De génération en génération, les hommes s'affaiblissent irrémédiablement. (Andrew)

De génération en génération, les hommes s'affaiblissent irrémédiablement.

Après l’échec cuisant de leur dernière rencontre avec Aaron, ce dernier ne perdait pas du tout l’espoir de refroidir – si on pouvait le refroidir plus qu’il ne l’était déjà – Hélio, pour lui faire payer ce qu’il avait fait à sa petite amie. Il n’y avait aucune raison qu’il perde espoir, c’était quand même le rôle des chasseurs d’empêcher les buveurs de sang (et les créatures en général) de faire du mal aux autres, mais en prime le jeune homme prenait tout cela pour une affaire personnelle. Il n’en avait rien à faire des motivations de Andrew, la seule chose qui comptait c’était le fait qu’ils puissent le faire à deux. Aaron appréciait de pouvoir faire de nouveau équipe avec son frère, même si on ne pouvait pas dire qu’ils étaient au top de leur forme pour le coup. Du moins, la dernière fois qu’ils s’étaient retrouvés confronté à Hélio, ils n’avaient pas géré du tout. Mais ce n’était que partie remise, ça ne pouvait qu’être partie remise, le jeune homme n’envisageait pas une seule seconde de ne pas l’arrêter de toute façon. Après tout, c’était pour le bien du village quand même… même si c’était surtout pour son bien.

Aaron n’avait que ça à l’esprit en ce moment. Bon, pas quand il se trouvait en compagnie de Eponine (quand ils étaient chez les Hellsing donc), mais en même temp il ne pouvait pas nier que le buveur de sang ne pouvait quand même pas s’empêcher de penser à ce vampire et au fait qu’il s’en était pris à a petite quand même, qu’il devait à tout pris le faire disparaitre de sa vie. Pour que Eponine ne risque plus rien. Une fois que le vampire sera mort donc – parce qu’il était évident qu’il allait être mort tout simplement, il n’y avait aucune autre issue possible – Aaron aurait le sentiment que sa petite amie sera plus en sécurité, même si ça n’enlèvera pas de toute façon les dangers en général dans le village par toutes les autres créatures.

Bref, il ne pensait qu’à ça, encore et encore et forcément le jeune homme cherchait des informations pour pouvoir s’en prendre à cet Hélio, trouver un point faible, le piéger ou quoi que ce soit d’autre. D’ailleurs, ce fut en cherchant des informations qu’il en trouva… il savait exactement où il se trouvait. Bon, c’était un peu par hasard, il ne pouvait pas nier, il l’avait vu entrer dans la taverne du village. Cet enfoiré osait se promener comme cela, parmi les humains, en profitant sans doute du fait que la nuit venait à peine de tomber. Aaron avait hésité à entrer à son tour dans le but de pouvoir s’en prendre à lui, mais le jeune homme savait qu’il devait quand même se montrer prudent et un peu discret aussi (ce n’était pas le moment de sortir une arme dans la taverne). Alors il décida surtout de se rendre chez Andrew, dans le but d’aller le chercher. Il ne le faisait pas normalement, pour protéger son frère et la copine de ce dernier (ouais… il était joie). Mais là, il ne voyait pas d’autre solution. Donc il arriva devant chez lui, après avoir veillé quand même à ce que aucun Hellsing ne l’ait vu et frappa vivement à la porte.

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D

evenir père, ça changeait tout, ça vous changeait en profondeur. Andrew ne s'était pas imaginé que ça ne ferait aucune différence pour lui, bien évidemment, mais il n'avait tout de même pas cru qu'il se sentirait si différent. Pourtant, il aurait dû s'en douter. Tomber amoureux de Penny avait déjà eu d'immenses conséquences sur lui, et tenir Dorothy dans ses bras, c'était exactement pareil... Il se sentait accompli, comblé. La présence de sa fille emplissait une part de son coeur qui semblait être née en même temps que sa petite. Il n'avait sans doute vécu qu'à moitié, jusqu'alors, avant de pouvoir être qualifié de papa. Les menaces avaient beau être encore trop nombreuses, entre Hélio et les Hellsing, elles lui paraissaient dorénavant insignifiantes, il était plus focalisé sur son bonheur tout neuf que sur ses inquiétudes, et c'était certainement un tort, parce qu'il en oubliait quelque chose de fondamental : le minimum de prudence requise. D'ordinaire, quand on venait frapper à sa porte, il prenait grand soin de vérifier qui se trouvait de l'autre côté, et il était tendu, inquiet de voir apparaître une silhouette certes familière mais également menaçante... Cette fois, il ne prit pas cette peine. Par trop convaincu que la personne qui venait de frapper devait être Léo, ou à la limite Déa, il avait commis une véritable erreur, qui lui coûterait cher. En effet, pour calmer les pleurs de Dorothy, il la berçait entre ses bras et la baladait dans toute la maison depuis déjà un bon quart d'heure. Elle commençait à somnoler contre lui, et il n'osait pas la remettre dans son berceau de crainte qu'elle ne se réveille. Alors, il ouvrit la porte avec sa fille dans ses bras. Et le regretta aussitôt en découvrant qui se trouvait de l'autre côté.

-Aaron ? dit-il, pris sur le fait, et par conséquent mal à l'aise. Qu'est-ce que tu fais ici ?

D'accord, d'accord, il n'était pas fier de ne pas avoir parlé de sa future paternité à son frère. Puisque Aaron avait décidé de garder son secret, ça aurait sans doute été la moindre des choses. Mais déjà, le jeune homme avait le sentiment que la simple évocation de Penny pouvait vraiment provoquer une véritable guerre entre eux, il ne s'était pas senti capable de lui apprendre cette nouvelle, qu'il ne lui pardonnerait peut-être jamais. Mais bon, il était trop tard. Il n'avait pas du tout voulu qu'il l'apprenne si... abruptement... mais il fallait bien que ça arrive un jour ou l'autre, alors il allait sans doute falloir qu'il se fasse une raison, tout simplement. Il n'avait pas le choix maintenant que d'assumer la situation, même si c'était difficile et que, forcément, il sentait bien qu'il allait s'en manger plein la figure. A juste titre.

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Il savait où vivait son frère, c’était parce qu’il l’avait espionné qu’il savait où il vivait et avec qui il vivait (ce que son père aurait dû faire d’ailleurs, mais parc chance il ne l’avait pas fait), mais ce n’était pas pour autant qu’il venait le voir directement chez lui. En même temps, le jeune homme savait que ça serait vraiment risqué. Il avait accepté de garder le secret de son aîné, même s’il n’acceptait quand même toujours pas sa relation avec cette créature, donc il n’avait pas envie de le mettre en danger. Mais là, tout de suite, il n’avait pas pu s’en empêcher, il devait aller le voir pour qu’ils repartent ensemble à la chasse au vampire. Sans se rendre compte qu’il était en train de faire la pire erreur de sa vie, que tout allait sans doute changer à partir de maintenant.

Il était prêt à tomber sur Penny, il s’était préparé mentalement à ce que ça soit elle qui ouvre la porte, au cas où. Il voulait prendre le risque. Au pire, il lui lancerait un mot ou deux, voir aucun même ce n’était pas grave, avant de parler directement avec son frère. Au pire, ça ne serait pas très grave, parce qu’il avait quand même déjà eu à faire avec elle. Il pouvait très bien l’ignorer, ça lui conviendrait très bien. Il se préparait à ça, mais il était loin de se douter de la réalité. Que c’était bien Andrew qui allait lui ouvrir la porte, sauf qu’il ne serait pas seul. Quand Aaron posa son regard sur Andrew, qui venait donc d’ouvrir la porte… son regard se porta évidemment sur la chose (oui non parce que là, c’était une chose ce n’était pas possible) qui se nichait dans les bras de son frère aîné. Andrew était surpris, visiblement, mais Aaron l’était d’autant plus.

« C’est quoi ça ? »

Demanda-t-il durement, ne parvenant pas à prendre sur lui. Il savait évidemment ce que c’était, c’était un bébé. Et il ne fallait pas être idiot pour faire un peu le lien. Si Andrew avait un gosse dans les bras, alors ça signifiait que c’était son gosse… surtout qu’il était chez lui quand même. Et il n’y avait donc aucune raison qu’il se retrouve avec le gosse de quelqu’un d’autre dans ses bras… bref c’était le sien. Et c’était un peu comme un coup de massue sur le crâne de Aaron. En y pensant, parce que là son esprit tournait à mille à l’heure, il comprenait ce qui était en train de se passer, le désir de Andrew d’aller vivre dans un autre endroit avec Penny. Il avait cru que c’était juste le fait d’être avec sa petite amie, comme lui avait eu envie sans trop comprendre de passer tout son temps avec Eponine au point qu’elle se soit maintenant installé chez les Hellsing pour qu’il concilie sa relation avec son rôle de chasseur. Mais en fait… il se rendait compte que c’était parce que… parce qu’il y avait un gosse.

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A

ndrew ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même pour la panade dans laquelle il venait tout juste de se mettre. C'était une chose, hein, l'euphorie du jeune papa, mais ça ne devait pas lui faire perdre tout sens commun non plus. de toute évidence, il s'était complètement laissé dépasser par la situation, et tout était devenu hors de contrôle. Le jeune homme n'aurait jamais dû ouvrir la porte de chez lui avec Dorothy entre ses bras. Déjà, c'était assez catastrophique qu'il s'agisse de son frère, mais ça aurait très bien pu être William, de l'autre côté de la porte. Enfin, c'était trop tard. Et au fond, il n'aurait pas pu le cacher éternellement à Aaron. Comme ça, au moins, c'était fait... il fallait juste espérer que cette situation ne mettrait pas le feu aux poudres et ne convaincrait pas le jeune homme d'aller prévenir leur père. Il voulait lui faire confiance, et puisqu'ils étaient toujours en contact, il ne se voyait pas lui cacher toujours qu'il était devenu père. Ceci dit, il aurait dit le faire plus tôt, parce que la crise allait vraiment être très difficile à juguler, en l'état. Désarmé, sa fille entre ses bras, il faisait face à l'incompréhension de son frère. Une incompréhension relative, ceci dit. Car Aaron n'était pas bête. Il ne s'attendait sans doute pas à voir un bébé dans les bras de son aîné, mais il avait très bien dû comprendre que cet enfant était le sien. Raison pour laquelle, il le considérait avec tant de mépris, pour ne pas dire de condescendance, une réelle condescendance. Et qu'Andrew pouvait malheureusement comprendre.

-Elle, le corrigea Andrew, parce qu'il était hors de question qu'il laisse qui que ce soit considérer sa fille comme une chose, même son frère en proie à la déception et à la colère. C'est ta nièce, Dorothy...

Deux informations qui avaient chacune à leur manière de fortes chances de faire réagir Aaron et pas dans le meilleur sens du terme. Apprendre que Andrew allait devenir le père d'une fée, ça aurait déjà était trop pour Aaron, mais en plus, il découvrait que son frère lui avait caché la grossesse de sa compagne. Et par-dessus le marché, le jeune homme apprenait que l'enfant portait le nom de leur mère, un nom qui avait son importance, aussi bien pour l'un que pour l'autre... et que Aaron n'apprécierait clairement pas de voir porté par une petite fée. Bref, aucune chance qu'il réagisse bien... mais en même temps, il n'était plus temps de lui délivrer ces informations au compte-gouttes, il était trop tard pour cela.

-Entre, s'il te plaît.

Ils ne pouvaient pas discuter de tout ça sur le palier. Ils pourraient attirer l'attention, et là, ce serait définitivement dramatique.

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Aaron serra des dents en entendant son frère le corriger sur la manière dont il avait traité la chose dans ses bras. Ce « Elle » eut le don de l’agacer, mais en soit ce n’était rien comparé à tout le reste. Parce que là, le jeune homme comprenait quand même que son aîné lui avait caché la grossesse de sa fée, alors qu’il faisait quand même énormément d’effort pour lui, alors qu’il le protégeait. Le chasseur mettait quand même de côté toutes ses convictions pour son frère aîné, pour le protéger. Alors qu’il pourrait très bien remonter dans l’estime de son père en annonçant à ce dernier que son premier fils avait perdu la raison et qu’il ne valait plus la peine… mais jamais il n’aurait fait ça. Et à côté, Andrew lui mentait sur toute la ligne. Bon, Aaron savait qu’il fréquentait une fée, mais c’était parce qu’il l’avait découvert seul. Cette fois-ci, c’était encore une fois la même chose, il découvrait que son frère avait un enfant – une fille… une petite fée en plus, forcément, Aaron connaissait la théorie – parce qu’il tombait sur elle. Mais ce n’était définitivement pas le pire à venir.

« Ta nièce, Dorothy… » eurent le don de serrer énormément le cœur de Aaron. Pas parce que Andrew affirmait qu’il avait une nièce, ça il l’avait compris tout seul. Ce n’était pas ce détail qui lui fit autant de mal, c’était le prénom. Le prénom e leur mère, celle que le jeune homme n’avait jamais pu connaître parce qu’elle était partie en même temps qu’elle lui donnait la vie… celle qu’il regrettait plus que tout de ne pas avoir connu donc. Et son frère avait…

Aaron ne dit rien sur le coup, se contentant simplement de lancer un regard noir à son frère, avant de passer le pas de sa porte quand il lui demanda d’entrer. Il était évident qu’ils ne pouvaient pas avoir ce genre de conversation sur le pas de la porte de la maison de Andrew, même si en un sens au vu de la situation Aaron se disait qu’il aimerait bien faire payer son aîné. Mais non, alors il entra. Il fit quelques pas dans la maison, regardant à peine ce qu’il y avait autour de lui, alors qu’il entrait quand même pour la première fois dans cette maison. Mais ça ne l’intéressait pas pour le coup.

« Dorothy ? » Demanda-t-il avant de tourner son regard noir vers son frère. « Tu as osé donner le nom de notre mère, une chasseuse à cette… » Le jeune homme s’arrêta dans sa phrase, se contentant du mieux qu’il pouvait parce qu’il était évident que Andrew n’apprécierait pas d’entendre la fin. Mais en même temps, ça ne lui ferait qu’une bonne leçon, et il avait envie de le faire souffrir en cet instant précis. Mais non, il ne dit rien de plus. Du moins à ce sujet. « Comment tu as pu me cacher ça ? » La situation en elle-même, ou la fée… ça ne changeait rien à ses yeux. « Je croyais que tu me faisais confiance. »

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L

e jeune homme se doutait bien que la nouvelle allait profondément déplaire à son frère, et elle avait toutes les raisons du monde de lui déplaire, en effet. Elle n'avait clairement pas été à la hauteur des efforts que son cadet faisait pour lui. Mais le fait est qu'il avait eu peur de sa réaction. Et puisque celle-ci ne se fit pas attendre, il dut bien observer qu'elle n'était pas bien différente de ce qu'il avait présumé. Au moins, le jeune homme avait eu la décence de bien vouloir pénétrer à l'intérieur avant de manifester la moindre réaction. Andrew avait craint qu'il n'ait pas tant de tact. Quelque part, c'était rassurant, ça voulait dire qu'il semblait tout de même prêt à tenir son engagement en ne disant rien à leur père en dépit de la nouvelle qu'il venait d'apprendre. Si William devait découvrir qu'il était grand-père... ce serait pire que tout. Même si il ne fallait pas se leurrer, est-ce qu'il pourrait vraiment cacher cet enfant toute sa vie ? Non, bien sûr... Mais chaque chose en son temps, c'était déjà douloureux de supporter le courroux du frère, celui du père pouvait bien attendre. Car, sans l'ombre d'une surprise, le jeune homme ne réagit effectivement pas très bien.

Notamment au fait qu'il ait appelé sa fille Dorothy. Le nom de leur mère. Logique... Lui-même n'avait pas été sûr de son idée quand il l'avait suggérée à Penny, mais à ce jour, il n'en changerait sous aucun prétexte. Il était sûr de lui, et sa fille s'appelait Dorothy, un point c'est tout. Et Andrew aurait voulu que son cadet soit attendri par sa nièce et non pas... révulsé. La manière qu'il eut de parler d'elle... D'office, Andrew sentit tous ses poils se hérisser. Heureusement qu'il ne finit pas sa phrase. Andrew n'aurait pas répondu de ses actes si le jeune homme avait été plus loin dans ses propos et manqué de plus de respect à sa progéniture. Au lieu de cela, il se concentra sur un autre reproche. Le plus légitime entre tous aux yeux d'Andrew. Il n'était vraiment pas fier d'avoir menti dans de telles proportions à son frère alors que ce dernier se donnait tant de mal à protéger son secret en dépit de la situation délicate où cela le mettait.

-J'ai confiance en toi, répondit Andrew, même si clairement, il avait une manière bien étrange de le lui montrer. Mais j'avais pas envie de connaître ta réaction. Il poussa un soupir. Je sais que tu n'accepteras jamais Penny, et je comprends... Mais ta nièce... je voudrais que tu arrives à la considérer comme telle, et je sais que c'est impossible.

Raison pour laquelle Léo était le parrain de Dorothy et non Aaron, qui aurait été son choix premier en d'autres circonstances.

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Aaron devait vraiment se contenir pour ne pas seulement exploser en cet instant précis, alors qu’il découvrait que son frère était père et qu’il avait donc une nièce... qu’il avait une fée en tant que nièce. Qu’il fricote avec une fée c’était déjà horrible, mais là, il avait quand même directement mêlé leur famille à cette créature. Cet enfant avait du sang de Hellsing, et en même temps c’était forcément une créature... c’était insensé. Mais en soit, ce n’était peut-être pas le pire. Aaron se sentait blessé quand même, parce qu’il avait quand même accepté de couvrir son aîné en cachant l’existence de Penny et de ne rien dire à leur père. Ainsi, il se rangeait donc du côté de son frère... mais ça ne lui avait pas suffit pour avoir confiance en lui. Quoi que ce dernier dise, Aaron ne pouvait pas s’empêcher de considérer qu’il ne lui faisait vraiment pas confiance. Sans doute à raison d’ailleurs, parce que sa réaction était quand même représentatif de ce qu’il pensait et de ce qu’il ne pouvait pas accepter... mais non, il ne pouvait pas s’empêcher d’être blessé.

Andrew s’expliqua en affirmant qu’il n’avait pas eu envie de connaître la réaction de son frère... et en soit, Aaron savait bien qu’il pouvait le comprendre, mais quand même. Il se sentait définitivement blessé. Il avait conscience qu’effectivement sa réaction n’était sans doute pas celle qu’il devrait avoir, celle que Andrew appréciait... mais en même temps, c’était simplement celle qu’il devait avoir. Il était un chasseur après tout. Même s’il reniait un peu certaine chose pour protéger son frère, même s’il protégeait donc une fée... ça ne voulait pas dire qu’il puisse accepter d’avoir une nièce créature non plus. C’était un supplice d’ailleurs d’entendre son frère prononcer les mots « ta nièce » concernant cet enfant, dans ses bras, qui était donc directement de sa famille, mais qu’il ne pouvait pas accepter.

« Pour ça, il aurait été bien que tu m’en parles avant que je le découvre comme ça ! » Décréta-t-il, même s’il était peut-être un peu de mauvaise foi. Le jeune homme ne se sentait clairement pas prêt à accepter cet créature dans sa famille, que son frère lui en ait parlé ou non avant. « Je pensais que tu ne me mentais plus, mais tu ne fais que ça. C’est quoi la prochaine fois ? »

Il avait découvert l’existence de Penny, et à cette époque déjà... elle devait être enceinte. Et en aucun cas, Andrew n’avait envisagé de lui en parler. Même quand elle s’était occupée de lui quand il était malade, elle devait l’être aussi et... et là, Aaron se demandait si Eponine était au courant ou non.

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A

ndrew avait envie de penser que son frère faisait preuve d'une certaine mauvaise foi quand il osait affirmer que si il avait été tenu au courant de la situation, il aurait pu accepter sa nièce comme telle, sans distinction. Bien sûr, Andrew avait refusé à son cadet la possibilité de le détromper en lui cachant la grossesse de Penny, mais en même temps... Dorothy était une fée en plus d'être sa fille, et Andrew savait très bien ce que ça voulait dire. Sans Penny pour rester à son chevet quand il était malade, Aaron ne serait plus de ce monde, sans Penny pour avoir secouru Eponine au moment propice, sa petite amie non plus ne serait plus de monde. Et pourtant, Andrew le savait, Penny restait, aux yeux du jeune homme, la fée de son frère aîné, et il ne la considèrerait jamais comme sa belle-soeur. Aaron avait fait des efforts pour lui, et cela touchait sincèrement Andrew. Mais en attendant, eh bien... cela faisait que Andrew éprouvait des réticences à l'intégrer totalement à sa famille. C'était plus simple de compartimenter les choses : d'un côté, Andrew pouvait être le frère de Aaron, avec qui il discutait de tout et de rien sans entrer dans aucun détail déplaisant, d'un autre, il pouvait être le conjoint de Penny et le père de sa fille... Tant que tout ceci ne se rencontrait bien, tout allait pour les mieux. Mais il fallait bien que ces mondes périclitent à un moment ou à un autre, et c'était à présent le cas. Et maintenant, Andrew hésitait entre le fait de se défendre et celui de s'excuser. Tout en ayant conscience que ni l'un ni l'autre ne feraient sans doute une grande différence au bout du compte. Aaron était totalement aveuglé par leurs préceptes familiaux. Et il ne pouvait pas vraiment le lui reprocher. Il n'aurait pas été différent s'il n'avait pas rencontré Penny... et même si Ponine était vraiment une jeune femme qu'il appréciait beaucoup et qui allait comme un gant avec Aaron, elle était humaine, elle n'avait pas pu lui faire prendre conscience de ce qu'il avait réalisé lui-même. Alors il lui fallait reconnaître que Aaron ne serait jamais pour Dorothy l'oncle qu'il voudrait qu'il soit pour elle... mais en même temps, il ne lui avait donné aucune chance de l'être... Ils étaient tous deux fautifs au bout du compte.

-Je suis désolée, soupira Andrew. Je te promettrais bien de ne plus me mentir, mais tu ne vas plus me croire, maintenant, pas vrai ?

Et il aurait de bonnes raisons de ne plus le croire. Pourtant, vraiment, intérieurement, Andrew se promettait de ne plus jamais mentir à son frère. Encore faudrait-il que ce dernier accepte encore de passer du temps avec lui sans le dénoncer immédiatement à leur père, et ça ce n'était pas dit.

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Aaron ne savait au fond plus quoi penser de tout cela, de cette situation. Il aurait aimé que son frère ne lui mente pas, c’était évident. Il avait le sentiment que ce dernier le prenait pour un idiot, qu’il ne lui faisait pas confiance alors qu’il avait prouvé qu’il le défendait quand même (après tout, il n’avait parlé de la fée à personne, alors qu’il aurait très bien pu prévenir leur père). Et en même temps, il ne pouvait pas entièrement donner tort à Andrew de se méfier, puisqu’il ne se voyait pas du tout capable d’accepter la fille de son frère. Cette créature ne pouvait pas être sa nièce, qu’il ait été prévenu avant ou non. Et en même temps, Aaron se sentait tellement vexé par le fait que son aîné lui ait caché quelque chose de si important (non parce qu’il s’agissait quand même d’un enfant, un enfant créature, mais un enfant quand même). Par instant, Aaron avait un peu le sentiment d’avoir perdu son frère, qu’ils n’étaient plus les membres d’une même famille. Ce qui était vrai en soit au final, puisque Andrew reniait complètement les valeurs des Hellsing. En soit, ça ne devrait pas toucher Aaron, parce qu’il devrait juste renier son aîné aussi pour ses choix, encore plus maintenant qu’il avait concrètement mélangé le sang de leur famille avec celui d’une créature (jamais dans l’histoire des Hellsing, une chose pareille n’était arrivé...). Andrew était perdu, définitivement, alors au final... ça ne devrait pas le toucher, mais ça le faisait. Parce qu’en revenant vers son frère, en faisant des efforts le concernant, il avait juste eu envie de retrouver leur relation d’avant. Bon, pas complètement celle d’avant, mais celle qu’ils avaient plus ou moins réussi à construire avant que son aîné ne décide de se barrer avec sa fée.

Aaron poussa un soupire quand son frère s’excusa. Bon, il appréciait, en un sens, mais il était bien trop borné pour le montrer. Andrew lui affirma qu’il pourrait lui promettre de ne plus lui mentir, mais il avait raison de croire qu’il ne parviendrait pas à lui faire confiance.

« Si je passais mon temps à te mentir, tu me ferais confiance toi ? »

Aaron se doutait qu’il ne devrait sans doute pas se montrer si dur avec son frère, mais il n’y pouvait définitivement rien. Il se sentait blessé. Il avait vraiment le sentiment que quelque chose s’était brisé entre lui et son frère quand il avait décidé de vivre sa fichue idylle avec sa fée. Et même si le jeune homme avait eu l’espoir que ça puisse marcher de nouveau, s’il avait eu le sentiment de recoller les morceaux avec son aîné, il n’en était plus sûr maintenant. Surtout qu’il y avait cette... chose. Déjà que Aaron n’aimait pas les gosses, mais les gosses créatures en plus, portant le nom de sa mère.

« De toute façon, tu as fais ton choix depuis longtemps. » Il en rajoutait un peu sans doute, dans le genre victime, mais il ne pouvait pas s’empêcher de le faire. Au fond, il avait peut-être envie de culpabiliser son frère.

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A

ndrew fit simplement non de la tête quand son frère lui demanda si lui daignerait le croire encore après tant de mensonges, si les rôles devaient être inversés. Il se rendait bien compte du fait qu'il avait absolument tout gâché. Il avait fait absolument tout son possible pour rétablir un semblant de complicité entre lui et son frère, et à force d'effort, il y était (plus ou moins) parvenu, et voilà qu'en quelques instants (encore que cela allait au-delà de quelques instants, dès le moment où il avait admit qu'il n'aurait pas le courage de parler de sa fille à son frère, il avait tout gâché), il avait réduit tout cela à néant. Et pourtant, c'était loin d'être ce qu'il voulait. Malgré tout cela, et en dépit de ce qu'il pouvait laisser croire, Andrew tenait terriblement à son frère. Il était maladroit dans ses actes, il prenait des décisions qui pouvaient sembler malvenues, mais cela restait son intention malgré tout. Et il continuerait de vouloir aider, soutenir et protéger Aaron quoi qu'il arrive, et in continuerait d'aimer son cadet quoi qu'il advienne. Seulement, à vouloir joindre des sentiments incompatibles, il commençait vraiment à se dire qu'il allait absolument tout perdre et cette pensée lui était insupportable au-delà de ce qui pouvait bien être concevable. Il était vraiment mal à l'aise dans cette situation, et plus encore chagriné par la réaction de son frère. Bien sûr que Aaron avait raison de réagir comme ça, c'était une réaction tout bonnement humaine, et que lui-même n'aurait pas manqué d'avoir de son côté. Mais malgré tout, ça lui faisait un mal immense. Andrew sentit son coeur se serrer quand son frère, avec amertume, lui fit remarquer que dans tous les cas, il avait fait son choix depuis longtemps.

-J'ai rien choisi du tout, soupira-t-il, tout en sachant que débattre sur ce sujet n'aurait pas le moindre intérêt, bien au contraire.

Ce n'était pas comme s'il avait la moindre possibilité réelle de se justifier. Il était fautif, et il le savait. A partir de là, les dés semblaient jetés, et il n'y avait rien de plus à dire. Mais Andrew ne pouvait s'empêcher d'essayer de retenir Aaron, de tenter de réparer ce qui avait été brisé. C'était déjà un miracle que leur relation ne se soit pas totalement brisée quand il avait découvert sa relation avec un fée, il n'avait pas envie que tout ça n'ait finalement abouti à rien. Et en même temps, comment espérer que Aaron lui pardonne ? Il avait d'excellentes raisons - les meilleures raisons du monde - de lui en vouloir.

-Tu es mon frère, et quoi que tu penses, quoi que tu décides, tu le resteras pour moi, rien n'y changera.

Jamais. Comment est-ce qu'il pourrait en être autrement ?

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C’était sans doute bête, mais Aaron ne parvenait pas considérer que son frère n’avait pas fais de choix. Andrew pouvait lui répéter encore et toujours qu’il était tombé amoureux de sa fée sans pour autant le désirait, Aaron n’avait pas envie de croire que c’était réellement le cas. Alors qu’il pouvait très bien le comprendre, parce qu’il n’avait pas forcément cherché à tomber amoureux de Eponine. Il ne regrettait en aucun cas ses sentiments pour sa petite amie, et ça devrait clairement l’aider à se dire que Andrew n’avait pas fais de choix. Mais en même temps, il n’y pouvait rien, il avait le sentiment que son frère gâchait tout simplement parce qu’il était tombé amoureux d’une créature. Et maintenant, en plus il lui avait fait un enfant…

Andrew précisa qu’il était son frère, et que rien n’allait changer quoi qu’il décide. Aaron avait envie de se dire que c’était vrai en effet, mais en même temps… il ne pouvait pas faire comme si de rien n’était. Il était là, devant son frère, qui portait son enfant dans ses bras, une petite fée. Il n’avait aucune envie de le perdre, il faisait des efforts quand même. Il n’avait pas coupé les ponts alors qu’il savait qu’il fréquentait une fée, il avait passé l’éponge parce que Penny avait pris la peine de s’occuper de lui, parce qu’elle avait sauvé la vie de Eponine. Il avait pris la peine donc de passer outre ce détail, mais maintenant il découvrait quand même qu’il avait une fille et évidemment il n’avait pas pris la peine de lui en parler. Pour de bonne raison, Aaron le comprenait, mais quand même.

« Je peux pas… » Dit-il en ne sachant pas vraiment ce qu’il devait faire en cet instant précis. Là, tout de suite, la question était de savoir ce qu’il allait faire, ce qu’il allait devoir faire. Que ça soit concernant Penny, son frère et cette fille… cette fille qui portait en plus le nom de sa mère. Aaron avait toujours du mal à le digérer. Que ça soit le mensonge de son frère, que le fait qu’il ait un enfant, une petite fée. « Je peux pas cacher tout ça. On sait très bien ce qui va se passer si jamais papa découvre tout ça. » Le jeune homme n’avait pas forcément besoin de le préciser, mais en même temps il disait ça surtout à lui-même. Ça faisait beaucoup trop. Aaron ne se contentait pas de couvrir son frère parce qu’il fricotait avec une fée, il y avait maintenant un enfant dans le lot. « Et… Dorothy sérieusement ? Tu n’avais pas d’autres idées ? »

La seule Dorothy que Aaron connaissait – si on pouvait dire qu’il la connaissait, vu que ce n’était techniquement pas le cas – c’était sa mère et Aaron trouvait ça particulièrement malsain d’apprendre que Andrew avait appelé sa fille, une créature, par ce prénom. Ce n’était pas si étonnant en soit, que son frère appelle sa fille comme leur mère, mais… c’était une fée.

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**Andrew Hellsing** Messages : 1185

De génération en génération, les hommes s'affaiblissent irrémédiablement.

A

ndrew bisser les yeux. Les paroles de Aaron n'avaient rien de surprenantes. C'était une chose qu'il ait accepté de fermer les yeux sur sa relation avec Penny, et surtout qu'il n'en ait rien dit à leur père, mais c'en était une autre que de cacher à ce dernier la naissance de... eh bien, de son petit-fils, une créature. Ce n'était pas pour rien que le jeune homme ne s'était pas senti capable de parler de tout ça à son frère. C'était une chance que le jeune homme ne lui ait pas tourné le dos après avoir découvert ce qui l'avait poussé à quitter la demeure des Hellsing, il ne fallait pas espérer pousser le vice plus loin... Andrew se sentait partagé. Il avait envie de forcer son frère, d'une manière ou d'une autre, de tenir sa langue, bien conscient de ce qui allait lui arriver, mais surtout de ce qui allait arriver à sa famille s'il devait parler. Mais il ne voulait pas en arriver là. Il s'en voulait, vraiment, de mette Aaron dans une telle situation, bien conscient de l'épreuve que devait représenter cette situation pour lui. Alors... alors non, il ne pouvait pas le forcer à quoi que ce soit, même si ça devait mettre Penny et Dorothy en danger. Quand il affirmait ne pas avoir choisi, c'était vrai, parce qu'au fond, il était incapable de faire un choix définitif, alors que le plus raisonnable serait de couper les ponts avec les Hellsing afin de se concentrer sur sa nouvelle famille. Sauf qu'il n'arrivait pas à renoncer à tout ça : son père lui manquait, il avait besoin de sa complicité si durement acquise avec son père, et même la chasse... ça aussi, ça lui manquait, au fond.

-Je te demande pas de cacher quoi que ce soit, t'en as déjà fait plus pour nous que ce que j'aurais dû te demander...

Et il appréciait qu'il l'ait fait, vraiment, il ne lui serait jamais suffisamment reconnaissant pour ça, mais la place de Aaron était auprès de leur père et du reste des Hellsing, il n'accepterait pas qu'il compromette tout pour lui. Alors oui, s'il devait vraiment révéler le pot-aux-roses à leur père, ce n'est pas à lui qu'il en voudrait de la situation dans ce qu'elle aurait dès lors de chaotique... même si voir Aaron se détourner de lui le ferait terriblement souffrir en plus de tout le reste.

-Et c'est... C'est le nom que je me suis toujours imaginé donner à ma fille si je devais en avoir une.

Il l'avait su au moment de suggérer ce nom à Penny, que c'était peut-être enfoncer un clou de plus dans son cercueil. Mais voilà, Dorothy avait été le nom d'une femme qu'il avait adorée, il le donnait à une enfant qu'il adorait... Est-ce que leur mère aurait été capable de le comprendre, elle ? Est-ce qu'elle l'aurait soutenu ? Est-ce qu'elle aurait su faire comprendre à leur père et à son fils ce qu'il ressentait ? Il avait parfois envie de le croire, bercé par cette vision idéalisée de figure maternelle.

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Aaron devait reconnaître ce point à Andrew… il ne semblait pas rancunier et il n’avait pas l’intention de l’empêcher de faire ce qu’il avait à faire. Et… eh bien, mine de rien, Aaron ne pouvait pas s’empêcher de se dire qu’il se devait de le protéger, quand bien même c’était particulièrement difficile. C’était une chose de cacher une relation avec une femme, c’en était une autre de cacher le fruit de cette relation. Même si Andrew avait réussi son coup, ainsi que sa fée d’ailleurs… et Eponine peut-être (est-ce qu’elle était au courant ? Il espérait que non…), puisque Aaron n’avait rien vu venir et qu’il ne savait pas du tout que la compagnie de son aîné était enceinte. Ils avaient bien caché leurs jeux donc et pour le moment, le patriarche Hellsing ne se doutait de rien ou alors, Aaron n’aurait rien vu s’il se doutait de quelque chose. Mais bon, en même temps, on ne pouvait pas dire que le cadet des Hellsing était particulièrement proche de son père, bien au contraire, ce n’était pas parce qu’il ne saurait pas qu’il était au courant pour Andrew que ce n’était vraiment pas le cas. Mais le jeune homme se concentrait sur l’idée que son père aurait très mal réagit en découvrant la vérité et que toute la famille aurait été au courant… qu’il aurait pu se douter que son deuxième fils couvrait le premier aussi. Et est-ce qu’il allait pouvoir continuer ? Aaron n’avait pas l’intention d’aller trouver William pour lui parler de but en blanc de la situation de Andrew (déjà, il n’allait jamais parler directement à son père), mais s’il devait lui en parler, s’il se doutait de quelque chose, le jeune homme ne savait pas s’il arriverait encore à couvrir son aîné. Et puis il était d’accord, il en avait déjà trop fait.

« C’est vraiment… » Aaron hésita une seconde sur la manière de poser la question. « C’est vraiment une fée ? » Bon, d’accord, il posait la question, mais en réalité il connaissait déjà la réponse. Andrew était un humain, il n’y avait aucun doute là-dessus. Penny était une fée. Et de ce qu’il savait (et il en savait quand même un rayon au final), quand un humain et une créature avait une enfant, ce dernier était une créature. Ça ne laissait pas de doute sur le fait que cette fille était une créature. Mais au fond, Aaron avait bien envie d’avoir un peu d’espoir quand même, il n’avait pas envie de se dire qu’une petite créature portait le prénom de sa mère. Juste parce que Andrew avait toujours eu envie d’appeler sa fille comme sa mère. « Tu méritais beaucoup mieux que ça. » Ajouta-t-il en croisant les bras, se doutant que son frère n’allait pas aimer sa phrase.

Mais tant pis, Aaron n’avait aucune envie de se retenir et il ne pouvait pas nier qu’il cherchait un peu à faire du mal à son aîné. Juste pour lui faire payer le fait qu’il lui avait caché la vérité. Ce n’était pas bien mature, mais il s’en foutait. Il tourna tout de même son regard vers… vers ce bébé créature qui portait le même nom que sa mère. Mine de rien, il pouvait reconnaître qu’elle n’était pas mal faite, même si ça restait un gosse et que les gosses c’était chiant.

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A

ndrew hocha la tête avec gravité quand son frère lui demanda si sa fille était vraiment une fée. Bien sûr, elle en était une, et au fond, le jeune homme savait que son frère n'avait pas besoin d'une telle confirmation pour en avoir réellement conscience. Bon, pour le moment, aucun signe des pouvoir de Dorothy ne s'était encore manifesté (mais ça n'allait pas tarder, ceci dit), alors ce n'est pas vraiment comme s'il pouvait entièrement le garantir, mais dans tous les cas, les faits étaient ce qu'ils étaient. Penny était une fée, donc leur fille ne pouvait qu'en être une... Et au fond, ça ne dérangeait pas Andrew tant que cela. Parce que quand il posait les yeux sur sa fille, ce qu'il voyait, ce n'était pas une petite créature, mais le fruit de son amour avec Penny, un petit être qu'il aimait de tout son coeur, de toute ses forces... Il était prêt à sacrifier sa vie pou la protéger, et il se rendait bien compte que c'était ce qui finirait très certainement par advenir, et il n'aurait aucun regret. Andrew osait croire que Aaron comprendrait quand il deviendrait père, s'il devenait père un jour... En attendant, il savait qu'il ne faisait que creuser un peu plus le fossé qui les séparait alors même qu'ils avaient semblé capables de bâtir un pont pour se rejoindre tout de même.

-Elle est plus que ce que je n'ai jamais mérité, répliqua Andrew, catégorique, forcément blessé par les propos de son frère, qui au demeurant attendait sans doute qu'il le soit.

Il comprenait ce que Aaron voulait dire. Et dans d'autres circonstances, dans une autre vie, il aurait été du même avis que lui. S'il avait dû découvrir autrefois que son frère fréquentait une créature, il ne lui aurait clairement pas fait de cadeau, et lui aussi aurait estimé qu'il méritait mieux que ça. Au fond, de la bouche de Aaron, cela sonnerait presque comme un compliment. Il lui accordait une valeur qui faisait qu'il l'estimait se rabaisser alors qu'il ne faisait que suivre la voie de son coeur. Un coeur qui battrait à tout jamais pour Penny, et qui battait également à l'unisson de sa fille. Peu importe que l'on estime qu'il se déshonorait en agissant de la sorte, lui, il était heureux, lui, il se sentait plus que jamais à sa place, et le don que représentait pour lui sa fille adorée, c'était un cadeau qu'il n'aurait jamais dû oser espérer. Il aimait sa nouvelle famille... et il aimait l'ancienne. Il aurait voulu que les deux s'acceptent, ou au moins Aaron. Mais si ça ne devait pas être le cas, eh bien... Son choix était fait, et c'était le petit être qu'il tenait entre ses bras, et la femme qui partageait son foyer, qui l'emporteraient toujours.

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Est-ce que Andrew avait été vexé par les propos de son frère ? Au fond, Aaron l’espérait en effet. C’était sans doute particulièrement bas de sa part, mais il ne pouvait pas s’empêcher d’avoir envie de blesser son frère, c’était plus fort que lui. Pour la simple et bonne raison que de son côté, il se sentait blessé et abandonné. C’était ça, il avait définitivement le sentiment que son frère l’abandonnait complètement, au profit d’une femme et maintenant d’une fille. Aron ne devrait sans doute pas penser comme ça, mais il n’y pouvait rien. Le fait que Andrew mette la famille de côté parce qu’il était amoureux d’une fée, c’était difficile à accepter. Quand bien même Aaron prenait sur lui, par la force des choses, afin de ne pas perdre complètement son frère. Mais ça ne s’emblait pas suffire… apparemment ça ne suffisait pas en tout cas. Andrew continuait de lui mentir, il ne lui faisait pas entièrement confiance. Et il pouvait bien affirmer qu’il ne lui mentirait plus, Aaron de son côté avait du mal à lui faire confiance. Il n’y pouvait rien, il ne pouvait pas s’en empêcher. Même s’il n’avait aucune envie de perdre son frère, il ne savait pas du tout s’il pouvait accepter tout ça. Et puis, au final, il ne pouvait pas s’empêcher d’être jaloux.

Pas que son frère ait visiblement une belle vie avec la femme qu’il aimait et sa… fille, parce que de son côté, le jeune homme était parfaitement heureux avec Eponine, il n’avait rien à envier à son frère, surtout si c’était pour avoir une famille de fée et être donc à l’encontre des devoirs de leur famille. Oh, non, il ne l’enviait pas. Mais ça ne l’empêchait pas d’être jaloux, parce qu’il affirmait que cette fille, cette famille était plus que ce qu’il méritait, parce que Aaron se rendait bien compte que s’il devait choisir, il ne faisait pas le poids. En même temps, ce n’était pas si étonnant que ça non plus, au final. Mais c’était un constat qui ne manquait pas d’être désagréable.

« Tant mieux alors. » Dit-il simplement, sans chercher une seule seconde le fait qu’il était touché par les propos de son frère, qu’il ne supportait définitivement pas cette situation. Et ça semblait évident qu’il n’allait pas pouvoir accepter la situation, accepter la présence de cette fille dans la vie de son frère. Parce qu’une petite amie créature s’était une chose (au fond, Aaron n’avait pas pu s’empêcher de se dire que ça n’allait peut-être pas durer), mais forcément une fille c’était différent. Cette créature était sa chair et son sang. « Profite bien de ta famille alors. »

Aaron n’avait aucune envie de perdre son frère, mais en même temps, il avait bien conscience qu’il ne faisait pas le poids non plus. Il était évident que si jamais son frère devait choisir, ce n’était pas lui qu’il allait choisir. Donc ça ne servait à rien du tout qu’il s’accroche pour rien au final… parce que ça ne pouvait pas vraiment durer.

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A

ndrew s'en voulait, il se rendait bien compte qu'il aurait pu éviter cette situation si seulement il avait eu le courage d'avouer à son frère que Penny était enceinte... Ce n'est pas pour autant que Aaron aurait bien réagi, bien sûr... Mais peut-être qu'il aurait réussi à lui faire avaler la pilule plus facilement... ce qui semblait bien plus compromis à présent. Il n'avait pas voulu blesser Aaron, mais dans tous les cas, il était impossible de faire autrement, la situation étant ce qu'elle était... Il aurait voulu, en revanche, qu'il ne s'acharne pas à le blesser à son tour... Ce qu'il faisait à merveille... chacun des mots qu'il lui adressait était comme un nouveau coup de poignard, plus que difficile à encaisser, même s'il ne pourrait nier le fait qu'il l'avait bien cherché. Ce "tant mieux alors" n'avait rien de sincère, et le jeune homme s'en rendait bien compte. Il avait eu une chance incroyable de pouvoir le garder dans sa vie quand il avait appris qu'il était avec une fée, mais là, c'était une autre sorte de pilule à avaler. Andrew avait fait comprendre sans le dire à son frère que si on lui demandait de choisir, elle choisirait toujours la femme qu'il aimait et sa fille... mais ce n'est pas pour autant que son frère comptait moins pour lui... Au contraire, il n'avait aucune envie de le perdre... Et il était en train de se dire que c'était ce qui était en train de se passer. Et sur le moment, ce qui le préoccupait, ce n'était pas tant le fait que Aaron puisse tout balancer aux Hellsing, c'était même le moindre des soucis. Ce qui le préoccupait, c'était le fait qu'il pourrait bien perdre son frère... et ça, ça... ce serait beaucoup trop dur à vivre pour lui. Ces mots "profite bien de ta famille"... c'était vraiment, vraiment douloureux.

-Aaron... Ne m'oblige pas à choisir, s'il te plaît. Toi aussi, tu es ma famille. Et même si tu dois... Il marqua une légère pause. ... décider de ne plus me considérer comme un frère, tu en seras toujours un pour moi.

Il ne voulait pas qu'il y ait la moindre possibilité de choix... Il ne voulait pas que la question se pose, pas même une seule seconde. Bien sûr, il savait que ce n'était pas juste de mettre ainsi Aaron en porte-à-faux vis-à-vis du reste de leur famille, et surtout de leur père... Mais pourquoi renoncer à leur amitié tant que rien ne les y forçait ? Dorothy était sa chair, son sang... Mais quelque part, elle était aussi le sang de Aaron, et il avait envie que Aaron soit capable de la considérer comme sa nièce. Il n'y croyait pas vraiment, mais il le faudrait, pourtant, ce serait même essentiel.

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Aaron avait parfaitement conscience qu’il faisait du mal à son frère, et en fait c’était clairement le but de la manœuvre. Il se sentait mal, il se sentait blessé de ne pas avoir été mis au courant de la grossesse de la petite amie de son frère, alors qu’il avait quand même prouvé à ce dernier qu’il le soutenait. Il n’avait pas coupé les ponts comme il aurait dû le faire, comme il l’avait fait à la base. Il avait décidé de cacher son secret et à côté de ça, son aîné s’était contenté de le lui mentir. Alors il se sentait vexé, et il avait vraiment envie de faire du mal à son frère en contrepartie. Il osait croire qu’il ne s’en sortait pas si mal que cela pour faire de la peine à son frère.

Andrew lui demanda de ne pas le forcer à choisir, même si en un sens, le jeune Hellsing se disait quand même qu’il l’avait quand même fait en quelque sorte en lui mentant, en cachant la grossesse de sa copine. Même si, bon, s’il mettait un peu sa mauvaise foi de côté, il pouvait quand même comprendre un peu les raisons qui avaient poussé le jeune homme à cacher cette information. Mais en même temps… Andrew affirma que lui aussi était sa famille. Il ne parlait pas de toute la famille, il ne se contentait pas de dire que les Hellsing était sa famille, mais lui. Et ça lui faisait un peu de bien d’entendre ce genre de chose, c’était des paroles qui lui faisait du bien. Et que s’il ne le considérait pas comme un frère, il serait toujours un frère pour lui…

« Tu me soûle sérieux ! » Dit-il sans cacher le fait que la situation l’agaçait clairement, parce que c’était le cas. Si Andrew était moins… Andrew, il était évident que la situation serait plus simple pour lui. Il se contenterait simplement de tourner le dos, de ne plus parler à son frère et se contenter simplement de l’oublier. Sauf qu’il ne pouvait pas le faire, parce que Andrew était son frère, parce qu’il l’aimait et qu’il ne parvenait vraiment pas à se détourner de lui. Mais non… c’était difficile de le faire, il ne pouvait pas juste se contenter de tout abandonner et surtout de l’abandonner lui. « J’aimerais bien me contenter de ne plus te considérer comme mon frère. » Bon, il n’avait pas spécialement envie de le faire, mais s’il voulait vraiment tourner la page, ça commencerait par là. Et il aimerait bien tourner la page, ne pas se préoccuper du sort de son aîné, ne pas avoir le sentiment de le couvrir pour des conneries qu’il faisait. « Ça m’enlèverait une grande épine du pied. » Ajouta-t-il.

En un sens, il se disait qu’il allait peut-être encore le blesser et Andrew y aurait tout gagné, il ne méritait que ça après tout. Mais surtout, Aaron confirmait à sa manière qu’il ne se détournait pas complètement de lui, qu’il ne pouvait pas le faire.

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ndrew savait qu'il emmerdait sincèrement son frère, et que Aaron était pour le coup sincère quand il affirmait qu'il le soulait. Le jeune homme se doutait qu'il ne lui facilitait pas la tâche en le prenant par les sentiments. Son intention n'était pourtant pas de le manipuler, absolument pas, même, mais en se montrant sincère, il savait très bien qu'il avait de bonnes chances de faire souffrir son interlocuteur. Lui, dans sa situation, n'en mènerait clairement pas large... Il le plaçait face à un véritable dilemme... alors que c'était lui-même qui devrait normalement faire un choix, plus radical, entre son frère et sa nouvelle famille... Mais même si c'était quelque part une insulte, ce qu'il venait de lui dire, le jeune homme se disait que c'était un bon point malgré tout. Car c'était bien la preuve qu'il pouvait le faire changer d'avis, le convaincre de ne pas se détourner complètement de lui en dépit de ce que la raison devait lui dicter de faire.

Il esquissa un sourire un oeu triste quand son interlocuteur affirma qu'il estimerait plus simple de tout simplement ne plus le considérer comme son frère, que ça lui retirerait une immense épine du pied. Forcément, ça lui faisait un peu de mal, quelque part... mais en même temps, il prenait cela comme un signe véritablement encourageant. Aaron disait que ce serait plus simple de nier son existence, c'était bien la preuve qu'il n'avait pas l'intention de le faire, et cela retirait un poids des épaules de l'ancien chasseur. Même s'il serait capable de vivre sans Aaron, qu'il parviendrait à se contenter de Dorothy et Penny, il n'avait pas envie d'avoir à vivre une chose pareille, il n'avait pas envie d'avoir à supporter une telle situation...

-Je n'en doute pas, répondit Andrew, qui ne pouvait pas lui donner tort, après tout. C'était la vérité, on ne va pas s'en cacher... Il savait que Aaron faisait preuve de beaucoup de résignation... pour lui. Andrew n'avait vraiment pas le sentiment de lui offrir grand-chose en retour de son côté, il devait bien le reconnaître. Et ça le mettait mal à l'aise. Il était un frère indigne. Et il ne savait pas quoi faire pour apaiser un peu la problématique de son interlocuteur. Je suis désolé, je ne sais pas quoi dire de plus..., ajouta-t-il, faute de mieux. Si je peux faire quoi que ce soit pour toi...

Mais il se doutait déjà de ce que serait la réponse de Aaron... Il ne pouvait rien faire pour lui, et il se sentait d'autant plus mal à l'aise. Il aurait aimé être un grand frère digne de ce nom jusqu'au bout... Et visiblement, c'était un véritable échec... au-delà d'un échec, même, en vérité.

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Ça serait clairement plus simple pour le jeune homme de se contenter de tirer un trait sur son aîné, de se contenter de ne plus se préoccuper de Andrew. Malheureusement, c’était bien plus difficile pour Aaron de le faire. Il ne parvenait pas à tirer un trait, à se contenter de le laisser de côté et de le laisser gérer sa situation tout seul. Parce que clairement, Aaron le couvrait et il avait conscience que ça pouvait vraiment lui retomber dessus. Si leur père découvrait que Andrew vivait avec une fée, qu’il avait même une fille avec cette fée (qu’il n’avait pas manqué d’appeler comme sa femme en prime), il était évident que l’homme n’allait pas bien prendre les choses. Et si en plus il devait apprendre que son deuxième fils était parfaitement au courant des agissements de son frère, sans qu’il n’ait pris la peine de le tenir au courant. William Hellsing n’allait pas du tout apprécier et Aaron ne pouvait pas nier qu’il craignait un peu les conséquences, il n’avait pas envie que l’homme décide de se venger sur sa relation avec Eponine par exemple. Mais en même temps, il ne pouvait pas non plus complètement abandonner son aîné. Andrew était quand même la personne avec qui il était le plus proche depuis toujours. Il n’avait aucune envie de le perdre.

Andrew affirma donc qu’il ne doutait pas le fait que ça serait une bonne chose que Aaron n’ait plus d’épine dans le pied. Le jeune homme ne savait pas si sa remarque avait blessé son frère ou non, quand bien même ça serait une bonne chose. Le jeune homme s’excusa, avant d’affirmer que s’il pouvait faire quoi que ce soit pour lui… Ouais, Aaron se doutait qu’il était sérieux, mais en même temps il n’y avait pas grand-chose à faire non plus. Du moins, Andrew ne pouvait pas faire grand-chose pour Aaron.

« S’il y avait quelque chose que tu pouvais faire, tu le saurais. » Il n’avait pas forcément envie d’enfoncer le clou, mais en même temps il était sérieux. Le jeune homme ne pouvait rien faire concernant son cadet, c’était aussi simple que cela. Aaron ne parvenait pas à faire autre chose que de couvrir son frère, il ne pouvait pas juste l’abandonner, même s’il se sentait quand même vraiment blessé de découvrir que son frère avait une fille, et encore une fois qu’il ne lui avait rien dit du tout. Quand bien même, le jeune homme avait conscience que c’était complexe, qu’il ne pouvait pas non plus tout lui dire, qu’il avait craint sa réaction. « Enfin tu peux… tu peux peut-être arrêter de me mentir. » Affirma-t-il, en détournant un peu son regard, ne parvenant pas à être pleinement à l’aise. Il n’était jamais vraiment à l’aise de toute façon quand il était question de dire ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait. Même avec son aîné. « Je sais que c’est pas évident mais… bah… je suis là. »

Même s’il allait peut-être regretter de couvrir son frère.

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A

ndrew serra les dents en entendant la réponse de son frère. Ce qui est sûr, c'est qu'il encaissait pas mal depuis le début de cette conversation, mais il n'était clairement pas en droit de reprocher quoi que ce soit à Aaron, et il en avait parfaitement conscience. C'était lui qui avait merdé, et il méritait cent fois les piques cinglantes que son frère lui adressait. D'ailleurs, il en avait bien conscience, Aaron pourrait en vérité se montrer bien plus virulent encore à son adresse qu'il ne l'était. Il connaissait le tempérament de son cadet, il savait combien ce dernier était susceptible et capable de vous en faire baver quand il était déçu et en colère. Alors, compte tenu de la situation, Aaron était clairement un exemple de calme et de compréhension. Si la situation avait été inversée, Andrew n'était pas à vrai dire certain qu'il aurait su aussi bien réagir à la situation.

Rétrospectivement, il avait envie de penser que oui, bien évidemment, parce qu'il avait envie d'être présent pour son frère quoi qu'il advienne, mais il fallait tout de même remettre les choses en perspective, il avait une chance immense de pouvoir compter sur son frère encore maintenant. Le perdre aurait été le pire pour lui, mais il restait à ses côtés, et il acceptait même de le couvrir. En retour, pourtant, Andrew ne lui rendait pas grand-chose, si ce n'est des problèmes à répétition et l'obligation de mentir à toute la famille... un mensonge qui ne tiendrait peut-être plus très longtemps la route, d'ailleurs, à présent que Dorothy était née. Tout ça devenait trop compliqué, beaucoup trop compliqué.

Les propos qu'il ajouta ensuite en disaient long à ce sujet, d'ailleurs. Il s'en voulait définitivement d'avoir menti à Aaron, même s'il ne savait pas si Aaron aurait vraiment été capable d'accepter la situation autrement qu'en se trouvant devant le fait accompli, en bref face à un petit être bien vivant, et pas face à une perspective un peu flou qui grossissait dans le ventre de Penny. Malgré tout, ce n'était pas une excuse. Avec tous les risques qu'il prenait, Aaron avait très largement mérité d'être mis au courant, et c'était pourtant une chose que Andrew lui avait refusé, faisant ainsi preuve d'une monstrueuse ingratitude. Une erreur qu'il se garderait bien de commettre de nouveau, ça c'était plus qu'une certitude, c'était une obligation.

-Je sais, répondit doucement Andrew. Je m'en veux de n'avoir rien dit. Je sais que c'est vraiment tard pour tenir ce genre de promesses à présent, mais je te jure sur tout ce que je possède que je ne te mentirai plus jamais.

Il n'était plus temps de prétendre protéger Aaron, c'était tout l'inverse qui se produisait, et il lui était un milliard de fois reconnaissant pour ça.

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En vérité, Aaron n’avait aucune idée de comment il faisait pour tenir en cet instant précis et de ne pas tout simplement claquer la porte et abandonner son frère. Parce qu’au point où ils en étaient, il était évident que le jeune Hellsing pourrait très bien se contenter de tourner le dos à Andrew, le laisser se démerder avec ses décisions, avec son histoire avec sa fée et maintenant sa… fille. Il pourrait oui, il devrait le faire sans doute mais… non, Aaron ne le faisait pas. Parce qu’il avait besoin de Andrew, parce qu’il avait besoin de son ainé. Au fond, c’était le seul Hellsing qu’il parvenait réellement à supporter – même si ces derniers temps, Aaron avait plus d’une raison de mettre son point dans la figure de son ainé –, le seul avec qui il pouvait passer du temps sans avoir le sentiment d’être complètement à côté de la plaque. Et depuis son départ de la maison, c’était quand même difficile. Alors, non, il n’avait pas envie d’abandonner son frère, même s’il avait du mal à accepter ce qu’il lui faisait. Et qu’il se demandait surtout comment il faisait pour l’accepter.

Si au moins… il arrêtait de lui mentir, ça serait une bonne chose déjà. Andrew affirma qu’il s’en voulait de ne lui avoir rien dit, mais en même temps Aaron se doutait que si son frère devait refaire les choses, il les ferait de la même manière. Parce qu’il ne pouvait pas vraiment prévoir sa réaction et que… Aaron non plus. Là, le jeune homme se retrouvait devant son frère portant cette petite fée dans les bras, parce que c’était sa fille. Il voyait cette… Dorothy – non vraiment ce prénom ce n’était pas possible – et il devait quand même réaliser le fait qu’elle était vivante, que c’était… bordel c’était sa nièce. Ce n’était pas la même chose que de se contenter de se dire que la copine de son frère était en cloque. Alors, oui, clairement, Andrew avait sans doute bien fait de ne rien lui dire avant, même si c’était difficile quand même de l’accepter présentement. Andrew lui promis en tout cas qu’il n’allait plus lui mentir maintenant, autant dire que c’était quand même un peu tard au vu de la situation. Il lui avait déjà menti vis-à-vis de Penny, quand il lui avait prouvé qu’il pouvait se ranger de son côté, qu’il allait garder son secret et le couvrir… il n’avait quand même pas pris la peine de lui dire qu’elle était enceinte.

« Jure-le sur cette… » Chose ? Fée ? Créature ? Aaron prit la peine de réfléchir à ses mots avant de continuer. Il baissa à peine son regard vers la créature qui se trouvait dans les bras de son frère. Il avait beaucoup de mal à se faire à l’idée que Andrew puisse être père que… eh bien, qu’il avait une nièce. Il aurait aimé s’en réjouir (à la limite dont il était possible pour lui de se réjouir), mais il ne pouvait pas le faire. « Jure-le sur ta fille. »

Ouais c’était pas mal dit comme ça. D’accord, Andrew venait de jurer sur tout ce qu’il possédait qu’il ne lui mentirait plus mais… le jeune homme avait envie de l’entendre jurer sur la vie de sa fille.

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**Andrew Hellsing** Messages : 1185

De génération en génération, les hommes s'affaiblissent irrémédiablement.

A

ndrew se crispa légèrement en entendant la phrase que son frère se ravisa de prononcer en entier. Le jeune homme savait pertinemment où cela allait les mener s'il choisissait d'achever sa sentence, et il n'aimait pas ça du tout... quand bien même il ne pouvait pas réellement le reprocher à Aaron non plus. Il voudrait que son frère considère Dorothy comme sa nièce. Il aurait voulu qu'un seul regard vers la petite suffise pour lui faire fondre le coeur, il aurait voulu qu'il voie en sa nièce une vie humaine, sans distinction d'origine, de pouvoir, d'appartenance.

Mais il savait que c'était définitivement trop en demander. Non, il ne pouvait pas en vouloir à Aaron, parce que lui-même avait pensé de l'exacte même manière. Il suffirait de revenir quelques années en arrière pour l'entendre tenir le même discours concernant n'importe quel bébé fée. Et il aurait très clairement ri au visage de quiconque lui aurait prédit son avenir et lui aurait assuré qu'il fonderait une famille avec une fe qu'il était supposé tuer, pourtant. Alors oui... Pour Aaron, Dorothy était "cette"... mais au moins, il eut la délicatesse de ne pas exprimer sa pensée jusqu'au bout, de ne pas finir sa phrase. Tant mieux, Une telle remarque, quand bien même elle était attendue, lui aurait fait un mal incroyable, sans aucun doute possible. A la place donc, il lui demandait de ne plus jamais lui mentir, le lui faisait jurer sur la vie de sa fille. Ce qu'il avait de plus cher... C'était de bonne guerre.

Andrew baissa les yeux sur la petite, heureusement très docile, entre ses bras. Au moins Dorothy montrait en cet instant ce qu'elle pouvait avoir de plus mignon, un argument comme un autre, pour faire pencher la balance du côté du coeur, qui sait ? Ou pas... Il ne put s'empêcher d'afficher un sourire attendri en la regardant. Il n'y pouvait rien, chaque regard dans sa direction était comme une vague irrépressible d'amour, un sentiment puissant qu'il n'aurait jamais cru éprouver un jour. Quelque chose qui ne sait se comprendre et s'exprimer que dès l'instant où l'on est devenu parent, sans doute. Jurer sur sa vie, ce n'était pas faire une promesse anodine... mais Andrew n'avait plus envie de mentir à son frère. Plus jamais de sa vie. Il avait suffisamment donné, il n'était plus question pour lui de recommencer. Il voulait faire à Aaron une promesse que jamais il ne trahirait. Il le méritait.

-Je te le jure sur sa vie, affirma-t-il du ton le plus sincère qu'il pouvait employer en détachant les yeux de la petite Dorothy pour venir les poser sur son frère.

Pour tous les problèmes auxquels il l'exposait, il lui faisait au moins cette promesse plus que sincère. Il ne lui ferait plus jamais le moindre mal.

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Aaron avait bien conscience que ce n’était pas rien de sa part de demander à Andrew de jurer sur la vie de cet enfant, mais en même temps il ne le faisait pas pour rien non plus. Évidemment, le jeune homme avait conscience qu’il ne demandait pas quelque chose de simple, mais c’était dans le but de s’assurer que Andrew ne se contentait pas de lui faire une promesse en l’air, qu’il se contente simplement de lui dire de belles paroles sans le penser. Lui, il avait besoin de s’assurer que Andrew pensait vraiment ce qu’il disait, ce qu’il promettait. S’il tenait à ce point à sa fille – et Aaron s’en rendait bien compte –, alors ça voulait dire que s’il jurait sur sa tête, Aaron devrait normalement pouvoir lui faire confiance. Il avait envie de lui faire confiance bien sûr, il espérait bien que ça soit possible... mais en même temps il ne pouvait pas s’empêcher d’être blessé que son frère ne lui fasse pas confiance non plus... Bon, c’était sans doute difficile pour lui, mais il digérait toujours pas de découvrir comme ça que son frère était père. Même si forcément, Aaron comprenait que c’était difficile mais quand même...

Le jeune homme observa son frère baisser son regard vers sa fille avant de lui répondre, c’était... bizarre de le voir regarder le bébé de cette manière. Il y avait quelque chose, il ne saurait pas forcément l’exprimer, mais il sentait bien qu’il y avait quelque chose. Aaron se sentait presque... de trop en cet instant précis. Oh, il n’était pas au point de se sentir jaloux d’un bébé..., bon en réalité si, il en était presque à ce point. Ça lui faisait vraiment beaucoup de mal de se dire que Andrew avait sa famille, qu’il n’avait clairement plus besoin de lui. Enfin, ce n’était pas forcément le cas, mais c’était ainsi que le jeune homme le ressentait.

Mais au moins, Andrew jura sur la vie de sa fille. Aaron se contenta de hocher la tête sur l’instant, il n’avait pas forcément besoin d’ajouter quoi que ce soit. Il avait eu ce qu’il voulait, son frère avait juré sur la fée qui lui servait d’enfant... bon, il avait juré sur Dorothy donc. Mine de rien, c’était déjà une chose que le jeune homme appréciait, même si ça n’allait pas forcément arranger la situation. Ça n’enlevait pas le fait que maintenant, Andrew avait une fille... lui il avait une nièce donc et il ne savait pas du tout comment il allait gérer tout ça.

« D’accord. » Se contenta-t-il de dire, en tentant de garder contenance.

Il appréciait les mots qu’il venait de dire, mais il n’avait pas envie de trop le montrer. Juste parce qu’il n’avait pas envie de faire ce plaisir à Andrew, ils en étaient là à cause de lui.

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A

ndrew ne saurait trop dire si sa parole avait suffi à convaincre Aaron. Après tout, il avait si souvent menti… ça n’avait jamais été de gaité de cœur, certes, mais cela restait des mensonges malgré tout. Alors oui, le jeune homme aurait toutes les raisons du monde de penser que son aîné le menait en bateau une fois de plus. Sauf que ce n’était pas le cas, pas cette fois. Il n’en avait plus. Et surtout, il n’avait plus rien à cacher à son frère. Il avait pensé que son frère ne serait pas capable d’accepter cette nouvelle vérité, et pourtant, il était toujours là, à son côté, déçu certes mais présent malgré tout. Lui fallait-il une preuve de plus de sa loyauté et de son affection.

Non, bien sûr que non, et en retour, c’était un devoir de sa part que de lui rendre toute la considération et l’estime qu’il lui inspirait tant. Jurer sur la vie de Dorothy n’était pas promesse anodine, jamais il ne se permettrait de le faire à la légère. Et il avait envie de penser que, en cet instant, son frère l’avait bel et bien compris et ne remettait pas ou plus en cause sa volonté, sa détermination à lui confier toujours la vérité dorénavant, même si cette dernière devait être compliquée à digérer ou accepter. Parce qu’elle était ce qu’elle était, définitivement, indéniablement. Un simple « d’accord » de la part du jeune homme en de telles circonstances, et quand on le connaissait bien, c’était déjà un don immense, et Andrew comptait bien l’apprécier pour ce qu’il était, sans le dévaloriser, loin de là. Et il aimerait de son côté pouvoir apporter à Aaron le quart de ce qu’il lui donnait maintenant. Car, clairement, ce qu’Aaron faisait pour lui, ici et maintenant, Andrew n’était pas sûr de pouvoir le lui rendre à valeur égale, et ce même avec la meilleure volonté du monde. Il esquissa donc un léger sourire avant de reprendre la parole.

-Tu veux la porter ?

C’était peut-être trop lui demander d’un coup, et il ne s’en offusquerait pas si Aaron devait refuser. Même s’il consentait à faire beaucoup de choses pour lui, Penny, même après avoir veillé sur lui durant sa maladie, était une fée et en resterait une. Et il en était de même pour Dorothy. Mais ce n’était qu’une suggestion, et un pas en avant, une façon de lui prouver qu’il faisait pour lui partie intégrante de sa famille. Qu’importe que les règles aient changé, qu’il ait fondé sa propre famille, Aaron y restait le bienvenue quoi qu’il en soit, et surtout, au-delà d’y être le bienvenue, Andrew voulait qu’Aaron ressente l’émotion d’être devenu tonton. Peut-être qu’il s’en fichait, et sans doute qu’il ne ferait aucune fleur à Dorothy sous prétexte qu’elle était sa nièce. Mais quoi qu’il en soit, chaque pas en avant qui pouvait être fait devait l’être par principe, et c’était à son tour d’avancer. Cela ne dépendait que d’eux de tirer le meilleur de cette situation.

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Aaron ne pouvait pas réellement être sûr de la parole de son frère, pas après qu’il ait pris soin de lui mentir un nombre incalculable de fois. Le jeune homme lui avait caché sa relation avec une fée, il avait décidé d’abandonner sa famille sans rien lui dire, il avait fondé une nouvelle famille encore une fois sans qu’il ne soit au courant. Bon, forcément… il y avait quand même une logique dans le fait qu’il ne lui en parle pas. Aaron l’aurait très mal pris si son frère était venu le trouver dans le but de lui dire qu’il quitté leur famille pour s’installer avec une fée. Il l’aurait peut-être même plus mal pris que comment il l’avait découvert en vérité. Aaron était capable de comprendre que ce n’était pas facile pour lui de lui confier tout, sauf qu’il avait cru que dernièrement il lui avait confirmé qu’il était digne de confiance. Après tout, il cachait son secret, il protéger sa vie même. Il le couvrait auprès de leur père, c’était quand même la preuve que Andrew pouvait lui faire confiance.

Donc, vraiment, Aaron était blessé mais maintenant il entendait quand même son frère jurer sur la vie de sa fille qu’il n’allait plus lui mentir. Il faisait sans doute une connerie à lui faire confiance, mais il décidait de le faire. Et si jamais Andrew devait le décevoir encore une fois, c’était clair et net que ça allait en être fini. Mais il lui laissait encore une chance… parce qu’en soit il ne pouvait pas faire autrement, il tenait beaucoup trop à son frère. Il n’était pas le plus doué quand il était question de relation avec les autres, il tentait de s’améliorait d’ailleurs, mais Andrew c’était un peu comme son seul ami en vérité.

« Heu… non je préfère pas. » Répondit-il, peut-être un peu plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu, quand son frère proposa qu’il porte sa fille. Bon, déjà… c’était une fée, certes, mais c’était avant tout un gosse et s’il y avait bien des êtres qui répugnaient Aaron comme jamais… c’était les gosses. Bon, là techniquement c’était la fille de son frère et donc un membre de sa famille, mais ce n’était pas pour autant qu’il avait envie de la prendre dans ses bras. De toute façon, il ne savait même pas s’il serait capable de la porter, il préférait largement éviter l’expérience. Cependant, il prit quand même la peine de l’observer un peu plus que ce qu’il n’avait fait jusqu’à présent, trop perturbé par son dégoût. Aaron ne pouvait pas oublier le fait qu’elle était une fée, mais en même temps… bah c’était sa nièce en principe. « Elle… elle te ressemble un peu. » Dit-il en ne sachant pas si c’était le genre de chose qu’il fallait dire. Aaron trouvait que cette gamine ressemblait peut-être un peu trop à sa mère, mais il n’était pas objectif avec sa vision de la fée, mais il y avait un petit truc de Andrew quand même. « Elle est… un peu mignonne. »

Bon, on faisait mieux, mais il faisait un effort au moins.

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