Solveig avait peut-être bien des peurs ridicules, c'était seulement qu'elle ne l'avait pas encore réalisé, et Jane se ferait un véritable plaisir de mettre cela à jour chez elle, vraiment.
-Je suis même pas surprise, répliqua Jane quand Solveig lui apprit qu'elle et Ambre avaient un jour mis des cafards dans le repas de l'école. C'était typiquement le genre de trucs qu'elle avait pu faire à leur âge. Note à elle-même, ne plus jamais accepter de nourriture de la part d'Ambre.
Ceci dit, elle ne voyait pas vraiment pourquoi la jeune fille lui parlait de ça, sans réaliser qu'elle tentait de tester ses autres phobies. Bon, Jane ne raffolerait clairement pas d'un ragout de cafard et trouvait l'idée répugnante, mais c'était bien loin de lui filer la chair de poule comme le ferait un bon plat de lasagne aux limaces. Les araignées, les rats, les insectes, tout ça... bah ça la laissait bien plus indifférente. Il ne fallait pas chercher. Sa peur n'était tout simplement pas rationnelle. Ah si, à l'extrême limite, elle n'était pas trop tolérante envers les escargots, ces limaces déguisées sous coquille, mais déjà, elle trouvait leur vue plus supportable. Au moins, il y avait un bout par lesquels les prendre.
-J'avais fait un truc du genre, une fois, mais c'était une sauterelle, dans le sandwich d'un prof.
Solveig sourit, fière d'elle-même, d'avoir trouver la peur de Jane, qu'elle pourrait répéter à Ambre, pour que cette dernière puisse embêter la jeune femme. Elle ne l'appréciait pas vraiment, pas plus le fait qu'elle soit avec son frère Edward. Sol lui parla de ses bêtises qu'elle faisait à l'école, bien que la jeune fille ne le voyait pas toujours comme ça, mais comme des actes d'une ingéniosité suprême pour embêter les autres, ou même faire pire. Mais ce n'était jamais vraiment méchant, enfin de faire vouloir vraiment le mal envers les autres. Pas comme le monstre dans les bois.
Jane lui dit qu'une fois, elle avait mis une sauterelle dans le sandwich d'un professeur. Elle se dit que c'était un peu dommage de ne pas connaître la jeune femme un peu mieux, elles auraient sans doute pu s'entendre pour faire ce genre de farces. Mais malheureusement, elle était en couple avec la mauvaise personne. Enfin pas une mauvaise personne, Edward était même plutôt sympathique comme grand frère. Ambre avait beaucoup de chance d'avoir un grand frère comme ça. Sol n'avait pas cette chance, mais elle avait son père et c'était déjà bien.
"Pour de vrai"fit Solveig avec un sourire, et les yeux grands ouverts, elle avait un peu de mal à l’imaginer dans le rôle de la farceuse. Peut-être parce qu'elle avait un préjugé, qu'Ambre lui avait transmis. Elle ne pouvait pas devenir amie avec Jane, cela ne serait pas très bien vis à vis de Ambre, et sa camarade était là, bien avant Jane. Elles avaient déjà fait de multiples blagues, et elles ne pouvaient pas s'arrêter en si bon chemin. Solveig aurait bien de nombreuses aventures à lui raconter. Mais elle ne pouvait pas fournir des "armes" à Jane pour faire chanter Ambre. En revanche le contraire, ce serait sans doute le cas.
l était assez évident que Solveig ne savait absolument rien d’elle… Jane ne pouvait pas vraiment le lui reprocher. Une nouvelle fois, elle se reconnaissait bien assez en son interlocutrice pour penser comprendre son mode de pensée et la manière dont elle fonctionnait. Elle s’était simplement laissée abuser par les discours de sa meilleure amie, et l’opinion qu’elle s’était faite d’elle coïncidait tout simplement avec l’idée que sa belle-sœur se faisait d’elle, et autant dire que celle-ci n’avait rien de bien reluisante ; Ce n’était pas une question de caractère (parce qu’au final elles se ressemblaient plus que ce que Ambre accepterait d’admettre, tout comme Jane ressemblait à Edward, tout comme Edward ressemblait à sa sœur, au fond, c’était logique), c’était une question d’a priori et de fierté. A partir de là, il était assez logique que Solveig n’ait pas voulu en apprendre plus. Alors quand Jane, non sans une certaine fierté, se permettait d’apprendre à sa jeune interlocutrice qu’elle n’avait pas été la dernière à faire les quatre cents coups quand elle avait son âge (on pouvait même dire qu’elle était la première à l’époque), forcément, elle était surprise. Pourtant, elle pourrait bien passer des heures à lui apprendre en long, en large et en travers le nombre des plans qu’elle avait concoctés à l’encontre de ses camarades de classe et de ses professeurs… Elle avait été une enfant et une adolescente turbulente, c’est certain… et elle était plus ou moins ce que l’on pourrait qualifier d’adulte turbulente, également.. ; C’était un pan de son existence que son interlocutrice n’avait manifestement pas soupçonné. Comme quoi, il ne fallait pas toujours se fier aux apparences.
-Eh oui, et Ambre le sait. Mais ça, forcément, c’est pas le genre de choses qu’elle t’aurait dit, j’imagine. Elle esquissa un fin sourire. Je serais assez curieuse de savoir en quels termes elle t’a parlé de moi.
Non pas que ça allait changer grand-chose. Dans tous les cas, Jane savait pertinemment que Ambre ne la tenait pas le moins du monde en grande estime et ne supportait pas de la savoir mariée avec son frère, mais dans tous les cas, c’était plutôt plaisant de saper les préjugés de son interlocutrice… même si elle savait bien que ça ne changerait pas grand-chose au bout du compte. Ce n’était pas pour autant que son interlocutrice allait d’un seul coup devenir sa plus grande amie, mais cette petite discussion aurait au moins eu le don de mettre les points sur les i.
Solveig ne savait pas trés bien quoi répondre à la jeune femme. Qu'est-ce qu'Ambre lui avait dit sur elle, pas que des choses trés bien. Et même plutôt méchante. Mais elle la voyait sans doute comme la personne qui lui volait son frère. C'est sur que si son père avait une nouvelle copine, Solveig le prendrait trés mal, et ferait la misère à cette pauvre femme. Jusque ce qu'elle s'en aille. Ou alors il faudrait qu'elle parvienne à amadouer la jeune Solveig et là c'était trés mal partit. Et non, Ambre n'avait pas parler de ce côté du caractère de la jeune femme, et d'ailleurs peut-être qu'elle ne le savait même pas, tellement elle s'était fermée sur Jane, dés qu'elle entrait dans sa famille. Solveig hésitait à en savoir plus, au risque de changer d'avis sur elle, et blessé son amie Ambre. Et garder tout cela secret ne serait pas non plus trés bien envers Ambre. C'était bien compliqué parfois l'amitié. Solveig le voyait bien d'ailleurs, elle s'éloignait de plus en plus de Maybell, parce qu'ils y avaient un truc qu'elle avait fait ou pas fait qui coincé un peu les choses. Solveig ne savait pas quoi.
"Elle a dit ... que .. je sais pas si c'est bien de le dire"fit Solveig en secouant la tête, non ce n'était pas bien, de trahir les secrets de son amie, et de rapporter ses paroles.Et puis connaissant Ambre, elle te la sans doute dit ce qu'elle pensait de toi"fit Solveig, ou du moins lui avait fait bien comprendre à travers des tours, comme Solveig venait de lui jouer. Solveig mit ses mains dans ses poches et continuer d'observer la jeune femme. Cela la surprenait qu'elle ait pu faire ce genre de choses dans sa jeunesse. Maintenant, cela ne changeait pas grand chose à la situations. Jane et Solveig ne pourraient pas être vraiment amies, sauf si Ambre et Jane le devenaient, elles formeraient sans doute un trio intéressant, surtout que Edward n'était pas non plus le dernier pour s'amuser.
e moins que l'on puisse dire, c'est que Solveig était une amie ce qu'il y a de plus loyal, et ça jouait en sa faveur, ça faisait que Jane avait d'autant moins de mal à se reconnaître en elle (même si le coup des limaces faisait qu'elle aurait quand même bien des difficultés à se montrer totalement indulgente et compréhensive à son sujet - on ne jouait pas avec ses phobies, même si alors, la demoiselle ne savait pas encore que c'était sa phobie, justement). Solveig était loyale au point d'avoir décidé de la haïr, elle, sans rien savoir d'elle, au fond, sans grief particulier à son adresse, parce que sa meilleure amie la détestait pour avoir volé son frère. Et maintenant, elle se montrait suffisamment loyale pour ne pas rapporter ce que Ambre avait pu dire d'elle. C'est sûr, Ambre avait de la chance de l'avoir, mais Jane, on ne pouvait pas dire que ça l'arrangeait complètement. C'était assez d'avoir une petite peste qui avait une dent contre elle, elle n'avait pas besoin d'en avoir une deuxième... comme si elle n'avait pas suffisamment de problèmes autrement... Bon, ceci dit, Ambre était un souci minime à présent, parce qu'il y en avait des bien pires à gérer, ça va de soi, mais surtout parce que c'était quand même plus simple à gérer, cette animosité, depuis que les deux blondes ne vivaient plus sous le même toit.
Jane sourit quand Solveig fit remarquer que Ambre de toute façon n'avait pas dû se priver de lui dire très directement ce qu'elle pensait d'elle. Effectivement, elle n'avait pas spécialement fait dans la dentelle et elle avait trouvé mille manières (souvent ni subtiles ni élégante) de lui faire assumer son statut d'intruse.
-Ca, c'est clair qu'elle ne mâche pas ses mots, confirma Jane. Et ça aussi, quelque part, c'était un point commun de plus qu'elles avaient. Toutes les deux avaient déjà eu l'occasion de se faire avoir à cause de leurs franc-parler. Comme quoi des tempéraments équivalents ne font pas bon ménage. Surtout s'ils sont forts, en vérité. Mais bon, il y a une différence entre ce qu'elle pense de moi et ce qu'elle dit de moi.
Dire qu'elle la détestait, c'était une chose. Mais lui prêter des actes et des intentions qui ne lui étaient pas propres, c'était autre chose. Ceci dit, Jane n'avait pas forcément un besoin impérieux d'en apprendre plus.
-Mais t'as raison, dis rien, je lui demanderai, à l'occasion.
Solveig avait sans doute fait ce que Ambre attendait d'elle, et sans doute plus encore maintenant qu'elle allait pouvoir lui faire part de la peur que Jane avait envers les limaces. Ces pauvres petites créatures qui n'avaient sans doute pas demander à être la pire crainte de la jeune femme. Elle pourrait sans doute apprécier Jane si elle prenait le temps de la connaître, pas par respect pour son amitié avec Ambre, elle passerait son tour. Elle décida donc de ne pas s'attarder plus en présence la jeune femme et de partir au plus vite, voir si elle pouvait faire autre chose. Peut-être jouer un tour à une autre personne, ou bien aller directement prévenir Ambre de ce qu'elle avait découvert sur Jane. Bien qu'elle verrait sans doute la jeune fille le lendemain à l'école. Sol fixa un moment la jeune femme en l'écoutant parler d'Ambre, elle n'en avait dit beaucoup de mal, peut-être parce qu'elle ne voulait pas insulter la sœur de son mari.
"Bon, je vais te laisser vaguer à tes occupations "fit Solveig en souriant, elle se demandait si elle aurait l'occasion de la recroiser, peut-être chez la famille Baker, elle y allait souvent pour voir Ambre. Solveig n'avait pas vraiment envie de la recroiser, non pas qu'elle lui fasse peur ou qu'elle ne l'aime pas, ce serait peut-être même le contraire, et qu'elle finisse par l'aimer un peu trop. Solveig se retourna et commença à faire quelques pas, quand elle se retourna avec le sourire. "Fais attention où tu marches" dit-elle avant de partir en courant avec un éclat de rire enfantin. Il était sans doute temps de rentrer à la maison, rejoindre son père.
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