L'amour vache n'est pas toujours la bonne solution. (Jane <333)

B

ien évidemment, Jane n'était pas du tout sérieuse, et à moins qu'ils ne se soient trompé sur toute la ligne depuis les débuts de leur relation, Edward ne pouvait pas croire un traître mot de ce qu'elle était en train de dire. Non, elle n'était pas gérontophile, elle le deviendrait quand elle en aurait l'âge, mais en attendant, elle se satisfaisait tout à fait des hommes de son âge. Surtout s'ils étaient bruns, musclés, plus grands qu'elle et s'appelaient Edward Baker. Son type d'homme, de toute façon, c'était lui, point final. Edward aurait été blond aux yeux bleus, eh bien un blond aux yeux bleu serait devenu son homme idéal. C'était comme ça, pas autrement. Et c'était quelque part assez rassuurant, même. Il n'était pas question de critères ou de quoi que ce soit du genre. Ils n'avaient pas à se poser cette question. Ils étaient faits pour être ensemble, ils devaient être ensemble, et il n'y avait pas à chercher plus loin.

-Ah, donc toi aussi, ton truc c'est les hommes ridés aux cheveux blancs ? renchérit-elle, sur sa lancée. Merde, moi qui croyais être ton genre..., décréta-t-elle d'un ton dépité. Bon ben... J'ai plus qu'à te rencarder avec mon grand-père, dans ce cas.

Pas facile à faire, au passage, puisque de grand-père, elle n'en avait plus, mais ce n'était bien évidemment pas la question. Une fois encore, ils ne faisaient jamais que plaisanter. Et comme cela faisait du bien de pouvoir simplement rire, rire et rien d'autre. Depuis qu'ils s'étaient retrouvés, tout était allé comme sir des roulettes. Ils ne s'étaient pas disputés une seule fois (l'air de rien, c'était le genre de chose qu'il était bon de signaler, car clairement, cela ne leur arrivait pas si souvent, bien loin de là), ils avaient ri, ils s'étaient aimés, ils avaient eu des conversations profondes et sérieuses. Leur histoire, ça tenait la route. Ils étaient comme tous les couples, finalement. Bon, ils avaient eu leurs hauts, leurs bas, et ça avait été de putains de montagnes russes, mais ils étaient prêts, à présent, à s'engager sur un chemin beaucoup moins escarpés. Et d'y penser, Jane n'éprouvait qu'un sincère sentiment de sérénité. La jeune femme ne s'inquiétait de rien et surtout pas de ça. Tout comme elle ne s'inquiétait bien évidemment pas de voir son âme soeur la larguer pour un petit vieux de quatre-vingts balais. Ou alors il faudrait quand même qu'elle reconsidère très sérieusement l'entièreté de son existence.

-Et dire que je pensais que tu m'aimais, ajouta-t-elle d'un ton bien trop mélodramatique pour être pris au sérieux, la main posée sur son front en bonne tragédienne.

Ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie, tout ça tout ça, donc.

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J

ane sentait que son âme soeur n'était pas loin d'éclater de rire, et elle devait bien reconnaître que, de son côté également, il lui était de plus en plus difficile de garder son sérieux. Elle devait vraiment se faire violence pour ne pas mettre fin à cette mascarade parfaitement puérile avec un grand éclat de rire. Bon sang, ce que ça pouvait faire du bien de juste... rire de tout comme ils le faisaient en cet instant. Pas de barrières stupides, pas de moments d'absurde malaise parce que leurs paroles, même légères, renfermeraient un quelconque non-dit trop difficile à accepter. Jane pourrait pourtant prendre ombrage de certaines remarques. Si elle était encore susceptible à ces dernières. Comme le fait qu'il s'excuse de lui avoir menti tout ce temps. Il s'était déjà joué d'elle, après tout. Mais là, en cet instant, elle ne pensait rien de tel.

Elle était juste heureuse de pouvoir en rire de concert avec l'homme qu'elle aimait. Elle ne s'inquiétait plus de ses mensonges parce qu'elle était convaincue qu'il ne lui mentirait plus jamais. C'était peut-être quelque chose de présomptueux, elle avait peut-être grand tort d'imaginer une chose pareille, mais elle réussissait à s'en convaincre malgré tout. Et c'était doux, comme conviction, c'était agréable. Elle se rendait compte que c'était une des choses qui, principalement, les avait empêchés de progresser convenablement, tous les deux. D'un côté comme de l'autre, sans doute. Il y avait eu un certain manque de confiance entre eux. Alors ce n'était pas toujours démérité, c'est vrai, c'était une chose à souligner quand même, mais en règle générale, Jane avait tendance à penser que c'était une de ces choses déplaisantes qui avaient jalonné leur parcours. Ils ne pouvaient pas y revenir, et ça avait fait d'eux ce qu'ils étaient à ce jour. Et elle ne changerait rien à ce qu'ils étaient. Même si elle était convaincue qu'ils s'amélioreraient encore avec le temps.

-Tu es sûre de vouloir sacrifier toutes ces années de ta vie pour moi ? Je m'en voudrais, qui sait si tu n'auras pas des regrets ensuite. Elle sourit. Et puis, peut-être que j'ai envie d'être avec quelqu'un qui m'aime, tu me retires toutes les chances de trouver quelqu'un de bien, ajouta-t-elle.

Quitte à y aller, autant y aller jusqu'au bout. Au point où ils en étaient, tous les deux, ce n'était pas comme s'ils pouvaient vraiment pousser trop loin la plaisanterie. Dans tous les cas, ils avaient toujours tendance à en faire trop. C'était un peu leur manière de fonctionner, en vérité, on pourrait même dire que c'tait plus fort qu'eux, à ce stade. A force de surenchère, ils se faisaient parfois mal. Cette fois, elle était convaincue qu'il n'en serait rien.

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J

ane afficha une grimace faussement exagérée quand Edward observa qu'au moins, avec lui, il lui restait un peu de temps avant de se soucier d'organiser ses funérailles. Oui, ou en tout cas il fallait l'espérer. Tous les deux, ils avaient frôlé la mort tant de fois que c'était dans le fond assez miraculeux qu'ils soient encore indemnes, et que ni l'un ni l'autre (ou les deux en même temps, ce qui serait à vrai dire le scénario idéal, même si ça pouvait paraître sacrément glauque juste dit comme ça. Elle ne prenait pas cette conversation au sérieux et ça ne changerait pas, il n'empêche que c'était malgré tout sa hantise. Elle avait vraiment peur de ce qui arriverait si, sans avoir retrouvé leur lien magique, l'un des deux devait partir précipitamment, à cause d'un Hellsing ou autre.

Elle savait d'avance qu'elle serait profondément meurtrie par cette situation. Comment enterrer son âme soeur ? Forcément, elle le suivrait presqu'aussitôt. Elle le savait parce qu'il était impossible, dans son esprit, qu'elle convoque la force mentale nécessaire pour organiser un tel enterrement, elle le savait parce que l'évocation seule de cet événement éveillait en elle une douleur si vive et si profonde qu'elle préférait encore mourir que de a ressentir. Elle ne voulait jamais à avoir à organiser les funérailles d'Edward, qu'il en ait cent ou seulement vingt-cinq. Insupportable pensée.

-Bon, répondit Jane en prenant un ton décidé, toujours dans la comédie. J'ai déjà perdu trop de temps comme ça, alors. Il est grand temps que je trouve enfin quelqu'un qui m'aime vraiment, décréta-t-elle d'un ton ferme.

Elle se redressa et regarda autour d'elle comme si au milieu de tous les crétins en maillot de bain qui prenaient le soleil autour du lac, il pouvait réellement y en avoir un qui fasse l'affaire. Pas la peine de se poser vraiment la question. Personne ne pouvait être à la hauteur. Elle n'avait qu'à considérer le regard que le jeune homme posait sur elle pour savoir qu'elle avait cette chance incroyable qui manquait à tant d'autres : elle était aimée avec assiduité, avec ferveur, elle ne pouvait certainement pas en demander davantage.

-Je te donnerai les détails dès que ce sera fait. J'espère que tu trouveras le papy de tes rêves, de ton côté, ça aura été un plaisir d'imaginer qu'on était faits l'un pour l'autre, décréta-t-elle ensuite comme si elle s'apprêtait bel et bien à lui faire ses adieux.

Rien de plus faux. Elle ne savait pas combien de temps il leur restait avant qu'Edward ne doive récupérer Samuel, mais ce qu'elle savait, c'est quelle savourerait chaque seconde sans exception, et avec le plus grand des plaisirs, bien évidemment.

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J

ane ne savait pas exactement ce qu'elke aurait fait si Edward avait décidé de ne pas la retenir. Même si tout ceci n'était jamais qu'une manifeste plaisanterie, et absolument rien d'autre, même quand il était question de jouer, ils avaient toujours du mal à s'arrêter au moment adéquat. C'était une chose qu'on pouvait aisément leur reprocher, et qui par ailleurs était on ne peut plus vrai. Jane aurait dû trouver une parade pour revenir vers son âme soeur tout de même, mais elle préférait quand même que ce soit lui qui la retienne.

De manière générale, d'ailleurs, elle aimait qu'il la retienne. En geste, en acte, en mot. C'était une manière pour lui de lui prouver qu'elle comptait, qu'elle comptait au-delà de tout, et il ne pouvait rien y avoir de plus important à ses yeux, absolument rien. La jeune femme se contentait donc aisément de ce geste, que la symbolique en soit forte ou non importait peu. Ce qui comptait, c'était le message que ça renfermait, à savoir qu'Edward était à elle, qu'elle était à lui, et que plus jamais ils ne se laisseraient échapper l'un à l'autre, même si c'était tout sauf une chose facile par moments.

Et si leurs goûts n'avaient rien avoir là-dedans ? En vérité, la question pouvait se poser plus sérieusement. Parce que même aujourd'hui, Jane n'avait pas la réponse à cette question. Edward l'aurait-il attiré s'il n'était pas des âmes soeurs ? Difficile à dire. Il était clair que bien des choses l'avaient horripilée dans son comportement, ils le savaient tous les deux. Quant à son physique... oui le jeune homme avait un charme indéniable, mais est-ce que ça aurait été son type physiquement ? Peut-être pas. En fait, Jane n'avait pas le sentiment d'avoir de type physique. Pas d'attirance, pas de béguin. Même Léo, qui était beau et était la perfection en terme de caractère, elle ne pouvait pas dire avoir été attirée. Son type d'homme était, par la force des choses, Edward. Pas les mecs qui ressembleraient à Edward, mais Edwad tout spécifiquement. Inexorablement, ce qui ne serait peut-être pas le cas s'ils n'étaient des myrihandes, en fin de compte.

Jane pouffa de rire quand Edward lui demanda de devenir le papy de ses rêves. Même en étant parfaitement ridicule, ça restait malgré tout romantique. Elle tenta tout de même de reprendre un peu son sérieux pour lui répondre tout de même, le regard planté dans le sien.

-J'ai cru que tu ne me le demanderais jamais.

Elle passa ses bras autour du cou du jeune homme et l'embrassa. Elle se fichait bien de ce qu'elle était, d'à quoi elle ressemblait. Elle ne retenait qu'une chose. Elle était à Edward, et Edward était à elle.

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ane n'avait pas besoin de l'entendre dire (même si c'était toujours agréable, évidemment) pour savoir que jamais elle ne trouverait en ce bas monde quelqu'un qui l'aimerait autant que lui. C'était de l'ordre de la plus pure évidence. Contre toute attente, c'était une chose qu'elle n'avait jamais remise en question, même quand ils s'écharpaient encore, même quand ils ne faisaient que se blesser, constamment... A l'instant où ils avaient su qu'ils étaient des âmes soeurs, Jane avait été convaincue que personne ne l'aimerait jamais autant qu'Edward, et réciproquement. Mais elle avait eu du mal à y voir quelque chose de beau ou encore quelque chose de sain. Au contraire, même, un amour éprouvé dans de telles proportions ne pouvait qu'être, à ses yeux, profondément destructeur, et ne pourrait que leur faire du mal.

Pour cette raison, elle avait cherché à être... moins aimée, comme si l'être moins serait l'être mieux. Ce qu'elle avait cherché chez Léo, et qu'Edward avait sans doute cherché chez Perséphone. Sauf que c'était stupide. Le problème n'avait jamais été la force de leurs sentiments, c'était ce qu'ils faisaient de cette force en question. Et sur ce point, ne nous le cachons pas, ils avaient effectivement merdé, et sacrément merdé. C'en était même ridicule, au bout du compte. Non, elle ne pourrait pas trouver quelqu'un qui l'aime plus que lui, et elle ne comptait pas rechercher qui que ce soit qui puisse répondre à ces critères. Elle n'en avait pas besoin. Elle avait Edward. De quoi d'autre pourrait-elle bien avoir besoin puisqu'il était là pour elle, puisqu'ils étaient là l'un pour l'autre ?

-Je ne sais pas, prétendit-elle tout de même, même si c'était assez évident, en l'occurrence, qu'elle ne pouvait pas être sérieuse. L'ampleur de leurs sentiments mutuels ne pouvait être remis en question par personne à moins de faire preuve d'une mauvaise foi assez incroyable. Bon, ils pouvaient en être capables, certes, mais quand même. Je devrais quand même chercher un peu... juste histoire de voir, on ne sait jamais. Elle le considéra un instant. A moins bien sûr que tu connaisses un moyen de me le prouver plus directement, évidemment.

Elle pourrait lui répondre en retour que personne ne l'aimerait jamais autant qu'il l'aimait... MAis il le savait, il le savait forcément. Ils étaient tout l'un pour l'autre, ils étaient... les deux pièces d'un même puzzle. Il n'était possible de les comprendre et de constater la beauté du dessin final que quand les pièces étaient assemblées. Autrement, il n'était que des éléments perdus d'un tout, qui ne servaient à rien et qui n'étaient rien. Ici et maintenant, elle était complète. Rien d'autre ne comptait.

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J

ane n'avait pas réellement besoin d'obtenir des preuves de la part d'Edward de l'intensité de l'amour qu'il avait pour elle. Non, justement, c'était aussi cela, la beauté de leur histoire et de leur relation : le sérieux de leur histoire, la force de leur amour était une chose qui transcendait toute sorte de preuve. C'était quelque chose de puissant, quelque chose d'évident, quelque chose de fort, et il n'y avait rien qui pouvait le prouver, à part peut-être leur parcours commun, qui en disait long sur la passion qui les consumait, et sur ce qu'ils étaient prêts à accepter l'un pour l'autre.

Jane savait. Ce sentiment d'évidence et d'ailleurs plus agréable que n'importe quel autre. C'était terrifiant, de ne pas être au clair avec ses sentiments et avec les sentiments de l'autre, mais c'était un cas de figure dans lequel elle ne se retrouvait plus. Il avait fallu qu'elle gagne une certaine confiance en elle-même pour accepter de croire en l'autre sans sans arrêt se questionner. Car souvent, le soucis n'avait pas non plus été qu'Edward ne l'aimait pas assez... mais qu'elle ne s'estimait pas digne de cet amour, ne comprenait pas qu'on puisse l'aimer, justement.

Edward ne lui donna pas directement satisfaction (en même temps, si, il lui donnait totalement satisfaction, puisqu'il était là, à ses côtés, et c'était au fond tout ce que la jeune femme demandait, même si elle pouvait s'amuser à prétendre le contraire). Il répliqua le fait qu'avoir mis genou au sol plusieurs fois (elle avait quelques réserves strictement technique pour ce qui était du nombre de fois où il avait posé le genou au sol au sens littéral du terme, mais ce n'était pas la question) pour lui demander sa main en disait suffisamment long. C'était vrai. Ce besoin d'être liés l'un à l'autre par le mariage, pas une fois mais deux... ce n'était pas rien, et c'était assez. Mais forcément, Jane n'allait pas du tout se contenter de ce que son interlocuteur était en train de lui dire. Elle avait envie qu'Edward donne des preuves d'une grandiloquence telle que c'en deviendrait absurde. Parce que c'était eux, parce que c'était l'ambiance du moment. Pour son seul divertissement et juste ça.

-Ah oui ? Ce n'est pas grand-chose, pourtant, je trouve. Elle poussa un léger soupir. Si tu n'es pas capable de mieux que ça, je pense définitivement qu'il vaut mieux que j'aille voir ailleurs.

Elle n'en avait évidemment pas la moindre envie. Mais prétendre le contraire n'était pas dérangeant pour autant. Au contraire, cela faisait partie du jeu, une fois de plus. Un jeu qui l'amusait beaucoup trop.

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C'

était bien évidemment mentir, et dans les grandes largeurs, que de prétendre qu'elle n'était pas satisfaite comme elle le faisait en cet instant, par amour du jeu bien sûr mais aussi parce qu'elle ne se lassait pas de recevoir de nouvelles preuves d'amour de la part de l'homme qui partageait sa vie, même si, par la force des choses, il ne partageait pas son quotidien dernièrement. Elle ne se lassait pas d'obtenir de sa part toute preuve qui venait témoigner de l'intensité de ses sentiments pour elle. Parce que ses sentiments étaient si forts, justement, qu'ils transcendaient absolument tout. Bien sûr qu'elle était satisfaite, en réalité, mais pour la "bonne cause", elle n'allait certainement pas se priver de prétendre le contraire. D'autant plus qu'Edward lui prouva bien vite que le jeu en valait très largement la chandelle, en fin de compte. Ne serait-ce qu'à travers le baiser plus que passionné qu'il lui adressa, et qui eut le don de lui retourner complètement les sens. Personne n'embrassait comme cela à moins de vous aimer réellement, sûrement, profondément. Et il était évident que c'était effectivement le cas d'Edward.

Elle avait presque le souffle coupé quand il détacha ses lèvres des siennes afin de lui affirmer qu'il serait prêt à tout pour elle. C'était une chose dont elle ne doutait vraiment pas, pas même une seule seconde. Il avait eu plus d'une occasion de lui prouver quelle valeur il accordait à leurs sentiments, quels sacrifices il serait capable de faire pour elle. Elle savait que s'il devait être possible pour lui de sacrifier sa vie afin de sauver la sienne, il n'hésiterait pas un seul instant, c'était une certitude. Il l'aimait vraiment à ce point-là. Il lui assura qu'il pourrait bien crier au monde entier à quel point il l'aimait. Et effectivement, il le fit.

Il le fit littéralement, sous le regard soit étonné soit courroucé des personnes présentes, qui devaient vraiment en avoir marre de les voir s'agiter et crier tous les deux. Edward criait son amour pour elle à la face du monde et... c'était tout con, mais ça rendait Jane heureuse, presque euphorique. Elle était si heureuse d'être aimée à ce point par un homme qu'elle aimait autant. Ce n'était pas quelque chose qui s'expliquait vraiment, c'était... exceptionnel.

-T'es vraiment cinglé, observa Jane, partagée entre le fou rire et l'euphorie. Elle s'empara à son tour de ses lèvres avec fougue, et c'était comme si sa vie en dépendait. Je t'aime tellement, si tu savais. Moi aussi je serais capable de tout pour toi.

C'était donnant-donnant, après tout. Ils étaient faits l'un pour l'autre. Et par conséquent, capables du meilleur comme du pire l'un pour l'autre, ou simplement l'un au nom de l'autre.

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P

endant un moment, Edward ne dit rien, et c'était comme si elle se laissait complètement absorber par sa présence, comme si le monde se dissolvait autour d'eux. Les contours de tout ce qui n'était pas eux devenaient tout à coup flous et insignifiants. Seul importait Edward, et elle, eux deux ensemble. Il n'y avait plus que le doux contact de sa main sur son visage. Elle adorait la caresse de ces doigts contre sa joue, tout autant que l'intensité de son regard. En cet instant, elle oublierait presque ne plus être capable de ressentir les émotions de son âme soeur à l'unisson avec lui tant elle avait le sentiment que c'était encore le cas. Elle était si certaine de ce qu'il ressentait. Elle n'avait aucun doute quand à ce qui lui traversait l'esprit.

Elle était convaincue que leurs sentiments et leurs pensées à l'instant présent se rejoignaient totalement. Pour elle, ça ne faisait aucun doute, et ça la rendait euphorique. Ils avaient dû lutter pour la gagner, pour l'assumer, pour la vivre... mais elle était là. Une harmonie pure et totale, qui rompait d'office toute hésitation, et ne leur laissait que du bonheur dans sa plus belle expression. Et si le moindre doute devait subsister - ce qui n'était absolument coup - il était entièrement rompu par la puissance d'un baiser à couper le souffle. Il y avait tant d'amour, de certitudes et de passions dans ce baiser... impossible de faire abstraction, impossible de prétendre. C'était elle, c'était lui, c'était eux, et au diable le monde entier.

Elle afficha un sourire accompagné d'un regard entendu quand une fois leurs lèvres séparées, Edward suggéra qu'ils retournent dans sa chambre. Elle ne risquait pas de répondre non. Elle avait aimé ce moment, elle avait adoré passer un moment simple, agréable, tendre, intime, le tout en pleine lumière, mais elle devait bien admettre qu'elle aussi ne demandait plus à présent qu'à se retrouver seule à seul avec l'homme qu'elle aimait. Elle voulait poursuivre cette échange dans la plus totale discrétion. Avec tout ce que cela suggérait.

-C'est drôle, c'est ce que j'allais te proposer, répondit-elle, toujours souriante.

Il ne fallut pas attendre plus longtemps pour qu'elle attrape la main d'Edward et pour que le couple quitte les abords du lac pour se diriger à pas relativement pressé jusqu'à l'auberge. Jane fit presque les derniers mètres jusqu'à sa chambre au pas de course. A peine eut-elle refermé la porte derrière eux qu'elle enroulait déjà ses bras autour du cou d'Edward, hissée sur la pointe des pieds, pour venir le dévorer de baisers passionnés, de ces baisers dont elle ne se lassait pas, dont elle était convaincue qu'elle ne se lasserait jamais, quoi qu'il puisse advenir.

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ane n'avait plus qu'une envie, à présent, et c'était d'écouter ses envies. Toutes autant qu'elles étaient, sans la moindre exception, avec l'infini de bonheur d'en goûter toute la saveur et toute la puissance. Oui, elle aimait leurs jeux, leurs conversations, légères et profondes, elle aimait sa compagnie, elle aimait tout tant que c'était avec lui... mais prétendre qu'elle ne le désirait pas comme une folle et n'attendait que le moment de lui sauter littéralement dessus pour ne faire plus qu'un avec lui, ce serait très clairement mentir. Quel était le mal. Ils s'aimaient, et ils ne se le disaient jamais aussi bien que quand ils se possédaient l'un l'autre.

Jane lui rendit son baiser. Leurs lèvres ne réussissaient plus à se décoller l'une de l'autre. Jane ne se lasserait jamais d'embrasser les lèvres de son âme soeur, elle était absolument convaincue de cela. A chaque fois qu'elle pressait ses lèvres contre les siennes, et contradictoirement, alors que cela devrait lui couper le souffle, elle avait l'impression de reprendre son souffle après une longue session d'apnée. Comment mieux l'expliquer ? Il était son oxygène. Un simple baiser réussissait presque à la transporter dans une autre dimension. C'était plus fort qu'eux, et surtout, clairement, c'était plus fort qu'eux. Et c'était bon, c'était tellement bon...

Edward glissa ses mains dans son dos. Il ne restait plus le moindre millimètre pour séparer leurs deux corps, et déjà, Jane se sentait complète. Elle se laissait totalement transporter par le moment présent. Le reste ne comptait pas, le reste n'avait plus aucune forme d'importance. C'était eux, et c'était tellement... bien. Tellement juste et honnête. C'était ce qu'ils avaient toujours été et devraient toujours être, tout simplement.

Jane se laissa faire quand Edward entrepris de la soulever (heureusement, si lui était musclé et fort sans faire franchement d'efforts, elle-même était menue et légère sans fournir beaucoup plus d'efforts que lui en ce sens), enroulant ses jambes autour de sa taille afin de lui faciliter la tâche alors qu'il la plaquait contre la porte de la chambre. Les battements de son coeur s'accélérait, et elle avait le sentiment qu'il allait s'échapper de sa cage thoracique alors que les lèvres de son âme soeur quittait les sienne pour se perdre en baisers au creux de son cou. Jane ferma les yeux, complètement abandonnée à l'instant. Ses mains s'agrippaient à son dos avec force pour ne pas tomber, par plaisir, aussi. Elle voulait s'abandonner totalement aux gestes et aux décisions de son amant. Elle le laissait maître de la situation et elle adorait ça. D'autant qu'elle savait bien, de toutes les manières, qu'elle ne regretterait rien, absolument rien. Et aimerait tout, comme elle se sentait déjà agréablement captive de l'instant.

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ane avait le sentiment de s'être métamorphosée, en cet instant, en amas de sensation pure. Elle n'avait plus conscience de rien, pas plus de la chambre où ils se trouvaient que du temps qui s'écoulait. Il n'y avait que le corps d'Edward tout contre le sien, et la chaleur de ses lèvres contre son cou. Quand le jeune homme glissa sa main sous son maillot afin de flatter sa poitrine, elle sentit d'office les battements de son coeur s'accélérer, et son souffle se faire plus court, beaucoup plus court. Lui seul avait ce don, auquel aucun autre ne pouvait prétendre, absolument personne.

En une caresse seulement, il pouvait la mettre hors d'elle, dans le meilleur sens du terme. C'était le cas en cet instant. Les sensations qu'il parvenait à lui procurer en peu de gestes étaient... grisantes, et elle n'oubliait pas de les exprimer, en quelques faibles gémissements qui franchissaient le seuil de ses lèvres, sans qu'elle cherche à les retenir. Le plaisir qu'elle éprouvait, elle tenait à ce que son âme soeur en prenne l'entière mesure, c'était même au-delà d'important pour elle. Et elle sentait que lui aussi était tout sauf insensibles. Tout se jouait à des détails, sensibles et manifestes à la fois, dans la symphonie de leurs soupirs, dans la mélodie de leurs souffles joints l'un à l'autre.

Et puis, tout à coup, on frappa à la porte. Jane, interdite et complètement surprise, eut le sentiment que son coeur s'était arrêté de battre l'espace d'un instant. Elle n'avait pas la moindre idée de qui ça pouvait être exactement. Ils étaient peu à connaître le numéro de sa chambre à l'auberge, et elle ne devait voir personne. Ce n'était peut-être que la femme de ménage, même s'il lui semblait qu'il était un peu tard pour ça. Aucune idée. Elle fut tentée de demander qui se trouvait là, plus pour apaiser sa curiosité qu'autre chose.

Mais Edward envisagea une solution bien différentes à cette situation. Et évidemment beaucoup plus... excitante. Sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, il se contenta de s'emparer avidement de ses lèvres. Au pire, elle n'avait vraiment aucune envie d'être dérangée dans tous les cas, peu importe qui était de l'autre côté. Et justement, savoir qu'il y avait quelqu'un de l'autre côté avait quelque chose de foncièrement excitant, elle ne s'en cacherait pas. Les battements de son coeur reprirent de plus belle et la jeune femme répondit au baiser de son âme soeur avec une intensité sans pareille. Et puisque toute occasion était bonne pour pimenter la chose, Jane profita de cette occasion pour retirer un à un les boutons de sa chemise avant de mettre à nu un torse dont elle parcourut les moindres courbes de caresses flatteuses.

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ane n'aurait aucun mal à oublier complètement le fait qu'il y avait quelqu'un de l'autre côté de la porte, il suffisait d'un nouveau baiser passionné de la part d'Edward pour que tout le reste devienne complètement accessoire, y compris une interruption qui se serait produite cinq secondes auparavant. Mais ça, c'était sans compter l'insistance de la personne de l'autre côté. Peut-être que Jane devrait s'inquiéter. Peut-être que c'était quelque chose d'urgent. Peut-être que le monde était en train de s'effondrer, en dehors de ces quatre murs, et qu'on cherchait simplement à les prévenir, mais en cet instant, la jeune femme aurait toute les peines du monde à s'en moquer davantage.

Il n'y avait que la chaleur de leurs épidermes l'un contre l'autre, et le contact de sa langue qui se jouait de la sienne et dont Edward interrompit brusquement la danse pour faire comprendre à la personne qui cherchait à tout prix à attirer leur attention qu'il n'était définitivement pas nécessaire d'insister. Jane tendit l'oreille en même temps que son âme sœur. Il semblerait que le message soit passé puisque des bruits de pas s'éloignèrent de la porte. Jane prendrait le temps et la peine de s'interroger sur l'identité de ce mystérieux visiteur plus tard. Pour le moment, elle ne voulait certainement pas interrompre cet instant, surtout à l'heure où elle ne pouvait qu'en demander plus, toujours plus et encore plus. Il ne manquerait plus qu'ils laissent il ne savait quel intervenant extérieur tout gâcher. Dans tous les cas, cela ne devait rien être d'important ou de grave puisque la personne qui avait frappé, même si plusieurs fois, n'avait pas estimé nécessaire d'insister davantage.

Tant pis, oui, si c'était une urgence. Pour le moment, c'était clairement eux l'urgence. L'urgence, c'était ce que leurs corps se réclamaient l'un à l'autre. L'urgence, c'était le plaisir qu'ils tenaient, de manière empressée, à se procurer l'un à l'autre et sans plus attendre, avec une urgence saisissante, évidente et manifeste. Elle se contenta de répondre par un sourire à Edward quand il affirma qu'il avait trop besoin d'elle avant de venir l'allonger sur le lit. Jane profita qu'il soit au-dessus d'elle pour achever de le débarrasser de tous les vêtements qui faisaient encore son barrage entre son corps et le sien. Elle ne voulait plus aucun obstacle à leur désir. Elle voulait qu'ils se dévorent, qu'ils s'aiment, qu'ils se possèdent et se savourent dans leur plus totale nudité. Et comme toujours, profiter de ce corps qui n'était qu'à elle et qui savait lui inspirer un désir dont aucun autre ne pourrait jamais être capable.

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ane et Edward, en tenue d'Adam et Eve, pouvaient à présent goûter à la perfection de leurs deux corps. Ils s'aimaient dans toutes les circonstances, à tout endroit, à n'importe quelle heure et en présence de n'importe qui, c'est une certitude, mais jamais ils ne s'aimaient autant que lorsqu'ils étaient tous deux dans leur plus simple appareil, quand il n'y avait plus barrière sociale, morale, vestimentaire. C'était elle, lui, et leurs deux corps qui s'exprimaient. C'était fort, c'était beau, et c'était quelque part nécessaire. Jane éprouvait face au simple fait d'être ainsi offerte, nue comme un vers, à l'homme qu'elle aimait, un vif sentiment d'extase. Et pourtant, elle savait que ce n'était rien en comparaison de ce qui les attendait tous les deux, quand ils iraient au bout de ce que leurs corps réclamaient à corps et à cri. Et, bien évidemment, à cet instant, tout serait plus parfait que ça ne l'était déjà.

Comme à chaque fois, Jane s'abandonnait. Elle n'étaitt plus qu'instinct. Elle n'avait pas besoin de s'inquiéter ou de réfléchir. Pas parce que les gestes étaient mécaniques, mais parce qu'ils étaient intuitifs. C'était quelque chose qui faisait partie d'eux, c'était plus fort qu'eux, à la hauteur de tout ce qu'ils pouvaient bien vouloir et désirer. A la hauteur de qui ils étaient.

Les lèvres d'Edward s'emparèrent longuement des siennes, son corps se perdant en caresses qu'elle lui rendait avec tout autant de plaisir. Puis ses lèvres se délogèrent des siennes, glissèrent sur sa peau. Jane la sentait frissonner doucement à chaque baiser déposé sur sa peau pâle. Puis Edward se fit plus aventureux, et ses lèvres vinrent explorer la zone la plus érogène de son anatomie. Entre ses jambes donc, lui rendant la faveur qu'elle lui avait elle-même accordée plus tôt. C'était bon... tellement bon. Edward connaissait son corps par coeur. Il savait comment attiser l'envie, il savait comment faire monter le plaisir en flèche. Les hanches de Jane accompagnaient légèrement les mouvements de langue du jeune homme tandis que ses mains s'agrippaient comme à corps perdu aux draps à mesure que le plaisir se faisait si intense qu'il devenait impossible à contenir.

Edward avait dû prendre sur lui pour se montrer discret, Jane n'en faisait rien. Et tant pis si tous ses voisins de chambre devaient revenir frapper à la porte en signe d'agacement pour le tintamarre qu'elle faisait. Des gémissements de plus en plus bruyants s'échappaient de ses lèvres, à la mesure d'une extase de plus en plus vive. Elle aurait pu l'arrêter pile avant le point de rupture. Elle n'en fit rien, elle se laissa entièrement consumer par cet orgasme qu'Edward avait su si aisément provoquer chez elle.

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