L'amour vache n'est pas toujours la bonne solution. (Jane <333)

J

ane se fichait bien qu'Edward soit fier comme un paon à l'idée de réussir à la faire jouir comme personne n'en serait certainement capable. Elle le connaissait, elle savait que c'était le cas, et elle n'appréciait pas forcément l'idée qu'Edward considère un moment d'échange et d'intimité comme une occasion de se faire mousser, mais ceci dit, fier il pouvait l'être, car très clairement, la jeune femme ne simulait pas. Tout comme elle savait que lui-même n'avait pas simulé tout à l'heure au bord du lac - certes, il avait été beaucoup moins expressif qu'elle mais la marque sur son bras était tout de même révélatrice de ce qu'il avait dû ressentir, et elle aussi pouvait en être fière. Elle était aux anges.

Et alors qu'Edward choisissait de ne rien dire (ce qui valait mieux s'il voulait savourer la suite comme il se devait), elle-même se sentait encore un peu extérieure à elle-même. Contrecoup de ce moment d'extrême jouissance, elle avait encore le souffle court, le coeur battante, la tête qui tourne. Elle était rassasiée, quelque part, mais prête malgré tout à en profiter encore, car bien sûr, ce n'était qu'un début. Ils ne seraient pleinement satisfaits l'un et l'autre qu'au moment de ne faire plus qu'un.

Jane reprenait doucement ses esprits tandis qu'Edward l'embrassait à en perdre haleine. Sans détacher un seul instant ses lèvres des siennes, elle inversa la situation en faisant rouler son amant sur le dos afin e se retrouver au-dessus de lui. les jambes de part et d'autre de son bassin, elle l'embrassait tout en flattant son corps offert de toutes les caresses possibles. A son tour, ce fut entre les jambes de son âme soeur qu'elle focalisa son attention, massant doucement le centre névralgique de son plaisir avant de décider de mettre fin à un supplice qui en deviendrait un aussi bien pour lui que pour elle. Elle s'installa donc de sorte à ce qu'il s'immisce en elle et dans un râle de contentement, elle le sentit en elle, et dans le même temps, se sentit complète comme elle ne réussissait jamais à l'être que de cette manière. De cette manière et aucune autre.

Redressée au-dessus de lui, ses mains glissant sur son torse au fil de ses mouvement, elle entama un lent mouvement de va-et-vient, sans oublier, à aucun moment, de le regarder dans les blanc des yeux. Elle voulait sentir le plaisir s'emparer progressivement de lui et l'assaillir, tout comme elle savait que son propre plaisir se conjuguerait au sien, comme c'était toujours le cas, car de cette danse qu'ils aimaient tant tous les deux, ils connaissaient la mesure, le tempo, toutes les variantes, accélérations et décélération, pour leur seul et unique plaisir.

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C

omme toujours, c'était fort, puissant, intense. Et comme toujours, Jane avait le sentiment que ça l'était davantage que la fois précédente, même si c'était totalement impossible. C'était simplement que chaque fois était différente de la précédente. A chaque fois, ils savaient se réinventer au fil des positions, des caresses, des baisers, si bien que chaque fois était unique. Ils avaient beau se connaître par coeur l'un l'autre, jamais ils ne se lasseraient l'un l'autre, parce qu'ils étaient tout simplement fous l'un de l'autre. Ils se savaient, ils se connaissaient, ils se comprenaient. Et c'était bon, c'était vraiment bon. Meilleur que tout.

Au moment d'atteindre l'orgasme, Jane avait un peu le sentiment d'être sortie d'elle-même. Ce n'était pas une mauvaise chose cela dit. Au contraire, c'était simplement que le plaisir qu'elle éprouvait en était presque étourdissant, et avait le don de la plonger dans un état pour le moins second. Etat second dans lequel elle voulait bien rester encore un petit moment, par ailleurs. Elle aimait toujours cet espèce d'entre-deux, quand elle était encore fourbue de plaisir, pas encore complètement remise de l'intensité du moment qu'elle venait tout juste de vivre.

Elle s'était allongée, la tête reposée contre le torse d'Edward, et elle attendait de réussir à reprendre ses esprits. Elle reprenait doucement son souffle, en se laissant bercer par les battements encore rapides mais réguliers du coeur d'Edward, dont les tambourinements se révélaient pour le moins similaires au sien. Cet instant suspendu dans le temps était tout aussi parfait que l'instant qu'ils venaient tout juste de vivre, alors qu'ils ne faisaient résolument plus qu'un, alors que leurs corps ne formaient plus qu'un seul, alors qu'ils étaient ce tout unique et indivisible qui justifiait plus que jamais leur nature d'âmes soeurs.

Elle laissa le silence les envelopper un long silence qui n'avait rien de terrible ou d'embarrassant. Un silence agréable, qui leur ressemblait. Empreint de douceur et de douceur seulement. Oh, comme elle se sentait bien, là, tout de suite... elle avait envie que ce moment dure éternellement. Mais malheureusement, ils avaient des impératifs. Ou plutôt, Jane allait devoir faire avec les impératifs de son âme soeur. Il devrait récupérer Samuel. Et c'était très bien comme ça, bien sûr. Mais tout de même, en cet instant précis, elle voudrait le maintenir captif de ses bras et ne plus jamais le laisser lui échapper, quel que puisse être le prétexte.

-Tu dois repartir dans combien de temps ? demanda-t-elle avec douceur, une fois son souffle retrouvé et les battements de son coeur calmé.

Elle voulait se faire une idée plus précise du temps qu'ils avaient à passer ensemble tous les deux. Elle craignait fort qu'il ne lui reste plus tant de temps que cela.

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I

l y avait quelque chose de foncièrement désagréable au fait de devoir songer au moment de leur séparation, c'est vrai... mais quand bien même l'on faisait effectivement plus agréable que cette pensée des au revoir, qui étaient déchirants même s'ils étaient on ne peut plus temporaires, ce n'était rien, au fond. Le fait d'avoir une échéance était peut-être même une bonne chose, en réalité, car ils savouraient d'autant plus le moment présent. Ils ne se tenaient pas pour acquis, ils avaient conscience de ce qu'ils savouraient parce qu'ils savaient qu'ils devraient s'en passer, même pour un temps court. Certes, ce ne serait plus le cas quand elle retournerait vivre chez lui, chez eux... mais en attendant ce moment (qu'elle était tout de même impatiente de retrouver), elle acceptait d'observer les avantages de ce qu'ils vivaient. Certains étaient plus difficiles à déterminer que d'autres mais ils étaient tous, dans tous les cas, bien réels. Ce qui comptait, c'était le moment qu'ils passaient ensemble, conjugué au fait qu'il y en aurait d'autres, et encore d'autres, puis d'autres encore...

Edward lui confirma qu'il n'avait plus beaucoup de temps devant lui. Ce qui n'aidait pas réellement Jane à s'en faire une idée précise, mais dans tous les cas, qu'il leur reste une heure ou quelques minutes seulement, ce serait forcément trop peu. Ce serait trop peu parce qu'ils auraient évidemment envie, besoin même d'en réclamer davantage, mais s'imposer certaines restrictions les obligeait à se discipliner. Dans le cas du jeune papa qu'était Edward, c'était tout sauf un mal, au demeurant.

Bien sûr, Jane mourait d'envie de dire à son âme soeur de tout envoyer balader et de dire à Enjolras de garder Samuel plus longtemps... Mais elle ne le ferait pas. Elle aimait qu'Edward la privilégie encore maintenant, tout comme elle s'en inquiétait un peu. Elle aimait le pouvoir qu'elle avait sur son âme soeur, et qui au passage était totalement réciproque. Mais dans le même temps... Elle se rendait compte qu'elle n'aurait sans doute qu'un mot à dire pour qu'Edward abandonne son rôle de père pour elle. Si c'était flatteur, c'était une responsabilité terrible à ses yeux. Elle se disait que d'un mot, d'un geste, elle pourrait effacer Samuel de leurs vies. C'était terrifiant, comme pouvoir. Terrifiant parce que parfois tentant. Même si elle était bien décidée à ne rien en faire. Elle voulait le bonheur d'Edward, et à ce stade, le bonheur d'Edward ne se concevait pas sans le petit Samuel. Samuel qu'elle voulait réussir à aimer et apprivoiser en dépit des circonstances.

-Oh non, tu ne vas rien décaler du tout, dit Jane en déposant un baiser sur les lèvres d'Edward. Tu vas agir comme l'excellent père que tu es et retrouver Samuel. Je n'aurais pas disparu quand tu auras quitté cette chambre, tu sais ?

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J

ane adressa à son âme soeur une tendre esquisse de sourire quand le jeune homme lui répondit par un "j'espère bien" qui bien évidemment était dit avec humour mais derrière lequel couvait, elle le savait, un espoir réel et sincère : celui de ne jamais se perdre, de quelque manière que ce soit. A ce stade, elle était convaincue que cela n'arriverait pas, à moins de circonstances tragiques, bien sûr, auxquelles elle n'avait surtout pas la moindre envie de penser. Oui, quoi qu'il advienne, Jane serait toujours là pour lui, prête à l'aimer et à l'attendre, et elle était à présent convaincue, à cent pour cent, que la réciproque était vraie, pensée qui lui faisait un bien fou. Ce serait un déchirement, bien sûr, et elle compterait les heures avant leur prochain rendez-vous, mais le prochain rendez-vous pointerait finalement le bout de son nez, puis le souvent, et encore celui d'après. C'était une absolue certitude.

Le sourire de Jane s'agrandit quand Edward se plaignit, pour rire, des difficultés et des aléas d'être à ce point un excellent père. Elle n'était pas sûre qu'il soit capable de vraiment saisir combien, oui, il était un père exceptionnel. Pourtant, c'était bel et bien ce que la jeune femme pensait de lui, et sans aucune forme d'hésitation. Elle n'avait pas eu tant d'occasion de le voir à l'oeuvre, puisqu'elle avait fui leur maison en partie pour ça, pou se donner le temps de la réflexion, le temps d'être effectivement capable de le voir pleurer sans être assaillie dès lors de sentiments douloureux et contradictoires. Quoi qu'il en soit, oui, Edward était pour Samuel un père tout à fait exceptionnel. Il était présent, doux, attentionné, patient... Samuel réussissait à révéler le meilleur de ce qu'il y avait en lui, et il y avait de quoi être particulièrement fier.

Jane fut tentée de rétorquer à Edward qu'il n'y avait pas vraiment eu de période au cours desquelles ils n'avaient pas réellement eu de responsabilités. Ils avaient juste eu tendance à les ignorer et à les fuir parce que c'était plus simple comme ça, plutôt que d'assumer leurs actes et leurs conneries. Elle avait eu des responsabilités auprès de sa mère et de Léo, lui auprès de son frère, de sa soeur et de Perséphone. Ils avaient très, très mal assumé leur rôle. Et clairement, cette époque ne manquait pas à Jane, même si faire mine qu'aucune responsabilité n'existait vraiment était une chose agréable.

-C'est parce que cette époque n'existe que dans ta tête, répondit Jane avec un sourire amusé. Mais si tu fais référence à l'époque où tu n'étais rien d'autre qu'un petit con arrogant - qui pourtant la faisait déjà craquer complètement malgré elle en réalité -, clairement, je suis bien contente qu'on ait dépassé cette période.

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ane afficha un très large sourire et ne chercha pas à contredire son âme soeur un seul instant quand le jeune homme admit qu'il était effectivement un petit con arrogant à l'époque. Même lui ne devait pas s'imaginer à quel point la Jane du passé aurait rêvé d'entendre de tels aveux de sa part plutôt que de le voir s'obstiner dans ses travers au point de lui faire du mal, et de se faire du mal à lui-même. Cette simple réponse en disant long sur tout le chemin parcouru, sur leur évidente évolution. Ils avaient évolué, ils avaient grandi, et c'était réconfortant de songer qu'il en avaient ainsi été capables, et que donc, rien ne leur était finalement impossible.

Etait-il vraiment juste de parler de la période où Edward n'était jamais qu'un petit con uniquement au passé ? Non, bien évidemment que non. Disons qu'il avait fait de sérieux progrès. Il pouvait encore l'être parfois, et c'est vrai que son orgueil lui jouait des tours, mais c'était davantage avec les autres qu'avec elle. Et même quand, parfois, il retombait dans ses travers la concernant, il ne mettait jamais longtemps à s'en rendre compte et à se rattraper. Par ailleurs, ce n'était pas non plus comme si elle-même pouvait s'estimer irréprochable. Elle ne l'était absolument pas, loin s'en faut. Lui avait été un petit con, mais elle avait aussi souvent été une sacrée garce, ainsi qu'il n'oubliait jamais de l'appeler à l'époque. Il n'y en avait pas eu un pour rattraper l'autre. A bien y réfléchir, c'était épuisant de bêtise, toute cette histoire. Mais c'était derrière eux. Et à présent, ils pouvaient en parler avec une distance salvatrice. Ils avaient bien conscience du fait d'avoir dit et fait n'importe quoi, et ils s'en repentaient. Alors oui, il avait changé... Ou plutôt, il s'était révélé à lui-même, car le Edward qu'elle avait sous les yeux, Jane était convaincu qu'il avait toujours été là. Ils avaient seulement eu quelques... difficultés à le révéler au grand jour... Ils avaient eu besoin d'être le révélateur de l'autre, et c'était un rôle dans lequel ils excellaient.

-Et qu'est-ce que je devrais dire, moi ? J'ai été encore plus stupide que toi.

Certes, c'était Edward qui plusieurs fois reculé quand ils avaient pourtant fait des bonds de géant en avant. Mais malgré tout, il avait été le premier à avancer l'idée que leur histoire était possible, quand Jane refusait catégoriquement d'y croire. Et pourtant... Quand ils étaient ensemble, c'était si évident qu'elle avait bien du mal à ne pas blâmer sa connerie et son aveuglement.

-Mais même si on a été sacrément con, c'est sans doute pas plus mal. On était pas prêts à être ensemble. Maintenant on l'est. Elle déposa ses lèvres sur les siennes. Et c'est parfait.

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