#Sujet: Tais-toi mon coeur [pv Dina]Dim 24 Mar - 22:52
Tais-toi mon coeur
U
ne journée comme les autres... La routine de Cael avait pris une apparence singulière ces derniers mois, au point que le fé lui-même se reconnaisse à peine dans la nouvelle routine qui s'était installée dans sa vie. Et pourtant, il ne s'en plaignait pas, pas un seul instant, même. C'est sûr, il se serait épargné les réunions de groupe dont tous les membres cherchaient à arrêter un sorcier hautement dangereux qui semait le trouble en notre terre (pas pour les réunions en elles-mêmes mais pour le sorcier en question), et il aurait préféré ne pas devoir perdre Arseliann (même s'ils n'avaient pas eu de contact pendant des années), mais il était malgré tout relativement heureux, en grande partie parce qu'il avait Zoile, qui avait su combler le vide qui s'était créé dans son coeur après le décès de son frère. Le vide qu'il ressentait toujours un peu quand il pensait à Dina, sublime et inaccessible Dina...
Aujourd'hui, part intégrante de cette routine nouvellement instaurée, il avait laissé Zoile chez ses parents et s'était rendu sur la place du marché afin de faire quelques emplettes. Il en profiterait peut-être pour faire la causette aux quelques commerçants qu'il connaissait bien. Bavarder un peu avec Natasha, notamment, lui demander des nouvelles de Joachin... bref, la routine une fois de plus, mais ça lui convenait très bien. Quand les choses sortaient de l'ordinaire, elles avaient beaucoup trop tendance à déraper, dans des circonstances qui devenaient dès lors parfaitement incontrôlables, alors il se faisait une raison... Enfin, tout dépendait tout de même, car il y a bien une ou deux choses qu'il aimerait voir être différentes dans sa vie, et parmi elles.
-Bonjour Dina, comment vas-tu ?
C'était toujours pareil, quand il la voyait. Cael n'y pouvait rien, en sa présence, il rayonnait. Dina était à peu près tout ce qu'il recherchait chez une femme, elle était tout ce que tout homme devrait chercher chez une femme, en réalité : brillante, douce, intelligente, vive, et la liste des qualités pourrait direr encore bien longtemps. Cael aimait Dina. Il ne se faisait plus d'illusion à ce sujet depuis bien longtemps et avait cessé de se mentir à lui-même là-dessus... mais l'aimer n'avait pas grande importance puisqu'il savait pertinemment qu'il ne l'aurait jamais. Le mari de Dina ne la méritait pas le moins du monde, mais en attendant, il était son époux, et il fallait ajouter la fidélité à la liste des nombreuses qualités de la jeune femme. Aussi savait-il bien qu'il espérait dans le vent, ça ne l'empêchait pas de l'aimer secrètement. Encore que ce n'était peut-être pas vraiment un secret qu'il réussissait à garder si bien que cela.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Si Dina préférait davantage rester chez elle, il y avait bien des fois où elle était obligée de sortir au village. Non pas qu’elle n’aimait pas y aller, où qu’elle avait besoin d’être recluse, mais elle n’était pas très à l’aise étant donné que ses pouvoirs agissaient drôlement depuis quelques temps. Alors elle ne voulait pas se mettre en danger, ou mettre en danger qui que ce soit. Mais là, elle n’avait pas vraiment le choix. Elle avait besoin de faire quelques emplettes sur le marché, et se laisser mourir de faim n’était pas quelque chose qu’elle envisageait. Elle préférait ne pas compter sur Baptiste pour cela. Déjà parce qu’il attendait que Dina s’en soucie, et ensuite, parce qu’elle ne savait jamais où il allait traîner. Ou plutôt, dans le lit de qui… mais elle n’avait pas envie de penser à cela maintenant. Cela ne servirait à rien, à part lui faire du mal, bien évidemment. Alors autant se focaliser sur autre chose.
C’était aussi une des raisons pour laquelle Dina n’aimait pas vraiment se montrer en public. Parce qu’elle craignait toujours de croiser une des conquêtes de son mari. Surtout qu’il y en avait probablement qu’elle ne connaissait pas pour être amante avec lui. Non seulement Baptiste la trompait, mais en plus, il la faisait passer pour une idiote auprès de bien des villageois… il n’avait même plus de respect pour elle de toute manière, et il ne se cachait plus vraiment. Dina tentait de réparer les pots cassés comme elle le pouvait, elle tentait de faire croire qu’ils étaient un couple heureux, mais elle était consciente qu’elle convainquait de moins en moins de monde.
-Bonjour Dina, comment vas-tu ?
Dina releva la tête, et un sourire se dessina automatiquement sur ses lèvres quand elle vit Cael. Elle ne l’avait pas vu ni entendu arriver, perdue dans ses pensées, mais elle était vraiment contente de le voir, comme toujours. L’homme faisait naître en elle de émotions et des sentiments qu’elle n’avait cru ne ressentir que pour Baptiste. Mais le fait est, que Cael avait pris une très grande importance dans sa vie. Et que malgré le fait qu’elle avait toujours de l’affection pour Baptiste, et qu’il soit son époux, elle était tombée amoureuse de Cael. Triste sort… cela lui arrivait de se demander ce qu’il se serait passé si elle n’avait pas épousé Baptiste, si elle n’avait pas fait cette erreur. Est-ce qu’il se serait passé quelque chose avec Cael, est-ce qu’ils seraient heureux aujourd’hui ? Elle n’en savait rien… mais elle se doutait tout de même de la réponse.
« Bonjour Cael, je vais bien merci. Et toi ? Tout se passe bien avec ta fille ? »
était simple, c'était rien et tout en même temps. Il suffisait pour Cael de voir Dina sourire pour que son propre visage s'illumine, pour qu'il sente son coeur se réchauffer, pour qu'il se sente... mieux. Il avait besoin de son bonheur pour être heureux, même si ce bonheur en question devait se faire sans lui... se ferait forcément sans lui, puisque Dina était une femme fidèle, une qualité parmi tant d'autres, et que l'homme adorait chez elle, même si, évidemment, ça le faisait souffrir. Encore qu'il n'aimerait pas avoir Dina si cela devait signifier faire d'elle une femme adultère, il voudrait avoir Dina parce qu'elle aurait rompu définitivement avec son mari, parce qu'elle serait en paix avec elle-même et avec ses sentiments. Mais il était résigné. Il ne pensait pas que cela arrive un jour, et quelque part, il s'était résigné. Même s'il lui suffisait de voir Dina pour oublier toute résolution éventuelle, pour que ses sentiment remontent à la surface. Et dans ces moments-là, il luttait à peine, il n'y arrivait pas.
Elle allait bien, disait-elle, il espérait de tout coeur que ce soit vrai, même si il se doutait que si tel n'était pas le cas, elle ne le dirait peut-être pas, parce qu'elle se devait d'aller bien, quelque part, parce que c'était une réponse qu'elle devait être habituée à donner à tout le monde, comme par automatisme. Il verrait bien. S'il devait découvrir que, d'une manière ou d'une autre, elle n'était pas totalement heureuse, il ferait tout pour que le sourire qu'il estimait sincère qui illuminait son regard le demeure et ne le quitte surtout pas.
-Très bien, dit-il quand Dina lui demanda comment les choses se passaient avec sa fille.
Forcément, elle était devenu un sujet de conversation usuel pour le fé depuis qu'elle avait fait son irruption inattendue dans sa vie. Cael se disait que son entourage devait être las d'en entendre parler, mais il est vrai aussi que la petite était à peu près tout ce qu'il avait dans la vie. Tous les autres pans de son existence étaient au fond très vides. Le pan sentimental, n'en parlons pas. Surtout en présence de Dina, d'ailleurs.
-Zoile a son petit caractère, mais tout se passe bien, vraiment. Et toi alors ? Quoi de neuf, dis-moi tout. Il marqua une pause. Tu aurais du temps pour... boire un verre, par exemple ?
En toute amitié, bien sûr. Dans tous les cas, il avait envie de passer du temps avec elle.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Dina ne mentait pas totalement quand elle disait qu’elle allait bien. Même si rien n’allait dans sa vie, que c’était un fiasco sans nom, rien que la présence de Cael arrivait à apaiser tout ça. Elle se sentait mieux, elle se sentait rassurée, et presque… heureuse. Pourtant, il ne faisait rien de spécial, il se contentait d’être là, de lui sourire, de prendre de ses nouvelles… Dina devrait se sentir honteuse de ressentir de telles choses alors qu’elle était mariée, une part d’elle, infime, l’était. Mais l’autre était simplement heureuse de pouvoir se sentir bien. Elle savait qu’elle avait des sentiments pour Cael, même si elle ne devrait pas. Cela ne changerait rien au fait qu’elle était à Baptiste, et qu’elle ne le tromperait pas. Elle ne voulait pas être comme lui, même s’il se ficherait probablement qu’elle ait un amant, mais elle ne voulait pas être une de ces femmes-là. Le même genre de femme qui couchait avec Baptiste. Et puis, Cael valait mieux que cela, bien mieux qu’un simple amant.
Quoiqu’il en soit, elle était vraiment contente de le voir. Et il n’y avait aucun doute sur le fait qu’il était le rayon de soleil qui égayerait sa journée. Il était une des rares personnes qu’elle appréciait toujours de voir. Il y avait aussi Iris, qui était sa meilleure amie, mais ce n’était pas du tout le même genre de choses. D’ailleurs, Iris était probablement la meilleure personne à qui elle pourrait confier tout ce qu’elle avait à dire… enfin, cde n’était pas du tout le moment d’y songer de toute manière.
-Très bien.
Son sourire s’agrandit un peu plus, elle était vraiment contente de savoir que tout allait bien pour Cael, et pour sa fille, étant donné qu’elle lui avait aussi posé la question pour cette dernière. Elle lui souhaitait que sa vie soit aussi belle qu’il le voulait, parce qu’il le méritait. Cela ne devait pas être simple de se retrouver père célibataire du jour au lendemain, sans l’avoir vu venir, et c’est pour cette raison qu’elle avait vraiment envie que tout allait bien pour lui.
-Zoile a son petit caractère, mais tout se passe bien, vraiment. Et toi alors ? Quoi de neuf, dis-moi tout. Tu aurais du temps pour... boire un verre, par exemple ?
Elle lui adressa un petit sourire. Ce n’était pas prudent, avec ses pouvoirs qui en faisaient des siennes elle ne devrait pas traîner, et ne pas prendre le risque d’envoûter Cael ou autre, mais elle ne pouvait tout simplement pas refuser l’idée de passer du temps avec lui. C’était plus fort qu’elle, elle voulait profiter de chaque instant qu’elle pouvait passer en sa compagnie.
« Oui, avec plaisir. Je suis vraiment contente pour toi, je ne doute pas que tu es un père formidable pour elle. Moi tu sais… je n’ai rien à raconter de bien fameux. Il ne se passe rien de particulier dans ma vie. »
e simple fait qu'elle accepte de boire ce verre avec lui, même si c'était en tout bien tout honneur (et il fallait que ce soit en tout bien tout honneur, au passage, il était exactement du même avis que Dina sur la question, quand bien même il ignorait tout de ce qu'elle pensait réellement de lui et n'oserait certainement pas s'imaginer que ses sentiments puissent être partagés), cela suffisait à rendre Cael heureux. La moindre minute passée avec la belle sirène était une pépite, de l'or pur qu'il conservait précieusement dans ses souvenirs. Des instants volés qui étaient le mieux qu'il pourrait jamais obtenir d'elle, mais quelque chose de déjà immense, dont il ne moquerait jamais la valeur.
Il lui offrit donc de se rendre à la taverne tandis qu'elle lui en apprenait plus sur sa propre situation à l'heure actuelle, non sans lui assurer au préalable qu'elle était contente pour lui. Il était sûr et certain de sa sincérité. Elle était de ces personnes qui étaient sincèrement capables de se réjouir du bonheur des autres, qui étaient capables de se montrer complètement désintéressées, sans rien prétendre, et c'était une des raisons (nombreuses) qui faisaient qu'il l'aimait autant.
Elle, de son côté, n'avait semble-t-il rien à raconter. Cael ne savait pas trop si c'était une bonne ou une mauvaise chose au bout du compte. La routine n'avait rien de mauvaise en soi, on avait trop tendance à la dénigrer, alors qu'elle pouvait être salvatrice. Dans le monde où ils évoluaient d'ailleurs, il était préférable de ne pas avoir de vraies nouvelles à donner, car dans le cas contraire, elles avaient tendance à être particulièrement mauvaises. Alors si elle n'avait rien à raconter, mais était satisfaite de ce qu'elle avait, c'était... pour le mieux... même s'il y aurait toujours une part de Cael, déraisonnable et jalouse, pour détester l'idée qu'elle soit si bien avec l'homme qu'elle avait épousé. Mais qu'il étouffait bien vite, néanmoins. C'était le bonheur de Dina qui primait avant toute chose. Il le savait. Et surtout, il le pensait.
-Si elle te convient comme elle est, j'ai envie de dire que c'est une bonne chose, excellente, même. Il afficha un fin sourire. J'ai eu tendance à regretter la routine, ces derniers temps, personnellement.
Parce que clairement, sa vie avait été bousculée à plus d'un titre... mais il n'en avait pas retiré que de mauvaises choses... A commencer par Zoile, évidemment.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Passer du temps avec Cael, c’était la meilleure chose qu’il pouvait arriver à Dina, même si ce n’était pas vraiment judicieux, vu les sentiments qu’elle éprouvait pour le fé, cela ne faisait rien. Elle ne comptait dans tous les cas pas avoir de comportement déplacé avec lui, mais il l’apaisait, il arrivait à lui faire oublier son quotidien qui n’avait rien d’heureux, qui ne la rendait pas heureuse. Femme bafouée et trompée par son mari, qui d’ailleurs ne se cachait pas que ce soit d’elle ou du reste des habitants du village. Mais elle n’avait pas envie de penser à tout cela pour le moment, elle voulait passer du temps avec Cael, et se sentir bien. Elle se sentait apaisée, et en confiance lorsqu’il était à ses côtés.
Elle savait que ce n’était pas hypocrite avec Cael. Le village avait beau être assez grand, ils se connaissaient tous, ils s’étaient tous déjà croisés plusieurs fois, ce n’est pas pour autant qu’ils aimaient tout le monde, mais lorsque l’on était cloisonné à côtoyer les mêmes personnes, il y avait forcément une part d’hypocrisie qui poussait à se montrer cordial et agréable en toutes circonstances, c’était un comportement normal.
Mais ce n’était pas du tout le cas avec Cael, Dina était sincère avec lui, ou du moins autant que possible, et elle le pensait sincère également. Elle ne le connaissait peut-être pas par cœur, mais elle pensait tout de même avoir réussi à le cerner, et elle n’avait rien à lui reprocher. Il était… tout ce que Baptiste n’était pas, c’est vrai, mais elle avait tout de même développé des sentiments amoureux pour lui. Ce qui ne l’empêchait pas de toujours aimer Baptiste, même si cela n’était pas réciproque, et que son amour était fade et lourd. Cela n’avait rien à voir avec ce qu’elle ressentait pour Cael, mais ça ne changeait rien à la situation. Baptiste restait son mari, et Cael… Cael restait un idéal qu’elle ne se voyait pas pouvoir atteindre.
-Si elle te convient comme elle est, j'ai envie de dire que c'est une bonne chose, excellente, même.
Non, elle ne lui convenait pas. Mais est-ce qu’elle pouvait vraiment le confier à Cael ? Pas vraiment. Dina n’était de base, pas quelqu’un qui avouait ses faiblesses aux autres, elle gardait le sourire et restait forte en toutes circonstances, et avec tout le monde, sauf quelques exceptions. Elle sourit un peu tristement et haussa les épaules.
« Je ne dirai pas cela, mais bon, c’est comme ça. »
Dina ne voulait pas avoir l’air de se plaindre, mais elle n’avait pas envie de mentir à Cael, il méritait la vérité. Elle n’attendait pas de lui qu’il la réconforte, elle n’attendait d’ailleurs rien en particulier, mais elle avait juste envie d’être honnête avec le fé. C’était à son sens, la meilleure chose qu’elle pouvait faire à l’heure actuelle. Et il le méritait, vraiment. Elle n’avait aucune envie de lui mentir, et elle n’avait pas non plus le cœur à le faire.
-J'ai eu tendance à regretter la routine, ces derniers temps, personnellement.
Elle ne doutait pas de ses paroles. L’arrivée d’un enfant, cela chamboulait forcément tout, surtout que le cas de Zoile était compliqué. Mais Cael était sans doute un père formidable. Mais elle pouvait comprendre qu’il puisse aspirer à un peu de tranquillité, personne ne le lui reprocherait. Mais bon, elle espérait tout de même que les choses allaient bien pour lui, et qu’il arrivait à gérer les choses. Elle lui sourit doucement.
« Je me doute que la venue d’un enfant, cela doit créer une certaine pagaille, et que tu ne dois pas t’ennuyer. Mais je suppose aussi que tu dois vivre des moments uniques. »
e sourire de Cael s'effaça en entendant la réponse de Dina... c'était tout ce qu'il avait voulu ne pas entendre... Il le savait, au fond, que le mariage de son amie la rendait malheureuse... Même s'il était le premier à espérer secrètement voir les Orwell se séparer, il ne supportait pas, en revanche, l'idée que Dina puisse être malheureuse. Il était prêt à tout pour la savoir bien, pour la voir sourire. Et il acceptait que son propre bonheur passe au second plan. Puisqu'ils ne pourraient jamais être ensemble, il l'avait bien compris, il voulait au moins qu'elle soit heureuse sans lui, et quand il comprenait que ce n'était pas le cas, il sentait son coeur se serrer, il éprouvait de la compassion pour Dina, et de la colère envers son époux.
Comment cet homme pouvait-il avoir une épouse à ce point exceptionnelle et la tromper à tour de bras comme il le faisait ? Il devrait avoir honte de son comportement, mais il n'avait sans doute pas l'ombre d'un scrupule, c'était ça le pire. Il avait envie d'entendre Dina lui dire qu'elle allait bien, que sa vie lui plaisait, pas parce que c'était ce qu'on attendait d'elle, mais parce que c'était ce qu'elle ressentait réellement. Il espérait l'aider à se sentir mieux, en tout cas... Il avait l'intention de la soutenir du mieux qu'il le pouvait. C'était le mieux qu'il puisse faire dans sa position.
-C'est sûr, répondit Cael quand ils parlèrent un peu de lui et des bouleversements qu'avait entraînée chez lui la venue de Zoile. Il ne voulait certainement pas donné l'impression de se plaindre. Sa vie n'était plus du tout la même à présent, mais il était heureux, Zoile avait donné un nouveau sens à une vie autrement creuse et sans doute bien trop solitaire. Et il ne la remercierait jamais assez pour ça. Zoile est un vrai cadeau. Mais il ne voulait pas s'appesantir sur le sujet. Parce qu'il ne pouvait pas oublier ce qu'elle lui avait dit plus tôt. La savoir mal et ne pas réagir, il en était juste incapable. Tu peux me parler si ça ne va pas, tu sais...
Il ne supportait pas qu'elle se contente de ce qu'elle avait et accepte son sort si facilement sans chercher à rien y changer. Elle méritait mieux, tellement mieux... elle ne méritait pas de se dire que sa vie était triste, mais qu'après tout, c'était comme ça. Dina méritait tout ce qu'il y avait de plus beau au monde. Et Cael aimerait pouvoir être celui qui le lui offrirait.
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Dina remarqua bien que Cael arrêta de sourire, et elle se sentit coupable. Elle ne savait pas pourquoi elle avait eu cette faiblesse de ne pas affirmer que tout allait bien, comme elle le faisait toujours. Mais avec Cael, elle avait toujours cette manie de se montrer trop franche, en tout cas, elle ne voulait pas lui créer du souci inutilement, ou miner sa journée. Il avait bien d’autres choses à faire que de se pencher sur ses problèmes de couple. Surtout que même si tout le monde ou presque était au courant que Baptiste était un homme plus qu’infidèle, Dina continuait de sourire et prétendre que tout allait bien. Elle passait probablement pour une idiote, mais admettre l’échec était bien trop dur pour elle. Alors elle mentait, mais avec Cael, elle n’arrivait tout simplement pas à mentir.
Mais elle ne voulait pas non plus lui causer de la peine. Elle savait que Cael était un homme naturellement empathique, et qu’il faisait toujours attention à la peine des autres, et c’était une des choses qui le rendait si exceptionnel à ses yeux, mais ce n’est pas pour autant qu’il devait constamment être entouré de personnes qui se plaignaient. Il méritait mieux que ça tout de même. Enfin bon, elle ne comptait dans tous les cas, pas s’attarder là-dessus, il y avait des choses plus gaies à dire après tout.
-C'est sûr. Zoile est un vrai cadeau.
Elle sourit doucement en hochant la tête. Elle ne doutait pas une seconde que c’était bel et bien le cas. Il n’y avait qu’à observer le fé lorsqu’il parlait de sa fille, c’était écrit sur son visage. Et elle était vraiment heureuse pour lui, qu’il ait pu découvrir la paternité, et qu’il soit heureux avec sa fille, c’était déjà ça. Mais elle ne pouvait que lui souhaiter tout le bonheur du monde. Il est vrai que si jamais Cael annonçait une femme dans sa vie, elle serait quelque peu… bouleversée, mais elle ne lui en voudrait pas. Il en avait le droit après tout, surtout si cela le rendait heureux. Ce n’était pas le cas pour le moment, mais Cael était l’homme parfait c’était indéniable, et elle se doutait donc que cela pouvait arriver à tout moment.
-Tu peux me parler si ça ne va pas, tu sais...
Dina lui adressa un sourire attendri. Cette réponse ne l’étonnait pas du tout venant de lui, mais elle n’avait pas envie de lui saper le moral. Surtout que même si Cael était son ami, et qu’elle avait une grande confiance en lui, étant donné la nature des sentiments qu’elle lui portait, elle se sentirait gênée de lui parler de Baptiste et de ce qui n’allait pas d’une manière générale. Elle savait qu’elle pouvait lui parler, qu’il saurait être une oreille attentive et apaisante.
« Je sais oui, tu es vraiment adorable. Mais je n’ai pas envie de t’embêter avec tout cela, ce serait dommage de gâcher un moment aussi agréable avec un sujet moins joyeux non ? »
ina ne voulait pas lui parler de ce qui la tracassait, pas parce qu'elle ne l'estimait pas digne de ses confidences, mais parce qu'il ne voulait pas l'inquiéter ou l'ennuyer avec ses problèmes. Cael reconnaissait bien là le caractère de la belle sirène, et c'était en partie ça, cette considération constante qu'elle avait pour les autres au point de s'oublier elle-même, bien souvent, qui l'avait fait si sûrement tomber amoureux d'elle. Mais croire qu'elle puisse l'ennuyer en évoquant ses problèmes, c'était être à mille lieues de la vérité. Jamais Dina ne serait capable de l'ennuyer en quoi que ce soit.
Et si quelque chose n'allait pas, si elle se sentait malheureuse, il avait envie de savoir pourquoi, de l'aider, de l'écouter... Rien ne garantissait qu'il soit réellement capable de la soutenir autant qu'il le désirerait, mais au moins, il saurait ce qui lui arrivait, et il pourrait faire tout son possible afin de la soutenir et de l'aider. Il n'aimait pas sentir qu'elle n'était pas bien. Pour son propre bonheur, il avait besoin qu'elle soit heureuse, c'était ainsi.
-Tu ne gâcherais rien du tout, répondit Cael avec assurance.
Il pouvait comprendre, bien sûr, le fait qu'elle n'ait pas envie de l'accabler avec ses propres contrariétés. Il était déjà heureux si elle passait un moment vraiment heureux avec lui et si elle parvenait à lui faire oublier ses soucis. Seulement, il voulait faire plus que ça, il ne voulait pas qu'au moment de se quitter, elle broie à nouveau du noir. Bon, il ne pouvait pas la forcer à parler non plus si elle ne voulait rien lui dire... mais dans le doute, il se permettait d'insister du moins un peu. Si elle lui faisait une nouvelle fois comprendre qu'elle ne voulait pas de discuter de tout ça, il n'en rajouterait pas. Mais si vraiment elle voulait juste lui épargner ses problèmes, alors il saurait lui faire comprendre que ce n'était pas du tout une contrariété pour lui.
-Tu serais incapable de m'embêter même si tu le voulais. Je... tiens à toi, je ne veux pas que tu hésites quand tu as besoin de te confier. Je veux être là pour toi.
Il voudrait l'être plus, d'ailleurs, que ce qui lui était permis. Et il devait accepter que ce ne serait pas le cas. Mais faute d'être jamais l'homme qui partagerait sa vie, il se contenterait bien d'être son confident.
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Dina n’avait pas envie de se plaindre, parce qu’elle estimait que ses problèmes pouvaient être bien mineurs comparés à ceux qui avaient perdus des proches, qui étaient malades… ce genre de choses. Elle ne voulait pas ennuyer Cael, parce qu’elle estimait qu’il avait mieux à faire que de l’entendre se plaindre de ses problèmes de couple. D’autant plus que de l’affirmer et d’assumer que son mariage était un échec n’était pas quelque chose de simple pour elle, loin de là. Si l’optique d’une amélioration était à présent totalement perdue, elle avait encore du mal à s’y faire, elle qui faisait toujours en sorte de paraître épanouie et heureuse, même si cela la faisait passer pour une idiote auprès de tous ceux qui savaient. Ce qui incluait donc beaucoup de monde.
Même si au fond, cela lui ferait peut-être du bien d’être vraiment honnête sur ce qu’elle vivait et ressentait au quotidien. Mais elle ne savait pas si Cael était la bonne personne pour se confier. Non pas qu’elle ne lui faisait pas confiance, mais étant donné les sentiments qu’elle avait pour lui, ce serait tout de même un peu étrange. Elle se sentait tiraillée par la situation, et elle ne savait pas vraiment ce qu’elle devait faire actuellement.
-Tu ne gâcherais rien du tout.
Elle n’en était pas si sûre. Dina gardait beaucoup de choses pour elle, même à Iris, sa meilleure amie, il y a certaines choses qu’elle n’osait pas dire. Parce qu’elle se souciait constamment du regard des autres, et elle se mettait des sortes de barrière pour s’empêcher de dire certaines choses. C’était peut-être un peu idiot, mais elle avait tellement toujours voulu que sa vie soit parfaite qu’elle se mettait une pression considérable au quotidien. Et être à ce point témoin que sa vie maritale était une véritable catastrophe lui causait beaucoup de peine, et elle ne savait pas quoi faire pour que la situation aille mieux. Que ce soit pour elle, pour lui, pour eux, elle n’en savait rien.
-Tu serais incapable de m'embêter même si tu le voulais. Je... tiens à toi, je ne veux pas que tu hésites quand tu as besoin de te confier. Je veux être là pour toi.
Dina était bien loin d’être insensible à ce que lui disait Cael, bien évidemment. Elle était touchée par ses mots, et son cœur s’enflammait également quelque peu. Baptiste ne lui avait jamais parlé comme ça, même au tout début. Il avait toujours été égal à lui-même et Dina s’était mis dans la tête qu’elle allait le changer, elle s’était lourdement trompée. Et ce constat était encore plus flagrant quand elle était avec Cael, elle s’était trompée sur toute la ligne en épousant Baptiste, mais maintenant, les choses étaient ainsi.
« J’ai vraiment beaucoup de chance de t’avoir. Tu es vraiment adorable. Je sais que je peux te faire confiance, que tu es toujours disponible et je ne t’en remercierais jamais assez. Quoiqu’il en soit, mes problèmes ne sont pas très importants. C’est juste que… ça ne va pas très bien avec Baptiste. »
ael afficha un fin sourire quand Dina assura qu'elle avait de la chance de l'avoir. Le fé voudrait dire que oui, mais dans le fond, il n'en était pas convaincu. Quand bien même il tenait profondément à elle, il ne pouvait pas forcément affirmer qu'il était quelqu'un de bien, en tout cas vis à vis d'elle, car ses intentions n'étaient pas entièrement louables. Il ne voulait que son bien, c'est vrai, mais il aurait voulu que son bien, elle le vive à ses côtés, ce qui bien sûr n'était pas possible. Quoi qu'il en soit, et même s'il ne se monrait pas totalement honnête, de fait, il comptait être malgré tout là pour elle. Son intention de la soutenir était entièrement sincère, et il voulait vraiment qu'elle ose se confier à lui, pas pour l'obliger à lui révéler tous ses secrets les plus terribles, mais parce que c'était susceptible de lui faire du bien, tout simplement.
Elle lui assura que ses problèmes n'étaient pas très importants. C'était peut-être vrai, mais Cael ne réussissait pas à y croire complètement. Et quand bien même ses problèmes devaient éventuellement lui sembler anodin, ce n'est pas pour autant qu'ils n'étaient pas graves. Du moment qu'ils la perturbaient et qu'ils faisaient qu'elle se sentait mal, ça restait très important, vraiment très important. Même le souci le plus anodin ne l'était pas tant s'il devait vous perturber l'esprit, et la dernière chose que le fé puisse vouloir, c'est que Dina aille mal, peu importe ce qui la taraudait... D'autant que, dans le fond, il était certain qu'elle minimisait sa situation et qu'elle était en réalité beaucoup plus complexe et douloureuse qu'elle ne l'avançait.
Il s'agissait de Baptiste. Il l'aurait parié. Il s'en était douté. Il savait ne pas être très objectif quand il était question du mari de Dina, mais au fond, c'était tout de même évident. Baptiste Orwell était un coureur, un homme infidèle qui n'était bon qu'à briser le coeur de Dina, et il le détestait. Si Baptiste et Dina étaient heureux en ménage, il se résignerait peut-être, mais il ne supportait pas de la voir prisonnière d'un mariage si malheureux, alors qu'elle méritait d'être aimée plus que n'importe qui d'autre au monde.
-Qu'est-ce qu'il a fait ? demanda-t-il, sachant pertinemment que c'était lui qu'il fallait incriminer.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Dina ne savait pas si elle faisait bien d’en parler. Il est vrai qu’elle tenait à sourire malgré tout, quand bien même certains étaient au courant des infidélités de Baptiste, elle voulait faire comme si son mariage allait pour le mieux, parce qu’elle aurait du mal à affronter un tel échec, et à le reconnaître. Mais cette situation commençait à sincèrement la ronger. Faire semblant l’usait, elle se sentait épuisée, et la présence de Cael la rassurait tellement qu’elle avait vraiment envie de se confier à lui. Elle lui faisait confiance, elle savait qu’il n’irait pas raconter ce qu’elle lui dirait à tout le monde, dans le but de commérer, il n’était pas du tout comme ça. Mais ce n’est pour autant que c’était facile pour elle d’exposer clairement la situation, c’était tout l’inverse. Elle ne le faisait qu’avec Iris, et même avec sa meilleure amie, c’était loin d’être facile. Mais bon… elle avait tout de même besoin de se sentir soutenue, et réconfortée.
Elle n’avait cependant pas l’intention de se lâcher totalement concernant Baptiste. Oui, il la trompait et lui faisait du mal, mais il restait son époux, et elle n’était pas totalement innocente non plus. Le fait qu’elle ait des sentiments pour Cael la faisait se sentir coupable dès qu’elle y songeait, et parfois elle se demandait si elle n’était pas punie pour cela. Enfin bref, quoiqu’il en soit, elle n’avait pas envie de donner un nombre incalculable de noms d’oiseaux à son mari, quand bien même il le méritait peut-être. Elle arrivait déjà à dire que les choses n’étaient pas au beau fixe entre eux, mais cela ne surprenait probablement pas Cael.
Il n’y avait probablement que Dina qui tentait de se convaincre que les choses pouvaient s’arranger avec Baptiste. Même si, ses convictions faiblissaient de plus en plus à mesure que le temps passait. Baptiste la faisait passer pour une idiote aux yeux de tout le village, et parfois, elle ne pouvait pas leur donner tort de le penser, parce qu’elle agissait en faible. Elle le savait, mais elle ne voyait pas vraiment ce qu’elle pouvait faire d’autre.
-Qu'est-ce qu'il a fait ?
En soit, rien de plus que ce qu’il faisait depuis les premiers instants de leur mariage. Dina ne savait pas quand cela avait commencé, à partir de quand elle avait cessé d’être aveugle. Sûrement qu’il était déjà infidèle avant même qu’ils ne se marient… elle n’en savait rien, au fond, elle préférait ne pas savoir. Elle ne voulait pas croire que l’entièreté de leur couple était basée sur un mirage qu’elle avait créé de toute pièce.
« Rien de spécial. Je suis juste… je crois que je suis moins forte et résistante face à ses… loisirs. »
uand Dina affirma que Baptiste n'avait rien fait de spécial, Cael n'était absolument pas convaincu de devoir croire son interlocutrice, bien au contraire, même. Si vraiment ce n'était rien de spécial, alors elle ne lui semblerait pas si mal. Peut-être qu'il extrapolait son mal-être, c'était une possibilité, mais le fé pensait la connaître suffisamment à présent pour ne pas se tromper sur son compte. Peut-être n'était-ce rien de spécial, au sens où Dina aurait dû y être habituée au fil du temps, mais on n'avait aucune raison de s'habituer aux comportement les plus insupportables. Elle avait le droit d'être malheureuse et de l'exprimer sans avoir besoin de minimiser ce qu'elle vivait. Cael ne voulait surtout pas qu'elle réduise à rien le mal qu'elle subissait, peu importe si ça devait sembler anodin ou se révéler important. En ce qui le concernait, du moment qu'il était question de la belle sirène, ça restait très important quoi qu'il en soit.
Elle était moins résistante et forte face à ses... loisirs. Cael pensait ne savoir que trop bien de quoi elle parlait exactement. "Loisir", c'était une manière très élégante (et qui ressemblait bien à Dina) d'évoquer les multiples et incessantes infidélités d'un mari qui ne la respectait pas du tout. Il savait bien qu'il était mauvais juge, en l'occurrence, parce qu'il manquait indubitablement d'objectivité, quand il était question de Baptiste, mais ce n'était pas s'avancer de trop ou faire preuve de mauvaise foi que de reconnaître qu'il n'était pas un homme fidèle, et que Dina ne méritait pas cela.
Elle avait tout le droit de ne plus vouloir supporter son comportement volage, c'était la moindre des choses, même, qu'elle ne le supporte pas. Et il aimerait lui faire comprendre que c'était normal, pas pour qu'elle lui tombe dans les bras d'un seul coup, même s'il ne pouvait nier en rêver bien souvent, mais parce qu'elle méritait d'être heureuse. Pas forcément avec lui, ça... mais sans Baptiste, c'était une infinie certitude, à ses yeux, et elle pensait qu'il était temps qu'elle l'admette, même si renoncer à sa vie telle qu'elle était demanderait forcément un effort.
-Ses infidélités, tu veux dire...
C'était sorti tout seul, mais au bout d'un moment, il fallait appeler un chat un chat.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Dina avait une totale confiance en Cael, mais pourtant, elle osait à peine lui parler de Baptiste. En général, elle n’en parlait qu’avec Iris, et même avec sa meilleure amie, elle avait du mal. Elle n’aimait pas dire du mal de lui, même si c’était justifié, elle ne prenait aucun plaisir à l’encensé, il restait son mari, après tout. Mais elle n’avait pas du tout la même relation avec Cael, qu’elle ne l’avait avec Iris, à commencer à par le fait qu’elle avait des sentiments pour le fé. Parler de son époux infidèle avec l’homme dont elle était amoureuse, ce n’était pas la chose la plus logique en soit. Cependant, Cael avait cette espèce d’aura rassurante, bienveillante, qui poussait à la confession et à la confiance. La jeune femme se sentait bien en sa présence, comme si rien ne pouvait lui arriver, et qu’elle pouvait tout dire. Mais ça ne rendait pas forcément la chose la plus facile pour elle.
Elle ne savait même pas, ce qu’elle devait dire ou non. Ouvrir son cœur, pour exprimer clairement son mal être était un exercice qu’elle ne faisait jamais. Dina minimisait toujours les choses, parce qu’elle n’avait pas envie qu’on la prenne en pitié. Elle ne voulait pas donner l’air de se plaindre, donner l’air que la situation était catastrophique, et irrécupérable. Même si elle savait au fond d’elle, que Baptiste ne changerait jamais, malgré tous les efforts qu’elle avait fournis depuis leur mariage.
Baptiste ne l’aimait pas, et ne l’avait probablement jamais aimée. Elle ne savait même pas pourquoi il l’avait épousée, mais cela n’avait pas d’importance. Son mariage n’avait été qu’une vaste comédie depuis le premier jour, et cela lui faisait autant de mal de le reconnaître, que les infidélités en elles-mêmes de son époux. Cela lui faisait-même plus mal. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle savait ce qu’elle devait faire. Elle se battait, à contrecourant, pour sauver un mariage qui ne pouvait pas être sauvé, mais elle ne se sentait pas la force d’abandonner, et de lâcher prise. C’était trop dur pour elle.
-Ses infidélités, tu veux dire...
Dina détourna le regard, un peu honteuse, comme si c’était elle qui était infidèle dans leur couple. Evidemment, elle ne s’estimait pas beaucoup mieux, mais l’entendre de la bouche de quelqu’un d’autre, surtout de Cael, était difficile pour elle. Même si cela faisait maintenant plusieurs années qu’elle était au courant de la véritable nature de Baptiste, elle avait ce réflexe de se voiler la face, parce que tout devait aller bien, c’était comme ça.
ael regretta ses propos dès l'instant où ils franchirent le seuil de ses lèvres, bien conscient de ce qu'ils pouvaient avoir de blessants. La dernière chose qu'il puisse vouloir était de faire du mal à Dina, mais en exposant la situation de façon si... directe, c'était certainement ce qu'il avait fait. Dina n'avait pas besoin que qui que ce soit pointe du doigt les infidélités de l'homme qu'elle avait épousé. S'il y avait bien quelqu'un pour avoir entièrement conscience de ces dernières, c'était elle, après tout, mais il n'avait pas pu s'en empêcher. Parce qu'il en avait assez de voir cet homme faire n'importe quoi et Dina souffrir dans la foulée.
Une part de lui se disait que parler directement de tout cela la soulagerait peut-être, lui retirerait du moins un poids de la conscience... mais ce n'était peut-être pas si désintéressé, au fond. Il voudrait que Dina quitte cet homme qui ne le faisait que du mal, et en parler, c'était comme s'autoriser l'espoir de la convaincre d'une telle chose. C'était bien évidemment inapproprié... Mais s'il devait cesser de vouloir mettre son grain de sel là-dedans, il ne pouvait pas non plus se taire. Dina ne méritait que d'être heureuse, elle était la femme la plus exceptionnelle qu'il connaissait. Alors être heureuse, ça ne voulait pas forcément dire être avec lui, mais il avait tout de même l'intuition que ça devrait vouloir dire être sans Baptiste.
-Je suis désolé, s'excusa-t-il tout de même parce qu'à l'idée de lui briser le coeur encore plus, le sien ne pouvait qu'être en mille morceaux. Je ne voulais pas te faire de la peine... C'est juste que... Il prit une grande inspiration. Te voir malheureuse à cause d'un homme qui ne te mérite pas et qui ne te respecte pas, je ne supporte pas ça. Te voir malheureuse tout court, je ne supporte pas ça. Et je n'arrive pas à comprendre... quand on a une femme aussi merveilleuse que toi, qu'on puisse même envisager de regarder ailleurs.
Lui, s'il était son mari, clairement, serait bien incapable de ne pas avoir d'yeux que pour elle. Il n'attendait pas d'être marié à elle pour que ce soit le cas, d'ailleurs, même si en l'occurrence, c'était en sachant ne rien devoir espérer en retour.
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Dina savait d’emblée, que ce ne serait pas une bonne idée d’en parler. De parler de sa situation, et elle ne s’était pas trompée. En même temps, elle estimait qu’il n’y avait pas grand-chose à en dire. Elle ne voyait pas de changement à sa situation, à moins d’un miracle, Baptiste ne changeait pas de comportement. Il se fichait de ce qu’elle pouvait ressentir, tout comme il se fichait d’elle, au final. Dina était comme un accessoire pour elle, un meuble auquel il ne faisait plus attention. Elle était là, elle était sa femme, mais les chose s’arrêtaient là, il ne s’en souciait pas plus que ça.
Elle n’en voulait pas à Cael de vouloir en parler, parce qu’elle savait qu’il voulait surtout qu’elle lui parle dans l’optique d’aller mieux, mais en général, ce n’était pas le cas. Dina n’allait jamais mieux, qu’elle en parle ou pas. Cette situation la faisait souffrir, et malgré tout ses efforts, elle n’arrivait pas à arranger les choses. Elle ne pouvait pas contrôler son mari, et ce dernier lui avait bien fait comprendre qu’il ferait ce qu’il avait envie, sans se soucier du reste. Le mariage n’avait jamais été qu’une cage pour lui, dont il était toujours passé entre les barreaux. Elle aurait voulu autre chose, que ce soit un vrai mariage d’amour, mais elle avait été la seule à l’aimer, depuis le début, et elle en était consciente aujourd’hui. Il lui avait fallu du temps pour s’en rendre compte, pour l’accepter, mais c’était chose faite aujourd’hui.
-Je suis désolé. Je ne voulais pas te faire de la peine... C'est juste que... Te voir malheureuse à cause d'un homme qui ne te mérite pas et qui ne te respecte pas, je ne supporte pas ça. Te voir malheureuse tout court, je ne supporte pas ça. Et je n'arrive pas à comprendre... quand on a une femme aussi merveilleuse que toi, qu'on puisse même envisager de regarder ailleurs.
Dina le regarda, surprise par son discours. Elle ne s’attendait pas du tout cela. Malgré elle, son cœur s’emballa, à la simple idée qu’il émette le fait qu’elle était une femme merveilleuse. Dina était loin, très loin de se voir ainsi, mais de la part de Cael, elle était prête à tout accepter. Elle était d’autant plus surprise que s’il y avait toujours eu une connexion entre eux, quelque chose de fort, rien n’avait jamais vraiment été exprimé. Elle sentit ses joues chauffer légèrement (ce qui ne lui était pas arrivé depuis une éternité) et elle lui sourit, tendrement.
« Tu n’as aucune raison de t’excuser Cael. Tu ne fais qu’énoncer une vérité que j’ai du mal à admettre. Je suis néanmoins désolée, de te causer autant de troubles. Je… Tes mots me touchent énormément, mais je crois… que tu as une image un peu trop embellie de moi. Je n’ai rien de merveilleux. C’est toi qui l’es. »
ael était comme ça, il détestait dire les choses de travers, et blesser autrui. Il ne le faisait jamais intentionnellement, bien sûr, mais le faire sans l'avoir voulu n'était pas un sentiment plus agréable pour autant, encore moins quand il était question de la personne qui comptait le plus à ses yeux. Loin de la voir malheureuse, il ne voulait que son bonheur, et son impuissance à savoir le lui accorder comme il le voudrait le rongeait de l'intérieur. C'était tout sauf ce qu'il avait bien pu vouloir, mais elle ne lui en voulait pas. C'était ce qu'elle lui disait, du moins, et le fé avait la faiblesse de la croire immédiatement, parce que c'était elle et qu'il l'imaginait bien incapable de lui mentir sur quelque sujet que ce soit. Elle était quelqu'un d'honnête, et c'était une des trop nombreuses qualités qui l'avaient fait tomber amoureux d'elle.
Alors il avait beau s'être contenté de dire la vérité, ça ne changeait rien au fait que son attitude n'avait pas du tout été irréprochable, loin de là. Il avait manqué de douceur et de tact, lui qui d'ordinaire en était trop largement capable, voire avait tendance à en abuser. Il ne servait à rien de la mettre face au fait accompli comme il l'avait fait, et même au moment où elle faisait tout pour le rassurer à ce sujet, il continuait de lui en vouloir.
Elle n'avait pas à s'excuser, et il s'en voulait d'autant plus qu'elle s'imagine cela. Du trouble, elle lui en causait, oui, et depuis longtemps, plus qu'elle ne serait sans doute capable de le soupçonner, mais jamais il ne le lui reprocherait. Parce que c'était elle et qu'elle le méritait un milliard de fois. C'était simplement... plus fort que lui. Il aimait cette femme, et s'il devait envisager de se débarrasser de ce sentiment, il suffirait de quelques mots échangés, même les plus anodins pour que ses résolutions n'aient plus la moindre valeur. Il sourit doucement quand elle affirma que c'était lui, qui était quelqu'un de merveilleux. S'il l'était tant, il saurait mieux se comporter auprès d'elle.
-Je ne suis pas certain de l'être. Pas si je continue... Il marqua une légère pause. ... à espérer de toi ce que tu ne pourras jamais m'offrir.
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Dina n’avait aucune envie que Cael s’excuse. Parce qu’elle ne voulait pas qu’il pense avoir dit, ou fait quelque chose de mal. Au contraire, elle appréciait sa franchise, même si elle avait parfois du mal à encaisser, elle avait besoin, de ces petits électrochocs. D’autant qu’elle aimait savoir ce que Cael pensait vraiment, c’était presque un besoin. Il avait toujours été là pour elle, et son avis lui avait toujours été précieux. Cael était un homme mature, qui avait un regard souvent aiguisé sur une situation, et il l’aidait parfois à y voir plus clair, même si Dina avait tendance à avoir beaucoup de mal à enlever ses œillères. Mais il était plus simple pour elle de dire qu’elle méritait cette situation, plutôt que d’accuser Baptiste de tous les torts possibles et imaginables.
En tout cas, elle n’en voulait absolument pas à Cael. Même s’il l’avait un peu… bousculée, c’était sans doute pour le mieux. Au fond, ses proches devaient en avoir marre. Que ce soit lui, ou Iris, qu’elle continue de se flageller, et de la voir aussi inactive, avec tout ce qu’ils pouvaient lui dire. Mais ce n’était pas facile pour elle, elle n’arrivait pas à prendre de décision. Elle se sentait tiraillée de tous les côtés, et elle avait l’impression de perdre pied. Elle ne contrôlait plus rien à ce jour. Que ce soit sa vie, son mariage, et même ses pouvoirs… rien n’allait, et elle en avait assez de cette situation.
-Je ne suis pas certain de l'être. Pas si je continue... à espérer de toi ce que tu ne pourras jamais m'offrir.
Dina l’observa quelques instants. Evidemment, elle était loin d’être insensible à ce qu’il lui disait. C’était même tout le contraire, elle sentait son cœur battre un peu plus fort. Elle se doutait bien que Cael n’était pas indifférent, c’était quelque chose qu’elle ressentait, mais ils ne s’étaient jamais rien dit clairement. Evidemment, Dina n’aurait jamais osé elle restait mariée, et Cael était un homme respectueux. Mine de rien, la jeune femme ne pouvait s’empêcher de repenser à ce que Iris lui avait dit, quand elle lui avait parlé de Cael. Elle ne reviendrait pas sur le fait qu’elle ne deviendrait jamais une femme adultère, mais elle ne pouvait pas nier, qu’une vie avec Cael, en toute légalité et liberté d’esprit, la faisait de plus en plus rêver.
ael ne pensait pas être un bon menteur. Une part de lui songeait que depuis un bon moment, déjà, Dina avait deviné la nature de ses sentiments pour elle. Pourquoi n'avait-elle pas mis de distance entre eux pour autant ? Le fé ne saurait guère le dire. Bien sûr, il avait envie de penser qu'il y avait peut-être de la réciprocité dans ses sentiments à elle (ce qui ne changerait pas grand-chose à leur situation pour autant, cela dit... ce serait sans doute même pire), mais il se pouvait aussi qu'elle apprécie juste sa présence à titre amical... Ou bien qu'elle ne veuille pas le brusquer, parce qu'elle était à ce point douce et prévenante. En tous les cas, elle attendait qu'il mette des mots sur ce qu'il ressentait, et même si c'était tout sauf simple, il pouvait bien reconnaître qu'elle le méritait, qu'il le lui devait même.
Il ne savait pas ce que des aveux plus explicites changeraient à leur situation... il avait peur que la conséquence en soi un éloignement qui serait peut-être pour le mieux mais le ferait néanmoins souffrir. Difficile à dire. Dans tous les cas, il n'avait d'autre choix que de faire avec. Cela faisait un moment qu'il se le disait, qu'il se le répétait, ça ne pouvait pas durer comme ça. Dina méritait de l'honnêteté et de la transparence, et c'était ce qu'il allait lui donner.
-Eh bien... Dans un geste de tendresse qu'il ne s'autorisait jamais en temps normal, tout anodin put-il sembler, il replaça une mèche rebelle de la belle sirène derrière ses oreilles. J'imagine que tu l'as compris, non ? dit-il, en ancrant son regard dans le sien.
C'était même certain. Après tout, Dina était une femme intelligente, encore une qualité, parmi tant d'autres, qui contribuait très largement à l'affection qu'il nourrissait pour elle. Mais il y avait une différence entre sous-entendre et s'exprimer. Et il était temps de passer le pas. C'était nécessaire. Bien sûr, il appréhendait ce que cela signifierait pour leur relation, mais il était temps, malgré tout, de faire preuve de courage, et c'était bel et bien son intention. Raison pour laquelle les mots se décidèrent enfin à être prononcés, dans un souffle, comme une expiration après une inspiration trop longtemps retenue.
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Dina jouait avec le feu, elle en avait conscience. Mais c’était plus fort qu’elle, elle avait besoin de réponses, elle avait besoin de choses concrètes. Si sa conversation avec Iris raisonnait encore dans son esprit, elle se sentait toujours aussi perdue. Elle avait besoin d’entendre certaines choses. C’était peut-être un peu égoïste dans le fond, mais ce n’était pas du tout ce qu’elle voulait dégager. Quoiqu’il en soit, sa question était sincère. Elle se méprenait peut-être. Elle avait la sensation qu’elle plaisait à Cael. Avec la façon dont il la regardait, la façon dont il lui parlait… cela lui semblait évident, mais Cael était un homme doux, et gentil, c’était peut-être juste sa façon d’être, et elle qui s’imaginait des choses. Mais elle peinait à y croire, il y avait toujours eu une connexion entre eux, même si elle l’avait longtemps refusé.
Quoiqu’il en soit, elle avait besoin que les choses soient dites de façon claire. Que ce soit assez explicite pour qu’elle puisse savoir vers quoi se diriger. Elle ne pouvait pas affirmer ce qu’il allait se passer, elle n’en avait aucune idée, et en un sens, cela lui faisait peur. Elle craignait ce que Cael allait lui répondre (s’il acceptait de répondre) mais elle avait néanmoins besoin de l’entendre, et peut-être, que lui aussi avait besoin de le lui dire, même si elle s’avançait peut-être un peu trop.
-Eh bien... J'imagine que tu l'as compris, non ?
Dina sentit ses joues chauffer légèrement, et son cœur faire une petite accélération, lorsqu’il replaça une mèche de ses cheveux derrière son oreille. Cael était si doux, si tendre… dans chacun de ses gestes, dans chacune de ses paroles. C’était un contraste flagrant avec Baptiste, ils étaient tous les deux, deux opposés. Mais elle avait réussi à aimer les deux, même si aujourd’hui, son amour pour Baptiste étouffait, tandis que celui pour Cael prenait de plus en plus de place, et sonnait comme une évidence.
-Je t'aime, Dina.
Cette fois-ci, son cœur s’emballa pour de bon. Une nuée de papillons s’envola au creux de son ventre, et elle ne put retenir un sourire. Oui, elle s’en doutait, mais ce n’était pas du tout la même chose de l’entendre. Et c’était à cet instant qu’elle se rendit compte que Baptiste ne lui avait jamais dit ces mots. Il avait toujours esquivé, répondu que des « moi aussi » quand elle le lui avait dit. Elle observa Cael un instant puis doucement, elle caressa sa joue avec tendresse.
« Je t’aime aussi, Cael. Et… je suis désolée d’avoir mis si longtemps à me l’avouer. Je suis désolée de t’avoir mis dans une situation qui te fait probablement souffrir. Mais je t’aime, bien plus que je n’aime Baptiste. »
e que ressentait Cael en cet instant était... inexplicable, en réalité. Une part de lui était soulagée, vraiment soulagée d'être parvenu à ouvrir son coeur à Dina. Que ses sentiments soient réciproques ou non, au moins s'était-il ouvert à elle, et il préférait se montrer totalement honnête à son adresse... Il n'éprouverait plus cette culpabilité qui le tiraillait depuis trop longtemps, à ne pas se sentir légitime à offrir à la belle sirène une amitié qui n'était pas... totalement sincère, puisque biaisée par des sentiments plus profond. Oui, il se sentait soulagé, mais un peu anxieux, aussi, car le fé avait peur de ce à quoi allait ressembler leur relation à présent. Dina était douce, la femme la plus adorable du monde, elle se montrerait sans doute agréable et compréhensive... mais leur relation ne serait plus jamais la même, et il avait peur de perdre une complicité à laquelle il tenait tant.
Pourtant, sa réaction dépassa toutes ses attentes, et de très loin. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle prononce en retour ces mots qu'il aimait tant entendre, qu'elle caresse ainsi sa joue du bout des doigts. Bien sûr, il avait déjà espéré, rêvé même, qu'elle répondrait à sa déclaration alors hypothétique par une réponse similaire, mais il n'avait pas pensé que c'était possible. Parce que Dina aimait son mari, même si ce dernier ne méritait pas cet amour. Parce que rien n'était possible entre eux. Mais elle l'aimait aussi, et ces mots, qu'il avait certes déjà entendus par le passé, mais jamais de cette manière, lui réchauffaient le coeur d'une façon indescriptible. Il ne pensait pas être capable de se sentir plus heureux qu'en cet instant. Le pouvoir qu'elle avait sur lui, indescriptible, était au-delà de tout.
-Comment est-ce que tu pourrais me faire souffrir ? dit-il avec un doux sourire. Je ne suis heureux que si tu l'es, Dina. C'est te savoir malheureuse qui me fait du mal. La savoir malheureuse avec un homme qu'elle n'aimait pas, ou qu'elle aimait moins que lui en tout cas (et il devait bien reconnaître que ces mots lui faisaient du bien), c'était quelque chose qu'il ne supportait pas. Avec douceur, bien que légèrement hésitant, il se rapprocha d'elle et fit ce qu'il rêvait de faire depuis beaucoup trop longtemps sans jamais oser. Il rapprocha ses lèvres des siennes et l'embrassa. Là, maintenant..., dit-il une fois ses lèvres détachées des siennes, je suis l'homme le plus heureux du monde.
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Dina n’aurait jamais pensé que cela aurait été si… libérateur de confier ses sentiments à Cael. Quand elle en avait parlé à Iris, elle n’avait ressenti que de la culpabilité, mais là… elle se sentait plus légère, plus libre. Le fait que Cael ait commencé y était peut-être pour quelque chose, mais même au-delà de ça, il avait toujours eu un effet apaisant sur elle. Près de lui, elle se sentait protégée, rassurée, elle se sentait bien. Evidemment, la culpabilité n’avait pas disparu, Dina la ressentait. Elle avait l’impression de trahir Baptiste, de trahir ses vœux de mariage. Elle avait toujours tenu ce qu’elle ressentait secret, elle l’avait longtemps ignoré, elle avait tenté de les faire taire, mais c’était trop, elle ne pouvait plus s’y résoudre, pas quand Cael la regardait comme ça, et lui disait qu’il l’aimait.
Mais même si ce moment de douceur avait un effet bénéfique et libérateur, elle se trouvait tout de même injuste. Injuste vis-à-vis de Cael. Parce que oui, elle l’aimait, et il l’aimait, mais elle était mariée à un autre homme. Elle ne savait pas depuis combien de temps il nourrissait ces sentiments pour elle, ou plutôt si, elle en avait une idée, et lui-même l’avait aiguillée dans ce sens, et cela lui faisait de la peine. Elle l’avait fait souffrir, involontairement. Il était amoureux d’elle alors qu’elle lui était inaccessible, ce n’était pas une situation simple à gérer. Elle savait bien, qu’elle n’y était pour rien, mais elle ne pouvait tout de même s’empêcher de ressentir de la culpabilité.
-Comment est-ce que tu pourrais me faire souffrir ? Je ne suis heureux que si tu l'es, Dina. C'est te savoir malheureuse qui me fait du mal.
Dina l’observa avec douceur et tendresse. Est-ce que les choses pouvaient être aussi simples ? Qu’il soit heureux quand elle l’était, et inversement… elle n’en savait rien. Mais… elle ne pouvait pas remettre sa parole en doute, elle savait à quel point il était un homme honnête. Elle n’eut cependant pas le temps de répondre quoique ce soit, puisqu’il s’approcha et l’embrassa. Elle fut légèrement surprise par ce geste, et elle savait que ce n’était pas correct, mais elle fut cependant incapable de le repousser. Le baiser était simple et pourtant… il exprimait tellement de choses. Jamais elle n’avait ressenti tout cela, pas même au début de sa relation avec Baptiste.
-Là, maintenant..., je suis l'homme le plus heureux du monde.
Dina resta silencieuse durant quelques instants, ayant besoin de se remettre de ses émotions. Elle n’aurait jamais pensé qu’une telle chose se produirait, et pourtant… cela faisait si longtemps qu’elle ne s’était pas sentie si bien… Elle se sentait comme à sa place, quand elle était dans ses bras, et n’avait aucune envie de s’éloigner de lui. C’était comme si le temps s’était arrêté, comme s’ils étaient prisonniers dans une bulle, et que le monde extérieur n’existait plus. Elle n’avait aucune envie de retourner à la réalité. Les mots d’Iris lui revinrent en mémoire, sur le fait qu’elle avait le droit d’être heureuse, et que Cael pouvait être celui qu’il lui fallait. Peut-être qu’elle avait raison, probablement, mais Dina restait avec tous ses doutes, et ses incertitudes. Ainsi que sa peur d’afficher l’échec cuisant de son mariage, ses sentiments restant pour Baptiste. Tout se mélangeait… Pourtant, elle plongea son regard dans celui de Cael.
« Cael je… si… si je quittais Baptiste, est-ce que… tu voudrais de moi ? »
es choses pouvaient s'arrêter là, elles s'arrêteraient sans doute là, Cael en avait bien conscience. Les sentiments, c'était beau, c'était fort, c'était agréable, mais si nos vies n'étaient guidées que par nos sentiments, cela se saurait. Mais il y avait également la raison, cette raison qui pouvait vous préserver de la souffrance et du chaos. Cette raison qui pouvait vous tenir à l'écart du bonheur, aussi. Oui, Cael savait que ce n'était pas parce que Dina lui avait avoué ses sentiments et qu'il l'avait embrassé que tout allait changer, que du jour au lendemain, elle allait pouvoir être non plus cette amie qu'il aimait trop sans pouvoir être avec elle, mais la femme qui partageait sa vie.
Elle était mariée, c'est ainsi, et après tant d'années d'union, même avec un monstre d'infidélité, elle était parfaitement en droit de ne pas vouloir tout envoyer balader pour une idylle belle en théorie, mais qui entraînait avec elle son lot de questionnements et d'incertitudes. On ne sait jamais comment une relation naissante (enfin, naissante dans leur cas n'était peut-être pas le terme exact, mais passons) va évoluer. Baptiste et Dina ne se doutaient certainement pas que leur histoire évoluerait ainsi, par exemple. Qui sait ce qu'il adviendrait, qu'importe la puissance de leurs sentiments ?
Alors oui, même si Cael en mourrait d'envie, il ne reprocherait certainement pas à Dina de ne pas vouloir aller plus loin. Elle savait ce qu'elle perdait, elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'elle gagnait. Et pourtant, pourtant... elle le regarda dans le blanc des yeux et lui posa cette question qu'il avait toujours brûlé d'entendre sans pourtant même le rêver. Il sentit son coeur s'emballer en entendant cette question si simple, si belle... Et presque absurde tant la réponse était évidente à Cael... Comme s'il pouvait répondre non ! Comme s'il pouvait rejeter Dina, elle qui était la seule femme au monde pour qui son coeur ait jamais battu à ce point. Non, bien sûr que c'était impossible. Et oui, bien sûr, qu'il voudrait d'elle. Maintenant comme hier et comme demain. Elle était, avec Zoile, ce qu'il avait de plus précieux au monde. Il l'aimait si profondément qu'il se sentirait capable de tout lui sacrifier. Et savoir qu'elle serait capable de lui sacrifier des années de mariage, c'était... Oui, c'était beau.
-Bien sûr, répondit aussitôt Cael avec un immense sourire. Je voudrais toujours de toi. Je ne veux que de toi.
But I must explain to you how all this mistaken idea of denouncing pleasure and praising pain was born and I will give you a complete account of the system, and expound the actual teachings of the great explorer of the truth, the master-builder of human happiness. No one rejects, dislikes, or avoids pleasure itself, because it is pleasure, but because those who do not know how to pursue pleasure rationally encounter consequences that are extremely painful.
Dina n’était absolument pas sûre de ce qu’elle était en train de faire, d’ailleurs, elle se sentait toujours aussi perdue. Même si elle avait posé la question à Cael, ce n’était pas pour autant qu’elle comptait allait trouver Baptiste tout de suite pour lui dire qu’elle partait. Elle ne savait toujours pas si elle était capable de quitter son mari, elle ne savait pas non plus si elle en avait vraiment envie. Même s’il est vrai qu’elle n’avait jamais eu autant envie d’être avec Cael qu’en ce moment-même. Il était si doux, si tendre… elle n’arrivait plus à résister. Le contraste était immense avec Baptiste, alors elle ne pouvait qu’y être sensible, et réceptive.
Ce n’est pas pour autant qu’elle considérait Cael comme une échappatoire, ou une compensation. Elle avait de vrais sentiments pour lui, qui ne dataient pas d’hier. Elle y était toujours restée sourde, parce qu’elle était mariée, et qu’elle ne pouvait pas se permettre d’avoir ce genre de pensées, ce genre de comportement. C’était mal, et c’était de la trahison. Quand bien même elle n’avait jamais eu un comportement déplacé, ou équivoque avec Cael (avant aujourd’hui), l’aimer avait déjà été une forme d’adultère pour elle. Elle s’était toujours un peu punie pour cela, tout comme elle s’était toujours sentie coupable.
Mais le fait que la situation avec Baptiste ne changeait pas, le fait qu’il continuait d’avoir autant d’aventures, et aussi peu de respect et d’attention pour elle, couplé à la discussion qu’elle avait eu avec Iris changeant sa façon de voir la situation. Elle avait le droit d’être heureuse, c’était peut-être vrai. Elle devrait peut-être saisir sa chance. Elle ne pouvait pas espérer de Cael qu’il l’attende indéfiniment, ce ne serait pas juste pour lui. Il n’était pas son objet, il avait le droit de vouloir faire sa vie avec une femme qui était décidée. Mais Dina n’avait aucune envie de le perdre, alors elle devrait peut-être juste… tenter sa chance. Arrêter de se torturer l’esprit et accepter l’évidence. Quitter Baptiste lui demanderait un effort incommensurable, mais là tout de suite, pour Cael, elle s’en sentait capable.
-Bien sûr. Je voudrais toujours de toi. Je ne veux que de toi.
Dina afficha un sourire qu’elle ne put contrôler. Jamais personne ne lui avait parlé comme ça. D’autant que la sirène sentait qu’il était sincère. Cael avait toujours été un homme honnête. Elle ne savait pas de quoi la vie serait faite, si jamais elle se mettait en ménage avec le fé, elle n’avait aucune idée de si leur relation resterait aussi pure qu’elle l’était en cet instant. Les choses se dégraderaient peut-être, mais Dina estimait qu’elle vivait déjà le pire (encore que Baptiste aurait pu être violent en plus du reste), et elle savait que Cael ne serait jamais comme lui. Il n’était pas lui. Elle posa à nouveau doucement ses lèvres sur les siennes, voulant à nouveau goûter à ses baisers.
« Merci, je crois que… c’est tout ce que j’avais besoin d’entendre pour avoir la force, et le courage de faire ce qu’il faut. Pour être libre. »
e sourire qu'affichait Dina en cet instant valait tout l'or du monde pour le fé. De manière général, un seul sourire de sa part faisait fondre son coeur, l'idée de la voir heureuse le rendait lui-même heureuse. Mais qu'elle puisse l'être à l'idée de quitter son mari pour vivre avec lui, c'était... d'accord, c'était peut-être injuste pour Baptiste, et jamais il ne s'était vu en briseur du ménage, mais il avait bien du mal à se sentir désolé pour cet homme infidèle qui avait trop souvent fait souffrir la femme la plus exceptionnelle qui soit dans toute notre terre. Il ne la méritait pas.
Est-ce que lui la méritait ? peut-être pas non plus, il n'était pas convaincu qu'aucun homme soit à sa hauteur, mais en tout cas, si elle lui en donnait l'occasion, il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour faire d'elle la femme la plus heureuse au monde. Rien n'était trop beau pour elle. Et rien n'était plus beau pour lui que cette situation, une situation à laquelle il ne s'était vraiment pas attendu, mais qui n'en était que plus belle en réalité.
Elle l'embrassa une nouvelle fois, et il fut convaincu de ne pas rêver. Tout ça, c'était bien réel. Dina l'aimait, Dina était prête à changer de vie pour lui, Dina l'embrassait... c'était si beau qu'il craignait à tout instant que quelque chose dégénère. Il avait envie d'emprisonner ce moment dans le temps tant il le trouvait parfait. Il n'avait pas souvenir d'avoir un jour été plus heureux. Sa présence, son baiser, son affection... elle lui donnait des ailes, ni plus ni moins. Le fé caressa doucement la joue de Dina et lui rendit son baiser avec une tendresse infinie.
-Prends tout le temps dont tu as besoin, j'attendrais que tu te sentes prête. Tu peux être sûre que je serais là quand tu auras décidé de partir, prêt à t'accueillir. Il la serra contre elle. Je crois que je n'ai jamais été plus heureux.
Non, ce n'était pas quelque chose qu'il croyait, c'était une chose qu'il savait. Dina était un cadeau, trop merveilleux pour être vrai, et toute cette situation était un rêve éveillé, rien d'autre. Alors oui, il ne voulait pas la brusquer, il tenait à lui faire comprendre que rien ne pressait. Mais quoi qu'il en soit, il serait là, présent à ses côtés.
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