Coeur contre coeur le coeur bat plus vite, comme sous l’emprise de la peur. (Perséphone <3333)

C'

était toujours compliqué pour Perséphone que de confier Samuel à son père. Contrairement à ce que ce dernier continuait peut-être de penser, ce n'était pas qu'elle s'inquiétait de le voir s'y prendre mal (il lui avait prouvé que s'il n'avait pas été un petit ami exemplaire, il était en revanche un père digne de ce nom), ou même qu'elle n'aimait pas l'idée de voir Jane graviter autour de son fils (même s'il y avait forcément de cela), mais elle se sentait terriblement seule, incomplète, quand elle n'avait pas son fils à ses côtés, et forcément, dans les moments où il était absent, elle avait l'impression de ne plus servir à rien et devait se faire violence pour ne pas récupérer Samuel fissa. C'était pour cette raison que, à l'heure actuelle, Perséphone se contentait d'errer chez elle sans vraiment savoir quoi faire. Elle avait nettoyé la maison à fond, fait des courses, tout un tas d'occupations qui ne lui plaisaient pas tant en elles-mêmes mais qui avaient le mérite de faire passer le temps. Et maintenant... Elle ne savait pas. Elle allait sans doute tenter de lire et s'endormir sur son bouquin... Elle pourrait peut-être poursuivre ses recherches d'emploi, mais elle ne s'en sentait pas la force... En fait, il n'y avait qu'une seule chose qu'elle aurait vraiment envie de faire... contacter Owen et passer du temps avec lui. Mais elle n'osait pas.

Elle ne pensait pas s'être fait de films, pourtant, en reconnaissant que le courant passait vraiment bien entre eux et qu'un jeu de séduction (dans la mesure où elle était capable de ce genre de jeux) s'était mis en place entre eux. Seulement... Non, elle n'osait pas. Elle avait trop peur de se tromper. Si elle était la meilleure juge en ce qui concernait les hommes, ça se saurait. Elle ne voulait plus jamais courir après quelqu'un qui ne s'intéressait pas réellement à elle... Alors elle espérait un peu qu'Owen vienne vers elle. Mais ça n'arrivait pas. Elle avait une ou deux fois envisagé de se rendre "comme de par hasard" à la bibliothèque, mais là encore, ça lui aurait paru bien trop... flagrant... Alors elle s'était abstenue... Et donc, s'interdisant de passer une soirée agréable avec un garçon qui lui plaisait, elle allait tuer l'ennui dans une maison vide. A moins que...

Un frisson d'angoisse la traversa quand elle entendit frapper à la porte. Elle n'attendait personne, et forcément, recevoir de la visite alors qu'elle n'y était pas préparée l'inquiétait beaucoup : est-ce que c'était Edward ? Est-ce qu'il était arrivé quelque chose à Samuel ? ou pire, est-ce que c'était le sorcier, ou un chasseur, qui l'attendait de l'autre côté de la porte. Elle passa un oeil prudent à travers le judas et son coeur s'emballa pour une tout autre raison quand elle découvrit Owen sur son palier. Un sourire heureux décora ses lèvres, mais elle se sentait tout de même anxieuse, tout à coup. Son apparence négligée n'était clairement pas le jour sous lequel elle aurait voulu se présenter. Et puis... elle ne savait pas exactement à quoi s'attendre. Elle prit une grande inspiration et ouvrit la porte.

-Salut ! Non, pas du tout. Samuel est chez son père, je faisais rien de spécial... Elle le disait bien comme une manière de lui faire comprendre qu'elle avait tout son temps à lui consacrer. Qu'est-ce que tu fais ici ? Tu... tu veux entrer ?

Elle avait envie de penser qu'il était là parce qu'il avait envie de la voir, tout simplement. Mais peut-être qu'il y avait une autre raison.

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erséphone s'écarta et ouvrit grand la porte pour laisser à Owen l'espace de rentrer chez elle (même si elle ne réussissait toujours pas vraiment à se sentir chez elle entre ces murs quand bien même elle y vivait depuis un moment à présent et avait essayé d'arranger les lieux à sa sauce pour s'y installer plus confortablement). Elle le conduisit dans le salon afin qu'il puisse s'asseoir tandis qu'il lui disait, si maladroitement que c'en était affreusement craquant, qu'il avait juste eu envie de la voir pour savoir si elle allait bien, bref, pour la voir. C'était clairement la bonne réponse (si tant est qu'il y en ait une mauvaise), et le sourire de la jeune sorcière ne manqua pas de s'élargir à cette remarque. Elle se disait de plus en plus qu'elle n'avait rien inventé, que lui aussi, le sentait, ce courant qui passait entre eux. Cette... alchimie... Bon, ne pas s'emballer, ne pas s'emballer, les passages à l'improviste, c'étaient des choses qui se faisaient aussi tout à fait en toute amitié, alors il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat, mais quand même... Et puis, il y eut les mots qu'il ajouta ensuite. Il ne se contentait pas de lui dire qu'il avait eu envie de la voir, comme ça, en passant. Il lui disait qu'il avait eu terriblement envie de la voir. Et ça changeait tout. Ce petit "terriblement" changeait tout. Elle sentit son coeur battre de plus en plus fort et elle espérait vraiment qu'il ne cognait pas si brusquement dans sa poitrine qu'il puisse l'entendre. Honnêtement, elle aurait presque un doute tant elle-même l'entendait.

-Je suis contente que tu sois venu, répondit-elle, rouge comme une tomate, passant une main dans ses cheveux, geste qui était supposé dissimuler plus ou moins sa gêne. En fait, j'attendais que ça...

Elle baissa les yeux. Bon sang, pour ce qui était de la subtilité, on repassera. Elle allait avoir l'air sacrément désespérée, à présenter les choses de cette manière. Mais en même temps, eh bien... c'était juste sincère, et elle se disait que lever tout sous-entendu directement n'était peut-être pas une mauvaise chose. Au pire, il se dirait qu'il avait eu tort de se montrer agréable avec cette fille désoeuvrée qui s'était imaginé plus sous prétexte qu'il lui avait accordé de l'intérêt. Au mieux. Au mieux... Bon, avant quoi que ce soit d'autre, il semblait crucial qu'elle retrouve un minimum de contenance.

-Tu veux... boire quelque chose ? J'ai pas grand-chose mais...

Mais voilà. Elle aurait aimé pouvoir l'accueillir d'une bonne façon, en pouvant lui donner la meilleure impression possible. Heureusement qu'elle avait fait le ménage, c'était à peu près le seul bon point qu'elle se donnerait, là.

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C'

était bête, bien sûr (mais elle était plus ou moins bête en toute circonstance depuis que Owen était entrée dans cette pièce... ou même depuis qu'elle s'était rapprochée de lui, pour tout dire), mais le fait qu'il refuse de boire quoi que ce soit décontenança Perséphone. Ce n'était absolument rien, évidemment, mais s'il avait accepté son offre, ne serait-ce qu'un verre d'eau, elle aurait pu se donner une contenance en le lui préparant, alors que là, elle restait là, figée, bêtement, à avoir le sentiment de ne pas savoir quoi faire ni de ses bras ni de ses jambes. Elle essayait de se raccrocher aux branches comme elle le pouvait et cherchait comme elle le pouvait un nouveau sujet de conversation... Sauf qu'elle n'en eut pas le temps puisqu'Owen reprit alors la parole.

Quand il affirma qu'il devait se montrer direct, Persy eut le sentiment que son coeur s'était arrêté de battre, en suspens, dans l'attente de ce que le jeune homme allait ajouter, appréhendant ce qu'il pourrait bien lui dire à présent... Peut-être qu'en vérité, il n'était pas venu pour le plaisir de la voir mais n'avait pas osé tout de suite lui apprendre les raisons de sa venue ? Ou bien c'était... autre chose. En tout cas, elle ne dit rien, suspendue aux lèvres de son interlocuteur. Des lèvres qu'elle avait très envie d'embrasser, au passage, chose qu'elle n'aurait honnêtement pas cru possible après sa rupture avec Edward...

Alors il lui dit qu'il adorait sa compagnie, lui parler, passer du temps avec elle. De son côté, c'était bien évidemment exactement la même chose. Perséphone ne se souvenait pas de la dernière fois où elle s'était senti aussi bien en présence de quelqu'un d'autre (elle ne voulait plus admettre que ce qu'elle avait vécu avec son ex puisse compter, puisque tout était faux de sa part)... Il la rendait heureuse, en sa compagnie, elle ne voyait pas le temps passer, bref, elle appréciait au moins que, sur ce point, ils soient sur la même longueur d'ondes. Elle avait juste peur qu'il y ait un mais.

Mais non. A la place, il lui déclara ses sentiments, et même si Persy avait en effet espéré ne pas s'imaginer les sentiments éventuellement réciproques qu'il pouvait y avoir entre eux, elle sentit malgré tout son coeur s'emballer. Owen, qui était certainement le garçon le plus... adorable du monde, et qu'elle aurait cru hors de sa portée fut un temps, lui affirmait qu'il était amoureux d'elle... Et forcément, maintenant, elle ne pouvait que le concevoir sans réserve. Elle aussi était tombée amoureuse de lui. Elle ne put s'empêcher de lui adresser le plus rayonnant des sourires.

-J'ai pas l'intention de t'envoyer sur les roses, répondit-elle, toujours souriante, en se rapprochant de lui. Allez... un peu de courage. Elle posa ses lèvres sur les siennes, furtivement, doucement. Moi aussi je... j'en suis sûre.

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L'

amour était un sentiment vraiment étrange... Perséphone avait l'impression de le redécouvrir de manière complètement différente... Ce qu'elle ressentait pour Owen était différent de ce qu'elle avait ressenti pour Edward, et même si elle n'aurait longtemps pas cru cela possible... elle se demandait si elle ne préférait pas le sentiment qui l'envahissait maintenant. Elle avait considéré Edward comme un coeur à réparer, un homme à rendre meilleur, elle s'était imposé plus de responsabilités qu'elle n'était capable d'en assumer pour quelqu'un qui ne le méritait tout bonnement pas. Avec Owen, c'était entièrement différent, elle n'avait pas besoin de le changer, de le considérer pour ce qu'il n'était pas et ne serait jamais. Il était juste... parfait, tel qu'il était. Un vrai coeur pur, un homme tel qu'il en restait sans doute trop peu. Sa présence lui faisait un bien fou, et quand il lui disait qu'il tenait à elle, qu'il était amoureux d'elle, elle n'avait pas à s'inquiéter de savoir s'il le pensait ou pas, elle savait qu'il ne lui ferait pas de mal, qu'il serait toujours honnête avec elle. Bref, la relation qu'elle entrevoyait pouvoir vivre avec lui était juste... saine... et elle espérait que ça les mènerait loin. C'était bien trop tôt pour penser de cette façon, bien sûr, mais Perséphone ne s'engageait jamais dans quoi que ce soit sans y mettre toute son énergie et tout son coeur. Et elle était convaincue qu'Owen était comme elle.

Parce que c'était encore tout nouveau pour elle, parce qu'elle se rendait compte qu'elle s'engageait dans quelque chose de beau comme d'inattendu, elle avait forcément quelques craintes, reliques de sa relation passée, mais elle occultait bien vite toutes ces considérations à l'instant où les lèvres du jeune homme se posaient à leur tour sur les siennes. Et elle ne put que sourire de plus belle quand Owen affirma qu'il avait bien fait de venir. Oh oui, il avait bien fait... Il colorait d'un coup d'un seul son existence, et maintenant qu'il était là, elle n'avait plus la moindre envie de le voir partir.

-Tu sais... Elle hésita, elle n'avait pas envie de plomber l'ambiance ou quoi que ce soit, mais elle estimait nécessaire de se montrer honnête envers lui dès maintenant. Elle avait envie qu'ils partent sur de bonnes bases, elle supporterait beaucoup trop mal une nouvelle déconvenue sentimentale. Avec ce que j'ai vécu, tout ça... je sais pas si je suis capable d'être une petite amie vraiment... normale... Et puis il y a Samuel...

En bref, elle voulait s'assurer qu'il l'acceptait en dépit des lourds bagages qu'elle se traînait et qu'il était prêt à assumer ce que sortir avec une très jeune maman représentait.

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erséphone esquissa un nouveau sourire quand Owen lui affirma qu'il ne pensait pas non plus être totalement capable d'être un petit ami normal. Outre le fait qu'elle aimait l'entendre à son tour mettre les mots "petit ami" sur leur situation, elle devait bien reconnaître que ça ne la dérangeait pas tant que cela. Certes, elle aspirait à une vie plus normale, plus douce, sans remous, mais elle savait aussi parfaitement que, au regard de son passé sentimental, elle avait besoin d'avoir à ses côtés un homme qui ne soit pas complètement comme les autres... Les relations normales, ce n'était de toute évidence pas son truc (sa relation avec Edward n'avait rien eu de normale non plus, c'est certain), mais l'essentiel résidait quand même sur le fait que cette relation soit saine et lui fasse du bien... Même si, dans la foulée, le jeune homme appuyait sur un fait que la jeune femme aurait vraiment aimé pouvoir occulter sans vouloir le faire pour autant. Quand il parlait de "la situation", il n'avait pas besoin d'être plus clair ni explicite, Perséphone comprenait parfaitement qu'il faisait référence à son combat contre le sorcier, qu'elle ne pourrait jamais le retenir de mener, sous peine de faire preuve d'une hypocrisie forcenée. Owen se battrait jusqu'au bout contre Dean Appers. Mais justement, "jusqu'au bout", qu'est-ce que ça voulait dire, exactement ?

Jusqu'à ce que le Sorcier ne puisse plus sévir, fallait-il espérer, mais au fond d'elle, Persy se disait qu'Owen pourrait tout à fait y perdre la vie. Ils étaient tous en danger de mort, menacés d'une manière ou d'une autre, c'était ce qu'impliquait le fait de vivre en notre terre... mais là, c'était tout de même différent... Parce qu'Owen voulait forcer le destin. Et si elle le perdait ? Cette pensée lui serra le coeur... elle n'avait aucune envie de le perdre... et en même temps, elle ne voulait pas aller à l'encontre de ses envies... Comme elle n'avait pas envie de renoncder à cette idylle à peine entamée... Advienne que pourrait, ils devaient prendre des risques et faire des concessions, et ils le savaient. Owen ferait peut-être toujours passer la cause en premier, et elle... elle ferait passer Samuel en premier quoi qu'il en soit. Et la réponse d'Owen à ce sujet était tout simplement parfaite.

-J'ai pas l'intention de trop t'en demander non plus, ne t'en fais pas, on pourra se voir quand Samuel n'est pas là, comme maintenant. Mais même quand il n'est pas là... il est toujours dans un coin de mes pensées.

Bref, elle le partageait avec son fils, il la partagerait avec la cause.

-Je t'avoue que j'aurais préféré que tu ne consacres pas ta vie à... la mettre en danger mais... en fait, je crois qu'on est faits pour être ensemble.

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C'

est vrai, c'était une idée plaisante, agréable, l'idée que tous les deux étaient faits l'un pour l'autre. Bien sûr, c'était sans doute aller un peu trop vite en besogne, mais elle avait le sentiment que tous les éléments convergeaient dans cette direction : leur compatibilité de caractères, leurs blessures passées... tout ça faisait certainement d'eux les personnes les plus... compatibles que l'on puisse imaginer. Elle était certaine, en tout cas, qu'elle ne trouverait plus jamais personne qui soit aussi bien pour elle. Ce n'était pas comme avec Edward, où elle avait pu penser ce genre de choses en s'illusionnant complètement. Là, son jugement se fondait sur des faits. Elle avait suffisamment souffert de sa relation passée pour ne pas sombrer dans les mêmes erreurs. Elle savait très précisément ce qu'elle faisait et où elle allait. Elle avait pu évaluer la situation, elle avait suffisamment parlé à Owen pour savoir quelle personne il était. Alors oui, c'était ainsi, c'était comme ça, c'était une certitude, ils étaient faits l'un pour l'autre, et puisque de toute évidence, ils s'aimaient de sentiments identiques, lui était d'avis qu'ils ne devaient tout simplement pas hésiter à vivre leur histoire à fond, sans craintes ni contraintes, animés seulement du pur bonheur d'être ensemble, et alors leur vie serait bien plus belle, beaucoup plus simple, et bien plus douce.

Et en plus d'être le petit ami idéal, ce qui était déjà un atout non négligeable qui se suffisait très clairement à lui-même, Owen était prêt à accepter la présence de Samuel dans sa vie, sans réserve ni conditions. Quand elle affirmait que la présence de son fils ne la dérangeait pas, elle sentait bien que ce n'était pas seulement dans le but de la caresser dans le sens du poil ou de se la mettre dans la poche. Edward était vicieux à ce point, mais pas Owen, lui n'était pas capable de cette sorte de malice, et ne le serait jamais quoi qu'il advienne, elle en était certaine. A l'heure où même les personnes en qui elle avait la plus entière confiance réussissaient à la décevoir (Léo surtout, ne nous le cachons pas), elle savait qu'Owen ne lui ferait jamais ce tort-là, et c'était un soulagement.

-Ca me plaît bien, répondit-elle avec un grand sourire.

Bien sûr qu'elle était du même avis, évidemment qu'elle était du même avis. Comment pourrait-il en être autrement ? Même s'ils étaient ensemble, même s'ils avaient pris le temps de s'apprivoiser tous les deux, il leur restait beaucoup de choses à découvrir l'un de l'autre, et pour cette raison, sa seule envie était de rester à ses côtés et de lui consacrer le plus de son temps possible.

-Tu sais, tu peux rester ici autant que tu veux. Je ne me lasserai pas de t'avoir avec moi. Et je suis sûre que Samuel va t'adorer.

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I

ls ne devaient pas aller trop vite en besogne. Après ce qu'elle avait vécu, il était évident que Persy ne supporterait pas une nouvelle fois qu'on lui brise le coeur, mais en même temps, elle se sentait tellement bien, avec Owen, qu'elle n'avait pas envie de le voir où que ce soit ailleurs si ce n'est à ses côtés. Elle n'avait pas envie de jouer les petites amies pots de colle, ni soupçonneuse chaque fois qu'il ne serait pas avec elle, elle avait envie qu'ils trouvent leur rythme, sans se marcher sur les pieds ni oublier la liberté qu'ils ne pouvaient que réclamer l'un et l'autre. Ceci dit, pour la jeune femme, à l'heure actuelle, ce qui ressemblait le plus à la liberté, c'était la présence du jeune homme à ses côtés, sa présence indéfectible, sa douceur, sa compagnie.

Il était comme une respiration un immense bol d'air frais dans une situation, elle l'aimait, et cet amour devenait son oxygène. Elle ne savait pas encore quelle serait la dynamique de leur relation, pour leur propre bien, elle savait pertinemment qu'il valait mieux éviter de ne pas trop se projeter, si elle ne voulait pas tout gâcher. Il fallait qu'ils se laissent de l'espace, elle ne pouvait très clairement pas réclamer qu'ils vivent ensemble, ou quelque absurdité du genre. Mais plus de temps il consacrerait à illuminer sa vie, plus elle saurait se rappeler à quel point cette dernière méritait bel et bien d'être vécue. Elle était amoureuse, sur son petit nuage, et elle avait envie qu'il se love sur ce charmant nuage et n'en bouge pas, jamais, surtout pas. Il était tout ce qu'elle pouvait désirer dans la vie, et même plus encore. Forcément, c'était une chose qu'elle voulait savourer pleinement.

-Tu es le bienvenu quand tu veux, en tout cas, répondit-elle avec chaleur et sincérité. OK, il ne fallait pas griller les étapes, mais ils n'allaient tout de même pas se priver de se voir s'ils en avaient envie, sous prétexte que ce serait aller trop vite, elle voulait juste qu'ils fassent les choses comme ils le sentaient. Et pour le moment, ils semblaient être sur la même longueur d'onde, tous les deux. Je me sentirai... moins seule.

Elle ne disait pas ça pour l'appitoyer, c'était juste comme ça, il est vrai qu'Owen débarquait dans sa vie à un moment où elle ne pensait plus avoir personne, et elle n'avait plus envie d'être seule. Elle voulait vivre, partager, sourire, s'employer à devenir une meilleure personne.

-Juste... n'hésite pas, ça me fera vraiment plaisir.

Elle l'affirmait directement, qu'il ne s'imagine pas qu'elle puisse le considérer comme un squatteur de bas étage ou quoi que ce soit de cet acabit. Ce ne serait très clairement pas le cas.

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L

a réponse d'Owen avait tout, vraiment tout pour plaire à Perséphone. Elle aimait l'idée qu'il ne se mette pas de barrière, qu'il choisisse de venir la voir chaque fois qu'il le voudrait sans se poser de question, pour la simple et bonne raison qu'il avait envie de passer du temps avec elle. C'était agréable de se dire qu'il y avait en ce bas monde une personne qui tenait suffisamment à elle pour vouloir passer tout son temps en sa compagnie, pour vouloir rester à ses côtés. Elle avait le sentiment de ne l'avoir finalement jamais vraiment vécu avant. Avec Edward, c'était différent. Chacune de leurs rencontres était planifiée, notamment parce qu'il y avait ses parents à elle et, rétrospectivement, elle s'en rendait compte, parce qu'il y avait Jane. Elle avait besoin qu'Owen soit présent à cent pour cent pour elle, et elle ressentait que le jeune homme y était prêt, en était très sincèrement capable... ce qui ne pouvait bien évidemment que lui plaire. Bon, bien sûr, il y avait son combat contre le sorcier, et elle avait Samuel, et ni l'un ni l'autre ne mettraient cela entre parenthèses... mais le tout n'avait clairement rien d'incompatible, loin s'en faut. La jeune femme était aux anges. Owen savait parfaitement comment se comporter avec elle... en même temps, comment pourrait-il en être autrement... il était parfait. Il le lui avait prouvé à plus d'une reprise, par ses mots avant tout. Mais ses mots coïncidaient parfaitement également, et sans l'ombre d'un doute, réellement.

Alors oui, tout se passait à merveille. Quand il l'embrassait, tout était simple, doux, naturel, de même quand ils restaient côte à côte. Et elle sentait que rien n'était en passe de contrarier cela. Il viendrait chez elle, il apprendrait à découvrir Samuel (et elle avait envie de croire qu'il l'apprécierait), ils pourraient discuter tranquillement et juste être ensemble sans avoir à répondre de cela à personne (bon, le fait que ce soit sous ce toit précisément la dérangeait un peu plus, mais elle n'avait pas envie d'argumenter sur la question). Tout se ferait naturellement, comme c'était déjà le cas. Et en effet, ils avaient du temps devant eux... pensée ô combien agréabe, et Perséphone aimait tout ce que ça sous-entendait; Elle ne se serait pas engagée dans une nouvelle relation si celle-ci ne devait pas avoir des chances de durer... Alors, forcément, elle aimait ça, ça lui faisait du bien.

-Tout le temps qu'on veut, confirma-t-elle en serrant sa main dans la sienne. Puis, après un léger silence. Tu ne veux toujours rien boire ? On pourrait préparer à dîner, si ça te dit, je commence à avoir faim.

Et elle se contenterait bien d'activités quotidiennes, si c'était avec lui. Faute d'autres activités... pour lesquelles il lui faudrait un certain temps avant de se sentir à nouveau prête.

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erséphone se sentait presque maladroite de revenir tout à coup à des considérations plus communes, plus triviales, après ce qui venait de se passer, alors qu'ils venaient tout juste de s'avouer leurs sentiments, alors que le jeune homme lui avait avoué vouloir être avec elle, alors qu'ils s'étaient embrassé, promis de se consacrer tous le temps qu'ils voudraient. Alors qu'ils promettaient que leur relation serait forcément sérieuse. Mais puisqu'ils voulaient partager le plus de moments de leur vie ensemble, il était normal aussi qu'ils embrassent leurs quotidiens respectifs, et pour le coup, préparer un bon repas qu'ils pourraient savourer à deux ne lui semblait pas être une mauvaise idée, bien loin de là. La jeune femme afficha un grand sourire quand Owen céda à sa proposition. Maintenant, ils devaient simplement saisir des occasions de mieux se connaître, qui passeraient par ces petits instants quotidiens qui devenaient forcément plus agréables quand ils les partageaent à deux.

-Je suis sûre que tu seras un assistant d'exception, répondit-elle avec le sourire.

Pour sa part, elle espérait bien le convaincre en lui mitonnant le meilleur petit plat possible. La jeune femme savait que ce n'était pas grand-chose et que son petit ami ne lui reprocherait certainement pas de piètres talents de cuisinière, mais elle avait quand même envie de l'impressionner, et elle estimait ne pas s'en sortir si mal, bien au contraire. Il faut dire que c'était une chose à laquelle ses parents n'avaient pas oublié de veiller, quand elle vivait sous leur toit (même si sa mère approchait la syncope à chaque fois qu'elle approchait des flammes ou d'un couteau), et elle avait eu largement le temps de s'y exercer par la suite. Maintenant qu'elle était maman, en plus, et même si ça pourrait peut-être sembler un tantinet cliché, elle tenait à être capable de mitonner les meilleurs petits plats à son fils chéri. En attendant, elle entraîna donc Owen dans la cuisine et tira des placards tous les ingrédients qui leur permettrait de préparer un petit plat qui ne devrait pas être trop mauvais.

-C'est pas bien différent de préparer une potion, après tout, ajouta-t-elle avec un sourire.

Même si au bout du compte, la jeune femme n'avait aucune idée de la manière dont le jeune homme appréhendait sa condition de sorcier, en dehors de sa haine viscérale et évidente envers le sorcier des grottes.

-Tiens, tu n'as qu'à te contenter de couper ça, pour le moment, précisa-t-elle en lui tendant une plance, un couteau et des légumes à couper en dés. Tu manges de tout, au moins ?

Il lui en restait encore à apprendre sur les goûts et dégoûts du jeune homme, et en toute honnêteté, tout ce qu'elle pouvait avoir à lui dire ne manquait pas de l'intéresser.

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erséphone adorait le moment qu'ils étaient en train de partager. C'était tout simple, ils ne faisaient rien de particulier, mais le simple fait de partager ainsi un moment du quotidien avec lui, auprès de qui elle se sentait si bien, ça suffisait à son bonheur. A bien y réfléchir, et même si elle avait partagé énormément de choses avec Edward (elle devrait arrêter de comparer ses deux relations, mais c'était difficile, qu'elle le veuille ou non, sa précédente romance avait laissé dans son coeur des marques indélébiles qui ne s'effaceraient pas de sitôt, et il fallait bien qu'elle en tienne compte), elle n'avait pas souvenir de moments aussi simples. Entre eux, il y avait constamment eu du conflit, du drame, des problèmes... Là, c'était un instant fait de tout et de rien, et ça la rendait heureuse. Owen rendait une activité aussi banale que le fait de cuisiner intéressante et agréable, et même s'ils n'allaient pas préparer un menu digne d'un grand chef, la perspective de le savourer avec lui suffisait à son bon plaisir, d'autant que c'était un autre prétexte s'il en fallait encore de faire plus ample connaissance avec lui, et c'était vraiment une chose qui lui plaisait énormément, et à laquelle elle serait bien incapable de renoncer maintenant. Ce qu'elle avait, tout simple était-ce, justement parce que c'était simple, était précieux... et elle ne voulait surtout pas passer à côté de ça, de tout, de chaque moment comme celui-ci.

Elle s'appliquait à préparer et assaisonner les légumes quand Owen la complimenta sur son autonomie, avec une légère maladresse, il est vrai, mais sa maladresse était aussi ce que Perséphone trouvait par trop mignon chez lui, alors elle n'irait pas le lui reprocher, et loin de le prendre mal, elle appréciait par ailleurs son compliment. Mal lunée, elle aurait peut-être pu comprendre que c'était une façon de souligner son trop jeune âge pour la situation à laquelle elle était confrontée, mais elle savait qu'il n'en était rien, il se contentait de mettre en lumière une chose qu'il appréciait chez elle, et elle appréciait qu'il lui reconnaisse son indépendance, puisqu'elle luttait tous les jours justement pour prouver qu'elle était capable de se montrer indépendante comme il le fallait.

-Je fais de mon mieux, en tout cas, répondit-elle en ne sachant s'empêcher de rougir légèrement (même s'ils étaient à présent ensemble, ce n'était pas de sitôt qu'elle serait capable de mettre de côté sa manie à rougir au moindre compliment). Ma mère ne me laissait presque rien faire par moi-même, je pensais pas réussir à m'en sortir comme ça, honnêtement... Même si je pense que je dois encore faire des progrès. J'aimerais... trouver un travail, tu vois, m'assumer. Et pouvoir m'offrir ma propre maison, aussi... Ici, c'est pas chez moi...

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erséphone se doutait qu'en évoquant le fait que cette maison n'était pas la sienne, il lui faudrait s'en justifier. Certes, ce n'était sans doute pas une surprise pour Owen de découvrir que cette demeure ne lui appartenait pas, puisqu'elle n'avait ni métier, ni moyens, ni situation, donc serait bien incapable de se payer un tel endroit (qui en plus était plutôt spacieux) par ses propres moyens). Elle devait bien admettre qu'elle n'était pas très impatiente de répondre à la question de son jeune interlocuteur, même si elle n'avait pas abordé le sujet pour rien non plus. Elle n'avait pas envie d'avoir le moindre secret chez lui, et étant donné qu'elle l'invitait ici, il lui semblait légitime de lui apprendre qui lui avait offert cet endroit. Elle avait besoin qu'ils construisent leur relation sur la plus parfaite confiance. Elle avait trop souffert des non-dits et des mensonges. Alors il était hors de question qu'elle se mette à mentir de son côté. Certes, ne rien lui dire, mentir par omission, sur ce sujet aurait pu sembler anodin, mais aux yeux de Perséphone, c'était la porte ouverte à toutes les fenêtres et elle n'aimait vraiment, vraiment pas cela. Elle avait envie de croire dans une relations sûre, saine, forte et équilibrée, le genre de relation de laquelle l'on ne pouvait que ressortir grandis. Elle croyait en Owen, elle était certaine qu'il pouvait lui redonner confiance en elle et en l'amour. Et pour la peine, elle voulait aussi qu'il ait totalement confiance en elle, sans la moindre crainte et sans l'ombre d'un doute. Alors elle répondit honnêtement, même si, forcément, mentir, de temps à autre, était une perspective plutôt tentante.

-C'est Edward qui me l'a offerte..., dit-elle, un peu gênée. On ne pouvait pas se voir chez lui, ni chez mes parents. Puis... c'est devenu comme mon laboratoire. Elle marqua une légère pause. C'est lui qui a suggéré que je reste ici... Je sais pas où aller d'autre, alors j'ai accepté, mais je déteste cet endroit.

Elle insistait bien sur le fait que ce n'était pas de gaité de coeur qu'elle s'était installée ici. Elle ne voulait pas que son interlocuteur en doute une seule seconde. Elle n'aimait pas l'idée d'associer ce lieu à son ex, et qu'Owen fasse de même à présent, mais en même temps, elle n'allait pas prétendre, c'était le cas. Elle avait cette maison en horreur, mais elle ne pouvait pas faire la fine bouche. Elle aurait été seule, elle se serait débrouillée d'une autre façon, mais là, il y avait son fils. Et son intérêt passerait forcément avant ses propres considérations, toujours. Il avait un toit sur la tête, une chambre rien que pour lui, c'était inespéré. Alors elle n'avait pas le droit de gâcher ça.

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a réaction d'Owen lui mit du baume au coeur, en quelques mots seulement, il lui faisait comprendre à quel point elle avait de la chance de l'avoir, d'être aimée par quelqu'un comme lui, et de l'aimer en retour. Elle avait été habituée à une dynamique très différente au cours de sa précédente relation (oui, on en revenait sans doute un peu trop à Edward, à chaque fois, mais il était difficile pour la jeune sorcière de faire abstraction de cette ancienne histoire alors qu'elle avait eu un tel impact sur son existence), et elle se plaisait à découvrir que les relations de couples n'étaient pas vouées à être dominées par le drame et la jalousie. Owen, s'il était jaloux d'Edward, ne le montrait en tout cas pas, ou savait en tout cas ne pas l'être excessivement et inutilement.

Au lieu de la pointer du doigt, de mentir, de se mettre en colère, il cherchait à la comprendre, il ne lui reprochait rien, il croyait en elle, il l'encourageait... Et elle se sentait terriblement bien. Evidemment, elle mentirait en disant que son ex n'avait jamais fait cela pour elle, mais une fois encore, c'était sans rapport. Leur histoire commençait à peine qu'elle la ressentait un milliard de fois plus douce, agréable et apaisée que tout ce qu'elle avait vécu jusqu'alors. Elle hocha la tête dans un fin sourire empreint d'une certaine reconnaissance quand illui fit comprendre qu'il ne déplorait pas ses choix. Et en plus de ça, il croyait vraiment en sa capacité de s'en sortir, et de redémarrer de zéro dans un autre endroit... et à ses yeux aussi, c'était bien possible, ça l'était devenu d'autant plus qu'elle se sentait capable de tout en présence d'Owen, il lui donnait le sentiment d'être plus forte, et c'était une sensation incroyable. Elle avait bien sûr des doutes quant au fait d'obtenir rapidement une nouvelle maison, mais dans tous les cas, elle comptait bien s'en donner les moyens, et les encouragements de son petit ami, en ce sens, lui seraient très clairement agréables. Elle le considéra un instant avec un sourire.

-Je sais pas ce que j'ai fait pour te mériter, mais j'ai vraiment de la chance de t'avoir, dit-elle sans chercher à faire dans l'emphase, bien au contraire, elle en disait moins encore que ce qu'elle pensait, mais ses mots reflétaient néanmoins la plus pure vérité.

Il était là et tout semblait plus simple, tout à coup, elle n'aurait jamais cru que ce puisse être possible, et c'était pourtant le cas, et c'était tellement agréable. Elle espérait ne pas lui faire peur, mais elle n'avait jamais eu autant envie de dire à quelqu'un qu'elle l'aimait, même pas avec Edward...

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