L'amitié est la communauté des secrets | Arthur & Jonathan

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rthur le savait bien, son soutien, ce n'était au fond pas grand-chose. Ce n'était même rien du tout, à bien y regarder, mais c'était toujours mieux que rien, et c'était ce que Jonathan avait l'air de penser également. Ce qu'il pouvait comprendre. Quand on avait le sentiment que le monde entier serait susceptible de vous tourner le dos pour quelque chose que vous n'aviez pas décidé... C'était un cas de figure qu'il était capable de comprendre. C'était à Iris et à Jonathan de prendre cette décision, et d'en assumer les conséquences. Il n'avait pas d'influence, là-dessus, mais il avait le pouvoir de donner son soutien au jeune couple, de les encourager. Et ils avaient peut-être besoin de cela, la preuve qu'il y aurait au moins une personne pour les soutenir, et qu'ils ne seraient pas seuls contre tous.

Jonathan ajouta qu'il n'en attendait pas moins de sa part, qu'il avait toujours été de bon conseil, qu'il avait toujours été un bon ami. Arthur ne savait pas si c'était le cas ou non, mais disons qu'il s'efforçait de l'être, du moins. Arthur était une personne aimable, certes, mais des amis, des vrais, il n'en avait pas tant que cela au bout du compte. Alors ceux qu'il considérait comme tels pouvaient compter sur son soutien inconditionnel. Avec les personnes auxquelles il tenait, il ne faisait définitivement pas les choses à moitié, bien au contraire. Et cette fois ne ferait pas exception. Il aiderait Jonathan, il plaiderait sa cause si c'était nécessaire, il prendrait sa défense sans la moindre hésitation, puisqu'il était convaincu de la bonne foi de son ami (il déchanterait s'il savait toute la vérité, mais ça...), ce n'était peut-être pas suffisant pour rassurer complètement Iris et Jonathan, mais dans tous les cas, c'était vraiment une chose qu'il ferait de bon coeur.

-Si je suis un très bon ami pour toi, c'est parce que tu l'as toujours été pour moi également. Je sais que je pourrai toujours compter sur toi quoi qu'il advienne. Alors je trouve que c'est normal de te rendre la pareille.

C'était la vérité. Il ne s'investirait pas autant s'il n'estimait pas que Jonathan s'investirait en retour lui aussi si quelque chose devait l'intéresser également.

-Tiens-moi au courant de la suite, en tout cas. Si jamais vous avez besoin d'aide pour quoi que ce soit, je suis là.

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C

e genre de déclarations d'amitié pouvaient sembler bien vaines mais ne l'étaient jamais, aux yeux d'Arthur tout du moins. Il estimait que l'amitié avait beau ne pas nécessiter de preuve, il n'était jamais un mal que de rappeler aux uns et aux autres, aux personnes à qui l'on tenait vraiment, que l'on était là pour elles et en toutes circonstances, surtout quand ces dernières, pour une raison ou une autre, pouvaient se retrouver en difficulté. Ce que vivait Jonathan avec Iris n'était pas simple, et Arthur voulait que Jonathan garde l'assurance de sa présence.

Il n'était pas de nature à se sentir embarrassé quand on venait frapper à sa porte, et aider les autres n'avait jamais été un fardeau pour lui. Au contraire, il considérait même cela comme une véritable mission, à laquelle il se consacrait avec le plus grand sérieux. Sans doute trop de sérieux, à certains moments. On lui avait déjà fait remarquer, et à raison, qu'il devrait lever le pied, sur ce point. Mais ce n'était pas encore prêt d'arriver. Si cela devait arriver un jour - ce qui était très peu probable.

Bref, Arthur n'attendait pas de réciproque de la part de son ami, mais il appréciait malgré tout d'en obtenir. Après tout, Jonathan était vraiment un ami précieux pour lui, il était toujours agréable de constater que cette amitié était effectivement réciproque. Sans que Jonathan lui dise quoi que ce soit, d'ailleurs, Arthur aurait été convaincu qu'il pouvait compter sur lui dans tous les cas, si lui ou même Gwenn devaient avoir le moindre problème. Il retenait cela et prendrait son ami au mot, même s'il espérait que cette situation ne se présenterait pas... quand bien même il était dangereux de miser là-dessus dans le monde où ils vivaient, avec les vies qu'ils menaient.

-Merci, je ne l'oublierai pas, répondit Arthur avec un fin sourire avant de reprendre la parole. En parlant de Gwenn, il va être grand temps que j'y aille, d'ailleurs, où elle va se demander où j'ai disparu.

Le temps avait filé à une vitesse folle. Il faut dire que cette conversation avait été riche, autant en révélations qu'en simples conversations amicales. Il avait le sentiment, d'ailleurs, que cette discussion marquait une sorte de tournant dans sa relation avec Jonathan, et il en était ravi.

-Ça m'a fait plaisir de parler avec toi. On se revoit bientôt ?

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